Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 40 chapters

Published: 08-08-20

Last update: 16-09-20

 

Comments: 67 reviews

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GeneralAction

 

Summary: Une nouvelle menace, une nouvelle mission, une nouvelle ère pour City Hunter?

 

Disclaimer: Les personnages de "Bring on the night" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Bring on the night

 

Chapter 30 :: chapitre 30

Published: 06-09-20 - Last update: 06-09-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^ Bon dimanche

 


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Chapitre 30  

 

Ryo regarda l’homme se retourner et s’apprêtait à lui bondir dessus pour l’assommer quand la lumière s’éteignit. C’était le signal et il bondit hors de sa cachette sans même frôler le gardien. Celui-ci ne se rendit même pas compte du mouvement d’air chaud qu’il assimila à l’arrêt de la climatisation. Le nettoyeur ne demanda pas son reste et dévala le couloir en courant jusqu’à la sortie de secours. Il décomptait les secondes en même temps qu’il courait. Il n’avait que trente secondes avant que le générateur de secours prenne le relais et remette l’électricité et donc les caméras et détecteurs en route. Il ne prit même pas la peine de descendre les marches. Il se contenta de sauter par dessus la rambarde en métal et atterrit plus bas en deux secondes. Il lui en restait quinze pour arriver au mur d’enceinte et l’escalader.  

 

Il allait s’élancer quand il entendit deux hommes arriver en courant. Il eut à peine le temps de se cacher sous l’escalier, profitant de la nuit noire pour le masquer. Cinq secondes, c’était tout ce qu’il lui restait. Il observa les deux gardiens à vingt mètres de lui et fonça. Il n’avait pas le choix. Le mur était haut et c’était à ce point-là qu’il devait remonter. Il couvrit la distance, s’élança pour monter sur le compteur de gaz avant de bondir vers le haut du mur et de passer au dessus comme s’il s’agissait d’une simple haie. Restait à espérer que personne ne se trouverait sous ses pieds au moment où il atterrirait. Les lumières extérieures du bâtiment s’allumèrent au moment même où ses pieds touchèrent le sol. Il l’avait échappé belle. Il reprit la route, pressant le pas. Mieux valait ne pas s’attarder dans les parages et surtout, il était très curieux de savoir ce que Kaori avait trouvé comme moyen de diversion.  

 

Arrivé au coin de la ruelle, il traversa comme si de rien n’était, ignorant l’attroupement devant le Ministère. Il ne put cependant ignorer le jet d’eau puissant qui se propulsait dans les airs et qui l’arrosait aussi sûrement qu’une averse lors d’un typhon. Il se dit que peut-être sa partenaire n’était pas étrangère à ce fait et il accéléra le pas. Il ne fut pas surpris de ne pas la trouver dans la ruelle où ils s’étaient séparés un peu plus tôt et poursuivit son chemin jusqu’à l’endroit où la mini était garée, la trouvant derrière le volant, l’attendant sereinement.  

 

- Je t’attendais un peu plus vite., lui fit-elle remarquer, un sourire en coin.  

- J’aurais eu dix secondes d’avance si deux gardiens n’avaient pas surgi au mauvais moment., rétorqua-t-il.  

 

Il vit la lueur d’inquiétude dans son regard et lui sourit rassurant.  

 

- Ils ne m’ont pas vu. J’ai eu le temps de les entendre arriver et de me cacher., lui apprit-il.  

- Tant mieux., souffla-t-elle, allumant le moteur.  

- Alors c’était quoi ta diversion ? Ca avait à voir avec le geyser dans la rue ?, l’interrogea-t-il.  

- Il paraît que l’eau et l’électricité ne font pas bon ménage…, commença-t-elle, malicieuse en engageant la voiture dans la circulation.  

- Je me demande quel est l’idiot qui a installé une borne-incendie si près d’un tableau électrique… ou vice-versa d’ailleurs., pipa-t-elle.  

