Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 40 chapters

Published: 08-08-20

Last update: 16-09-20

 

Comments: 67 reviews

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GeneralAction

 

Summary: Une nouvelle menace, une nouvelle mission, une nouvelle ère pour City Hunter?

 

Disclaimer: Les personnages de "Bring on the night" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

Why isn't there HTML file of the NC-17 fanfictions?

 

Since it's impossible to check who's reading those fanfictions in the HTML format, the fanfictions NC-17 are only available in php version.

 

 

   Fanfiction :: Bring on the night

 

Chapter 28 :: chapitre 28

Published: 04-09-20 - Last update: 04-09-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 28  

 

- Voilà la liste des hommes qui étaient présents.  

 

Ryo prit la liste que lui tendait discrètement le Préfet de Police.  

 

- Nous n’avons pas eu le loisir de tous les interroger comme nous le souhaitions. Vous comprendrez pourquoi en voyant les noms entourés., lui expliqua-t-il.  

- Ma partenaire a aperçu des personnages importants. Les noms concorderont certainement., pipa Ryo, le regard sombre.  

- Tout à fait. J’ai les mains liées comme vous pouvez le comprendre et j’espère que vous réussirez à tirer plus d’eux que le nom de leurs avocats…, répondit le Préfet, amer.  

- Ne vous faites pas de souci pour cela. Vous avez retrouvé le corps d’un homme dans une ruelle proche ?, lui demanda le nettoyeur.  

- Oui. Antoine Marchand connu d’Interpol. Tué d’une balle dans le dos par un fusil longue distance., déclara le père de Saeko.  

- La blessure à l’épaule, c’est moi qui la lui ai faite., avoua Ryo.  

 

Le Préfet de Police sourit d’un air satisfait avant de se tourner légèrement vers lui.  

 

- Le projectile sorti de son omoplate était tellement déformé qu’il nous est impossible de procéder à une identification…, regretta faussement l’homme.  

- Merci., fit le nettoyeur, conscient du sacrifice qu’il avait fait.  

- J’ai eu l’occasion de beaucoup parler avec Saeko dernièrement et elle m’a tout expliqué. On a joué cartes sur table et elle m’a gagné à votre cause. Tant que vous agirez sur cette lancée, vous aurez un allié de plus., lui confia le Préfet Nogami.  

- Nous serons toujours du même côté de la loi, Monsieur. Comment va Saeko ?, s’inquiéta Ryo.  

- Elle tourne comme un lion en cage quand elle ne passe pas ses journées sur l’ordinateur pour trouver des informations. Elle crève de pouvoir revenir dans la course. Ce sera bientôt acquis. Pour Mick, - excusez ma familiarité mais avec tout ce qu’elle m’a dit, j’ai l’impression de vous connaître depuis des années – d’ici quelques jours, il pourra rentrer tranquillement. On est entrain de démonter tout le dossier discrètement comme celui de Saeko., lui annonça-t-il.  

 

Le nettoyeur poussa un léger soupir de soulagement. Deux de leurs amis étaient presque hors de danger.  

 

- Vous avez débusqué les taupes chez vous ?, lui demanda-t-il.  

- On en a déjà repérées quelques-unes. J’avoue que c’est un choc de voir à quel point nous étions infiltrés., gronda le Préfet.  

- Nous les avons cependant laissées en place pour le moment. Je veux toutes les avoir et toutes en même temps et, si possible, remonter encore plus haut parce que je suis persuadé que le ministère est touché aussi., ajouta-t-il, le regard sombre.  

- Peut-être même le ministre et je mettrais ma main à couper qu’il n’y en a pas qu’un., affirma Ryo.  

- Je pense aussi., répliqua son homologue.  

- Pour ma partenaire et l’accusation de meurtre ?, s’inquiéta le nettoyeur.  

- Saeko a gardé le dossier original. Les charges ne tiendront pas. Trop peu de poudre sur ses mains et bras. On voit que quelqu’un la tenait dans cette position. En plus, elle a trop de gaz dans le sang et en même quantité que la victime pour avoir pu être éveillée au moment de tirer. Dès qu’on aura repris le contrôle de notre poste, les dossiers resurgiront et elle sera lavée de tout soupçon., lui promit le Préfet.  

