Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 40 chapters

Published: 08-08-20

Last update: 16-09-20

 

Comments: 67 reviews

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GeneralAction

 

Summary: Une nouvelle menace, une nouvelle mission, une nouvelle ère pour City Hunter?

 

Disclaimer: Les personnages de "Bring on the night" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Bring on the night

 

Chapter 16 :: Chapitre 16

Published: 23-08-20 - Last update: 23-08-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Après ce petit moment de calme, reprenons le cours de l'histoire avec le passage à l'action de nos héros. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40


 

Chapitre 16  

 

Il faisait nuit noire dehors et les températures étaient frigorifiques. Cachés derrière un énorme compteur électrique à deux mètres du grillage qui délimitait la zone du port, Ryo et Kaori regardèrent passer les gardiens qui faisaient leur ronde. Silencieux, recroquevillés sur eux-mêmes, ils étaient concentrés tous les deux, attendant le bon moment pour s’élancer. Il partit en premier et s’arrêta devant le grillage faisant la courte échelle pour sa partenaire qui attrapa le haut du grillage et s’éleva dans les airs avant de se mettre à cheval et de couper les barbelés qui terminaient la clôture en hauteur.  

 

- C’est bon., souffla-t-elle, se glissant de l’autre côté.  

 

Elle atterrit au sol, restant accroupie, en attendant que Ryo arrive à ses côtés.  

 

- Tu n’as pas peur qu’ils remarquent les barbelés coupés ?, lui demanda-t-elle.  

- Non. Avec l’arbre, ils sont cachés., lui répondit-il.  

 

Ils se relevèrent et se dirigèrent vers les bâtiments non loin. Le nettoyeur crocheta la serrure et, pendant que Kaori montait la garde, déconnecta le système d’alarme. D’habitude, ce n’était pas le genre de choses qui le préoccupait mais, là, la discrétion était de mise.  

 

- C’est bon., murmura-t-il.  

 

Il la laissa passer et, après un dernier coup d’oeil sur les environs, referma la porte. Il lui indiqua un bureau et en prit un autre. Ils commencèrent à fouiller minutieusement tous les dossiers et tiroirs. Ils n’avaient même pas besoin de lampe-torche car le clair de lune illuminait suffisamment les bureaux. Ils photographièrent des dizaines de documents, notèrent diverses informations, examinèrent les lieux en quête de micros ou mini caméras espions, n’en trouvant aucun… Ils examinèrent chaque bureau, un à un, ce qui leur prit pas moins de quatre heures.  

 

- Ici., chuchota Ryo, indiquant un ordinateur.  

- Pourquoi ?, lui demanda Kaori.  

- Ce n’est qu’un préjugé mais la personne qui occupe ce bureau est déjà âgée., lui dit-il en montrant les photos de bébé sur le bureau et l’écharpe sur le siège.  

- Si elle a un ralentissement ou un problème avec son ordinateur, elle ne pensera pas à un mouchard.  

 

Ryo ouvrit l’unité centrale et glissa la puce qui leur enverrait tout le flux informatique des serveurs du port. Ils auraient ainsi accès aux départs et arrivées de bateaux, aux feuilles de transport et donc à la nature des marchandises, leur provenance et destination et avec un peu de chance à leur destination finale sur le territoire japonais ou à l’extérieur pour celles qui ne faisaient que transiter.  

 

- On a fini. On se tire., lui dit-il, tout en refermant le capot de l’unité centrale.  

 

Ils se préparaient à sortir du bureau quand ils entendirent une porte claquer. Ryo consulta sa montre. Le gardien avait un quart d’heure d’avance. Il attrapa la main de sa partenaire et l’entraîna vers le placard en face du bureau. Pénétrant dedans, il la fit se glisser derrière des cartons de ramettes de papier entassés, dévissa la lampe et se plaqua contre Kaori. Il retint un juron en sentant ses formes pressées contre lui, son souffle sur le haut de son torse, sa chaleur qui s’incrustait dans chaque fibre de ses vêtements pour atteindre sa peau qui se hérissait sous la sensation. Il se concentra sur le bruit des pas du gardien pour occulter les sensations qu’il ressentait.  

