Chapitre 14 :: le geste de trop?

Publiée: 27-05-08 - Mise à jour: 27-05-08

Commentaires: coucou tout le monde! C'est le nouvel auteur sadique qui vous donne des nouvelles( merci Lyly!!)! J'espère que vous allez tous bien? Moi ça va.....je suis très heureuse de l'engouement que ma fic suscite chez vous, c'est pourquoi je vous poste la suite sans plus attendre. Je vous remercie pour vos compliments concernant ma façon d'écrire, ça me va droit au coeur. C'est réconfortant de savoir que votre façon de majer arrive à toucher d'autres personnes que soit-même! ...C'est une sacrée récompense, surtout au vue des heures passées sur chaque chapitre.....car je dois bien avouer que ça me prends beaucoup de temps! Mais c'est ça aussi d'être perfectionniste! Je pense que vous êtes nombreuses à être dans ce cas.... J'ai pu voir que la fin de mon précédent chapitre vous à laisser avec de grosses interrogations...alors, embrassera ou embrassera pas?HiHihi! à vous de le découvrir! Bienvenue dans mon monde à toute les nouvelles: Lyly, Kaori-Maki, Indiana et Martinouchette! Et grosses grosses bises à toutes mes louloutes: Kao 62, Nanou, Ouititi, Saoria,Rkever, Kaori4ever, bulma et toutes les autres!! PS: Ouititi? Tu n'aurais pas des nouvelles D'Amelds? Je ne reçois plus ses reviews!Elle me boycotte ou L'histoire ne lui plait plus? Snif, Snif!!!ça m'alarmes si je perds mes fans en cours de route! Alllez, je vous laisses! Tchuss et bon chapitre!

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     Mick attrapa Kaori par la taille et de l'autre main lui saisit le menton. Celle-ci, confuse, écarquilla les yeux devant ce rapprochement inattendu. L'américain baissa la tête vers celle de Kaori et ferma les yeux, comme pour mieux savourer cette proximité......  

Un grand silence régna alors.  

Il l'avait fait!....Ryô sentit brusquement comme une déchirure au cœur. Mick venait de poser ses lèvres sur celles de son âme sœur, de sa moitié, .....sur celles de sa femme. Non seulement il s'était permis ce qu'il s'était toujours refusé de faire: un baiser sur sa bouche ; mais ce qui le torturait encore plus, c'est que ce soit Mick le premier à y être parvenu. Il avait entaché par ses lèvres l'innocence de sa belle partenaire. Il lui avait comme dérobé sa virginité par ce simple geste...  

Un sentiment de culpabilité et d'impuissance le rongea au plus profond de son être. Ryô sentit le sol se dérober sous ses pieds. Il avait l'impression de tomber de haut et de s'enfoncer à présent vers des profondeurs abyssales. Il était, à cet instant, en train de la perdre. Tout s'écroula autour de lui. Il ne pouvait bouger, comme figé, séparé de son corps. Un picotement le traversa de part en part, jusqu'à toucher ses os. Son coeur battait maintenant de manière désordonnée..... Il se sentait mourir de l'intérieur.  

A cet instant, il savait que sa Kaori garderait ce souvenir gravé dans sa mémoire et qu' il ne serait pas cet homme avec qui elle avait connu l'immense plaisir du premier baiser. Cette idée lui faisait mal. Un mal indescriptible, tellement il lui meurtrissait sa chair. Il avait lutté contre la douleur des poings, des armes blanches, des balles et autres impensables tortures.... mais il se rendait à l'évidence que toutes ces douleurs n'étaient rien comparées aux douleurs du coeur.  

Cette première fois si excitante mais aussi si angoissante, elle ne la partagerait pas avec lui, le seul pourtant à avoir participé à toutes ses nouvelles expériences qu'elle avait dû s'obliger à vivre depuis plus de six longues années. Il se sentit comme vidé......vidé de tous ces rêves qu'il avait secrètement accumulé et préservé au plus profond de lui. Son ami lui avait chipé sous le nez un de ces petits plaisirs qu'il s'imaginait seul, les yeux fermés, dans son lit, le soir, après une journée où elle lui avait encore fait renverser son intouchable indifférence. Il avait perdu une part de lui-même pour le remplacer par un énorme sentiment d'amertume.  

Kazue tourna la tête, offusquée par cette terrible vision. Elle ne voulait pas en voir davantage. Il l'avait délibérément embrassé, sans aucune once de pitié ou de gêne vis-à-vis d'elle. Il avait partagé avec une autre ce qui lui était uniquement déstinée: son amour. Il l'avait déjà remplacé, elle qui aurait déplacé des montagnes juste pour avoir le plaisir de vivre leur amour ensemble, toujours.  