- Tant mieux., souffla Ryo soulagé.  

 

Un silence s’installa pendant quelques minutes puis le nettoyeur se tourna vers le Préfet.  

 

- Le nom de Veermans, ça vous dit quelque chose ?, lui demanda-t-il.  

- Non. Ca devrait ?  

- C’est le nom que Marchand m’a soufflé juste avant de mourir. Je pense que c’est la tête de la Mante Verte., indiqua Ryo.  

- Veermans Mante Verte… ça ne peut pas être une coïncidence…, fit le Préfet, les sourcils froncés.  

- C’est ce que nous pensons aussi. Nous faisons des recherches de notre côté mais…  

- J’en ferai des miennes aussi dès que nous aurons fait tomber les fruits pourris de notre pommier. Sinon ça risquerait de leur mettre la puce à l’oreille., lui affirma le père de Saeko.  

- Merci., répondit Ryo, comprenant sa position  

- Je vous recontacterai… ou Saeko peut-être…, lui répondit son interlocuteur.  

 

Ryo acquiesça puis s’en alla, pochette en main. Il tenait les noms d’hommes qui allaient peut-être pouvoir le mener à la tête pensante de l’organisation. Il avait peut-être entre les mains la clef qui lui permettrait de résoudre le mystère et d’écrabouiller l’insecte. Tâchant de ne pas laisser trop ses espoirs s’envoler au risque d’être déçu, il retourna à la planque où il retrouva Kaori derrière l’ordinateur, les sourcils froncés.  

 

- Tu as trouvé quelque chose ?, lui demanda-t-il.  

- Qu’il y a beaucoup trop de Veermans sur Terre., maugréa-t-elle.  

 

Il se pencha sur l’ordinateur et vérifia le nombre de résultats.  

 

- Effectivement un million soixante-dix mille, ça commence à faire un peu beaucoup., pipa-t-il.  

- Au lieu de faire le malin, trouve son prénom, ça réduirait la donne., répliqua-t-elle, acerbe.  

- Parce que j’ai des moteurs de recherche où j’en ai beaucoup moins mais qui te donne tout sauf ce que tu cherches. Je tape Veermans et ça me donne Biermans, dans un autre les Veermans et Veerman. Saletés de bazars informatiques ! Incapables de répondre à la question qu’on leur pose !, se fâcha-t-elle.  

- Et si tu arrêtais cinq minutes ? Fais une pause, va prendre l’air ou laisse mes doigts de fée t’apaiser., lui suggéra-t-il.  

 

Kaori se mit à rougir à sa dernière proposition. Il n’était pas entrain de lui proposer de… Elle vira de trois teintes supplémentaires mais sentit tout de même le désir poindre dans son ventre.  

 

- Un massage te ferait peut-être du bien…, ajouta-t-il.  

 

Il ne comprit pas pourquoi elle partit d’un fou-rire spontané à ces mots jusqu’à ce qu’il voit son visage cramoisi.  

 

- On peut pousser jusque là si tu veux., lui proposa-t-il, laissant glisser ses mains de ses épaules le long de ses bras, un sourire mutin étirant ses lèvres.  

- Au moins on serait sûrs de ne pas être interrompus…, lâcha Kaori.  

- Par nos amis, c’est sûr, nos ennemis, on ne peut jamais être sûrs à cent pour cent., répondit Ryo, la lâchant.  

- J’avais oublié… Pendant quelques instants, j’avais réussi à oublier., murmura-t-elle, le cœur lourd.  

- On fermera la porte à double-tour, on mettra une annonce au tableau, mais on aura des jours à nous, Kaori., lui promit-il.  

- Tout ça en attendant le séjour dans le onsen., ajouta-t-il, lui signifiant qu’il n’avait pas oublié sa promesse qui commençait à dater.  

- J’ai hâte., lâcha-t-elle.  

- Moi aussi., chuchota-t-il, l’enlaçant.  

 

Il attendait ce moment avec de plus en plus d’impatience. Revenant à la réalité, il posa l’enveloppe sur la table.  

 

- C’est la liste des hommes qui ont été trouvés sur les lieux hier soir. Notre ami a entouré le nom de ceux qui avaient su échapper à l’interrogatoire., lui apprit-il.  

