Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 40 chapters

Published: 08-08-20

Last update: 16-09-20

 

Comments: 67 reviews

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GeneralAction

 

Summary: Une nouvelle menace, une nouvelle mission, une nouvelle ère pour City Hunter?

 

Disclaimer: Les personnages de "Bring on the night" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Bring on the night

 

Chapter 6 :: Chapitre 6

Published: 13-08-20 - Last update: 13-08-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Oui effectivement, celle-ci sera sombre. C'est peut-être même la plus sombre que j'ai écrite. J'espère malgré tout qu'elle vous plaira. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40


 

Chapitre 6  

 

Kaori sortit de l’appartement en se disant qu’elle faisait une grave erreur mais elle n’avait pas le choix. Il fallait qu’elle y aille et elle ne pouvait qu’y aller seule.  

 

- Dans quel état je vais le retrouver…, se demanda-t-elle.  

 

Poussant un long soupir, elle descendit les marches et sortit de l’immeuble, les sens aux aguets. Se dirigeant d’un pas rapide vers la supérette, elle fit mentalement la liste des courses dont elle avait besoin. Du scotch, du scotch et encore du scotch, refaire son stock de cordes et de farine également. Elle entra dans le magasin et commença ses courses. Elle devait jongler entre ce qu’elle avait besoin et ce qu’elle pouvait transporter. Ryo lui avait conseillé de ne pas prendre la voiture qui pouvait être piégée pendant qu’elle serait occupée. C’était bien la première fois depuis qu’ils se connaissaient qu’il lui donnait ce genre de conseil. C’était aussi la première fois qu’ils affrontaient une menace toujours plus grande et les quinze derniers jours n’étaient pas pour les rassurer. Elle écarta cette pensée au moins le temps des courses. Entre cela, la recherche de Keiichi qui n’avançait pas et la cohabitation mouvementée, elle avait suffisamment à faire.  

 

- Alors, synthétique ou chanvre ?, s’interrogea-t-elle.  

- Vous devez faire des travaux, Mademoiselle Kaori., lui demanda le gérant, la voyant au rayon bricolage.  

- Non, pas vraiment. J’ai plutôt des rats à capturer., répondit-elle, blasée, mettant trois lots de vingt-cinq mètres de corde en chanvre dans son caddie ainsi que quatre rouleaux de gros scotch.  

- J’aurai besoin de cela aussi. Le mien s’est cassé., dit-elle, prenant un marteau.  

- Mais vous en aviez acheté il n’y a pas si longtemps., fit remarquer le gérant.  

- Il est déjà cassé ? C’est pourtant de la bonne qualité., s’étonna-t-il.  

- Excellente mais j’en ai un usage intensif., expliqua-t-elle, se rappelant le nombre de massues qu’elle avait dû fabriquer en deux semaines.  

 

Il la regarda avec un drôle d’air, surtout en voyant la boîte de mille clous qu’elle rajouta à côté des serviettes hygiéniques et de la crème pour les mains. Il sentait le fou-rire arriver quand son neveu ferait le compte à la sortie. Kaori poursuivit ses courses, entassant pâtes, riz, légumes, viandes et produits d’hygiène avant de se diriger vers la caisse.  

 

- J’ai peut-être vu un peu large., murmura-t-elle en entassant le tout sur le comptoir.  

 

De loin, le gérant observa son neveu examiner d’un air ébahi tout ce que la jeune femme devant lui avait acheté. Il partit d’un fou-rire quand il se tourna très sérieux vers la demoiselle en lui demandant :  

 

- Je vous propose un sac ?  

- Je pense que ce sera utile en effet., lui répondit-elle avec un grand sourire qui le fit tomber sous son charme.  

- Qu’allez-vous faire avec autant de cordes ?, se risqua le jeune homme.  

 

Kaori l’observa un instant, caressant l’idée de lui dire toute la vérité. Elle imagina lui décrire ses système de propulsion pour ses kompeitos dont les cordes avaient été usées à une plus grande vitesse de par la présence de non pas un mais deux pervers dans l’appartement, l’un courant après Livia, l’autre après elles deux. Par chance, seul Ryo attaquait la nuit. Le Professeur lui dormait d’un sommeil profond même si la nature de ses rêves était on-ne-peut-plus déplacée et qu’elle l’aurait bien assommé les quelques fois où elle l’avait entendu prononcer son prénom avec des bruits suspects.  

