Chapter 7 :: La fête foraine

Published: 26-09-03 - Last update: 26-09-03

Comments: Pourquoi ai-je inventé un épisode dans une fête foraine ? Peut-être parce qu’il y en a une en ce moment prés de chez moi…ou parce que j’y trouve un bon prétexte pour introduire une des données du challenge. Je sais que je devrais trouver des situations plus dignes de City Hunter et plus originales…j'essaye, j'essaye mais n'hésitez pas à donner des retours… Désolée, en plus, si les chapitres sont un peu cours

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La soirée se passa dans la bonne humeur. Tous retrouvèrent la joie de vivre et le plaisir de ne s’inquiéter de rien.  

Mick et Ryô lancèrent le pari de celui qui boirait le plus de ces petits verres alcoolisés. Kaori avait pourtant prévenu qu’elle ne porterait pas Ryô s’il buvait plus que de raison. Il lui avait répliqué qu’il ne risquait rien avec ces petits trucs, qu’il ne s’agissait que de montrer à Mick qui était le plus fort.  

Ils en avaient bu un nombre certain. Kaori avait abandonné l’idée de les compter au bout du 100ème, mais aucun des deux ne semblait décidé à s’arrêter. Heureusement, leur fierté fut la cause de leur arrêt. En effet, ce petit jeu pouvait durer longtemps et ils commençaient à s’en lasser, sans oser l’avouer. Ils décidèrent donc d’y mettre un peu de piquant, en proposant à Falcon de se joindre à eux. Evidemment, celui-ci refusa.  

« - Hum, je ne trouve pas ça très professionnel de boire comme ça… »  

« - Oh, oh, Papa Falcon devient sérieux tout à coup… » Ryô n’était plus si clair que ça semble-t-il.  

« - Tu es un dégonflé, voilà tout… » Mick ne voulait pas rester sur le carreau dans la conversation.  

« - Non, mais imaginez qu’il nous arrive quelque chose. Vous aurez l’air fin de ne pas pouvoir réagir aussi vite que d’habitude. »  

« - Que veux-tu qu’il nous arrive. Nous sommes dans une fête foraine… »  

« - Arrêtes de trouver des excuses stupides et vient te mesurer à nous si tu es un homme…. »  

« - Etre un homme ne signifie pas toujours boire et réagir comme un enfant borné face à un défi stupide. »  

« - Oh ca va, pas besoin de nous faire la morale… »  

Mais Falcon avait tapé juste. Ce n’est pas parce qu’ils s’amusaient, qu’ils ne sentaient aucun danger que tout se passerait sans problème. En plus, ils les avaient encore traité de gamins immatures qui ne pouvaient pas se contrôler. Mick lança un regard à Kazue et vit qu’elle partageait l’opinion de Falcon.  

« - Ok, très bien, tu as raison, j’arrête… »  

Ryô sauta sur l’occasion :  

« J’ai gagné…Je suis le roi… »  

Mais sa victoire tomba comme une pierre dans une mare. Plus personne ne s’intéressait à lui. Il regarda sa partenaire et la vit qui le dévisageait tristement. Tout d’un coup, il redevint sérieux.  

« Si on allait faire un tour chez la marchande de Barbapapa. Elle est très mignonne paraît-il ! » Et il se mit à courir en bavant.  

Kaori soupira. Impossible de le faire se tenir correctement 5 minutes. Au départ, cette idée de fête foraine l’avait surprise, puis comme les autres elle avait trouvé ça divertissant, une façon non conventionnelle de finir une journée tranquille, donc différente des autres pour eux.  

Sa rencontre avec Hiroshi avait été un premier signe, cette soudaine sortie en était un autre. Pendant le trajet, elle avait cru que, peut-être ce jour serait encore plus différent que les autres. Mais, elle avait du se rendre à l’évidence. Si Mick et Kazue se tenaient la main comme un couple normal et si Miki et Falcon n’avait pas besoin de ça pour montrer à tous qu’ils étaient ensemble, elle et Ryô ressemblaient à ce qu’ils étaient : des coéquipiers.  

C’était sa faute, elle n’en doutait pas un instant. Elle avait été assez stupide de tomber amoureuse de Ryô, un homme qui ne pouvait pas arrêter son regard sur une femme sans vouloir l’emmener dans un hôtel pour une partie de jambes en l’air. Le pervers numéro un du Japon, selon ses propres dires ! Mais, elle l’aimait aussi pour ça…Etait-elle folle, aimait-elle se faire du mal ? Non, parce qu’elle connaissait aussi Ryô plus profondément que n’importe qui. Même si elle ignorait une partie de son passé, encore aujourd’hui, elle connaissait son âme parfaitement. Elle savait qu’il était un professionnel, que son travail était une sorte de rédemption. Elle l’avait vu se comporter de façon exceptionnelle et elle connaissait sa solitude et son désespoir.  

