Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 40 chapters

Published: 08-08-20

Last update: 16-09-20

 

Comments: 67 reviews

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GeneralAction

 

Summary: Une nouvelle menace, une nouvelle mission, une nouvelle ère pour City Hunter?

 

Disclaimer: Les personnages de "Bring on the night" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Bring on the night

 

Chapter 19 :: Chapitre 19

Published: 26-08-20 - Last update: 26-08-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40


 

Chapitre 19  

 

Kaori s’arrêta un instant devant le bâtiment de la EETG et resserra son manteau alors qu’un coup de vent froid venait de la frapper. En cette fin janvier, les températures avaient beaucoup de mal à remonter et elle devait avouer qu’elle n’avait plus souvent la sensation d’avoir chaud… sauf dans les bras de Ryo la nuit. Elle soupira un court instant de lassitude puis se reprit, se rappelant sa mission.  

 

- Je vais lui en coller du « j’m’ennuie »… Comme si on n’avait pas déjà suffisamment de choses à faire, Monsieur manque d’action., grommela-t-elle.  

 

Malgré tout, elle rentra dans le bâtiment sans s’attarder plus. Elle n’était pas rassurée à l’idée de se retrouver seule mais Ryo ne pouvait être à ses côtés et en même temps empêcher les directeurs des trois banques visées d’arriver. Balayant les mèches blondes de sa perruque de son épaule, elle se présenta à l’accueil.  

 

- Bonjour Mademoiselle. Je suis Phoebe Tesga. J’ai un compte chez vous et je souhaite le fermer., lui apprit-elle.  

- Très bien, Madame. Une minute, j’accède à votre dossier. C’est un compte joint. Il nous faut la procuration de votre…, commença la guichetière qui se tut lorsque Kaori lui glissa le papier.  

- Je vous serai gré de faire vite. Je dois aller rejoindre mon époux à l’aéroport., lui demanda Kaori, très calmement.  

- Le plan est simple, Kaori. Ils ont ouverts des comptes sous nos faux noms dans les trois banques qu’on avait ciblées., lui avait-il appris deux jours auparavant.  

- On va juste fermer nos comptes et récupérer le fric., avait-il annoncé avec un sourire amusé aux lèvres.  

- Tu vas piquer l’argent d’une organisation… encore ?, s’était-elle écriée.  

 

Elle n’avait pas vraiment été étonnée. Cela faisait plusieurs jours qu’elle sentait que la situation ne plaisait pas à son partenaire. La surveillance, c’était bien mais ça ne bougeait pas beaucoup et il avait besoin de résoudre cette affaire vite.  

 

- Oui. On va leur piquer une partie de leur blé et on va les obliger à se découvrir. Et cet argent servira à reconstruire la clinique et le café. Si besoin, ça servira à donner une nouvelle vie à Mick…, lui avait-il dit.  

 

Elle avait compris la logique et, en effet, ce ne serait qu’une juste rétribution. Alors malgré toutes ses réticences, elle avait accepté.  

 

- Voilà Madame, vous devez signer ici et ici., lui demanda la jeune femme.  

- Un retrait en chèque ou en espèces ?  

- En espèces. Tenez., lui répondit Kaori, lui tendant un sac de voyage.  

- Si vous voulez bien patienter, je fais le nécessaire au plus vite., répliqua la guichetière.  

 

Visiblement, la première partie se passait bien pour le moment. Si ça pouvait en être de même dans les deux autres banques, ce serait parfait. Parfait… elle l’espérait mais ne s’y attendait pas vraiment. Il y aurait forcément quelque chose qui foirerait. Elle sentit ce pressentiment néfaste revenir et prit de profondes inspirations pour le chasser. Quel ne fut pas son soulagement lorsque la jeune femme revint dix minutes plus tard le sac visiblement rempli et une liasse de billets encore en main.  

 

- Nous n’avons pas tout su mettre dedans. Tenez., s’excusa-t-elle, lui tendant la liasse.  

