Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 40 chapters

Published: 08-08-20

Last update: 16-09-20

 

Comments: 67 reviews

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GeneralAction

 

Summary: Une nouvelle menace, une nouvelle mission, une nouvelle ère pour City Hunter?

 

Disclaimer: Les personnages de "Bring on the night" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Bring on the night

 

Chapter 13 :: Chapitre 13

Published: 20-08-20 - Last update: 20-08-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Notre bande réduite à trois, un combat à mener sur deux fronts, une cliente pas très nette. QUel est le programme du jour? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 13  

 

La neige tombait à gros flocons depuis deux jours. Généralement, ce fait réjouissait Kaori à l’approche de Noël mais, à maintenant quatre jours de la fête, elle restait mitigée, d’autant plus qu’ils arpentaient sans relâche tous les trois les rues de Setagaya où un indic de Ryo qui s’était éloigné de Shinjuku face aux derniers évènements leur avait confirmé la présence de Keiichi deux jours plus tôt. Ca avait été une agréable surprise pour le nettoyeur de savoir qu’il gardait la fidélité de certains malgré tout ainsi que de savoir qu’il n’était pas loin de régler une de ses deux affaires.  

 

- Tiens., fit Kaori à son partenaire, lui tendant un café qu’elle venait d’acheter avant d’en donner un à Livia qui l’entoura de ses mains pour les réchauffer.  

- Je n’aurais jamais pensé qu’il puisse faire si froid., bégaya-t-elle, transie.  

- Ils ont annoncé un hiver rigoureux. Encore un peu de courage., lui conseilla la rouquine.  

 

Ils burent leurs cafés et repartirent à la recherche de Keiichi.  

 

- Wouaaaaah ! Aïe !, cria l’américaine qui s’étala de tout son long après avoir glissé sur le marquage d’un passage piéton.  

- Ca va ?, s’inquiéta Kaori, l’aidant à se relever.  

- Oui. C’est ma fierté qui en a pris un coup., plaisanta-t-elle, s’époussetant les fesses.  

- Moi, je préfère le tirer., pipa Ryo, approchant les doigts des fesses de sa cliente.  

- Pas touche !, gronda sa partenaire, sortant un maillet.  

- Et les tiennes ?, lui murmura-t-il à l’oreille en passant à ses côtés.  

 

Un nuage de vapeur s’éleva au dessus de la tête de la jeune femme. Elle plongea le visage dans un tas de neige non loin pour calmer le feu de ses joues mais l’amas fondit comme neige au soleil… sauf que le plafond nuageux était bas, très bas même, ne laissant filtrant aucun rayon de l’astre.  

 

S’apercevant qu’ils avaient pris de l’avance, elle les rejoignit rapidement, non sans s’arrêter et jeter un regard soucieux derrière elle. Elle avait la désagréable sensation d’être suivie. Elle se retourna pour appeler Ryo mais se rendit compte qu’il le savait déjà. Il dardait un regard furtif sur tout ce qui l’entourait et, même s’il ne semblait pas fixer son regard, elle savait qu’il voyait tout ce qu’il devait voir. Elle le vit diminuer ses enjambées et s’adapter au pas de leur cliente puis ralentir un peu plus pour lui laisser le temps de les rattraper.  

 

- Que fait-on de nos spectateurs ?, demanda Kaori.  

- Rien pour le moment. On embarque Keiichi si on le trouve et on se tire d’ici., répondit-il posément.  

- Vous voulez dire qu’on va laisser le danger nous tourner autour ?, s’inquiéta Livia.  

- J’ai déjà été visée par deux fois et cette bombe dans le café… Non, je ne peux pas ! Je ne veux pas !, s’écria-t-elle, les larmes roulant sur ses joues livides.  

- Je veux rentrer ! Je veux que tout ça s’arrête ! Je n’en peux plus !, sanglota-t-elle.  

 

Incapable de rester insensible à la détresse de la jeune femme, Kaori approcha et l’enlaça, la serrant contre elle en allant et venant de la main dans son dos pour l’apaiser.  

