Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: Sayaka1537

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 30 capitoli

Pubblicato: 31-01-06

Ultimo aggiornamento: 15-10-07

 

Commenti: 157 reviews

» Scrivere una review

 

General

 

Riassunto: "On parle beaucoup de ce qui se passerait pour nos deux nettoyeurs si Ryô retrouvait une personne appartenant à son passé, mais qu'en est-il de Kaori ? Ne pourrait-elle pas elle aussi avoir ses blessures ? Plus ou moins bien refermées ? En dehors de ses histoires de famille je veux dire...Car enfin, la première fois que l'on voit Kaori, elle réagit tout de même particulièrement violemment face à cette prostituée. Qu'y a-t-il derrière cette aggressivité qui lui est si peu familière ??? Seulement un amour-propre blessé ? Ou bien beaucoup plus ? D'anciens souvenirs sont enfouis au plus profond de nous, car ils nous font souffrir et l'on ne souhaite pas se les rappeler. Mais si jamais ils remontent à la surface....ils font tout voler en éclat sur leur passage..."

 

Disclaimer: Les personnages de "La Force du Passé" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How can I change my username?

 

I do not allow people to change their username on their own yet. Maybe later. So if you want to change your username, contact me and give me your old and new username with your pas ...

Read more ...

 

 

   Fanfiction :: La Force du Passé

 

Capitolo 20 :: Et moi, qu'est-ce-que je veux, moi ?

Pubblicato: 21-05-07 - Ultimo aggiornamento: 21-05-07

Commenti: Finalement je n'ai pas résisté, écrire me manquait beaucoup trop, alors malgré les révisions et même si je ne devrais pas... ^^ ;) En espérant qu'il vous plaira ! :-)

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30


 

« Tu veux passer ce mur ??? » s’écria Kaori de surprise. « Mais il est gigantesque !!! Comment donc comptes-tu t’y prendre ??? » Ryô sourit doucement :  

« Gigantesque me semble un peu exagéré, mon amour… » murmura-t-il. Kaori, abasourdie, le regarda tout en rougissant comme une pivoine, mais sans lui laisser le temps de se reprendre pour répliquer, il sauta sur le capot de la voiture d’un bond élégant, avant de s’élancer d’une forte impulsion des jambes. S’accrochant au rebord du mur, il lança « Kaori, ton couteau s’il-te-plaît. » Sans même se retourner pour le voir arriver, il le réceptionna sans anicroche d’une main pour couper les fils barbelés dans lesquels passaient du courant haute tension, toujours suspendu de sa main libre.  

 

Une fois qu’il eut libéré un passage suffisamment grand à son goût, il se hissa à la force des bras jusqu’à ce qu’il puisse balancer une jambe par-dessus le mur, se retrouvant ainsi assis à califourchon dessus.  

« Miki, mieux vaut que tu restes auprès de Kitao, si tu le veux bien. Kaori, Kinasawa… Falcon et Mick vont vous faire la courte échelle, ok ? »  

 

Kaori s’avança alors docilement. Passant Ryô, elle lui chuchota tout bas, de manière à ce que lui seul puisse l’entendre, d’une voix sensuelle mais amusée en même temps :  

« Tu as contracté beaucoup de dettes envers moi ce soir, pour toute la peur que tu m’as faite, « mon amour »… » Ryô, ravi, lui chuchota en retour :  

« Et je me ferai une joie de te payer jusqu’aux intérêts… » d’une voix qui ramena une nouvelle rougeur sur les pommettes de la jeune femme. Pour cacher son trouble et échapper au regard rieur de son partenaire, Kaori s’empressa de sauter de l’autre côté du mur…  

 

Kinasawa quant à elle était toujours au même endroit, debout. Elle n’avait pas bougé et pourtant, à l’instant même où Kaori disparaissait, elle s’avança, un peu raide mais elle s’avança. Doucement, les deux hommes l’élevèrent et Ryô lui attrapa les épaules, la hissant comme Kaori.  

« Parfait… Ne craignez pas l’électricité, vous ne la prendrez pas… Voilà… Très bien… »  

Galvanisée par la voix chaude et rassurante du nettoyeur, Kinasawa passa l’obstacle sans problèmes, se réceptionnant doucement de l’autre côté.  

