Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: paty

Beta-reader(s): TOKRA

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 33 chapitres

Publiée: 19-04-08

Mise à jour: 20-09-08

 

Commentaires: 271 reviews

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GeneralHumour

 

Résumé: Ryô va avoir malencontreusement une cliente au caractère bien trempée; une vieille femme qui va semer la zizanie au sein de la petite bande et qui peut se montrer plus coriace que n'importe quel ennemi du grand City Hunter......Voici la version que ma bêta est en train de corriger et retravailler.....

 

Disclaimer: Les personnages de "une maman pour Ryô?!" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: TOME 37: Une maman pour Ryô?!

 

Chapitre 31 :: Un baiser sans engagement???

Publiée: 13-09-08 - Mise à jour: 13-09-08

Commentaires: bonjour à tous! Je sais , j'ai été longue mais ça fait trois fois que j'essaie de faire passer ce chap sur HFC et que ça bug! Et oui, il y aura encore un chap! Je n'ai pas mis "completed"! Je t'ai entendu ma pitite Kao4ever! J'ai donc du raccourcir mon chap qui faisait 9 pages pour pouvoir l'envoyer! C'était censé être le plus long mais surtout le plus attendu! La question que tout le monde se pose c'est: embrassera ou embrassera pas? Je vous laisse voir! En tout cas je vous remercie pour vos reviews qui me vont droit au coeur ( merci Indy et Saoria, vous êtes si chou avec moi^^!) Et je suis également heureuse de vous retrouver. Je suis même ravie d'avoir retrouver mon statut d'auteur sadique et de recevoir des menaces comme le camion rempli de massue de Kao62!( J'ai prévu mon casque de chantier au cas où^^!). Je crois qu'on s'arrange pas en fréquentant HFC! On devient maso! La suite bientôt, c'est promis! Gros bisous à tous, même à ceux qui sont surchargé de boulot au point de m'avoir oublié! Paty

 


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Kaori et Ryô restèrent là, appuyés chacun sur un rebord de l’entrée, sans oser se regarder……  

 

C’est Kaori qui décida de rompre le silence. Elle soupira, décidée et sans réel regret.  

-Je ne veux forcer personne à faire quoique ce soit ! J’ai déjà eu un baiser merveilleux de Mick, donc disons que l’affaire est réglée ….. Laissons couler, tu veux ?  

Elle décrocha un sourire sympathique et lui dit :  

-Et puis je ne veux pas embrasser un pervers comme toi, donc.......  

 

 

Ryô ne répondit rien. Il était à cet instant incapable de lui donner une réponse car sa raison lui disait d'accepter sa requête mais son cœur…..Son cœur lui disait tout autre chose. Il avait deux solutions qui s’offraient à lui, mais la décision qui allait en découler serait lourde de conséquences, dans un cas comme dans l’autre.  

S’il acceptait de suivre la tradition, donc de l’embrasser, cela signifiait qu’il acceptait d’approfondir un peu plus leur relation. Lui qui a tant de fois repousser ses sentiments amoureux pour elle, serait obligé de réellement passer aux choses sérieuses. Mais à quel prix ? Il ne pouvait concéder à ce doux rêve, sans craindre de perdre ce qu’il voulait absolument garder au plus profond de lui : leur vie à deux. Il ne supporterait pas d’être séparé d’elle si finalement leur relation en couple ne marchait pas, si leur amour se détériorait au lieu de s’intensifier.  

S’il ignorait le rituel du gui, il savait certes qu’il s’en mordrait les doigts car il raterait une occasion d'assouvir son rêve de l’embrasser, mais il savait également qu’il ne changerait rien à sa vie de tous les jours avec elle . Et c’était le choix qui paraissait le plus judicieux car c’est ce qu’il faisait depuis le début de leur partenariat : éviter tout rapprochement plus intime afin de la protéger aussi du milieu. Dans son métier, on ne peut avoir des sentiments pour quelqu'un sans risquer de tout perdre à cause d’une mauvaise balle.  