- Il y avait quand même quinze mètres entre les deux. Normalement, l’eau n’aurait pas dû atteindre le tableau., expliqua-t-il.  

- Ils n’avaient peut-être pas pris en compte le risque massue alors…, plaisanta-t-elle.  

 

Elle pouvait maintenant qu’elle le savait en sécurité parce qu’avant, elle n’en avait pas mené large. Elle avait turbiné pendant quelques minutes avant de trouver la solution, se demandant comment la mettre en œuvre sans devoir foncer dans la borne avec la mini, ce qui les aurait privés de solution de repli. La colère était montée avec l’anxiété de savoir Ryo pris au piège si elle ne trouvait pas une solution et la solution était apparue dans ses mains d’elle-même. Elle en aurait sauté de joie si, au même moment, Ryo ne lui avait pas dit qu’il était prêt à sortir. Elle avait baissé la visière de sa casquette, remonté la capuche de son sweat qu’elle avait enfilé pour se protéger de la fraîcheur de la nuit, couru jusqu’à l’autre côté de la rue et explosé la borne à incendie. Surprise, elle n’avait pas tout de suite retiré la massue et, de ce fait, le jet d’eau puissant s’était directement dirigé vers le coffret électrique, faisant voler les portes et inondant les panneaux qui avaient grésillé avant que le noir se fit dans le ministère. Elle avait remballé vite fait son outil punitif et était repartie aussi vite qu’elle était venue, cachée par le brouillard d’eau.  

 

- Ca sera peut-être bien la première fois que je suis content de savoir que tu en as sortie une., s’amusa son partenaire.  

- On peut donc considérer cette journée comme une réussite., affirma la rouquine.  

- Oui. C’est certainement aussi celle qui scelle définitivement le destin de la Mante, lui confirma-t-il.  

- Je pense que le Ministre de l’Intérieur est son plus fidèle allié donc celui qui nous mènera aux autres pourris et à Veermans., lui expliqua-t-il.  

- Je l’espère. J’ai hâte de retrouver nos amis, notre vie d’avant… et de pouvoir commencer notre vie à deux., avoua-t-elle.  

 

Elle sentit ses phalanges caresser sa joue et inclina le visage pour en profiter. Ils avaient à peine effleuré l’idée de ce que leur rapporterait cette surveillance. Les premiers jours furent décevants. Le Ministre ne bougeait pas de son bureau hormis pour rentrer, n’appelait que pour des affaires courantes, ne montrait aucun signe d’inquiétude malgré les coups qu’ils avaient portés à l’organisation. Une semaine plus tard cependant, la donne changea et ce ne fut pas une pêche au gros mais une pêche au lourd, au très très lourd même. Tout arriva du Ministère des Affaires Etrangères.  

 

- Akimasa, on a un souci avec le Vietnam. Ils nous demandent des comptes pour les femmes et enfants qu’on leur a renvoyés. Ils ne comprennent pas pourquoi on ne s’en est pas aperçus avant., expliqua par téléphone le Ministre des Affaires Etrangères.  

- Je croyais que Veermans avait acheté les bonnes personnes., ajouta-t-il, furieux.  

- Ne prononce pas son nom au téléphone, idiot. C’est le cas mais pas si haut., lui répondit son homologue.  

- Je leur dis quoi ?, s’inquiéta-t-il.  

- J’en sais rien, Tetsuya. Improvise, fais marcher ta matière grise ! On en a déjà assez avec l’autre imbécile des finances qui fait dans son froc., lui répondit vertement Akimasa, raccrochant.  

 

Il décrocha de nouveau, composant un autre numéro auquel il dit simplement « on doit se voir », puis raccrocha tout aussi vite. Ryo et Kaori se regardèrent un instant.  

 

- Ca y est. Ca bouge., dit-elle, levant les yeux vers son partenaire.  

- Oui. Allez, on va se mettre en place pour pouvoir le suivre., répondit-il.  

