Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: Sayaka1537

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 30 capitoli

Pubblicato: 31-01-06

Ultimo aggiornamento: 15-10-07

 

Commenti: 157 reviews

» Scrivere una review

 

General

 

Riassunto: "On parle beaucoup de ce qui se passerait pour nos deux nettoyeurs si Ryô retrouvait une personne appartenant à son passé, mais qu'en est-il de Kaori ? Ne pourrait-elle pas elle aussi avoir ses blessures ? Plus ou moins bien refermées ? En dehors de ses histoires de famille je veux dire...Car enfin, la première fois que l'on voit Kaori, elle réagit tout de même particulièrement violemment face à cette prostituée. Qu'y a-t-il derrière cette aggressivité qui lui est si peu familière ??? Seulement un amour-propre blessé ? Ou bien beaucoup plus ? D'anciens souvenirs sont enfouis au plus profond de nous, car ils nous font souffrir et l'on ne souhaite pas se les rappeler. Mais si jamais ils remontent à la surface....ils font tout voler en éclat sur leur passage..."

 

Disclaimer: Les personnages de "La Force du Passé" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

I activated my account, but I still don't have access to the NC-17 section.

 

Account activation and access to the NC-17 are not linked. You can have an activated account, but to have access, you have to make another request.

 

 

   Fanfiction :: La Force du Passé

 

Capitolo 30 :: Parfois il faut juste savoir être présent pour l'autre...

Pubblicato: 15-10-07 - Ultimo aggiornamento: 15-10-07

Commenti: Bonjour tout le monde !!! :-) Bon, alors c’est le final… Dernier chapitre de « La Force du Passé »… Fiou… Vous pouvez pas savoir l’effet que ça me fait ! ^^ Premières lignes jamais écrites, le début de cette fic… Je me revois avec une amie discuter sur le titre ou les premiers chapitres… Je n’avais lu que le tome deux à l’époque !!! ^^ ;) Cette histoire représente quasiment deux ans de ma vie : Deuxième moitié Première, Terminale et début P1. C’est pas rien quand même !!! ^^ Et comme pour « Saint-Valentin » et comme JK pour HP, je suis à la fois fière d’avoir fini ma fic et un peu triste… ^^ Désolée du délai d’ailleurs, il ne me restait plus depuis au-moins deux semaines que la partie de fin Ryô/Kaori/Kinasawa/Eichi à écrire, mais j’y arrivais pas !!! ^^ Je bloquais complètement ! C’est la fin de quelque chose… Enfin, un ou deux trucs sur le chap : Chanlyr, je tenais à te citer et à te remercier de ta review. J’ai vraiment été très flattée que tu y ais réfléchi à ce point ! :-) Et je voulais que tu saches que autant nous étions parfaitement d’accord sur certains points, autant sur d’autres je me disais « mais oui, je sais, mais patience, ça c’est le prochain chap !!! » ^^, autant sur d’autres on ne l’était pas. Conséquence : J’y ai pas mal recogité ! ^^ Le résultat est je crois un mélange, enfin, disons que j’ai intégré dans mon feeling inconsciemment certaines choses que tu as dites qui étaient très justes, sans changer viscéralement ce que je voulais faire bien sûr, mais j’ai trouvé certains points vraiment intéressants et ils se sont intégrés dans mon propre tableau je crois ! ;) Donc je pense que tu vas probablement le sentir dans ce chapitre-ci, qui je l’espère nous mettra enfin complètement d’accord !!! ^^ :-) Alors, me suis-je laissée corrompre par tous ceux qui voulaient une fin heureuse ou pas ? ^^ Pour finir, je voudrais tous vous remercier, vraiment, pour votre soutien inappréciable tout au long de cette histoire et pour votre fidélité !!! :-) :-) :-) Donc vraiment un très, très, très grand merci à Lovely, Grifter, Kaoridu95, Billa, Océane28, Myriam, Lauraw, Sabi, Pitite, Saintoise, Sophie, Nanou, Elsa, Ayoko, Loreley, Sylvanas, Moon, Minisoleil, Titia, Nestor, Kit, Nakite, Mimi, Tenshi, Zaza, Laeti, Noiny, Ouititi, Burrakupansa, Mel, Leïlou, Kaochan23, Chanlyr, Cristina, Didinebis, Sirine, Megami357 et finalement Aurore !!! Vraiment merci à tous, et j’espère réellement de tout cœur que vous aimerez ce final qui signifie beaucoup pour moi comme je l’ai dit au début… ^^ Merci de m’avoir suivie, et même si je me suis promis de ne plus faire de fic cette année, j’ai quatre ou cinq song-fic en prévision (n’est-ce-pas Billa ? ^^ ;)) et un one-shot quasi-terminé… :-) Mais en attendant, seriez-vous assez aimable pour me laissez un commentaire sur ce final ? ^^ Personnellement il me plaît bien sur le plan psychologique, mais j’ai un peu peur de la fin fin… :-/ Je la trouve peut-être un peu… « trop » quoi, vous comprendrez en lisant, je veux pas gâcher la surprise ! ^^ Allez, bonne lecture ! ;)

