Capitolo 28 :: le vent tourne!

Pubblicato: 11-05-05 - Ultimo aggiornamento: 11-05-05

Commenti: Voici le chapitre 28 !!! Ok, je sais, je suis la seule que ça enthousiasme... Mais bon, tant pis…lol. En fait, pour moi ce chapitre est un chapitre clé… Nous dirons « le geste de trop »… Celui qui n’aurait pas du être fait…C’est la chapitre où tout bascule… Où l’équilibre commence à être rompu…. Bref, on va s’arrêter là dans les essais de métaphores… j’aurais aimé qu’il soit plus porteur d’émotion…Essayer de vous transmettre la raison de cet acte… qu’après tout il est terriblement logique…. (c’est affreux quand un geste malheureux n’est qu’une conséquence logique, non ?)… C’est un chapitre sur le choix…et peut-être aussi sur l’idée qu’on ait capable de se faire souffrir soi-même…. Enfin, bon, c’était mon idée de base..après le résultat, c’est autre chose… N’hésitez pas à me laisser des reviews… dans ce chapitre il y a un passage que j’ai ajouté suite à une review de Chanlyr (qui, je le sais à abandonné cette fic depuis longtemps…).. ben oui, je n’ai jamais caché que j’appréciais les reviews… surtout celles qu’on me laisse^^ et qu’elles me faisaient évoluer. C’est bien de croire, pendant un instant, que ce qu’on écrit n’est pas si bête que ça et que certaines personnes partagent notre vision de CH… même pour un temps seulement. Donc merci à Ayumi pour s'occuper de cette fic et à toutes celles qui me suivent... (ou du moins essayent) ^^

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« - Trop facile pour nous ! Nous n’arriverons jamais à nous départager ainsi ! ! ! »  

« - Oui, ça risque de prendre une éternité pour te prouver que je suis le meilleur ! »  

« - On devrait trouver un truc plus difficile, tu ne crois pas Ryô ? »  

« - Quelque chose qui ne mettrait pas en jeu que notre habilité… mais aussi notre façon de vivre, notre méthode de survie, notre vision du monde… »  

« - Pas facile à trouver ça… »  

Un long silence songeur s'installa.  

" Pour m’amuser, je dégaine mon arme… Je vis à travers la mort, instinctivement… Regardez nous ! Quatre personnes assistant à un duel pour déterminer le plus habile… Et c’est le plus beau cadeau que je pouvais faire à Mick… Et cela me plait également. Je resens l’excitation de l’instant…J’aime cette sensation que procure le métal froid de mon arme contre la paume de ma main. Cette adrénaline qui court à travers mes veines …Même ce couteau si dérisoire…Avec moi, tout devient une arme potentielle….  

Bien sûr, cette sensation est décuplée lorsque je m’empare de mon python … la crosse… le doigt sur la gâchette… la cible qui s’impose à moi, éliminant le reste… la légère pression…presque une caresse… la balle éjectée... l’odeur de poudre qui demeure… comme une senteur d'enfance gravée dans mes gènes…"  

Ryô tourna la tête et aperçut Kaori. Il surprit un de ses coups d'œil en direction du blond. En retrait, le visage fermé, immobile, elle observait Mick. Ryô sentait qu’elle n’appréciait guère la scène, même si, grâce à son empathie naturelle, elle avait compris toute l’importance de ce duel pour l’américain… Et alors que le japonais observait sa partenaire, tout s’éclaira soudainement. Ce regard… cette peine….cette compréhension….  

Peut-être était-elle prête à vivre parmi eux? Sans doute avait-elle déjà changé! Elle n'était plus aussi naïve qu'au début de leur collaboration. Elle comprenait mieux le milieu dans lequel ils évoluaient. Mais, à quel prix ? Devait est-ce à celui de sa personnalité ? De ce qui la constituait ?  

" Accepter que tu changes, que tu te parjures pour un amour qui ne sera peut-être jamais ? Et même si je tiens à toi aujourd’hui, tiendrais-je encore à toi demain ? Regarde toi, quelle que soit ta force, tu n’es qu’une femme, tu connais si peu de notre vie…"  

Elle n’était pas à sa place parmi eux…. Elle ne le serait jamais… Comment aurait-elle pu? Il aurait du s'en rendre compte bien avant. Elle croyait avoir choisi, en fait, il l'avait obligé…  

Oui, il l'aimait. Oui, elle l'aimait…et alors?  