 

Elle se demanda comment il réagirait si elle lui expliquait qu’elle avait à plusieurs fois capturé un vieillard avec deux cannes, dont une seule en bois, courant après une jolie blonde, qu’elle avait attaché son partenaire sur son matelas à moitié nu – elle rougit à l’image qui naquit dans son cerveau et se gifla, ce qui fit sursauter le caissier -, qu’elle l’avait même cloué par une nuit pluvieuse au sol de leur terrasse à l’aide de cette même corde qu’il scannait, qu’il s’était détaché en rongeant la corde tel un chien enragé avant de revenir à l’assaut de la chambre de leur cliente…  

 

Que dire de la seule fois où Mick s’était joint à la partie ? Elle frémit en revoyant l’état de son séjour, dévasté. Il avait couru après sa compatriote pendant de longues minutes, malgré les coups de massues qu’il recevait jusqu’à ce qu’elle trouve refuge dans sa chambre où Ryo faisait le pied de grue, servant de garde du corps, lui-même repoussé par le système anti-pervers en place. Livia avait été terrorisée et avait refusé de redescendre avant le lendemain matin. Après lui avoir couru après pendant de longues minutes, Mick s’était retrouvé propulser par la fenêtre ouverte à coup de massue et avait atterri aux pieds de sa chère et tendre.  

 

- Tu es interdit de séjour jusqu’à nouvel ordre !, avait-elle hurlé à travers la fenêtre.  

 

Ca n’aurait pas été grand-chose si, dans le même temps, le Professeur ne lui avait pas couru après. Elle n’avait certes pas compris comment, d’un coup, il s’était retrouvé sous une massue qu’elle ne se souvenait pas avoir lancée. Elle l’avait peut-être fait par réflexe. Non, elle ne pouvait pas lui dire tout cela.  

 

- Je vais m’entraîner pour un concours de nœuds marins., répondit-elle, masquant un sourire amusé.  

- O… Ok., bafouilla-t-il.  

 

Kaori empaqueta une partie de ses achats dans le sac à dos qu’elle avait prévu puis attrapa les deux autres sacs avant de sortir. Elle n’avait pas fait deux pas dehors qu’elle se tendit. Elle était épiée. Elle avait bien profité de ce moment de répit dans la tourmente mais la réalité se rappelait à elle et elle le fit brutalement. Une voiture démarra soudain dans un crissement de pneus et elle eut à peine le temps de se jeter à terre avant que la vitre derrière elle n’explose sous l’impact des balles d’une mitraillette. Elle entendit les hurlements des passants, des clients de la supérette, des habitants de l’étage. Elle releva la tête et tenta de voir la plaque de la voiture mais ne put qu’en avoir un bref visuel avant qu’elle disparaisse et le calme revint.  

 

Doucement, elle se leva et se secoua, faisant tomber une pluie d’éclats de verre. Elle grimaça en sentant le picotement d’une coupure dans son cou et tâta l’endroit, sentant une légère traînée de sang. Elle observa autour d’elle et aida les personnes à terre à se relever ou s’asseoir pour celles qui étaient légèrement blessées. Aucune personne à l’extérieur n’avait été tuée par miracle. Elle rentra dans le magasin et fit le tour, aidant de même les clients. Lorsqu’elle arriva près de la caisse, elle trouva le gérant à genoux derrière le comptoir.  

 

- Il… il est mort., lui apprit-il.  

 

Le cœur lourd, elle avança et découvrit le corps sans vie du caissier avec qui elle avait échangé peu avant. Elle sentit les larmes couler sur ses joues et était incapable de bouger.  

 

- Vous… vous devez vous en aller. La police va arriver., lui dit-il, la voix étranglée.  

- Je suis désolée…, murmura-t-elle.  