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30


 

La voiture dépassait en diagonale de la place où elle devait initialement se garer, Ryô n’ayant pas repris sa manœuvre après l’exclamation de Kaori et son créneau restant donc lamentablement inachevé…  

 

Ladite Kaori était penchée en avant par dessus le bras de son siège, tendue vers Ryô qu’elle semblait prête à étrangler.  

Lui par contre était toujours aussi rigide, ayant lâché le volant et regardant droit devant lui, apparemment dans le vide.  

 

Puis, brusquement, il cracha un « oui » qui en était presque venimeux, avant de sortir violemment de la voiture sans même prendre la peine de la garer convenablement et laissant Kaori en plan, complètement éberluée. Mais elle se ressaisit bien vite, et sortant à son tour de la voiture telle une furie, elle l’interpella au maximum de sa voix :  

« « OUI » ???!!! C’est tout ce que tu as à dire ? « Oui » ???!!! Enfin Ryô, il était allongé à deux pas de moi et tu m’as laissée repartir sans rien me dire ?! Mais c’est monstrueux ! »  

 

Ryô ne répondit pas directement, mais il fit le tour de la voiture, à grandes enjambées saccadées, et vient lui prendre le poignet. Lui tenant fermement, il l’entraîna malgré ses protestations jusqu’au coffre de la mini. L’ouvrant d’un coup sec et ne la libérant toujours pas de son emprise, il lâcha :  

« Là ! C’est assez clair ? »  

 

D’un vague geste du bras, il montrait toutes les armes dont Kaori s’était harnachée le matin même, qu’il avait dissimulées dans le coffre pour prudemment les ranger en rentrant chez eux.  

Déstabilisée, la jeune femme ne savait plus bien quoi répondre, n’étant même pas sûre de parfaitement comprendre tout ce que Ryô voulait lui dire. Ce que sentant, il insista :  

« Kaori, écoute-moi, s’il-te-plaît écoute-moi. Tu voulais tuer un homme, tu saisis tout ce que cette simple phrase implique ? Tu voulais prendre une vie… Bien sûr, je ne pouvais pas te laisser faire sans rien tenter pour te faire changer d’avis. Quand tu as tendu ton arme vers moi, je me suis dit que j’avais deux solutions : J’aurais pu te désarmer, facilement, mais tu m’en aurais voulu à jamais. J’ai décidé de tenter le tout pour le tout et de t’emmener. »  

 

Il s’interrompit une seconde avant de continuer, sur un ton d’une gravité rare chez lui :  

« Pendant le trajet en voiture, j’ai eu le temps de réfléchir. Allais-je te dire qu’Eichi était en vie ? J’ai beaucoup hésité, tu sais. Je savais tout ce qui était en jeu, tout ce qui dépendait de cette décision. Mick aurait voulu que je te le dise. Ses mots exacts étaient « Si tu ne peux désamorcer sa colère, distrais-la. ». En clair, ça veut dire que je ne pouvais pas te débarrasser de ta haine en claquant des doigts, mais je pouvais peut-être t’en distraire suffisamment en te révélant la survie d’Eichi pour que tu oublies ta soif de vengeance contre Kalina. Oui, j’ai été tenté, et là vraiment tu peux me croire. Mais finalement je me suis dit que c’était la solution de facilité, c’était retarder le moment inévitable où tu m’aurais reprocher d’avoir fait exactement ce que j’avais envie de faire, d’avoir fui. Enfin, plutôt de t’avoir faite fuir. Fuir ton choix. Oui Kaori, tu avais un choix à faire. Tu avais précisément le même choix à faire qu’Eichi cette nuit envers Kalina. Je n’ai pas introduit la donnée ‘Eichi’ dans l’équation, car j’ai pensé qu’elle ne ferait que fausser la donne. Je voulais que tu choisisses réellement de rester celle que tu es, en vrai connaissance de cause, et pas parce que celui que tu croyais mort n’avait pas été tué par ton ennemi, t’enlevant une de tes raisons de le haïr. »  

 

Il y eut un silence, lourd, avant que la jeune femme ne murmure très bas :  

« Je ne le haïssais pas que pour Eichi. Pour tous les autres aussi. Et ma haine n’a pas disparu. Mais à présent c’est moi qui la contrôle, plus l’inverse. »  