- Ce n’est pas grave. Je vous remercie de votre obligeance. Je ne manquerai pas de vous recommander., lui assura Kaori, prenant le sac en mains.  

- Ca peut être lourd. Faites attention., la prévint la guichetière.  

- Ne vous inquiétez pas. J’ai l’habitude., la rassura-t-elle, pensant à ses massues.  

 

Ca faisait un petit moment tout de même qu’elle n’en avait pas utilisé une mais ça ne lui manquait pas. L’évolution de sa relation avec Ryo était beaucoup plus intéressante. Elle ressortit de la banque et se dirigea vers la mini 2.0 couleur noire, rangeant le sac dans le coffre et en sortant un autre qu’elle posa côté passager avant de prendre la route vers la deuxième banque. La BDF, ou Banque des Fraudeurs comme ils l’avaient surnommée, était située dans un immeuble flambant neuf. Elle gara la voiture dans une ruelle non loin, changea de perruque, sortit ses nouveaux faux papiers et se rendit au guichet de la banque.  

 

- Bonjour, je suis Madame Yotota. Je viens pour faire un retrait en espèces., informa-t-elle le guichetier.  

- Très bien. Quel montant souhaitez-vous, Madame ?, lui demanda-t-il très poliment.  

- Le solde de mon compte., répondit-elle avec un grand sourire en faisant glisser les papiers sur le comptoir.  

 

Placide, le jeune homme pianota sur son écran et, au regard ébahi qu’il afficha soudain, elle comprit qu’il avait sous ses yeux le montant du compte. La Mante Verte l’avait très bien fourni…  

 

- Je… Je dois d’abord demander au Directeur, Madame., lui apprit-il, une suée le prenant.  

- Faites, je vous en prie., répondit-elle.  

 

Il décrocha le téléphone et elle entendit comme lui la sonnerie vibrer dans le vide, son écho se faisant entendre dans le bureau juste au dessus d’eux.  

 

- Apparemment, il n’est pas là., fit remarquer Kaori.  

- De toute façon, nous n’avons pas besoin de lui. Mes papiers sont en règle. J’ai la procuration pour mon mari et cet argent est à nous, non ?, ajouta-t-elle.  

- Oui Madame mais… c’est la procédure., lui opposa-t-il faiblement.  

 

Kaori avait pitié de lui mais elle n’avait pas de temps à perdre. Elle avait encore une banque à faire derrière.  

 

- Bon, écoutez, je sais ce que c’est., murmura-t-elle, défaisant les boutons de son manteau.  

- Je ne veux que mon argent… Ryoichi., susurra-t-elle.  

 

C’était plus facile de tenter de le séduire avec un prénom similaire à celui de son partenaire. Elle n’avait qu’à s’imaginer que c’était lui. Ca la rendait un peu plus audacieuse. Elle dégagea les deux pans de sa veste et s’appuya, bras croisés devant elle sur le guichet, avantageant son décolleté qui fit son petit effet sur le jeune homme.  

 

- Ryo…, ronronna-t-elle, ne se reconnaissant pas.  

- Vous allez me donner mon argent ? Peut-être que toi et moi, on pourrait aller boire un café après ta journée… et plus si affinités…, suggéra-t-elle, caressant du bout des doigts la ligne de sa mâchoire.  

 

Elle crut presque le voir partir en mode Tex Avery et saisit sa cravate, l’attirant vers elle.  

 

- Tu vas me chercher mon argent, mon chou ?, lui fit-elle d’une voix pleine de promesses.  

- Oui, Madame., acquiesça-t-il, subjugué.  

 

Elle eut à peine le temps de lui envoyer son sac qu’il partait en courant. Pendant ce temps, elle prit le temps de se rhabiller tout en se demandant la réaction qu’aurait eue Ryo en la voyant faire. Peut-être se serait-il moqué d’elle ? Y aurait-il eu une chance qu’il cède lui aussi ? Elle aurait peut-être une réponse après tout cela.  

