Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 40 chapters

Published: 08-08-20

Last update: 16-09-20

 

Comments: 67 reviews

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GeneralAction

 

Summary: Une nouvelle menace, une nouvelle mission, une nouvelle ère pour City Hunter?

 

Disclaimer: Les personnages de "Bring on the night" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Bring on the night

 

Chapter 35 :: Chapitre 35

Published: 11-09-20 - Last update: 11-09-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40


 

Chapitre 35  

 

Ca faisait longtemps qu’il n’avait plus ressenti cette poussée d’adrénaline dans ses veines, se dit Mick en regardant Miki couper la route au Scarab adverse et l’obliger à virer de bord pour ne pas se prendre le sillage de leur bateau, risquant à cette vitesse de perdre le contrôle. Il regarda derrière eux et vit Ryo positionner son bateau pour pouvoir aborder rapidement. Kaori et Saeko avaient déjà une mitraillette en main chacune, prêtes à faire feu si nécessaire. Miki, de son côté, effectua dans le même temps un cent-quatre-vingts degrés et vint s’arrêter juste à côté du bateau peu après.  

 

Mick sauta du bateau en même temps qu’Umibozu et Ryo. Ils sautèrent sur trois des hommes et commencèrent à se battre alors que le quatrième cherchait sur lequel tirer, arme en main, et ayant bien du mal à viser à cause du tangage de l’embarcation provoquée par la bagarre. L’américain venait d’assommer son adversaire et se tournait vers le quatrième homme quand il vit une silhouette noire à la crinière de feu se jeter sur l’homme et le faire basculer dans l’eau.  

 

- Kaori !, cria-t-il.  

- Je m’en occupe. Fais attention, Mick !, hurla Miki, désignant quelque chose derrière lui.  

 

Il réalisa qu’ils n’avaient vu que trois hommes mais ne pouvaient savoir combien seraient dans la cabine du bateau. Il en vit deux apparaître et, prenant appui sur le tableau de bord, il se souleva et projeta ses pieds en avant, balayant le premier qui emmena le deuxième dans sa chute.  

 

- Mick !, entendit-il derrière lui.  

 

Il n’eut pas vraiment besoin de se retourner. Il avait senti les mouvements que faisaient Ryo et son opposant et pivota en levant le coude qui se connecta avec la tête du malfrat.  

 

- Comme avant, mon pote., souffla Ryo avec un grand sourire.  

- C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas., lâcha Mick.  

 

A ce moment-là et malgré la tension et les enjeux, il se sentait bien. Il se tourna vers deux hommes sonnés et les amena sur le bord du bateau du côté du Scarab de Ryo. Saeko avait attaché les deux bateaux temporairement ensemble pour pouvoir transborder les colis qu’elle devait emporter avec elle. Elle se retrouva avec cinq hommes solidement attachés à qui ils administrèrent par mesure de prudence un sédatif léger, histoire d’assurer à l’inspectrice un trajet de retour en sécurité puisqu’elle serait seule.  

 

- Alors, ça ne te suffisait pas de jouer les filles de l’air ? Il faut aussi que tu joues aux sirènes ?, entendit-il Ryo plaisanter derrière lui.  

 

Il se retourna et vit son ami penché par dessus bord et tendre la main à sa partenaire. Il la souleva sans peine et l’attira dans ses bras, la gardant juste un court instant contre lui, chose qui serait passée inaperçue s’il n’avait pas déjà remarqué le rapprochement.  

 

- J’essaie différentes possibilités de reconversion. Celle-là ne me convient pas. C’est trop froid la mer., bégaya-t-elle avec malgré tout un sourire.  

 

Comme Ryo, il ne put s’empêcher de rire.  

 

- Voilà, ils sont tous sécurisés. Tu peux rentrer au port en toute sécurité, Saeko., lui apprit Umibozu.  

- Ok, j’y vais. On se revoit tout à l’heure., répondit-elle.  

 

L’américain retint un sourire cynique : on aurait presque cru qu’elle allait faire ses courses et qu’ils se retrouvaient juste après pour une soirée tranquille entre amis, ce qui était loin d’être le cas… Ils séparèrent les bateaux et regardèrent Saeko repartir vers Tokyo. Miki grimpa deux minutes à bord et observa le GPS du bateau. Elle rechercha quelques instants puis un point apparut sur l’écran.  