 

Ryô se tourna alors vers ses deux amis et demanda, très sérieux :  

« Je vous laisse la place ??? »  

« Mais oui, vas-y Ryô… » répondit négligemment Mick.  

« Oui, allez, bouges de là, on a pas toute la nuit ! » lança à son tour Falcon.  

Et dans un gracieux mouvement, Ryô, tout sourire, disparut finalement de leur champ de vision.  

 

« A toi l’honneur… » commença Mick, mais Falcon l’interrompit :  

« Non, passes le premier, que je puisse te réceptionner. »  

A ces mots, Mick devint rouge de colère :  

« Insinuerais-tu que je ne suis pas capable de passer de malheureux fils électriques dans lesquels ne circulent que quelques misérables 800 000 Volts ???!!! »  

Falcon, un sourire carnassier aux lèvres, s’apprêtait à lancer une réplique cinglante, lorsque leur parvint la voix de Ryô :  

« Falcon ! Mick ! Désolé de vous interrompre mais ce n’est pas tout à fait le moment ! »  

« QUOI ???!!! Tu peux parler, toi qui fais toujours le pitre pour désamorcer les situations qui ne te plaisent pas ! » rugit Mick. « Et puis d’abord de quel droit oses-tu… EH !!! Mais lâches-moi, espèce de cinglé !!! Non mais ça va pas ??? JE TE DIS DE ME LACHER !!! »  

 

Falcon venait de saisir Mick à deux mains par les épaules et l’avait chargé sur son dos.  

« Oh, la ferme, et tiens-toi un peu tranquille ! » maugréa le géant tandis que l’Américain lui frappait le dos de ses poings en lui ordonnant de le lâcher et de le reposer gentiment à terre.  

« Mais avec mon poids tu n’y arriveras jamais !!! » hurla Mick, pas forcément si rassuré que ça… Falcon ne répondit pas et, sans même prendre la peine de monter sur une voiture (ce qui n’aurait de toute façon pas beaucoup changé la donne, la voiture n’aurait fait que plier sous son poids !) il prit son élan et s’élança.  

Attrapant le haut du mur d’une main, il saisit Mick de l’autre et celui-ci se retrouva sans bien savoir comment assis sur le muret, les jambes pendantes, Falcon accroché sous lui.  

 

« Bon, alors tu te bouges ?! » s’énerva celui-ci, qui trouvait que Mick mettait trop de temps à se remettre. Il n’aimait pas trop se trouver ainsi sous lui…  

L’intéressé, lui, revenu à lui après de telles émotions, n’avait pas trop envie de perdre déjà ce merveilleux avantage que lui conférait sa position… Oh non, il adorait tant taquiner cette montagne si chatouilleuse !  

« Qu’y-a-t-il donc, cher Mammouth, pour que tu sois si pressé ? Moi je suis très bien ici ! La vue y est magnifique… » dit-il d’un ton goguenard en se penchant en avant, ses mains croisées sur sa poitrine, en souriant, moqueur.  

 

Cependant il perdit vite son sourire lorsque Falcon lui répondit d’un ton plus que bourru :  

« Ecoutes, l’Amerloque, si tu n’es pas parti dans trois secondes chrono je saisis tes magnifiques jambes qui sont à portée de main et je t’envoie faire un plongeon en arrière tête la première digne des plus beaux Jeux Olympiques !!! »  

« L’amerloque » en question blêmit. C’est qu’il était capable de mettre sa menace à exécution, l’insensé !  

 

« Ok, ok, je te laisse… BYE !!! » Et de basculer avec un empressement non feint… Falcon grogna quelque chose qui ressemblait à un « Enfin, c’est pas trop tôt… » avant de suivre le même chemin. Atterrissant sans un bruit, il trouva Mick secoué d’un fou rire silencieux.  