« Je sais. Je connais très bien ce sentiment, et je voulais justement que tu parviennes à reprendre le contrôle. T’annoncer la survie d’Eichi te l’aurait probablement permis également, mais ce n’était pas la bonne manière de t’amener au bon choix. »  

« M’amener au bon choix… » répéta en sourdine Kaori. Elle se retourna alors, observant leurs amis qui se tenaient non loin, n’ayant osé les déranger. Quelques instants de silence, puis posément elle demanda :  

« Et après ? Pourquoi ne m’as-tu rien dit, même une fois que mon choix fut fait ? »  

« Je ne le sais pas exactement moi-même. J’ai eu peur, je te l’ai dit. D’abord pour toi, peut-être ensuite un peu pour nous, comme tu l’as dit. J’ai sans doute manqué de foi en notre amour. Et puis… J’avais craint de ne plus jamais te revoir le sourire que tu arborais lorsque je t’ai embrassée. »  

 

Kaori fut plus remuée par cette phrase qu’elle ne l’eut avoué pour tout l’or du monde. Pas tant que le fait en lui même, c’était le ton qui la touchait : Il avait prononcé ces mots comme une évidence…  

La voix légèrement mal ajustée, elle prononça :  

« Tu as pris beaucoup de risques, Ryô. »  

« Oui. »  

 

Il n’ajouta rien de plus, et il sembla brusquement que tout était dit. Cette affirmation, « Tu as pris beaucoup de risques, Ryô. », ressemblait à un pardon de la part de la jeune femme.  

Tu as pris beaucoup de risques pour moi. Pour me ramener. Par amour.  

Sachant cela, comment encore t’en vouloir ?  

Voilà ce que disait la phrase simplissime de Kaori, derrière les mots.  

Et le « oui » de Ryô était une conclusion. Un rideau de fin qui en tombant affirme que plus jamais il ne se rouvrira, car ces deux êtres s’étaient finalement compris…  

 

Kaori se retourna lentement vers Ryô, le fixant directement. Il remarqua que ses yeux étaient un peu humides, mais surtout qu’ils brillaient. Jamais peut-être encore ne les avait-il vus briller avec cet éclat étincelant, qui avait quelque chose de presque dur…  

« Je te fais confiance si tu me fais confiance. »  

 

Ryô hocha doucement la tête, lui signifiant qu’il avait compris. Elle lui gardait toute sa confiance, à condition qu’il en fasse toujours de même désormais avec elle. Il répéta simplement, en souriant paisiblement :  

« Je te fais confiance si tu me fais confiance. »  

Doucement, lentement et comme timidement, le même sourire gagna sa compagne. Il s’avança alors vers elle avec précautions, ne voulant pas la brusquer…  

 

Arrivé tout contre elle, il murmura une dernière fois : « Si tu me fais confiance… », avant de l’enlacer d’un mouvement vif et de fondre sur ses lèvres avec avidité.  

Il avait cru un instant qu’ils ne se remettraient pas de cette histoire, eux, alors pouvoir l’embrasser à nouveau, la sentir dans ses bras, les siens autour de son cou, répondant avec fougue à son baiser, était le plus grand bonheur qu’il eut pu imaginer dans l’instant présent…  

 

* * * * *  

 

« Et nous restons là sans rien faire ? »  

 

C’était Kinasawa qui venait de parler, la voix vibrante de reproches contenus.  

 

« Et que voudriez-vous donc que nous fassions, Kinasawa ? » demanda doucement Falcon.  

« Oh, je ne sais pas… » fit la jeune femme, ironiquement moqueuse. « Peut-être aller calmer Kaori par exemple !!! » s’énerva-t-elle juste après.  

« Nous ne pouvons pas. » intervint Miki d’un ton lourd.  

 

Devant l’air étonné de Kinasawa, elle poursuivit :  

« Nous n’y parviendrions pas. Il n’y a que Ryô qui sache s’y prendre avec Kaori quand elle est comme ça… »  

Kinasawa se tut alors, reportant son regard sur ses deux amis avec une rage d’autant plus grande qu’elle était totalement impuissante…  

 

« Mais qu’est-ce qu’il fait ?!! » ne put s’empêcher de s’écrier Miki lorsque Ryô amena Kaori de force jusque devant les armes qu’elle avait elle-même amenées le matin. « Non, pas ça, Ryô ! » Elle voulut s’avancer, mais Falcon la retint.  

