Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Sophie

Beta-reader(s): Ayumi, Ally Ashes

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 48 capitoli

Pubblicato: 15-09-04

Ultimo aggiornamento: 23-03-06

 

Commenti: 436 reviews

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RomanceGeneral

 

Riassunto: Attention ! Je préfère prévenir tout de suite, avant même que vous ne cliquiez (si vous en aviez envie)… il y a peu d’action dans le sens de "pas d'affaire"…mais ça ne veut pas dire qu'il ne se passe STRICTEMENT rien... Ma prochaine fic reviendra dans le normal… le chapitre 1 tente d’expliquer mieux…

 

Disclaimer: Les personnages de "Un Noël décisif" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Un Noël décisif

 

Capitolo 40 :: Douleur, haine…. et toi…..

Pubblicato: 21-12-05 - Ultimo aggiornamento: 23-12-05

Commenti: Quoi, une nouvelle fic ? nan, seulement une fic revenante ! lol Je sais cela fait TRES longtemps...Voici le chapitre centré sur Kaori… précaution: il s’agit certes d’un chapitre , si on peut le dire, sur une femme brisée (dixit la review de Tiffany), mais il ne s’agit pas de n’importe quelle femme : il s’agit de Kaori. J’ai essayé de réfléchir en me mettant à sa place et non pas en essayant de faire comment moi je réagirais (Ça j'ai du mal à le savoir)… il s’agit des réactions que je pense que Kaori pourrait avoir. A vous de voir si vous partagez ou pas ma vision. Ah n’oubliez pas, la dernière fois que nous avons Kaori c’était à la fin du chapitre 32 (vous pouvez le relire si vous vous ne vous en souvenez plus ^-O), Ryô lui avait proposé de coucher avec lui et avait fini par lui dire qu’il voulait qu’elle parte. Merci d'avoir patienté. Pour diverses raisons indépendantes de nos volontés respectives ce chapitre et les suivants n'ont pas eu de bétas... Aussi les fautes qui restent forcément sont seulement du à mon manque d'attention.... (si vous le souhaitez vous pouvez me les envoyer par mail et je les corrigerais). De même que les tournures de phrases un peu étranges n'ont pas subis le couperet de la béta.. Mais j'espère que ce chapitre ne vous semblera pas largement en dessous des précédents (qui avaient une béta) N'hésitez pas à laisser vos commentaires.... PS : Bon anniversaire Cat. PS2 (et c'est fini): désolée pour la longueur.

 


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L'esprit vide, Kaori avait déambulé dans le froid de Shinjuku. Des rues s'étaient enchaînées à d'autres rues. Toutes identiques… sans distinction. Grises. Pâles.  

La jeune femme n'avait fait attention à rien. Les bruits étouffés provenant des appartements ne réussissaient pas à déchirer le silence angoissant d'une ville profondément apathique. Kaori marchait au hasard, luttant pour refuser toute forme de pensée, même la plus insignifiante. Un instinct enfoui l'alertait que la moindre idée, même anodine, libérerait le flot des douleurs qui l'encerclait et qu'elle serait incapable de les endiguer, incapable de lutter, qu'elle se laisserait emporter sans la moindre chance de ne pas sombrer.  

Quand, sans raison, elle leva le nez et posa des yeux absents sur une façade rouge brique, elle s'aperçut que ses pas l’avaient conduite machinalement jusqu’à leur appartement. Peut-être le reste d'une habitude si longtemps suivie. Pendant tout le trajet elle n’avait pourtant pensé à rien… et sûrement pas à rentrer chez eux. Elle avait réussi à ne pas avoir mal. Elle était au-delà des sensations. Elle était tout simplement vide... Un corps creux… Une âme perdue.  

 

Elle prit son trousseau de clé et ouvrit la porte avec lenteur. Négligeant d’allumer la lumière, elle se dirigea, telle une somnambule, vers sa chambre.  