 

- Voilà Madame. Tout y est. Je… J’ai mis mon numéro de téléphone dans le sac., balbutia-t-il, rougissant.  

- Merci, Ryoichi., murmura-t-elle.  

 

Se sentant un peu coupable, elle approcha et l’embrassa sur la joue. Elle eut à peine le temps de prendre le sac avant qu’il ne s’évanouit. Sans plus un mot, elle sortit de là, rejoignit la mini et, comme la fois précédente, rangea le sac avant d’en prendre un autre.  

 

- Allez encore une et c’est bon., s’encouragea-t-elle.  

 

Elle s’obligea à ne pas penser que, derrière elle, dans le coffre de cette petite voiture, des millions de yens reposaient dans des sacs, pas juste des millions ou encore des dizaines de millions. Non, c’étaient des centaines de millions qu’elle venait de prendre à la Mante Verte, et verte, elle le serait quand elle se rendrait compte de cela… Elle sentit son cœur se mettre à battre de manière erratique en pensant au danger accru auquel ils feraient face désormais.  

 

- Ce n’est pas le moment de penser à cela. Ryo sait ce qu’il fait et on sait pourquoi on le fait. Allez Kaori du nerf., s’enjoignit-elle.  

 

Elle se dirigea vers la dernière banque, consultant anxieusement l’horloge de la voiture. Elle avait une demi-heure de retard sur le programme. Elle ne devait plus traîner. Arrivée non loin de la banque DLGDL, autrement baptisée Dans La Gueule Du Loup, elle sortit ses papiers, remit sa perruque blonde qu’elle attacha rapidement en queue de cheval et changea de manteau.  

 

- Bonjour, je souhaiterais fermer mon compte, s’il vous plaît., demanda-t-elle à l’hôtesse.  

- Pour cela, il faut prendre rendez-vous, Madame., lui répliqua-t-elle, revêche.  

- Suis-je bête ? J’ai rendez-vous avec le directeur., répliqua la rouquine, priant pour que Ryo ait réussi à le retenir jusque là.  

- Votre nom ?, l’interrogea l’employée.  

- Madame Tomoda.  

- Vous n’êtes pas sur son agenda…, fit-elle remarquer.  

- C’est peut-être normal puisque je l’ai appelé très personnellement ce matin et qu’il m’a assuré qu’il avait une place libre sur son agenda à onze heures., répliqua Kaori.  

 

L’hôtesse la regarda d’un air suspicieux puis soupira.  

 

- De toute façon, il n’est pas encore arrivé ce matin., lui apprit-elle.  

- Faites venir quelqu’un d’autre alors !, lui demanda sèchement Kaori.  

 

Elle voyait l’heure tourner et son anxiété grimpait.  

 

- C’est que…, commença la dame.  

- Je me fiche de vos excuses ! J’ai tous les papiers pour clôturer mon compte. Tout ce que je veux, c’est mon argent. Dois-je appeler la police pour avoir gain de cause ? Qui dois-je accuser de vol ?, se mit à crier la rouquine.  

- Du calme, voyons…, lui demanda l’hôtesse.  

- Que je me calme ? Mon mari vient de m’avouer qu’il allait me quitter pour sa secrétaire de vingt ans, qu’elle attend des jumeaux de lui et qu’en plus, elle lui fait des choses bien mieux que moi. Je me suis tuée à la tâche pour lui, j’ai supporté ses moindres caprices et toutes ses lubies pendant des années… Il a même refusé de me faire un enfant parce que ce n’était pas dans son planning… et… et…, hoqueta Kaori, les larmes roulant sur son visage.  

- Et quoi ?, finit par demander l’hôtesse.  

- Il va l’emmener en voyage de noces à Pariiiiiiiiiis…, se lamenta-t-elle.  

- Moi, je n’ai eu le droit qu’à Shinjuku parce qu’il avait mieux à faire. Dans un love hotel…, brailla-t-elle.  

