Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 40 chapters

Published: 08-08-20

Last update: 16-09-20

 

Comments: 67 reviews

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GeneralAction

 

Summary: Une nouvelle menace, une nouvelle mission, une nouvelle ère pour City Hunter?

 

Disclaimer: Les personnages de "Bring on the night" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How can I correct a misplaced chapter?

 

It can happen that an author has several stories in process and that he adds a chapter of a story to another one. In this case, please don't add the chapter again and contact me (hojofancity@yahoo.fr) for modification. Indicate which chapter is misplaced and which is the correct story.

 

 

   Fanfiction :: Bring on the night

 

Chapter 11 :: Chapitre 11

Published: 18-08-20 - Last update: 18-08-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40


 

Chapitre 11  

 

Fronçant les sourcils, le Professeur observa l’écran de son ordinateur et vit apparaître des fenêtres qu’il n’avait pas ouvertes, des fenêtres qu’il avait programmées pour servir d’écran au cas où et le cas où venait de se réaliser. Brusquement, il bondit de son siège et débrancha la prise de courant. Ils l’avaient trouvé. Ils avaient réussi à hacker le hacker mais, heureusement, il s’en était aperçu et ils n’avaient rien ou si peu, quelques recettes, tout au plus de quoi soigner leurs ecchymoses, s’amusa-t-il. Son air s’assombrit cependant aussitôt. Ce n’étaient pas tant les données informatiques qu’ils avaient trouvées qui le dérangeaient. Non, ce qui le dérangeait, c’était qu’ils avaient réussi à le localiser ou ce n’était qu’une question de temps.  

 

Il rassembla ses affaires et sortit du bureau. Il croisa Kaori qui se rendait à la cuisine, Livia qui lisait un magazine dans le divan et descendit à la salle de tir. Il avait encore l’ouïe fine malgré l’âge et, sans surprise, trouva Ryo s’exerçant. Il attendit patiemment qu’il vida son chargeur et avança.  

 

- J’ai été repéré et hacké., lui apprit-il.  

- D’accord. Il est temps de vous mettre à l’abri, Professeur., répondit Ryo posément.  

- Je ne veux pas…, s’opposa le Professeur avant d’être coupé.  

- Ils ont attaqué la clinique et ils paieront pour cela mais vous me rendriez service en acceptant de disparaître quelques temps. Ce sera plus facile pour moi d’avancer avec une carte en moins dans mon jeu. Vous avez fait votre part, Professeur. Nous avons un point de départ pour enquêter. Vous nous avez éclairé sur l’organisation et, grâce à vous, nous savons enfin à qui nous avons à faire. Il est temps pour vous de vous retirer., objecta le nettoyeur.  

- Je ne suis pas un trouillard, Babyface., s’offusqua le vieil homme.  

- Ce n’est pas ce que j’ai dit. Vous êtes sage et raisonnable. C’est ce que j’apprends à être aussi. Ils veulent nous penser vaincus. Laissons-les le croire., lui expliqua son protégé.  

- Ca ne te ressemble pas, Ryo., pipa le Professeur, soucieux.  

 

Ryo le regarda et ricana légèrement, ramassant les douilles de balles qu’il avait vidées au fur et à mesure et retirant celles encore présentes dans le barillet de son revolver.  

 

- Vous avez raison. C’est rare de me voir faire profil bas. Ce n’est pas mon… style. Cet ennemi n’est pas comme les autres. Il est beaucoup plus organisé et puissant. J’ai déjà eu affaire à des familles violentes mais là, cela s’apparente plus à l’Union Teope. J’aurais même tendance à dire que ça la dépasse., admit le nettoyeur, rechargeant son arme.  

- Pessimisme ou réalisme ?, lui demanda son ami.  

- Réaliste optimiste car je veux croire qu’en jouant différemment, on peut encore gagner la partie tout en ne sous-estimant pas notre adversaire., expliqua-t-il.  