Son premier acte fut de se débarrasser de sa robe. Celle-là même dont elle était si fière au début de la soirée… Cette robe qui, pensait-elle, la mettait en valeur, la faisait se sentir un peu plus femme. Maintenant, c'était comme si son simple contact lui transmettait une souillure sans nom. Frissonnante dans cet appartement sans chauffage, la jeune femme attrapa les premiers vêtements qu'elle trouva: un bas de jogging ample et un tee-shirt blanc à manches longues.  

Une fois habillée mais toujours dans cette espèce de transe, dans cette bataille pour ne penser à rien, elle se dirigea vers l’armoire et attrapa une valise. Elle la déposa sur son lit et commença à y entasser ses différentes affaires, en vrac, sans ordre, sans choix non plus. Elle prenait ce qui lui tombait sous la main et le jetait sans réfléchir dans sa valise.  

Surtout ne pas penser.  

Surtout ne pas s’arrêter de s’activer.  

Surtout faire cesser les tremblements de ses mains.  

Tous ses souvenirs semblaient être bloqués sur des bribes de sa conversation avec Ryô...  

Et, instinctivement, elle savait qu’elle ne devait pas s’y attarder.  

C’était une question de survie.  

 

Pourtant au bout de quelques minutes, son regard trouble se posa sur son bagage. Elle arrêta alors son empilement pèle mêle où des pulls d’hiver côtoyaient des débardeurs d’été, des livres sans intérêt jouxtaient des bibelots à valeur affective, des produits d’hygiène recouvraient des CD de musiques...  

Elle fit quelques pas et s’assit lentement à coté de sa valise.  

 

Et silencieusement, les larmes roulèrent le long de ses joues... sans qu’elle puisse les retenir...  

Des larmes de douleur.  

Des larmes de désespoir.  

Des larmes essentielles pour ne pas sombrer, pour expulser le mal qui la rongeait de l'intérieur, pour retrouver une confiance en la vie qu'elle avait définitivement perdue.  

 

Pleurer faisait du bien et, paradoxalement, l'énervait peu à peu.  

 

Elle s'essuya rageusement les yeux. Comme si pleurer allait arranger les choses! Comme si pleurer ferait disparaître le déchirement à la tête, au cœur, à l'âme… Comme si pleurer allait prouver à Ryô qu'il avait eu tort…  

 

Comment pouvait-on détruire un être humain avec de simples mots ? En si peu de temps. Avec autant de froideur?  

Qu'y gagnait-on?  

 

Elle se leva pour continuer à emballer ses affaires. Mais ses jambes se dérobèrent sous elle et elle retomba sur le lit… Elle était assommée… Elle en avait trop reçu en une seule fois…  

 

" Je veux que tu partes…"  

Comment être plus clair ? A quoi pouvait-elle bien se raccrocher maintenant?  

Et pourquoi ?  

 

Pourquoi continuer la lutte ? Pourquoi ne pas remplacer l'amour par la haine, puis par l'indifférence ? Garder la possibilité au temps d'apaiser les blessures du cœur ? Pourquoi ne pas décider d'oublier ? Pourquoi ne pas fermer la porte et partir, sans un regard en arrière ?  

S'avouer vaincue et faire table rase pour ne pas sombrer.  

 

Ses phrases ignobles, Ryô les avaient bien prononcées. Pire, il les avait pensées… Aucune qui ne fusse pas le reflet de ce qu'il croyait, de ce qu'il voulait…  

N'importe qui, devant de telles insultes, se serait décidé à partir, à rompre les attaches.  

Malheureusement, malgré ces viles paroles, malgré le fait qu'il l'avait blessé au delà du descriptible, que l'envie de pleurer la torturait sans relâche, Kaori l'aimait toujours.  

De cet amour unique et complet.  