 

- Ca va aller, Livia. Tout cela ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir. On va retrouver Keiichi et vous pourrez le serrer dans vos bras. Vous pourrez rentrer chez vous et retrouver votre petite fille., la rassura Kaori.  

- Pensez à elle, à son sourire. Keiichi la connaît ?, lui demanda-t-elle.  

- Non…, ricana l’américaine à bout de nerfs.  

- Enfin… Je veux dire… Je lui ai envoyé des photos d’elle mais il n’a pas encore pu la voir., se reprit-elle, essuyant ses yeux.  

- Alors dites-vous que vos retrouvailles serviront à cela. Lui montrer la jeune maman épanouie que vous êtes, lui présenter votre fille et oublier ce moment douloureux., l’encouragea la rouquine.  

- Il y aura toujours un fantôme… Plus rien ne sera comme avant., soupira Livia.  

- Mais je dois penser à ma fille et avancer, être courageuse. Désolée d’avoir craqué., leur dit-elle.  

 

Kaori approuva et se tourna vers Ryo qui était nulle part en vue. Où était-il donc passé ? Se concentrant, elle perçut sa présence un peu plus loin et emmena leur cliente. Elles le retrouvèrent dans la ruelle en conversation avec le cuisinier du restaurant devant lequel elles avaient été quelques minutes auparavant.  

 

- Il passe dans le coin donc ?, lui demanda Ryo, la photo de Keiichi en main.  

- Oui, régulièrement. Pas tous les jours mais deux à trois fois par semaine. Toujours très discret. Il est recherché par la police ?, l’interrogea l’homme.  

- Non, son ex-femme pour une histoire de pension alimentaire., éluda le nettoyeur.  

- C’est une blague, hein ?, se gaussa le cuistot.  

- Vous êtes malin, vous…, le félicita son interlocuteur, l’air faussement épaté.  

 

Il le salua et se tourna vers les deux femmes qui venaient d’arriver. Il avait préféré lâchement fuir la scène larmoyante de crise d’hystérie et, quand il avait entendu la porte s’ouvrir, avait trouvé une bonne excuse pour le faire. Au moins, ils détenaient une piste supplémentaire. L’étau se resserrait autour de Keiichi.  

 

- Nous sommes dans le bon coin., leur annonça-t-il.  

- C’est une bonne nouvelle… même si ce coin regroupe encore des milliers de personnes et des centaines d’habitations., pipa Kaori.  

- C’est déjà mieux que des millions de personnes et des milliers d’habitation, Mademoiselle Makimura. Ah ces femmes… Jamais satisfaites…, soupira-t-il, feignant l’agacement.  

- Là, présentement, je le suis., admit-elle, ravie d’être enfin considérée à son juste genre.  

- Où cherchons-nous maintenant ?, demanda Livia, commençant à s’habituer à ce genre de discussions entre les deux.  

- On continue à déambuler et poser des questions., l’informa Ryo, repartant vers la sortie de la ruelle.  

 

Ils s’engagèrent dans la rue et continuèrent leur enquête. Ils marchèrent ainsi encore pendant quelques heures. Le soir tombait quand ils arrivèrent à un carrefour bondé.  

 

- On tente encore ici et, après, on rentre. Bientôt, il n’y aura plus grand monde à interroger., affirma Ryo.  

- On ferait peut-être mieux de se séparer. Je reste avec Livia et on se met à deux angles différents du carrefour., proposa Kaori.  

- C’est une bonne idée., confirma-t-il, surprenant sa partenaire qui pensait qu’il demanderait à être avec leur cliente.  

- Restez ici, à la sortie du métro, et je vais de l’autre côté à l’autre sortie., leur dit-il.  

