Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 40 chapters

Published: 08-08-20

Last update: 16-09-20

 

Comments: 67 reviews

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GeneralAction

 

Summary: Une nouvelle menace, une nouvelle mission, une nouvelle ère pour City Hunter?

 

Disclaimer: Les personnages de "Bring on the night" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Bring on the night

 

Chapter 40 :: Chapitre 40

Published: 16-09-20 - Last update: 16-09-20

Comments: Bonjour, voici le dernier chapitre de cette histoire. Avant que vous ne me tuiez, il y a une suite à cette histoire qui sera publiée dans une quinzaine de jours. Merci pour tous vos commentaires qui sont un soutien et une motivation pour continuer quand les choses sont un peu compliquées. Merci à (j'espère n'oublier personne): didinebis, ShaninXYZ, RKever, Minisoleil et Lolka. A demain pour un OS avant le début d'une nouvelle histoire. Bonne journée, bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 40  

 

- Mick, où est Kaori ?, demanda Ryo après avoir fouillé les quais du regard.  

 

Il sentit tous les regards se tourner vers lui et son coeur sombra.  

 

- Dis-moi qu’elle est blessée et qu’elle est partie à l’hôpital., murmura-t-il.  

- Elle… elle devait revenir avec Umi et toi., répondit l’américain, livide.  

- Non, elle devait rentrer avec vous !, répliqua Ryo sentant la colère monter en lui.  

- Elle devait rentrer avec vous !, répéta-t-il, saisissant son ami par le col et le secouant fortement.  

- Ryo, arrête !, cria Miki, tentant de les séparer.  

- Elle est revenue et elle nous a confiés Livia qui lui avait sauvé la vie. Elle nous a dit de l’emmener, qu’elle avait encore quelque chose à faire…, lui expliqua-t-elle, désespérée.  

- Quoi ?, hurla-t-il, lui lançant un regard fou.  

- Je ne sais pas… Elle ne l’a pas dit., avoua la barmaid, angoissée.  

- Livia a murmuré pendant un long moment « mon bébé »., lui apprit Mick, se souvenant de ce fait.  

 

Ryo relâcha Mick brutalement, ce qui le fit reculer de plusieurs pas. Livia n’avait pas d’enfant. Elle n’en avait jamais parlé.  

 

- Elle a menti…, souffla-t-il.  

 

Il ne pouvait pas croire que c’était vrai. Il avait besoin d’un coupable. Il avait besoin d’une personne à blâmer. Livia était là, Kaori non.  

 

- Non… Kaori n’aurait pas… Si elle a… Non !, cria Miki en larmes.  

 

Umibozu approcha et l’enveloppa dans une étreinte réconfortante. Ryo vit Kazue approcher de Mick et poser une main sur son épaule, juste avant de se tourner vers elle et de l’enlacer. Il regarda ses deux couples d’amis et se demanda « pourquoi pas moi ? ».  

 

- J’y retourne ! Je… Ce n’est pas possible… Elle est encore vivante… Je suis sûr qu’elle s’en est sortie…, lâcha-t-il, se dirigeant vers le scarab.  

 

Il sentit soudain une large main sur son épaule et se tourna, prêt à se battre.  

 

- Tu ne peux pas. Pas avec cette tempête. Ce serait du suicide. Tu le sais comme moi, Ryo., lui affirma Umibozu calmement, ce qui mit son ami encore plus en rage.  

- Je m’en fous ! Si elle est morte, je peux mourir avec elle ! Alors autant que j’aille la chercher !, hurla le nettoyeur.  

 

Il ne vit pas arriver la gifle que Miki lui asséna.  

 

- Ca suffit ! J’ai déjà perdu mon bébé, peut-être ma meilleure amie alors ne va pas te tuer aussi !, cria-t-elle, pleurant à chaudes larmes.  

- On y retournera demain après la tempête. Kaori ne voudrait pas qu’on prenne des risques insensés., lui affirma-t-elle, retrouvant la chaleur des bras de son mari.  

 

Submergé par la douleur et la colère, il leur tourna le dos pour rejoindre la mini.  

 

- J’ai prévenu Saeko., lui apprit le Professeur, s’installant à ses côtés dans la voiture.  

- Merci. Professeur…, commença Ryo d’une voix tendue.  

- Tu me ramènes à l’appartement ? Je suis fatigué, j’ai besoin de prendre du recul par rapport à tout ça., le coupa le vieil homme, sachant pertinemment que, s’il le laissait parler, il lui demanderait de le laisser seul.  

