Chapitre 3 :: un rendez-vous plein de surprises!

Publiée: 20-04-08 - Mise à jour: 11-06-08

Commentaires: et de trois!

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28 décembre, gare de Shinjuku :  

-Bah ça alors !  

Ryô n’en revenait pas ! Un XYZ flambant neuf sur son tableau !  

-Si Kaori voyait ça……elle aurait une syncope, à coup sûr !  

Cela faisait deux mois qu’il était vide de tout XYZ. Kaori désespérait de voir de l’argent tomber pour les fêtes. C’était chaque année la même disette pour cette période de l’année. Les gens ne règlent pas leurs comptes à Noël, ils marquent une trêve durant cette période au grand détriment de notre nettoyeur et de sa partenaire. Alors comme pour se donner bonne conscience, Ryô s’était rendu à la gare sans conviction, d’où sa surprise devant ce message !Le rendez-vous était donné au parc à midi par une sois-disante « charmante femme prête à tout pour qu’on lui vienne en aide ! ». Le sang de Ryô se glaça à la vue du message.  

-Enfin une femme prête à tout pour moi !!! Et en plus pas de massue pour m’en empêcher !  

Dieu existe vraiment, dit-il reconnaissant, les yeux levés au ciel et les mains priantes.  

C’est ainsi que notre nettoyeur sortit de la gare, le sourire aux lèvres, prêt à combler toutes les femmes qui se trouveraient sur son chemin en attendant l’heure fatidique !  

Midi arriva à grand pas et Ryô se pointa au rendez-vous aussi pressé de voir sa protégée qu’un enfant devant son cadeau . Il jubilait déjà à l’idée de sa récompense. Non loin de là, caché derrière un buisson la vieille dame attendait le fameux City hunter ! Elle préférait attendre de voir si c’était une supercherie ou pas avant de se montrer. Quelle ne fut pas sa surprise en voyant arriver le type prétentieux d’hier à son rendez-vous !  

-Mais qu’est-ce qu’il fiche là, celui-là ! Ma parole, il va tout gâcher !pesta-t-elle devant l’évidence. Il va quand même pas rester planter là à draguer tout ce qui bouge éternellement ! Casse-toi, pauvre naze !  

L’heure tournait et midi et demi sonnait à la cloche d’une église du quartier. Ryô commença à se demander si sa mystérieuse cliente ne lui avait pas fait faux-bond. Il s’assit sur le banc à coté du buisson où se cachait la femme puis lança les yeux au ciel :  

-Ah....quelle belle journée !  

Il sourit ayant sentit qu’on l’observait. Il se retourna alors et se jeta dans le buisson en disant :  

-Ne vous cachez pas ma belle, n’ayez pas peur ! Me voilà enfin ! Demandez ce que vous voulez, je l’exaucerai !  

La vieille dame eut un haut le cœur lorsqu’elle vit foncer sur elle cet énergumène avec un visage plein de perversité ! Elle fit un bond et hurla :  

-NON MAIS CA VA PAS ! Espèce de sale lapin forniqueur !  

Ryô ,surpris en plein vol par la vue de cette femme, essaya tant bien que mal à dévier sa trajectoire mais le choc fut rude. La grand-mère avait chopé un bout de bois se trouvant à proximité et avait assommé le pauvre Ryô, maintenant affublé d’une marque verticale sur le visage. La mamie essaya péniblement de reprendre des couleurs devant la scène scabreuse qu’elle venait de vivre. Ryô se releva et cria :  

-Encore vous !! Mais vous êtes plus collante que de la colle pour appareil dentaire !  

-Je pourrai en dire autant monsieur ! Vous allez encore prétexter avoir voulu me sauver la vie !  

Ryô se figea et pâlit. Il venait de plonger sur une vieille !!!Il baissa les yeux vers son mokkori. L’aurait-il trompé ? Ryô se sentit troublé par cette possible révélation quand la dame lui lança :  

-Oh..... ce n’est pas la peine de prendre cet air tout penaud ! Si vous croyez que ça vous excusera, vous êtes loin du compte ! Vous n’êtes qu’un enquiquineur !  

