Chapter 38 :: Anniversaire

Published: 22-01-04 - Last update: 22-01-04

Comments: Logiquement plus que trois chapitres et c’est fini (ça en ferra 40 un chiffre rond)…. Changement de Catégorie PG-13 (merci des indications NJ)...c’est seulement parce que ce n’est pas « Winnie l’Ourson » (comme dirait NJ) mais bon c’est pas hard non plus…vous verrez au prochain chapitre, ça reste très très soft… Comme vous le savez j’ai toujours des chapitres de transition….celui-ci ne déroge pas à la règle… Pour moi, ce chapitre a sa place dans la relation entre Ryô et Kaori.(vous remarquez que j’ai BEAUCOUP de mal à parler d’autre chose, d’ailleurs je ne parle plus d’autre chose, j’avoue que je n’ai pas l’air de faire une véritable histoire) Disons qu’il montre, un peu, que tout n’est jamais facile…. N'hésitez pas pour laisser des reviews (même s'il se passe encore moins de choses dans ce chapitre que dans les autres) C’est un petit chapitre (un en-cas dirons nous) avant les deux derniers…qui, je l’espère, vous satisferont.

Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40

4 jours passèrent. 4 jours qui furent plus empreints de malaise que d’un amour naissant enfin assumé.  

Aucun des deux ne savaient comment se comporter dans cette nouvelle situation qu’ils avaient si longuement attendue et qui était maintenant bien présente.  

L’image la plus banale, mais pas la plus inexacte aurait été celle d’un pont suspendu au dessus du vide. Ils s’y étaient enfin avancés et se trouvaient maintenant au milieu. Ryô regardait l’autre extrémité avec intérêt. Quand à Kaori, elle regardait les deux rives sans trop savoir où aller : revenir sur ces pas vers un endroit très bien connu, peut être trop, mais réconfortant dans son coté sans surprise ou continuer et découvrir un espace neuf…. ?  

En réalité, si on avait demandé à Ryô, il se serait jeté sur Kaori et lui aurait demandé de tirer un coup. Après tout, il n’y avait rien de dégoûtant, d’infamant à coucher avec une femme. Mais il n’aurait essayé cette technique que parce qu’il savait que Kaori aurait réagi aussi sec et qu’il se serait retrouvé avec une massue sur la tête.  

Il avait toujours su distinguer le sexe de l’amour. Il avait couché avec des femmes pour le plaisir que ça lui procurait sans pour autant s’attarder sur les sentiments qu’elles avaient pour lui ou qu’il avait pour elles. C’était du plaisir brut qui ne durait que le temps d’une nuit.  

Le problème pour lui, c’était qu’il aimait Kaori. Il ne voulait pas coucher avec elle, il voulait faire l’amour avec elle. Et, étonnamment, le distinguo verbal entraînait une grande différence dans la réalité. Il ne s’agissait plus de son plaisir à lui, mais de leur plaisir à tous les deux. Certes, il n’avait aucune inquiétude quand à ses capacités à la satisfaire (hé! c’était Ryô, tout de même) mais, sachant que ce serait la première fois pour elle, il aurait aimé que tout soit décidé d’un commun accord. Lui, il était plutôt pour, mais il voulait que ce soit elle qui vienne à lui, pour être sur que c’était ce qu’elle souhaitait et non qu’elle réponde à son besoin à lui.  

Et donc, aussi incroyable que cela paraisse, l’étalon de Shinjuku ne proposait pas à une belle jeune femme de coucher avec lui, alors qu’il savait que la jeune femme ne saurait pas vraiment dire non.  

Kaori ne savait pas comment se comporter face à Ryô. Elle ne regrettait rien et s’en voulait même un peu de ne pas avoir pousser son avantage jusqu’à l’embrasser plus longuement et plus charnellement. Mais maintenant elle ne savait pas trop quoi faire. Certes, elle savait qu’il l’aimait et elle n’avait jamais ignoré qu’elle l’aimait mais comment se comporter maintenant ? Lui sauter dans les bras chaque fois qu’elle le voyait ? Hum, ce n’était pas l’envie qui lui manquait. En même temps, c’était toujours Ryô et elle était toujours Kaori…Elle sentait qu’elle se serait rapidement lassé de ce petit jeu.  

Elle se demandait quoi faire pour dire « je t’aime » sans pour autant être à coté de la plaque. Son inexpérience la faisait enragée. Surtout à coté de ce qu’elle pensait être le grand savoir faire de son partenaire en la matière. Elle ne voulait surtout pas apparaître comme la cruche de service. Mais elle ne savait pas du tout quoi faire, et elle ne souhaitait pas demander des conseils, pas même à Miki. Elle aurait l’impression de se ridiculiser. A 28 ans, ne pas savoir comment se comporter face à un homme qui la désire !  

Dans un certain sens, elle avait un peu espéré que se serait Ryô qui, maintenant sur des sentiments de chacun, aurait pris l’initiative. Mais il semblait aussi mal à l’aise qu’elle et aussi peu décidé à faire le premier pas.  