« Non, laisse-le faire. »  

« Mais enfin, chéri…  

« Il a raison. »  

 

Tous les regards se tournèrent vers Kinasawa, qui ne sembla même pas s’en apercevoir, continuant sur sa lancée :  

« Il a raison. J’ai juré à Mr Saeba… A Ryô… De toujours lui faire confiance, aveuglément, quoi qu’il puisse se passer. Kaori était enfin sortie de tout ça, je lui ferai donc confiance pour l’en tirer une deuxième fois. J’ai confiance en lui, et il n’était même pas besoin de serment pour cela. Tout comme vous tous, depuis toujours, j’en suis certaine. »  

 

Ce petit discours vint clore toute discussion. Kinasawa avait parfaitement raison, chaque personne de leur groupe d’amis faisaient aveuglément confiance à Ryô, et ce depuis très longtemps. Et lui savait qu’il pouvait placer la même confiance en eux en retour.  

Il ne servait à rien de palabrer, la seule chose utile à faire c’était de le laisser agir, parce qu’il réussirait, tout simplement…  

 

* * * * *  

 

Lorsque Ryô se sépara finalement de sa belle, un sentiment de bien-être l’envahit à contempler ses joues rosies, son souffle plus court et ses yeux brillants…  

« Tu t’es arrêté… » le réprimanda-t-elle gentiment.  

« Pour que tu puisses respirer le minimum vital ! Je veux pouvoir réitérer l’expérience. Comme là, maintenant et tout de suite par exemple… »  

 

Et d’embrasser de nouveau la jeune femme, sans autre forme de procès. Les deux étaient en train de perdre pied, lorsque…  

« Oi ! On vous dérange peut-être ? Nan mais vous le dites si vous nous avez oubliés, hein ! »  

Se séparant à regret, ni l’un ni l’autre n’en retinrent pour autant les sourires se formant largement sur leurs lèvres. Sans modifier leur position, Ryô murmura :  

« Même si je ne parviens pas à croire que c’est moi qui dit ça… Mick pourrait bien avoir raison pour une fois… On rentre ? » finit-il doucement, guettant la réaction de la jeune femme.  

 

Elle frissonna légèrement, mais elle ne se remit pas en colère. Bien au contraire, elle chercha sa main et s’en saisit en la serrant désespérément, réclamant toute la force que Ryô pourrait lui donner. Il sourit : Parfait.  

 

C’est ensembles qu’ils entrèrent, suivis de leurs amis.  

 

…  

 

« Déjà de retour ? Je ne vous attendais pas de sitôt ! »  

 

Le Doc était venu à leur rencontre, faisant comme s’il n’avait rien vu de leur arrivée. Mais le coup d’œil qu’il lança immédiatement à Ryô en disait long. Celui-ci eut un sourire amusé avant de rassurer son vis-à-vis :  

« C’est bon, Doc. Tout va bien. Elles savent tout et nous allons voir Eichi. »  

 

Le praticien lui offrit un regard de pur étonnement, mais ne contesta pas. Dans ce genre de situations, c’était Ryô qui menait la danse. Il ignorait ce qui s’était passé, mais il savait qu’il n’aurait jamais pris une telle décision à la légère. Les détails devraient attendre, cependant…  

 

« D’accord, alors. Suivez-moi. »  

 

En passant devant la chambre de Kalina, Kaori eut un mouvement un peu brusque, mais Ryô vint entourer ses épaules de son bras, l’entraînant loin avant même qu’elle n’ait vraiment eu le temps de réaliser…  

 

Enfin ils arrivèrent devant la chambre d’Eichi. Le Professeur stoppa net devant la porte avant de se retourner vers le groupe et d’annoncer :  

« Euh… Peut-être pas tous à la fois… » d’un air presqu’embarrassé.  

Mick, Kazue, Miki et Falcon reculèrent aussitôt, laissant un malaise entre Kaori, Kinasawa et Ryô. En effet, on aurait pu arguer que c’était à Kaori d’entrer la première, car c’était elle qu’Eichi avait voulu sauver ; mais l’on aurait également pu arguer que c’était à Kinasawa, car c’était elle qui aimait Eichi. Ryô sentait toute l’indécision du moment, mais lui-même ne savait trop comment s’y prendre. Il aurait voulu que les deux entrent en même temps, la seule solution à ses yeux, mais l’accepteraient-elles ?  

 

Finalement, Kaori répondit d’elle-même à la question muette de son partenaire : Reculant de quelques pas, elle vint saisir d’une main ferme le poignet de Kinasawa, repartant ensuite à l’assaut de cette chambre en tirant la jeune femme derrière elle. Ryô, oscillant entre l’ému et l’amusé, les suivit silencieusement tandis que le Professeur refermait la porte sur lui et allait rejoindre les quatre autres.  