 

Kaori restait silencieuse, prenant de profondes inspirations pour calmer son cœur qui battait à cent à l’heure tant par la peur de se faire prendre que par la proximité du corps de son partenaire. Elle avait envie de le toucher, de poser les mains sur ses hanches ou dans son dos et, face à cette envie grandissante, elle les fourra dans son dos pour éviter tout risque et se réprimanda de perdre autant le sens des priorités quand il était si proche d’elle. Elle entendit les pas approchant de l’homme et ferma les yeux pour mieux cerner sa position, évaluer le danger.  

 

Soudain, la porte du placard s’ouvrit et ils l’entendirent appuyer sur l’interrupteur plusieurs fois en vain.  

 

- Oh… encore. Je vais devoir dire à la maintenance de revoir le circuit électrique., grogna le gardien.  

 

Il balaya la pièce de sa lampe-torche et Ryo se colla un peu plus à sa partenaire comme pour mieux la cacher. Moins d’une minute plus tard, la porte se refermait et ils restèrent seuls dans le noir, attendant qu’il fut suffisamment loin pour sortir.  

 

- Je ne voyais pas ta lampe-torche si… imposante., balbutia Kaori, remerciant de porter une cagoule qui masquait la rougeur de ses joues.  

- Celle-là n’allume que des feux d’artifice., lui glissa-t-il à l’oreille.  

 

Il avait une envie folle de la toucher, de soulever le coton noir qui parait son visage, de pouvoir l’observer et glisser les doigts dans ses cheveux. S’il allait jusqu’au fond de sa pensée, ce n’était pas la seule pièce de tissu qu’il rêvait de lui retirer et c’était tout autre chose qu’il glisserait en elle. Il baissa les yeux et toucha du bout de ses doigts gantés ses lèvres, seules partie de son corps qu’il pouvait voir en plus de ses yeux. Sous la douceur de son geste, Kaori les entrouvrit puis baisa ses appendices à défaut de pouvoir l’embrasser.  

 

- Il faudrait qu’on y aille, non ?, suggéra-t-elle un instant plus tard, plongeant dans son regard.  

 

Il prit juste sa main et ils sortirent du placard. Certain que le chemin était dégagé, il la lâcha pour prendre la tête et la guider jusqu’à la sortie. Il remit l’alarme en état, referma la porte à clef pendant que Kaori veillait puis ils se dirigèrent vers l’enceinte grillagée. Ryo s’arrêta soudain juste un instant avant de la pousser vers une rangée de containers. Il lui fit signe deux avec les doigts, ce qui signifiait que deux équipes arrivaient dans leur direction. Ils se tassèrent le plus possible entre deux rangées de boîtes et patientèrent.  

 

- Qu’ils se grouillent. Le jour va bientôt se lever…, grogna le nettoyeur.  

 

Il sentit la main de Kaori entourer son poignet et le presser légèrement. Il l’observa brièvement et se calma en voyant son regard serein. Elle avait confiance et il se dit que tout irait bien. Un faisceau lumineux éclaira la zone à cinquante centimètres d’eux mais ils ne bougèrent pas. Deux minutes après, ils virent un groupe de deux partir dans un sens et entendirent l’autre s’éloigner dans l’autre. Ils patientèrent une minute de plus et coururent jusqu’au grillage où Kaori n’hésita pas à mettre son pied sur les mains croisées de Ryo qui la propulsa, ce qui lui permit de se hisser en moins de deux secondes en haut du grillage de deux mètres et de passer au dessus, rapidement suivie par son partenaire.  

 

Sans attendre, ils s’éloignèrent de la grille pour s’enfoncer dans la végétation qui l’entourait et regagnèrent à deux kilomètres de là la mini qu’ils avaient laissée sur un parking. Ayant retiré entre temps leurs cagoules, ils se glissèrent dans la voiture, soulagés.  