-Oh, pardon ! CHERE madame ! Vous voyez que je peux être poli ! Si vous ne vous étiez pas caché ainsi, je ne vous aurais pas sauter dessus ! Moi je ne m’intéresse pas aux personnes comme vous !  

-Et elles ont quoi ces personnes comme moi ? dit-elle avec défiance.  

-Elles pourrissent de la racine !!! s’énerva Ryô tout en repensant à la journée précédente.  

Ryô s’étonna de se voir dans cet état. D’habitude il savait se contrôler mais cette bonne femme avait le don de l’irriter au plus haut point ! La grand-mère plissa les yeux de colère devant l’homme abject qui se tenait là et n’eut que comme réponse de lui coller une gifle magistrale.  

-Je cherchais quelqu’un mais visiblement il n’est pas venu ou plutôt ce n’est pas le bon qui est venu ! Enfin ! J’aurai quand même eu le dernier mot !  

Elle sortit alors de son buisson et d’un geste de la main pour le saluer lui dit :  

-Veni, vidi, vinci (je suis venue, j’ai vu et j’ai vaincu) !!!  

Encore une fois elle moucha Ryô qui resta pantois devant la vague déferlante que représentait cette vieille femme. Il sentit monter une rage destructrice mais fut à nouveau interloqué par ses propos…elle cherchait quelqu’un !  

-Non ! Ce n’est pas possible!, se dit-il à lui-même. Ce n’est pas vrai ! OH NON !  

La dame se retourna surprise par les cris du pervers .  

-J’ai frappé trop fort ? Tu t’es rendu compte que tu avais perdu, écrasé, ce qu’il te restait de cerveau ?  

Ryô leva la tête vers la grand-mère, pleine de terreur. Puis soudain, comme résigné, il baissa les épaules, laissant tomber les bras le long de son corps et dit en déglutissant comme pour faire passer la pilule :  

-XYZ  

La vieille femme fit des yeux ronds à l’écoute de ces mots. Elle se rapprocha de lui en le regardant fixement. Et d’un geste commun désignant l’autre, il dirent en cœur :  

-C’est vous !!!!?????  

Un silence s’installa où deux corbeaux en profitèrent pour passer et se faire entendre. Les deux compères continuaient à se fixer, tentant de se convaincre de l’incertitude des faits. Ce fut elle qui dégaina les hostilités :  

-Ce n’est pas vrai, vous êtes city machin chose !!! Non mais je rêve… non, en fait c’est un cauchemar ! C’est ça !! Oui.... je vais me réveiller !!!  

-Vous êtes la « charmante femme prête à tout pour être sauvée » !!! Non !!!! Pas possible y’a forcément une erreur, ce ne peut pas être cette vieille peau ! En plus y’a rien de charmant dans tout ça !  

-Je suis tout à fait charmante avec les gens qui le méritent, et c’est loin d’être votre cas, city machin chose !  

-C’est CITY HUNTER !!!!! Vieille bique!!!  

-Et bien c’est complètement idiot comme nom !!!Ah! Vive la jeunesse ! Aucune originalité ! Où va le monde !!??  

Ryô voyait rouge. Il ne pouvait pas la tuer, pas la frapper et n’arriver pas à la déstabiliser moralement alors que d’habitude il excellait ! C’était lui le souffre-douleur et cela avait pour effet de l’insupporter au plus haut point. Il s’était fait marcher dessus à deux reprises en deux jours et par la même personne : une vieille peau ! Il pris sur lui et se ressaisit :  

-En attendant pour une personne qui n’a besoin d’aucune aide, vous n’êtes pas si forte que ça puisque vous avez écrit le code !!  

Ryô sentit la force revenir en lui par sa remarque pertinente. Et effectivement, elle fut piquée au vif par cette phrase.  

-Mais…. Mais c’est une affaire délicate qui n’a rien à voir avec…..  

La femme fut alors perdue et décontenancée. Ryô avait une lueur de satisfaction dans les yeux devant sa soudaine détresse ! Il avait remporté enfin un round !  