 

Kaori sortit la liste et l’étudia avant de pousser un long sifflement.  

 

- Il y a du beau monde, dis donc., s’exclama-t-elle, reconnaissant des personnages connus dont certains qu’elle avait elle-même aperçus.  

- Parmi eux, je suis certain qu’il y en a quelques-uns qui connaissent personnellement Veermans., affirma son partenaire.  

- Que comptes-tu faire, Ryo ? C’est le moment où tu leur rends une petite visite ?, lui demanda-t-elle.  

- Tu me connais trop bien., plaisanta-t-il.  

- Tu t’imagines pouvoir rentrer sans difficulté dans leurs bureaux ou maisons ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Non, bien sûr que non… mais c’est ça qui rend la chose excitante, non ?, lâcha-t-il, amusé.  

 

Kaori se tendit en entendant cela. Elle n’était pas du tout excitée à la perspective de le voir se jeter dans la gueule du loup même si elle y était habituée depuis le temps. Ca l’inquiétait toujours autant et peut-être encore plus aujourd’hui qu’ils pouvaient enfin devenir quelque chose. Il ne changerait pas même une fois en couple mais elle avait vraiment envie d’avoir ce temps à deux. Même s’il devait être court, elle voulait ce temps-là pour eux, pour après, pour se dire qu’au moins une fois dans leurs vies, ils auraient eu droit à leur moment de bonheur. Elle chassa cependant tout cela au plus profond d’elle-même et força un sourire amusé sur ses lèvres.  

 

- Toi, t’es vraiment en manque de miss mokkori…, suggéra-t-elle.  

- A part que ça ne me déplairait pas de te voir nue, j’ai tout ce qu’il me faut sous la main., répondit-il d’une voix suave.  

- Bon… Par qui on commence ?, demanda-t-elle, rouge pivoine.  

- Toi…, murmura-t-il, posant les lèvres dans son cou.  

 

Il déposa une traînée de baisers allant et venant sur toute la hauteur de sa nuque. Il n’était pas dupe qu’elle avait tenté de le leurrer, de lui cacher l’anxiété que générait son plan. Il avait senti un mieux après l’explosion de l’immeuble mais, progressivement, ce mauvais pressentiment avait repris de la vigueur. Elle maîtrisait ses émotions plutôt bien mais elle ne pouvait rien lui cacher quand elle dormait. Elle ne pouvait contrôler ses cauchemars, ses doigts qui se serraient sur le drap, ses légers gémissements qui le réveillaient, inquiet. C’était pour cela aussi qu’il voulait en finir, pour lui permettre de dormir tranquille, de retrouver une certaine sérénité malgré le danger qui serait toujours omniprésent.  

 

- Ryo…, soupira-t-elle, se laissant aller contre lui.  

- Je dois commencer l’interrogatoire ?, l’interrogea-t-il, taquinant le lobe de son oreille.  

- Je te dirai tout ce que tu voudras., lui affirma-t-elle, sentant la chaleur la gagner.  

- J’aurais dû réfléchir avant à ce que j’aurais voulu entendre., se morigéna-t-il.  

- J’ai trouvé. Dis-moi que tu as suffisamment confiance en nous pour savoir qu’on va s’en sortir., lui demanda-t-il.  

 

Kaori ouvrit les lèvres et les referma. Mentirait-elle si elle le disait ? Est-ce que son pressentiment remettait en cause la confiance qu’elle lui portait ?  

 

- J’ai confiance en nous pour savoir qu’on peut s’en sortir ensemble., lui dit-elle.  

- Ce n’est pas ce que je t’ai demandé…, lui fit-il remarquer.  

- C’est… C’est le mieux que je puisse faire. J’ai confiance en toi, Ryo, mais aucun de nous n’est assez dupe pour se croire invincible. Je ne comprends pas ce sentiment en moi alors que je suis sûre qu’on y arrivera. Ca n’a peut-être rien à voir avec cette affaire, c’est peut-être autre chose, ce n’est peut-être même rien de plus que de la fatigue. Je ne sais pas… Je ne sais plus en fait., lui avoua-t-elle, les larmes aux yeux.  

 

Il l’attrapa par l’avant-bras et la força à se lever avant de l’amener contre lui. Il l’entoura de sa chaleur et posa le menton dans ses cheveux.  