Mais en même temps, ses mêmes sentiments le rongent de l'intérieur. Il ne pouvait approuver le baiser qu’elle avait eu avec Mick. C’était inconcevable. Alors comment joindre l’utile à l’agréable ? Comment l’embrasser, sans pour autant lui promettre monts et merveilles, ces promesses qu’il ne pourrait de toute façon pas tenir ? Il était bien trop lâche, trop frivole, trop indécis sur sa vie pour pouvoir la satisfaire comme elle le souhaitait. Et pourtant….  

Ryô se posait toujours les mêmes questions, toujours ces « si » qui lui tapaient dans sa tête et qu’il n’arrivait pas à calmer. Toujours ce même dilemme…Ce baiser qu’il a tant de fois rêver…Ce baiser qu’il a tant de fois redouté….Serait-ce là sa véritable chance d’en profiter, sans pour autant s’engager…..  

 

-Bon, je me dévoue, je vais débarrasser la table......,lança calmement Kaori, tout en se dirigeant vers le salon. Tu peux aller te coucher….. Disons que c’est mon cadeau de nouvelle année !  

-Attends!!, lui cria Ryô, tout en regardant toujours un point dans le vide.  

-Oui?, répondit-elle tout en se retournant. Souhaiterais-tu m’aider quand même ?  

Ryô la fixa intensément.  

-Mick vient d'entacher ma réputation! Je ne peux le laisser faire!  

Il s’approcha d’elle un peu plus tandis que Kaori tentait de comprendre ses dires.  

-Mick ? Quel est le rapport avec le fait de plier la table et ta réputation ?  

- Il ne peut pas embrasser merveilleusement bien! C'est impossible! Seul l'Etalon de Shinjuku comble de plaisir les femmes, rien que par un baiser! Il m'a défié ouvertement en prétendant être meilleur que moi! Je dois étouffer cette rumeur dans l’œuf, avant que tout Shinjuku soit au courant! Même si c'est un travelo qui est séduit, je dois réagir et t'embrasser pour que je reste le numéro un dans le cœur de toutes les femmes dont le doute se serait immiscé. C'est devenu une obligation!  

Kaori le regarda avec mépris. Tout ce qu'il voyait, c'était sa réputation de tombeur égratignée par un affront de la part de Mick, à défaut d'un moment romantique sous une branche de gui.  

-Si cela te tracasse tant, et bien ne t'inquiètes pas, je ne dirai rien à ce sujet.....La réputation de Monsieur sera donc sauve!  

-Tant mieux….. mais je tiens tout de même à mettre tout le monde d'accord! On ne me provoque pas en duel comme ça! C'est le professionnel en séduction qui parle! Il en va de mon honneur!, ajouta-t-il en levant l’avant-bras, le poing fermé.  

 

Il attrapa le bras de Kaori, qui poussa un petit cri de surprise, et la ramena vers lui par la taille. Ses pommettes s’empourprèrent et d’une voix timide et peu sereine, elle lui demanda :  

-Tu....tu ne comptes tout de même pas vraiment me......  

Ryô lui sourit, avec malice!  

-Je vais avoir besoin d'au moins dix jours pour m'en remettre d'avoir embrasser un homme, mais il faut savoir se sacrifier pour la bonne cause!  

Kaori fronça les yeux de colère. Elle acceptait encore moins d'être considérée comme une chose que Mick et lui s'échangent et testent.  

-Pour la bonne cause?!, lui dit-elle. Tu vas voir, ça aussi c’est pour la bonne cause !  

Elle le repoussa de quelques mètres et sortit alors sa massue spéciale « pour la bonne cause : 100 tonnes ! ». Elle s'apprêta à la lui envoyer en pleine figure mais Ryô fut plus rapide qu'elle.  

Il s'attendait bien à cette réaction de sa part ; c'était toujours de cette manière qu'elle évitait les situations trop embarrassantes à son goût. Une divergence d’opinion ou un moment trop gênant et « hop » , l’objet magique apparaissait !  