 

Ils prirent leurs affaires puis la route pour suivre le ministre. Celui-ci n’attendit pas leur arrivée pour partir du ministère et ils le rattrapèrent en route, restant à une distance raisonnable pour ne pas se faire repérer. Arrivés au port de plaisance, ils durent se garer et virent le ministre s’engager sur les pontons, le perdant rapidement de vue. Peu après, plusieurs bateaux prirent le large.  

 

- Prends-les tous en photos., ordonna le nettoyeur à sa partenaire.  

 

Il n’attendit pas de savoir si elle le faisait pour sortir de la voiture et se diriger vers la capitainerie. Sans entrer, il flâna autour et observa l’intérieur, cherchant les caméras et autres systèmes de sécurité avant de revenir à la mini.  

 

- Je vais t’abandonner ce soir., déclara-t-il.  

- Tu vas encore aller courir les filles., plaisanta-t-elle.  

- Oh oui, tu n’imagines même pas. Tout en courbes, chaloupées, du genre qui n’ont pas peur de tanguer…, commença-t-il.  

- Du genre qu’on amarre à une bitte…, pipa-t-elle, un joli rouge vermillon venant teinter ses joues.  

- Qu’ai-je fait de toi ?, se lamenta-t-il.  

- Je ne t’ai même pas encore emmenée sur les chemins les plus dévoyés que tu me tiens déjà un langage fleuri., ajouta-t-il.  

- En ce qui concerne notre sujet, ne s’agit-il pas plus de louvoyer que de dévoyer ?, répliqua-t-elle, malicieuse.  

- Et en plus, Madame fait de l’esprit…, s’exaspéra-t-il faussement.  

- Tu fais le corps, je fais l’esprit, c’est pour cela que nous fonctionnons bien, non ?, osa-t-elle.  

 

Il l’observa, un regard chaud l’enveloppant et la faisant se sentir tout shamallow, puis il se pencha vers elle, proche de son oreille, si proche qu’elle sentait son souffle chaud sur elle.  

 

- Bientôt, ce sera encore mieux puisque nous ne ferons plus qu’un de corps et d’esprit., lui assura-t-il.  

 

Elle se sentit frémir de la tête aux pieds et se mordit la lèvre avant de se reprendre. Elle acquiesça, sentant ses joues rosir de plaisir à l’idée que leur vie allait changer pour un avenir plus chaleureux. Ils ne poussèrent pas l’échange plus loin, se rappelant de leurs derniers moments où ils s’étaient laissés aller, et se remirent à observer la scène. Kaori photographia chaque bateau qui rentra au port et chaque personne qui pénétra et sortit de la capitainerie. Cela leur permettrait peut-être de faire un rapprochement entre certaines et surtout d’identifier le bateau sur lequel était monté le Ministre de l’Intérieur.  

 

- A quoi tu penses ?, l’interrogea soudain Kaori.  

 

Elle avait bien noté son air pensif depuis quelques temps et voyait son regard fixer l’horizon comme s’il cherchait quelque chose. Ryo se tourna vers elle et l’observa un court instant, comme revenant à la réalité.  

 

- J’ai peut-être trouvé un moyen de donner du temps au Préfet pour arrêter ses pourris et remonter suffisamment haut., lui répondit-il calmement.  

 

Elle le regarda puis l’horizon et comprit.  

 

- Tu vas pousser le Ministre à sortir de son bureau et venir ici. Comme cela, il ne pourra pas être prévenu et cacher ce qu’il a caché, n’est-ce pas ? Il se retrouvera seul et sans visibilité dans ses rangs. Il sera alors vulnérable., affirma-t-elle.  

- Bien vu, partenaire. Yuka n’avait pas cerné le tableau entier. Ce n’est pas qu’un cœur pour deux…, lâcha-t-il, remontant dans ses souvenirs.  

- Ryo ?, l’interpela-t-elle, le regard interrogateur.  

- Je t’expliquerai plus tard., éluda-t-il avec un léger sourire.  