 

Elle se décerna elle-même l’oscar du meilleur rôle dans leur pièce. Elle sentait bien tous les regards des clients sur elle, surpris, apitoyés, choqués, et espérait bien que ça ferait bouger les choses.  

 

- Excusez-moi, madame. Je suis le directeur adjoint. Puis-je vous aider ?, demanda un homme d’une quarantaine d’années.  

- Je… Je voudrais fermer mon compte dans votre banque pour pouvoir retourner vivre chez mes parents., répondit Kaori, reniflant de manière très inélégante en se frottant les yeux, laissant de grosses traînées noires du rimmel qu’elle avait mis juste à cet usage au cas où… Elle se félicita et ça la réconforta de ne pas avoir enduré l’épreuve de la pose de ce maudit apparat le matin même pour rien.  

- Vous avez les documents nécessaires ?, l’interrogea-t-il.  

 

Elle lui tendit les documents d’un geste tremblant et il les contrôla.  

 

- Votre mari vous laisse partir avec la totalité du compte ?, s’étonna-t-il.  

- S’il ne le fait pas, je brûle ses magazines et il tient plus à ses magazines qu’à son argent., répondit-elle avec une aura menaçante.  

- Très bien. Venez, nous allons faire le nécessaire., l’invita-t-il.  

 

Anxieuse, elle jeta un bref coup d’oeil à l’horloge qui indiquait presque midi… A deux, ils se dirigèrent vers une pièce à l’arrière et, pendant que le directeur adjoint procédait à la clôture informatique du compte, un garde alla chercher le liquide. Ils le mirent ensemble dans le sac et Kaori le ferma, soulagée.  

 

- Si vous le souhaitez, je peux le porter jusqu’à la sortie., lui proposa l’homme galamment.  

- Non, ça ira. Je vous remercie de votre aide. Cela va m’aider à commencer une nouvelle vie., dit-elle en sortant.  

- Bonjour, Monsieur le Directeur., entendit-elle au loin.  

- Puis-je vous emprunter vos toilettes, s’il vous plaît ?, demanda-t-elle au directeur adjoint.  

 

Il la conduisit au lieu demandé et la laissa. A peine dix secondes plus tard, elle en ressortait et se glissa le long du mur jusqu’à l’escalier.  

 

- Où est-elle ?, vociféra une voix masculine en colère.  

- Madame Tomoda ? Où est Madame Tomoda ?, répéta-t-il, furieux.  

- Elle est aux toilettes, Monsieur le Directeur., répondit son adjoint.  

 

Kaori n’attendit pas et se précipita vers la cage d’escaliers. Elle descendit quatre étages en entendant rapidement des pas la suivre et sortit au cinquième. Elle pénétra dans les bureaux d’une entreprise et, sans demander son chemin, se dirigea vers l’escalier de secours. Penser à embrasser Ryo pour l’avoir fait apprendre par cœur les plans des bâtiments qu’elle visiterait, se nota-t-elle.  

 

Elle déboucha au grand air et fut soulagée de ne voir personne ni au dessus ni en dessous d’elle. Elle se dépêcha d’emprunter les escaliers en métal et descendit deux étages supplémentaires. Soudain, elle entendit un bruit de porte au dessus d’elle et de nouveaux pas précipités la suivre. Elle accéléra le mouvement quand, arrivée au deuxième, elle vit débouler dans la ruelle trois hommes armés.  

 

- Je savais que c’était une connerie de mettre des talons., grommela-t-elle quand elle sentit le sien s’enfoncer subitement dans le grillage.  