- Ta sagesse soudaine explique ton attitude changeante avec une certaine personne ?, l’interrogea le Professeur.  

 

Un court, mais vraiment très court instant, il crut voir un léger fard teinter les joues de l’homme. Ryo détourna les yeux, gêné par la question de son ami. Il avait changé, il ne le niait pas. Il ménageait sa partenaire, envisageait de faire évoluer les choses… après. Il aurait pu se lancer dans l’histoire maintenant mais il ne voulait pas. Il voulait avoir les idées claires pour mener à bien leur bataille contre la Mante Verte et il voulait avoir les idées claires quand il déciderait de franchir le pas. Il ne voulait pas se laisser emporter par l’urgence même si celle-ci le poussait un peu plus loin que d’habitude.  

 

- C’est possible., admit-il.  

- Ce serait une bonne chose. Peut-être que quelque chose de bon sortira de tout cela., déclara le vieil homme satisfait.  

- Peut-être… Bon, nous devons remonter ou nous allons nous faire tirer les oreilles pour avoir manqué l’heure du repas., indiqua Ryo, consultant sa montre.  

- Donnez-moi la journée pour arranger les détails. Demain, je vous extrairai d’ici., lui annonça-t-il.  

- Fais-moi juste sortir de Tokyo, Ryo. Je connais une très bonne planque., lui apprit le Professeur.  

- D’accord.  

 

Ils remontèrent à l’appartement et trouvèrent Kaori mettant la table. Livia les rejoignit bientôt et ils déjeunèrent en discutant de manière assez animée de tout et de rien.  

 

- Vous retournez à la recherche de Keiichi cette après-midi ?, demanda-t-elle alors qu’ils sortaient de table.  

- J’ai d’autres choses à voir aujourd’hui mais, demain, je serai sur le terrain., lui affirma Ryo.  

- D’accord…, murmura-t-elle, déçue.  

 

Sur ce, elle les laissa et remonta dans sa chambre. Le Professeur se réfugia dans sa chambre une petite heure également se reposer et réfléchir à la situation. Quand il redescendit, il croisa son protégé allongé sur le divan, les mains croisées derrière la tête, une revue érotique à portée de main.  

 

- Kaori ne va pas tarder à rentrer des courses ?, lui demanda-t-il.  

- Oui., répondit le nettoyeur, tournant la tête vers lui.  

 

Il comprit l’allusion quand son ami posa les yeux sur la revue et sourit.  

 

- Vous en voulez une ?, lui proposa-t-il, le regard pétillant.  

- Je n’ai rien à cacher… moi., répliqua le médecin.  

- Moi non plus., objecta Ryo, un sourire en coin.  

- Incorrigible…, soupira le vieil homme.  

- Bon, je vais nettoyer mes appareils.  

 

Ryo resta seul dans le séjour. Il retournait dans tous les sens les informations qu’il avait sur la Mante Verte afin de trouver un plan qui lui permettrait de les vaincre. Il manquait encore d’éléments. Il devait localiser leurs planques, les endroits où ils retenaient les filles, où ils logeaient leurs casinos, où ils planquaient la came. D’habitude, c’était le genre d’informations qu’il obtenait facilement mais cette fois-ci, l’ennemi avait pris le temps de lui couper ses oreilles. Il soupira en pensant à toutes ses vies perdues. Il avait mis des années à bâtir son réseau mais, ça, ce n’était pas le problème. Il avait appris à connaître tous ces hommes et ces femmes, à les apprécier. Il avait gagné leur confiance comme la plupart avait gagné la sienne. Il ne comptait pas le nombre de fois où il avait récompensé une information insignifiante juste pour filer un billet sans mettre à mal leur fierté. S’il comptait bien, il avait perdu la moitié de son réseau et c’était presque autant pour Mick et Umibozu. Ceux qui n’étaient pas morts avaient fui les environs.  