 

Il acquiesça et Kaori sortit du magasin, entendant les sirènes approcher. Elle ramassa rapidement ses sacs pour ne pas laisser de traces et partit d’un pas rapide. Elle avait à peine tourné au coin de la rue qu’elle se sentit de nouveau épiée. Son sang ne fit qu’un tour et l’adrénaline pulsa dans ses veines, faisant monter son rythme cardiaque. Elle garda cependant la tête froide, se retenant de s’engouffrer dans une ruelle. Si elle le faisait, elle était perdue car elle savait qu’il n’y avait pas une mais plusieurs personnes à ses trousses, probablement organisées et postées à différents endroits pour pouvoir la piéger. Elle se rappela de chaque nuit depuis quinze jours, toutes ces fois où Ryo était rentré et lui avait annoncé soit la disparition d’une bunny, soit la mort d’un membre d’un clan. Même un de ses indics était porté disparu. Aucun membre de la bande n’avait plus été attaqué mais ce n’était qu’une question de temps, ils le savaient tous. Ils y étaient…  

 

Elle aurait pu lâcher ses sacs mais, étrangement, elle se sentait protégée comme s’ils formaient un rempart entre elle et les balles qui pouvaient l’atteindre. Pourtant, elle savait que c’était illusoire. Avec soulagement, elle arriva au coin de sa rue. Elle tourna et fit face à un colosse. Elle ne perdit pas une seconde et lui fonça dedans, préférant ne pas penser à la partie de son corps avec laquelle son épaule entra en contact. Sous la force, elle recula d’un pas alors que l’homme tomba à terre. Elle se mit alors à courir désespérément en direction de l’immeuble et arriva en vue de la porte d’entrée mais il y avait un bel espace à découvert… Elle s’arrêta net. Il y avait des hommes armés à tous les coins de ruelles. Qu’allaient-ils faire ? Dégainer et tirer dès qu’elle avancerait ? La laisser regagner ses pénates ? Elle n’y croyait pas. Elle devait réfléchir et vite car elle entendait de nouveau des pas approchant derrière elle. Elle posa ses sacs sur le rebord d’une fenêtre et ouvrit son sac à main. Elle sortit trois grenades fumigènes. Elle en lança une derrière elle, une vers l’immeuble puis en laissa tomber une à ses pieds avant de disparaître dans l’entrée de l’immeuble voisin du leur.  

 

Quand les hommes arrivèrent là où elle était, elle lança une grenade lacrymogène puis prit la direction d’une autre sortie qui l’amenait dans la ruelle qui donnait face au garage. Deux hommes étaient là, armés. Elle lança une autre grenade lacrymogène, entendant au même moment deux détonations familières. Elle s’engouffra dans la voie sans aucun doute et courut jusqu’au garage, jusqu’à l’aura rassurante qu’elle ressentait. Elle roula sous la porte du garage à peine suffisamment ouverte après avoir jeté son sac à dos dessous. Entendant les coups de feu qui claquaient sur la porte, elle se mit à couvert, soufflant, sentant Ryo juste à côté d’elle.  

 

- Tu n’as rien ?, lui demanda-t-il quand la porte du garage toucha enfin le sol.  

- A part deux sacs de course manquants ? Non., répondit-elle, les yeux fermés.  

 

Elle tentait de reprendre le dessus sur son cœur qui battait à cent à l’heure, sur ses jambes qui tremblaient, sur sa respiration superficielle.  

 

- Il y a eu une fusillade en face du magasin. Le neveu du gérant de la supérette a été tué. Je pense qu’ils me visaient., murmura-t-elle, rouvrant ses yeux troublés et plongeant dans les siens.  

- Ils me voulaient moi et ils tiraient dans la foule, Ryo. Ils se fichaient de savoir combien de victimes ils feraient., reprit-elle, la voix emplie de colère.  

- Il était si jeune… Il ne méritait pas cela…, finit-elle par dire, les larmes roulant sur ses joues.  

- Ce sont des bouchers, Kaori. Il va falloir que tu te blindes., lui dit-il d’une voix dure.  

 

Il n’aimait pas la voir pleurer mais il ne pouvait la laisser s’apitoyer. S’il voulait la voir survivre, elle devait devenir dure.  

 

- C’est comme une guérilla mais en pleine ville, dans une ville qui, en plus, n’est pas habituée à cela. Ils ont décidé de faire régner la terreur à la fois parmi les clans et dans la rue mais on ne va pas les laisser faire, d’accord ?, la questionna-t-il d’une voix déterminée.  

- Kaori, tu me suis ?, lui demanda-t-il plus doucement.  

 

Elle l’observa quelques secondes, prenant confiance et force en lui.  

 

- Oui, comme toujours. J’ai confiance en toi., lui affirma-t-elle.  

- Et moi en toi., lui retourna-t-il, posant une main sur sa joue.  