 

Ils se placèrent donc à deux angles opposés et commencèrent à interroger tous les passants. Ils essuyèrent beaucoup de désillusions et le peu de personnes qui pensèrent avoir déjà vu Keiichi n’étaient ni vraiment sûres que ce fut bien lui ni de l’endroit où elles l’avaient vu. De son côté, Ryo interrogeait plus facilement les jeunes femmes et ne pouvait s’empêcher de leur faire du charme. Ne virant pas en mode pervers comme à son habitude, Kaori étant trop loin, il récolta plus de numéros de téléphone que d’informations. Finalement, l’étalon de Shinjuku deviendrait peut-être celui de Setagaya également, songea-t-il amusé, idée qui lui passa quand il entrevit sa partenaire de l’autre côté. Non, s’il y avait du changement, il ne serait ni l’étalon de Shinjuku ni celui de Setagaya. Il n’aurait plus qu’une amazone et il l’avait déjà trouvée. Ne restait qu’à trouver le courage d’agir enfin sur les élans de son cœur et surtout à mettre fin aux activités de cette nouvelle organisation. Réparer les pots cassés prendrait du temps mais ça ne retarderait pas plus son envie d’évoluer.  

 

Kaori interrogeait sans relâche toutes les personnes qu’elle croisait, obtenant souvent le silence ou des grognements réprobateurs. Elle ne se décourageait cependant pas et continuait, parvenant parfois à avoir une réponse un peu plus claire. Se tournant après la dernière personne interrogée, elle approcha de la foule amassée attendant patiemment le changement de signal bicolore pour les piétons.  

 

- Excusez-moi, Madame…, interpela-t-elle une jeune femme qui se tourna et lui lança un regard noir alors qu’elle était au téléphone.  

- Pardon. Madame, auriez-vous juste dix secondes à m’accorder ?, demanda-t-elle à la personne suivante.  

 

La passante agita la main et se détourna.  

 

- S’il vous plaît, Monsieur…, appela-t-elle, posant une main sur l’épaule du jeune homme juste après.  

 

L’homme se retourna et elle lui montra la photo, levant les yeux vers lui. Qu’elle ne fut pas sa surprise de découvrir l’homme de la photo juste devant elle. Keiichi… elle le voyait enfin en chair et en os à moins de cinquante mètres. Elle était tellement soulagée mais elle se rendit instantanément compte que ce n’était pas son cas. Il mit moins d’une seconde pour détaler, profitant du passage au vert du feu pour les piétons et bousculant les personnes devant lui.  

 

- Ryo !, cria-t-elle, espérant qu’il l’entendrait, se mettant à courir derrière lui.  

 

Elle esquiva les passants devant elle, s’excusant à tout va, mais elle voyait Keiichi s’éloigner d’elle et savait qu’elle allait finir par le perdre. Elle était endurante mais il courait vraiment vite et elle se rappela, à son grand désespoir, qu’il avait été champion d’athlétisme au lycée. Avec soulagement, elle vit Ryo débouler devant elle et lui semblait en mesure de tenir le rythme. Inquiète pour leur cliente, elle se retourna et vit que Livia suivait péniblement à une dizaine de mètres derrière elle.  

 

Ryo avait été surpris quand il avait entendu Kaori l’appeler mais il avait vite compris lorsqu’il avait vu une silhouette masculine s’enfuir en courant et sa partenaire le suivre. S’il devait admettre deux choses, c’était que, premièrement, Keiichi connaissait très bien le quartier car, malgré le dédale de rues et ruelles dans lequel il l’emmenait, il ne se retrouvait jamais coincé et, deuxièmement, il courait vite, très vite et sans se fatiguer. Ils couraient l’un après l’autre, tournant régulièrement, slalomant entre les passants furieux, sautant au dessus de sacs laissés alors que les camions poubelles devaient passer dans la nuit, jouant à la roulette russe avec les voitures quand les feux n’étaient pas de leurs côtés. Ryo savait que Kaori n’était pas loin et il était épaté par elle également car elle ne faiblissait pas. Il la sentait résolue et concentrée.  

 

Soudain, après une bonne demi-heure de course-poursuite, enfin, c’était l’impression qu’il en avait, Keiichi disparut à l’angle d’une ruelle avant de réapparaître en courant, cherchant une autre issue. Le voyant faire, Ryo leva les mains pour lui montrer qu’il ne lui voulait pas de mal.  

 

- Keiichi… Keiichi, je ne vous veux aucun mal., lui dit-il.  

- Que me voulez-vous alors ?, demanda le jeune homme, tentant de garder son calme et cherchant une issue.  

- Déjà vous rendre cela., lui annonça Ryo, sortant de sa main gauche le calepin du journaliste.  

