Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Sayaka1537

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 30 capitoli

Pubblicato: 31-01-06

Ultimo aggiornamento: 15-10-07

 

Commenti: 157 reviews

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General

 

Riassunto: "On parle beaucoup de ce qui se passerait pour nos deux nettoyeurs si Ryô retrouvait une personne appartenant à son passé, mais qu'en est-il de Kaori ? Ne pourrait-elle pas elle aussi avoir ses blessures ? Plus ou moins bien refermées ? En dehors de ses histoires de famille je veux dire...Car enfin, la première fois que l'on voit Kaori, elle réagit tout de même particulièrement violemment face à cette prostituée. Qu'y a-t-il derrière cette aggressivité qui lui est si peu familière ??? Seulement un amour-propre blessé ? Ou bien beaucoup plus ? D'anciens souvenirs sont enfouis au plus profond de nous, car ils nous font souffrir et l'on ne souhaite pas se les rappeler. Mais si jamais ils remontent à la surface....ils font tout voler en éclat sur leur passage..."

 

Disclaimer: Les personnages de "La Force du Passé" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: La Force du Passé

 

Capitolo 29 :: Non, et le retour est houleux...

Pubblicato: 24-09-07 - Ultimo aggiornamento: 24-09-07

Commenti: Hello tout le monde !!! :-) :-) :-) Ça faisait longtemps hein ? Je suis vraiment désolée du délai pour ce chapitre, mais j’ai vraiment très, très, très peu de temps en ce moment : Je viens de rentrer en première année de Médecine et en théorie j’avais dit que je finirai mes fics avant de rentrer et que j’arrêterai d’écrire pendant l’année. Seulement j’ai eu deux problèmes, d’abord je les avais pas finies (^^) et ensuite je suis absolument incapable de m’arrêter d’écrire désormais. J’ai l’impression que moins j’écris plus j’ai la tête qui bouillonne d’idées !!! ^^ Enfin, du coup je m’arrange pour trouver le temps de faire un paragraphe par-ci par-là, j’en ai besoin de toute façon… ça avance petit à petit mais c’est sur que ça rallonge le temps entre chaque chapitre. Alors encore désolée mais je ne peux vraiment pas faire mieux, je devrais déjà pas faire du tout ! ^^ ;) Je tiens d’ailleurs à vous remercier pour vos reviews, car ça me montre qu’il y a toujours des gens qui me lisent et qui apprécient ce que je fais, alors ça me donne à chaque fois d’autant plus raison d’avoir pris le temps d’écrire !!! Donc merci pour ce soutien extraordinaire à tous, merci même aux simples lecteurs s’ils apprécient mon travail/plaisir (^^) et un remerciement plus grand encore à Cristina, Didinebis et Chanlyr pour leur fidélité à chaque chapitre ! :-) :-) :-) Chanlyr, j’espère que tu comprendras mieux sa réaction après ce chapitre… :-/ Sinon dis-le moi, je m’arrangerais pour faire vraiment explicite dans le prochain chap ! ^^ ;) Par contre, je ne suis pas sûre d’être d’accord quand tu penses que lui dire pour Eichi n’aurait sans doute pas été une bonne chose. Je serais plutôt d’accord avec Mick, qui disait à Ryô de distraire sa colère en lui apprenant la survie d’Eichi, personnellement… ;) Alors sinon, ici c’est beaucoup d’ambiance, le temps des explications difficiles, juste avant le retour des problèmes… (Sadique, moi ? Qui a osé dire une chose pareille ? ^^) Chapitre très intéressant mais dur à écrire… Je devrais en remercier Aurore (que je salue ici bien bas pour son amitié et son soutien inconditionnel pour l’écriture de cette histoire et auprès de laquelle je m’excuse de l’avoir relativement empêchée de dormir hier soir ^^ :-) :-) :-)), c’est en partie (voire totalement ^^) grâce à elle que les choses se sont arrangées ainsi ! ^^ En terminant l’autre chap, je savais que le suivant serait pas évident à écrire mais c’est aussi et même surtout ça le plaisir d’écrire, n’est-ce-pas ? :-) Aussi j’espère sincèrement qu’il vous plaira, surtout que je me suis beaucoup amusée sur certains passages… ^^ Allez, j’ai fait un véritable roman rien qu’avec le commentaire, alors je me tais et je vous laisse lire ! ^^ Et s’il vous plaît vraiment, laissez-moi une p’tite review, c’est toujours génial !!! ;) :-)

 


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Deux « RYÔ !!! » retentirent exactement au même moment à ces mots.  