 

- Voilà, c’est là qu’on va., leur dit-elle.  

 

Le silence se fit sur l’embarcation et tous s’observèrent un long moment.  

 

- On va mettre la Mante à l’eau., lâcha soudain Kaori, le regard résolu.  

- On va les faire infuser. Ils vont avoir chaud. Un bon petit thé à la Mante comme je les aime., ajouta Miki, un léger sourire aux lèvres.  

- On va en faire des diabolos., répliqua Ryo.  

- On va les mettre à l’amende., proposa Mick.  

 

Il comprenait ce besoin de se détendre avant de courir la dernière ligne droite avant le combat. Il fit le bête en voyant les regards de ses amis.  

 

- Ben quoi, l’amende, la mante, c’est proche, non ? De toute façon, vous aviez déjà tout piqué alors qu’est-ce que je pouvais dire ? Vous n’êtes pas drôles, non mais franchement…, se défendit-il, surjouant pour rester dans la détente.  

- Humpf., répondit seulement Umibozu avant de grimper dans le deuxième scarab avec Miki.  

 

Laissant Kaori et Ryo seuls au poste de commande, il prit place sur l’un des sièges à l’arrière. Ils en avaient pour une bonne heure de route. Pensif, il regarda ses mains enveloppées de gant. Dire que cette mésaventure avait bouleversé pas mal de choses était un doux euphémisme. Avant tout cela, il était sûr d’avoir accepté sa situation. Il était un ex-nettoyeur mis à la retraite par la force des choses. Il n’avait pas perdu l’usage des ses mains mais n’en avait plus la maîtrise complète.  

 

Il avait longtemps perdu la sensation du toucher et toute autre sensation qui pouvait naître comme la douleur. Ca lui avait permis de faire voler quelques sacs de boxe en éclats sans se préoccuper des conséquences, de la douleur notamment, et apaiser sa colère. Il avait arrêté lorsque Kazue lui avait dit qu’elle pouvait peut-être lui rendre sa sensibilité mais qu’il devait arrêter de se faire du mal. Il n’y avait pas cru mais, rien que pour l’espoir qui brillait dans ses yeux, il avait accepté. Il avait mieux compris son ami quand il lui disait qu’il avait parfois bien du mal à résister à sa partenaire. Il fallait croire que Ryo était bien plus fort de caractère que lui… ou bien plus obtus. Il avait accepté et ne l’avait pas regretté.  

 

Ca avait pris des semaines, des injections, des pommades et de longs massages matin et soir, ce qui avait été loin d’être désagréable à vrai dire rien que pour le fait d’être proches d’elle et que ça finissait souvent à l’horizontal, mais, un jour, il avait retiré sa main brusquement alors qu’elle appuyait sur une coupure qu’il s’était fait par mégarde. Ils s’étaient longuement regardés et n’en avaient pas cru leurs yeux. L’expérience s’était répétée les fois suivantes puis il s’était rendu compte que c’était là, réel, qu’il sentait la douceur de son visage quand il lui caressait la joue, le soyeux de ses cheveux quand il y passait les doigts, le grain de sa peau et la chaleur de son intimité quand il lui faisait l’amour… Ca avait été un grand pas en avant. Il n’avait plus à regarder quand il cherchait à attraper quelque chose, il pouvait de nouveau fonctionner instinctivement même si certaines choses n’étaient pas revenues comme la force suffisante pour appuyer sur la gâchette malgré les séances de renforcement musculaire concomitantes.  

 

Donc avant tout cela, il s’était adapté, résigné à ne plus être dans le milieu et, quelque part, c’était aussi bien maintenant qu’il avait une femme à laquelle il tenait. Il resterait toujours sur ses gardes mais il n’avait plus rien à craindre… et il ne devait plus être craint. Il était rangé, à rayer des listes de nettoyeurs, à considérer comme sans danger. Ca faisait mal mais c’était la réalité et il avait fini par l’accepter. Enfin, c’était ce qu’il avait pensé jusqu’à cette affaire.  

