Chapter 14 :: blessure

Published: 21-10-03 - Last update: 21-10-03

Comments: Attention, voilà une avancée (de mon point de vue) dans l’histoire, une vraie avancée…même si le chapitre est court… Maintenant, c’est la fin qui commence...Je veux dire que tout est en place, les événements ne peuvent plus que se produire…inéluctablement… Bien sur, impossible de me changer...il y aura toujours ces (longues ? ?) digressions… Ah oui, encore une chose à dire…je n’ai pas lu tous les mangas de CH (vivement qu’ils soient réédités…) donc sans le savoir je peux reprendre des idées déjà très bien exploitées par l’auteur original...et me tromper complètement sur les caractères…La plupart des chapitres je les connais grâce aux résumés très complets de NJ…. Encore un peu..n'hésitez pas à laisser des reviews et à me dire si quelque chose ne va pas (mis à part mes longs commentaires): caractères, écritures, avancée de l'histoire...ou même si ça va (ca fait toujours extrémement plaisir..même si ce n'est que "j'ai lu, pas mal.")

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Les deux amies parlèrent encore un bon moment. Puis, vers 17h00, elle ramassèrent toutes leurs courses et partirent en direction du Cats Eye. Miki proposa à Kaori de dîner avec elle et Falcon. Cette dernière accepta. En effet, Ryô avait prévu de passer la soirée (et sans doute une partie de la nuit) à compléter les connaissances d’Hiroshi sur Tokyo et donc Kaori sauta sur l’occasion. Elle n’appréciait pas d’être la jeune femme qui attend le retour de l’homme à la maison.  

Vers 23h00, Kaori déposait tous ses paquets dans sa chambre. Evidemment Ryô n’était pas encore rentré. Elle se dit que, Hiroshi ou pas, elle allait devoir mettre le holà à ces soirées qui avaient repris de plus belles depuis presque deux semaines. Un bon coup de massue ferait comprendre à son partenaire qu’elle n’était pas dupe de ses faux prétextes.  

Elle n’était pas inquiète et s’endormit tranquillement. Ryô était assez grand pour se sortir de n’importe quelle situation. Si lui n’y arrivait pas, qui y arriverait ?  

Un léger bruit la réveilla. Elle tourna la tête vers son réveil. 3h00 ! C’était Ryô qui rentrait. Un bruit plus fort. Il n’était pas très discret cette nuit. Sans doute avait-il bu plus que de raison.  

« - Pourquoi se comportait-il ainsi », pensa-t-elle. « Que veut-il fuir dans la boisson ? ». Elle serra les poings. « Pourquoi ne se confie-t-il pas à moi ? »  

Un nouveau bruit. Kaori était maintenant complètement réveillée.  

« Non mais...C’est pas humain de faire un raffut comme ça à 3h00 du mat… Il a vraiment du forcer sur le saké. ». Un début de colère commença à poindre…Mais..  

« Ou bien… » Une fulgurante possibilité lui traversa l’esprit.  

« Et si c’était plus grave…Hiroshi ou… » Une vive douleur lui transperça le cœur…« Ryô… »  

Elle se leva précipitamment et déboucha dans le vestibule, envahie d’une sourde angoisse.  

Une scène qu’elle n’aurait jamais cru voir, même dans ses cauchemars s’étalait devant elle.  

Le grand City Hunter, le nettoyeur numéro 1 du Japon, l’homme qui lui semblait invincible était soutenu par Hiroshi. Celui-ci semblait ployé sur le poids de son compagnon et essayait vainement de fermer la porte sans lâcher son précieux fardeau. Sur le cou de Ryô une longue traînée de sang s’était coagulée dont la provenance semblait être l’arrière de la tête de l’homme. Ses yeux étaient ternes. Il semblait proche de l’inconscience.  

Kaori se figea. Ryô était blessé.  

Son sang se glaça dans ses veines.  

Ryô. Etait. Blessé. Ryô. Saignait.  

Immédiatement elle se reprit. Elle se précipita vers lui et glissa le bras de l’homme autour de ses épaules. Hiroshi se déchargea de Ryô sur elle pour pouvoir fermer la porte.  