 

D’autres bateaux rentrèrent au port et, peu après, le Ministre réapparut, reprenant la route vers le centre-ville de Tokyo.  

 

- Il est dix-huit heures. A vingt heures, il reçoit chez lui., annonça Kaori, feuilletant son calepin.  

- Donc ce n’est pas nécessaire de le suivre. Il ne se passera rien ce soir de son côté. Je vais te ramener à l’entrepôt et je reviendrai vers minuit., lui dit-il.  

 

Ils reprirent la route de leur côté cinq minutes plus tard, histoire de ne pas attirer les soupçons.  

 

- Les Affaires Etrangères, c’est pour servir de relais auprès des autres pays, n’est-ce pas ?, lâcha soudain Kaori.  

- Oui. Ca leur ouvre des portes grâce aux relations que se font les ministres et leurs équipes. Certaines négociations mettent les autorités en lien avec des groupes armés plus ou moins reconnus. Ainsi Veermans avait un commercial pour vendre ses armes., expliqua Ryo.  

- Contre de l’argent, c’est cela ? Des pourris, ils n’ont jamais assez de fric ou de pouvoir ! Ils s’en foutent de briser la vie de petites gens, tout ce qui compte c’est eux !, se fâcha-t-elle.  

- Ces hommes devraient être au service des plus faibles et ça me dégoûte que certains ne le soient pas et en profitent juste pour s’en mettre plein les poches !, ajouta-t-elle, tapant sur le tableau de bord de rage.  

- Eh, calme-toi… C’est pour cela qu’on est là, non ?, lui opposa-t-il.  

- Dans quel sens ? Pour aider les plus faibles ou à se faire courser comme des truands ?, l’interrogea-t-elle, amère.  

 

Il grimaça, n’ayant pas eu cette idée-là. Il posa une main sur sa cuisse, cherchant à l’apaiser.  

 

- Les deux, c’est vrai. Mais la deuxième n’est que temporaire. N’oublie pas qui on est, Kaori. On est les City Hunter. On se tourne vers nous en dernier recours., lui rappela-t-il.  

 

Elle baissa les yeux sur sa main et l’observa avant de poser la sienne dessus et de la presser légèrement.  

 

- C’est vrai. Et cette fois-ci, nous devons compter sur nous-même pour nous protéger en dernier recours., admit-elle.  

- Et tu te souviens de ce que je dis toujours ?, lui demanda-t-il.  

- Que tu ne travailles pas pour les hommes et les enfants ?, répondit-elle, retenant un sourire amusé.  

- Euh… oui, c’est vrai. Mais autre chose…, répliqua-t-il.  

- A moi les miss mokkori ?, répliqua-t-elle en toute feinte innocence.  

- Ah non, l’autre chose., se vexa-t-il, entrant dans son jeu.  

- Que City Hunter n’échoue jamais., acheva-t-elle, cessant de jouer.  

 

Il prit sa main et l’amena à ses lèvres, le regard plongé dans le sien. Sans le savoir, elle apaisait ses propres doutes en même temps qu’il apaisait les siens. Les enfouissant au plus profond de lui-même, il était loin d’être serein dans cette affaire. Ils marchaient sur des œufs à chaque pas et ce n’était pas vraiment dans son style. Il aimait jouer à découvert, faire face à ses ennemis et les confronter mais il ne pouvait pas. Il devait se montrer plus malin qu’eux, changer de tactique pour les déstabiliser puisqu’ils semblaient bien le connaître. Donc la laisser exprimer ses doutes, ses colères et les apaiser, c’était comme s’apaiser également lui-même, remettre de la relativité dans tout ce chaos intense. C’était salutaire pour chacun d’entre eux.  

 

- Voilà qui est mieux…, la taquina-t-il, lâchant sa main pour sortir de la voiture.  