 

Le nettoyeur le regarda, prêt à l’envoyer balader, mais, finalement, poussa un long soupir et démarra la voiture, s’éloignant de là. Umi ramènerait les autres. Moins d’une demi-heure après, ils arrivèrent à l’appartement. Eteignant le moteur, Ryo resta un moment sans bouger, son ami patientant à ses côtés.  

 

- On devait rentrer tous les deux…, murmura-t-il soudain.  

 

Le Professeur se tourna vers son protégé et ressentit toute sa détresse.  

 

- Saeko va repartir en hélico pour inspecter la zone aussitôt que la tempête sera finie., lui apprit-il, tentant de rester le plus neutre possible.  

 

Comme Ryo, comme tous les autres, il n’arrivait pas à croire que Kaori avait pu perdre la vie dans cette bataille. C’était trop injuste, trop dur à supporter, trop difficile d’imaginer le vide que son absence allait créer, trop insupportable d’imaginer pouvoir vivre sans elle. Le prix à payer était décidément trop lourd.  

 

- D’après vous, quelles sont les chances qu’elle ait pu en réchapper ?, lui demanda le nettoyeur.  

- Infinitésimales., admit le vieil homme à contrecoeur.  

- Si elle n’a pas été prise dans l’explosion, elle erre peut-être sur l’océan. Si elle est directement dans l’eau, elle est déjà morte à l’heure qu’il est. Si elle a réussi à trouver un bateau ou autre, elle a une toute petite chance, si la tempête ne l’a pas fait chavirer ou trop trempée, si on la retrouve dans les heures à venir. Sinon ce sera l’hypothermie, la déshydratation et l’inanition qui la tueront si elle n’est pas blessée., lui expliqua-t-il.  

- Déshydratation en pleine mer…, se mit à ricaner Ryo amèrement, posant la tête sur le volant.  

- Ryo, il y aura peut-être encore plus dur. Si on ne la retrouve pas, tu n’auras pas de corps à enterrer. Il te faudra attendre cinq ans avant de voir son décès prononcé et que tu puisses lui donner un lieu de sépulture., le prévint son ami.  

- Elle sera avec son frère. Je ne peux que la lui confier comme il me l’a confiée. Il doit me détester d’avoir laissé cela arriver., pensa Ryo à voix haute.  

- J’espère que cette tempête finira vite., souffla-t-il.  

- Oui mais avant de repartir, tu as besoin de dormir un peu., lui conseilla son ami.  

 

Le nettoyeur le regarda avec un sourire froid, aussi froid que son coeur. Comme s’il serait capable de dormir en sachant la femme de sa vie perdue au milieu de l’océan… Il ne prononça pourtant aucun des mots acerbes qu’il pensa et ils montèrent tous deux à l’appartement. Le Professeur retourna naturellement dans le bureau et Ryo se servit un verre en regardant la pluie tomber averse. Que de temps perdu… pour tout, se dit-il, pour l’aimer, pour la rechercher, pour vivre. Ils auraient pu avoir tant de beaux moments à deux avant cela. Il sentit son coeur se serrer douloureusement et prit une profonde inspiration pour tenter de l’apaiser. Il regarda le noir et ne pensa à rien d’autre qu’elle et les moments qu’ils avaient passés ensemble. Cela lui tira un léger sourire nostalgique. Il ferma les yeux et inspira profondément, laissant sa tête se poser sur son bras appuyé sur la fenêtre comme si le froid du carreau l’aiderait à tempérer ses idées, à apaiser les tensions.  

 

Il ne voulait pas penser aux mois qui avaient précédé, à ce pressentiment qu’elle avait eu depuis le début. Il avait toujours voulu croire que c’était de l’anxiété face à la situation mais il avait aussi toujours su que c’était plus profond. Il aurait dû faire plus attention à elle. Il n’aurait pas dû la laisser seule. Elle ne se serait pas laissée embobiner par Livia et son histoire de bébé car il savait que ça ne pouvait être que la seule raison qui l’avait fait dévier du plan. Il aurait fait taire cette garce et aurait ramenée sa partenaire avec lui. Il allait partir à sa recherche dès que possible mais, au fond de lui et même s’il ne le voulait pas, il savait qu’il ne la retrouverait certainement pas. Malgré tout, il remuerait ciel et terre.  

 

Il fut coupé dans ses pensées par l’arrivée de Miki et Umi. Il posa le verre auquel il n’avait pas touché sur le bar et, sans un mot, les emmena à la chambre d’amis.  

 

- Ryo…, l’appela son amie.  

- Non… pas maintenant Miki., répondit-il, se dirigeant vers sa chambre.  