De cet amour que les gens raisonnables ne peuvent même pas imaginer…  

 

" Je m'en veux de continuer à t'aimer Ryô. Je me conduis comme toutes ces femmes battues qui restent malgré tout… J'ai toujours cru que, si jamais cela m'arrivait, je trouverais la force de partir. Que ma propre survie prendrait le pas sur mon amour… Ces femmes je les plaignais pour le mal qu'on leur faisait, pour la souffrance qu'elles enduraient souvent en silence..mais plus que tout, ma compassion leur était acquise car elles continuaient à aimer leur bourreau, malgré tout… La plupart comprennent ce qu'elles subissent..mais le lien est plus fort que la vie: on reste…  

Et moi, je me révoltais devant un tel comportement. Je ne comprenais pas vraiment et je les plaignais. Comment peut-on rester avec un être qui s'obstine à vous rudoyer ? Qui vous bat puis qui s'excuse, avouant sa faiblesse, utilisant votre amour pour vous persuader que le sien est toujours là ? Si désemparé, si repentant, si amoureux…."  

 

" Tu ne t'es même pas excusé."  

" Tu m'as laissée partir à la dérive, me décomposer devant toi… sans faire un seul geste, sans t'arrêter un seul instant dans ta diatribe pestilentielle."  

 

Après tout, même s'il ne l'avait pas roué de coups physiquement, il l'avait bien battu psychologiquement.  

" Comme s'il ne connaissait pas les sentiments que j'éprouve pour lui. Est-ce qu'il exultait de pouvoir toujours me briser un peu plus ?… Quand j'étais à terre, pourquoi a-t-il continué ?"  

" Et moi, stupide, qui essayait de comprendre, qui avait l'illusion que ma vérité pouvait encore l'atteindre."  

" Quelle sottise!!! Quelle dérision !"  

" Rien ne peut le toucher… Il n'a de cœur pour personne. Il est exactement comme il s'est décrit et moi qui ne voulais pas le croire… et moi qui continue à l'aimer malgré tout…"  

De rage, elle enfonça son poing dans le matelas de son lit.  

" Pourquoi Ryô? Si tu ne m'aimes pas, tu aurais du le dire directement. Pourquoi continuer à m'accabler, toujours et encore… Pourquoi me reprocher mes incompétences? Pourquoi me proposer de coucher avec toi? "  

Pourquoi lui dire tout ça après tellement d'années ? Après tellement de risques pris ensemble ? Après tellement d'obstacles surmontés ? Tout ce qu'elle avait pris tant de temps à construire balayé en une conversation…. Toutes leurs confidences, cette longue et difficile découverte de l'autre, l'esprit qui s'ouvre et accepte de se dévoiler… de s'exposer… de prendre le risque….  

Tout ce en quoi elle croyait.  

Cette question l'avait déjà obsédée pendant qu'elle luttait.  

Pourquoi s'était-il décidé ce soir là précisément ? Quand tout commençait à devenir un peu moins compliqué... juste un peu moins…. Mais l'espoir semblait pouvoir refaire surface, éclairer de quelques rayons tremblants le chemin devant eux… Juste assez pour que le cœur se remette à battre à l'unisson du possible.  

Mais devant la violence des mots, elle n'avait pas pu s'arrêter sur cette interrogation. Toute sa force s'était concentrée sur sa défense… et, de toute façon, elle savait qu'elle ne trouverait pas de réponse à cette question.  

Et il avait continué…. Pas la moindre trace d'hésitation dans sa voix…. Pas le moindre remord.  

" Pourquoi continuer à me détruire, quand il ne me restait plus rien? Voulais-tu aussi me prendre ma dignité d'être humain ?"  

 

Dans cet univers de détresse, la seule chose qui éclairait sa fierté est qu'elle n'avait pas cédé. Elle n'avait pas supplié à la fin. Il ne lui restait que ça… Elle devrait repartir de ce petit ilôt insubmersible pour se reconstruire…  

Et apprendre à vivre avec cette déchirure.  

Malheureusement pour elle, cette petite étincelle qui la constituait, son essence profonde qui lui permettrait de réapprendre à vivre était intimement lié aux sentiments qu'elle éprouvait pour Ryô.  

 

Elle ferma les yeux pour tenter de faire disparaître ce qu'elle ressentait pour lui et pour empêcher les larmes de revenir.  

Depuis leur confrontation, la colère se mélangeait à l'amour, la tendresse se disputait à la haine.  

 

Les phrases revenaient malgré elle. Comment les oublier ? Comment ne pas les croire ?  