 

* * * * *  

 

La chambre où le Professeur avait « déménagé » Eichi était conçue et adaptée pour une seule personne, la rendant donc plus intime. La fenêtre, en face de la porte, donnait sur le jardin de la propriété et l’on apercevait la mare un peu plus loin. Autour du lit il y avait une sorte de table de chevet, avec une carafe d’eau et un verre plein. Au mur en face, une horloge. Probablement pour que les malades allongés ne pouvant plus bouger puissent savoir l’heure dès qu’ils se réveillaient, même au beau milieu de la nuit. Et bien sûr, de l’autre côté du lit, on trouvait tout l’outillage qui maintenait Eichi en vie…  

 

 

Kaori et Kinasawa n’aurait pu le décrire, tant elles mirent de soin à éviter de regarder dans leur direction, mais Ryô par contre les étudia attentivement.  

Ses yeux sombres s’attardèrent sur l’électroencéphalogramme d’Eichi qui, Dieu merci, pulsait faiblement. Il suivit du regard le respirateur jusqu’au corps de celui contre qui il aurait pu avoir à se battre en duel… Allongé dans ces draps, les yeux clos, on ne lui aurait jamais attribué sa réputation... Il semblait si tranquille pour changer…  

 

Kazue lui avait expliqué qu’il n’en était pas au stade du coma où il en avait vitalement besoin, mais que cela lui facilitait ce qui était devenu la lourde tâche de respirer. Ryô n’avait pas suivi grand-chose alors qu’elle tentait de lui expliquer la différence entre le « coma carus », stade trois, et le « coma dépassé », stade quatre apparemment.  

(Attention les gens, j’ai carrément fait une rapide recherche pour ça !!! ^^)  

En fait il s’en foutait même éperdument, que ce soit un coma trois, quatre, ou même vingt-sept si ça plaisait à Kazue. La seule chose qu’il eut voulu savoir c’est s’il allait s’en sortir, mais ça c’était bien l’unique réponse qu’elle n’avait pas pu lui donner…  

 

Il se rendit compte qu’il s’était arrêté presqu’inconsciemment dès que ses oreilles avaient perçu le léger chuintement de la porte derrière lui. Revenant aux deux jeunes femmes l’accompagnant, il les détailla avec dans le regard une volonté attentive qu’il aurait été difficile de soutenir si l’une des deux l’avait croisée…  

 

 

Kaori avait été la première à entrer, d’un pas décidé, entraînant Kinasawa dans son élan. Elle avait pénétré dans la pièce quasiment sans s’en rendre compte et ce n’est qu’en entendant la porte se fermer qu’elle avait réalisé, s’immobilisant alors instantanément mais sans lâcher la main de Kinasawa, au contraire. Elle lutta contra la naturelle attirance de son regard vers toute la machinerie médicale, forçant ses yeux à se focaliser sur l’homme « endormi »…  

 

Il était là. Là, devant elle. Si elle voulait, elle pouvait avancer et le toucher. Sentir son cœur battre encore malgré tout. Sentir la vie, sentir une conscience…  

Vivant… Ryô lui avait dit qu’Eichi était vivant. Oui, mais… Oui, mais là, il…  

 

Il ne l’était pas. Pas vraiment.  

 

Une rage sourde s’empara alors brusquement de Kaori, pas contre Ryô, pas contre le monde entier, pas cette colère malsaine du matin, non, colère contre ce nouveau tour de la vie, tour cruel, et peut-être au fond colère contre Eichi, cet Eichi qui ne se réveillait pas, cet Eichi qui restait là, allongé, inanimé, cet Eichi qui n’avait même pas ouvert les yeux pour les voir, pour voir qu’elles étaient là pour lui, qu’elles étaient venues…  

 

 

C’est alors qu’elle sentit la main de Kinasawa s’échapper de la sienne…  

 

 

La jeune femme avait vécu cette entrée d’une manière encore toute autre. Lorsque Kaori l’avait entraînée, elle s’était laissée faire, mais dès qu’elle s’était arrêtée Kinasawa n’avait pu s’empêcher de dévorer instantanément des yeux Eichi.  

 

Cet homme, il y a bien des années qu’elle le croyait mort. Mort pour elle, en tout cas. Elle s’était si souvent demandé ce qu’il avait bien pu devenir après cette fameuse nuit ! Avait-il refait sa vie ailleurs, avec une autre ? Etait-il finalement heureux ?  

Dans l’imagination de Kinasawa, cette « autre » avait toujours plus ou moins volontairement pris les traits de Kaori…  

 

Mais jamais elle n’aurait pu deviner ce qui lui était réellement arrivé !  

