Capitolo 4 :: « Un nouveau mystère »

Pubblicato: 19-02-06 - Ultimo aggiornamento: 19-02-06

Commenti: Encore un nouveau chapitre !!? Eh oui, je sais, mais avec deux semaines de vacances j’avais un peu de temps devant moi…Désolée si vous « saturez » comme dit sophie ! De toute façon, ce sera plus difficile en temps normal !!! Enfin, ce chap. est un peu plus long que d’habitude, mais je voulais le couper à un point bien précis car tout le reste avant s’enchaîne…mais bon, j’espère que vous apprécierez ! Il comporte quelques réponses mais normalement elles devraient soulever davantage de questions qu’elles n’apportent de solutions….

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Lorsque Ryô entra dans la cuisine, Kinasawa lui tournait le dos. L’entendant arriver, elle tourna la tête, l’aperçut et lui dit :  

« Je suis vraiment désolée de vous avoir dérangé, mais j’ai très peur de lâcher ce plateau, il a l’air si lourd !!! »  

Ryô prit le plateau mais…  

« Oh, un instant, j’ai oublié quelque chose…Kaori, veux-tu du sucre ? »  

La voix de Kaori fit peur à Ryô lorsqu’il l’entendit répondre, sa voix n’avait aucune énergie. On aurait dit une cassette enregistrée…comme une réponse mécanique…c’est beau la mécanique, mais ce n’est pas vivant…  

Voulant laisser sortir Kinasawa la première il s’effaça légèrement, lui laissant le passage. Mais celle-ci se mit sur la pointe des pieds et déposa furtivement un baiser sur sa joue du bout des lèvres, avant de sortir d’une démarche dont Saeko elle-même aurait été jalouse.  

Ryô faillit en lâcher le plateau.  

‘Eh là ! Non mais qu’est-ce-qui lui prend ? C’est mon rôle ça ! C’est moi qui dois lui sauter dessus normalement ! Si elle se met à me faire du rentre-dedans, vu comment elle est je ne réponds plus de rien moi ! Bah, ça me facilitera les choses au-moins, j’aurais pas besoin de me fatiguer inutilement…et ce ne sera pas directement MA faute ! Donc, pas de massues !’  

Et l’air d’obsédé réapparaissant sur son visage, il suivit Kinasawa au salon.  

Kaori était toujours assise dans son fauteuil et elle ne bougea pas lorsqu’ils entrèrent. On l’aurait crue taillée dans la pierre…quoique…les statues ne laissent pas tomber leurs mentons. Ryô posa le plateau sur la table basse tandis que Kinasawa se réinstallait dans le canapé en prenant soin de faire jouer ses jambes pour bien les mettre en valeur. Ryô déglutit, sans pouvoir en détacher son regard, mais elle lui fit un sourire avec un très léger non de la tête. Il s’assit à ses côtés sans rien dire. Tous deux se penchèrent alors pour se servir, mais pas Kaori.  

« Non, finalement je n’ai pas soif. » murmura-t-elle simplement à Kinasawa qui lui tendait une tasse d’un air interrogateur.  

« Bien, à présent, parlez-nous de votre affaire. » dit Ryô au bout d’un instant.  

« Eh bien…je dois avouer que je ne sais pas bien par où démarrer. Moi-même je ne comprends pas vraiment. Enfin, je suppose que tout a commencé lorsque cet homme m’a appelée. Quelqu'un que je ne connaissais absolument pas. Il se disait traqué par des yakusas. Il m’aurait connue par personne interposée, sa meilleure amie et moi nous nous détestions effectivement très violemment. »  

‘Je ne puis l’en blâmer.’ songea Kaori.  

« Il m’a donc demandé si je pouvais cacher quelque chose chez moi » continua Kinasawa « car il pensait que je serais vraiment la dernière à qui ces yakusas penseraient.  

« Et vous avez accepté ??? » s’écria Ryô, éberlué. « Sans l’avoir jamais vu ni rien savoir de lui ??? »  

« Il m’a donné des indications sur cette ancienne ennemie que seul quelqu'un qui en avait été très proche pouvait savoir. »  

« Si c’est le cas, comment en saviez-vous vous-même autant sur cette femme si vous n’étiez pas en très bons termes ? »  

« Nous avions été des amies très proches avant de nous éloigner l’une de l’autre. » murmura Kinasawa, le regard lointain. Kaori se demanda si elle jouait la comédie ou si elle était sincère. Quoi qu’il en soit, l’effet était réussi…  

« Très bien. » dit Ryô, qui semblait toujours incrédule, « vous avez accepté. Il est venu en personne je suppose ? »  

« Oui. Le soir même. Je suis seule à savoir où il l’a cachée. »  

« Caché quoi ? » demanda vivement Ryô.  