 

Ils étaient forts. Non seulement ils avaient réussi à semer la zizanie parmi les clans mais ils le rendaient vulnérable et c’était un sentiment qu’il détestait. Il sentit soudain la tension monter en même temps que les pas de Kaori dans les escaliers. Jouer la normalité, ne pas la laisser s’inquiéter parce qu’il ferait quelque chose d’anormal, se rappela-t-il. Il attrapa sa revue juste au moment où elle franchit la porte, deux sacs en main. Elle les posa sur la table du séjour et se rendit à la fenêtre.  

 

- Ryo, il y a un problème., souffla-t-elle, visiblement tendue.  

- Tu t’es rendue compte que ça ne servait à rien d’avoir acheté des jupes ?, la taquina-t-il pour la détendre.  

- Arrête, c’est sérieux., pesta-t-elle.  

- Ce sont tes implants mammaires qui ont bougé ? T’inquiète, on ne verra pas la différence., ajouta-t-il.  

 

Il fut écrasé par une massue un million de tonnes « c’est pas le moment ! » dont l’impact fut tellement fort qu’elle fit trembler tout l’immeuble. La secousse n’atteignit pas que Ryo et le Professeur tomba de sa chaise.  

 

- C’est bien la première fois que je remercierai Ryo d’avoir fait l’andouille…, murmura-t-il en regardant l’impact de balle dans le siège où il avait été assis juste un instant avant, pile là où sa tête était.  

 

Il n’avait pas eu le temps de réagir quand il avait senti l’aura meurtrière envahir l’espace qu’il s’était retrouvé sous la massue. Même Kaori l’avait sentie, il le voyait à son teint livide alors qu’il se précipitait vers le bureau.  

 

- Livia., lui souffla-t-il, regardant vers l’étage.  

 

Elle acquiesça et grimpa les étages quatre à quatre, arme en main, et rejoignit Livia, l’obligeant à s’allonger à terre et ne pas bouger.  

 

- Professeur ?, l’appela doucement Ryo en entrebâillant la porte.  

- Je vais bien, Babyface. Ce n’est pas une bande de voyous minables qui aura ma peau., ricana-t-il.  

- Vous faites de la résistance, papy…, plaisanta le nettoyeur.  

- Ils n’auront pas ma peau, Ryo. Ils n’auront aucun de nous…, laissa-t-il échapper dans un murmure, mettant tous ses espoirs dans ces quelques mots.  

- Aucun, Professeur., acquiesça son protégé.  

- A commencer par vous. On va vous sortir de là. Ne bougez pas., lui ordonna-t-il.  

 

Il poussa la porte du bureau pour qu’elle s’ouvre un peu plus et, sans surprise, une nouvelle balle fut tirée et se logea dans le canapé.  

 

- Le sniper est toujours là. Je vais entrer., lui apprit-il.  

 

Ryo se coucha sur le sol et rampa jusqu’au Professeur, heureux de voir qu’il allait bien. Sans un mot, il se dirigea vers l’une des armoires et en sortit un fusil longue portée.  

 

- Comment vas-tu le retrouver ?, lui demanda son vieil ami.  

- Il n’y a que deux endroits d’où on peut atteindre cette fenêtre. Les munitions utilisées désignent l’immeuble d’où il a tiré., l’informa Ryo.  

 

Il se glissa à la fenêtre, son arme prête. Il enroula la lanière de cuir autour de son poignet, prit une profonde inspiration et se releva. En moins d’une seconde, il avait jailli à la fenêtre, tiré et s’était remis à l’abri. Il avait fait mouche. Il n’avait pas eu besoin de le localiser. Il l’avait déjà fait en regardant le reflet du cadre posé sur le bureau. Il sourit amusé : devait-il y voir un signe ? C’était un cadeau de sa partenaire suite à une séance de rangement pendant laquelle elle était tombée sur un album photo de son frère. Elle avait trouvé l’une des très rares photos où Maki et lui apparaissaient ensemble.  