 

Subitement, mue par instinct plus que par la volonté, elle se leva, oublieuse de ses jambes tremblantes. Elle devait bouger, ne pas rester dans cette immobilité sournoise qui la poussait à réfléchir.  

Elle aurait pu pardonner le tir sur sa photo. Elle savait que l'acte était porteur de signification. Mais Ryô était ainsi. Il ne parlait que rarement de ce qui lui tenait à cœur. Communiquer avec ceux qui le touchaient ressemblait à une épreuve pour lui, il préférait agir. Et elle sentait que ce qu'il avait fait était plus tourné contre lui-même. Il luttait toujours pour que personne ne s'attache à lui. Il ne voulait que personne ne le suive dans la déchéance, dans l'enfer de ses cauchemars… Quittes à mourir, il préférait mourir seul. Mais là… Il avait précipité sa partenaire dans l'enfer personnel de la jeune femme. Se voir rejeter par l'unique être qui vous a accepté telle que vous êtes… et que vous avez accepté tel qu'il était.  

 

Et puis, voulait-elle lui pardonner ? Le pourrait-elle ? Il était allé trop loin. Certains actes laissent des cicatrices toute la vie. Certaines phrases détruisent des êtres humains.  

Elle respira lentement. La douleur était trop présente pour qu'elle la ravive encore.  

 

Malgré ses jambes toujours flageolantes, elle se dirigea vers le miroir… et observa son image quelques instants….Les cheveux en bataille, les yeux rougis, le regard éteint… ce qu'elle voyait lui faisait mal…. Les mots lui revinrent en mémoire…  

"Si encore tu étais belle et désirable"… "On a qu'à coucher là maintenant…peut-être arriverais-je à y trouver du plaisir."  

La vérité était-elle toujours aussi blessante?  

 

Ses yeux ternis s'allumèrent. Elle se détourna du miroir et alla farfouiller avec détermination dans son armoire.  

Elle finit par extraire son trophée: la poupée Ryô, lui asséna une série de coups d'une violence surprenante et finit par l'étrangler dans les règles.  

"Quel genre de monstre es-tu pour oser proférer de telles ignominies à une femme ? Crois-tu vraiment que je n'ai jamais envie d'être un peu aimée ? Désirée ? Juste une seconde… juste une trêve de Noël… juste un regard…. Quel homme se comporte ainsi ? Sans cœur! Pourceau infâme et cruel…"  

Sa colère n'était pas feinte, mais elle l'entretenait pour ne pas sombrer complètement.  

Et elle serrait…. Elle serrait….  

Et finalement, le cou de la poupée Ryô rompit sous la pression et tout le rembourrage se dispersa autour d'elle.  

 

Surprise par sa propre force, elle lâcha le mannequin devenu inemployable en l'état et revint s'asseoir sur son lit.  

 

Les choses étaient entendues. Non seulement il ne l'aimait pas, mais en plus il lui avait ordonné de partir… il l'avait brisée.  

Alors pourquoi n'avait-elle pas déjà définitivement passé le seuil de l'appartement ?  

Kaori regarda sa valise. La seule possibilité qui lui restait était bien de partir… Mais partir ? Pour où ?  

Au Cat's Eye? Encore se réfugier ! Devoir affronter les regards compatissants, trop aimants pour être rejetés, trop douloureux pour être acceptés.  

Aller voir sa sœur ? L'autre coté du monde ?  

Simplement prendre le premier train. Partir de la gare de Shinjuku, ironie du destin, la gare de départ des affaires de City Hunter… Pourrait-elle la traverser sans fléchir ? Recommencer une nouvelle vie dans une autre ville. Finir par oublier ? Finir par l'oublier, lui ?  

Elle plissa les yeux!  

Encore fuir ? Lui donner la victoire totale. Le laisser s'enfoncer dans son cercle de malheurs ? Le dédouaner de toute culpabilité ? Et puis quoi encore ? Pourquoi s'en sortirait-il mieux qu'elle ? Elle ne fuirait plus!  

Pas question! Pas question de le laisser gagner…  

Pas question qu'il s'en sorte mieux qu'elle.  