 

Il le lui montra et avança doucement, le lui tendant. Il comprit alors la raison de l’arrêt soudain de la course-poursuite : un camion-poubelle était garé dans la ruelle bloquant le passage. Ca arrivait aussi à Shinjuku quand les gars étaient en avance et allaient casser la croûte avant de démarrer ou reprendre leur tournée. Depuis le temps, il connaissait la tournée et savait quelles ruelles ne pas emprunter ces jours-là.  

 

- Je ne vous veux aucun mal, Keiichi. Tenez, votre calepin., lui tendit Ryo, s’arrêtant à deux mètres de lui.  

 

Le journaliste le dévisagea et, prudent, avança d’un pas pour saisir son carnet et se recula aussitôt.  

 

- Nous avons le même ennemi apparemment., fit remarquer le nettoyeur.  

- Peut-être…, admit le jeune homme.  

- La Mante Verte., lui apprit Ryo.  

- Alors c’était bien leur nom…, souffla Keiichi.  

- Je ne comprends pas.  

- La Mante Verte était une organisation criminelle qui existait avant la première guerre mondiale qui a grossi et périclité au point de passer aux oubliettes. En fait, elle subsistait à un très faible niveau jusqu’à il y a dix ans quand un occidental est venu s’installer et a repris les rênes. Il est resté dans l’ombre le temps de monter son organisation puis, cinq ans après, il s’est lancé à grande échelle., lui apprit le journaliste.  

- Faisons équipe. Je veux les démanteler autant que vous. Je ne veux pas qu’ils s’installent ici. Je sais ce qu’ils attendent du Japon et je ne leur laisserai pas une telle opportunité., lui proposa Ryo.  

 

Keiichi le dévisagea suspicieusement. Il recula, jetant un rapide coup d’oeil vers le camion qui n’avait pas délogé.  

 

- Je ne vous connais pas. Je ne fais confiance à personne., lui opposa-t-il.  

- Mon nom est Ryo Saeba. Je suis plus connu sous le nom de City Hunter., lui apprit le nettoyeur.  

- Vous êtes… Bon sang, je n’imaginais pas vous rencontrer un jour., s’étonna le journaliste.  

- Je sais qui vous êtes. Je sais aussi que vous êtes un tueur professionnel. Qui me dit que vous n’avez pas été engagé pour m’éliminer ?, répliqua Keiichi.  

- J’ai arrêté cette branche-là de mon activité il y a quelques années. Je ne prends plus de contrat sur la vie., lui avoua Ryo.  

- Vous pouvez très bien être à leur botte., ajouta son interlocuteur.  

- Non, jamais je ne travaillerai pour ce genre d’hommes., affirma le nettoyeur, la mâchoire serrée.  

- Ecoutez, je comprends vos doutes mais le quartier est cerné d’hommes qui veulent vous tuer. Je ne veux que vous aider., fit Ryo en plongeant son regard dans le sien.  

 

Le jeune homme l’observa un moment, en proie à une intense réflexion qui dura plus d’une minute avant qu’il ne se détendit.  

 

- D’accord, je vous accorde ma confiance., lui confia-t-il.  

- Venez, sortons d’ici et allons-nous mettre à l’abri. Vous serez certainement heureux de…  

- Ryo !, le coupa Kaori, arrivant à bout de souffle.  

 

Elle s’arrêta devant lui et se pencha en avant pour reprendre sa respiration. Le nettoyeur sentit la tension remonter derrière lui et se tourna vers Keiichi.  

 

- Voici ma partenaire, Kaori. Visiblement, elle manque encore d’endurance., plaisanta-t-il.  

- Oh, ça va. Je n’étais que milieu de classe en athlétisme, pas championne du lycée., répliqua-t-elle vertement.  

- Bonsoir Keiichi, je suis ravie de vous rencontrer. C’est un énorme soulagement., fit Kaori se tournant vers le journaliste.  

- Eh bien, bonjour…, bafouilla-t-il, un peu submergé par les évènements.  

- Où est…, l’interrogea Ryo, regardant derrière elle dans la ruelle.  