 

- Vous pouvez sortir du bureau, Professeur. J’espère que vous aviez fini ce que vous aviez à faire ici., l’informa Ryo.  

- Oui. J’ai mis en mort cérébral mon plus fidèle compagnon., répondit l’homme d’une voix émue.  

- Vous avez effacé la mémoire de votre ordinateur ?, s’étonna le nettoyeur.  

- Oui. Tu as toutes les informations que j’avais trouvées. Je ne veux pas risquer qu’elles tombent entre de mauvaises mains., expliqua-t-il.  

 

Ryo acquiesça et ils sortirent tous deux de la pièce après qu’il eut rangé son arme. Il monta chercher les deux femmes et trouva Livia allongée par terre derrière le lit et Kaori assise contre le mur près de la fenêtre face à la porte, arme au poing, concentrée. Il lut son soulagement quand elle le vit apparaître.  

 

- Le Professeur va bien ?, demanda Kaori, soucieuse.  

- Oui, il t’est reconnaissant pour la massue., plaisanta Ryo.  

- Vous pouvez descendre : le danger est écarté., leur apprit-il.  

- Non, je ne pense pas., lui apprit sa partenaire, posant un regard sérieux sur lui.  

 

Elle se leva prestement et sortit en trombe de la pièce, lui faisant signe de la suivre. Il ne chercha pas à la contrarier et arriva juste après elle à la fenêtre à laquelle elle se tenait juste avant.  

 

- Regarde là et là., dit-elle, pointant des hommes à des coins de rues et ruelles.  

- Ce ne sont pas les mêmes que la dernière fois. Ceux-là portent des oreillettes et un micro à la manche. Il y en a encore un peu partout dans le coin et il y a cinq voitures contenant des hommes., lui apprit-elle, tendue.  

- Les autorités ? Après qui sont-ils ? Ils ne sont pas tournés par ici., constata Ryo.  

- Il y avait des américains parmi eux. Je les ai entendus parler et l’accent, c’était le même que celui de… Mick…, souffla-t-elle, relevant vivement le regard vers lui.  

 

Ils s’observèrent un instant et comprirent. Kaori chercha à attraper le téléphone mais Ryo bloqua sa main dessus.  

 

- Non, à tous les coups, ils sont sur écoute., murmura-t-il à son oreille.  

- Ecoute-moi bien.  

 

Quelques minutes plus tard, Kaori sortit de l’immeuble, calmement, un plat à gâteau dans les mains. Elle priait pour ne pas être interceptée même si Ryo lui avait assuré qu’ils ne bougeraient pas, l’heure de sortie des bureaux approchant. Elle traversa la rue et pénétra dans l’immeuble adressant un sourire éclatant à l’homme posté juste devant. Soulagée, elle monta jusqu’à l’étage de Mick et Kazue et frappa à leur porte après s’être assurée qu’il n’y avait personne dans le couloir.  

 

- Bonjour, je vous apporte un gâteau., fit Kaori, découvrant son plat à gâteau avec un message écrit posé sur le dessus.  

- C’est gentil, Kaori. Entre, je t’en prie., répondit Kazue, jouant le jeu.  

- Mick, Kaori est là et a rapporté un gâteau., l’appela sa compagne.  

 

Comme s’il sentait le sérieux du moment, l’américain sortit de la chambre et vint accueillir leur amie. Il attrapa le feuillet et le lut, ses sourcils se fronçant.  

 

- J’espère que vous allez apprécier. Je l’ai fait ce midi mais le Professeur est allergique. Heureusement, on l’a su à temps et il n’a rien., leur apprit la rouquine.  

- On va se régaler. Pas de problème d’allergie ici., apprécia l’américain.  

- Kazue, si tu montrais à Kaori ta nouvelle robe., proposa-t-il.  

