Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: Ally Ashes

Beta-reader(s): Tamia62

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 40 capitoli

Pubblicato: 25-06-03

Ultimo aggiornamento: 09-09-05

 

Commenti: 210 reviews

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ActionRomance

 

Riassunto: Ryô doit aider deux soeurs à affronter un lourd secret de famille ... Leurs noms: Sayuri Tachiki et Kaori Makimura...

 

Disclaimer: Les personnages de "Corps à Coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo (petit veinard). Béta lectrice: Félisoph (je te dois tout...) et Tamia62

 

Tricks & Tips

How many words are necessary in a chapter?

 

For normal fanfictions, the minimum is 600 words. For poetry, the minimum is 80 words and for song fics, the minimum is 200 words. These values can be change at any moment, if we think it's necessary. The average is 1500 words per chapter, so you can see that the minimum we're asking for is quite less.

 

 

   Fanfiction :: Corps à Coeur

 

Capitolo 15 :: Chap 13: Trésors Cachés part. 3

Pubblicato: 27-05-05 - Ultimo aggiornamento: 27-05-05

Commenti: Oserais-je dire que le chromosome du sadisme, fort dominant chez moi, se réjouit des hypothèses que je vois se profiler à gauche, à droite? Patience, amis lecteurs, j'ai encore pas mal de tours dans mon sac. Mais tout viendra à point, et vous trouverez vos réponses, je vous le garantis. Merci Sabi, Mopsime, Mag, Nanou, Kiki, Sekhmet, Ayumi, Tiffany, Félisoph pour vos reviews. La pression augmente sur le pauvre auteur. Mais c'est une drogue dont je ne me passerais pour rien au monde!

 


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Ryô enroba la carte à l’aide de son mouchoir en prenant soin de ne pas trop en serrer les coins pour permettre une éventuelle recherche d’empreintes et glissa le tout dans sa poche. Derrière lui, Sayuri émit un bruit de gorge étrange, entre le gémissement et le sanglot. Elle commençait à craquer. Il ne pouvait pas lui en vouloir : elle encaissait les chocs depuis son arrivée et cette dernière petite mise en scène était le coup de grâce.  

Après s’être assuré qu’elle n’allait pas tourner de l’œil, il entra dans la voiture et fit marcher les essuie-glaces jusqu’à faire disparaître la plus petite trace rougeâtre sur le pare-brise, puis ouvrit de l’intérieur la porte du passager.  

 

Blême, toute à son désir de fuir le plus vite possible cet endroit, Sayuri prit place rapidement, sans se rendre compte qu’elle avait foulé au passage les débris d’allumettes calcinées qui jonchaient le sol devant la voiture.  

 

- « Je crois qu’il est temps de faire laver cette voiture, non ? Sans compter que je connais une petite laverie automatique où des pin-ups à queue de lapin s’emploient à astiquer le pare-brise avec leur pare-choc avant ! Oh je sens que je vais retrouver la route de mémoire ! »  

 

Bien que consciente du but poursuivi par Ryô, Sayuri ne parvint pas à sortir de sa torpeur, ni pour le frapper, ni même pour le remercier de cette tentative désespérée de la faire penser à autre chose. Elle se sentait nauséeuse, glacée, et plus que tout elle se sentait seule et totalement perdue.  

 

Revoir les effets personnels se sa mère l’avait replongée dans le passé, à l’époque où sa mère lui parlait parfois de ce père faible et lâche qui n’avait pas aidé sa famille et qui était mort accidentellement après avoir enlevé un bébé. A l’époque, comme tout enfant, elle avait pris fait et cause pour sa mère et lui avait voué une admiration sans borne. Pour elle, elle avait voulu être parfaite : rester de charmante compagnie en toutes circonstances, polie et réservée, se tenir avec grâce, savoir faire la cuisine, coudre, et jouer du piano. L’archétype de la jeune fille à marier.  

 

Et puis elle s’était rendu compte que sa mère n’était pas l’idole qu’elle avait rêvée et qu’elle lui avait admirablement menti pendant toutes ces années. Non, son père et sa sœur n’étaient pas morts. Ils vivaient peut-être encore, quelque part. Avec un peu de chance, elle pourrait les retrouver… Sayuri avait prit ces révélations comme une gifle, encaissant tant bien que mal. Elle avait eu envie de crier, de forcer sa mère à lui dire pourquoi elle lui avait caché une chose aussi importante jusqu’à ce jour, pourquoi elle ne les avait jamais cherchés, mais elle s’était interdit tout débordement par égard pour une mourante, et elle était restée avec cette incompréhension et cette colère au creux du ventre.  