 

Contre toute attente, la Mante Verte l’avait considéré comme une menace à écarter allant jusqu’à faire intervenir la CIA pour lui. Il n’avait pas apprécié de voir Kazue embarquée dans une fuite où elle avait dû passer à quinze mètres de haut sur une passerelle de quinze centimètres de large, une simple longueur de bois. Il avait eu la trouille de sa vie même s’il ne lui en avait rien montré. Il avait invoqué ce dieu en lequel il avait cessé de croire depuis bien longtemps pour qu’elle ne glisse pas, que la planche ne casse pas… Il avait été incapable de respirer jusqu’à ce qu’elle fut dans ses bras. Le reste avait été une sinécure pour lui. Ca avait même été un soulagement, un plaisir de se retrouver dans l’action, de savoir à quel point il pouvait encore avoir de l’importance dans le milieu. Très égoïstement, il avait retrouvé une certaine considération pour lui-même. Il n’avait cependant pas été jusqu’à en parler à Kazue qui n’aurait certainement pas apprécié.  

 

Il avait cependant changé d’avis quelques jours plus tard lorsque sa compagne lui avait appris qu’elle était enceinte. Il avait été surpris. Ce n’était pas quelque chose à laquelle il s’attendait ou qu’ils avaient projeté de vivre. Même après deux ans de vie commune, ils n’avaient pas jamais évoqué le fait d’avoir un enfant. Leur vie leur convenait ainsi. Il s’était refermé parce qu’il ne savait pas comment réagir. D’un côté, il avait eu envie de bondir de joie, parce que ça le rendait heureux, vraiment heureux mais, d’un autre, ils n’étaient pas dans les meilleures conditions pour accueillir cette nouvelle vie, cette fragile nouvelle vie, et ils seraient peut-être amenés à prendre une décision douloureuse. Donc il avait verrouillé ses émotions à double tour, le temps de décider de ce qui était le mieux.  

 

Là, il avait compris que sa vie de nettoyeur était définitivement derrière lui. Il y avait des choses plus importantes que de vouloir continuer à parader avec son flingue, à jouer les durs alors qu’il n’en était plus capable, tout cela pour une question d’orgueil. Il s’était alors décidé à ranger le passé au placard sans regrets et de se tourner vers l’avenir. Cela n’avait pas pour autant résolu son problème. Pouvait-il laisser Kazue continuer sa grossesse en ne sachant pas de quoi serait fait leur avenir ? Pouvait-il se permettre d’avoir un enfant si finalement il n’était pas devenu aussi invisible qu’il le pensait aux yeux du milieu ? Assis à l’arrière du bateau, regardant son ami aux commandes, il se rappela s’être posé les mêmes questions de nombreux soirs et s’être demandé ce que ferait Ryo. Finalement, leurs situations n’étaient pas si lointaines l’une de l’autre. Comment aimer tout en protégeant ceux qu’on aiment ? Comment accepter de les mener dans une vie de danger ? Il s’était cru bien au-delà de cela, que la puissance des sentiments était suffisante pour vaincre la peur mais, finalement, était-ce le cas ? Il avait su protéger Kazue mais saurait-il protéger Kazue et leur enfant ?  

 

Son regard bifurqua vers la rouquine assise aux côtés de son ami, son premier amour. Se serait-il également posé la question si c’était elle qui avait été enceinte ? Peut-être ou dans de moindres proportions certainement parce que Kaori savait se défendre, manier une arme, évaluer le danger, élaborer des plans. Kazue était intelligente et débrouillarde mais pas dans ce domaine-là. Il avait déjà de la chance qu’elle soit en mesure de garder la tête froide. Elle avait accepté de prendre quelques leçons d’auto-défense mais jamais il ne lui apprendrait à se servir d’une arme. Elle lui avait bien fait comprendre qu’elle en avait horreur. La seule concession qu’elle avait faite avait été de déclencher le détonateur pour faire exploser les cuves qui contenaient les abeilles tueuses que son fiancé décédé avait créées. C’était lorsqu’elle avait embauché City Hunter… enfin qu’elle avait atterri en robe de mariée dans leur voiture…  

 

Mick sourit avec tendresse. Il aurait aimé la voir dans sa robe de mariée et se dit que ce serait peut-être la prochaine étape. Ce serait une belle occasion de faire la fête, de célébrer la vie avant même la naissance du bébé. Ryo semblait tout désigné pour en devenir le parrain mais, après ses conseils avisés, ne choisiraient-ils pas le Professeur ?, se demanda-t-il. Sans leur discussion ce soir-là, il n’aurait certainement pas pris la bonne décision.  