 

Les deux jeunes femmes partirent enthousiastes dans la chambre et en ressortirent quelques minutes plus tard.  

 

- Magnifique., approuva l’homme en déshabillant du regard la jeune femme à la longue chevelure noire, habillée d’une robe grise et de hauts talons.  

- J’espère ne pas avoir à courir., pipa Kaori en mettant ses affaires dans l’un des deux sacs posés dans l’entrée.  

- Bonne chance., leur murmura-t-elle à l’oreille en les étreignant avant de partir.  

 

Elle prit les deux sacs et sortit de l’immeuble, prenant une profonde inspiration pour calmer son cœur qui battait. Elle sentit les regards peser sur elle et ils n’étaient pas suspicieux mais appréciateurs, ce qui la rassura même si c’était gênant. Elle s’éloigna de l’endroit et, comme le lui avait demandé Ryo, se rendit dans le centre-ville et alla louer une voiture avec laquelle elle revint, se garant devant l’immeuble de Reika. Elle regarda sa montre et, à l’heure prévue, vit son partenaire sortir de l’immeuble de la détective. Il scruta les alentours et, satisfait, fit signe derrière lui. Le Professeur sortit et il le fit grimper à l’arrière, le faisant s’allonger.  

 

- Fais attention., souffla Kaori, quand elle laissa la place à son partenaire.  

- Toi aussi. Je serai de retour dans trois heures., lui assura-t-il.  

- Tu te souviens de ce que tu as à faire ?, lui demanda-t-il.  

- Tu me prends pour qui ?, lui répondit-elle, vexée.  

- Ma partenaire… Mon excellente partenaire., murmura-t-il, la faisant rougir de plaisir.  

 

Il grimpa en voiture et démarra, les éloignant de la zone.  

 

- Ce n’est pas difficile, n’est-ce pas ?, pipa le Professeur.  

- Ce ne sont que quelques mots. Le plus compliqué, c’est de durer., répondit Ryo.  

 

Kaori passa par le sous-sol et regagna leur immeuble, s’arrêtant dans la salle qui contenaient les armes. Elle observa l’endroit, les sourcils froncés, remarquant qu’il manquait pas mal de pièces. Si Ryo s’était aperçu d’un vol, il l’aurait prévenue. C’était donc intentionnel et elle lui faisait confiance. Se changeant rapidement, elle remonta à l’appartement et retrouva Livia faisant anxieusement des allers-retours.  

 

- Où vous étiez ?, lui demanda-t-elle.  

- J’ai dû aller déposer un courrier à la boîte., expliqua Kaori.  

- Où est Ryo ?, l’interrogea-t-elle innocemment.  

- Il est parti avec le Professeur. Ils devaient aller soigner quelqu’un. Il… Il n’a pas voulu que j’aille avec eux, me disant que vous reviendriez très vite., l’informa Livia.  

- Ca fait longtemps qu’ils sont partis ?, poursuivit la rouquine.  

- Une dizaine de minutes. Vous vous êtes ratés de peu., répliqua leur cliente, se détendant un peu.  

- Bon, j’aurais préféré qu’il me prévienne mais on va se débrouiller. Je vais préparer le repas., annonça Kaori.  

 

Livia la regarda partir. C’était étrange de la voir agir comme si de rien n’était alors qu’on avait tiré sur leur appartement et que maintenant les deux hommes s’en allaient en les laissant seules et sans défense… Elle se ravisa en se rappelant des massues de la jeune femme. S’installant dans le canapé, elle attrapa une revue laissée là et l’ouvrit sans attendre. Quand elle vit les premières images, elle se sentit blêmir et hurla.  

 

- Un problème ?, s’inquiéta Kaori, surgissant dans la pièce.  

- Je… Non… Enfin…, fit-elle, jetant le magazine sur la table.  

- Oh… une des distractions de Ryo… Désolée. Tenez, cela vous conviendra certainement mieux., lui dit la rouquine en lui tendant d’autres revues avant de la laisser.  