Une sensation désagréable lui prit alors l'estomac. Elle était écœurée par le comportement de celui pour qui son coeur battait.Un sentiment de honte, d'humiliation l'opprima. Elle voulait rejeter tout ce qu'elle avait pu ressentir pour lui.  

Une nausée lui remonta jusqu'à la poitrine. Elle ne pouvait en supporter plus. Elle se leva subitement et courut en direction des toilettes, la main à la bouche, sans jeter ne serait-ce un regard vers la table..  

Mama Saeba quand à elle les observa intensément. Elle ne voulait rien rater de ce baiser fougueux. Elle se prit les mains et se les serra de satisfaction, des étoiles dans les yeux. Elle s'imaginait dans quel état d'esprit devait être la nettoyeuse devant ce baiser impétueux! C'était magnifique! Ce n'était certainement pas leur premier baiser selon elle, mais elle pouvait ressentir tout l'amour que dégageait cet homme pour cette femme. Elle se voyait déjà à sa place en train d'embrasser le beau blond. Mmmmmh! Que tout ça lui semblait bon! Que de fantastiques souvenirs remis à la surface! Elle se rapellait encore sa tendre jeunesse et l'ardeur des hommes qui se sont succédés! Ceux qu'elle a embrassé jusqu' à ne plus pouvoir respirer!  

C'était aussi beau qu'un film romantique au cinéma, sauf que là, c'était en direct live! Elle pouvait y lire d'abord le trouble dans les yeux de la nettoyeuse, puis après quelques secondes un énorme plaisir.  

Oui...Kaori, surprise et le cœur en émoi dans un premier temps, se laissa aller à cette chaleur qui la recouvrait de la tête aux pieds. Elle ferma également les yeux pour mieux apprécier cette tendre sollicitude de la part de son ami. C'était la première fois qu'un homme l'embrassait et qu'elle était consentante. Elle se laissa bercer par cette vague d'amour et de douceur, ce réconfort et cette considération que lui procurait cet échange intime. Un sentiment de plénitude la gagna. Elle était bien....sereine..... paisible. Après tant de temps à attendre que Ryô lui prête cette attention si particulière, elle fut contrainte de constater que cet homme n'était plus le seul à pouvoir lui faire chavirer le cœur. Mick lui donnait ce qu'elle n'avait eu avec Ryô. Elle pouvait sentir la puissance de son affection par la façon dont il la serrait dans ses bras; l'intensité de son désir par le contact appuyé de ses lèvres sur les siennes; son soulagement rien qu’en prolongeant ce baiser merveilleux, de ne pas avoir été repousser .  

Ils se décollèrent enfin, les yeux dans les yeux. Prise par sa timidité maladive, Kaori baissa les siens, les joues rouges et gênée de ne pas avoir contester son geste,embarrassée de l'avoir si bien reçu. Mick avait les yeux qui pétillaient de délices. Il replongeraient bien ses lèvres sur cette bouche au goût si sucré et si doux.  

Ryô ne bronchait pas. Il serrait son pantalon de ses deux poings, le regard fixant la table, les yeux cachés sous une mèche de cheveux.  

Kaori se desserra subitement de l'emprise de son compagnon et, d'instinct, se tourna vers un Ryô sombre et silencieux. Cette posture lui fit froid dans le dos. Il lui apparaissait clairement par son attitude qu'il n'appréciait pas la tournure des évènements. En général, il a ce rictus lorsqu'un méchant l'agace franchement. Il pourrait tuer quelqu'un lorsqu'il est dans ces dispositions-là. Mais là il s'agissait d'elle ...et de Mick.... et un sentiment de culpabilité la gagna également car elle avait l'impression de l'avoir trahi. Elle recula, le visage de plus en plus désemparé par ce qu'elle venait de faire. Elle voulait fuir le plus loin possible, se cacher sous un arbre, ne plus être le centre d'intérêts de ces deux hommes.  

  Pourtant, en y repensant, ce baiser l'avait franchement chamboulée. Elle ne s'était jamais sentie aussi ....épanouie. Elle regarda à nouveau Mick, qui ne la quittait pas des yeux, inquiet par cette distance volontaire qu'elle venait de mettre en eux deux. A sa vue, son angoisse s'estompa un peu et elle lui sourit inconsciemment.Malgré la situation délicate dans laquelle elle se trouvait, elle ressentit une paix intérieure, une tranquillité de l'âme, bien plus forte que ses regrets vis-à-vis du nettoyeur. Mick lui répondit par un petit sourire de consolation, de réconfort, manière pour lui de ne pas l'accabler plus.  