 

En colère, elle prit toutes ses affaires et les bourra dans son armoire, puis elle poussa du pied la poupée Ryô et sa garniture sous le lit. Elle ferait le ménage un autre jour…  

 

Kaori s'assit sur le lit et décida d'attendre le retour de l'ignoble individu. Il allait voir qu'elle aussi pouvait faire mal…. Qu'il était peut-être le maître, mais qu'elle ne serait pas une mauvaise élève….  

C’était étrange chez elle ce désir de vengeance… non, pas étrange...Inédit… La vengeance…. C’était une émotion qu’elle ne connaissait pas… malgré tous les malheurs qui l’avaient touchée, jamais, elle n’avait eu envie de rendre la monnaie de la pièce. Même contre l’Union Toepe qui lui avait pourtant ravi Hideyuki puis Mick et qui avait transformé la vie de Ryô en enfer… tout ce qu’elle avait souhaité alors, c’était éviter que d’autres subissent les mêmes pertes irremplaçables qu’elle.  

Mais avec Ryô, ses réactions étaient différentes. Il était unique pour elle. Hideyuki et Mick n'avait pas décidé de la laisser, Ryô, lui, avait décidé de l'abattre. Elle et lui. Trop liés… Cette vengeance était le seul moyen qu’elle envisageait pour ne pas sombrer complètement. Pour qu'il comprenne et pour que la douleur diminue, elle ne voyait qu'une seule échappatoire: l'attaque.  

 

" Il m'a proposé de baiser…. Simplement… sans aucun autre forme d'émotion… Seulement une indifférence teintée de mépris… sans aucune préoccupation pour moi."  

La boule au ventre revint, se mélangeant à la fureur.  

Comme s'il ne savait pas ce qu'elle ressentait pour lui. Comme s'il la croyait capable d'un tel avilissement ? Ne savait-il pas comme tout était lié chez elle ? Elle n'avait même pas pu embrasser Mick quelques temps auparavant… alors coucher sans amour ? Même avec lui ? Avait-il pu penser un instant qu'elle lui répondrait oui ? La connaissait-il si peu ?  

 

" Minute…"  

Malgré la colère, une petite étincelle de doute venait d'atteindre la conscience malmenée de la jeune femme.  

"Ryô est idiot… mais il me connaît très bien… En règle générale, il sait prévoir une partie de mes réactions…Il ne pouvait absolument pas ignorer qu'elle aurait été ma réponse… Alors pourquoi avoir posé la question ?"  

Elle eut un brusque frémissement de froid qui parcouru tout son corps. Une vague prémonition que l'explication à cette interrogation n'irait pas dans le sens de sa colère si nécessaire. Elle se glissa alors dans ses draps et rabattit la couverture sur sa tête.  

 

Elle avait touché un point sensible…. Quelque chose qui avait toujours été là, mais qu'elle avait bien pris la peine d'occulter… mais maintenant que c'était revenu en surface elle ne pouvait plus l'ignorer…  

" Seulement pour me faire mal ?" Même si cette pensée lui aurait permis de ne pas s'interroger, de garder intact sa haine envers lui, même si elle avait une irrépressible envie de répondre oui, même en sachant qu'elle mentait, elle ne put s'y soumettre.  

" Il a posé la question parce qu'il prévoyait déjà ma réaction…. Il savait exactement comment je prendrais sa proposition… et quel en serait l'impact sur moi. "  

Mais alors Pourquoi ? Pourquoi vouloir faire autant de mal ? A elle? …. A ….lui?  

" Parce qu'il voulait que je le déteste…."  

" Pour ça, mission réussie! " Mais cette tentative de raviver entièrement son courroux contre lui échoua. Au contraire, une autre phrase vint résonner aux oreilles de Kaori…  

Elle ferma les yeux pour ne pas se laisser submerger par cet étrange sentiment qui luttait pour exister.  

