Chapter 27 :: Défilement

Published: 19-11-03 - Last update: 19-11-03

Comments: En fait, exactement la suite du chapitre 26, mais j’ai décidé de le séparer en deux. J’ai lu le Tag Board et je me suis rendue compte que certaines n’aimaient pas les trop grands chapitres (et sans doutes les commentaires, mais ça je ne pourrais rien y faire) Je suis donc désolée de la longueur des chapitres….J’espère que ce n’est pas trop rédhibitoire pour vous... Mais au cas où, celui-ci à été séparer par deux (galère pour trouver un titre…) J’en ai marre de lire de superbes MAJ, ça me terrifie (mais continuez, c’est tellement agréable à lire) J’essaye également de ne pas être trop romantique….mais, là, ça doit être une réaction à certaines fics qui peu à peu glissent dans le drame…Soyez indulgentes.

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La voiture roulait à toute allure. Mais, pour Ryô elle ne semblait pas se rapprocher de l’endroit où il pourrait trouver de l’aide.  

Il ne se retournait pas pour voir Kaori. Il avait toujours l’impression de la tenir entre ses bras, inerte, le souffle de plus en plus lointain. Il s’était senti tellement impuissant. Il avait toujours cru pouvoir la protéger, même contre elle-même, même contre lui-même. Il avait été persuadé de prendre la bonne décision…  

Cette voiture n’avançait donc pas. Il regarda le compteur de vitesse. Pourtant…Si Falcon allait plus vite, la voiture risquait de s’envoler. Heureusement que les routes étaient désertes à cette heure avancée de la nuit.  

Et s’il se retournait, simplement pour être sur qu’elle était toujours avec eux ? Pour lui prendre la main, pour lui dire qu’il était là. Inconsciemment, il haussa les épaules. Ça ne l’aiderait pas beaucoup…On ne sauvait pas quelqu’un en lui tenant la main… Et puis, il ne voulait pas voir son visage sans vie, il en avait déjà vu beaucoup, trop. Il y était habitué….mais ce ne serait pas n’importe quel visage, ce serait celui de Kaori.  

Chacun était perdu dans ces pensées. Chacun pensait au pire, sans oser se l’avouer.  

L’atmosphère dans la jeep devint pesante, douloureuse et affligée. La mort rôdait dans cette voiture.  

Ryô connaissait les ravages du ppcp. Il avait expérimenté cette drogue. Mais Kaori n’allait pas mourir. Il refusait de laisser cette possibilité s’infiltrer dans son esprit. Lui laisser une place, aussi petite soit-elle c’était déjà l’accepter.  

Il se devait de penser à autre chose et obliger les autres à faire comme lui.  

« - Vous en avez mis un temps pour venir. » Cela aurait pu être un reproche, mais ce n’était qu’un fait. En plus, il avait besoin de comprendre. Son instinct de professionnel reprenait le dessus. Il aurait besoin de toutes les informations possibles pour venger Kaori. Pour Ryô, elle ne mourrait pas, cela ne devait faire aucun doute, mais Hiroshi devrait payer pour ce qu’il lui avait subir, pour ce qu’il leur avait fait subir.  

Ce fut Mick qui prit la parole, conscient lui aussi de la nécessité de parler, de penser à autre chose parce que, dans l’état actuel, ils ne pouvaient rien faire pour Kaori.  

« - Hé bien, on a déjà du mal à trouver Saeko. Tu sais qu’elle avait pris un jour de congé ? »  

Ce phénomène était assez incroyable. Depuis la mort d’Hideyuki, Saeko avait travaillé presque en continu. Elle prenait toutes les astreintes et travaillait les jours fériés. Elle ne pensait qu’à son travail. Certains y voyaient de l’opportunisme, voire de l’ambition, mais Ryô savait que la raison était plus profonde….mais qu’elle était en voie de guérison.  

« - Ah, j’imagine que Toshio n’est pas étranger à ce changement de comportement. »  

Il ne pouvait pas dire mieux. Mais, il devait aussi une fière chandelle au jeune homme. Quand son beeper avait sonné, Saeko était dans les bras de son amant. Au début, elle n'avait pas voulu répondre, pour une fois qu'elle prenait des vacances, elle n’allait pas se laisser ennuyer. Mais Toshio avait attrapé le petit trouble fête électrique et y avait lu que c’était Mick qui tentait de joindre Saeko. Il lui avait alors fait remarquer que si ce dernier utilisait ce canal c’est que c’était important. De mauvaise grâce, Saeko avait recontacté l’américain qui l’avait en quelques mots mis au courant. Elle s’était alors habillée en quatrième vitesse et avait rejoint la petite troupe qui l’attendait au Cat’s eye.  