Elle se tourna alors vers Mama Saeba et lui dit gentiment :  

-Madame....Mama Saeba.....veuillez nous excuser mais je crois que le dessert se fera cette fois-ci sans nous.... J'espère que nous aurons la possibilité de nous rattraper un jour mais je crains qu'il vaille mieux en rester là pour ce soir. Cette soirée n'a pas été une franche réussite et il vaut mieux, je crois, arrêter les dégâts maintenant.  

Mama Saeba lui sourit, le regard consentant.  

-Ne vous inquiétez pas!, lui répondit Mama Saeba. Je suis certaine qu'une autre occasion se présentera et que l'on pourra finir ce repas...tous ensemble.  

-Bonne soirée....lui dit Kaori gracieusement, tout en prenant le bras de Mick qui l'aurait suivi au bout du monde s'il y avait été contraint.  

Si elle devait fuir, finalement elle fuirait avec lui....Il l'avait en quelque sorte sauvée de cette interminable attente qu'est la réciprocité d'un sentiment comme l'amour. Ils prirent donc le chemin de la sortie sans même adresser un mot au nettoyeur.  

Mariko regarda alors son fils de circonstance, l'air compatissant et bienveillant. Elle lui prit l'avant bras de sa main fripée par le temps, et dit:  

-Bah! Ne fais pas cette tête d'enterrement! Une de perdue, dix de retrouvées! En plus j'ai un mariage à préparer moi maintenant! Je me demande ce que je vais pouvoir porter d'ailleurs!, dit-elle songeuse. Faut que je sois belle pour mon fils!, continua-t-elle en lui faisant un clin d'oeil pour alléger la gravité de la situation.  

Ryô l'observa, le regard sans expression. Il se leva, hagard et lui dit, distant:  

-Mariko......Est-ce que vous pouvez exceptionnellement rentrer à la maison avec Kazue, de préférence sans vous faire tirer dessus?.....  

-Mais où allez-vous?, se résigna la dame à le vouvoyer pour ne pas le froisser davantage.  

-Voir ailleurs si j’y suis….  

Le nettoyeur sortit une cigarette de son paquet et la mit à la bouche d'un geste automatique. Puis se dirigea sans plus attendre vers la sortie, le visage meurtri et les mains dans les poches.  

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Le chemin du retour se fit en silence pour Kaori et Mick. Ils roulaient à présent dans le quartier de Shinjuku. La neige se mit à tomber à gros flocons. Mick gara la voiture dans son garage, lorsque Kaori sortit de son mutisme en lui demandant:  

-Et si on allait se promener dehors...J'ai envie de voir la neige.  

-Si tu veux mais tu n'as pas peur d'avoir froid?,lui demanda l'américain prévenant.  

-Et bien on se collera l'un à l'autre pour se réch....  

Kaori vira au rouge lorsqu'elle réalisa son lapsus. Elle mit immédiatement la main devant la bouche tandis que Mick esquissait un petit sourire coquin.  

-Ce....ce n'est pas ce que je voulais dire!....Je...  

-T'inquiètes pas!J'ai compris.....  

Il sortit de la voiture et lui ouvrit la porte du côté passager pour inviter son amie à cette promenade nocturne.  

Une légère bise soufflait dehors. La neige commençait à accrocher le bitume. Kaori avait passé son bras autour du bras du beau blond. Elle regardait avec émerveillement cette atmosphère de fêtes qui régnait dans son quartier.  

D'ordinaire, chaque année, elle s'octroyait le plaisir de se ballader dans ces rues éclairées de ùilles feux avec son partenaire, avec Ryô. Mais, cette année, la donne avit changé! Elle se promenait avec un autre homme, tout aussi séduisant que le beau brun, et qui plus est un ami qu'elle estimait beaucoup.  