 

Il ne poussa pas la porte de la chambre de Kaori. C’était au dessus de ses forces. Il pénétra dans son antre et s’allongea sur son lit. Ca ne dura qu’une minute ou deux avant qu’il se relève et commence à faire les cent pas sans relâche, jetant un œil par la fenêtre régulièrement. Il n’était pas quatre heures du matin quand la tempête se calma enfin. Silencieusement, il sortit de son antre et descendit les escaliers.  

 

- Je viens avec toi., entendit-il.  

 

Sans surprise, Umibozu était là, adossé au mur de l’entrée, l’attendant. Ils ne se dirent rien de plus et partirent. Ils avaient quitté le port sous une nuit noire et arrivèrent à la dernière position du yacht alors que le jour commençait à se lever. Du bateau, il n’y avait plus aucune trace à part quelques débris flottant encore ça et là, en quantité bien minime par rapport à la taille originale. Ils parcoururent la zone pendant quelques minutes avant de partir dans le sens des courants. Ils avaient pris la bonne direction à voir la quantité croissante de débris qu’ils rencontrèrent mais aucune trace de Kaori.  

 

- Là-bas !, cria Ryo, indiquant le scarab.  

 

Sentant les battements de son coeur accélérer, il poussa le bateau et ils atteignirent leur objectif en moins de cinq minutes. Il ne put que constater l’absence de sa partenaire à l’intérieur.  

 

- Pourquoi ? Pourquoi elle n’est pas dedans ? Ca aurait été un bon abri, non ?, demanda-t-il à son ami.  

- Elle a peut-être craint de le voir exploser… ou elle n’a pas eu le temps d’y arriver., répondit-il.  

 

Ryo l’observa une minute, tentant de reprendre le dessus sur ses émotions, puis acquiesça, retournant aux commandes du bateau. Ils continuèrent ainsi encore une heure, croisant les restes calcinés des deux scooters des mers qui avaient explosé mais toujours pas de trace de Kaori.  

 

- Elle n’est pas là, Ryo. On a fait ce qu’on pouvait mais ça fait dix minutes qu’on ne croise plus de débris., lui fit remarquer Umibozu, le coeur lourd.  

- Je ne peux pas y croire., souffla Ryo.  

- Moi non plus mais il faut qu’on y retourne. On n’aura pas assez d’essence pour rentrer sinon. Ca ne sert à rien que nous dérivions en mer par imprudence., répondit le géant.  

- J’ai le sentiment de l’abandonner., répliqua le nettoyeur, la voix étranglée.  

- Tu ne l’as pas fait. Tu ne serais pas ici sinon.  

 

Ryo se laissa tomber sur le siège arrière, la tête entre les mains. Umi préféra lui laisser un peu d’espace et prit les commandes, les ramenant vers Tokyo. Il était près de midi quand ils rentrèrent à l’appartement, trouvant toute la bande rassemblée dans le living. Personne ne posa la question, l’absence de Kaori étant une réponse en elle-même à leurs yeux. Ils ne l’avaient pas retrouvée. Saeko approcha de Ryo et s’arrêta à deux pas de lui.  

 

- Mon père a fouillé l’ordinateur. On les a tous éliminés. On a eu la tête et le corps., lui affirma-t-elle.  

- Livia ?, demanda Ryo d’une voix sourde.  

- Manipulée. Elle… elle a été forcée d’obéir., lui apprit-elle.  

 

Le nettoyeur détourna les yeux. Il ne voulait pas admettre que la survivante n’était pas coupable. C’était le sens des choses, non ? Kaori était victime, Livia coupable… Il se tourna de nouveau vers son amie lorsqu’il l’entendit prendre une profonde inspiration.  

 

- Je suis retournée sur les lieux avec le pilote de l’hélicoptère. On a fouillé la zone et les alentours sur un très large périmètre de cinq à onze heures ce matin. On n’a rien trouvé, Ryo., lui dit-elle, des larmes perlant à ses yeux.  

- Nous avons envoyé des avis à tous les bâtiments qui ont croisé dans le secteur pour leur demander s’ils avaient repêché une jeune femme mais tous ont rendu un avis négatif., ajouta-t-elle.  

 

Il la regarda puis ses amis et finit par détourner les yeux, la gorge serrée.  

 

- Je ne peux pas y croire…, souffla-t-il, le coeur brisé.  

- C’est dur d’admettre l’inadmissible, Babyface., intervint le Professeur, le regard peiné.  

- Vous avez fait tout ce qui était possible même si ce ne sera jamais suffisant à vos yeux. C’est injuste mais il faut mettre des mots sur ce qui est arrivé : Kaori nous a quittés., déclara-t-il.  