- Maintenant allons réfléchir à quel prétexte nous allons avoir recours pour sortir le ministre de son bureau le moment voulu…  

 

Elle acquiesça et le suivit dans le bureau. Ils passèrent une bonne partie de la soirée à émettre des hypothèses et déterminer laquelle serait la meilleure. Ils finirent par convaincre d’un plan d’action et Ryo s’en alla vers vingt-trois heures. Il fit un détour par la résidence du Préfet qui fut un peu surpris de le voir apparaître dans son salon.  

 

- Nous avons quelque chose à vous proposer pour pouvoir vous défaire sans problème de tous vos soucis., l’informa Ryo.  

- J’appelle Saeko et on en parle., lui répondit-il.  

 

En moins de deux minutes, ils furent enfermés à trois dans son bureau, un brouilleur de signaux branché et discutèrent pendant plus d’une heure du projet qu’ils avaient élaborés.  

 

- Dans quatre jours., convinrent-ils, se quittant.  

 

De là, Ryo repartit vers le port de plaisance et se gara à bonne distance. Il acheva la route à couvert et pénétra par effraction dans le local. Il avisa de suite le livre indiquant les bateaux amarrés et en photographia toutes les pages utiles. Il sourit à certains noms qui lui rappelaient des soirées galantes mais n’en éprouva aucune nostalgie. C’était un temps révolu que celui des soirées libertines, des rencontres d’un soir… Il n’avait plus envie de tout cela et, si sa décision remontait à un peu avant le début de cette affaire, cet isolement forcé n’avait fait que la confirmer. Il n’avait besoin que d’une femme dans sa vie.  

 

Lorsqu’il revint à l’entrepôt vers deux heures du matin, il trouva Kaori proche de la fenêtre, observant les étoiles. Elle mit quelques secondes avant de tourner la tête vers lui et constater sa présence et il la vit pousser un soupir de soulagement.  

 

- Tu devrais dormir., lui dit-il, approchant d’elle.  

- Je n’y arrivais pas., répondit-elle, hésitant avant de faire le pas qui fermait la distance entre eux et de l’enlacer.  

- Tu t’inquiétais pour moi ?, l’interrogea-t-il, glissant une main dans ses cheveux.  

- Non., avoua-t-elle.  

- Je me demandais qui me réchaufferait dans ce lit si tu ne revenais pas., plaisanta-t-elle.  

 

Elle ne voulait pas lui parler de cette sombre angoisse qui était revenue l’étreindre quand elle s’était couchée après son départ. Elle avait bien tenté de se raisonner et de la chasser mais n’y était pas arrivée alors elle s’était levée. Elle était retournée travailler et examiner les données, noter des positions, faire des recherches sur des noms évoqués puis avait de nouveau essayé de se coucher sans succès. Elle avait alors commencé à faire les cent pas dans la pièce avant de s’arrêter non loin de la fenêtre et d’observer le ciel dégagé, adressant une prière muette à son frère. Comme elle aurait voulu pouvoir se rendre sur sa tombe et lui parler. Elle y aurait peut-être trouvé ce qu’elle cherchait. Elle aurait peut-être pu soulager son cœur de ce poids qui se faisait tous les jours un peu plus lourd.  

 

- Tu crois vraiment que je vais laisser un autre prendre ma place maintenant ? Dans tes rêves…, la taquina-t-il.  

- Allez, viens. Je vais te montrer pourquoi ça ne peut qu’être moi et pas un autre., lui affirma-t-il.  

 

Il la prit par la main et l’emmena à leur lit, ce tas de cartons aplatis et empilés les uns sur les autres et recouvert de couvertures. C’était mieux que ce qu’ils avaient eu dans l’immeuble même si ça ne valait pas les lits qui les attendaient à Shinjuku. Il s’allongea en premier et l’invita à le rejoindre. Elle se fourra sous les draps et se laissa attirer contre lui, glissant une main sur son ventre, posant la tête sur son épaule.  

 

- Tu vois, nos corps sont faits l’un pour l’autre comme un vrai puzzle. Dors maintenant., lui dit-il tendrement, déposant un baiser dans ses cheveux.  