 

Ils appartenaient à Miki et Kazue. Mick, lui, avait simplement souri, et Falcon n’aurait jamais accepté de montrer ouvertement une quelconque émotion.  

Ryô ne répondit d’abord rien, laissant passer l’orage, attendant que Kaori et Kinasawa aient épuisé leur lot de « Alors j’avais raison, tu nous avais bien caché quelque chose !!! » et de « Mr Saeba, non ! Pas Eichi, vous n’aviez pas le droit !!! » avant de reprendre la parole :  

« Oui, je vous ai bien caché quelque chose. » prononça-t-il en insistant sur le « je ». « Et je suis le seul responsable, les autres n’ont fait qu’accepter mon choix. »  

 

Kaori pâlit à ces mots :  

« Vous… Vous étiez tous au courant ? Et personne ne nous a rien dit ?! »  

« Kao, » voulut intervenir Miki, « on ne voulait pas vous faire encore plus souffrir à cause de…  

Elle n’eut pas le loisir de terminer sa phrase que Kaori l’avait giflée. Eberluée, Miki porta une main hésitante à sa joue, la sentant sous ses doigts comme pour s’assurer qu’elle ne s’était pas trompée. Mais Kaori l’avait bel et bien giflée.  

 

Ryô s’était dressé d’un bond, mais il n’avait pas eu le temps de retenir la main de la jeune femme, qui se tenait trop proche de Miki. Mais à présent il s’avança sur elle d’un pas saccadé et la saisit par le poignet avec une telle poigne qu’il lui fit presque mal.  

« Lâche-moi, Ryô ! Lâche-moi !!! Je te dis de me lâcher !!! »  

Mais Ryô n’en avait cure, la situation dégénérait, il ne fallait pas rester là. Il l’entraîna jusqu’à un endroit un peu moins fréquenté, à l’extérieur du café, suivi de tous les autres.  

 

Lorsqu’enfin il la lâcha, il put constater en se retournant vers leurs amis qu’elle se frottait discrètement le poignet. C’est vrai qu’il l’avait peut-être serrée un peu fort, mais il ne le regrettait pas. Une fois tout le monde autour de lui, il reprit pour Kaori, qui attendait, silencieuse, sans plus aucun mouvement :  

« Tu n’avais pas le droit de faire ça. »  

La voix était glaciale. Ryô se demanda si sa froideur était dirigée contre elle pour avoir frappé Miki ou contre lui-même pour les avoir mis dans ce merdier…  

Passant outre le regard mi-surpris mi-meurtrier que Kaori lui lança alors, il poursuivit :  

« Tu n’avais pas le droit de la frapper. Parce que si quelqu'un le mérite ici, c’est moi, pas elle. » Miki commença bien sûr aussitôt à protester, mais il la fit taire de sa main levée.  

« Elle n’a fait qu’accepter mon choix, c’est tout ce que tu pourrais à la rigueur lui reprocher. Ce n’est pas à elle que tu devrais demander des comptes, mais à moi. »  

 

Un silence difficile s’installa, Kaori détaillant Ryô avec méfiance sous le regard de tous leurs amis. Voyant qu’elle n’allait pas reprendre la parole d’elle-même, Ryô lança :  

« Alors, demi-tour ? »  

 

Il vit qu’elle ne comprenait pas, mais il s’en fichait, du moins pour l’instant. Tournant sur lui-même, il partit vers les voitures.  

Kaori resta un instant clouée sur place, le regardant s’éloigner d’un air furieux, mais cependant incapable de prononcer un mot ou même de se mouvoir. Puis, brusquement, elle partit en courant et le rejoignit en trois enjambées. Sans rien ajouter, elle se mit à marcher à ses côtés, calquant son pas sur le sien. Elle avait bien reçu le message : Rien ne servait de crier, Ryô ne lui dirait que ce qu’il voudrait quand il voudrait. Lorsqu’il se butait ainsi ce n’était même pas la peine de s’énerver. Donc profil bas jusqu’à ce qu’elle découvre ce qui s’était passé. Mais si vraiment il lui avait caché quelque chose au sujet d’Eichi…  