Résigné, il demanda d’une voix lasse :  

« Quoi encore ? »  

Pour toute réponse, Mick lui tendit un bout de papier que Falcon saisit, intrigué :  

« En avons eu assez d’attendre. Désolé, mais vous savez combien le temps nous est compté. Je pars en avant avec les filles. D’après ce que nous avons pu voir, le chemin a l’air tristement dégagé… Assurez nos arrières… »  

« Non mais pour qui il se prend… » commença Falcon, mais il s’interrompit soudain. Mick et lui avait tous deux sentit une brusque tension dans l’air qui n’existait pas un instant auparavant.  

 

« On devrait y aller, ils vont avoir besoin qu’on couvre leurs arrières, apparemment il ne vaut mieux pas les déranger… » murmura Mick, sans trace de plaisanterie dans sa voix cette fois.  

Falcon ne fit pas le moindre signe comme quoi il l’avait entendu, mais il s’avança silencieusement pour se perdre dans les ténèbres, Mick derrière lui, tous deux aux aguets.  

 

* * * *  

 

Kinasawa atterrit doucement tandis que Kaori s’avançait pour l’aider à se relever :  

« ça va ? »  

« Oui oui, ça va. Et toi ? »  

« Tout va bien, je n’ai pas senti d’aura nuisible aux alentours, rien en fait. C’est presque « trop » vide, tu vois… J’aimerais bien avoir l’avis de Ryô… »  

 

Les deux jeunes femmes levèrent alors les yeux vers l’homme toujours au-dessus d’elles.  

Kinasawa voyait en flou derrière lui le ciel sombrement étoilé et une certaine mélancolie l’envahit à contempler ces points lumineux… La voix de Kaori semblait nerveuse, et Kinasawa commençait à ressentir elle-même quelque chose comme une sourde angoisse, vicieuse et insidieuse. Réprimant un frisson, elle réussit malgré tout à forcer ses lèvres en un sourire alors que Ryô les rejoignait…enfin.  

 

« ça va tout le monde ? » questionna-t-il immédiatement d’une voix rapide. Il n’obtint que deux simples hochements de tête.  

« Je n’ai rien senti, Ryô… » murmura Kaori d’une voix basse. « Et ça peut paraître paradoxal, mais rien à ce point ça m’inquiète… »  

Pendant qu’elle parlait, Ryô « scanna » les alentours. Bon Dieu ! Elle avait parfaitement raison, les environs étaient si déserts que l’on aurait pu se croire sur la lune !  

Brusquement, il comprit Kaori. Tout ce que l’on ressentait, c’était un silence plus terrible que tout et une odeur que lui ne connaissait que trop bien, même si Kaori et Kinasawa ne comprenaient pas vraiment ce qu’elles percevaient. L’odeur de la mort qui rôde, vole au-dessus de vos têtes… Cette odeur macabre qui vous prenait à la gorge…  

 

Ryô s’admonesta mentalement. Ce n’était vraiment pas le moment d’avoir de telles pensées ! Il leur fallait se remuer…Se retournant vers le mur, il accrocha le regard de Kaori au passage, tentant de lui transmettre un peu de réconfort.  

 

De l’autre côté, on pouvait entendre Mick et Falcon se disputer. Au bout d’une ou deux phrases, Ryô bouillait déjà et, ne pouvant se contenir plus longtemps, voulu les rappeler à la réalité…ce qui n’eut pour effet que de déclencher un concert de protestations, apparemment de la part de Mick. Ryô eut un sourire fugace et se retournant il prononça d’une voix où l’on sentait le rire malgré la situation :  

« Bon, ils ont l’air d’en avoir pour un moment. On ferait mieux d’avancer… »  

Kaori hocha la tête en souriant franchement.  

« Mais… Nous partons sans eux ? »  

« Ils nous rattraperont, ne vous en faites pas. Le but est qu’ils assurent nos arrières. »  

« D’acc… D’accord. » murmura difficilement Kinasawa en réponse.  

Ryô lui offrit alors son sourire le plus chaleureux.  

 

* * * *  

 

Kaori vit soudain Ryô tendre le bras devant elle. S’arrêtant, elle l’imita pour stopper Kinasawa derrière elle. Les deux femmes se rapprochèrent alors du nettoyeur, Kinasawa d’une pâleur extrême, Kaori une farouche détermination dans les yeux.  