Il lui saisit donc le maillet des mains et la rattrapa à nouveau par la taille. Il jeta plus loin la massue qui s'enfonça sous son poids dans le parquet et lui posa la main sur le visage. Kaori n'osa plus faire le moindre geste, pétrifiée par sa soudaine réaction. Depuis quand évitait-il ses coups de massue? Elle se mit à rougir un peu plus alors, voyant que sa situation était critique.  

Ryô lui sourit à nouveau et la regarda avec tendresse. La voir aussi perdue l’émoustiller. Elle était tellement belle. Kaori se sentit défaillir sous ce regard charmeur. Il approcha son visage du sien et lui murmura:  

-Souhaitons que ce baiser nous porte chance....Apprécies-le car tu n'en vivras peut-être plus d'aussi bien dans l'avenir!  

Il avança alors un peu plus son visage et frôla les lèvres de Kaori, qui, dans un sursaut de conscience, fit un mouvement de recul.  

 

Ryô la regarda, surpris par ce rejet. Pourquoi refuser son baiser alors qu'elle l'a attendu depuis tant d'années? Mais son refus n'avait fait qu'attiser son envie d'aller savourer ses lèvres qu'il venait d'effleurer. Il voulait les goûter de façon plus accentuée.  

-Refuserais-tu un baiser de l'Etalon?, demanda-t-il perplexe.  

Kaori baissa les yeux puis respira un bon coup avant de lui répondre franchement.  

-Pourquoi l'accepterai-je? Embrasser mon partenaire, peut-être ...mais ce pervers obsédé, je ne suis pas folle. J’ai moi aussi mon honneur !  

Ryô fit des yeux ronds devant sa tirade. Jouait-elle avec lui? Elle continua :  

-Disons que se devrait être plutôt à toi d’être heureux d'embrasser une femme comme moi! Après tout, moi aussi je suis quelqu'un d'exceptionnel! Je ne suis pas une de tes miss mokkori, qui ne savent que rouler le popotin pour se faire remarquer ou une de tes lapines ayant le feu au derrière! Tu as quelqu'un de rare dans tes bras, difficile à séduire!  

 

 

Là, c'était la totale! Voilà que Kaori retournait la situation à son avantage et le mettait encore plus mal à l'aise face aux raisons de ce baiser. Voilà maintenant que c’était à lui de remercier la providence de l’embrasser : le pervers obsédé embrassant la perle rare, pleine de chasteté ! Un comble !  

Après avoir fait une grimace mi-surprise, mi-conquise, Ryô soupira et lui déclara:  

-Très bien....Disons que nous sommes alors deux chanceux qui vont vivre quelque chose d'unique...enfin surtout pour toi!  

Ryô n’ajouta pas un mot de plus. Il s’approcha alors de nouveau vers elle avec la ferme intention ,cette fois-ci, de poser ses lèvres sur les siennes pour l'embrasser. Quand il repense au coup de la voiture, elle à califourchon sur lui, ou à leur rapprochement dans le congélateur, il s’était rendu compte que cette fois-ci , il ne pouvait plus jouer les aveugles. Elle lui plaisait, plus que de raison. Tous ces regards discrets, toutes ces tenues sexy, son tempérament à tenter de le rendre jaloux……les derniers temps furent difficiles à supporter pour ses nerfs de nettoyeur, pourtant solides d’ordinaire.  

Il ferma donc ses yeux pour savourer cet instant merveilleux et tant espéré .Mais au moment où il allait enfin pouvoir goûter au fruit défendu, Kaori posa son doigt sur sa bouche.  

-Attends !, lui dit-elle fermement.  

Ryô ouvrit les yeux, surpris de ne pas reconnaître le dessin des lèvres de Kaori. Sa patience commença à vraiment s'effriter lorsqu'il loucha sur le doigt de sa partenaire posé sur sa bouche. Et d'exaspération, il lâcha sèchement:  

-Quoi encore!  

Kaori durcit son regard face à son ton dur. Puis, après réflexion, elle tourna la tête et se mit à sourire en coin.  