Puis on lui avait dit d’y croire, que peut-être encore on pouvait le sauver. Mais il avait été touché par cette satanée balle, rendant irréel tout espoir. Si elle avait elle-même sortie la tête de l’eau, c’était d’abord par volonté de secourir Kaori.  

Et à présent on venait lui annoncer qu’il était vivant ! Enfin, vivant… C’était beaucoup dire…  

 

Kinasawa observait toujours cet homme avec la même intensité et au cœur l’envie féroce de se jeter sur lui pour le secouer dans tous les sens en lui criant dessus, en le secouant et en criant le plus fort possible, pour qu’il se réveille enfin… Enfin vraiment, après toutes ces années… Ne méritaient-elles pas d’être finalement heureuses avec ceux qu’elles aimaient, Kaori et elle ?!  

 

Soudain, Kinasawa délivra doucement ses doigts de l’emprise de ceux de Kaori, s’avançant vers le lit d’un pas lent et comme mesuré. Surplombant son visage, elle le caressa du revers de la main, dans un geste doux et tendre, un petit sourire triste sur le visage…  

« Eichi… »  

 

Son nom… Kinasawa avait prononcé ce nom comme s’il était la seule chose capable de ramener son propriétaire, comme s’il était son lien avec le monde où il se trouvait, et il semblait que le prononcer de nouveau lui plaisait. Elle devait avoir tenté d’effacer les souvenirs, de plus penser à lui, de ne plus prononcer son nom… Et là, l’appeler encore une fois par son nom, prononcé d’une telle voix, lui plaisait visiblement.  

 

Kaori s’approcha alors à son tour : Contournant le lit, elle vint s’asseoir sur une chaise de l’autre côté, se saisissant de la main d’Eichi, tandis que Kinasawa tirait du pied vers elle la seconde chaise de la pièce. Les deux regards de femme ne quittaient pas Eichi…  

 

Il n’y avait plus de chaise laissée pour Ryô, et celui-ci se sentit quasiment de trop. Il battait en retraite lorsque Kaori, détournant pour la première fois les yeux d’Eichi, l’interpella du regard. Obéissant silencieusement, il vint se placer derrière elle et lui posa une main sur l’épaule, qu’elle agrippa convulsivement. Tant pis pour la chaise, de toute façon être assis lui aurait été insupportable…  

 

* * * * *  

 

Le Professeur refit le même chemin en sens inverse, impatient de comprendre les tenants et aboutissants de ce retournement de situation. Déboulant dans la salle d’attente où tous les autres s’étaient une nouvelle fois rassemblés, il s’apprêtait à les bombarder de questions lorsqu’il perçut le sentiment imprimé sur leurs traits : Revenir dans cette pièce les ramenait douloureusement aux événements de la mâtinée.  

 

Ravalant momentanément son envie de réponses, il lança une invitation claironnante pour quelque chose à boire, quelque chose de revigorant, quelque chose qui tromperait l’attente…  

En silence, tous le suivirent.  

 

…  

 

« Et Ryô ne s’était pas aperçu qu’elles étaient revenues ? » fit le Professeur, étonné.  

« Non, il était trop dans son monde, trop amer de ne rien pouvoir faire… J’ai cru que Kaori allait exploser de rage en plein restaurant. Elle pétait vraiment un câble… » raconta Mick en réponse.  

« Et il lui a expliqué au final, alors ? »  

« Il l’a entraînée en-dehors du café pour s’expliquer, il ne voulait pas qu’elle fasse une scène devant tout le monde. Finalement, ils ont l’air de s’être expliqués pendant le trajet. Nous nous étions arrangés pour leur laisser la mini… » intervint Kazue.  

« Oui, et devant chez moi aussi. » ajouta le Doc.  

« Vous avez vu la scène finale alors ? » s’écria Mick.  

« La « scène finale » ? C’est étrange que tu appelles cela ainsi… »  

 

Devant l’air d’incompréhension de Mick, il ajouta : « Le spectacle d’eux en train de se crier dessus n’est pas exactement le style de comédie musicale dont je raffole… »  

« Ah, vous avez manqué le meilleur alors !!! » cria Mick, un sourire pervers aux lèvres, mais heureux aussi…  

« Le meilleur ? Comment ça ? »  

 

C’était au tour du Doc d’être étonné…  

 

« Ils se sont embrassés. » intervint Kazue.  

« « Embrassés » ? Le mot est faible ! » lança Mick en riant.  

« Oui, ils rattrapaient visiblement pas mal de temps de perdu… » ajouta Miki.  