 

- Eh merde., gronda Ryo, voyant une estafette de police pénétrer sur le parking et se dirigeant vers eux.  

 

La surprenant, il lui retira son haut et l’allongea sur le siège, défaisant son bouton et baissant son pantalon.  

 

- Enlace-moi et fais semblant., lui murmura-t-il à l’oreille avant d’en mordiller le lobe.  

- Ryo ?, s’inquiéta-t-elle, extrêmement mal à l’aise.  

 

Elle sentit ses lèvres descendre dans son cou, sa main caresser son dos doucement, son corps contre le sien et céda aux sensations exquises qui naissaient au creux de son ventre. Elle posa les mains sur ses reins et profita pour les glisser en dessous de son pull, de caresser sa peau chaude et douce, de tracer les légères boursouflures de ses cicatrices légèrement du bout des doigts, le sentant frémir. Elle n’imaginait même pas ce qu’elle faisait à son homme, les sensations qu’il éprouvait. Elle l’entendit gémir en même temps qu’elle alors que ses lèvres exploraient la vallée de ses seins.  

 

- Y a quelqu’un ? C’est la police., entendirent-ils en même temps qu’on toquait à la fenêtre.  

 

Ryo entrouvrit la vitre, juste assez pour être entrevu, pas assez pour être bien visible.  

 

- Je… Oui, Monsieur l’Agent ?, haleta-t-il.  

- Vous avez bu, Monsieur ?, lui demanda le policier, suspicieux.  

- Non, Monsieur. C’est… C’est délicat en fait. On fête nos fiançailles avec ma petite amie. Elle vient d’accepter de m’épouser., lâcha Ryo, prenant un air bêta.  

- Allez faire ça ailleurs., leur ordonna-t-il avant de s’éloigner.  

- Oui, Monsieur. Merci Monsieur., fit-il.  

 

Il referma la vitre et se redressa, gardant le regard loin de sa partenaire. Il avait besoin de se calmer avant de reprendre la route. Sans un mot, il alluma le moteur et sortit de l’emplacement.  

 

- Tu… tu ne te rhabilles pas…, pipa Kaori, qui avait remis son pull.  

- Ca peut attendre…, murmura-t-il.  

- Mais…  

- Ca peut attendre, Kaori…, répéta-t-il, gêné de n’avoir pas su totalement garder la maîtrise de son mokkori.  

 

Elle baissa les yeux et attrapa les cagoules posées entre eux pour ne pas les laisser traîner dans la voiture quand ils seraient arrivés. Elle comprit alors ce qui lui arrivait, détournant alors rapidement les yeux, gênée mais aussi très fière de l’effet qu’elle semblait lui faire.  

 

- Efface-moi ce sourire de tes lèvres ou je vais tenir un petit carnet avec tout ce que tu me devras quand on en aura fini., lui lança-t-il, faussement sentencieux.  

- Tu veux dire que j’aurais mon carnet à coups comme Saeko ?, lui lança Kaori.  

- Pas comme Saeko. Je n’ai qu’un carnet à coups et, si tu en as un, je n’ai plus besoin du sien., répondit-il, un petit sourire en coin.  

 

Bizarrement, loin de la fâcher, sa réponse lui plut.  

 

- Sache que je suis très très exigeant. Je pourrais y inscrire des coups pour tout et n’importe quoi., la menaça-t-il.  

- Dommage que tu ne veuilles pas prendre d’avance., lâcha-t-elle, rougissant.  

 

Elle l’entendit grogner et se mit à rire.  

 

- Sorcière, tu n’imagines même pas les gouffres de frustration dans lesquels j’erre en ce moment., grogna-t-il.  

- Pas de magazine, pas de cigarette, pas bunny… et une femme superbe que je ne veux pas toucher dans ces conditions… Je suis un incompris…, pleurnicha-t-il.  

- Arrête-toi là deux secondes., lui demanda-t-elle, un sourire amusé aux lèvres.  