D’un coté, elle sentait l’élan de son cœur la pousser vers cet homme et d’un autre coté, elle ne voulait pas passer pour une fille facile qui passe directement du baiser à « Et si on allait faire un tour dans ma chambre ? ». (Ok, elle l’"attend" depuis 10 ans, mais bon c’est comme ça qu’elle le ressent…)  

Soupirant, elle se rendait compte que les choses allaient beaucoup plus naturellement quand elle se mettait en colère. Dans ces moments, elle ne réfléchissait plus et tout sortait si facilement. Enfin, elle n’allait tout de même pas s’énerver simplement pour réussir à être un peu plus entreprenante avec Ryô !  

Résultat de cette situation, on aurait dit deux personnes qui cachaient un secret inavouable entre eux dont, au grand jamais, il ne fallait parler.  

Ils se trouvaient pathétiques mais n’arrivaient pas à démêler l’écheveau.  

Les 4 jours passèrent donc. Kaori n’était même pas aller le réveiller le matin. Ils avaient discuté de tout et de rien au petit déjeuner, évitant les sujets plus sensibles, de près ou de loin. Ils avaient même évité de se rendre au Cats Eyes ensemble.  

Kaori y était allée. Quand elle avait demandé à Ryô s’il voulait venir avec elle, il avait décliné l’invitation, prétextant qu’il était fatigué après sa longue traque. Paradoxalement elle en avait été peinée mais aussi heureuse. Elle voulait être avec lui et, en même temps, elle préférait se tenir éloignée.  

Au café, si Falcon avait senti quelque chose, il était resté silencieux, ce qui ne fut pas le cas de Miki qui comprit malheureusement tout de travers.  

« - Hé bien Kaori tu as l’air pensive, même légèrement triste. Je te le redis : Ryô va rentrer, ne t’inquiète pas… »  

C’est vrai que personne n’était au courant de son retour.  

« - Ha oui, je ne te l’ai pas dit, il est rentré hier soir…enfin, ce matin très tôt.. »  

« - Je le savais bien. Tu lui as demandé où il était ? Ce qu’il faisait ? Pourquoi il t’avait laissé comme ça ? »  

« - Miki, laisses tomber… » Falcon intervint gentiment. Peut-être avait-il senti le trouble de Kaori. Miki rougit légèrement.  

« - Désolée Kaori. Je n’avais pas à te demander ça… »  

« - C’est pas grave Miki. Oui, il m’a dit où il était et nous avons réglé nos…différents. »  

« - Pourtant tu n’as pas l’air si joyeuse que ça. Je suis sur que cet imbécile t’a encore dit des vacheries… » Miki n’arrivait pas à se calmer. Elle en voulait à Ryô de faire souffrir inutilement Kaori, elle n’arrivait plus du tout à le comprendre. « Ne l’écoutes pas…Il ne dit que des imbécillités. »  

Kaori soupira : «- Non, malheureusement, il dit quelque fois de trop belles vérités. »  

« - Hein ? »  

Kaori rougit. Ça aurait été si facile de demander conseils à Miki. Mais elle ne pouvait s’y résoudre. Cette histoire ne concernait qu’elle et Ryô. Seulement eux. Ensemble.  

« - Non, rien. »  

Se levant de sa place, elle sourit timidement.  

« - Bon, je vais faire un tour au tableau, au cas où nous aurions un message… »  

Elle quitta le café en faisant un petit signe de la main, étrangement soulagée d’être seule.  

« - Tu y comprends quelque chose toi, Falcon ? » Miki était perplexe. Elle avait senti une gêne étrange chez Kaori, un étrange soulagement et une grande inquiétude. Mais pas une peur physique.  

Ce dernier haussa les épaules.  

« - Rien ne sera comme avant. »  

Il fit mine de ne pas voir le regard étonné et interrogatif de sa compagne. (après tout, il est aveugle). Voulait-il parler du coma de Kaori ? De la disparition soudaine et longue de Ryô ?  

Miki comprit qu’elle ne pourrait rien tirer de lui.  

31 Mars.  

Kaori se réveilla de bon matin. La journée, elle le sentait, s’annonçait radieuse. C’était son anniversaire et elle avait décidé d’oser quelque chose avec Ryô. Elle ne savait pas quoi et craignait que son courage disparaisse dés qu’elle le verrait, mais, au réveil, elle était décidée.  

Une bonne discussion entre adultes. Mettre les points sur les i, voilà ce qu’elle envisageait. Au pire l’embrasser sauvagement pour qu’il comprenne. Rien qu’à cette idée, elle rougit et immédiatement soupira….Elle y avait cru quelques secondes….  

Malheureusement, elle ne pu jamais savoir si elle aurait osé une action. Quand elle alla toquer à la porte de Ryô seul le silence lui répondit. Courageusement, elle ouvrit la porte et constata qu’il était parti. Elle soupira et se demandant ce que voulait bien dire cette nouvelle absence. Elle ne pu s’empêcher à un pas en arrière. Il aurait du être là pour son anniversaire. Il l’avait pourtant promis…Ils passeraient tous leurs anniversaires ensemble.  