« - J’en sais rien, toujours est-il que l’on a déjà perdu du temps à ce moment… »  

Ce fut Falcon qui continua l’explication (d’ailleurs c’est lui l’aveugle et c’est lui qui conduit…hum, hum…)  

« - Ensuite, tu écris comme un cochon….Je comprends pourquoi c’est Kaori qui prend tous les messages. On n’arrivait pas relire l’adresse que tu nous avais donné… »  

« - T’es aveugle, comment peux-tu savoir comment j’écris ? »  

« - Ah arrêtes, je veux parler de nous enfin de Miki, Mick et Saeko….Résultats des courses on a du faire 5 autres entrepôts avant de tomber sur le bon… »  

Mick renchérit.  

« - Ceci dit, on aurait du savoir que le bon était celui où on serait accueilli par des coups de feu…Cela semblait logique, vu qu’on te cherchait… »  

« - Ah c’était bien vous….Mais que s’est- il passé ? »  

« - En arrivant, on a du essuyer une véritable pluie de balles. Ces gars ne s’amusaient pas, je t’assure. Au départ, ils étaient concentrés sur la porte du hangar où vous étiez, mais, dés qu’il nous on vu, on est devenu la proie à abattre…. »  

« - Heureusement, que dés que je dois aller te chercher, je me munis toujours de mon bazooka », précisa Falcon.  

« - Comme si j’étais toujours responsable des attaques qu’on subissait… »  

« - Hum ! » fut la seule réponse de Falcon.  

« - Bref, toujours est-il que la lutte fut acharnée. Nous n’étions pas trop de nous quatre pour leur expliquer qu’ils n’étaient pas de taille. Enfin, je peux maintenant affirmer que ces zigotos ne te chercheront plus jamais de noises. »  

« - Mouais, malgré ses dires, il savait bien que jamais Kaori ne me ferait pas de mal, il a donc laissé ses sbires pour finir le travail. Est ce que vous avez vu Hiroshi parmi eux ? »  

Ce fut Miki qui répondit cette fois-ci. Au début, elle avait été déroutée par le fait que les trois hommes conversent comme ça alors que Kaori était si mal au point. Et puis elle avait compris l’importance de cette discussion, importance stratégique mais aussi émotionnelle.  

« - Pourquoi cette question ? Au fait, c’est vrai où est Hiroshi ? »  

Les poings de Ryô se fermèrent. Il était enragé rien qu’à penser à cette ignoble crapule.  

« - Tout était un coup monté pour nous avoir, Kaori et moi…Et le maître de cette farce était Hiroshi. Depuis le début il voulait abattre City Hunter… »  

« - Et donc, il s’en est pris à Kaori… »  

« - Non, il s’en est pris à City Hunter… »  

Il fallait un événement dramatique pour que Ryô reconnaisse enfin que Kaori était sa partenaire à part entière, qu’elle constituait City Hunter autant que lui. Il le lui avait dit une fois et puis plus rien…C’était toujours elle qui y faisait référence en premier et alors il ne faisait que la regarder avec cet air amusé qui l’a mettait si facilement en colère.  

« - Mais, depuis le début il jouait la comédie ? »  

« - Et oui, c’était un nostalgique de l’Union Toepe…et des derniers vestiges. La perte de ces privilèges l’a rendu à moitié fou et il a voulu se venger… »  

« - Mais pourquoi avoir attendu si longtemps ? »  

« - Il devait attendre le moment le plus propice pour lui… »  

Ryô ne voulait pas tout avouer, en particulier qu’Hiroshi avait poussé Ryô a renié Kaori pour les faire souffrir encore plus tous les deux, en jouant sur leur relation si compliquée.  

« - Quel salaud… » Mick résumait bien les pensées de tous les autres. « Mais, je suis désolé, il ne faisait pas parti de ceux qu’on a rencontré… »  

« - C’est pas grave, il ne perd rien pour attendre. » Ryô venait de faire une promesse.  