Titubant sous le poids de son coéquipier mais déterminée à le soutenir malgré tout, la jeune femme le guida jusqu’au divan où il se laissa tomber.  

Terriblement inquiète, Kaori se pencha vers lui pour tenter d’examiner sa blessure.  

S’approchant de son visage, elle croisa son regard.  

Ryô leva la main doucement. Chaque geste semblait lui coûter un effort formidable. Il caressa lentement la joue de Kaori. Un pâle sourire se perdit sur son visage, il articula avec difficulté, luttant pour ne pas sombrer dans l’inconscience.  

« - Allons Kaori, ne sois pas anxieuse, ce n’est pas si grave… »  

Il ferma les yeux un instant, les rouvrit et les riva à ceux de sa compagne.  

« - Je suis désolée de te faire souffrir. »  

Ces quelques mots avaient utilisé ses dernières forces. Il tomba sans connaissance. Sa main quitta la joue de Kaori.  

Hiroshi s’était rapproché de la jeune femme.  

« - Ca va ? Qu’est ce qu’il a dit ? »  

Les yeux de Kaori étaient remplis de larmes, mais elle gardait la tête froide. Ryô avait besoin d’elle. La priorité était de le soigner.  

« - Rien…des bêtises… Peux-tu m’aider à le transporter dans son lit ? »  

A eux deux, ils réussirent à soulever Ryô et à l’emporter dans sa chambre.  

Une fois son coéquipier installé sur le lit, Kaori pu examiner sa blessure. Celle-ci n’était pas belle à voir mais ne semblait pas trop profonde. Seul le cuir chevelu semblait atteint. Elle désinfecta la plaie, en notant qu’il était beaucoup plus facile d’apporter des soins à un Ryô inconscient qu’à un Ryô gesticulant pour ne pas être piqué avec de l’alcool à 90° degré.  

Elle savait soigner les blessures. Mais l’évanouissement de l’homme était une source d’inquiétude. Pourquoi donc était-il inconscient si la blessure n’était que superficielle ? Kaori ne savait pas répondre à cette question. Elle espérait qu’il n’y avait rien de plus que ce qu’elle avait vu : une vilaine plaie. Elle craignait un traumatisme crânien…mais ne savait pas trop quoi faire. Elle redoutait de s’inquiéter pour rien. Elle préférait attendre quelques heures pour voir si Ryô se réveillait. Sinon, elle appellerait une ambulance. Mais pour l’instant, mieux fallait attendre. Aux urgences, les docteurs auraient posé des questions indiscrètes…  

Une fois, la tête de Ryô bandée, Kaori tira une chaise et s’assit à coté du lit. Elle prit machinalement la main de l’homme étendu pour sentir le pouls. Celui-ci était faible mais régulier. Heureuse de sentir cette douce pulsation, elle ne la lâcha pas.  

Un peu soulagée, elle se rendit alors compte de la présence d’Hiroshi. Celui-ci se tenait dans un coin. Il n’avait pas bougé pendant que Kaori s’affairait autour de Ryô. Il était resté silencieux, simplement à contempler l’énergie que la jeune femme mettait à s’occuper du blessé.  

« - Oh, Hiroshi, excuse moi. Tu n’as rien ? Tu n’es pas blessé ? »  

« - Non, ca va, je n’ai rien du tout. En fait, ils étaient là pour Ryô , pas pour moi… »  

« - Que s’est- il passé ? »  

« - La soirée s’est déroulée tout à fait calmement. Vers 2h00, Ryô a voulu rentrer. Il n’avait pas bu beaucoup de toute façon, ce soir. Même les plus belles hôtesses ne semblaient pas lui faire plus d’effet que ça… »  

Hiroshi semblait songeur.  

« - Enfin bref, on est sorti de la boîte. On rentrait tranquillement quand, au détour d’une de ces petites rues sombres que les Tokyotes semblent affectionner une dizaine de gars se sont approchés. Enfin, je dis 10 mais je ne sais pas exactement combien ils étaient… Je croyais simplement qu’ils étaient comme nous…des gens qui rentraient chez eux.  