-Je peux savoir ce qu'il y a de drôle là-dedans?, lui demanda-t-il excédé.  

-Pourquoi me parles-tu de manière si agressive? Serais-tu si impatient de m'embrasser?  

Ryô fit une moue gênée et se mit à rougir à outrance, bien obligé d'admettre qu'elle avait raison.  

-Moi? Impatient? …..Pas du tout ! Je veux juste en terminer rapidement pour ensuite pouvoir me pieuter, c'est tout! Pourquoi tu m'as interrompu?  

-Je te sauve la vie , Monsieur ! Regardes bien et tu verras qu’on est pas totalement sous le gui ! Moi je dis ça comme ça…..A moins que tu veuilles deux occasions pour m’embrasser !  

Ryô fit à nouveau des yeux ronds et bredouilla :  

-T’embrasser ?…. Deux fois ?  

Oh oui, ça il aurait aimé ! Et pas que deux fois, mais…  

-Jamais de la vie ! Je ne suis pas autant désespéré ! …Mais dis-moi plutôt ,…. ne chercherais-tu pas des excuses pour éviter ce baiser ? On est pas à un mètre près !Le gui a certainement un pouvoir suffisamment large pour nous encercler de bonnes vibrations !…..A moins que…..  

-A moins que quoi ?, lui demanda-t-elle agacée par son air faussement taquin.  

-A moins que vous ayez peur de m’embrasser, Mademoiselle Makimura ?, continua le nettoyeur avec un grand sourire, tout en faisant sauter ses sourcils.  

 

Kaori piqua un fard, confirmant les propos de Ryô sur sa peur d’aller plus loin.  

-Pas …pas du tout ! Tu….tu ne m’impressionnes pas ! D’ailleurs, je ne crois pas que t’embrasser soit si transcendant. L’Etalon…Pfff !Tu n’es qu’un homme parmi tant d’autres……Alors arrêtes de jouer les prétentieux !….. Et puis tout ça n’a ni queue, ni tête ! On est en train de se faire duper par nos amis qui tentent je-ne-sais quelle expérience sur nous ! Je te propose qu’on arrête ce cirque de suite et que nous allions gentiment nous coucher !  

Kaori, ne voulant afficher davantage son appréhension, fit volte-face tel un robot, sans oser poser un regard de plus sur son partenaire, ni attendre de réponses de sa part. Ryô la regarda tendrement , complètement charmé par ce bout de femme, magnifiquement habillée avec ce costard et cette cravate. Elle s’esquivait sous ses yeux, une fois de plus. Elle qui lui avait fait toute une histoire à Noël sur les traditions à respecter, se défilait pour ne pas avoir à l’embrasser sous le traditionnel gui. Il ne pouvait laisser passer sa chance ; il ne pouvait la laisser partir.  

Il la rattrapa par le bras et la tira à lui brusquement. Son cœur allait exploser par ce qu’il allait faire mais qu’importe ; il ne pouvait plus résister , il devait réaliser son fantasme le plus secret.  

Kaori se sentit emportée vers l’arrière pour atterrir dans les bras du beau brun qui, cette fois-ci , alla au bout de son désir, en posant hâtivement ses lèvres sur les siennes, de peur d’être à nouveau repoussé.  

D’abord crispée par ce geste à la fois brusque et non consenti, Kaori garda ses mains droites devant elle et posa de grands yeux sur Ryô. Voyant son partenaire insister, elle se détendit sous l’étreinte et la douceur de ce baiser. Elle ferma les yeux tout doucement, ne souhaitant qu’une chose : savourer à fond ce qu’elle rêvait depuis ses seize ans, le baiser de son prince charmant.  