Kinasawa leva les yeux :  

« Je ne vous le dirai pas. » dit-elle. « J’ai juré le silence. Et même s’il est probablement…  

Elle s’interrompit net, comme effrayée par ce qu’elle s’apprêtait à dire.  

« Que lui est-il arrivé ? » demanda doucement Ryô.  

Kinasawa sembla hésiter, puis finalement elle répondit :  

« A vrai dire je ne le sais pas exactement. Mais il devait me rappeler dès que possible et sa visite date déjà d’une semaine. Et puis…des hommes sont entrés ici… »  

« C’est ce dont vous parliez lorsque vous disiez que la hauteur ne bloque pas les personnes indiscrètes ? »  

« Effectivement. Je suis rentrée plus tôt que d’habitude de mon travail hier soir. Arrivée sur le palier, j’ai entendu du bruit dans l’appartement. J’avais un peu peur, mais n’étant pas sûre de moi, je suis entrée tout de même. Lorsque j’ai fait jouer la clé dans la serrure, le bruit s’est arrêté instantanément. Et lorsque j’ai poussé la porte, je suis sûre que l’une des fenêtres a été ouverte, violemment d’après le son. J’ai traversé l’appartement en trombe, mais rien n’était dérangé. Je me suis précipitée sur le balcon, juste à temps pour voir quelqu'un s’enfuir. »  

« Mais comment aurait-il fait ??? » s’étonna Ryô. « Enfin, nous sommes tout de même au quinzième ! »  

« Une corde pendait le long du mur…Je suppose qu’il est descendu en rappel. »  

Ryô se leva et passa sur le balcon. Se penchant par-dessus, il lança :  

« Ok, alors on peut déjà affirmer qu’il n’a pas le vertige et que ce n’est pas la première fois qu’il devait faire ce genre d’escalade. Mais enfin » dit-il en revenant dans l’appartement et en faisant coulisser la fenêtre derrière lui « personne n’a rien vu ? Aussi rapide et efficace soit-il il est inconcevable que son petit exploit alpin soit passé complètement inaperçu. Quelqu'un DOIT avoir vu quelque chose. »  

« Peu probable. » lui répondit Kinasawa. « Je rentre très tard de mon travail en temps normal, et même plus tôt signifie une heure assez avancée et les rues ont tendance à être désertes aussi tard dans la soirée. De plus la pénombre n’arrangeait certainement pas les choses… »  

« Lorsque vous dites « tard », vous entendez quelle heure à peu près ? »  

« D’habitude je sors dans les 21 heures. Ce soir là ce devait être…voyons…20h environ…peut-être 20h15 mais guère plus. »  

« A cette heure là, les gens n’ont pas coutume de rester terrés chez eux. » objecta Ryô, un sourire jouant sur son visage : Il parlait d’expérience.  

« Dans le centre-ville, peut-être. Mais ici nous sommes presque à la périphérie, dans un quartier tranquille et de plus légèrement isolé. Vous pouvez toujours essayer de vous renseigner, mais je doute que vous trouviez quoi que ce soit. Sans remettre en cause vos capacités de détective, bien sûr…»  

‘Quelle peste !’ pensa Kaori. ‘Pour qui se prend-elle pour oser parler à Ryô sur ce ton ???’  

Ryô quant à lui resta de marbre :  

« En effet ça ne coûte rien d’essayer. » dit-il. « Nous verrons bien si la pêche aux infos nous réussit… En attendant, je pense qu’il serait plus prudent que vous emménagiez chez nous le temps que nous résolvions cette affaire… »  

« Chez vous ? » répéta Kinasawa, un sourire amusé sur les lèvres.  

« Oui, c’est ainsi que nous faisons avec tous nos clients. » lâcha Ryô d’un ton un peu froid.  

« Oh, alors, si vous faites toujours ainsi… » Le sourire amusé n’avait pas disparu.  