- Bonne nuit, Ryo., murmura-t-elle, la gorge serrée par sa tendresse et sa prévenance.  

- Bonne nuit, Kaori., répondit-il, posant une main sur son épaule comme pour la rapprocher encore un peu plus.  

 

Elle finit par s’endormir au bout de quelques minutes, apaisée par la respiration lente et régulière de son partenaire qui s’était semblait-il endormi mais qui rouvrit les yeux peu après. Il l’observa un moment avant de fixer le plafond. Ils risquaient de jouer une partition difficile quelques jours plus tard, difficile voire dangereuse et il espérait que tout se passerait bien.  

 

Cet espoir lui revint en mémoire quatre jours plus tard alors qu’ils étaient poursuivis par toute une bande armée à travers les ruelles de la zone industrielle désaffectée où avait été situé le bordel. Tout avait commencé deux heures plus tôt par deux coups de fil.  

 

- C’est l’heure., avaient été les quatre mots lâchés par Ryo avant de raccrocher tout comme son interlocuteur au commissariat de police.  

- Nous détenons votre femme., avaient été ceux prononcés au Ministre de l’Intérieur avant de lui donner les instructions pour venir les rejoindre à leur petite sauterie comme il l’avait qualifiée.  

 

Le Ministre était arrivé une demi-heure plus tard à l’endroit prévu, seul comme demandé, mais Ryo ne s’était pas fait avoir et avait bien senti les auras meurtrières tout autour d’eux comme sa partenaire, s’était-il rendu compte. Elle avait hoché imperceptiblement la tête vers lui, lui signifiant qu’elle était prête.  

 

- Monsieur le Ministre, merci d’être si promptement venu malgré votre emploi du temps de ministre., avait-il plaisanté.  

- Tu crois que c’est le moment de faire de l’humour ?, l’avait-elle tancé sévèrement.  

- T’es pas drôle., avait-il répliqué, boudeur.  

- Que voulez-vous ? Où est ma femme ?, avait demandé le haut fonctionnaire.  

- Juste là, dans la voiture. Nous ne voulons pas grand-chose, Monsieur le Ministre. Juste l’endroit où trouver Johannes Veermans., l’avait interrogé Ryo.  

- Connais pas., avait répliqué sèchement le ministre.  

- Mauvaise réponse. On commence par quoi : une oreille ou un doigt ?, avait demandé le nettoyeur à sa partenaire, provoquant les hurlements de la femme.  

- La langue peut-être., avait-il pensé à haute voix.  

 

La tension qui avait envahi l’air à cet instant prévint Ryo de l’imminence d’un tir et il sortit son arme, visant dans la direction de l’aura. Ils entendirent un cri de douleur après l’impact de la balle mais ne s’appesantirent pas, sentant diverses auras monter. Il tira dans la direction de nouveau, touchant plusieurs hommes et laissant à sa partenaire le temps de prendre le large. Ils devaient gagner du temps pour le Préfet. Si le Ministre revenait trop tôt, toute l’opération tombait à l’eau. Ils décampèrent donc, non sans tirer dans les roues des deux voitures présentes, et partirent se réfugier dans les ruelles adjacentes.  

 

- Heureusement que c’était une voiture de location…, pipa Ryo.  

- Ben ça, hors de question d’abîmer la mini, j’en aurai entendu parler pendant des lustres…, ronchonna Kaori.  

- J’y tiens à ma mini., se défendit-il.  

- T’inquiète, moi aussi., lui retourna-t-elle en soupirant.  

- Quand je pense au nombre de fois où il l’a faite exploser…, maugréa-t-elle.  

 

Entendant des pas arriver, ils repartirent en courant. Ils les baladèrent ainsi pendant une dizaine de minutes à travers les ruelles sans arrêt. Quand ils passèrent en vue de la berline du Ministre et que Ryo vit qu’il avait changé un des pneus, il tira dedans, le crevant à son tour.  