 

 

Ils y étaient enfin….enfin ils avaient osé franchir le pas. Le baiser sur la vitre lors du combat contre Kaibara avait été fort parce qu’il manifestait leurs réels sentiments pour l’autre. Mais ce baiser….c’était l’aboutissement de tant d’années d’attente pour Kaori, et une libération pour Ryô. Il était enfin libéré d’un poids qu’il traînait dans son cœur depuis le jour où il avait posé les yeux sur elle. Enfin il pouvait se laisser aller à l’aimer. Même si ce baiser n’était censé être qu’amical, même s’il n’était qu’un prétexte pour se rassurer sur son avenir grâce à un morceau d’arbre, il savait que ce geste représentait bien plus. Il devait tout lui signifier par ce baiser, tout lui prouver par ce bref échange. Il n’avait que quelques secondes, au plus une minute pour se dévoiler à elle. Après cela, tout redeviendrait comme avant.  

Ryô laissa glisser ses mains le long du dos de Kaori, pour la serrer plus près de lui. Cette dernière sentit un léger frisson la parcourir tandis que ses mains n’osaient toujours pas bouger de son torse. Ce contact labial les laissait tout deux sur leur faim. Une appréhension les envahit alors tout deux : aucun des deux n’osait faire quoique ce soit au risque, d’une part de casser ce moment magique, et d’autre part de froisser les attentes de l’autre.  

Ryô ne voulait pas se détacher d’elle aussi rapidement. Ce n’était qu’un baiser de nouvel an, qu’une tradition qui ne servait qu’à amuser les personnes esseulées. Pourtant, le nettoyeur voulait que ce soit bien plus que ça. Il voulait que ce soit un instant fabuleux pour lui et unique pour elle. Il voulait lui faire oublier Mick, qu’il soit seulement qu’un vague souvenir, un simple moment d’égarement, éventuellement une histoire de midinettes racontées dans les cours de récré. Il voulait redevenir le numéro un à ses yeux, celui pour qui elle fermait les yeux sur sa jeunesse, sa beauté et son charme, celui pour qui elle ignorait tous les autres hommes….,celui qu’elle aimait secrètement et pour toujours.  

 

Il ouvrit alors les yeux pour sonder les pensées de sa partenaire et décolla légèrement ses lèvres des siennes. Elle était là, les yeux fermés, dans l’attente, offerte à lui. Son cœur s’emballa. Il souhaitait encore moins la laisser partir à cet instant. Il la poussa doucement contre le mur attenant à la porte et intensifia son baiser.  

Kaori ouvrit les yeux de surprise, voyant que son partenaire la plaquait contre le mur. Son regard croisa celui de Ryô. Jamais elle n’avait vu un tel regard dans ses deux prunelles sombres. Elle pouvait y voir tout le contraire de ce qu’il aspirait au quotidien.. Il lui apparaissait tendre, délicat avec elle, fragile et attentionné, soumis mais heureux. Kaori sentait ses yeux s’humidifier de bonheur. Toute sa joie, toute sa frustration, toutes ses angoisses sortaient enfin d’elle. Il n’y avait que leur amour qui transparaissait dans ce regard. Tout était déclaré à l’autre, sans la moindre honte, sans le moindre regret, sans la moindre peur.  

Le cœur de la nettoyeuse fut alors envahi par un flot de douceur et de plaisir, un pincement chaud et fort, jamais ressenti avant. Elle était bien, à son aise dans ses bras. Tout en gardant sa bouche contre la sienne , elle lui sourit timidement et passa ses bras autour de son cou .  

Ravi de voir que Kaori lui répondait positivement, Ryô sourit légèrement. Elle répondit alors au désir du nettoyeur en appuyant un peu plus ses lèvres contre les siennes. Il prolongea alors son baiser et ferma les yeux.  

Leurs deux bouches s’entrouvrirent pour laisser exprimer ce désir de l’autre. La langue de Ryô caressa délicatement celle de Kaori, qui joua subtilement avec elle. Leur respiration se fit plus profonde, plus démesurée. Ils se laissaient emporter par leur envie de l’autre. C’était comme s’ils s’étaient toujours connus ainsi. Tout aller de soi ; aucun accros, aucune maladresse. Une symbiose parfaite.  

