Chapter 3 :: Premiers pas ?

Published: 18-09-03 - Last update: 18-09-03

Comments: Merci pour les reviews….si vous avez envie que l’histoire prenne un tour ou l’autre n’hésitez pas. J’ai quelques idées sur une fête foraine et, forcément, sur un duel…Mais si vous trouvez les choses trop gnangnan, pas du tout crédibles, n’hésitez pas à donner des conseils…surtout si je me plante dans le caractère de Ryô..Imaginer ce qu’il pense me donne du souci… Ce n’est pas un chapitre où on apprend grand chose, mais j’en ai besoin pour essayer d'expliquer les sentiments des différents protagonistes.

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Retour à la gare  

Le jeune homme ressemblait comme un jumeau à Hideyuki Makimura. Et Kaori ne réussissait pas à détacher ses yeux d’un visage qu’elle connaissait depuis sa plus tendre enfance.  

Quand à lui, il ne semblait pas avoir compris le nom qui s’était échappé de la bouche de la jeune femme. Il semblait un peu mal-à-l’aise mais beaucoup moins qu’il aurait été normal de l’être dans cette situation. (et beaucoup beaucoup moins que Toshio face à Saeko). Seulement, étant donné que la télépathie n’existe pas encore (sauf peut-être entre Ryô et Kaori), il se sentit obligé de se justifier, pour éviter que cette pause dans la conversation ne s’éternise. Sans doute mettait-il le silence de son interlocutrice sur le compte de son entrée en matière un peu brusque.  

« - Je vous ai fait peur, veuillez m’en excuser. Je sais que ce n’est pas très correct d’aborder une jeune femme dans la rue comme ça….Je suis impardonnable. Mais j’ai une bonne raison..enfin peut-être pas mais elle est vraiment primordiale pour moi… Dites Mademoiselle vous allez bien ? Je ne vais pas vous sautez dessus, croyez moi.. »  

Une partie du cerveau de Kaori s’était reprise et elle avait compris les mots qui lui étaient destinés. Mais l’autre partie était encore sous le choc.  

Elle connaissait la théorie qui estimait que, dans le monde, chacun avait son sosie quelque part. Mais elle avait déjà rencontré celui d’Hideyuki, c’était un policier du nom de Hirotaka Kitao….Ce pouvait-il que ce ne soit pas une histoire de jumeaux, mais de triplés dans le cas de son frère ? Et même si c’était possible, quelles étaient les probabilités pour qu’elle les rencontre tous, qu’ils viennent tous faire un tour dans Tokyo et tombent nez à nez avec Kaori dans une mégalopole de plus de 10 millions d’habitants ?  

Si elle n’avait pas été seule ; autrement dit si Ryô avait été là avec elle, sans doute se serait-elle méfiée un peu plus, ou, du moins Ryô se serait méfié pour deux. Mais voilà, son partenaire n’avait pas voulu l’accompagner et elle était dans un tel état d’esprit, elle avait tellement envie de parler avec son frère en ce moment, qu’elle se sentait poussée vers cet inconnu.  

Il continuait, voyant que Kaori ne se décidait pas à répondre.  

« Je risque de vous paraître complètement fou, mais je dois savoir : est ce que vous vous appelez Kaori ?».  

Un peu hypnotisée par cette présence, la jeune femme acquiesça lentement la tête. Oui, elle s’appelait bien Kaori, mais comment pouvait-il le savoir ?  

Un éclair glacé passa dans le regard de son vis-à-vis, mais elle ne le remarqua pas. Il se reprit immédiatement et enchaîna :  

« Impossible mais vrai...je ne suis donc pas fou…Incroyable….J’avais raison de faire tout le trajet jusqu’ici….Alors tout est vrai, incroyable !!! » Il semblait se parler plus à lui-même qu’à Kaori. Mais celle-ci avait enfin repris conscience de ce qui se passait. Aussi :  

« Veuillez m’excusez à mon tour…mais qui êtes vous ? Comment connaissez vous mon nom ? »  

« - C’est une très longue histoire….je ne vais pas vous dire que vous ressemblez trait pour trait à ma petite amie, ce ne serait pas vrai. Je sais que je dois tout vous expliquer, c’est écrit, mais j’ai peur que vous ne me croyez pas…Même moi, j’ai encore du mal à le croire, alors que vous êtes là, en face de moi… »  

Kaori était spontanément portée à croire tout ce que disait cet homme. Il ressemblait tellement à Hideyuki. Elle s’était déjà persuadée qu’il était bon comme lui, simplement parce qu’il lui ressemblait (et c’était bien le but voulu, selon le challenge)  

« - Si vous souhaitez tout m’expliquer, je vous croirais… »  

« - Vous êtes exactement comme je me l’imaginais. Mais je crains que ce ne soit pas le meilleur endroit pour avoir une discussion. Que diriez vous de m’accompagner jusqu’au café de la gare ?».  

Kaori se rendit seulement compte qu’ils étaient encore devant le tableau des messages, frôlés par la foule pressée de ne pas rater son train. Elle rosit légèrement.  

« Oui, vous avez raison, allons-y.. »  

Elle suivit donc un inconnu qui n’avait pour lui que de connaître son nom et de ressembler à son frère. Si Ryô avait été là, l’histoire aurait été différente, mais il n’était pas là et le destin était en marche.  

Au fait, que faisait Ryô à cet instant ?.  

Appartement de Ryô Saeba 12.30.  