 

Il s’exécuta et elle sortit de la voiture, s’arrêtant à un marchand ambulant. Elle revint deux minutes après avec quelques boites desquelles de la fumée sortait.  

 

- A défaut de sexe, un repas chaud ?, lui proposa-t-elle.  

- Ca compensera un peu., accepta-t-il avec plaisir.  

 

Ils reprirent la route et, après plusieurs détours, se garèrent au pied de l’immeuble qu’ils squattaient. Pendant qu’elle ouvrait les boîtes, Ryo approcha l’ordinateur que le Professeur leur avait laissé et l’alluma pour voir si leur puce fonctionnait bien. Il eut le plaisir de voir les informations se charger sur l’écran.  

 

- Tiens, mange., lui dit-elle, lui tendant une boîte.  

- Merci. Ca fait du bien., admit-il.  

- C’est le plus bizarre réveillon de Nouvel-An que j’ai passé., avoua Kaori.  

- Si on m’avait dit que je pénétrerai un jour par effraction dans les locaux des autorités portuaires…  

- C’est plus étrange que de vivre dans un immeuble en construction ?, l’interrogea-t-il, un sourcil levé.  

- Ca se vaut, je pense., répondit-elle, étouffant un bâillement.  

 

Il la laissa manger en paix, ses traits affichant sa fatigue, puis il se leva et lui tendit la main.  

 

- Viens, il est temps de dormir. L’ordinateur chargera les éléments pendant ce temps et on étudiera tout ce qu’on a trouvé cette après-midi., lui annonça-t-il.  

 

Elle accepta son aide et se laissa guider jusqu’à l’endroit où ils dormaient. Ils s’allongèrent l’un contre l’autre et remontèrent la couverture sur eux avant de s’endormir. Ils se réveillèrent peu avant midi et restèrent quelques minutes en silence à se regarder, à apprécier juste ce moment de calme avant de se lever.  

 

- Je vais devoir piéger l’endroit, Kaori., lui apprit-il.  

- Si jamais quelqu’un nous repérait, ils ne doivent pas trouver ce qu’on a. En plus, ce sera le signal pour nos amis que c’est l’heure de revenir., lui expliqua-t-il.  

- Mais si on est dans l’immeuble…, s’inquiéta-t-elle.  

- Si on ne peut pas en sortir, on sera effacés en même temps que les informations qu’on avait., lui répondit-il calmement.  

 

Leurs regards se fixèrent un long moment, appréhendant la portée de ces paroles, puis, doucement, elle hocha la tête, donnant son assentiment.  

 

- Si tu peux sortir sans moi, fais-le et va les éliminer., lui demanda-t-elle.  

- Je ne veux pas qu’ils gagnent., lui dit-elle.  

- On les battra à deux, Kaori. Comme si je pouvais te laisser derrière moi sans espoir de pouvoir te récupérer…, répliqua-t-il, approchant et l’enlaçant.  

 

Il posa ses lèvres sur son front en fermant les yeux. Non, il était hors de question de la laisser et de vivre sa vie sans elle. La Mante Verte ne les séparerait pas. Comme en réponse à ses pensées, elle l’enlaça et se pressa contre lui. Ils restèrent ainsi un long moment avant de se séparer.  

 

- Je vais voir ce que donnent les premières informations du système informatique du port., lui dit-elle.  

- Essaye d’abord par le port d’Haiphong puis de Da Nang qui sont les plus proches de la zone de provenance de l’opium dont ils se servent., lui conseilla-t-il.  

- Ca marche. A tout à l’heure., lui dit-elle, le voyant mettre un sac à dos sur son épaule.  

 

Il lui fit un petit signe de la tête, comprenant son anxiété à le savoir manipuler des pains de plastique ainsi que d’imaginer que dorénavant ils dormiraient et vivraient sur une bombe au sens propre du terme mais il n’avait pas le choix. Maintenant qu’ils étaient sortis de leur trou et allaient causer du tort à l’ennemi, ils devaient assurer leurs arrières.  