Leur échange devint alors plus engagé. Ryô lui caressa les reins tandis que Kaori se mit sur la pointe des pieds pour être à sa hauteur. Aucun des deux nettoyeurs ne voulaient stopper leur étreinte même s’il fallait se détacher de l’autre à un moment. Ryô prit néanmoins un millimètre de distance de sa bouche pour reprendre son souffle mais, attiré comme un aimant, il replongea aussi vite sur Kaori.  

Kaori était heureuse car elle voyait bien que son partenaire prenait du plaisir à l’embrasser, malgré ce qu’il pouvait dire. Elle savait qu’il ne serait allé aussi loin s’il n’avait pas des sentiments pour elle. Rien qu’à cette idée, la nettoyeuse avait l’impression de flotter sur un petit nuage. Il l’aimait, elle en avait maintenant la confirmation. Aussi voulait-elle lui prouver également tout son amour, en s’appliquant à être une amante merveilleuse malgré son peu d’expérience en la matière. Elle engagea alors sa main sur la chevelure de son partenaire, qui sentit son envie de la dorloter amplifier de façon exponentielle face aux caresses qu’elle lui prodiguait. Elle adorait le voir aussi désireux d’elle, aussi impulsif et passionné. Elle en avait rêvait toutes les nuits et ses espoirs étaient bien loin comparés à ce qu’elle vivait aujourd’hui.  

Ryô la tenait fermement dans ses bras, l’embrasser tendrement, comme si plus rien autour d’eux n’existait. Le monde aurait pu s’écrouler autour , qu’aucun des deux ne l’aurait remarqué. Il n’y avait qu’eux. Durant ce baiser City Hunter n’avait jamais eu autant de sens ; ils ne faisaient enfin qu’un.  

 

Malheureusement , toute bonne chose ayant une fin, Ryô savait qu’il ne pouvait continuer. Il avait déjà cédé à une tentation, il ne devait pas se laisser aller à d’autres, plus engagées. Il fallait qu’il brise cet échange magique pour retrouver cette terrible réalité qu’était leur vie. Il savait que Kaori resterait dans ses bras toute sa vie si elle le pouvait. C’était donc à lui de mettre un terme à ce baiser, à rétablir l’ordre censé des choses. Mais à contre-cœur…..  

Il rouvrit les yeux, regardant une dernière fois sa belle conquise avec tristesse et se détacha d’elle, la respiration saccadée et le cœur battant la chamade. Il s’en voulait déjà de ce qu’il allait lui dire.  

Kaori ne bougea pas pendant quelques secondes, étant encore dans un autre monde. Puis ne sentant plus le contact de son partenaire sur elle, elle ouvrit les yeux.  

Il l’a regardé cette fois-ci, sans exprimer le moindre sentiment, comme si elle venait de retrouver le Ryô Saeba de tous les jours. Son cœur se serra violemment. Elle savait que tout était fini et que, comme d’habitude, il allait dresser devant elle de nouvelles barrières. Un silence s’installa entre eux. Et elle n’eut pas trop longtemps à attendre, qu’il lui déclara froidement :  

-Je vois que ma mission est accomplie, vu ton attitude docile ! Je suis bien l’Etalon , le number one,….. même aux yeux du travelo…..L’entracte est finie, je dois aller me laver les dents maintenant. J’ai comme un goût bizarre dans la bouche !  

Ryô se dirigea alors vers la salle de bain , sans un regard pour elle.  

 

 

Kaori sentit son cœur se briser en mille morceaux face au dénouement de cette tradition. Elle aurait voulu lui retourner une massue monumentale sur sa tête de dragueur pourri mais elle ne fit rien. Elle reste là, inerte, les yeux baissés et les poings serrés. Un goût également amer dans la bouche, mais peut-être pas pour les mêmes raisons que lui.  

Ryô attendait le coup de massue le plus terrible de sa vie mais à son plus grand étonnement, il ne vint pas. Il l’avait accablé au plus au point et elle n’avait pas réagi. Il était allé trop loin, c’était certain. Mais il n’avait pas le choix…. Il monta directement dans sa chambre et ferma doucement la porte. Il resta dos contre celle-ci un moment, le regard triste et sombre, se maudissant d’être la pire des ordures.  