 

- Tu es bien pensif dernièrement, mon garçon., lui avait lancé le vieil homme quand il l’avait trouvé adossé contre l’encadrement de la porte.  

- Il y a de quoi, Professeur. La bestiole, notre exil, le bébé… Je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas si je suis en mesure de les protéger tous les deux., avait soupiré l’américain, passant une main nerveuse dans ses cheveux.  

 

Le Professeur s’était tourné vers lui et l’avait observé un moment avant de tourner de nouveau son attention vers les étoiles.  

 

- Vous ferez le bon choix lorsque vous vous rappellerez que vous n’êtes pas seuls. Même s’il vous faut partir, vous ne serez jamais seuls. Je peux vous donner une nouvelle vie sans aucun souci, les autres feront ce qu’il faut également. Et si vous restez sur Tokyo, vous aurez une grande famille autour de vous pour accueillir cet enfant., avait-il dit  

- Je ne veux pas être un poids supplémentaire pour Ryo et Falcon… ni même pour vous. Vous avez tous fait suffisamment., lui avait répondu l’américain sombrement.  

- Parce que tu n’en ferais pas autant pour nous ?, lui avait retourné le Professeur, un sourcil levé.  

- Bien sûr que si., avait répliqué Mick.  

- Alors où est le problème ?  

 

Il était resté encore seul un moment sur le seuil à méditer les paroles du vieil homme. Comment avait-il pu oublier cela ? Ils ne formaient pas juste une équipe, une bande de copains. Ils étaient bien plus que cela. Il n’était pas seul et ce qu’il était prêt à faire pour eux, ils le feraient pour lui aussi. Il suffisait de voir comme ils s’étaient serrés les coudes lors de leur départ de Shinjuku. Rasséréné, il était rentré et avait été retrouver sa compagne. Elle n’avait même pas acquiescé sa présence comme elle le faisait depuis plusieurs jours, certainement blessée par son silence, alors il s’était simplement assis sur le lit non loin. Il savait qu’il avait fait le bon choix mais la peur était malgré tout présente.  

 

- On peut le faire., lui avait-il murmuré.  

- Tu veux dire…, avait-elle soufflé.  

- On peut garder le bébé, Kazue. Je ne sais pas ce que sera notre avenir mais on restera ensemble tous les trois., lui avait-il assuré.  

- Oh Mick… Si tu savais…  

 

Elle s’était jetée dans ses bras et avait pleuré un long moment, soulagée. Aujourd’hui, elle devait se ronger les sangs et se demander si elle finirait sa vie seule ou avec lui pour élever leur enfant, si elle reverrait ses amis, si tout reviendrait à la normale… Il se demanda s’il avait bien fait de la laisser choisir de le suivre plutôt de la mettre à l’abri mais il connaissait déjà la réponse. Il lui suffisait de regarder le couple en face de lui. Traverser cette épreuve ensemble avait renforcé leurs liens et c’était le cas avec Kazue également mais, s’il savait qu’il rentrerait main dans la main avec sa compagne après la bataille, qu’allait-il advenir du couple Ryo-Kaori ? Est-ce que son ami risquait de nouveau de faire marche arrière ou allait-il s’engager définitivement ? Contrairement à d’habitude, il sentait que la deuxième option était certainement plus proche de la vérité au moins à en juger par une de leurs dernières conversations.  

 

Ryo était venu le trouver la veille, jetant un œil derrière lui avant de refermer la porte.  

 

- Kazue n’est pas là ?, lui avait-il demandé.  

- Non. Pourquoi ? Tu veux me demander en mariage et tu as peur qu’elle t’étripe ?, avait-il plaisanté.  