 

- Voilà encore dix minutes de perdues…, lâcha-t-il, satisfait.  

 

Il entendit soudain un son mat et se retourna. Kaori était à terre. Il revint vers elle en courant et l’aida à se relever.  

 

- Ca va ?, lui demanda-t-il, soucieux.  

- J’ai glissé. Je me suis fait mal au genou. Je ne peux pas continuer à courir. Pars sans moi., lui dit-elle, relevant le menton bravement.  

- Bien sûr et puis quoi encore ? Tu veux pas que je fasse vœu de chasteté non plus ?, répliqua-t-il.  

- Allez, bouge tes fesses. T’es capable de marcher vite sur cent mètres encore ou je dois te porter ?, lui demanda-t-il sur un ton vexant.  

- J’suis pas handicapée non plus., rétorqua-t-elle, furieuse.  

 

Il avait eu ce qu’il voulait. Il passa un bras autour de sa taille pour la soutenir car elle boitait sérieusement et ils avancèrent tant bien que mal.  

 

- Là-bas., entendirent-ils alors qu’ils tournaient au coin d’une ruelle.  

 

Les malfrats arrivèrent en courant à leur suite et débouchèrent dans la ruelle sans voir personne.  

 

- Chef, regardez, ils sont partis par les égouts. On y va ?, demanda l’un d’eux en montrant une plaque mal refermée.  

- Ah ah, c’est un truc vieux comme le monde. C’est un leurre. En fait, ils sont cachés dans les poubelles ou ils ont continué leur chemin. Fouillez tout., leur ordonna-t-il, faisant glisser la plaque dans son emplacement.  

- J’aurais jamais cru que ça marcherait., souffla Ryo.  

- C’était tordu quand même., affirma Kaori, grimaçant sous la douleur de son genou.  

- Pas autant que ton genou apparemment., répliqua le nettoyeur.  

 

Sans prévenir, il la prit dans ses bras, la soulageant un temps et marchant aussi plus vite ainsi. Une heure plus tard, ils sortirent des labyrinthes malodorants et retrouvèrent le quartier résidentiel où vivait le Ministre.  

 

- J’espère que l’opération de nettoyage aura bien fonctionné., fit Kaori en prenant place dans la voiture.  

- On entendra cela aux informations ce soir peut-être., répondit Ryo.  

 

Il les ramena à l’entrepôt où il força sa partenaire à s’allonger avec une poche de glace sur le genou.  

 

- Ce n’est qu’un méchant coup., lui apprit-il quelques heures plus tard à leur plus grand soulagement.  

- Tant mieux., soupira Kaori.  

- Au fait, j’ai un cadeau pour toi., lui annonça-t-il.  

 

Il lui tendit la main et elle se laissa guider jusqu’au toit de l’entrepôt. Il faisait nuit noire et l’air était frais. Ryo se fit un plaisir de l’entourer de ses bras, un petit boîtier dans la main.  

 

- Ouvre les yeux en grand. Tu ne peux pas rater cela., lui murmura-t-il.  

 

Il appuya sur un premier bouton puis enchaîna avec deux autres à quelques secondes d’intervalle. Peu après, elle vit des traits blancs se dessiner dans le ciel avant d’exploser et continuer leur route. Elle n’en crut pas ses yeux et se tourna vers lui quand ce fut fini.  

 

- Alors c’était ça ?, lâcha-t-elle stupéfaite.  

- Ca ne manque pas un peu de discrétion ?, plaisanta-t-elle, un sourcil levé.  

- Le temps de la discrétion est presque fini., lui annonça-t-il.  

- Tout de même Ryo. Un feu d’artifice XYZ pour appeler nos amis à la rescousse., s’amusa-t-elle incrédule, secouant la tête avec le regard pétillant.  

- Je trouvais que ça manquait de peps depuis quelques temps dans cette ville., répliqua-t-il, passant un bras autour de ses épaules et la ramenant à l’intérieur. 

 


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