 

Un éclair de colère pure passa dans les yeux de la jeune femme. Elle ignorait si elle pourrait jamais lui pardonner si c’était le cas…  

 

 

Kinasawa la suivait de très près, les mêmes pensées ou presque traversant son esprit. Mais elle était peut-être plus bouleversée que Kaori, moins furieuse. Elle pensait plus à ce qui découlerait de la survie d’Eichi qu’à ce qui s’était passé avant cet instant. Ce qui importait vraiment actuellement, c’était de savoir s’il était réellement encore en vie. Les explications houleuses pouvaient bien attendre…  

 

Surtout, Kinasawa s’interdisait, mais avec tout aussi peu de réussite que la première fois, chez Kalina, d’espérer. D’espérer un avenir. Un futur avec Eichi…  

Tentant de reprendre le contrôle d’elle-même, elle resserra son manteau autour d’elle avant d’accélérer le pas…  

 

 

Derrière elle suivaient Miki, Kazue, et enfin Mick et Falcon fermant la marche. Miki et Kazue portaient toutes les deux le même air d’angoisse sourde sur leur visage, tandis que Mick paraissait plus serein. Sans doute pensait-il qu’il valait mieux faire exploser le bel édifice dès maintenant, sans attendre… Falcon marchait à ses côtés, aussi impénétrable que Ryô pouvait l’être dans ses mauvais jours…  

 

* * * * *  

 

« Hi hi hi… Paaarfait ! Oh, c’est parfait… »  

Le professeur gloussait tout seul en retournant dans la chambre d’Eichi. Heureux, il était tellement heureux pour ses amis… Il venait d’être témoin de retrouvailles pour le moins…enthousiastes (!) entre Ryô et sa bien-aimée. Ah, ce qu’il pouvait être soulagé que tout se termine ainsi !  

 

‘Oui, enfin… Presque.’ pensa-t-il tristement, sa joie s’atténuant un peu, alors qu’il poussait la porte de la chambre pour aller vérifier l’état de son patient.  

 

…  

 

L’orage avait été violent, il en avait comme nettoyé le monde. Des gouttes d’eau paraissaient encore à bien des endroits, peu désireuses de repartir en voyage. L’air possédait ce petit quelque chose si particulier que l’on ressent lorsque le soleil brille à nouveau au lendemain d’un orage : Il était clair, lumineux et dans la lumière semblaient briller toute l’humidité encore présente dans l’atmosphère.  

 

Ça et là, quelques oiseaux chantaient à gorge déployée, rendant l’ambiance plus riante encore, d’autant que la ville revivait : Les gens osaient enfin pointer le bout de leur nez hors de chez eux et, captivés par ces moments si étranges mais si agréables, finissaient par pointer le reste de leur corps plus loin que le parvis de leurs maisons…  

La ville s’animait de tous ces faux courageux qui reprenaient leurs activités habituelles, l’air excédé de ce contretemps lorsqu’en réalité ils étaient ravis d’avoir eu un peu de temps pour se poser tranquillement chez eux, loin de la frénétique rapidité qui leur était quotidiennement imposée.  

 

Et, justement, quelqu'un d’autre profitait tout autant de quelques instants de paix et de calme, avec un peu de retard sur les autres, certes, mais profitait quand même. Je parle d’un médecin qui, épuisé, avait tout simplement fini par s’endormir auprès de son patient.  

 

« Est-ce possible sans que personne ne le réveille ? », me dira-t-on.  

Bien sûr, mais vous comprendrez probablement mieux si je précise qu’il s’était endormi dans sa propre clinique, et que celle-ci était tout, sauf publique. Pas ouverte à n’importe qui, cette clinique. Très élitiste, cette clinique. Mais pour le moment, très silencieuse aussi, cette clinique… Et pour cause : Tout le monde dormait.  

 

De sommeils différents, il est vrai : Kalitori et Kitao dormaient toujours ensembles, Kalitori ne se réveillant que parfois en sursaut pour vérifier que son frère était bien toujours à ses côtés, vivant, pour ensuite se rendormir paisiblement.  

Eichi, eh bien… Disons que dans un certain sens, Eichi dormait lui aussi.  