 

- Je ne suis pas assez fou pour me croire éternel mais j’ai envie d’espérer, j’ai envie de vivre sur cet espoir un peu fou que nous allons enfin pouvoir vivre ce que nous aurions dû vivre depuis des années., lui avoua-t-il.  

- Maintenant, je comprends ton angoisse, cette sorte de sentiment irréel de danger imminent, de quelque chose d’inéluctable qui va tout bouleverser, l’impression que tout est ou sera trop beau et qu’il y aura forcément quelque chose qui va briser cela… parce que la vie est comme cela pour nous. Elle a l’air de vouloir reprendre toutes les bonnes choses qui passent sur notre route mais pas cette fois, Kaori, pas cette fois., lui promit-il.  

- On n’est pas faits pour être heureux, Ryo. Je veux y croire, me dire qu’on peut tout vaincre mais on n’est pas faits pour être heureux., bredouilla-t-elle.  

 

Son cœur se serra en sentant les larmes qui humidifiaient son tee-shirt. Il devait mettre un terme à toute cette histoire. Ca devenait trop pesant, trop lourd, trop long pour elle et même pour lui d’ailleurs. Il s’écarta et prit son visage entre ses mains. Sa douleur le marqua et il s’en voulut de ne pas avoir su mieux la protéger.  

 

- Kaori, arrête de dire des bêtises. Tu me rends heureux depuis des années. Je n’ai pas été tendre avec toi mais je te jure que je suis heureux depuis que tu es là. Alors cesse de penser cela. On sera ensemble et on sera heureux et rien ne viendra remettre cela en cause. Rien, tu m’entends., lui affirma-t-il, déterminé.  

 

Elle acquiesça, la gorge serrée, et il la ramena contre lui, la serrant pour lui faire sentir qu’elle n’était pas seule, qu’il était là pour elle.  

 

- On est le 1er mars, Kaori. Je te promets qu’à la fin de ce mois, tout sera fini., lui murmura-t-il.  

- Va dormir un peu. Ca te fera du bien. L’épreuve d’hier a été dure pour toi et elle n’a fait que s’ajouter au reste. Tu as besoin de décompresser un peu, de te reposer., lui dit-il.  

- Mais les recherches…, lui opposa-t-elle, la voix tremblante.  

- Elles attendront. Tu auras bien un ou deux sites de plus qui s’ajouteront au million déjà existant., plaisanta-t-il.  

- Ne t’inquiète pas si je ne suis pas là quand tu te réveilleras. Je vais devoir aller faire du repérage., lui apprit-il.  

- Fais attention., murmura-t-elle.  

- Ne t’inquiète pas. Tu sais bien qu’il ne peut rien m’arriver avant d’avoir honoré toutes les miss mokkori et il y en a une que je n’ai pas encore eu l’occasion de connaître., la taquina-t-il, lui tirant un sourire.  

 

Il l’emmena jusqu’à la pièce d’à-côté et, comme à une enfant, il lui retira ses chaussures et la borda quand elle se fut glissée sous les couvertures.  

 

- Qu’est-ce que tu fais ?, lui demanda-t-elle, surprise lorsqu’il s’allongea à ses côtés.  

- Je m’assure que tu t’endormes. Allez, ferme les yeux et ne pense à rien ou qu’à notre séjour nus dans un onsen., lui ordonna-t-il.  

- Nus ? On ne nous laissera jamais…, lui dit-elle, rougissante.  

- Il suffit de trouver la bonne adresse., la taquina-t-il.  

 

Elle lui sourit puis se cala contre le sac qui servait d’oreiller avant de fermer les yeux au bout de quelques minutes, s’apaisant au contact de son partenaire. Il resta une bonne heure à veiller ses songes, soucieux, caressant son visage quand elle semblait s’agiter. La protéger n’avait jamais vraiment été une corvée, tout au plus un devoir au début alors qu’Hide venait juste de disparaître et qu’il se sentait une dette envers lui mais ça n’avait pas duré bien longtemps. Il l’aimait et parce qu’il l’aimait, il la protégeait. C’était aussi simple que ça. Quelque part aujourd’hui, il protégeait bien plus que son corps, il protégeait ses rêves, ses espoirs, leur futur et ce n’était pas non plus une corvée. C’était même très gratifiant et il y trouvait un bénéfice également car sa présence semblait apaiser ses propres rêves et ce n’était pas du luxe après tout ce qu’il avait vécu. Il avait même réussi à apprivoiser certains démons qui l’avaient habité et à les chasser.  