 

Soudain, ils entendirent du bruit dans la rue, des cris, de l’agitation. Kaori rangea la télécommande sur laquelle elle venait d’appuyer dans la poche arrière de sa jupe en jean et se rendit à côté de Livia dans le séjour. Ils virent de nombreux hommes s’engouffrer dans l’immeuble en face.  

 

- Que se passe-t-il ? C’est étrange, non ?, s’étonna Livia.  

- Je ne sais pas. On se croirait presque dans un film d’espionnage., pipa Kaori.  

- Je me demande qui ils cherchent., ajouta-t-elle.  

- Je ne sais pas mais ça doit être un gros poisson. Vous avez vu combien ils sont ? Regardez, ils sont entrés dans l’appartement là-bas en face., nota leur cliente.  

- Ah oui, c’est vrai., répondit Kaori.  

 

Soudain, elles entendirent trois explosions simultanées. L’une venait du toit et plusieurs hommes apparurent. Les deux autres provenaient des ruelles entourant l’immeuble. Deux énormes volutes de fumée montèrent rapidement dans le ciel.  

 

- Des bombes ! Ils ont fait exploser des bombes ? Mais c’est horrible., s’horrifia Livia.  

- Dans quel monde vivons-nous ? Si on se met à tout faire exploser en pleine ville., ajouta Kaori.  

 

Elle n’était pas inquiète le moins du monde. C’était elle qui avait déclenché les bombes incendiaires et elle savait que, si les apparences étaient impressionnantes, elles ne mettaient personne en danger. Tout était calculé pour donner du temps pour fuir.  

 

- Venez, nous allons dîner. Laissons ces gens faire leur travail., l’invita la rouquine.  

 

Arrêtés dans une ruelle sombre, feux éteints, silencieux, Ryo et le Professeur attendaient. Tous deux étaient tendus. La partie était serrée et il y avait un élément qu’ils ne maîtrisaient pas. Kazue aurait-elle les nerfs pour affronter la situation ? Ils attendirent près d’une demi-heure avant d’avoir enfin leur réponse.  

 

- Professeur ?, s’étonna Kazue.  

- Bonsoir mon enfant. Il semble que, pour nous trois, est venu le temps de l’exil., déclara-t-il, les deux mains sur la paume de sa canne.  

- Ce ne sera que temporaire, Professeur., lui assura Mick en se tournant vers eux.  

- Nous reviendrons et retrouverons notre place. Nous serons là quand Ryo aura besoin de nous., ajouta-t-il.  

- Oui. Dépêchons-nous., fit Ryo.  

- Personne ne vous a suivis ?, leur demanda-t-il.  

- Personne. Il n’avait posté aucun vigile sur le toit. J’ai suivi tes instructions et nous sommes partis peu après le départ de Kaori. Ca n’a pas été facile mais nous sommes là., expliqua Mick.  

 

Ryo démarra la voiture et s’engagea dans la circulation s’éloignant du centre-ville vers le nord.  

 

- Dès qu’ils feront mouvement, Kaori activera le système qu’on avait mis en place. Ca devrait les perturber en plus du fait de ne pas vous trouver. On gagnera encore un peu plus de temps., lui assura le nettoyeur.  

- Vous savez où aller ?, leur demanda le Professeur.  

- J’ai une planque à trois heures d’ici mais je crains qu’elle ait été découverte., fit Mick sombrement.  

- Alors venez avec moi. Ma planque, personne ne la trouvera., lui affirma le vieil homme.  

- Et on s’ennuiera moins à trois., ajouta-t-il avec un léger sourire.  

- On garde la voiture, Ryo ?, demanda l’américain à son ami.  

- Non, je vous conduis chez quelqu’un de confiance. Vous y prendrez une voiture et, moi, je rentre à Shinjuku., leur apprit-il.  