 

Au cours de ses recherches, en apprenant que son père était finalement bel et bien décédé, elle avait compris qu’une impression d’injustice l’accompagnerait jusqu’à sa tombe. Jamais ses parents ne pourraient lui expliquer les raisons de leurs actes. Elle aurait toujours le sentiment d’avoir été spoliée d’une partie de son existence. Les enfants payaient pour les actes de leurs parents, et cette injustice était insoutenable.  

 

Et puis avaient eu lieu les retrouvailles avec sa sœur, obérées par les fantômes du passé. Encore une fois, elle avait dû se taire et se plier à une autre volonté.  

On lui donnait aujourd’hui la chance de revenir en arrière, d’appréhender les raisons qui avaient poussé deux êtres à se déchirer et à se meurtrir, et pourquoi pas de leur pardonner. Alors peut-être pourrait-elle comprendre pourquoi elle avait l’impression de ne pas être vraiment vivante.  

 

Désormais, c’était à son tour d’agir, d’être maîtresse de son destin… Mais comment s’y prendre ? Tout était si compliqué et éloigné de son quotidien… Elle se tourna vers Ryô, lui qui semblait avoir déjà tant vécu pour le lui demander, mais elle renonça en voyant l’hébétude dans lequel il était plongé. Menton sur le volant, il fixait avec des yeux exorbités le plus beau spectacle qu’un adolescent boutonneux ait pu souhaiter dans ses nuits de solitude et qui se déroulait à l’extérieur de la voiture.  

 

Avec appréhension, Sayuri jeta un œil dans la même direction, mais se détourna bien vite devant un ballet que son chaste regard n’aurait jamais dû voir.  

 

« C’est pas vrai… Il l’a vraiment fait ! Cette espèce de gros dégueulasse m’a vraiment emmenée au Penth’O’Matic ! » se répétait-elle en sentant peu à peu la moutarde lui monter au nez.  

 

Sa tension devenait palpable, au point de tirer Ryô de l’extase animale dans laquelle il se trouvait. Il déglutit péniblement et entrouvrit la fenêtre pour glisser un billet de 5 000 yens aux filles avant de redémarrer mine de rien, perdant quelque peu de sa superbe lorsqu’elles saluèrent son départ d’un « Au revoir Ryô chéri, à la prochaine ! »  

 

Outrée, Sayuri se détourna ostensiblement afin de marquer tout le mépris et l’indignation que lui inspiraient un tel comportement, mais sa colère ne dura pas bien longtemps : elle avait trop de choses dans la tête et sur le cœur pour se soucier véritablement des gamineries de cet anti-gentleman.  

Elle ressortit les lettres de son sac et regarda chaque enveloppe, caressant l’écriture de sa mère lorsqu’elle la reconnaissait. Elle en ouvrit une au hasard, écrite par son père. Malgré toute la haine qu’elle conservait à son égard, elle ne put s’empêcher d’en apprécier la chaleur, les mots tous simples qui sont communs à tous les amoureux, de quelque nationalité et de quelque époque ils soient. Elle lut les trois suivantes ; toutes parlaient de tendresse, de désir, et d’un enfant à venir.  

 

Elle eut la surprise de découvrir que l’une d’elles avait été écrite quelques semaines seulement avant sa conception et ressentit une joie incontrôlable qui, ajoutée à l’état de nerfs dans lequel elle se trouvait déjà, la mit au bord des larmes.  

 

Un mouchoir entra tout à coup dans son champ visuel. Elle se tourna vers Ryô et le remercia d’un petit signe de tête. Il paraissait étonné de son sourire radieux.  

 

- « Je suis en train de lire une lettre de mon père, datée du début de leur mariage. Une lettre qui respire la douceur. C’est étrange : moi qui me suis souvent demandé quelle était la relation entre mes parents, si ma mère avait toujours vécu sa relation avec mon père comme une souffrance, j’ai aujourd’hui sous les yeux la preuve que j’ai été désirée. Qu’ils s’aimaient à l’époque. C’est étrange… Vous allez me trouver un peu puérile, mais c’est comme si je gagnais une sorte de légitimité à être sur Terre. »  

 

Elle s’interrompit là, ne s’attendant pas à ce qu’il comprenne son discours : elle n’était pas très sûre elle-même d’avoir été claire. A vrai dire, elle n’était plus sûre de rien : tout son bel univers s’écroulait par plaques, comme une peinture écaillée qui laisse apparaître un nouveau dessin.  

 

D’aussi loin qu’elle pouvait s’en souvenir, on lui avait présenté son père comme un homme égoïste et faible. Jamais sa mère n’avait semblé pleurer sa mort.  