Depuis quand le monde se résumait-il à l'amour?  

Depuis quand son monde se résumait-il à l'amour?  

A force de croire que c'était la seule force de l'univers, il en avait oublié la réalité… L'amour n'était qu'un sentiment… passager chez lui… Tout changeait… Il n'y avait que deux faits inébranlables: la vie et la mort. Il avait choisi la vie pour elle.  

Il y a des décisions qu'il faut prendre, envers et contre tout…  

"Je n’ai rien à t’offrir Kaori… Rien qu’une chose…" (NDA : la bague ???? Vous y croyez vous ? Si simplement que ça ????)  

Ryô changea imperceptiblement. Il n'était plus le Dom juan, le fêtard qui mesurait sa force avec un ancien ami, pour se distraire. Ses prunelles devinrent plus sombres, son regard se fit plus dur. Une évidence était apparue.  

Il ne jouait plus.  

« - Sors la.» Une voix calme, de commandement.  

« - Pardon ? ? ? »  

« - Tu sais très bien de quoi je parle. Et je sais que tu l'as sur toi. Alors sors la. »  

« -…. »  

« - La photo de Kaori. »  

Tous restèrent abasourdis devant cette révélation. Mais que voulait faire Ryô d’une photo de Kaori ? Pourquoi Mick en avait-il une sur lui ? Et comment Ryô le savait-il ?  

En tout cas, la demande ne sembla pas surprendre l’américain. Il sortit son portefeuille et l’ouvrit. A côté d’une photo de Kazue se trouvait une photo de Kaori. Deux portraits des deux femmes de sa vie. Kaori était son premier amour, c’était également sa meilleure amie. Il ne cachait à personne, et surtout pas à Kazue, qu’elle avait encore une place dans son cœur… et dans son portefeuille.  

Ryô la prit, ne la regarda même pas et la tendit à Miki.  

« - Va la placer au fond de la rue. »  

Miki lança un regard vers Falcon qui acquiesça. Elle regarda également Kaori mais celle-ci semblait tétanisée. Elle décida donc d’obéir à Ryô et s'éloigna pour placer la photo en équilibre sur le mur à l’opposé de l’endroit où ils se trouvaient. Quand elle revînt, personne n’avait bougé.  

Étrangement, l’atmosphère avait changé. Un sérieux trop profond se dégageait entre ces êtres. En cet instant précis, il se jouait une scène capitale… tout le monde le sentait… mais personne ne savait exactement ce qu'il se passait… Sauf peut-être Ryô et Falcon. Plus lourd, plus sérieux, l'instant retenait son souffle.  

Au loin la photo se décollait légèrement au doux mouvement du vent d’hiver. Ryô et Mick se faisaient face. Le reste du groupe les entourait en un demi cercle irrégulier.  

La photo… 300 mètres… Ryô, Mick…. Les autres… attendant que ce dénoue ce qui se passait devant leurs yeux et où ils étaient impuissants…  

Ryô sortit son python de son holster et reprit de sa voix mortellement calme.  

« - Une preuve de qui on est… toujours…. »  

« - Je n’ai pas d’arme…. » Mick tentait de désamorcer la situation, d’éviter que la plaisanterie ne se termine.  

« - Ne mens pas. C’est quoi cette légère bosse sous ta veste ? »  

En regardant bien, c’est vrai qu’il y avait une infime proéminence sous l’aisselle de Mick. Mais tellement imperceptible qu’il fallait les yeux d’un professionnel pour pouvoir la détecter.  

A regret, sachant pertinemment qu’il ne pourrait faire croire à Ryô qu’il se trompait, Mick dégrafa son manteau et sortit très lentement une arme à feu.  

Cette dernière était vraiment particulière… Extrêmement légère, totalement blanche, elle semblait fragile et précaire. Mais ce n’était qu’une illusion. Cette arme avait été spécialement faite pour l'américain, pour pallier une partie de son handicap actuel. Il lui avait fallu des mois de recherche avant de trouver un armurier qui puisse lui confectionner un tel engin, suivi de semaines d'essais et d'ajustements. Mais le résultat en valait la peine.  