-De toute façon laissez tomber, je ne confierai jamais mes problèmes à un type comme vous ! J’ai besoin d’un professionnel, pas d’un pervers qui se prend pour un G.I., un Rambo ou je ne sait quoi !  

Et vlan ! Ryô ramassa encore ses dents devant la remarque acerbe de la mamie.  

-Soit ! dit-il avec ironie. Il est vrai que vous devait savoir mieux que moi vous protéger. Notre rendez-vous est donc vain !  

La femme sentit la situation lui échappée alors qu’elle avait, dans un premier objectif, besoin d’aide. Ne se démontant pas face cela et voyant comment cet homme pouvait réagir après leurs deux altercations, elle lui proposa :  

-Très bien ! Puisque vous êtes certain de faire mieux que moi ! Prouvez-le !  

Ryô rigola à cette proposition et ce défi lui plaisait par ce coté saugrenu .  

-Ooouuuh ! Je tremble à l’idée de me confronter à vous ! A vrai dire, ça me pétrifie !,dit-il en faisant trembler ses jambes.  

Il lui emboîta le pas et d’un air arrogant lui dit :  

-Suivez-moi !!  

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Ryô emmena sa pseudo-cliente à la fête foraine, plus précisément au stand de tir. Toujours l’air arrogant, il donna quatre pièces au forain, attrapa la carabine et chargea. La dame à coté le scrutait des yeux sans émettre un mot, attendant qu’il fasse ses preuves plutôt que ses simagrées. Il s’agissait de tirer sur des cibles qui défilaient sur un circuit. Ni une, ni deux, Ryô s’exécuta et toucha ses cibles presqu’en fermant les deux yeux puis se releva d’un air satisfait.  

-Alors ! Impressionné ! Hein ?  

La femme ne broncha pas. Non pas qu’elle était impressionnée mais plus parce qu’elle était fatiguée par ce pauvre type imbu de sa personne.  

-Non mais regardez- moi ce nigaud ! Il est tout fier parce qu’il a touché une cible en carton à trois mètres ! Un gamin de cinq ans ferait pareil !! Et ça se dit professionnel !  

Alors que Ryô fit une mine déconfite devant cette évidence ,la vielle femme attrapa la carabine de ses mains , regarda autour d’elle, chargea la carabine avec une facilité déconcertante pour une grand-mère, la mis en joue et visa le ballon qu’un jeune couple tenait non loin de là et dit :  

-ça devrait suffir comme arme malgré la distance !  

Et PAN ! Elle tira !  

Le ballon à dix mètres éclata et fit sursauté le couple qui eut peur sur le coup mais pas du tout inquiet. Surpris, Ryô se frotta les yeux pour être sûr de ce qu’il venait de voir.  

-Non mais VOUS ETES FOLLE ! Ma parole ! Faut vous faire soigner ! On tire pas comme ça dans la foule !! Vous auriez pu blessé quelqu’un !!  

-Un professionnel peut tirer dans n’importe quelle circonstance ! C’est bien ce que je pensais…vous n’êtes qu’un frimeur de pacotille ! Doublé d’un dégonflé !  

Ryô n’apprécia pas la remarque d’autant qu’il s’agissait d’une remarque évidente et il lui avait servi sur un plateau d’argent !  

-Très bien ! Vous voulez jouer, alors on va jouer ! On va chez moi !  

-Vous comptez me balader encore longtemps ! ça suffit ! J’ai été plus que patiente et indulgente envers vous ! Je trouverai quelqu’un de vraiment sérieux, de meilleur que vous ! Sans problème ! Au revoir monsieur !  

Elle posa la carabine et se dirigea vers la sortie de la fête foraine quand Ryô lui attrapa le bras et lui dit avec un ton sec et sans équivoque :  

-Il n’y a pas meilleur que moi ! Venez et vous verrez !  

-Soit ! C’est votre dernière chance !  

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Les deux protagonistes arrivèrent devant l’immeuble de briques rouges.  

-C’est chez vous ça !  