Et puis soudain, après plus de vingt-cinq années de mensonge, elle avait découvert qu’il était vivant, de même que sa petite sœur… Quelques années plus tard, elle découvrait qu’ils n’étaient pas divorcés. A présent, que son père n’était peut-être pas le fieffé salaud qu’on lui avait décrit.  

 

Elle continua sa lecture, et tomba soudain sur deux enveloppes encore fermées, adressées à Junishi Hisaishi, à deux adresses différentes. Elles émanaient de sa mère, et lui étaient revenues avec la mention « N’habite pas à l’adresse indiquée ». Entre les deux, un mot manuscrit avait été glissé.  

 

« Madame,  

Je souhaite ne plus jamais recevoir de courrier de votre part. Inutile de le chercher ici : nous ne l’avons plus vu depuis des années et nous lui refuserions notre porte, même s’il venait en demandant pardon, et même si le fait que vous cherchiez à le joindre chez nous laisse penser qu’il a enfin compris son erreur.  

Ce n’est plus notre fils, vous n’êtes plus rien pour nous.  

Oubliez nous comme nous vous avons oubliés ».  

 

La signature était illisible et l’écriture, vieillotte et un peu brusque, ne lui disait rien. Toutefois des termes du courrier elle déduisit qu’elle venait de lever un nouveau voile sur un nouveau conflit familial, avec son lot de questions.  

Résignée, elle ouvrit la première enveloppe, dont le cachet indiquait « Tokyo – 4 avril 1966 ».  

 

« Mon Amour… J’espère que tu accepteras que je t’appelle encore ainsi, comme avant.  

Je suis bien consciente que tu dois m’en vouloir, que tu dois te dire que je suis la pire des femmes et des mères, mais je t’en prie, lis cette lettre jusqu’au bout.  

Cela fait plus de trois jours que je suis sans nouvelles de toi et de Kaori. J’ai téléphoné partout, j’ai été à tous les endroits où tu pouvais te trouver, en vain. Je suppose que tu n’es entré en contact avec personne à ton travail, et de toute manière je ne peux pas appeler, de peur qu’il me retrouve. Il ne me reste que cette adresse. Tu y penseras aussi, forcément.  

Tu dois te cacher après ce que tu as fait… Après ce que nous avons fait. Rien que d’y penser mes mains tremblent… Je veux que tu saches que je comprends les raisons qui t’ont amené à réagir ainsi. Je veux aussi que tu saches que j’ai moi aussi fait des choses horribles pour la même raison : nous faire sortir de ce cauchemar. Je n’ai agi que pour notre famille. Il m’a fait chanter, tout comme toi. J’ai été faible, tout comme toi.  

Je dois tout te dire : il m’a fait cette proposition voilà plusieurs semaines, mais jusqu’ici j’avais toujours refusé… C’est pour ça que j’ai voulu partir. J’ai cru qu’on pourrait enfin tout oublier. Et puis il a pris Kaori. Tu es parti comme un fou, sans me dire ce que tu allais faire… Deux jours sans nouvelles de toi… Je ne pouvais pas rester sans rien faire, aucune mère ne le pourrait.  

Ce que tu as vu, ce n’était pas moi. J’ai échangé mon corps contre la liberté de ma fille, voilà tout. Je t’aime et t’ai toujours aimé, n’en doute jamais.  

Junishi, nous pouvons tout recommencer, ailleurs. Nous n’en parlerons jamais. Reviens vite, vous nous manquez terriblement tous les deux. Sayuri ne cesse de me demander où tu es.  

Si tu crains de revenir ici directement, je te fixe rendez-vous le 15, à l’heure et à l’endroit de notre première rencontre.  

Reviens, ma vie.  

Ta femme qui t’aime. »  

 

- « Sayuri, est-ce que ça va ? »  

- « Non, pas du tout… Arrêtez-vous. Tout de suite ! »  

 

Ryô, déjà alerté depuis un moment par la respiration saccadée de la jeune femme, manœuvra en urgence pour s’extraire de la circulation et s’arrêta sur le côté de la route. Sayuri bondit hors de la voiture avant qu’elle ne soit immobile et courut vers la barrière. Ryô vit son corps se plier sous les spasmes de vomissements. Inquiet, il attrapa la feuille de papier qu’elle était en train de lire un instant auparavant. Au fil de sa lecture, plusieurs éléments se mirent naturellement en place. Les choses commençaient à se compliquer un peu trop à son goût et tenaient plus d’une telenovela brésilienne de mauvaise facture que de la vie normale d’une famille japonaise modeste.  