Kaori posa son dos contre le mur et se laissa glisser à terre. Elle se recroquevilla et posa sa main sur ses lèvres. Une larme coula sur sa joue, puis un long soupir. Au delà de ses derniers mots tranchants, la nettoyeuse revivait son doux baiser encore et encore dans sa tête et un grand sourire se dessina enfin sur son visage. Un sourire épanoui et soulagé. Elle savait que son regard durant le baiser était bien plus vrai et sincère que tous les mots durs qui ont suivi. Il y a des signes qui ne trompent pas, et Ryô lui avait ouvert une de ses parts d’ombre auxquelles il ne souhaitait avoir à se défendre d’ordinaire. Un cadeau inestimable à ses yeux, que rien ne pourrait venir entacher, pas même les insultes.  

 

Ryô se dirigea vers son lit et se laissa tomber de tout son poids sur le matelas. Il regarda le plafond de sa chambre sombre et après quelques secondes esquissa un énorme sourire. Il posa sa main sur ses lèvres et ferma les yeux pour se remémorait cet instant magique. Il l’avait fait et se sentait terriblement bien malgré ses mots terribles de la fin. Plus rien n’avait d’importance maintenant. Il avait goûté aux lèvres de sa partenaire. Il attrapa son coussin et le posa contre son visage, s’imaginant serrer à nouveau sa belle encore et encore. Il laissa échapper du fond de sa gorge un « Oooh ! Kaori… » , plein de tristesse mais aussi de désir et de considération. Puis il s’endormit ainsi, bercé par les images dans son esprit de ses yeux noisettes, conquis par son bel Etalon.  

 

 

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Le réveil de Ryô fut doux. Avec tristesse, il put s’apercevoir que Kaori n’avait pas sortit sa massue du matin pour le réveiller. Elle n’était même pas venu le chercher. Il soupira en repensant à la façon dont il l’avait jeté. Elle lui en voulait, il n’y avait pas de doute. Les excuses allaient être bien plus difficiles à accepter que les fois précédentes. Il se tourna et se retourna dans son lit, cherchant le meilleur moyen de se faire pardonner mais les solutions ne vinrent pas. Il redoutait plus que jamais l’accueil de Kaori ce matin.  

C’est qu’elle pouvait être si brutale et exubérante certaines fois et si passive et fermée d’autres fois, que l’angoisse du nettoyeur ne cessait de grandir. Il ne voulait pas la braquer. Il s’assit alors sur le bord du lit, prenant sa tête dans ses mains, les coudes sur les genoux, pour réfléchir. Il ferma les yeux pour faire le point. Comment avait-il pu en arriver là ? Chaque pensée convergeait dans sa tête vers ce baiser. Il n’arrivait pas à le sortir de sa tête. Il rouvrit les yeux et eut soudain un geste de recul, surpris de se retrouver nez à nez avec son ami de toujours, dans toute sa santé.  

-Je vois que toi aussi, tu n’arrives pas à faire abstraction de ce que tu as toi aussi ressenti hier !, dit-il en regardant son membre avec consternation. Pardonnes-moi, c’est de ma faute ! Je suis vraiment trop faible devant les femmes et tu le paies!  

Les femmes !…..Il est vrai qu’il était entouré au quotidien de sacrées femmes. Entre la séduisante Saeko, l’aguichante Reika, la féline Kasumi, l’expéditive Miki et enfin la brutale Kaori, il était largement servi ! Surtout que depuis peu, une autre femme avait fait son apparition et à elle seule, elle avait provoqué un séisme au sein de sa petite vie tranquille : changement de partenaire, nouvelle famille, enquête difficile, deux baisers inattendus….et tout ça du haut de sa soixantaine passée ! Mariko avait considérablement mis son grain de sel dans son esprit déjà bien torturé. Il fallait l’admettre : c’était grâce à elle et à sa remarque sur son appartement propice à la tendresse que tout avait commencé. Si elle n’avait pas suggéré ce baiser sous le gui, rien ne serait arrivé ! Il lui devait une fière chandelle car c’est à elle qu’il devait l’accomplissement du meilleur moment de sa vie.  