« Et ils effaçaient l’ardoise. »  

 

La voix légèrement bourrue de Falcon vint interrompre les éclats de rire bienheureux, tous sentant qu’il avait touché juste…  

 

« En parlant d’ardoise, » reprit vivement le Professeur, pour dissiper le début de malaise qui s’installait, comment s’est fini le café ? Car si la scène n’a pas eu lieu dedans, je suppose qu’elle a eu lieu dehors ? »  

« Il lui a dit que ce n’est pas à moi qu’elle aurait du demander des comptes, mais à lui. »  

« Te demander des comptes ? » répéta le Professeur, surpris de la dernière phrase de Miki.  

« Miki a tenté de s’interposer au moment où Kaori a tout compris, et celle-ci… Eh bien… Elle l’a giflée. » avoua finalement Mick.  

« Effectivement, elle l’a vraiment très mal pris… »  

 

Il y eut un silence, puis…  

 

« Euh… Doc ? »  

« Oui, Miki ? » répondit-il d’une voix douce, s’attendant à la question qui allait suivre.  

« Je voudrais savoir… Ce matin… » Tous se tendirent, mais personne ne souffla mot...  

« Ce matin, dans la chambre de Kalina… Ce lit aux rideaux tirés… »  

« Oui. Oui, c’était Eichi. »  

 

Il y eut un bruit étrange, et il fallut une seconde aux assistants pour réaliser que c’était la brusque inspiration d’air de Miki. Après tout, elle avait été la seule des personnes présentes à ne pas le savoir… Mick et Kazue avaient transporté Eichi et Falcon avait bien sûr reconnu son aura. Un des rares avantages de la cécité, l’amélioration des autres sens…  

 

« Mais pourquoi ? » souffla-t-elle enfin. « Pourquoi si près ? Pourquoi prendre un tel risque puisque Ryô avait décidé de ne rien lui dire ? »  

« C’était mon idée. »  

 

Tout le monde se tourna alors vers Mick, car c’était lui qui venait de prononcer ces mots.  

 

« C’est moi qui ait mis ça en place. J’avais fait comprendre à Ryô que moi je l’aurais dit à Kaori, mais il a refusé et comme c’était son choix à faire je l’ai respecté. Sans doute connaît-il mieux encore Kaori que moi-même, alors j’ai décidé de le laisser faire. Il savait que je le suivrais… Mais je me suis demandé ce qu’il ferait si jamais les choses dégénéraient. Et s’il perdait véritablement le contrôle ? Comment gérer ? Installer Eichi dans ce lit, c’était comme me ménager une porte de sortie, au cas où ça tournerait mal… »  

« Pour distraire l’attention de Kaori, la déplacer de Kalina à Eichi… »  

« Exactement. Et il y avait peu de risques qu’elle s’inquiète de ce lit, elle irait directement à Kalina… Et c’est ce qu’elle a fait. »  

 

Miki hocha doucement la tête, mais n’ajouta rien de plus. L’atmosphère s’alourdit de nouveau, chacun ressentant profondément tout ce que le coma d’Eichi pouvait leur coûter…  

 

* * * * *  

 

Kaori ouvrit faiblement les yeux, luttant contre l’engourdissement du sommeil. Levant la tête, elle se rendit soudain compte qu’elle avait été à moitié allongée sur le lit, endormie, tout en étant toujours assise sur la chaise. Elle ne s’était pas rendu compte qu’elle s’endormait…  

Regardant autour d’elle, elle découvrit Kinasawa de l’autre côté du lit, dans la même position. Elle tenait la main d’Eichi dans la sienne.  

 

A cette vue, Kaori se rendit soudain compte qu’elle souriait… Depuis quand n’avait-elle plus vraiment souri ? Sans doute plus depuis cette fichue expédition au port.  

‘Mais c’est faux…’ pensa-t-elle. ‘C’était quand Ryô m’em… » Une soudaine rougeur vint colorer ses joues et elle s’en voulut de penser à de telles choses dans ces conditions…  

Cherchant Ryô des yeux, elle le découvrit calé contre le mur, les jambes allongées par terre devant lui. Apparemment, il s’était endormi, installé pour sa nuit. Quelle heure était-il d’ailleurs ?! Kaori jeta un rapide coup d’œil à l’horloge : Une heure du matin.  

 

C’était déjà avant-hier qu’ils étaient partis libérer Kitao. C’était hier qu’elle avait voulu tuer Kalina et avait appris la survie d’Eichi…  

Cela semblait impossible, tous ces événements… Si lointains déjà et pourtant si proches encore…  

 

Kaori soupira en reportant son regard sur Eichi, sentant quelques secondes plus tard la main de Ryô sur son épaule. Tournant la tête vers lui, elle le vit lui sourire.  

« Tu t’es réveillé ? » le taquina-t-elle alors.  