- Non !, hurla Ryo avant de tourner les talons et de monter les escaliers.  

- Laissez-lui un peu de temps., demanda le vieil homme aux autres.  

 

Ryo s’enferma dans la chambre de Kaori. Il se sentait vidé, complètement perdu. Il devait faire une croix sur cet après qu’ils avaient attendu pendant des mois, oublier les moments qu’ils s’étaient promis. Plus de voyage au onsen, plus de réveils avec sa tête posée contre lui, plus de baisers, plus de flirts, plus rien… Il ne restait que lui et ses rêves brisés… encore une fois. Il sentit soudain l’humidité sur ses joues et les essuya, stupéfait… Il pleurait. De sa vie d’adulte, il n’avait versé qu’une larme pour l’âme perdue de Kaïbara. Là, ce n’était pas qu’une larme qui tombait mais la douleur allait de paire avec le sentiment d’injustice.  

 

Kaori… morte… Les deux mots tournèrent un moment dans son esprit à le faire hurler. Trop de souffrance, trop d’espoirs brisés, ça devait se terminer, ça devait s’arrêter. Sans même réfléchir, il prit la photo sur la table de chevet et en enleva la poussière. Kaori et Hide au temps de l’insouciance pour elle au moins. Le temps de l’insouciance s’était cependant bien vite arrêté et les dernières années avaient été dures avec elle. Ils étaient tous les deux au ciel. Maintenant, ils pouvaient sourire, délivrés des souffrances que la vie leur avait imposées.  

 

Il reposa le cadre et sortit son magnum. Il l’observa un moment. Combien d’hommes avait-il tués avec ? Il n’aurait même pas su le dire. En revanche, il savait qui serait le dernier. Il ouvrit le barillet, le fit tourner, regardant le cercle doré que faisaient les balles, puis le reclaqua fermé d’un simple mouvement de poignet. Il contempla la crosse, la caressa puis laissa glisser les doigts sur le canon lisse et froid.  

 

- Tu as été ma plus fidèle amie avant elle., murmura-t-il.  

- Désolé Umi, on ne saura jamais lequel d’entre nous était le meilleur.  

 

Il regarda l’arme encore un instant puis la leva, posant le canon contre sa tempe. Quand il releva la tête, il aperçut son reflet dans le miroir. Il ne pouvait pas faire cela ici… Il sentit son bras se rabaisser. C’était néanmoins l’endroit où il se sentait le plus proche d’elle, se dit-il. C’était sa chambre, la pièce qui avait accueilli ses rêves, ses soupirs et ses pensées les plus secrètes, certaines le concernant certainement. C’était ici. Ca devait être ici. Il raffermit sa prise sur la crosse et la releva. Ils seraient bientôt réunis. C’était tout ce qui comptait.  

 

- Ne fais pas ça…, souffla Miki, pénétrant dans la chambre et le découvrant, horrifiée.  

 

Elle avait toqué à la porte mais, sans réponse, s’était inquiétée et était entrée. Ryo rebaissa son arme et la fixa avec un regard qui la bouleversa.  

 

- Pourquoi ? Pourquoi je continuerai à vivre si elle n’est plus là ?, répondit-il d’une voix éteinte.  

- Parce qu’elle ne voudrait pas cela., répliqua-t-elle.  

- Je lui ai dit qu’on fêterait son anniversaire aujourd’hui…, murmura le nettoyeur.  

- Je lui ai dit qu’à compter d’aujourd’hui, les choses seraient différentes., ajouta-t-il, le cœur serré.  

- Je n’avais pas imaginé à quel point. Je n’avais pas imaginé que cette mission mettrait un point final à notre partenariat.  

 

Il vit des larmes rouler sur les joues de son amie sans se douter que lui aussi pleurait de nouveau.  

 

- Tiens, elle m’a donné cela pour toi avant-hier. Elle avait un mauvais pressentiment et… Tiens, lis-la avant de… décider de ce que tu vas faire., lui dit son amie, avançant et lui tendant une enveloppe.  

 

Ryo la contempla un moment puis la prit. Il la tint un long moment avant de se décider à l’ouvrir et d’en extraire la feuille de papier. Il la déplia lentement, appréhendant de prendre connaissance du contenu.  

 

« Ryo,  

J’espère que tu n’auras jamais à lire cette lettre. Si tu le fais, c’est que je ne suis plus là et ça me brise le cœur de te laisser seul.  