- Non, crétin. Pourquoi tu penses à un truc pareil d’abord ?, avait répliqué Ryo d’un air peu amène.  

- T’as pas l’habitude qu’on arrive à te lire, n’est-ce pas ?, lui avait-il demandé, un sourcil levé.  

- Que se passe-t-il ? C’est ta relation dont tu ne veux pas parler avec tu sais qui ?, avait-il ajouté, un léger sourire aux lèvres.  

 

Ryo avait lâché un léger ricanement cynique avant de passer une main dans ses cheveux.  

 

- C’est rare de te voir si nerveux, Ryo. Tu as des doutes ?, l’avait-il interrogé.  

- A quel propos ?, lui avait-il retourné, jouant les obtus.  

- Ryo, Ryo, Ryo…, avait soupiré l’américain, exaspéré.  

- Allez, juste pendant cinq minutes, on joue cartes sur table, interdiction d’éluder., lui avait-il proposé.  

- D’accord. Vas-y., avait accepté son ami japonais après une légère hésitation.  

- Kaori, sérieux ou pas sérieux ?, avait été sa première question.  

- Sérieux mais pas encore d’actualité… Enfin, ce n’est pas encore concret. C’est… un projet d’avenir., avait bafouillé Ryo.  

- C’est bien les projets d’avenir. Un avenir proche ou…, avait-il demandé.  

- Après l’extermination de la bestiole.  

 

Les deux amis s’étaient regardés. Mick savait que, pour son ami, c’était un grand pas en avant, un saut dans l’inconnu.  

 

- Mick, si… ça tournait mal, si…, avait commencé Ryo.  

- La ferme, Ryo. Déconne pas. Tu n’as pas le droit de penser à cela. Tu vas revenir et nous envoyer paître pour pouvoir avoir des jours complets pour explorer tout le Kama Sutra avec Kaori., lui avait opposé Mick, dont la nervosité avait grimpé de plusieurs crans d’un coup.  

- Tu crois vraiment que ce Veermans peut avoir le dessus sur nous ?, avait-il ajouté.  

- Non mais…  

- Quoi ? Tu te fais vieux ? Tu as perdu tes capacités et tu veux t’en sortir par une pirouette ? Tu préfères crever que d’avouer à ta dulcinée que tu ne vas pas la faire grimper aux rideaux ?, avait insisté Mick.  

 

Il avait vu la colère flasher dans les yeux de son ami puis soudain la détente et Ryo s’était mis à rire, passant une main sur son visage.  

 

- Merci Mick. Il faut croire que cette affaire m’a beaucoup plus affecté que je ne le pensais., avait alors admis son ami.  

- Elle nous a tous poussé dans nos derniers retranchements mais ça ne veut pas dire que ça nous a affaiblis., avait-il répondu.  

- C’est vrai. Je vais aller me coucher. Ca ne me fera pas de mal., avait annoncé Ryo, s’éloignant plus léger.  

- Tu sais que tu n’as pas à le demander comme je ne te l’ai pas demandé, Ryo. On est une famille. Je sais que vous seriez là pour Kazue comme on serait là pour Kaori., avait eu besoin de lui assurer Mick.  

- Je sais. Ne me demande pas pourquoi aujourd’hui…, avait-il commencé sans finir sa phrase.  

- Parce que les choses changent. Maintenant si certaines autres choses changent et que tu as besoin d’aide pour satisfaire celle qui n’est pas encore mais qui sera, je saurai me sacrifier également et donner de ma personne., avait proposé l’américain avec un sourire grivois.  

- Ca ira, Mick, mais merci de ta sollicitude. Je ne manquerai pas d’en parler à ta femme., l’avait-il taquiné en retour.  

 

Il lui avait juste souri en réponse, nullement effrayé par la fausse menace de Ryo. Mick avait été heureux de recevoir les confidences de son ami même si ça avait été déstabilisant de voir que la situation le perturbait. Il espérait que leur conversation lui avait redonné un peu de peps. Ce serait pour lui une façon de le remercier pour avoir aidé à le blanchir, à le sortir de cette nasse qui s’était refermée sous lui, pour lui permettre de retrouver une vie normale après cela. Il n’aurait pas à fuir Tokyo et cette famille qu’il affectionnait tant et pour laquelle il était prêt à se battre aujourd’hui, cette famille dans laquelle son enfant grandirait bientôt.  