 

Lorsqu’enfin il se leva, fort de sa promesse que tout serait terminé le trente-et-un mars au plus tard, il lui jeta juste un dernier regard avant de s’en aller après avoir armé le système d’alarme anti-intrusion sommaire qu’il avait placé. Si quelqu’un pénétrait dans la zone, une alarme résonnerait et réveillerait même le plus profond des dormeurs. Kaori aurait le temps de s’enfuir si quelqu’un arrivait.  

 

Paré, il enfourcha la moto et s’éloigna du hangar. Le Préfet avait eu la prévenance de lui glisser deux-trois adresses dans l’enveloppe, des adresses qui n’avaient rien d’officiel mais qui faciliterait la tâche de Ryo. Il se glissa donc dans la circulation de fin d’après-midi de Tokyo et arriva à Shinjuku sans trop d’encombres. Il laissa la moto dans une ruelle bien abritée et se faufila dans ces voies sombres pour gagner un immeuble de haut-standing. Il crocheta sans difficulté la serrure d’une porte de service et grimpa les escaliers secondaires jusqu’au quinzième étage. Après un bref coup d’oeil, il remonta un couloir, une casquette vissée bien bas sur le crâne, et tapa à une porte avant de tester la poignée. Celle-ci tourna sans difficulté et il entra.  

 

Deux hommes se précipitèrent sur lui et il les neutralisa en deux mouvements, les assommant avant de les ligoter et de les enfermer dans le placard de l’entrée. Sans même un sourire aux sons évocateurs, il se dirigea vers la pièce adjacente et ouvrit la porte. Il regarda la jeune femme monter et descendre frénétiquement sur le bassin de son partenaire en poussant des cris ou des injonctions d’une voix extatique alors qu’il lui pétrissait la poitrine sans aucune tendresse et l’insultait à tout va. Sans aucune gêne, Ryo approcha du lit et saisit la jeune femme par le cou. Il lui appliqua un point de pression et en quelques secondes à peine, elle se retrouva dans les vapes, s’effondrant dans ses bras. Il la fit rouler sur le côté, sans aucun regard sur son corps dénudé puis se tourna vers l’homme et lui jeta son caleçon à la figure.  

 

- Rhabillez-vous, nous devons parler, Monsieur le Ministre des Finances., lui ordonna-t-il.  

- Gardes ! A moi !, hurla l’homme.  

- Vous pouvez toujours crier : ils dorment comme elle., lui apprit Ryo d’une voix posée.  

- Allez, debout, on n’a pas que ça à faire., lui dit-il.  

 

L’homme enfila son caleçon, visiblement paniqué, puis le suivit docilement dans le séjour. Se sentant mal à l’aise dévêtu, il chercha une position qui le couvrirait un peu plus en vain.  

 

- Que me voulez-vous ? C’est ma femme ? Elle a tout découvert et veut le divorce ? Vous voulez me faire chanter ? Vous… Vous voulez me tuer ?, bredouilla-t-il, livide.  

- Votre femme, ce n’est pas mon problème mais le vôtre., répliqua Ryo, blasé.  

- Quoique je ne comprends votre besoin de vous envoyer en l’air avec elle plutôt qu’avec votre légitime qui est encore tout à fait bandante malgré deux accouchements., ajouta-t-il, lui faisant comprendre qu’il connaissait sa femme et ses enfants.  

 

Même s’il ne leur ferait aucun mal, le Ministre n’était pas obligé de le savoir.  

 

- Vous faire chanter, ce n’est pas dans mon domaine et votre mort, je ne la souhaite pas mais si je n’obtiens pas ce que je veux…, menaça-t-il.  

- Que voulez-vous ?, bredouilla le Ministre, des perles de sueur apparaissant sur son front.  

- Des informations. Juste quelques petites informations, Monsieur le Ministre. Rien de plus.  

- De quel genre ?  