Ryô avait entendu le départ de sa partenaire. Mais, il n’avait pas tout de suite bougé. Il avait longtemps contemplé le plafond, perdu dans ses pensées. Vers qui étaient-elles tournées ? Vers les femmes qu’il avait rencontrées le soir précédent ? Vers celles qu’il tenterait d’aborder aujourd’hui ? Où , plus probablement, vers une jeune femme aux cheveux courts qui lui avait envoyé son coude dans le ventre et dont le regard cachait fierté, amour et tristesse ? Sur quelles rives fut-il porté ? Impossible à dire.  

Toujours est-il qu’à 11.00, il se leva, prit une douche et s’habilla.  

Dans la cuisine, Kaori avait laissé du café dans le thermos. Le journal était placé prés de la place de Ryô. Il sourit à ces petites attentions. Même en colère, elle prenait soin de lui.  

Son petit déjeuner finit, il traîna dans l’appartement et finit par s’avachir dans le canapé avec le dernier numéro de son magazine porno préféré. Au bout d’un moment, il arrêta sa lecture passionnante.  

« Où peut-elle bien être ? Enfin, il ne faut pas trois heures pour aller à la gare !. Elle aurait même eu le temps de faire 5 fois les courses. Cette fille est une source d’ennuis perpétuels ».  

Son regard s’assombrit…  

« Il n’y a qu’une chose à faire… »  

« profiter de l’absence du Garde Chiourme du Petit Ryô et goûter à la vie… »  

Un sourire pervers sur le visage il attrapa sa veste et sortit en trombe dans la rue. Il s’arrêta quelques instants, fixa toutes les directions attentivement. Vérifiait-il que personne ne venait vers lui ? Pour se rassurer dans quel sens ? Toujours est-il qu’il sauta sur la première femme qui eu le malheur de croiser son chemin.  

Café Cat’s Eye.  

Miki et Falcon étaient derrière le comptoir. Miki essuyait pendant que Falcon s’appliquait à laver les assiettes et les tasses sales. La clochette de la porte retentit. Un nouveau client ? Avant même qu’ils ne puissent lever les yeux, une voix geignarde s’exclama :  

« - Miki Chérie, tu ne veux pas consoler le pauvre petit Ryô ?? Il est malheureux aujourd’hui, son pouvoir de séduction n’a pas réussi. Les femmes sont méchantes. Un petit bisou pour me redonner du courage… »  

Les lèvres et les bras en avant, Ryô s’avançait rapidement vers la jeune femme..mais pas encore assez pour y arriver avant de se prendre un torchon mouillé en pleine figure. Falcon avait réagi plus vite que lui. Le géant avait attrapé le torchon que tenait sa femme, l’avait trempé dans l’eau sale du bac et l’avait envoyé pile dans la face perverse de l’étalon de Shinjuku. Cet acte eu l’effet de refroidir instantanément ses ardeurs.  

L’impact faisait souffrir Ryô. Mais il s’étonna surtout de ne pas avoir reçu une bonne massue. Donc Kaori n’était pas là.  

Cela l’inquiétait plus qu’il n’osait avouer. Où donc pouvait-elle avoir disparue ? Il n’aurait pas du la titiller ce matin et sortir avec elle. Mais elle avait été trop près de lui. Il avait été à deux doigts de l’attraper et de l’attirer à lui. Ces espèces de réactions à la présence de sa partenaire le prenaient de plus en plus souvent et il ignorait s’il devait y céder ou y résister. Pour son bien. Pour le bien de Kaori. Pour leur bien.  

Secouant la tête de peur que Falcon et Miki puissent voir ce qu’il souhaitait cacher, il tenta une diversion pathétique.  

« - Encore dans les tâches ménagères, Falcon…. Tu n’utilises plus ton bazooka maintenant, mais un torchon.. Une vraie femme au foyer…. »  

« - Hum, au moins, moi, je sais ce que je veux… et je ne fais pas souffrir inutilement les gens qui m’aiment. »  

Drôle de réaction de Falcon. Avait-il senti et compris le problème de Ryô ? Cela n’arrangeait pas du tout les affaires du premier pervers du Japon, aussi changea-t-il de sujet.  

« - Où est Kasumi ?. Je suis sur qu’elle voudra bien me consoler, elle ? »  

« - Elle est parti quelques jours dans sa famille », répondit tranquillement Miki, en plaçant devant Ryô un café chaud.  

«- Au fait, où est Kaori ? », Miki continua  

«- Sait pas… Elle est partie voir si on avait du travail. Et puis, tu l’as connais, elle a peut-être fini pas s’arrêter pour faire du shopping. »  

Justement Miki connaissait Kaori. Celle-ci n’était pas une grande adepte du shopping, en tout cas pas toute seule. Depuis quelques temps, Kaori semblait encore plus triste que d’habitude quand elle parlait de Ryô. Miki mourrait d’envie d’avoir une discussion avec l’homme qui se trouvait en face d’elle et de lui expliquer que son comportement ne faisait que désespérer encore plus Kaori. Mais elle savait parfaitement qu’il nierait avoir des sentiments pour sa coéquipière et qu’il finirait par s’en sortir par une pirouette.  

De plus, Falcon avait essayé de lui expliquer que rien n’était simple pour Ryô.  

La noirceur de son métier était illuminée par la luminosité de l’âme de Kaori. Son amour était aussi pur qu’il se considérait sale. Et il avait peur de faire souffrir la jeune femme. Derrière ses manières d’ours, Falcon avait très bien su analyser les sentiments de Ryô. Mais Miki lui avait répliqué que Kaori aimait Ryô tel qui l’était et que tout ce qu’elle voulait c’était qu’il fasse un pas dans sa direction. Falcon avait répondu laconiquement que le premier pas était toujours le plus dur et que Ryô souffrait autant que Kaori.  

Enfin, tout ça restait hypothétique car Ryô était incapable d’exprimer ses sentiments, même à la femme qu’il aimait.  

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