 

- Ca va, Mick ?  

 

Il releva les yeux et vit Kaori qui se tenait devant lui. Il acquiesça et elle s’assit à ses côtés. Elle était encore trempée et tremblait mais elle ne se plaignait pas. Il passa un bras autour d’elle et l’attira contre lui pour la réchauffer.  

 

- Tu crois qu’il va me tuer ?, lui demanda-t-il à l’oreille, criant pour se faire entendre.  

 

Elle l’observa un instant et son sourire s’agrandit en même temps qu’elle secouait négativement la tête. Elle posa la tête contre son épaule et resta ainsi quelques minutes. Mick apprécia de la sentir contre lui. Ils n’avaient pas eu l’occasion de se retrouver seuls depuis leurs retrouvailles et il aurait aimé avoir son ressenti sur cette affaire et surtout sa relation avec son partenaire. Malgré tout, il l’avait vue plus épanouie, plus sûre d’elle et ça lui avait suffi.  

 

Soudain, Ryo se retourna et leur fit signe. Ils regardèrent droit devant eux et virent le yacht de Veermans apparaître. Il sentit la tension envahir le corps de son amie juste avant qu’elle se redresse.  

 

- Fais attention à toi, Mick. Prends soin de Kazue et de votre bébé., lui dit-elle, déposant un baiser sur sa joue.  

 

Sa phrase le surprit mais il n’eut pas le temps de lui demander pourquoi elle lui disait un truc pareil juste avant de se battre. Elle avait déjà rejoint Ryo et passé une main dans son dos, posant la tête sur son bras. Il vit son ami passer son bras autour d’elle puis poser les lèvres dans ses cheveux avant de la relâcher alors qu’ils approchaient du bateau et enfilaient des casquettes comme les hommes qu’ils avaient appréhendés. Ils observèrent les lettres du bateau briller éclairées par les derniers rayons du soleil : Mala Vida. Le bateau portait un nom qui lui seyait à merveille, pensa-t-il. Pour être honnête, il n’avait jamais vu un aussi beau bateau : long de soixante-quinze mètres, trois ponts, des instruments apparemment à la pointe et une coque qui brillait de tous feux. Encore plus beau que le bateau de Kaïbara et, comme ils l’avaient vu, un hélicoptère sur le pont supérieur…  

 

- Mala Vida à Escort 1, pourquoi vous revenez ?, entendirent-ils.  

- Escort 1 à Mala Vida, nous avons été poursuivis par la police. Nous avons réussi à les semer., annonça Ryo.  

- Demandons l’autorisation d’accoster., demanda le nettoyeur.  

 

Mick sentit la tension le gagner. Ils n’avaient aucune idée de la façon dont les bateaux communiquaient entre eux, s’ils avaient certains mots, codes… Ils jouaient donc cette partie-là à l’aveugle. Il jeta discrètement un œil derrière eux et vit le deuxième scarab non loin, voyageant feux éteints. Miki avait eu le bon goût de choisir une coque noire et ils étaient presque invisibles.  

 

- Autorisation accordée., entendirent-ils.  

 

Ils lâchèrent tous un soupir de soulagement même s’ils savaient que ça pouvait ne rien vouloir dire, que peut-être ce n’était qu’un leurre et qu’ils seraient accueillis, armes pointées sur eux. Mick se tourna vers le deuxième bateau et fit le signe prévu entre eux.  

 

- Bon, ben apparemment, on y est. Un petit bécot pour la route, ma Kaori ?, plaisanta Mick.  

- Je voudrais bien mais on nous regarde à travers des jumelles. Une autre fois…, lâcha-t-elle avec un grand sourire.  

- Et paf dans les dents., ironisa Ryo.  

 

Mick sourit à ce petit échange des plus amical puis recouvra son sérieux en même temps que les autres alors qu’ils se dirigeaient vers le point d’amarrage à l’arrière du yacht. 

 


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