- Elle va arriver. Elle était juste derrière moi., répondit Kaori, se tournant, les sourcils froncés.  

- J’espère qu’elle n’a pas…, s’inquiéta-t-elle, craignant pour leur cliente.  

 

Elle se mordit les doigts. Elle avait fait une bourde monumentale. Elle aurait dû rester avec Livia plutôt que de foncer tête baissée même si elle était juste derrière elle. Elle essaya de se souvenir du moment où elle l’avait vue pour la dernière fois et c’était juste à l’entrée de la ruelle, une cinquantaine de mètres avant…  

 

- Vous attendez quelqu’un ?, les interrogea Keiichi.  

- Oui, Livia., répondit Kaori distraitement.  

- Livia ?, répéta le journaliste.  

- Elle nous a engagés pour vous retrouver., indiqua Ryo, sentant un malaise s’insinuer.  

- Mais pourquoi elle veut me retrouver ?, s’étonna le jeune homme.  

- Elle s’inquiétait pour son ami., lui confia la rouquine.  

- Ami ? Quel ami ?, leur demanda-t-il, les sourcils froncés.  

 

Ryo et Kaori se regardèrent, ne comprenant pas l’incompréhension de Keiichi.  

 

- Vous. Livia voulait vous retrouver. Elle avait peur pour vous., expliqua-t-elle.  

- Mais je ne connais personne du nom de Livia…, souffla-t-il.  

 

Ils s’observèrent et comprirent alors toutes ces choses qui avaient semblé bancales. Au même moment, ils entendirent un bruit métallique résonner sur la bouche d’égout non recouverte de neige et, au moment où ils baissèrent les yeux, ils virent un gaz en sortir.  

 

- Fuyez !, cria Ryo.  

 

Mais il était déjà trop tard et il vit Kaori puis Keiichi tomber au sol alors que ses jambes se dérobaient sous lui. La grenade était juste devant lui mais il n’arrivait pas à lever le bras pour l’éloigner. Il sentit les odeurs putrides provenir des égouts qui passaient sous eux alors que son visage reposait sur le métal. Il ne put que diriger son regard vers la ruelle d’où provenaient des bruits de pas et voir apparaître Livia, une arme à la main.  

 

- Tue-le., quelqu’un lui ordonna-t-il.  

- Et les deux autres ?, demanda-t-elle d’une voix étranglée.  

- Ils restent en vie. La loi leur réglera leur sort et ils endosseront tout ce qu’on a fait. Ce sera une fin bien ironique pour le justicier que de se faire tuer par le glaive de la justice., ricana-t-il.  

- Allez, dépêche-toi et rejoins-nous., entendit Ryo avant de sombrer dans l’inconscience, incapable de bouger.  

 

Livia approcha de Kaori et s’agenouilla à ses côtés. Elle écarta les mèches de son visage et constata qu’elle était bel et bien endormie.  

 

- Je suis désolée, Kaori. Je n’ai pas eu le choix., lui avoua-t-elle, la soulevant pour l’asseoir.  

 

Elle la posa contre elle et entendit un léger gémissement.  

 

- Ils ont ma fille. Si je ne tue pas Keiichi, ils la tueront elle… Je… Je ne peux pas. J’étais sortie du milieu pour elle mais ils m’ont forcée à y revenir., lui expliqua-t-elle, prenant ses deux mains et les serrant sur la crosse du revolver qu’elle tenait avant.  

- Je ne voulais pas faire ça, Kaori. Je ne voulais pas., murmura-t-elle en pleurant.  

 

Elle pressa l’index de la nettoyeuse et le coup de feu partit, atteignant Keiichi au thorax dans un bruit sourd. Comme demandé par ses commanditaires, elle tira une deuxième fois malgré le sang qui maculait la neige devant le corps sans vie de celui qu’elle avait prétendu être son ami.  

 

- Vous me détesterez mais je devais le faire pour ma fille. Pardon., s’excusa-t-elle, avant de recoucher la rouquine dans la neige et de s’en aller.  