Tous trois observèrent attentivement l’entrée, redoutant un piège…qui avait peu de probabilités de jamais arriver au vu du spectacle qu’ils venaient de rencontrer…  

 

Le jardin entier, tout le terrain autour de la maison était dévasté. La fumée qu’ils avaient aperçue de l’extérieur provenait des cratères de bazooka ou autres armes de même style, qui avait déracinée et abattue la végétation, arbres et buissons…  

Ryô, qui percevait leur présence, prenait grand soin d’éviter les gardes gisant au sol.  

Les yakusas supposés interdire l’accès.  

Pourtant, si Kinasawa ne s’apercevait pas du manège de Ryô, celui n’échappait point à Kaori, dont les sens étaient plus aiguisés. Et cependant Kinasawa n’était pas totalement dupe, et si elle ne voyait pas la mort elle la sentait confusément, elle aussi.  

 

C’était cela, la raison de l’extrême tension de ces trois personnes :  

Cette odeur qui imprégnait l’air, empuantissant l’atmosphère. Et pas qu’au figuré.  

 

« Voie libre ? » murmura Kaori.  

Sans répondre, Ryô se tourna vers Kinasawa.  

« Kinasawa, vous connaissez l’organisation de cette maison, n’est-ce-pas ? » demanda-t-il d’une voix douce. La gêne soudaine de la jeune femme se lisait dans ses yeux, mais l’heure n’étant point à rougir elle répondit aussitôt d’une voix claire et nette : « Oui. »  

« Alors guidez-moi. » assena Ryô d’une voix ferme.  

 

* * * *  

 

« Eichi… Mon petit Eichi… Allez, poses cette arme… Voyons, tu sais bien que tu ne tireras pas… Pas sur moi, enfin… »  

« En es-tu si sûr, Kalina ? »  

 

 

Une petite pièce. Meublée avec goût mais sans outrance.  

 

Près du mur opposé à la porte, légèrement en avant dans la pièce, se trouvait un splendide bureau en bois sculpté. Quatre dragons s’entortillaient autour de ses pieds, leurs têtes placées juste sous la table elle-même, leurs gueules ouvertes en un geste menaçant envers l’intrus qui osait pénétré la demeure du maître…intrus qui aujourd’hui était rien moins que bienveillant.  

Les dragons… Symbole de puissance, ils étaient révélateurs et par leur présence et par l’attitude dans laquelle ils avaient été sculptés.  

Sur le bureau lui-même on trouvait lignes de téléphone, interphones et dossiers empilés. Dans cette pièce à peu près carrée se trouvait à gauche en entrant une cheminée encadrée de deux fauteuils en cuir noir, dans lesquels ils devaient faire bon s’enfoncer.  

Du côté opposé se trouvait une immense bibliothèque qui courrait d’un bout du mur à l’autre.  

 

Un cossu bureau d’homme d’affaire en somme…  

 

 

« En es-tu si sûr, Kalina ? »  

 

La voix d’Eichi était terrifiante. Terrifiante d’inhumanité. Tout à fait impersonnelle, elle était si froide, si coupante… Ô combien la haine et le défi de sa dernière phrase en ressortaient plus vivement encore ! Le directeur de banques derrière son magnifique bureau ouvragé pâlit malgré lui. Il ne reconnaissait plus l’homme qui lui faisait face. Il n’avait plus prise sur lui, plus d’influence…  

Certes, Eichi n’avait jamais montré sa colère auparavant face à un ennemi déclaré, mais elle avait toujours été visible chez lui, pulsant dans chacune de ses veines, se devinant jusque dans son regard…  

 

Mais là rien de tout cela. Il semblait s’en être si…détaché. La même idée le motivait ce soir, mais la fureur si aveuglante avait disparu.  

 

Kalina en réprima presque un frisson : Il n’en était que bien plus dangereux.  

Il aurait fallu que quelqu'un arrive, les surprenne, mais connaissant Eichi…et il n’attendait personne, hormis lui. Il sentit ses mains devenir plus moites. C’était d’une immense simplicité :  

 

S’il ne réagissait pas, il allait mourir.  