 

Ils s’arrêtèrent devant une maison dans un endroit un peu reculé et Ryo sortit, scrutant les alentours attentivement. Il souleva une pierre et trouva un trousseau de clef et se dirigea vers l’arrière de la maison où il trouva une autre voiture. Il savait que les plaques étaient fausses et les souleva, trouvant une autre plaque. Il caressa la carrosserie. La peinture était fraîche. Il le sentait à l’odeur. Il prit le temps de vérifier le moindre recoin avant d’ouvrir la portière conducteur et de mettre le moteur en route, avançant vers l’avant de la maison.  

 

- Votre nouveau carrosse., leur annonça-t-il.  

- La couleur est un peu voyante., fit remarquer Mick, avisant le rouge flambant de la voiture.  

- Je la trouve très neutre., s’amusa Ryo.  

- Rouge…  

- Rouge… Tu es daltonien, mon ami. Moi, je la vois noire., annonça le nettoyeur, sortant une lampe de poche et éclairant la carrosserie qui apparut alors d’une autre couleur.  

- La peinture change sous l’effet de la lumière ou de la pluie. Si un flash frappe la carrosserie, elle n’apparaîtra pas rouge mais noire., expliqua-t-il.  

- Deux plaques. Intervertis-les régulièrement.  

- Tu ne vas pas m’apprendre le métier, Ryo., s’offusqua gentiment Mick.  

 

Ils s’observèrent un instant avant de rire.  

 

- Prends soin d’eux, Mick., lui demanda-t-il.  

- Promis. Fais attention à Kaori et aux autres. Tu trouveras bien un moyen de nous faire savoir que tu as besoin de nous., murmura Mick.  

- Oui. On se retrouvera., leur assura-t-il avant de leur dire au revoir et de partir.  

 

Il retourna la voiture de location, laissant les clefs dans la boite aux lettres de l’agence. Il regagna à pieds l’immeuble de Reika et rentra chez lui.  

 

- Il y a du grabuge en bas., pipa-t-il, regardant par la fenêtre les dizaines d’hommes regroupés autour de voitures noires, visiblement agacés.  

- Ca fait une heure que ça dure. Le repas est prêt., lui dit-elle avant de le laisser un peu seul.  

 

Il l’entendit monter sur le toit et ne s’inquiéta pas. Personne, même pas la Mante Verte, ne se risquerait à tirer sur elle en présence des autorités. Quand il eut fini et qu’il vit qu’elle n’était pas redescendue, il monta la rejoindre. Elle était accoudée sur le garde-corps en pleine réflexion.  

 

- Ca va ?, lui demanda-t-il.  

- Oui. Ca fait juste bizarre de savoir qu’ils sont partis tous les trois., murmura-t-elle.  

- Que va-t-il se passer maintenant, Ryo ?, l’interrogea-t-elle.  

 

Sa voix ne tremblait pas mais il sentait son désarroi. Il passa un bras autour de ses épaules pour lui apporter son soutien.  

 

- Je ne peux pas te promettre de tout régler pour Noël… mais je pense raisonnable d’estimer que ce sera fini pour nos anniversaires., lui dit-il pour la rassurer.  

- Noël n’est que dans dix jours… Je sais que ce serait illusoire. Si on peut fêter nos anniversaires tous ensemble, ce sera déjà une bonne chose., approuva-t-elle.  

- Alors on va y travailler et se serrer les coudes. Et avant cela, on va régler le problème Keiichi., lui dit-il.  

 

Elle l’observa et acquiesça, prenant confiance en lui. Ils auraient le dessus sur cette organisation.  

 

- On va la mettre à l’eau cette Mante Verte., lâcha Kaori, le regard pétillant.  

 

Ryo la regarda un peu surpris puis sourit franchement.  

 

- Tu as raison, on va les envoyer au diabolo, les menthos., approuva-t-il, pressant son épaule. 

 


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