Il savait également qu’il avait été terriblement dur avec cette vieille bourrique juste avant, alors qu’elle était aussi dévouée aux autres que pouvait l’être Kaori. Décidément, il ne savait que blesser les personnes qui l’appréciait à sa juste valeur. Il était vraiment le pire des abrutis .  

Il se leva donc d’un seul bond de son lit et s’habilla. S’il ne savait pas encore comment corriger son comportement avec Kaori, mais il pouvait réparer néanmoins son erreur avec Mariko. Il devait absolument retrouver cette clé USB ! Il ouvrit tout doucement la porte de sa chambre et tendit l’oreille, afin de voir si Kaori était dans les parages. A pas de velours, il fonça dans la salle de bain se préparer en quatre vitesses et descendit les escaliers en glissant sur la rambarde afin d’éveiller aucun soupçon dans la maisonnée. Il jeta un coup d’œil furtif dans la cuisine et put y apercevoir Mariko manger une tartine de confiture tandis que Kaori s’affairait devant les fourneaux. Il poussa un soupir navrée en la voyant préparer son éternel déjeuner de glouton . Elle était toujours fidèles à son engagement professionnel vis-à-vis de lui, quoiqu’il arrivait. Rien que pour cela, il admirait sa force de caractère.  

Il s’esquiva lentement, pour ne pas les alerter. Mais Mariko sentit la présence du loustic qui , à sa vue, traça sans dire un mot, le profil bas. Il ouvrit la porte d’entrée et s’évapora dans un courant d’air.  

 

Mariko déclara :  

-Tiens il me semble que Ryô vient de partir ! Il aurait pu dire au moins bonjour !  

Kaori cessa toute activité et se retourna vers elle, en entendant la remarque de Mariko.  

-Ce n’est pas possible ! Ryô ne manquerait jamais son petit déj ! Tout comme ses sorties nocturnes ! Ce sont deux choses vitales pour son moral !  

-Et bien ce matin, votre partenaire a décidé d’entamer sa nouvelle année par un régime draconien, ma chère !  

Kaori soupira en voyant toutes les victuailles étalées un peu partout sur la table.  

-C’est malin ! Comment je vais pouvoir ranger tout ça dans le frigo !  

-Je suis encore là, moi ! Et je n’ai pas de régime en vue ! Vous non plus ?  

-Non…., vous avez raison ! Faut pas se laisser abattre !  

Elles se regardèrent et dans un même geste, se précipitèrent sur les gâteaux et autres crêpes présents sur la table.  

Au bout de quelques minutes de silence, Mariko s’essuya la bouche avec sa serviette et regarda Kaori avec considération. Elle finit d’avaler un morceau de pain perdu et lui demanda d’un air innocent :  

-C’est tout de même bizarre qu’il parte sans rien dire et de si bonne heure ? La soirée s’est mal finie entre vous ? Vous vous êtes encore accrochés ?  

Kaori avala ses céréales de travers et toussa tout en tapant la poitrine pour faire passer son mal. Mariko sourit en voyant que le sujet qu’elle abordait ne laissait pas Kaori insensible.  

-Non…, lui répondit-elle gênée, après avoir bu un grand verre de jus d’orange. Tout va bien ! Ne vous inquiétez pas pour lui. C’est un grand garçon, vous savez !  

Mariko se reposa sur le dossier de sa chaise, insatisfaite de sa réponse. Elle n’avait pas entendu ce qu’elle espérait. Elle décida alors d’y aller au culot.  

-Vous étiez pourtant dans le projet d’un éventuel baiser sous le gui à mon départ ?  

Kaori devint rouge écrevisse mais ne broncha pas.  

-Vous vous êtes embrassés ??  

 

 

 


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