 

Elle tenta de se dégager mais n’y parvint qu’en cassant le talon. De rage, elle retira ses chaussures et les lança sur les hommes en bas. Au même moment, elle vit la mini débouler dans la ruelle, fonçant à toute allure, obligeant les hommes à se jeter sur les côtés. Le véhicule s’arrêta juste au niveau de l’escalier et elle n’hésita pas une seule seconde à jeter le sac à Ryo qui sortait par la fenêtre de toit de la voiture avant de sauter par dessus la rambarde, atterrissant sur le véhicule et se glissant dedans sous le feu des balles. Elle n’était pas assise qu’il les éloignait déjà de la zone.  

 

- J’adore la vue., pipa-t-il avec un sourire mutin.  

 

Kaori baissa les yeux et se mit à rougir en se rendant compte que, dans le feu de l’action, sa jupe était remontée si haut qu’elle dévoilait en partie sa culotte et qu’elle se tenait cuisses légèrement écartées alors qu’elle avait été projetée en arrière quand il démarrait. Elle se redressa et rhabilla rapidement.  

 

- Dommage…, murmura-t-il, la faisant rougir un peu plus.  

- Tu… Tu es arrivé à temps., fit Kaori, changeant de sujet.  

- On dirait. Tu as réussi à tout avoir ?, lui demanda-t-il.  

- Les trois comptes sont vidés. Je dirais qu’on a environ neuf cents millions de yens avec nous., déclara-t-elle, la somme étant tellement astronomique qu’elle lui paraissait presque irréelle.  

- Ce devrait suffire pour ce qu’on a à faire., pipa-t-il.  

- Non, tu crois ?, répliqua-t-elle, ironique.  

 

Il sourit, amusé. Malgré tout, il restait vigilant, veillant pour voir s’ils n’étaient pas suivis. Satisfait de la tournure des choses, il se gara dans un terrain vague à l’abri des regards et ils vidèrent les sacs dans le coffre.  

 

- Maintenant, il faut vérifier qu’il n’y a pas de mouchards dans les liasses., lui dit-il.  

 

Ils commencèrent à éplucher méticuleusement chaque liasse, les rangeant ensuite dans un autre sac.  

 

- Où est-ce qu’on va planquer cela, Ryo ?, l’interrogea Kaori.  

- Dans un lieu sûr, un lieu très sûr même., répondit-il en souriant.  

 

Ils abandonnèrent les sacs vides sur place, préférant éviter tout risque de transporter un traceur, puis reprirent la route.  

 

- Tu ne veux pas me dire où nous allons ?, lui demanda-t-elle quelques minutes plus tard.  

 

Son cœur battait normalement, l’apaisement s’étant installé progressivement en sa présence.  

 

- C’est une surprise., fit-il, mystérieux.  

 

Il s’engagea dans un quartier plus résidentiel, tourna et retourna quelques minutes pour s’assurer qu’ils n’étaient pas suivis.  

 

- Mais où tu vas ?, s’inquiéta Kaori, s’accrochant à la portière alors qu’il fonçait dans un arbre dont les longues branches traînaient à terre.  

 

Elle ferma les yeux, attendant l’impact… qui ne vint pas, et les rouvrit en entendant son partenaire rire.  

 

- Je croyais que tu me faisais confiance…, pipa-t-il, malicieux, garant la voiture plus loin dans le jardin d’une résidence sous un autre arbre dont les branches traînaient à terre.  

- Où sommes-nous ?, l’interrogea sa partenaire, curieuse.  

 

Elle observa la demeure à travers les branches, la trouvant magnifique mais ne la reconnaissant pas. Elle entendit le coffre être refermé puis sentit la main de Ryo prendre la sienne. Sans un mot, il l’entraîna vers la maison, le sac sur l’épaule. Ils arrivaient à cinq mètres de la maison quand la porte de la cuisine s’ouvrit.  

 

- Par ici., entendirent-ils.  

 

Kaori eut peine à croire qu’elle venait de reconnaître la voix de Saeko. Elle suivit Ryo et ils entrèrent dans la maison. Sans un mot, elle les emmena prudemment jusqu’à sa chambre où ils s’enfermèrent.  

 

- Ca fait plaisir de vous voir., leur affirma-t-elle.  