Et quant au Professeur, le médecin dont nous parlions tout à l’heure, il ronflait avec force, installé du mieux que possible sur la chaise qu’il avait apportée dans la chambre d’Eichi. La nuit qu’il avait passée avec Kazue l’avait vidé, il n’était plus aussi jeune qu’elle et il avait vraiment besoin de dormir… (Non, non, n’ayez pas de mauvaises pensées !!! ^^)  

 

Le calme qui régnait ne pouvant troubler son sommeil, cela faisait maintenant un petit bout de temps qu’il se reposait ainsi, lorsque soudain un bruit de moteur qui pétarade tout près du bâtiment le tira brusquement de ses songes. Se réveillant en sursaut, la première chose vers laquelle ses yeux se tournèrent fut Eichi. Mais l’homme était toujours étendu inconscient.  

 

Soupirant de nouveau, le Professeur modifia légèrement sa position, sentant des courbatures le gagner, lorsqu’il réentendit de nouveau un moteur tourner à trop de puissance…  

Fronçant les sourcils, il préféra aller jeter un coup d’œil dehors pour vérifier si son instinct disait vrai... Ecartant légèrement un rideau de fenêtre, il s’aperçut alors brusquement que tout le groupe était de retour. Et l’ambiance paraissait musclée.  

 

Kaori semblait crier sur un Ryô imperturbable. Les explications qu’il semblait lui donner, très calme, n’avaient visiblement pour effet que d’énerver d’avantage encore la jeune femme.  

Kinasawa se tenait non loin d’eux, l’air assez terrifiée par leur comportement. On aurait dit qu’elle n’était pas bien sûre de quelle attitude adopter.  

Miki et Kazue se tordaient les mains un peu plus loin, soutenues par Mick et Falcon.  

La mâchoire du médecin se contracta brièvement à cette scène : Elle ne présageait rien de bon.  

 

Oui, il ferait mieux d’aller dissimuler Eichi. Et vite.  

 

* * * * *  

 

« Depuis combien de temps ? »  

 

Ils devaient rouler depuis dix minutes environ. Le soir qui tombait les enveloppait d’avantage de minute en minute, alors qu’ils traversaient des quartiers très animés de Tôkyô.  

Mais toute cette vie ne semblait pas parvenir à atteindre les deux personnes présentes dans cette voiture : Rigides, elles ne faisaient que regarder droit devant elles, sans même sembler s’apercevoir réciproquement qu’elles avaient de la compagnie…  

 

Ryô, Ryô lui-même, se tenait plus droit qu’à l’ordinaire. Sa posture manquait de cette touche de décontraction insouciante qui donnait tant de charme à son allure en temps normal.  

Quant à Kaori à ses côtés, il n’existait plus une partie de son corps qui ne soit pas figée, jusqu’à ses yeux…  

(Kinasawa avait d’abord voulu monter avec eux, mais les regards du reste du groupe l’en avait dissuadée. Finalement, elle était partie avec Mick et Kazue.)  

 

« Depuis combien de temps ? »  

 

Kaori avait posé la question sans bouger un seul muscle, sauf peut-être ceux de ses mâchoires, et encore. Le ton était totalement impersonnel, comme pour une question sans importance, et ce fait n’en soulignait que d’avantage encore tout le poids de la réponse que Ryô allait lui donner… S’il lui en donnait une. Car pour l’instant il n’avait toujours pas répondu…  

 

« Depuis combien de temps ? »  

 

La phrase sembla résonner dans l’air confiné de la petite voiture, pendant plusieurs secondes, avant que finalement il ne se décide à parler.  

Ryô aurait été incapable de dire quel sentiment dominait en lui à présent : La colère contre lui-même d’avoir commis une telle bourde, la peur de la situation présente, ou bien encore le soulagement coupable de ne plus avoir à porter seul l’énorme responsabilité de ne rien dire…  

 

Mais comment expliquer cela à une Kaori folle furieuse ???  

 

 

« Depuis chez Kalina. »  

Elle ne répondit rien, attendant la suite, toujours aussi immobile. Il laissa s’écouler quelques secondes avant de poursuivre :  

« Vous avez tout de suite dit qu’il était… » Il hésita, mais que pouvait-il faire d’autre ?  

« …mort, mais… Je ne sais pas comment l’expliquer, mais j’ai été immédiatement et intimement persuadé qu’il était… » Il s’interrompit, ne parvenant pas à aller plus loin. Kaori ne bougea pas, laissant simplement tomber ce mot : « Vivant ? »  

Ryô hocha brièvement la tête. Une seule fois.  