Puis en les voyant s’approcher, j’ai vu qu’ils avaient des armes…couteaux, chaînes, coups de poings américains….Je te jure que j’ai commencé à avoir peur. J’ai regardé Ryô…Enfin, a-t-il dit, ils se décident à attaquer…Je commençais à croire qu’ils ne feraient que nous suivre… Il s’est tourné vers moi et m’a demandé de faire attention et de rester en arrière.  

Et puis, les autres se sont décidés à attaquer…Ils se sont jetés sur Ryô… Je ne sais pas trop comment ca s’est déroulé…Il y en a un qui m’a pris comme cible… Heureusement que j’ai fait du karaté et de la lutte au lycée… Enfin, quand j’ai réussi à me débarrasser de mon adversaire, j’ai regardé dans la direction de Ryô…et il était là…débout, entouré par ses attaquants, KO, à ses pieds.  

Il semblait fixer la sortie de la ruelle, quand une espèce de géant s’est approché de lui, par derrière. Il s’est placé entre lui et moi…et je l’ai vu brandir une matraque…j’ai réagi immédiatement, mais pas assez vite. Je me suis élancé et je l’ai percuté tête la première dans l’aine. Je tournais un peu, mais mon adversaire, lui est tombé comme une masse, inconscient. Quand j’ai pu reprendre complètement mes esprits, j’ai vu Ryô qui s’appuyait sur le mur, en se tenant la tête…Je me suis élancé vers lui. Il m’a dit que c’était rien… J’ai voulu l’amener à l’hôpital mais il a refusé. Il m’a demandé de le ramené ici, vers toi…Et voilà… »  

Kaori était resté silencieuse pendant que Hiroshi lui racontait les événements de la nuit. Elle eu l’écho d’une autre nuit, une autre ruelle, il y a avait un ou deux mois de cela… La nuit on Ryô lui avait pris la main, la nuit de la fête foraine. Ils avaient aussi été attaqués. Elle avait cru que l’histoire était close. Tout était redevenu tranquille...mais force était de constater que ceux qui en voulaient à Ryô n’avaient pas laissé tomber. Elle sentait bien qu’il s’agissait de la même affaire…bien qu’elle en ignorait les tenants et les aboutissants… Une seule chose à ses yeux comptait en ce moment : l’homme à qui elle tenait le plus au monde était là, inconscient et elle ne pouvait rien faire d’autre que lui tenir la main. Malgré tout, elle ne pouvait pas s’empêcher de s’interroger. Comment un adversaire avait-il pu prendre Ryô par surprise ?. Cette question l’envahissait d’une angoisse profonde qui s’ajoutait à la tristesse de voir Ryô étendu sur ce lit.  

« - Je te remercie de ce que tu as fait pour lui, Hiroshi… Sans toi, je ne sais pas trop comment tout cela aurait fini…Tu dois être fatigué…Je t’en prie va te coucher. Tu peux prendre ma chambre, si tu veux… »  

« - Non, je reste là…. »  

« - Ce n’est pas la peine. Je vois bien que tu es crevé…Après une telle soirée c’est normal… Fais moi plaisir, va te coucher… Ne me dis pas que tu n’es pas fatigué. »  

En effet, Hiroshi avait du mal à se tenir sur ces jambes. Sans doute, était-ce la première fois qu’il devait lutter pour sa vie, réellement. Kaori voyait qu’il était affaibli physiquement et psychologiquement. Elle connaissait cette sensation et savait que le meilleur des remèdes c’était une bonne nuit de repos. Elle le vit lancer un regard en direction de l’autre homme, toujours inconscient.  

« - Ne t’inquiètes pas, lui dit-elle. Je reste près de lui. »  

Au son de sa voix, calme, déterminée mais d’une douceur extraordinaire, Hiroshi comprit qu’il ne pourrait pas la faire changer d’avis. Elle resterait là, jusqu’à ce que Ryô se réveille. Et elle préférerait être seule. Et puis, c’est vrai qu’il était fatigué.  

Il lui adressa un sourire et se retourna pour quitter la chambre. En sortant, il l’entendit qui lui disait dans un souffle :  

« - Merci… »  

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