Même les balles étaient plus légères que les ordinaires. En effet, l’enveloppe était faite d’un alliage spécial et la poudre était un mélange innovant.  

Une fois la sécurité enlevée, il suffisait d’une simple et légère pression sur la gâchette pour que la balle parte. Un frôlement que Mick était encore capable de faire…  

Pour l'américain, la première fois qu’il avait tenu cette arme dans sa main, il avait eu l’impression de sortir du tunnel. Jamais plus il ne serait à la hauteur de Ryô, mais retrouver ce contact, retrouver une arme, son arme capable de répondre à sa volonté, lui avait permis d’avancer. Et c’était également aussi grâce à (ou à cause d’) elle qu’il continuait à s’entraîner, que cette tristesse que Kazue pouvait voir quelquefois dans son regard ne l’habitait que pour un temps…. Jusqu’à ce qu’il reprenne son arme… et qu’il se dise « aujourd’hui sera la bonne ».  

Certes, elle n’aurait jamais la puissance de feu, ni la précision de celle de Ryô, mais, entre les mains d’un professionnel, cette arme était mortellement dangereuse. Et Mick restait un professionnel.  

Il prit donc "son" arme sans pour autant enlever la sécurité. Tous ses amis pouvaient voir combien la sensation de la crosse dans sa main lui faisait plaisir. Mais il jeta un coup d'œil vers la photo et abaissa sa main.  

La cible n'était pas tellement éloignée, il aurait pu l'avoir sans trop de mal… Cependant, l'important n'était pas de savoir, si oui ou non, il serait capable de l'atteindre.  

Ryô l'avait dit. Pas question de prouver une quelconque supériorité dans l'agilité et la précision, mais l'essence même de ce qu'ils étaient….de ce que leur vision du monde pouvait les entraîner à faire, quelles étaient les limites qu'ils s'imposaient.  

« - A trois, on tire… Celui qui a le mieux visé gagne ! C’est simple, non ? » Ryô regardait Mick, mais le voyait-il vraiment?  

« - Je ne tire pas sur Kaori. » La réponse de Mick reflétait sa détermination.. Maintenant, il ne pouvait certainement plus s'agir de leur défi amical, c'était devenu un duel muet entre Ryô et Kaori… ou tout simplement, une épreuve de force pour le japonais contre lui-même.  

« - Ce n’est qu’une photo. Un ! »  

« - C’est plus que ça, nous le savons. »  

« - Tu te dégonfles ? J’ai gagné alors ? Tu reconnais ma supériorité? Deux !» Tranchant et distant.  

Ryô tendit son python en direction de la cible. Il arma le chien.  

« - Je ne tire pas sur Kaori. » Catégorique.  

Un silence angoissant s’abattit sur le groupe.  

Les deux hommes continuaient à s’affronter du regard. Au loin, la cible semblait être devenue invisible.  

« - Trois ! » Très calme, comme insensible.  

Sans même se tourner pour viser, Ryô tira.  

En même temps que la détonation, Kazue ne put retenir un cri « Non ! ! »  

Miki se précipita et revint avec la photo. La balle avait traversé le cliché….juste à côté de la joue de Kaori…à moins d’un millimètre.  

La jeune femme était blanche, mortellement. Elle avait beau se répéter que ce n’était qu’une photo, une simple photo, elle ne voyait pas où était la plaisanterie ! Elle ne comprenait ni le geste de Ryô, ni la colère qui l’envahissait, sourde et amère.  

Elle retrouva l’usage de son corps, son sang se remit à couler dans ses veines.  

Elle s’approcha de Ryô et le gifla violemment.  

« - Tu es content ? Tu as prouvé ce que tu voulais ? »  

Sans attendre une réponse qui ne viendrait sans doute pas, elle se retourna et partit en courant.  

Ryô la regarda s'enfuir… sans réaction…le regard indifférent…enfermé dans son propre esprit… inaccessible.  

" Mon cadeau, Kaori... J'ai enfin compris qui j’étais….Ton bourreau…"  

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