« Oui, vivant. » répéta-t-il, la voix contractée. « Oui, tu as raison, Kaori : Eichi est vivant. »  

 

La phrase sembla éclater comme une monstruosité dans l’atmosphère si pesante. Le genre de phrases qui déstabilisent avant de nous faire rire, tant la plaisanterie qu’elles portent en elles est énorme. Cette phrase-ci, « Eichi est vivant », leur ressemblait.  

Après la nuit que tous ces gens venaient de passer, on avait envie d’en sourire, amèrement sans doute, mais d’en sourire. Elle paraissait incongrue, sonnait telle une fausse note à l’oreille la plus complaisante, telle une illusion dangereuse au cœur le plus désespéré…  

 

Pourtant, Kaori n’en rit pas. Pas un mouvement ne vint faire frémir ses lèvres. C’en était effrayant de non-réaction…  

Ryô lui jeta un rapide coup d’œil, anxieux, avant de reporter son attention sur la route en murmurant :  

« Kaori ? Est-ce que ça va aller ? »  

« Pourquoi ? » fut la seule réponse qu’il obtint. Et cette fois, la voix de la jeune femme tremblait de fureur mal contrôlée.  

Ryô eut un soupir fataliste, sentant qu’il ne couperait pas aux explications, avant d’enchaîner :  

« Pourquoi je ne t’ai rien dit ? J’ai eu peur. Oui, tout simplement peur. Peur qu’il ne se réveille jamais. Peur de vous enchaîner au souvenir d’un homme qui n’est ni vivant ni mort, et de vous empêcher de refaire votre vie. Peur de vous empêcher de vous reconstruire. Peux-tu comprendre cela ? »  

« Non. »  

 

Ce tout petit mot glaça Ryô. Sentant son corps devenir froid, il répéta d’une voix qui tremblait presque tant la peur le gagnait :  

« N… Non, Kaori ? »  

« Décidément, tu ne comprendras donc jamais. »  

« Qu… Quoi ? Mais de quoi tu parles ? » Ryô était sincèrement perdu pour le coup…  

« Tu ne comprendras jamais que l’on ne peut pas décider à la place des gens ! » lui jeta-t-elle quasiment au visage.  

 

Ryô avala sa salive, encaissant les mots qui avaient force de vérité pure. Elle n’avait pas tort.  

N’avait-il pas toujours décidé pour elle, au final ? Jamais il ne l’avait véritablement laissée faire ses propre choix…excepté peut-être à la mort de son frère. Quoique, il ne l’avait jamais réellement et complètement intégrée dans son monde ensuite…  

Pas étonnant qu’elle ait été si étonnée lorsqu’il l’avait fait pour la vie de Kalina…  

 

Il serra les dents, tentant d’endiguer le flot de bons sentiments blessés que les mots de Kaori avaient libérés. Car après tout, n’avoir voulu que son bonheur n’excusait pas tout…  

 

Mais l’intéressée n’en avait pas fini, continuant de lui assener ses quatre vérités :  

« Et vois-tu Ryô, je pense même que tu n’avais pas peur pour moi, mais pour toi. »  

« QUOI ?!! Mais enfin, Kao, comment peux-tu dire une chose pareille ?!! »  

« « Peur de vous enchaîner au souvenir d’un homme qui n’est ni vivant ni mort et de vous empêcher de refaire votre vie. » Je pense que cette phrase, profondément, veut dire que ce dont tu avais peur, c’est que je ne me « reconstruise » pas avec toi. »  

 

Ryô en eut le souffle coupé, la constatation prononcée si froidement le marquant au fer rouge. Déstabilisé, il se demanda quelle était la quantité de vérité dans ce qu’elle venait de dire…  

Avait-il vraiment pensé à lui dans cette affaire ? Avait-il craint que Kaori ne lui tienne rigueur de la mort d’Eichi ? Après tout, il avait bel et bien manqué de rapidité cette nuit… Avait-il alors inconsciemment pensé que le savoir vivant l’empêcherait d’aller de l’avant, surtout avec lui ? Avait-il cru qu’elle se sentirait trop coupable pour commencer quelque chose avec lui alors qu’Eichi était dans le coma pour avoir voulu la sauver ?  