 

Ils restèrent ainsi un moment puis Ryo lui tendit une main, l’aidant à se relever.  

 

- Viens, j’ai laissé le Professeur avec notre cliente. J’espère qu’il ne l’aura pas traumatisée., plaisanta-t-il.  

- Après toute cette histoire, tu m’offres un week-end dans un onsen., murmura-t-elle.  

- Avec ou sans moi ?, lui demanda-t-il, un sourcil levé.  

- Parce que tu voudrais m’accompagner et te priver d’un week-end de liberté ?, répliqua-t-elle.  

- Vu sous cet angle…, pipa-t-il.  

- Mais peut-être que j’apprécierais aussi un week-end calme et détendu., ajouta-t-il.  

- Ce qui signifierait que tu ne courrais pas après tout ce qui porte un jupon alors et pas de soirée arrosée non plus., lui rappela-t-elle.  

- Et pour toi, pas de massue ni autre engin de torture., rétorqua-t-il.  

 

Ils s’observèrent un court moment et se sourirent.  

 

- Je pourrais me passer de massue., avança-t-elle, le regard pétillant.  

- Il me faudrait trouver une autre distraction mais je pourrais être calme un week-end., concéda-t-il, gardant un ton neutre.  

 

Il vit le regard interrogateur de sa partenaire mais n’éclaircit pas pour autant ses propos. Peut-être que sa distraction future se tenait présentement devant lui… Il lui tendit la main.  

 

- C’est un marché. Quand on sort de cette tracasserie, on part en week-end., lui offrit-il.  

- D’accord., murmura-t-elle, serrant sa main en ignorant les papillons qui volaient dans son estomac.  

 

Ryo récupéra le sac à dos sur le sol et se dirigea vers le hall d’entrée.  

 

- T’as mis quoi là-dedans ? Ca pèse une tonne., maugréa-t-il.  

- Oh rien… juste deux trois bricoles utilitaires., éluda-t-elle, refusant de lui dire que c’était les futurs accessoires de ses détentions.  

- J’ai deux sacs de course qui sont restés sur le rebord de la fenêtre de l’immeuble. L’alimentaire était dedans. Il va falloir faire preuve d’imagination pour le repas de ce soir., soupira Kaori.  

 

Ryo ouvrit la porte d’entrée et examina les environs.  

 

- Ils sont partis. Je reviens., lui dit-il.  

- Non ! Attends !, lui dit-elle mais il était déjà parti.  

 

Moins de deux minutes plus tard, il revenait avec les deux paquets.  

 

- J’ai sauvé tes courses. Ca mérite une récompense, non ?, minauda-t-il.  

- Tu as raison. Je vais faire ton plat préféré., lui proposa-t-elle.  

- Quoi ?! Tu veux ma mort ou quoi ?, hurla-t-il.  

- Je pensais que tu me laisserais faire une visite nocturne à Livia., chouina-t-il.  

 

Kaori se retint de hurler. Ne pas frapper, se dit-elle. Il venait de la sauver d’un mauvais pas. Il méritait sa clémence… une fois. Donc elle ne frapperait pas. Elle récupéra ses sacs, ça lui éviterait un mauvais geste en occupant ses mains, puis monta les escaliers.  

 

- Dis, t’aurais pas pris un peu de poids dernièrement. On dirait que tes fesses sont énormes., lâcha-t-il quand ils arrivèrent devant leur appartement pour oublier le spectacle devant lui.  

 

Elle avait posé un sac par terre pour ouvrir. Une fois, pas deux et elle avait une main libre. Il se retrouva enseveli sous une massue cinq cent tonnes « Sale goujeat » alors qu’elle récupérait son sac de courses et rentrait dans l’appartement.  

 

- Kaori, vous allez bien ? Ryo a reçu un appel disant que vous étiez la cible de truands., lui demanda Livia, inquiète.  

- Oui. En effet, j’ai eu de la chance. Ca n’a pas été le cas de tout le monde., murmura Kaori en baissant les yeux.  

- Un tout jeune homme est mort. Il avait la vie devant lui. Je vais ranger les courses., fit-elle, s’éclipsant pour ne pas leur montrer à quel point elle était touchée.  

 

Elle pénétra dans la cuisine et rangea les courses. Ryo lui avait demandé d’être forte. Elle le serait. Elle ne montrerait pas à quel point cette altercation l’avait secouée.  