Les lumières des enseignes des boutiques étaient sérieusement concurrencées par le festival de décorations des fêtes de fin d'année. Les arbres étaient entourés de guirlandes lumineuses, des Papas Noël ornaient les vitrines et les trottoirs ,des illuminations clignotantes étaient pendues aux lampadaires et un sapin de Noël surplombait la grande avenue qui menait à la gare. Il se tenait devant cet édifice, illuminé par milles petites lumières qui attirait à lui tous les regard, au détriment du gigantesque panneau plublicitaire «my city» , inscrit sur les murs métalliques de la gare. Le spectacle était grandiose. Les voitures circulaient au ralenti tandis que les trottoirs étaient animés par l'effervescence qu'entraînait cette période de l'année bien particulière. Les gens se balladaient plus tard, profitant de leur temps libre pour se retrouver à plusieurs et s'amuser, faire la bringue. Même les femmes du Kabukicho racolaient leurs clients avec des tenues plus pailletées et élégantes! Au milieu des couples qui se balladaient tendrement sous cette neige de plus en plus abondante, une bande de jeunes bien éméchés, une bouteille de champagne à la main, jetaient des confettis et des serpentins aux passants. Kaori adorait cette ambiance légère, où tout le monde oubliait les soucis du quotidien pour se laisser aller aux plaisirs plus futiles.  

Mick, lui, ne prêtait peu attention à ce qui se passait autour de lui. Il repensait à cette journée riche en émotions. Il eut le regard plus sombre lorsque sa mémoire s'arrêta sur la réaction de son amour, sa Kazue. Il se rappela sa tristesse et son dégoût lorsqu'il eut embrassé Kaori.  

Ce baiser avait été idyllique, c'est vrai. Il en avait rêvé dès leur première rencontre et jamais il ne se serait douté qu'un jour il le vivrait si intensément. La douceur des lèvres de Kaori lui brûlait encore les siennes avec ardeur. Mais il devait pourtant se rendre à l'évidence: un sentiment d'amertume le gagnait progressivement.  

Malgré l'immense plaisir que lui avait procuré cet échange sensuel et inespéré, il avait le vague à l'âme. Il regrettait dorénavant son geste. Ce doux rêve faisait maintenant place à la dure réalité. Il savait que Kazue ne lui pardonnerait jamais cet acte inqualifiable. Il pouvait ressentir à présent comme une plaie ouverte au niveau du coeur. Il avait réalisait son fantasme, et comme tout fantasme réalisé, une déception s'en suivait. Il s'apercevait que la seule femme qui comptait vraiment dans sa vie était la jolie infirmière. Il l'avait dans la peau.... elle était son mur sur lequel il s'appuyait pour ne pas s'effondrer. Elle était toujours là pour lui, malgré ses déboires libidineux avec son compagnon de beuverie. Elle l'avait considéré comme un homme bien dès le premier regard......elle l'avait soigné de tous ses maux au delà de ce qu'on pouvait attendre d'une simple infirmière.  

Il l'aimait. Il le savait déjà depuis longtemps mais après cette soirée, c'était devenu une certitude. Elle était la femme de sa vie. Il ne s'en remettrait pas si elle l'abandonnait.  

Mick fut interrompu soudain dans ses pensées par la voix tendre et malicieuse de Kaori.  

-Quelque chose ne va pas? Tu n'es pas très bavard? Si tu voyais ta tête en ce moment, tu te ferais peur ....à coup sûr!  

-Oh! Désolé ma belle....je ne voulais pas que tu te sentes esseulée...Pardon.... En fait, je....  

Mick mit un temps d'hésitation avant de continuer. Kaori le regarda avec inquiétude devant son visage abattu.  

-Je te demande pardon, Kaori...  

-Oui, j'ai compris...Tu viens de dire que tu t'excusais!, lui dit gentiment Kaori,d'un air bienveillant.  

-Non,....ce n'est pas pour ça! Je te demande pardon pour le baiser de tout à l'heure.  

-Oh...,dit timidement Kaori, le rose aux joues en repensant à ce contact rapproché qui l'avait porté vers des sensations encore insoupçonnées.  

-Je ne sais pas ce qui m'a pris! Je n'aurais jamais dû me jeter sur toi sans en avoir ton consentement avant. Mon désir de vengeance a dépassé ma raison et je suis sincèrement désolé d'avoir abuser de toi de cette façon. Cela ne se reproduira plus...Je t'en fais la promesse!  

Kaori l'observa, pleine de compréhension mais aussi avec une pointe de regret car il se rétractait lui aussi après lui avoir fait découvrir monts et merveilles. Mais il fallait y consentir. C'était malheureusement son choix, elle ne pouvait le faire fléchir au risque de se brouiller pour si peu avec celui qu'elle considérait comme son meilleur ami.  

-Je ne t'en veux pas..., lui répondit-elle néanmoins avec une petite voix attristée.  