- Moi aussi, Saeko., répondit Kaori qui ne put s’empêcher de la prendre dans ses bras.  

 

Un temps surprise, l’inspectrice l’enlaça à son tour, un léger sourire aux lèvres.  

 

- Que faites-vous ici ?, leur demanda-t-elle après qu’elles se furent séparées.  

- On est venus te confier notre butin. Je me suis dit qu’il n’y aurait pas plus sûr endroit que la maison d’un Préfet de police pour planquer l’argent qu’on venait de subtiliser à la Mante Verte., répliqua Ryo nonchalamment.  

- Combien ?, demanda Saeko.  

- Oh… trois fois rien… Neuf cents millions de yens… à quelques yens près., précisa-t-il, ironique.  

- Tu veux planquer de l’argent de truand chez un fonctionnaire de police dont la maison est surveillée par toute une bande d’autres policiers ?, résuma l’inspectrice.  

- Ben quoi ? Y a pas plus sûre comme planque. On ne voit jamais ce qui est sous nos yeux., répliqua-t-il, jetant un regard de connivence à sa partenaire.  

 

Kaori sentit le sens caché de ses paroles et rosit de plaisir. Nerveuse, elle remit une mèche de cheveux derrière son oreille, s’apercevant qu’elle portait encore sa perruque. Elle la retira, se sentant un peu mieux.  

 

- Vous avez réussi à trouver une bonne planque ?, les interrogea-t-elle.  

- C’est pas un trois étoiles mais ça va., répondit la rouquine.  

- Ouais… J’ai de la chance d’avoir quelqu’un qui supporte les douches glaciales, les repas froids et la dureté d’un sol en béton., admit Ryo.  

- Si vous voulez, il y a une douche juste là dans la pièce à côté. Profitez-en. Je peux même peut-être vous trouver un truc chaud à grignoter., leur proposa leur amie.  

- Non, on ne va pas abuser., lui opposa Kaori malgré l’envie.  

- Ca vous laissera un peu de temps pour m’expliquer où vous en êtes., répliqua-t-elle avant de sortir de la chambre.  

- On la prend à deux la douche ?, lui proposa Ryo, le regard pétillant.  

- Je… non, vas-y en premier., bafouilla-t-elle, ses joues se teintant.  

 

Ryo disparut dans la salle de bains. Kaori entendit bientôt l’eau couler et, moins de cinq minutes plus tard, il ressortait de là, les cheveux encore humides, au moment même où Saeko revenait avec un plateau.  

 

- Ca fait du bien. File., dit-il à sa partenaire, la couvant d’un regard chaleureux alors que Kaori ne pouvait quitter des yeux les gouttes d’eau qui glissaient sous son tee-shirt..  

 

Saeko n’en manqua pas une miette.  

 

- C’est rare de te voir si prévenant avec elle., lui fit-elle remarquer lorsque Kaori disparut dans la salle de bains.  

- Ca le sera moins dorénavant., admit-il après un moment d’hésitation.  

 

Il n’avait pas pour habitude de s’épancher sur ses sentiments mais c’était agréable de pouvoir penser à un après.  

 

- A part énerver la Mante Verte, tu vas faire quoi de cet argent, Ryo ?, s’inquiéta l’inspectrice, s’attendant à ce qu’il lui avoue qu’il allait envoyer Kaori au loin pour la protéger.  

- Reconstruire la clinique, le café, offrir une nouvelle vie à Mick et Kazue s’ils en ont besoin, aider les victimes de ces salopards…, résuma-t-il.  

- Et Kaori ?  

- Quoi Kaori ?, lui demanda-t-il, ne comprenant pas.  

 

Tous deux se tendirent soudain et ils se jetèrent sur le lit, Ryo retirant son tee-shirt. Il enlaça Saeko et se pencha vers elle comme pour l’embrasser. Kaori entrouvrit la porte au même moment où celle de la chambre s’ouvrit brutalement et deux hommes armés entrèrent.  