 

Au bout de quelques minutes Sayuri revint et reprit sa place sans regarder Ryô. Elle attrapa un mouchoir dans son sac et tenta de faire bonne figure. Il avait toujours la lettre dans la main, mais elle n’en fut pas fâchée : ça lui évitait pas mal d’explications.  

Elle prit la seconde enveloppe, décidée à en finir une bonne foi. Si elle devait apprendre encore de nouveaux secrets de famille, autant le faire tout de suite : elle en avait assez de recevoir des coups sans les voir venir.  

 

Le cachet portait la date du 17 juin 1966.  

« Junichi,  

Mes lettres me reviennent, il ne me reste que cet espoir : t’écrire chez tes parents.  

Après des semaines à t’attendre et à me faire un sang d’encre pour tous les deux, j’ai été voir Gunda. Il m’a dit ce que tu avais fait, espèce de salaud.  

Je me moque de l’argent, tout ce que je veux c’est ma fille. Tu es sans doute parti refaire ta vie avec tes millions, en nous oubliant, Sayuri et moi.  

Je veux que tu me rendes Kaori. Je n’irai pas à la police pour te dénoncer, je ne veux pas que tes filles voient leur père en prison, mais si tu ne reviens pas je n’hésiterai pas à faire ce qu’il faut pour te retrouver.  

Tu sais où me trouver. Alors fais vite.  

Yoko »  

 

Elle tendit le courrier à Ryô et, les paupières closes, se renfonça dans son siège. Ainsi donc, sa mère n’était pas une sainte, son père était parti avec des millions et était mort avant d’en profiter, abandonnant Kaori au passage. Sayuri imaginait parfaitement la scène : il avait dû trouver que finalement, un enfant était une trop lourde charge et qu’il valait mieux profiter de la richesse avec de jeunes et jolies femmes qu’avec un enfant de un an. Comment avait-il procédé ? L’avait-il laissée dans un orphelinat ? Ou avait-il poussé jusqu’au bout la logique de l’horreur en l’abandonnant devant une porte ? Tout ce qu’elle savait, c’est qu’un inspecteur l’avait adopté en tant qu’orpheline… Elle n’avait pas pu en savoir plus… Il l’avait peut-être laissée au commissariat ? « Quelle merveilleuse et douce famille de psychopathes ! »  

 

- « Ne dis pas ça. »  

- « Pardon, je pensais à haute voix. »  

- « Tu ne sais pas réellement les raisons qui ont motivé ces deux êtres. Les apparences sont parfois trompeuses. Attends avant de les juger. »  

- « J’ai plus que personne le droit de juger mes propres parents, non ? Et n’espérez pas que je pardonne à mon père d’avoir volé des pauvres gens pendant des mois avant de filer avec son butin, et à ma mère d’avoir, quels sont ses mots déjà ? « Echangé son corps » contre la liberté de sa fille ? Beau succès ! Ils ont voulu la fortune et ont échoué, voilà tout. Ma mère a vécu dans la misère, et mon père… Il a bien fait de mourir ! Il nous a abandonnées. »  

- « Ce n’est pas si simple, il n’a sans doute pas pu faire autrement. »  

- « Quoi ? »  

 

Ryô prêtait toute son attention à sa conduite, et ne répondit pas immédiatement, encore étonné d’avoir dit ça. La phrase était sortie toute seule, afin d’apaiser la jeune femme et ne pas la laisser s’enferrer dans la rancœur, mais il le regrettait déjà : il préférait ne pas aller plus loin dans l’immédiat.  

 

Il se mura dans un silence obstiné et laissa glisser les questions de Sayuri pendant que ses pensées s’orientaient vers Kaori. Que faisait-elle pendant ce temps ? Avait-elle des doutes sur ce qui se jouait ? Que savait-elle précisément ? Il la connaissait mieux que quiconque, et pourtant elle gardait un jardin secret, bien caché, auquel il avait eu accès dans des instants privilégiés. Elle donnait l’impression d’être un livre ouvert, incapable de cacher ses pensées et ses sentiments, mais en réalité elle avait, comme tout être humain, sa petite part d’ombre, que Ryô respectait infiniment.  

Hélas, au fil des recherches, l’échéance des révélations se faisait proche. Un jour viendrait où une bombe viendrait faire voler en éclat son histoire. Devait-il être le messager, ou bien devait-il rester en retrait, ainsi qu’il l’avait fait jusqu’ici ? Devait-il se contenter de cette forme de lâcheté qui l’avait empêché de tenir tout à fait sa promesse à Makimura, qui l’avait conduit à demander à Sayuri de se taire sur qui elle était ?  

 

Décidemment, la vie était devenue très compliquée depuis qu’il se souciait de quelque d’autre que lui ! Ryô soupira et se rendit compte que Sayuri parlait toujours.  