-J'aime Kazue.... et ce soir je sais que je l'ai terriblement blessé. J'ai brisé sa confiance et certainement perdu son amour.  

Kaori reconnaissait l'homme merveilleux qui se tenait à côté de lui. Même Ryô ne s'était jamais conduit aussi respectueusement et sincèrement envers elle. Elle admirait son courage à admettre ses sentiments pour la femme qu'il aime. Si seulement son nettoyeur de partenaire pouvait prendre exemple sur lui. Malheureusement il en était bien loin du compte! Pour elle, cette révélation le rendait encore plus charmant, attirant et touchant.  

-Je comprends, lui dit-elle résolue. A vrai dire, je suis heureuse que Kazue et toi vous vous soyez trouvé. Je vous envie même. J'aimerais tellement vivre une idylle comme la vôtre. Elle a énormément de chance de t'avoir...... Moi, je ne peux pas en dire autant puisque je n'ai pas encore trouvé cet homme qui m'aimera avec autant de conviction tous les jours que Dieu fait. Mais je ne désespère pas.  

-Ne dis pas ça!, lui dit Mick, ému par la considération qu'elle lui portait et sa franchise. Ryô n'est pas insensible à ta beauté. Il serait le plus malheureux des hommes si tu ne lui portais plus autant d'attention. Je le connais et je peux te certifier qu'il vit au travers de toi, de ta personne et pas d'une autre comme il se plaît à l'affirmer.  

-Arrêtes! Soyons objectifs!, lui rétorqua la nettoyeuse blasée par ces éternelles ritournelles à propos de l'amour du tueur à gages pour elle. Nos rapports ne se cantonneront qu'à une simple collaboration professionnelle et platonique! Rien de plus. Il ne verra jamais les choses autrement. Cette expérience m'a aussi ouvert les yeux. Je ne dois plus attendre après lui. ......Je te remercie de m'avoir embrassé, Mick... Grâce à toi, je sais aujourd'hui ce que l'on ressent lorsque l'on vit quelque chose de plus intime avec un homme et je suis maintenant impatiente de revivre une telle expérience avec celui qui voudra bien d'une femme comme moi.  

Mick voyait bien que Kaori avait baissé les bras concernant une éventuelle liaison avec son ami. Et il en était indirectement le coupable. Mais en même temps, il savait aussi que cette situation serait arrivée tôt ou tard si Ryô ne faisait face rapidement à ses sentiments. Il lui fit un baiser sur la joue pour la soutenir devant ce choix si difficile.  

-Tu es merveilleuse, Kaori..... Je sais que cet homme sera le plus heureux du monde!  

Kaori se détacha du bras de l'américain et fit quelques petits sauts devant lui, d'humeur enfantine et se tourna alors vers lui, le visage espiègle:  

-Oui, Mick, je le trouverait cet homme.....  

Elle leva les yeux au ciel et continua toujours aussi mutine:  

-Mais bon... en attendant, c'est dommage.....Je commençais réellement à craquer pour toi, mon beau blond ténébreux! Tampis! Ce sera donc un autre qui aura mes faveurs!  

Mick blêmit devant cette taquinerie. Il tomba sa mâchoire et se décomposa sur place, tel un squelette dans un jeu de quilles. Il venait de réellement tirer une croix sur son premier amour alors qu'elle était sur le point de lui tomber vraiment dans les bras! Il se mordit la langue, comme s'il regretterait ses paroles jusqu'à la fin de ses jours. Il lui courut alors après pour tenter de réctifier tant bien que mal ses nouvelles résolutions:  

-Kaori.......attends....j'aime Kazue mais...on peut toujours s'arranger!!!  

-Ne dis pas de bêtises!! Allez! Viens! On rentre!!  

Mick la suivit, la tête dans les épaules, se maudissant d'avoir parler trop vite de ses sentiments.  

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Kazue et Mariko étaient rentrées sans émettre le moindre mot concernant la soirée qui venait de se dérouler. Il était clair que les souvenirs étaient encore trop à vif pour vouloir en remettre une couche. Mariko monta alors se coucher sans demander son reste, laissant Kazue ruminer dans son coin. Cette journée avait été très instructive pour la grand-mère. Elle comprenait ce qu'il se tramait mais attendait les preuves pour pouvoir l'affirmer. C'est donc sur la ferme résolution de trouver ses preuves dès le lendemain qu'elle s'endormit sans plus attendre.  