 

- Haut les mains ! Qui êtes-vous ?, cria l’un des deux.  

- Oh oui ! Vas-y ! Encore ! Oh ça fait du bien !, se pâma Saeko.  

- Quoi ? Mais ça va pas la tête de faire irruption ainsi dans ma chambre ! Sortez d’ici !, se mit-elle à hurler, faisant semblant de seulement les remarquer.  

- Insp…, commença l’autre.  

- Dehors ! Laissez-moi me taper mon jardinier en paix, sinon c’est vous que je vais frapper., cria-t-elle d’une voix autoritaire.  

 

Les deux hommes se firent tout petits et sortirent de la pièce. Quand la porte se referma, Ryo se redressa, appuyé sur un coude, un sourire narquois aux lèvres.  

 

- Dire que j’ai rêvé pendant des années de me retrouver au pieu avec toi. Je t’aurai au moins fait prendre ton pied une fois., se moqua-t-il.  

 

Il se releva et déglutit en faisant face à Kaori, le visage fermé. Si elle ne comprenait pas, il allait se retrouver sous une massue gigantesque. D’ailleurs, elle aurait déjà dû la sortir, non ?  

 

- Il ne s’est rien passé, Kaori., balbutia-t-il.  

- Je… Je sais mais parfois j’ai du mal à accepter que tu puisses être aussi insouciant alors que tu aurais pu être arrêté., admit-elle, se détendant enfin.  

- Allez, viens manger. On va se dépêcher pour repartir et ne pas risquer plus., lui promit-il, un peu plus sérieux.  

 

Ils s’assirent par terre en tailleur et Kaori expliqua rapidement tout ce qu’elle avait fait le matin même.  

 

- Tu as dragué un homme ?, s’étonna Saeko, connaissant la timidité de son amie.  

- Tu voulais brûler les magazines de ton futur ex-mari ?, s’indigna Ryo.  

 

Kaori lui lança un regard noir avant de se concentrer sur son bol. Que devait-elle penser de son sens des priorités ?  

 

- Finalement, je ferai peut-être bien d’aller le boire ce café., souffla Kaori.  

- Et toi, Ryo ? Tu faisais quoi en attendant ?, l’interrogea son amie pour apaiser les choses.  

- Moi, je les ai retardés. En fait, je les avais tous conviés à un endroit précis et je les ai enfermés dans une pièce tous les trois. Le temps qu’ils arrêtent de discuter et commencent à comprendre et essayer de s’entendre pour sortir, il était onze heures et demie passées., dit-il.  

- Comment tu as fait pour arriver si vite à la troisième banque ?, lui demanda sa partenaire.  

- Je m’étais planqué dans le coffre de la voiture du directeur de la DLGDL., expliqua-t-il avec un petit sourire ironique.  

- Il fallait bien cela pour te retrouver., ajouta-t-il, avec un regard doux.  

- Après, il suffisait de me laisser guider. J’ai trouvé la mini là où je l’aurais garée puis pris la ruelle de la sortie que j’aurais empruntée et voilà…, acheva-t-il, satisfait.  

- Comme dirait l’autre, j’adore quand un plan se déroule sans accroc., cita-t-il, amusé.  

 

Les deux femmes le regardèrent pour l’une éberluée, pour l’autre assez fière d’avoir agi comme il l’aurait fait.  

 

- J’ai quand même failli me faire prendre…, pipa Kaori pour le titiller.  

- Mais je ne doute pas de tes capacités à t’en sortir. Et sinon, ça m’aurait donné une excuse pour ajouter certaines petites choses., lui dit-il d’une voix suave.  

- Tiens, au fait, Saeko, je te rends cela. Tu en fais ce que tu veux., lui apprit-il, lui tendant son carnet à coups.  

- Non ? Vraiment ?, s’étonna la jeune femme.  