 

Ryo mit quelques minutes avant de se réveiller, aidé par l’air putride mais non saturé de gaz qui provenait des égouts et les sirènes des voitures de police qui approchaient. Il se releva péniblement et approcha de Kaori. Il ne jeta même pas un regard vers Keiichi qu’il savait déjà mort. C’était un état qu’il reconnaîtrait les yeux fermés. Devant l’urgence, il ne pouvait que chercher à sauver sa partenaire.  

 

- Kaori… Kaori, réveille-toi., lui dit-il en la secouant.  

- On doit se tirer. Emerge, Kaori. Allez, secoue-toi., lui ordonna-t-il, l’inquiétude prenant le pas face à son manque de réaction.  

 

Il entendit le crissement des pneus non loin et les reflets des lumières sur les vitres.  

 

- Ryo…, entendit-il murmurer.  

- Lève-toi., lui dit-il fermement.  

- Peux pas. Va-t-en., lui murmura-t-elle.  

 

Il la regarda, n’en croyant pas ses oreilles. Comment pouvait-elle lui dire de la laisser ? Comment…  

 

- Va-t-en. Sauve-toi. Tu… tu ne dois pas être arrêté., ajouta-t-elle faiblement.  

- Tu es le seul… à pouvoir nous sortir… de là., lui dit-elle.  

- Kaori…, souffla-t-il, le cœur lourd.  

- Pars et ne te retourne pas., lui demanda-t-elle.  

 

Il voulait du temps mais il n’en avait pas. Il entendait des pas arriver dans leur direction. Il n’avait plus que quelques secondes, quelques secondes qui feraient la différence entre la mort et l’espoir, entre être enfermé et donner le champ libre à leurs adversaires et être libre de leur mettre des bâtons dans les roues.  

 

- Je viendrai te chercher., lui promit-il.  

 

Ils se fixèrent du regard une fraction de seconde et Kaori acquiesça, n’ayant aucun doute sur la question. Il se pencha et déposa un baiser fugace sur son front.  

 

- Toi et moi, c’est pas fini, Kaori., lui souffla-t-il avant de se lever et de partir en courant vers la ruelle opposée.  

 

Par chance, au même moment, les éboueurs mettaient leur camion en marche, ignorant des faits qui venaient de se dérouler juste quelques minutes auparavant, et Ryo grimpa sur le toit du véhicule. Il ne savait pas encore comment il ferait mais il la sortirait de là.  

 

- Dans quel pétrin vous vous êtes encore fourrés…, murmura Saeko, s’accroupissant auprès de Kaori.  

 

Elle croisa brièvement son regard noisette et posa la main sur son visage, forçant Kaori à fermer les yeux.  

 

- On lui passe les menottes, Inspecteur ?, demanda un de ses officiers.  

- Elle est inconsciente. Appelez une ambulance et faites-la mener sous bonne garde à l’hôpital. Donnez-moi son sac à main., ordonna Saeko.  

 

Kaori souffla intérieurement. Elle ne comprenait pas ce que leur amie faisait là, loin de son district habituel, mais elle était au moins entre de bonnes mains.  

 

- Le tuyau était bon, on dirait., murmura l’inspectrice en observant le cadavre.  

 

Elle ouvrit discrètement le sac de son amie et en sortit l’arme d’Hideyuki dont avait héritée Kaori. Heureusement pour une fois, c’était la seule chose compromettante qui y était, souffla-t-elle, glissant l’arme sous sa veste, dans la ceinture de sa jupe. Elle aurait eu bien du mal à glisser une massue au même endroit. L’idée lui arracha cependant un fin sourire qu’elle masqua rapidement en donnant des ordres concernant la scène de crime.  

 

Ils avaient déjà ramassé l’arme du crime, fraîchement utilisée à l’odeur de poudre qu’ils purent humer. Ils trouveraient à tous les coups des empreintes dessus et Saeko ne doutait pas de l’identité de la personne à qui elles appartiendraient. Pourtant, elle savait que c’était un coup monté. Kaori n’aurait jamais pu tuer qui que ce soit mais cet argument-là ne serait pas suffisant. Elle devait trouver d’autres indices pour laver l’honneur de son amie parce qu’il y aurait un après. Il ne pouvait qu’y avoir un après à toute cette histoire. Ca ne pouvait pas se terminer comme ça…  

 


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