 

- C’est une vilaine coupure que tu as., fit le Professeur  

- Trois fois rien, je survivrai., éluda-t-elle.  

- Laisse-moi examiner cela. Ca me changera de passer du temps avec un être humain plutôt que d’essayer de réparer les entrailles d’un ordinateur., maugréa-t-il.  

- D’accord., accepta-t-elle.  

 

Il partit chercher le nécessaire dans la salle de bains. Depuis quinze jours, il avait eu le temps de retenir l’endroit où il était rangé… Quand il revint, Kaori prit place à une chaise de la cuisine et il examina la plaie, retirant quelques petits éclats de verre.  

 

- Ce n’est pas très profond. Je vais mettre des pansements papillons. Ca devrait suffire., la rassura-t-il.  

- Merci, Professeur.  

- De rien. Je suis content que tu n’aies que cela., lui dit-il, pressant son épaule.  

 

Il ressortit et Kaori se leva pour préparer le repas.  

 

- Toi, tu seras sage cette nuit., entendit-elle de l’autre côté.  

- Mais…, lui opposa Ryo.  

- Il n’y a pas de mais. Tu seras sage cette nuit ou j’appelle Kazue qui doit avoir des seringues chez elle., le prévint le Professeur.  

- Non ! Pas les seringues ! Je serai sage, promis, juré. Je dirai même que son repas est délicieux !, promit le nettoyeur en panique.  

 

Kaori soupira et ferma la porte pour ne plus les entendre. Ses mots ne lui faisaient même pas plaisir. Ca aurait été le cas s’il les avait dits volontairement. Pourquoi ne pouvait-il être honnête ou au moins plus gentil ? Elle n’attendait pas grand-chose. Soupirant, elle se mit aux fourneaux et confectionna le plat préféré de Ryo. Elle y passa du temps et ne ressortit de la cuisine que lorsqu’elle eut fini et qu’il suffisait de le laisser mijoter.  

 

Ils passaient à table quand on frappa à la porte. L’air impassible, Ryo se leva et alla ouvrir, faisant signe à sa partenaire de rester là.  

 

- Tiens, tiens, inspectrice de mon cœur. Tu arrives à temps pour le repas., lui dit-il, l’invitant à entrer.  

- Ce ne sera pas de refus., soupira la jeune femme.  

 

Kaori se leva et ramena un couvert supplémentaire à table. Ils dînèrent à cinq, parlant peu. Quand le repas fut terminé, Livia les laissa, devant régler quelques soucis de travail.  

 

- L’attaque a été reliée aux autres meurtres. Les armes utilisées sont les mêmes que pour l’attaque dans le quartier d’Arakawa il y a quatre jours., leur apprit-elle.  

- On avait déjà relié cette attaque à quelques-uns des meurtres qui ont eu lieu ces quinze derniers jours., leur dit-elle.  

- Blessés ? Morts ?, demanda Ryo.  

- Dix blessés et un mort. C’est moi qui ai examiné les bandes vidéos du magasin. Je n’ai pas fait mention de Kaori dans le rapport., les informa-t-elle.  

- Merci., murmura la rouquine.  

- On a repéré la voiture ? Tu as trouvé un moyen de la suivre ?, l’interrogea le nettoyeur.  

 

L’inspectrice baissa les yeux, se frottant l’arête du nez.  

 

- Non. Nous l’avons suivie jusqu’à un carrefour fréquenté et là, six voitures identiques sont apparues en même temps. On a essayé de toutes les tracer mais nous n’y sommes pas arrivés., admit-elle.  

- Ryo, ils connaissent les failles du système. C’est une chose impossible pour un simple malfrat., lui assura-t-elle.  

- Toi, tu les connais parce que je te les ai données. Ils ont un point d’entrée parmi les forces de l’ordre., leur affirma-t-elle.  

- Je dirais même qu’ils en ont plus qu’un., pipa Ryo.  

- Je le pense aussi., fit le Professeur sombrement.  

 

Tous les regards se tournèrent vers lui.  

 

- J’ai récupéré quelques données sur mon ordinateur. Pas grand-chose mais je sais que quelqu’un a piraté les serveurs de la police. J’en ai trouvé des traces mais ils ont été si loin qu’ils ont forcément eu de l’aide., leur apprit-il.  