« Je pourrais te répondre la même chose. » relança-t-il sur le même ton.  

« J’ai été la première à m’endormir ? »  

« Oh, je crois que vous vous valez sur ce coup-là. »  

 

Kaori sourit, puis demanda :  

« Et tu t’es installé un matelas virtuel sur le sol, à ce que je vois ? »  

« C’est beaucoup moins inconfortable qu’on ne le dirait, tu sais ! »  

« Ok, alors je vais pouvoir essayer et te laisser ma chaise, que tu n’aies pas trop de courbatures demain ! » rigola la jeune femme en se levant. « Ryô ? Ryô, qu’y a-t-il ? » fit-elle, soudain inquiète, en découvrant le changement sur son visage. Les yeux de l’homme avaient changé, fixés sur Eichi qui était désormais derrière elle, et une peur panique s’empara de Kaori le temps qu’elle se retourne à nouveau dans l’autre sens...  

 

En fait, elle n’aurait pas dû s’inquiéter, car le regard de Ryô plongeait dans des yeux que l’on aurait cru à tout jamais fermés…  

 

Ryô et Eichi s’entreregardaient avec la même intensité que lorsque le nettoyeur lui avait donné le choix chez Kalina. Eichi semblait encore un peu vaseux, mais son regard s’éclaircissait de plus en plus alors qu’il ne lâchait pas celui de Ryô, comme si ce regard si posé et si sûr de lui était le roc inébranlable auquel il s’accrochait pour remonter…  

Kaori avait le souffle coupé, observant l’échange entre les deux hommes. Elle réalisa alors soudain qu’elle en avait oublié Kinasawa, mais jetant un coup d’œil vers la jeune femme elle vit alors qu’elle aussi s’était réveillée, mais qu’elle n’avait pas plus qu’elle osé couper ce lien silencieux. Les deux femmes se sourirent, des sourires emplis d’une joie indicible mais en même temps apaisée.  

 

Finalement, ce fut la voix de Ryô qui vint rompre la magie de l’instant :  

« Alors mon vieux, on émerge enfin ? Tu nous as fait une sacrée peur, tu sais… »  

Sa voix était chaude et réconfortante, on y sentait une joie sincère. Ryô faisait ainsi passer un message clair à Eichi : Il lui disait où en était la donne entre eux. C’était léger, mais clair, et c’est tout ce dont Eichi avait besoin. Il sourit, puis répondit au nettoyeur :  

« Bah, tu te serais ennuyé sans moi maintenant ! Et puis… Deux femmes à la fois, c’est un peu trop non ? »  

 

Ryô eut envie de laisser s’épanouir le sourire resplendissant qui lui venait aux lèvres, mais il devrait attendre encore juste quelques instants… Allez, jouer encore une fois la comédie…  

« HEIN ?!! Je suis l’étalon de Shinjuku moi, je te signale, aucune femme ne serait de trop pour moi, mets-toi bien ça dans le crâne !!! »  

« Oh, allez, tu me laisseras bien au-moins l’une des deux… » fit mine de plaider Eichi. « Dans ta grande générosité de nettoyeur numéro un ? »  

Ryô éclata de rire, sans pouvoir se retenir plus longtemps, et son rire était communicatif : Bientôt, tous trois riaient comme des fous, enfin, Eichi plus doucement, il était encore très faible… Un instant… Tous trois ?  

 

Oui, car Kinasawa ne s’était pas jointe à leur fou rire : Elle avait très bien compris le message.  

Comme Kaori d’ailleurs, mais elle rire lui faisait du bien, et puis…elle ne se sentait pas concernée. Kinasawa par contre, observait Eichi comme si elle soupesait le pour et le contre, d’un regard vibrant presque de tant de fixité. Ses traits étaient immobiles, impossible de dire ce qu’elle pensait. Aussi Eichi en arriva-t-il à trouver le courage de tourner la tête vers elle et de murmurer : « Alors ? » d’un ton suppliant.  

Il savait qu’il y avait beaucoup à oublier, mais après tout ce qui s’était passé…  

 

« Kaori, on devrait aller prévenir les autres que notre ami s’est réveillé. » vint alors la voix de Ryô dans le silence subit de la petite pièce.  

« Oui, je crois que tu as raison. » sourit à son tour la jeune femme.  

 

Ils s’empressèrent de prendre la direction de la porte, et pourtant ils ne l’avaient pas encore atteinte qu’ils ne purent s’empêcher d’être témoins de Kinasawa se jetant sur Eichi sans un mot. Le baiser qu’ils échangèrent alors dut surement compter parmi les plus beaux réveils de comateux qui aient jamais existé…  

 

 

FIN 

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de