Ryô ne savait plus très bien ce qu’il avait cru ou voulu, à vrai dire, mais ce dont il était sûr, c’est qu’une question lui brûlait les lèvres : Question cruciale, mais question dangereuse, qui pouvait tout faire basculer…  

 

« Kaori ? Réponds juste à une question, je t’en prie, j’ai besoin de savoir. M’en as-tu, oui ou non, voulu pour la « mort » d’Eichi ? En ai-je été à un quelconque moment…responsable ? »  

 

Ce ne fut qu’à ce moment que Kaori tourna finalement la tête vers lui, arborant une expression impénétrable digne de lui-même.  

« Responsable ? » murmura-t-elle très bas.  

Ryô ne répondit pas, attendant la suite. Seules ses lèvres se plissèrent en un mouvement amer.  

« Ryô, explique-moi en quoi tu pourrais l’être, s’il-te-plaît. Kalina a réussi à tirer sur moi, mais ce n’est pas un manque de vitesse de ta part. Personne n’aurait eu le temps de tirer, car personne ne se serait aperçu à temps qu’il était réveillé. Tu t’en es même sans doute aperçu plus tôt que ce que d’autres aurait fait. Eichi a réussi à me protéger, mais il n’a pas pris le temps de dégainer ou quoi que ce soit. Personne n’aurait eu le temps de l’écarter de cette trajectoire, Ryô, pas même toi, c’est vrai. »  

« Pas même moi… » répéta-t-il en sourdine.  

« Non, Ryô, pas même toi. » répéta-t-elle également avec douceur. « Tu dois accepter que tu n’es pas infaillible, même si tu essayes désespérément de l’être. Et si je te fais aveuglément confiance je ne t’ai jamais demandé d’être parfait. Tout ce que je te demande, c’est d’accepter tes possibles erreurs et de croire assez en moi pour me laisser réellement une place dans ta vie… Avec ton infaillibilité, mais aussi avec tes erreurs, Ryô. »  

 

Elle l’observa, mais il ne disait rien. Posant une main sur son bras, elle le serra du plus fort qu’elle le put.  

« Ryô ? »  

« Mais lorsque tu as dit, ce matin… « L’homme qui m’a sauvée »… J’ai cru que…  

« Oui. » le coupa-t-elle. « Je cherchais bien à te blesser. Vas-tu me renvoyer ma conduite de ce matin à la figure à présent ? »  

« Non, bien sur que non ! J’ai juste pensé que… Ce n’était pas que de la colère… J’ai cru que c’était réellement…  

« Cesse de croire, Ryô. » fit la jeune femme, et son ton redevenait cassant alors qu’elle prononçait ses mots. « Cesse donc de comprendre et d’anticiper, de deviner et d’expliquer, cesse donc d’étudier ainsi la psychologie des gens, et communique plus. Ça fera du bien à tout le monde. »  

 

Ryô sentit ses mains se crisper sur le volant. Elle avait raison, bien sûr qu’elle avait raison. Il avait voulu tout gérer seul, tout contrôler. Mais la vie n’était pas une partie d’échecs. Ce n’était pas avec des pions ou des cavaliers qu’il avait joué, mais avec des êtres humains et des sentiments. Un goût amer se répandit dans sa bouche et sa gorge se fit plus rauque.  

Il était furieux contre lui-même, furieux de n’avoir pas vu que la vie n’est une aventure que l’on tente en solo, mais un jeu d’équipe. Cela faisait pourtant plusieurs années que Kaori avait tenté de le lui faire entendre…  

 

Brusquement, il s’aperçut qu’ils arrivaient. Il fit alors volontairement patiner le moteur, à deux reprises. Sans bien savoir pourquoi, il préférait que le Professeur ait un minimum de temps d’anticipation. Pourtant, Kaori et lui s’étaient expliqués… Alors pourquoi ?  