 

Trois heures plus tard, ils se retrouvèrent enfin. Ryo arrivait dans la pièce alors que Kaori s’étirait de tout son long.  

 

- Tu as fini ?, lui demanda-t-elle.  

- Oui. Ne t’inquiète pas, je me débrouille aussi bien que l’Eleph’., lui assura-t-il.  

- Je sais. Je rêve d’une douche., soupira-t-elle.  

- Pas d’un bain ?, la taquina-t-il.  

- Ca, c’est le rêve ultime…, lâcha-t-elle dans un soupir rêveur.  

- Non, c’est le rêve ultime seulement si j’y suis avec toi et qu’après, on peut se glisser dans un lit sans aucun rempart entre notre peau et les draps tous doux., lui susurra-t-il à l’oreille après s’être mis juste derrière elle.  

- Pour dormir ?, l’interrogea-t-elle faussement innocente.  

- Après un peu d’exercice physique peut-être., suggéra-t-il, laissant courir ses lèvres sur sa nuque.  

 

Un sourire étira les lèvres de la jeune femme et elle soupira de plaisir.  

 

- Finalement, ça détend autant qu’une douche., murmura-t-elle.  

- C’était l’idée., affirma-t-il.  

- Alors qu’as-tu trouvé ?, lui demanda-t-il.  

- Les autorités portuaires ont négocié un contrat assez juteux avec une société néerlandaise qui importe depuis Haiphong des produits et du matériel agricole. Ils sont encore dans une première phase où ils testent les services du port de Tokyo avec des produits destinés au marché japonais., lui apprit-elle.  

- Quelle est la deuxième phase ?, l’interrogea Ryo.  

- Se servir du port comme d’une plaque tournante vers le reste de l’Asie et les Amériques. En débarquant leurs marchandises ici et les groupant avec d’autres marchandises, ça leur coûterait moins cher…, compléta-t-elle.  

- Depuis quand ça dure ?  

- Le contrat a été signé en septembre et les premières importations ont eu lieu en octobre.  

 

Ils se regardèrent et se comprirent. Ils tenaient un candidat potentiel, peut-être une première vraie piste pour les localiser, ce qu’ils n’avaient pas pour le moment.  

 

- J’ai même le nom de cette société, la compagnie de Marchandises Vermeersch, plus communément connue sous le nom de compagnie MV., lui dit-elle avec un petit sourire.  

- MV comme Mante Verte… C’est presque trop beau…, lâcha-t-il.  

 

Kaori se rembrunit. Elle avait été assez contente de ce qu’elle avait trouvé et c’était vrai que l’évidence était presque suspecte mais elle avait voulu y croire, elle voulait y croire.  

 

- Oui, tu as raison. Je me suis laissée emporter., admit-elle.  

- Non, je pense qu’il y a de quoi examiner la piste. Tu as autre chose ?, lui demanda-t-il.  

- Oui, trois autres compagnies qui commercent régulièrement avec Tokyo. J’y crois moins parce que ça fait plus longtemps qu’ils sont en affaire. Il y a deux compagnies dans le textile et une dans l’industrie des télécommunications qui est une filiale d’une société japonaise. Par le plus grand des hasards, ces quatre compagnies font arriver des containers cette semaine., l’informa-t-elle.  

 

Il sentit l’excitation dans sa voix et tourna le visage vers elle avec un léger sourire.  

 

- Tu as une idée ?, l’interrogea-t-il, ayant déjà une idée de ce qu’il ferait.  

- Je me disais qu’on pourrait identifier les containers grâce aux numéros et lettres de transport et les suivre à leur sortie du port., lui dit-elle.  

- Ou alors leur coller un émetteur qui nous indiquerait leur position d’arrivée., ajouta-t-elle, hésitante.  

- Voilà une idée qu’elle est bonne., s’amusa-t-il.  

- On va suivre le container de la MV et tracer les autres., affirma-t-il.  