-Et oui ! Suivez–moi  

Ryo la conduisit vers la salle de tir au sous-sol. La femme fut surprise de voir une telle salle dans cet endroit et commença à reconsidérer le professionnalisme de Ryô.  

-Très belle salle ,dit-elle d’un air détachée. Dommage qu’elle ne soit pas utilisée par des pros !  

-Ttss tsss tss ! Je vous ai dit de ne pas juger les gens sans savoir vraiment qui ils sont! Vous voulez un pro …. Vous allez l’avoir !  

Il sortit son magnum de son holster caché sous sa veste et arma en direction d’une des cibles qui se trouvaient au fond contre le mur. La grand-mère, qui n’avait pas remarqué son arme, sourit en voyant son revolver. Il s’apprêta à tirer quand elle lui sauta dessus en disant :  

-Woouaa ! C’est un beau pistolet !  

Ryô ,qui fut surpris par cette manœuvre, se déconcentra et tira dans le décor !  

-Là, c’est sûr, vous êtes complètement timbrée !!!  

-Je vous interdit de m’insulter ! Je ne suis pas folle ! Je voulais tester vos aptitudes devant l’imprévisible, mais là encore vous avez été très décevant !  

Ryô se liquéfia devant cette consternante constatation : il s’était fait avoir encore une fois comme un débutant ! Elle trouvait toujours une parade pour le diminuer et ça lui foudroyait son self-contrôle et sa confiance en lui. Il ne trouvait aucun mot pour se justifier …Il ne le pouvait d’ailleurs car il était en faute et elle avait raison. Il n’avait rien d’un pro à ses yeux.  

- Sur ce, je m’en vais ! Vous m’avez dit de vous laissez une chance, je l’ai fait… Maintenant je pars.  

Ryô ne s’était jamais senti humilié de la sorte. Il lui fallait évacuer sa colère contre elle, mais aussi contre lui. Il se tourna alors vers la cible et tira cinq coups. Les impacts formèrent un cercle au niveau du cœur de la silhouette. La dame se retourna, étonnée par les coups de feu, et dans un élan de pseudo-générosité se dirigea vers la cible qui se déplaçait en direction de Ryô et constata le résultat.  

-Mmmmh ,fit-elle avec un sourire alors que le nettoyeur, sans lui jeter un regard, ne desserrait toujours pas les dents . Pas mal du tout !!  

Elle saisit alors une arme posée sur l’étagère derrière elle, pris le temps de vérifier son contenu et arma vers une cible à coté de celle de Ryô. Celui-ci la regarda faire sans émettre un mot. Il avait du mal à réaliser ce qui se passer devant lui. Il était présent physiquement mais loin d’elle mentalement. Elle objecta un sourire et tira cinq coups à son tour.  

-Aahhh ! ça faisait longtemps ! Je ne savais plus si je pouvais encore le faire !  

La cible se déplaça vers elle et Ryô , les yeux écarquillés, regarda la cible . Elle l’avait fait !! Cinq impacts en cercle au cœur !! Il la dévisagea et lui dit :  

-Vous êtes un ovni, c’est ça !  

-Hihihi ! et vous vous êtes nul ! Je vous ai égalé ! Vous ne pouvez faire mieux !  

Ryô exquissa un sourire, chargea son barillet et visa une troisième cible :  

-Vraiment ?  

Il tira quatre fois, faisant un one hole shot ! Cette fois-ci la vieille dame resta scotchée par la performance de notre tireur.  

-Woua ! Im-prés-sion-nant !  

Les quatre balles étaient passées par le même trou ! Ryô leva sa main en formant un V avec ses deux doigts et lui sourit. Il passa la main dans ses cheveux noirs et ajouta :  

-Je m’impressionne moi-même dès fois !!  

La vieille dame lui tendit la main et lui dit :  

-Vous êtes engagé ! Je m’appelle Mariko Koto !  

Ryô répondit à son geste.  

-Ryô Saeba !  

Ryô eu un éclair soudain.  

-Au fait , c’est à moi de décider ou non de prendre l’affaire ?Pas vous? J’ai des conditions !  

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