- Je viens d’en ouvrir un autre pour une exclusivité. Désolé, tu ne goûteras pas à mes charmes., s’excusa-t-il, le regard serein.  

- Tant mieux pour vous., affirma l’inspectrice.  

- Allez, on y va. Merci pour l’accueil et pour la douche. Ca fait un bien fou., admit Kaori.  

- Quand vous aurez besoin de moi, faites-le moi savoir. Je sais comment me débarrasser de cette chose., dit-elle, désignant le boîtier fixé à sa cheville.  

- Tu le sauras, Saeko. Tu le sauras., lui promit Ryo.  

 

Les City Hunter sortirent prudemment de la chambre et s’esquivèrent de la maison sans encombre. Ils reprirent la route et regagnèrent leur tanière avec beaucoup de prudence. Dès qu’ils y furent, Kaori passa les enregistrements des trois banquiers suite à la découverte du vol de l’argent. Tous trois passèrent un coup de fil, passablement terrifiés, et devaient se rendre à un rendez-vous le soir même.  

 

- Ils vont être exécutés, non ?, balbutia Kaori, mal à l’aise.  

- Certainement… mais on peut leur offrir une porte de sortie., lui répondit Ryo posément.  

- Ils balancent leur contact…, pensa-t-elle.  

- Tout à fait. Mais à nous seulement et à la police quand nous l’aurons décidé. Je ne veux pas d’un coup d’épée dans l’eau. Si on les livre trop tôt à la police, ils seront à coup sûr tués bien avant qu’on ait le temps d’agir et la Mante Verte se montrera beaucoup plus prudente. Là, on laisse le doute planer., expliqua-t-il.  

- Laisse-moi deviner : enlèvement ou sauvetage express., supposa-t-elle.  

 

Il acquiesça. Réfléchissant, il s’approcha d’elle et s’agenouilla à côté d’elle.  

 

- Ecoute-moi, je ne veux pas de toi avec moi ce soir., lui apprit-il, prêt à se battre.  

- Nous sommes partenaires, Ryo. Nous sommes une équipe., lui opposa-t-elle, furieuse.  

- Je sais. Mais ce soir, je ferai équipe avec quelqu’un d’autre., lui expliqua-t-il.  

- Je ne suis pas assez bien pour travailler avec toi, c’est ça ?, lâcha-t-elle, le cœur lourd.  

- Tu as des talents qui me seront plus utiles ici. On a encore besoin d’informations, de pouvoir élaborer notre stratégie dans les jours et semaines à venir. Tu as tous les enregistrements de ce matin plus un tas de données venant du port et des banques à analyser. C’est ta force, Kaori. J’ai besoin que tu travailles là-dessus pour qu’on puisse avancer. Ca aussi, c’est un travail d’équipe., lui assura-t-il.  

- D’accord., murmura-t-elle après quelques secondes de réflexion.  

- Et si tu t’inquiètes de savoir si tu pourras encore jouer avec un bazooka ou faire Tom Cruise du haut d’un building, rassure-toi, on n’a pas encore fini., lui dit-il.  

 

Elle l’observa un moment puis finit par l’enlacer, la trachée serrée.  

 

- Promets-moi de faire attention, Ryo., murmura-t-elle.  

- Je fais toujours attention…, lui assura-t-il.  

- Alors fais-le encore plus., lui demanda-t-elle.  

- Kaori ?, s’inquiéta-t-il, sentant sa tension.  

- Ca va… Excuse-moi… C’est… C’est la fatigue., se justifia-t-elle.  

- Tu devrais peut-être te reposer un peu avant de te mettre au boulot., lui proposa-t-il.  

- Non, ça va aller., répondit-elle, forçant un sourire sur ses lèvres.  

- Tu as assuré ce matin, Kaori., lui souffla-t-il à l’oreille.  

 

Elle acquiesça et se nicha, la tête dans son cou. Un peu surpris, il la garda contre lui un moment puis ils se séparèrent et chacun vaqua à ses occupations. 

 


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