- On va les suivre en plein jour ?, s’étonna-t-elle.  

- De loin. On interviendra de nuit pour voir ce qu’ils trafiquent. Mais au moins on ne risquera pas de perdre leur trace parce qu’ils auront trouvé l’émetteur., expliqua-t-il.  

- C’est logique.  

 

Elle nota dans un calepin les informations des quatre containers avant de continuer ses recherches dans le système des autorités portuaires.  

 

- Que penses-tu qu’on pourrait trouver à destination ?, lui demanda-t-elle, soudain alors qu’il scrutait les alentours de la fenêtre.  

- Peut-être rien… Il faut t’y attendre. Ou alors de la drogue, des armes ou…, répondit-il, prenant un air plus sombre.  

- Ou quoi ?, l’interrogea-t-elle, se détournant de l’écran de l’ordinateur.  

- Des êtres humains…  

 

Elle sentit un grand froid l’envahir mais régna dessus. Elle devait s’y attendre. Elle savait qu’ils avaient amené des filles au Japon et ils ne les avaient certainement pas fait voyager par avion confortablement installées avec boisson et plateau-repas et un film pour patienter. Elle devait donc se préparer à l’horreur de voir des personnes retenues contre leur gré, mal en point voire pire sortir d’une boîte en métal après avoir voyagé pendant des jours entiers dans des conditions effroyables.  

 

- Tu es courageuse et forte, Kaori. On verra des choses moches mais je sais que tu les surmonteras et que tu apporteras le meilleur de toi-même pour aider ces personnes., lui dit-il, la faisant sursauter.  

 

Elle ne l’avait pas entendu approcher et elle s’en voulut de sa négligence. Elle ne devait pas relâcher la vigilance. Elle devait être au top tout le temps, être une partenaire digne de ce nom.  

 

- Tu assures, Kaori., lui affirma-t-il, une main sur son épaule.  

 

Il avait lu ses doutes et ses questionnements. Elle n’était pas dure comme lui et toutes ces choses la touchaient beaucoup plus que lui, ce qu’il comprenait. C’était son rôle dans leur partenariat.  

 

- Alors maintenant qu’on a trouvé une première piste, quelle va être la suivante que nous pourrons explorer ?, l’interrogea-t-il.  

- On sait qu’ils donnent dans les jeux clandestins et la prostitution. Tu crois qu’on pourrait suivre les filles pour voir où elles sont logées ?, lui demanda-t-elle.  

- Le jour où on trouvera le lieu de détention des filles, on aura peu de temps pour agir. S’ils découvrent qu’on les a localisées, ils les tueront., déclara-t-il.  

- Oui mais on n’arrive pas à localiser les casinos clandestins, alors que nous reste-t-il ?, réfléchit-elle, les sourcils froncés.  

- L’argent…, souffla-t-elle soudain.  

- Ce n’est pas une œuvre de charité. L’argent qu’ils récoltent, ils doivent bien trouver un moyen de le rapatrier où que ce soit., élabora-t-elle, légèrement excitée.  

 

Ryo sourit à son emportement et à sa déduction tout à fait logique. Généralement, le plan venait de lui et elle l’écoutait religieusement, même si l’application n’était pas toujours exemplaire, pensa-t-il. Là, elle participait activement avec toute la satisfaction qu’elle pouvait en tirer et son sourire valait tous les trésors du monde.  

 

- Comme ils ont leur base dans un autre pays, que le Japon est le seul pays à utiliser les Yens, ils vont devoir trouver un moyen de convertir leur argent. S’ils doivent utiliser les voies légales, ils doivent blanchir l’argent. Il faut qu’on trouve la ou les banques concernées !, conclut-elle.  

 

Il la regarda, les yeux pétillants, et applaudit, la faisant rosir de plaisir.  

 

- Donc en plus de pister les livraisons…, commença-t-il.  

- Nous allons pister l’oseille., compléta-t-elle.  

- En voilà encore une idée qu’elle est bonne…, approuva-t-il, taquin. 

 


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