Ryô jeta un coup d’œil à Kaori. Elle n’avait pas bougé d’un millimètre depuis qu’ils étaient revenus de la cuisine. Elle n’avait pas prononcé le moindre mot, à peine ses yeux avaient-ils bougé…des yeux inhabituellement froids et durs. Sa Kaori qu’il connaissait si douce semblait soudain aussi dure et aussi inanimée qu’un bloc de glace. S’approchant d’elle jusqu’à en être juste à côté, il s’assit négligemment sur le bras de son fauteuil.  

« De plus, pardonnez-moi d’insister mais il faut que je sache ce que cet homme a apporté ici. Vous ne pouvez le laissez derrière lorsque vous partirez, et il serait imprudent voire très dangereux selon l’importance de cet objet de l’emmener avec vous sans nous en avertir. Nous acceptons de vous protéger, le moins que vous puissiez faire en retour est de nous faire confiance, vous ne croyez pas ? »  

Voyant Kinasawa froncer les sourcils, prête à parler, il rajouta d’une voix douce :  

« S’il-vous-plaît, Kina… »  

La réaction ne se fit pas attendre. A côté de lui, Kaori fit un brusque mouvement et il crut voir ses lèvres trembler. Si ce dernier détail échappa à Kinasawa, elle remarqua tout de même le trouble de la jeune femme. Visiblement, elle était attachée à cet homme. Très bien, la partie n’en serait que plus excitante…Quoique sans doute sans beaucoup de risques, il ne lui accordait apparemment aucune importance ! Elle n’avait vraiment pas l’air de compter pour lui…Mais bon, il lui plaisait, et si cela pouvait blesser Kaori au passage elle n’en était que plus partante encore. D’accord, elle allait lui dire la vérité. Mais elle se promit de profiter encore un peu de la situation avant de jouer son atout principal.  

Ryô devinait quant à lui les pensées de la femme assise en face de lui. Sa douceur savamment mesurée semblait porter ses fruits. Elle allait tout leur dire. Mais hélas il avait payé cher ce savoir. ‘Désolé Kaori, mais il faut que je sache. En tout cas, plus le temps avance et plus je suis perdu moi. Pourquoi réagit-elle ainsi si c’est une ancienne amie ? Elle ne paraît pas vraiment enchantée de la revoir…Elle n’essaye même pas de m’empêcher de lui sauter dessus et ne lui a encore rien dit pour la prévenir de mes « manières d’obsédé sexuel »…Elle ne lui presque pas adressé la parole de tout le trajet et pas plus ici…Quant à cette femme ce n’est pas mieux, elle se comporte comme si Kaori n’existait pas, ou pire, n’était pas même digne de son intérêt. Franchement, j’aimerais bien comprendre ce qui se passe ici…’  

Kinasawa donnait l’impression d’être parvenue (enfin, c’est pas trop tôt !) à une décision. Ryô reporta son attention sur elle alors qu’elle commençait à parler :  

« Vous êtes absolument sûr qu’il n’y a pas d’autre solution ? C’est que cela ressemble fort à une trahison vous comprenez, j’ai juré de n’en parlez à personne… »  

« Vous ne le trahissez pas, vous essayez de préserver son secret. Croyez-moi, c’est la meilleure solution. »  

Kinasawa eut une moue incrédule, et répondit en soupirant :  

« J’aimerais vous croire, mais si jamais il revenait et ne me trouvait pas ? »  

« D’après vos dires, il est malheureusement peu probable qu’il revienne jamais. De toute façon je vais demander à mes indics de surveiller cet immeuble. Si jamais il réapparaît nous en serons immédiatement avertis. En tous cas, quoi qu’il en ait pensé, les yakusas sont venus chercher cet objet jusque chez vous. Je ne sais pas comment ils ont découvert qu’il était caché ici, mais ils l’ont découvert, c’est un fait. »  

« Pourtant rien n’était déplacé ici… »  

« Soit il venait d’arriver et vous l’avez interrompu, soit il savait exactement où chercher. Et si c’est le cas, s’il n’a pas eu le temps de le prendre une fois il reviendra. Vous êtes bien sûre que cet objet n’a pas disparu ? »  

« Non, elle y est encore, j’en suis certaine. »  

« Alors laissez-nous vous aider. »  

Kinasawa ne vit plus aucun moyen de retarder sa « révélation » cette fois. Zut !  

« Très bien. » dit-elle alors en se levant. « Je crois finalement que vous avez raison. Suivez-moi, Mr Saeba, oh ! pardon, Ryô » dit-elle avec un plaisir évident « je vais vous la montrer. »  

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