 

 

Affectant un calme parfait mais tâchant de ne pas franchir la limite floue du condescendant, il entama la manœuvre risquée de contourner son bureau. Mais dès qu’il fut sur le côté de celui-ci, Eichi fit un rapide pas en avant pour lui mettre son arme juste devant les yeux.  

« Tu veux encore bouger ? »  

 

La réponse semblait lui importer autant que le temps du lendemain, mais Kalina savait qu’il ne fallait pas s’y tromper. Un seul mouvement brusque, et Eichi tirerait. Lentement, dans un geste d’apaisement, il leva les mains.  

« Doucement, tout va bien, restons calmes… »  

« Assieds-toi. » lui lança alors brusquement Eichi en indiquant d’un bref mouvement de son arme l’un des fauteuils en cuir à leur gauche. Kalina s’y rendit lentement, les mains toujours levées. Pourtant une étincelle malveillante s’était allumée dans son regard : Eichi venait de commettre sa première erreur.  

Une fois assis, il prit le risque calculé de baisser progressivement les mains. Il en aurait besoin, à l’intérieur de chacun des fauteuils une arme était dissimulée.  

 

« Que comptes-tu faire à présent, Eichi ? »  

L’autre ne répondit pas immédiatement, continuant de le dévorer du regard. Finalement il articula :  

« Tu vas mourir ce soir, Kalina. Oh oui, » répéta-t-il d’une voix douce, en voyant l’homme afficher un air de gentille incrédulité, « tu vas mourir. Mais d’abord je veux savoir pourquoi. Pourquoi moi ? Pourquoi m’as-tu choisi ? »  

 

Kalina sembla un instant le jauger par en-dessous, avant de lâcher d’une traite :  

« Parce que tu étais le petit ami de Kinasawa et que tu avais toutes les qualités que nous recherchions. »  

« Quoi ?! Que vient faire Kinasawa dans toute cette histoire ?! Vous m’aviez repéré depuis si longtemps que cela ?! »  

« C’est plus Kinasawa que nous avions repérée. » ricana Kalina. « Ou sa famille. Ses parents avaient une très belle situation, comme tu le sais. Pas toi. Cela donnait des clash dont nous aurions pu tirer parti. »  

« Comment ça ? » Cette fois, la colère commençait à le gagner…  

« Si la gente demoiselle s’était enfuie avec toi, il aurait été facile de demander une rançon en faisant croire à un enlèvement. »  

« Mais nous serions revenus ! »  

« Comment l’auriez-vous su ? La famille n’aurait pas parlé. Le seul risque était qu’elle engage quelqu'un du milieu pour te retrouver, mais à cette époque que tu vives ou non nous était bien égal. »  

 

La main d’Eichi était plus crispée que nécessaire sur la crosse de son arme, tout son poignet en tremblait.  

 

« Mais ça ne s’est pas passé ainsi… »  

« Non. Elle t’a suivi ici, à Tôkyô, en prévenant ses parents et en claquant la porte de la demeure familiale. Cela n’arrangeait pas nos plans, mais après tout survivre seuls en plain Tôkyô lorsqu’il te fallait nourrir deux personnes… Il nous restait des chances que tu sois réceptif à notre approche. Cette tragique (il appuya avec ironie sur ce dernier mot) histoire de cœurs brisés nous a facilité la tâche… »  

« Mais pourquoi tant d’assiduité autour de moi ?! »  

« Tu n’étais que colère. Colère à cause du milieu social dont tu provenais, et qui te valait d’être rejeté par la famille de Kinasawa. Colère de ne pas parvenir à raisonner ses parents. Colère de te sentir inférieur à elle. Colère de…  

« ça va, ça !!! »  

 

Kalina observa son adversaire. Son bras, qui s’était légèrement relâché alors qu’il parlait, se tendait de nouveau au maximum de sa tension. Sa nervosité était visiblement montée de plusieurs crans, rien qu’à entendre sa voix on percevait désormais l’effort de contrôle qu’il s’imposait. Pourtant, Kalina décida de le pousser encore un peu : Il n’avait pas encore atteint ses limites…  

 