- « … et quoi que vous puissiez dire ou faire, vous ne me ferez pas changer d’avis : je veux y aller. »  

- « Où ça ? »  

- « Ces adresses. Là où ma mère a écrit. Je veux savoir à quoi elles correspondent. Je veux retrouver la trace de mon passé. Maintenant. »  

- « Non. »  

- « Je veux y aller ! »  

- « Oui, mais moi j’ai faim. Alors on va d’abord manger. »  

- « Votre ventre passe avait cette affaire ? »  

- « Mon ventre passe avant tout. Sauf si une jolie fille est dans le coin. »  

- « Et je ne suis pas une jolie fille ? » s’entendit répondre Sayuri, prête à toutes les extrémités pour arriver à ses fins.  

- « Tu es une très jolie fille. Mais tu fais partie de la famille, et j’ai beau être un pervers, je ne chasse pas n’importe où ! »  

- « Mais… »  

- « Sayuri… Ce n’est pas seulement ton passé, c’est aussi celui de Kaori. »  

- « Mais je pensais que vous ne vouliez pas qu’elle en sache plus ? Qu’elle continue à croire qu’elle est la sœur de votre ex-partenaire ? »  

- « Je veux qu’elle fasse son choix… C’est vrai que je n’ai pas du tout envie de lâcher tout ça, au risque de casser quelque chose en elle. D’un autre côté, elle a le droit de tout savoir sur ses origines… Mais cette histoire est si compliquée… Rah ! De toute façon, la question ne porte pas sur ce que je veux, mais sur ce qui est bien pour elle, et je sens que ce n’est pas correct de la laisser de côté ainsi. Ecoute, attendons un peu avant de nous précipiter, d’accord ? En plus un type nous suit depuis le départ, et j’aimerais savoir qui et pourquoi avant de m’aventurer en terrain inconnu. »  

 

Sayuri se plia à ces arguments de mauvaise grâce : elle avait soif de savoir, et quoi que Ryô en dise, cela la regardait plus que sa sœur. Kaori n’avait pas vécu les jours de détresse, elle ne s’était pas posé mille questions, elle n’avait pas passé deux ans à chercher sa sœur et son père. Elle avait été préservée de tout ça et l’était encore. Pauvre petite Kaori, aimée et protégée. Mais qui la protégeait, elle ?  

 

Elle eut un mouvement d’humeur et jeta un peu trop fort son sac par terre. Elle perçut la surprise de Ryô, et se rendit compte qu’elle était loin d’avoir un comportement posé, mais ne s’en soucia guère. Elle en avait assez de faire ce que les autres attendaient d’elle.  

 

****************
 

 

- « Chuuut ! Pas un bruit ! Tu te souviens de ton premier contact avec ta douce sœur ? Eh bien là, telle que je la « sens », mieux vaut raser les murs en attendant le… »  

BAAAAAAAANG  

- « H’è bien ch‘e que ‘e penchait. »  

- « Je peux savoir où vous étiez ces cinq dernières heures ? Pendant que le déjeuner refroidissait ? Pendant que je me faisais un sang d’encre ? Je suppose que tout ça c’est de ta faute, Ryô ? Il ne t’a pas touchée au moins, Sayuri ? Sayuri ? »  

 

La jeune femme était passée devant elle sans la regarder et était montée directement dans sa chambre, sans faire attention. Kaori la regarda s’éloigner, perplexe, puis se retourna vers Ryô, une massue « Courroux Divin » dardée au-dessus de son crâne, en position d’attaque.  

 

- « Que lui as-tu fait pour qu’elle soit dans un état pareil ? »  

- « Mais rien, je te promets ! »  

- « Menteur ! »  

- « Mais non je t’assure, je te le jure, une main sur le cœur, à genoux, sur ce que j’ai de plus précieux, promis craché ! »  

 

Kaori le scruta, renifla, puis s’élança à la poursuite de Sayuri. Ryô, soulagé, se redressait en se félicitant de s’en être tiré à si bon compte, lorsqu’il fut cloué sur place par une massue traîtresse ravie de pouvoir mettre à profit les bonnes vieilles lois de la cinétique et de l’attraction terrestre pour se rappeler à son bon souvenir.  

Il entendit une voie railleuse, à l’étage : « Si tu ne sais pas pourquoi tu le frappes, lui le saura sûrement ».  

 

« Je vais me recycler. Moine bouddhiste à Lhassa, dans le calme et la sérénité, ça doit être plutôt sympa, comme job ! » parvint-il à grogner entre deux craquements de vertèbres.  

 

 


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