Ce ne fut malheureusement pas le cas de Kazue qui s'effondra en pleurs dans le lit de Kaori devenu à présent son lit, se lamentant d'aimer un homme qui l'avait trompé sous ses yeux. Elle frappa son coussin comme pour se défouler de tout ce qui la tourmentait. Bientôt ses larmes se tarirent. Elle tourna alors la tête sur le côté et vit la poupée Ryô, planquée dans un coin de la chambre. Elle redressa la tête pour mieux examiner le mannequin de chiffon. Elle savait l'esprit de Kaori tordu lorsqu'il s'agissait de se défendre de son partenaire de choc, mais là, elle émit un soupçon de perplexité en voyant ce drôle d'objet et son éventuelle utilisation.  

Elle se leva et attrapa la poupée. Elle fixa son visage, qui bien évidemment ressemblait à celui de Ryô.  

-Tout ça c'est de ta faute, sale nettoyeur d'opérette! Pourquoi je t'ai écouté? Pourquoi je t'ai suivi dans ce cinéma des plus grotesques!  

Tout en vociférant les pires menaces, elle se mit à secouer la marionnette dans tous les sens.  

-Sois maudit, Ryô Saeba! Je te deteste!  

Après lui avoir dit ses quatre vérités en face, elle jeta alors la poupée à travers la pièce et la fit percuter l'armoire. Elle s'assit ensuite et reprit son souffle. L'infirmière se sécha les larmes en passant son bras devant ses yeux et tenta de se calmer. Cette petite mise au point lui avait fait terriblement du bien .  

Elle regarda alors le cadre où se trouvait la photo de Kaori et d' Hidéyuki.  

-Comment est-ce possible! Voilà que maintenant je m'acharne sur un bout de chiffon! C'est du n'importe quoi!  

Elle soupira de déséspoir.  

-Kaori....c'est donc ça,... la vie du tandem City Hunter,.... vu de l'intérieur? Je comprends pourquoi tu le brimes à longueur de journée....Quelle tête à claque! Quelle idée d'avoir dit qu'on allait se marier! Si je dois me marier, ce sera avec...  

Kazue se tut et ses larmes se remirent à couler. Elle pensait être calmer...En vain.... elle repensa à Mick et à son baiser horrible et baveux. La colère la toucha de plus belle. Elle attrapa le stylo qui se trouvait sur la table de chevet et se redirigea vers la poupée. Elle commença alors à gribouiller l'objet en chiffon. Après quelques minutes, elle regarda son chef-d'oeuvre, d'un air satisfait et se mit à rire. Elle avait transformé Ryô en Mick, et comptait maintenant régler son compte à l'américain de bas-étage.  

-Sale traître! Sale menteur! Va au diable! Je t'aimais comme une folle! Comment as-tu pu me faire ça, à moi, ta soit-disante femme de ton soit-disant coeur!  

La poupée ramassait coup sur coup, entre prises de catch et étranglements en tout genre. Sa rage envers le beau blond atteignit bientôt son paroxysme. Dans un élan inconsidéré, elle tira la tête de la poupée Mick de son corps et, brusquement, sentit un poids se délestait de sa poigne de fer. Elle regarda l'objet de ses tourments et se rendit compte que la caboche de la poupée lui était restée entre les mains. Elle se mit alors à genoux, comme foudroyée par le remord d'avoir décapité son souffre-douleur, son amie du moment, la poupée Ryô/Mick !  

Kazue resta immobile plusieurs minutes, fixant le visage de cette poupée barbouillée d'encre, le regard absent. Au bout d'un long laps de temps, elle prit la tête de la poupée et la porta finalement près de son coeur, comme si elle voulait se faire pardonner. Elle se secoua la tête brusquement, comme pour se réveiller d'un mauvais rêve, et repoussa la tête.  

-Je suis vraiment ridicule! Voilà maintenant que je vais geindre pour ce mannequin de circonstance! Je ne suis que bonne à être jeter aux orties!  

La tête de la poupée la fixait de ses yeux ronds , le visage sans expression. Kazue avait l'impression qu'elle la regardait avec un air de reproche:  

-Arrêtes de me regarder comme ça! Si tu ne m'avais pas encore fait ce coup tordu, on n'en serait pas là toi et moi!  

Elle continua à regarder la poupée, l'air de plus en plus doux, de moins en moins rancunier.  

-Pffff! Tu es pas croyable! Comment j'arrive encore à te supporter!  

Kazue se saisit à nouveau de la tête. Elle se releva et se glissa dans les draps. Elle porta ensuite la boule de chiffon contre sa poitrine. Elle ferma alors les yeux et s'endormit.... 

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