 

Ryo attrapa une chaise et se posta en face de lui à califourchon, magnum négligemment en main, juste pour l’apparat… Il n’avait pas prévu de tuer le Ministre. Il ne pourrait pas se faire couvrir sur ce coup-là et il refusait de mettre Saeko ou son père dans une position plus inconfortable. Abattre des truands, c’était une chose ; abattre des ministres pourris, c’était la même chose mais avec beaucoup plus d’embêtements…  

 

- Pourquoi avoir couvert trois banques qui avaient des pratiques suspectes depuis quelques mois ?, lui demanda le nettoyeur.  

- Je… Je ne vois pas de quoi vous parlez…, bredouilla l’homme en paniqué.  

- EETG, DLGDL et BDF… Un nombre de création de comptes qui est monté en flèche depuis octobre, possédés majoritairement par des étrangers, des flux financiers avec l’étranger qui ont été multipliés par vingt en trois mois, des pratiques qui ne respectent pas les réglementations en vigueur… j’en passe et des meilleurs., lui annonça Ryo.  

- Je… Je ne suis pas au courant. Quelqu’un a failli dans mon ministère. Je… Je vais enquêter., lui promit-il, ses yeux se fixant partout sauf sur lui.  

 

Ryo le fixa et soupira ostensiblement, secouant la tête.  

 

- Ce n’est pas beau de mentir à votre âge, Monsieur le Ministre. Vous avez été averti. On vous a pondu un joli rapport sur l’existence possible d’un réseau de blanchiment d’argent mais vous avez refusé de laisser les choses aller plus loin. Vous avez même muté l’auteur de ce rapport à Okinawa, suffisamment loin de Tokyo pour ne pas vous causer de souci., lui expliqua Ryo.  

- Co… Comment vous savez tout cela ?, lui demanda le Ministre.  

- J’ai mes sources., éluda le nettoyeur.  

- Alors Monsieur le Ministre, qui vous a demandé de couvrir ces trois banques ? Et ne me dites pas que vous y aviez un intérêt personnel, je ne vous croirai pas. Je sais tout de vous., le prévint Ryo, prenant le risque de mentir.  

 

C’était aussi cela les interrogatoires, une partie de poker menteur, et à ce jeu-là, il était très fort.  

 

- Si je vous parle, je suis un homme mort…, se lamenta le Ministre.  

- Si vous ne parlez pas, vous l’êtes tout autant…, répondit Ryo, faisant tourner son magnum autour de son doigt comme les cow-boys, l’arrêtant canon pointé vers l’homme.  

- Pan., fit-il, mimant un tir.  

 

L’homme tressaillit de peur, fixant le trou qui ferait sortir la balle.  

 

- Ne vous inquiétez pas tant, Monsieur le Ministre. Je sais me montrer discret. Alors ?  

- Je… j’ai rendu un service., répondit-il.  

- A qui ?, insista Ryo.  

- Le Ministre de l’Intérieur. Il m’a présenté à un de ses amis.  

- Son nom ?  

- Veermans, Johannes Veermans. C’est un importateur néerlandais qui vient du Vietnam, je crois. Je n’en sais pas plus., lui affirma le Ministre.  

- Qu’avez-vous à y gagner ?, lui demanda Ryo d’une voix dure.  

- Certains… avantages., murmura l’homme.  

 

Ryo se leva, déployant sa carrure face à l’homme qui se recroquevilla.  

 

- Le bordel ?, demanda-t-il, voyant l’homme acquiescer.  

 

Il se pencha vers lui et s’appuya sur le dossier du canapé, une main de chaque côté de sa tête.  

 

- Avez-vous tué l’une des filles ?, gronda-t-il.  

- Non ! Non, bien sûr que non. J’aime… ça mais pas la maltraitance. Je n’ai pas ces travers-là., s’insurgea l’homme.  

- Si j’apprends que vous m’avez menti et que vous avez levé la main sur l’une d’entre elles, je viendrai vous la couper. Vous avez eu des rapports avec des femmes enlevées et droguées. Elles n’ont rien des prostituées que vous avez peut-être déjà employées ou de votre maîtresse. Vous avez participé à la maltraitance de femmes. Vous avez participé au trafic de jeunes femmes enlevées à leurs familles., lui annonça Ryo.  

- Mais… mais je ne les ai pas enlevées !, lui opposa le Ministre.  