Sans doute avait-il encore une fois peur que le contrôle de la situation ne lui échappe…  

 

* * * * *  

 

Les portes claquèrent, donnant une vague sensation de couperet définitif sur quelque chose d’indéfinissable à la jeune femme. Avalant avec force sa salive, elle attendit les explications qui s’imposaient…  

 

Mick avait aussitôt démarré, venant se placer juste derrière la mini de Ryô et Kaori, tandis que Falcon les suivait par derrière. Il conduisait très calmement, l’air de n’avoir pas le moindre souci au monde. Il gardait toutefois les yeux fixés sur la vitre arrière de la mini comme si cette simple surveillance attentive pouvait lui permettre de deviner ce qui se passait à l’intérieur…  

Kazue, assise du côté passager, était nettement plus crispée que lui. Elle ne cessait de croiser et décroiser ses jambes, tortiller ses doigts les uns dans les autres dans tous les sens et l’immobilité semblait lui peser considérablement.  

Son stress évident ne faisait rien pour rassurer Kinasawa, à l’arrière, qui attendait silencieusement que ses compagnons se décident à lui adresser la parole. Elle avait compris qu’avec ce groupe il ne servait à rien de brusquer les choses, il fallait au contraire laisser venir les confidences et, en l’occurrence, les explications…  

 

« Merci, Kinasawa. » prononça finalement Mick d’une voix posée.  

« Euh… Je… M… Merci ? Mais de quoi ?! »  

« D’avoir accepté silencieusement de ne pas monter avec eux. Il vaut mieux les laisser seuls pour l’instant. » Kinasawa hocha simplement la tête tandis que le silence se réinstallait. Voyant qu’il s’étirait toujours, bientôt elle ne put vraiment plus se contenir :  

« Mais, je…  

« Eichi est vivant. » coupa brutalement Mick. Mieux valait y aller franco, vu l’état des choses…  

« Vi… Vivant… » chuchota de façon presque inaudible Kinasawa, comme si le mot lui faisait peur. Mick lui laissa quelques secondes de répit pour assimiler la vérité, avant d’enchaîner :  

« Vous l’avez cru mort, mais il était simplement dans les vapes. Le Professeur et Kazue ont tenté l’impossible cette nuit pour le sauver. »  

« Et ils ont réussi ? » fit la jeune femme d’une voix tendue, toute frémissante.  

Mick soupira : La partie la plus dure de la conversation s’annonçait difficile…  

« Eh bien… »  

 

Il jeta un coup d’œil vers Kazue, l’appelant à l’aide. Après tout, c’était elle le médecin dans cette voiture !  

« Kinasawa, écoutez-moi. » fit celle-ci en prenant une profonde inspiration pour se donner du courage. « Nous avons pu sauver Eichi, mais malheureusement il… Il est… »  

« Ce que vous essayez de me dire, c’est qu’il est tombé dans le coma, n’est-ce-pas ? »  

 

Surprise, Kazue chercha le regard de la jeune femme dans le rétroviseur, regard qu’elle trouva étrangement calme. Kinasawa se contrôlait parfaitement. Les trois derniers jours lui avait apporté beaucoup de maîtrise apparemment… La jeune femme ne lui fit pas de crise d’hystérie, elle resta posée et ses yeux étaient secs, bien que très lointains.  

« Mes félicitations, Kina… » murmura-t-elle doucement. « Vous encaissez superbement la nouvelle. »  

 

Elle n’obtint pas de réponse mais de toute façon il n’y avait pas grand-chose à répondre…  

 

* * * * *  

 

« Qui cherches-tu à prévenir ? De quoi ? »  

« Quoi ? »  

« Oh, ne joue pas avec moi, Ryô. Tu conduis trop bien pour forcer le moteur ainsi, surtout à deux reprises. Alors que cherchais-tu à faire ? »  

 

Ryô resta silencieux, ce qui énerva passablement la jeune femme à côté de lui. Puis, soudain, elle s’aperçut qu’elle reconnaissait l’endroit où ils se trouvaient…  

 

« Chez le Doc ! Tu m’emmènes chez le Doc ! » Ryô hocha la tête, toujours en silence.  

« Mais oui, bien sûr, quelle idiote c’était évident ! Mais alors, c’est lui que tu prévenais ? Mais pourquoi alors que…  

 

Et soudain quelque chose changea dans le regard de Kaori et son visage se décomposa, comme si elle venait de réaliser la plus grande horreur qui soit.  

 

« Ryô… Ne me dis pas que… Lorsque nous sommes venus ce matin… Ne me dis pas que… Il n’était quand même pas… Déjà là ?! » explosa-t-elle alors tandis que Ryô, en train de se garer, faillit bien en louper son créneau au point de redécorer la voiture de devant… 

 


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