Elle connaissait son âme, mais pas son cœur. Elle était presque sur qu’il l’aimait, mais il y avait autre chose. Une barrière qui restait entre eux, qui les empêchait de se rejoindre. L’avaient-ils construit inconsciemment ? Etait-ce une ultime protection pour ne pas souffrir, pour ne pas faire souffrir l’autre ? Toujours est-il que les mots ne sortaient pas, ni d’un coté, ni de l’autre. Lors de son mariage, Miki avait parlé de « définir les choses entre eux ». Kaori avait cru que c’était chose faite après la confrontation avec le général Kreuz. Mais tout était resté en état.  

Elle s’en était satisfaite pendant un certain temps et considérait qu’elle en était encore heureuse. Mais, honnêtement, elle savait aussi qu’elle se mentait. Elle voulait savoir exactement ce qu’il y avait dans le cœur de Ryô. Elle voulait l’entendre dire « Je t’aime ». Elle voulait l’embrasser. Elle savait très bien que ce n’était pas ça qui définissait vraiment l’amour qu’il lui portait, mais maintenant elle en avait besoin. Sinon, pourquoi cette douleur chaque fois qu’elle pensait à lui ? C’était peut-être l’âge, Ryô avait raison, c’était peut-être une âme trop romantique, trop guimauve aurait dit son partenaire, mais c’était là et cela lui faisait plus de mal qu’elle ne voulait le montrer.  

Elle reprit ses esprits et se rendit compte qu’elle était seule avec Ryô. Les autres s’étaient arrêtés à différents stands. Mick gagnait une peluche hideuse à Kazue en lançant des fléchettes. Miki et Falcon s’étaient rapprochés d’un vendeur de pommes d’amour. Il ne restait que Kaori et Ryô qui continuèrent pendant quelques mètres et se retrouvèrent dans une allée bien moins bondée que la rue principale.  

Les pensées tristes disparurent dans la seconde où elle sentit Ryô près d’elle. C’était tellement agréable. Elle l’aurait voulu s’appuyer contre lui, mais elle n’osait pas.  

Tout d’un coup, elle sentit le bras de son partenaire envelopper ses épaules et rapprocher son corps du sien. Elle sentit qu’elle devenait pivoine. Ne rêvait-elle pas ? N’est ce pas Ryô qui l’enlaçait amoureusement ? La pression se fit plus forte, la présence du corps de l’homme plus intime. Kaori pensa qu’elle pourrait mourir après ça. Elle cru que son cœur allait exploser. Elle n’osait pas tourner la tête pour voir Ryô. Ce n’était pas possible.  

Et puis, elle comprit. (ou trop mal à l’aise dans cette situation, elle interpréta mal le geste véritablement amoureux de son partenaire). Il avait vraiment trop bu et, maintenant que les autres ne pouvaient plus les voir, il s’appuyait sur elle pour se remettre.  

Ni une, ni deux, elle se retourna. Ses yeux envoyèrent des éclairs. Comment avait-elle pu être aussi stupide ? Une énorme massue tomba sur la tête de Ryô.  

« - Ne me prends pas pour une imbécile, tu as trop bu, avoue ! ! ! »  

Toute à sa colère, à sa blessure d’avoir cru à un élan de tendresse de Ryô, elle ne remarqua pas que le regard de ce dernier se voilait avant de recevoir le coup fatal. Mais, il se reprit automatiquement.  

« - Attend Kaori, laisses moi me reposer 5 minutes sur toi. J’ai vraiment la tête qui tourne. Je suis sur que Mick à mis de l’alcool en douce dans mes verres. Normalement je le supporte très bien, mais je suis sur que c’était du mauvais…Sois sympa, tu es ma coéquipière, non ? »  

« - Arrêtes tes jérémiades, tout de suite. Je n’ai pas d’indulgence pour les pervers qui boivent trop….Allez lèves toi et allons rejoindre les autres. »  

Pour éviter qu’il puisse voir les larmes qui coulaient, malgré elle, sur ses joues, elle se mit à courir pour rejoindre l’allée principale.  

Derrière elle, un Ryô digne mais triste la suivait.  

« - Comment peux-tu lui en vouloir de sa réaction ? »  

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