J’aurais aimé pouvoir partager plus avec toi, pouvoir t’appeler mon amour autrement que dans mes rêves. Apparemment, le destin en a décidé autrement. Je t’aime et je pars en sachant que tu m’aimes même si tu ne me l’as jamais dit ouvertement. Tes gestes, tes regards ont parlé pour toi. Ca me suffit.  

Ne culpabilise pas et surtout vis. Ne te laisse pas mourir sinon ma fin sera définitive également. Je suis en toi, Ryo, comme tu es en moi, et tant que ton cœur battra, je serai là. Tant que tu vivras, je vivrai. Ne laisse pas l’homme que tu es sombrer de nouveau dans les ténèbres. Vis, aime, ris, espère.  

J’ai aimé chaque moment que nous avons passé ensemble. Je les emmène avec moi là où je m’en vais. Ils m’aideront à supporter d’être séparée de toi. Ils m’aideront à t’attendre parce qu’on se retrouvera un jour pour l’éternité.  

Je t’aime, prends soin de toi et de nos amis.  

Kaori  

 

PS : interdiction de fumer dans la maison ! »  

 

Ryo réprima les nouvelles larmes qui lui montaient aux yeux et laissa échapper un léger rire à la dernière ligne. Elle connaissait ses sentiments et il avait gâché tout ce temps à attendre avant de les laisser vivre leur vie. Par-delà la mort, elle lui demandait de vivre comme si elle était toujours là et, d’une certaine manière, elle l’était. Elle avait fait naître l’homme en lui, un homme capable de rire devant une lettre posthume, capable de pleurer pour celle qu’il aimait. Elle avait forgé patiemment une carapace autour de lui tenant l’ange de la mort éloigné et brisé les chaînes qui le retenaient d’exister pleinement. Il avait enfin été prêt… trop tard.  

 

- C’est bien du Kaori tout craché., fit-il en posant délicatement la feuille qu’il avait repliée sur la table de chevet.  

 

Miki le regarda et vit l’émotion dans ses yeux, les larmes qu’il retenait. Peinée, elle vint s’asseoir près de lui et, après un temps d’hésitation, lui prit la main.  

 

- Que vas-tu faire, Ryo ?, murmura-t-elle.  

- Elle ne me laisse pas le choix., répondit-il cyniquement.  

- Elle m’ordonne de vivre. Même morte, elle continue à régenter ma vie., lâcha-t-il.  

 

Miki aurait pu s’offusquer à ses paroles si elles n’avaient pas été prononcées avec une profonde tendresse.  

 

- Je vais vivre, Miki, pour elle. On va tous le faire. On va reprendre le cours de nos vies, être heureux et profiter de chaque instant qui nous est donné comme elle aurait voulu qu’on le fasse. On ne va pas laisser les ténèbres nous engloutir. On va sortir de cette nuit dans laquelle sa disparition nous a plongés et se tourner vers le lendemain. Ca prendra peut-être un peu de temps mais on y arrivera.  

- Elle va laisser un grand vide., soupira la jeune femme, les larmes s’échappant de ses yeux.  

- A nous de le combler de tout l’amour et de toute la chaleur qu’elle a su insuffler en chacun de nous et dans notre groupe., répliqua Ryo, entourant ses épaules.  

 

Elle l’observa incertaine, un peu déboussolée du changement qui avait eu lieu chez son ami après la lecture de la lettre, puis acquiesça.  

 

- Tu as raison. On trouvera cette force en nous., affirma-t-elle.  

- On va avancer et affronter les difficultés. On se serrera les coudes quand ce sera nécessaire comme on a toujours su le faire depuis qu’elle est entrée dans nos vies., ajouta-t-elle.  

- La vie continue pour nous et pour elle à travers nous., conclut Ryo.  

 

Il regarda la pièce autour de lui et, malgré l’intense douleur qu’il ressentait, il savait qu’il retrouverait le chemin. Kaori lui avait montré la route, elle serait là à chaque instant et, surtout, elle serait au bout. Il se leva, prit la lettre et le cadre-photo. Miki le suivit hors de la chambre et elle descendit rejoindre leurs amis alors qu’il partait vers sa chambre. Il rangea la lettre dans son tiroir de chevet puis posa le cadre-photo à côté du sien.  

 

- Ce sera peut-être long, Kaori, mais, un jour, on se retrouvera et plus rien ne nous séparera. On aura l’éternité pour être heureux tous les deux., murmura-t-il.  

 

Comme si elle l’avait entendu, un rayon de soleil perça à travers les nuages et vint se poser sur les Makimura frère et sœur. Un jour, ils seraient ensemble…  

 

 

 


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