- Comment vous en êtes arrivés à cette supposition ?, lui demanda Saeko, intriguée.  

- Parce qu’ils n’ont mis que vingt-quatre heures pour atteindre ces données. Même en étant doué, c’est impossible. Le réseau de la police est très sécurisé. Les niveaux sensibles sont protégés en accès à plusieurs niveaux. Il faut trois jours pour parvenir à passer tous les pare-feux et protections, trouver les mots de passe qui vont bien. Ces mots de passe sont changés tous les trois jours., leur dit-il, les voyant prêts à objecter.  

- Ca veut dire qu’ils ont leurs entrées et que tu dois te tenir sur tes gardes, Saeko. Ils accèdent peut-être à tes dossiers., la prévint Ryo.  

- Je vais faire attention., lui assura-t-elle.  

 

Ils discutèrent encore un peu avant de voir Saeko s’en aller. Le Professeur monta peu après, laissant les deux partenaires seuls. Kaori débarrassa la table, se préparant à faire la vaisselle.  

 

- Tu sors ce soir ?, demanda-t-elle à Ryo.  

- Non, je reste ici., lui apprit-il.  

 

Elle acquiesça et partit en cuisine finir sa tâche. Quand elle revint, elle fut surprise de voir que le divan avait été préparé pour la nuit. Elle partit à la salle de bains mettre son pyjama et se dirigea vers le séjour quand Ryo arriva et l’arrêta.  

 

- Toi, tu dors dans ma chambre et moi dans le divan., lui dit-il.  

- Mais je ne vais pas prendre ton lit…, bafouilla-t-elle, gênée.  

- J’ai de la lecture de retard donc je prends le divan et, toi, tu me fiches la paix et tu vas en haut., répliqua-t-il.  

- Prends ta lecture et va dans ta chambre. Ca ne me manquera pas, tu sais., rétorqua-t-elle.  

- Tu ne peux pas faire simplement ce qu’on te demande parfois ?, grogna-t-il.  

- Ca fait quinze jours que tu dors dans ce divan. Va passer une nuit dans un lit. Si le mien ne te va pas, va avec le Professeur., plaisanta-t-il.  

 

Elle l’observa un instant, un sourire naissant sur ses lèvres.  

 

- Tu ne pouvais pas le dire comme cela dès le début ?, lui demanda-t-elle.  

- Comme quoi ?, fit-il innocemment.  

- Idiot., pesta-t-elle, le regard pétillant.  

- Merci Ryo., murmura-t-elle.  

- Ne laisse pas de cheveux sur mon oreiller ! Et t’as pas un autre pyjama que ce truc horrible ? Mes draps vont avoir peur., l’interrogea-t-il, horrifié.  

- Tu ne veux pas que je dorme nue pendant que tu y es ?, répondit-elle spontanément, rougissant aussitôt furieusement.  

 

Incapable de soutenir son regard surpris qui vira à l’amusement, elle déguerpit en quatrième vitesse.  

 

- Tu n’imagines même pas à quel point…, murmura-t-il, la regardant s’enfuir.  

 

Faisant taire sa petite voix intérieure, il se coucha dans le divan et attrapa une de ses revues dans laquelle il se perdit sans vraiment les regarder. Les images qui dansaient laissaient apparaître une toute autre personne.  

 

Kaori s’arrêta devant la porte de la chambre de Ryo et hésita avant de l’ouvrir. Elle avança et, l’estomac noué, s’immobilisa devant le lit. C’était idiot. Elle était déjà venue dans cette chambre des dizaines de fois, si ce n’était des centaines… Elle n’avait pas de raison de se montrer aussi nerveuse. Ce n’était qu’une pièce, un lit. Elle repoussa le drap et se glissa dedans. Elle s’allongea et se couvrit. Elle ferma les yeux, prête à s’endormir, et fut assaillie par des sensations étranges, douces, rassurantes. Se laissant entraîner dans ses songes, elle fourra le nez dans l’oreiller de son partenaire, s’enivrant de son odeur, et s’endormit paisiblement.  

 

A l’heure habituelle de la visite nocturne, elle ne remarqua pas la porte qui s’ouvrit et l’ombre qui se glissa dans sa chambre.  

 

- Je la protégerai Maki. Je te l’ai promis., murmura Ryo, posant un regard sombre sur la silhouette endormie. 

 


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