Ils arrivaient enfin dans le quartier où doc avait sa maison.  

Ryô ne put s’empêcher de se retourner pour voir dans quel état se trouvait Kaori. Il aurait donné la moitié de sa vie pour la voir ouvrir les yeux et le regarder…plus encore pour lui faire une remarque sur son faux coté masculin et se recevoir une massue comme réponse.  

Mais il ne pouvait que contempler un visage inconscient, à la frontière entre la mort et la vie.  

Alors pendant un instant, il pensa à tout ce qu’il lui avait dit et surtout à tout ce qu’il ne lui avait pas dit. Là, en la regardant, il se mit à regretter son attitude pendant presque 10 ans. Voilà où cela les avait mené de cacher leurs sentiments. Voilà où son attitude lâche et malhabile les avait conduits. Hiroshi, cette espèce de serpent venimeux, n’avait pas eu tort sur toute la ligne. Ryô s’en voulait d’être si transparent. Il aurait voulu se persuader que c’était à cause de ça que Kaori avait été prise pour cible. Mais il savait que rien n’était vraiment aussi simple…si seulement....  

Un étrange sentiment de culpabilité le prit à la gorge. Kaori était blessée par sa faute, parce qu’il avait failli à sa promesse, certes, mais surtout parce qu’il l’avait trahie et qu’il l’avait déçue.  

Il se souvint de toutes les occasions loupées, où il avait failli lui avouer ces sentiments… A toutes les pirouettes verbales qu’il avait trouvées pour ne pas se dévoiler, des pirouettes qui avaient plus fait souffrir Kaori qu’autre chose….mais aussi aux silences pesants, aux non-dits qui s’étaient installés entre eux. Cela en avait-il valu la peine ? Est ce que se taire leur avait été plus profitable que de parler ?  

Tous les deux avait souffert et rien n’avait été évité. Gâchis, stupidité, angoisse, douleur. Pourquoi se priver d’une relation qui les appelait au delà de leur âmes si c’était pour en arriver là ?  

Mais la vie n’est pas logique. Elle est injuste, Ryô aurait du le savoir.  

La rage de son impuissance était égale à la souffrance de sa peine.  

Miki le vit se retourner. Elle n’osait pas parler. Que pouvait-elle lui dire pour lui remonter le moral ? Attendait-il seulement quelque chose ? C’était un solitaire, il l’avait toujours été. La seule personne qui lui avait permis de reprendre contact avec la vie était en ce moment perdue dans un monde inaccessible.  

Elle aussi était effondrée en regardant Kaori. Mais elle savait que la douleur de Ryô était bien au delà de ce simple mot. Miki se demanda alors ce qu’elle ferait si elle perdait Falcon. Mais elle n’osa pas aller plus loin dans sa réflexion, pour trois raisons. Premièrement parce qu’il n’était pas question que Kaori meurt, ni Falcon d’ailleurs. Deuxièmement parce que, furtivement, malgré sa peine, elle n’avait pu s’empêcher de penser qu’au moins elle avait connu quelques instants de bonheur avec Falcon, ce qui n’était pas exactement le cas de Kaori et de Ryô. Troisièmement, parce que cette comparaison était totalement déplacée et qu’elle le savait. Elle était une ancienne mercenaire et elle savait que faire de tels rapprochements étaient stupides et n’aidaient en rien. Elle devait être forte, c’était ce qu’aurait fait Kaori à sa place. Elle pouvait montrer sa peine mais ne devait pas tomber dans le larmoyant. Elle devait tout faire pour soutenir Kaori … et Ryô.  

Alors elle dit une phrase stupide….une phrase que l’on dit quand on ne sait plus quoi dire, quand les mots perdent leur importance.  

« - Ça va aller…. »  

Et elle le regretta aussitôt, en effet. Jamais il ne lui avait semblé dire un mensonge aussi gros, aussi voyant.  

Mick tourna la tête vers elle, surprit de l’entendre énoncer une banalité si peu en accord avec la réalité.  

Mais ce qui fit le plus peur à Miki, ce fut le regard de Ryô. Pendant un instant, elle crut y lire une note de remerciement, mais se fut trop rapide. Elle ne pu alors observer qu’un regard noir, presque rancunier.  

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