Elle était terriblement dépitée. Ce jour était un jour particulier pour eux. Ce n’était pas tant son anniversaire (de ça, elle s’en moquait plus ou moins) que ce qu’il représentait…tout ce qui était arrivé en ces 31 mars.  

Elle aurait tellement souhaité le voir.  

La journée venait de s’assombrir indubitablement. Chagrinée, elle se rendit directement dans la salle de bain, prit une bonne douche et s’habilla comme d’habitude d’un jean et d’un tee-shirt blanc.  

Elle venait à peine d’enfiler ses baskets que la sonnette de la porte d’entrée retentit. Elle alla ouvrir en espérant que ce soit Ryô. (oui, normalement il est censé avoir des clés, mais elle a toujours le droit d’espérer, non ?).  

Elle fut un peu déçue, mais pas surprise, de voir qu’il s’agissait en fait de Kazue et de Mick. Prévenus par Miki du retour de Ryô, ils étaient venus aux nouvelles et espéraient également souhaiter un bon anniversaire à la jeune femme.  

Mick avait aussi dans l’esprit de discuter avec Ryô : surtout lui tirer les vers du nez sur son absence, puis, soit le taquiner sur la beauté de Kaori, soit le sermonner sur son comportement vis-à-vis de sa partenaire. Il n’avait pas encore décidé quelle serait sa méthode…peut-être un peu des deux.  

Comprenant que la jeune femme était seule, Kazue et Mick maudirent le nettoyeur en silence mais firent comme si tout était normal, la façon habituelle de Ryô de se conduire, après tout.  

Kaori mal à l’aise, essayait de trouver une justification à l’absence de son partenaire. Mais, elle n’y arrivait vraisemblablement pas. D’un regard expressif, Mick et Kazue attrapèrent la jeune femme par un bras chacun et l’entraînèrent hors de l’appartement, lui promettant une journée différente. Elle n’eut le temps que d'empoigner sa veste.  

Ils se rendirent directement au Cats Eyes. En deux trois phrases très claires, Mick expliqua la situation à Miki et Falcon. Bien sur, dans cette explication Ryô passait pour un goujat. Kaori essaya bien de la défendre mais, bizarrement, tout le monde semblait la mettre en dehors de la conversation.  

Miki décida alors de fermer le café pour la journée. Après tout, ils n’étaient plus à une journée de fermeture près.  

Retrouvant ses esprits, Kaori qui se sentait être le centre d’attraction des échanges tout en étant invisible, essaya de les dissuader. Elle ne voulait pas être le pôle d’intérêt de la journée et préférait que tout ce passe comme d’habitude.  

Mais Miki ne voulu rien savoir. La journée était resplendissante et c’était un peu son cadeau d’anniversaire pour son amie : une journée tous ensemble sans penser aux sujets qui fâchent, sans penser à la mort, à la tristesse…à leur quotidien, en somme…. Un pique nique dans un parc qu’elle avait découvert avec Falcon l’année précédente.  

Entassés dans la jeep (qui a été réparée depuis les derniers évènements) le groupe sortit de la ville et se rendit dans un magnifique parc à quelques kilomètres de là.  

Devant la beauté du paysage, du renouveau de la nature, Kaori oublia l’étrange pincement qui lui serrait le cœur.  

Elle ria aux éclats avec ses amis en voyant Falcon rougir devant une proposition, bien innocente, de sa femme. Elle sourit à la tête édentée et étonnée de Mick. Ce dernier avait laissé ces mains courir sur les hanches de la jeune femme et, soudain, avait reçu une massue sommaire. Tout le monde avait alors regardé Kazue bizarrement. C’était elle qui avait brandi l’arme et l’avait envoyé sur son ami. Rouge de confusion, la jeune femme avait haussé les épaules et expliqué que cette méthode en valait bien une autre pour réussir à contenir certains « débordements » de Mick.  

La journée fut très agréable. Le soleil avait chassé les idées noires. La conversation joyeuse leur avait permis de se retrouver. Les odeurs de ce début de printemps étaient partout présentes. La balade qu’ils avaient fait les avaient oxygénés et Miki avait amené assez à manger pour un régiment (de mercenaires !!).  

Ils furent de nouveau devant le Cats Eyes à 19.00. La nuit était maintenant tombée et l’air s’était rafraîchi. Bien que Miki insista pour la retenir à dîner, voire pour la nuit (il y a toujours un canapé prêt), Kaori refusa poliment. Elle remercia sincèrement ses amis pour ce cadeau d’anniversaire. Il avait été original et il lui était allé droit au cœur. C’était exactement ce dont elle avait eu besoin. Mais maintenant, elle souhaitait rentrer chez elle.  

Elle fut raccompagnée par Mick et Kazue qui la laissèrent au pied de son immeuble.  

Encore remplie des images enchanteresses du parc, Kaori pénétra dans le vestibule et…s’arrêta net.  

Elle sentit une présence. Une présence qu’elle avait inconsciemment attendue toute la journée. Une présence qu’elle espérait et redoutait en même temps.  

Puis elle entendit cette voix qui faisait toujours accélérer les battements de son cœur.  

Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40