- Non mais vous les avez encouragés à le faire., répondit le nettoyeur.  

 

Il s’écarta de lui et s’éloigna un peu avant de se tourner de nouveau vers lui. Ca lui avait laissé le temps de cogiter ce qu’il venait de lui dire et de faire monter le sentiment de culpabilité qu’il sentait chez l’homme.  

 

- Où avez-vous rencontré Veermans ?, lui demanda Ryo.  

- Dans le bureau du Ministre de l’Intérieur., répondit l’homme passant une main dans ses cheveux.  

- Ailleurs ?, insista le nettoyeur.  

- Non, uniquement là-bas, deux fois., admit l’homme.  

 

Ryo le jaugea du regard et admit la véracité de ses propos.  

 

- Je vous remercie de votre coopération, Monsieur le Ministre. Je vous conseille de taire notre petite conversation. Vous n’aurez qu’à dire qu’il s’agissait d’un détective enquêtant pour votre femme. Un conseil, revenez dans le droit chemin., lui asséna le nettoyeur froidement, se dirigeant vers la sortie.  

- C’est… C’est tout ?, bredouilla l’homme, surpris.  

- Je compte sur votre bon sens pour faire les bonnes choses au bon moment., lui conseilla le nettoyeur, quittant l’appartement.  

 

Il récupéra sa moto quelques minutes plus tard et s’engagea dans la circulation encore plus dense de dix-neuf heures. Après s’être assuré de ne pas avoir été suivi, il retourna à l’entrepôt et retrouva Kaori. Il l’observa un instant, satisfait de la voir un peu plus reposée, le regard apaisé.  

 

- Bien dormi ?, lui demanda-t-il, déposant un baiser dans ses cheveux.  

 

Elle lui manquait quand ils n’étaient pas ensemble. Il n’aurait pas cru cela possible mais c’était le cas.  

 

- Oui, merci. Ca m’a fait du bien., répondit-elle.  

- Alors qu’as-tu appris ?, l’interrogea-t-elle, se tournant vers lui.  

- Que notre Ministre des Finances est très porté sur la chose, qu’il a couvert les trois banques sur demande du Ministre de l’Intérieur et que le prénom de Veermans est Johannes. En revanche, il ne sait pas où il crèche., lui apprit-il.  

- Pas grand-chose de plus en fait., soupira-t-elle.  

- Tu me vexes…, plaisanta-t-il.  

- Il m’a tout de même orienté vers lui., dit-il, pointant le Ministre de l’Intérieur sur les photos du tableau.  

- Oui, c’est vrai. Tu y vas ce soir ?, l’interrogea-t-elle.  

 

Ryo réfléchit un moment avant de s’étirer.  

 

- Non, pas ce soir. Il faut d’abord que j’aille repérer les lieux avant de les investir. J’irai demain. Ce soir, repos., lui dit-il.  

- Très bien., répondit Kaori.  

- Ryo…, l’appela-t-elle alors qu’il s’éloignait.  

- Je suis désolée pour tout à l’heure. Je… J’aurais dû être plus forte., s’excusa-t-elle, baissant les yeux.  

 

Elle s’était sentie tellement gênée en se réveillant et se rappelant ce qu’elle lui avait déclaré. Elle fut surprise lorsqu’elle sentit une main sous son menton et le soulever.  

 

- N’aie pas honte. Tu es forte quand il le faut, Kaori. Tu n’as pas baissé les bras depuis le début de cette histoire. Ca ne me choque pas que tu flanches par moments. C’est normal et ça me fait du bien., lui avoua-t-il.  

- Je… Vraiment ? Mais en quoi ?, s’étonna-t-elle.  

- Ca me rassure sur le fait que mon monde ne t’a pas totalement endurcie, que tu es restée toi. Ne change pas., lui demanda-t-il, l’enlaçant.  

- Mais toi, tu es fort, tu n’as pas peur. Je devrais être comme toi., se reprocha-t-elle.  

- Non, reste toi. S’il te plaît, Kaori, ne change pas. Ca me donnera encore plein d’occasions de te tenir dans mes bras, de jouer les hommes forts et rassurants., la taquina-t-il.  

- Reste toi., lui répéta-t-il plus sérieusement en la tenant contre lui. 

 


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