« Oui, Eichi, tu n’étais que colère. Colère rentrée, maitrisée, bridée, ce qui n’était qu’encore mieux. ET tu avais un excellent niveau en arts martiaux, qu’il nous aurait été facile de consolider et ainsi…  

« MAIS TU VAS LA FERMER !!! »  

« C’est toi qui m’a demandé de parler, de t’expliquer…  

« Peut-être, mais maintenant CA SUFFIT !!! »  

 

‘Contrôle tes nerfs, Eichi. Discipline ta colère.’ pensa Kalina. Ces conseils, il les lui avait répété tant de fois ! Mais ce soir il se garderait bien de le lui dire…  

L’intéressé s’avança violemment et braqua son arme d’un mouvement sec sur le font de l’homme assis en face de lui.  

 

« Tu vas me tuer ainsi, Eichi ? » demanda Kalina d’une voix douce. « Tu comptes donc m’abattre ? Ce n’est pas digne de toi… »  

« Qui es-tu pour décider de ce qui est digne de moi, espèce de… Au final, tu m’as volé ma vie… »  

« Je t’ai redressé lorsque tu tombais pour une femme ! »  

« Il aurait mieux valu pour moi mourir que de jamais te rencontrer !!! »  

« Alors tues-moi. »  

 

Cette simple phrase, bien qu’Eichi l’ait répété à plusieurs reprises ce soir-là, produisit un grand effet sur lui. Sa main se mit à trembler et pour la première fois une lueur de doute traversa ses yeux.  

 

« Alors tues-moi ».  

 

C’était l’abattre, il en était parfaitement conscient. Et quoi que cet homme ait pu faire, Eichi gardait un certain sens de l’honneur, que connaît tout vrai professionnel.  

Qu’avait dit ce Ryô déjà ? Qu’il tuait pour libérer la rage en lui ?  

Brusquement, il chercha le sens de tout ceci.  

 

S’il le tuait, cela résoudrait-il réellement ses problèmes ?  

 

« Tuer ne résout jamais rien. Et crois-moi, j’ai durement appris cette vérité. »  

 

Il voulait le tuer, ok. Et une fois qu’il l’aurait tué ? Que ferait-il ? Se tuerait-il ensuite ? Laisserait-il cet homme lui voler sa vie jusqu’à son dernier souffle ?  

Ou bien allait-il écouter Ryô qui lui disait que l’on peut toujours revivre, que rien n’est jamais perdu si l’on trouve les bonnes personnes ?  

Ou bien encore allait-il le faire souffrir, le faire mourir lentement, en prenant son temps et beaucoup de plaisir ?  

 

Mais en prendrait-il ? Il était si dégouté de tout ceci, soudain… Si las…  

 

 

Kalina percevait le trouble de son interlocuteur et il décida qu’il était temps de porter un dernier coup.  

« Allez Eichi, tues-moi ! Tu es là pour ça, non ? » Sa voix se faisait railleuse. « Alors montres moi que je n’ai pas perdu mon temps avec toi ! Allez, un peu de courage bon sang ! »  

L’apostrophé le regardait sans comprendre : Que cherchait-il ? Pourquoi le provoquer de la sorte ? Quel secours espérait-il voir venir ?  

« Je… Mais enfin… » marmonna-t-il alors, complètement perdu cette fois. Entre ce qu’il avait appris ce soir, ses propres sentiments et l’attitude de celui qu’il prenait pour un mentor… Il se mit alors à reculer, d’un pas après l’autre, lentement, sans quitter Kalina des yeux. Il ne savait pas ce qu’il voulait, il avait besoin de réfléchir. Et braquer son arme sur sa tempe était dangereux dans ces conditions. Il ne voulait pas regretter de l’avoir tué par accident. Il lui fallait se poser un instant.  

 

Kalina vit l’ouverture et il cria alors « Ah ! A ton tour à présent ! Plus personne ne pourra m’empêcher de t’abattre ! » Et profitant de la surprise de son adversaire à ces mots qui l’avaient déstabilisé, il saisit l’arme cachée et releva le bras pour faire feu.  

Eichi ne réalisa ce qui se passait que trop tard, et un unique coup de feu claqua dans l’air de la nuit. 

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de