De toutes les horreurs qu’il avait prononcées cette nuit là, une de ses phrases l’avait touchée plus que les autres. Non pas ces odieux propos qui lui avaient autant donné envie de disparaître de sa vie que de le faire disparaître, lui, de la surface de la terre. Mais celle-ci « Que je suis incapable de m’attacher réellement à qui que ce soit ! » qui trahissait plus ses pensées qu’autre chose… Elle ne l’avait pas entendu sur le coup, mais elle revenait la tourmenter… Que le monde devait être triste s’il ne s’attachait à personne. Quelle solitude imposante... Quel vie dénuée de couleur, de passion réelle, de temps qui passe bien employé. Quel manque d’humanité.  

Comment pouvait-on vivre, et même survivre, sans que son cœur ne batte pour autre chose que pour soi-même ?  

Comme tout devait être vide !  

Une lame de froid la submergea et, la jeune femme se recroquevilla pour se rassurer. Pourtant, cette fois-ci, elle n'arriva pas à endiguer ses larmes.  

Il l'avait blessé pour qu'elle le rejette…  

 

Chaque larme en appelait une suivante, incontrôlable…A chaque fois qu'elle tentait de se calmer, elle comprenait quel fossé les séparait. Kaori pleura sur le destin de Ryô. Sur la noirceur de son cœur et la lumière de son âme. Sur son esprit stupide de sacrifice…  

 

Il l'avait fait pour elle... pour la sortir, malgré elle, d'un milieu qu'il estimait n'être pas le sien…  

Mais malgré la compassion et la tendresse qu'il lui aspirait, elle lui en voulait toujours. Il lui avait fait mal… au delà du supportable, au delà de l'acceptable…peut-être au delà de la compréhension…et au-delà du pardon.  

 

Une partie de son esprit souhaitait le réconforter, lui dire qu'elle comprenait… et l'autre partie voulait tout simplement qu'il ait mal…. Qu'il souffre aussi… coup pour coup…. Douleur contre douleur.  

 

Elle voulait qu'il comprenne la douleur qui l'habitait et, en même temps, elle souhaitait l'entourer de ses bras pour l'apaiser.  

Elle avait pourtant toujours aussi mal... et savoir qu'il avait peut-être fait tout ça pour elle ne la calmait pas, bien au contraire. Elle lui en voulait encore plus d'avoir oser faire ça!  

Elle lui en voulait d'avoir choisi pour elle…encore une fois. Ces paroles l'avaient anéanti plus sûrement que n'importe quel coup.  

 

Sa colère revenait, par vagues successives, impérieuse. Elle le détestait d'avoir su frapper là où ça faisait mal, de la connaître si bien qu'il manipulait ses sentiments comme de vulgaires pions sur l'échiquier du cours de sa vie.  

Qu'importe si ses raisons étaient bonnes, très bonnes… Elle ne les entendrait pas, elle refuserait de comprendre car cela n'apaiserait pas sa douleur.  

Elle se détestait de toujours l'aimer, de lui trouver si facilement des excuses, d'avoir besoin de sa présence malgré tout. Et lui, qui n'avait sans doute pas besoin d'elle, puisqu'il pouvait si facilement la rejeter.  

" Il l'a fait pour moi… et de quel droit ? Ni l'amour qu'il ne me porte pas, ni la pitié que je lui inspire ne lui en donne le droit !!!"  

 

Et malgré sa colère, une pensée aérienne, légère, sans substance vint tourner autour d'elle.  

"Et puis, où va ma vie si j'abandonne ?"  

 

Dans le silence pesant de l'appartement, Kaori entendit un crissement en bas, à la porte.  

Elle sut immédiatement qu'il était revenu.  

L'occasion de lui dire ce qu'elle pensait de cette compassion s'offrait à elle. Cela la paniqua. Elle n'avait pas décidé si elle l'aimait ou si elle le détestait. Non, en réalité, après son injurieux discours, elle savait que les deux sentiments existaient dans son cœur. C'était troublant, trop troublant pour avoir une nouvelle conversation avec lui. Elle espéra qu'il penserait avoir atteint complètement son objectif et qu'il la laisserait tranquille… jusqu'à ce qu'elle soit en mesure de se confronter à lui.  

Fermant les yeux, elle se força à contrôler sa respiration et à feindre le sommeil.  

 

 

 

 


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