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Capitolo 32 :: Ce que j'ai dans le cœur [2/2] une question….. de victoire Pubblicato: 07-07-05 - Ultimo aggiornamento: 07-07-05 Commenti: Voici la suite du chapitre précédent! ("bien" allez-vous me dire, "au moins ce n'est pas un chapitre d'une autre fic"). Merci pour vos reviews, elles m'ont un peu bostée (un peu parce que, en ce moment, je pars de loin!!!). Pour ceux que ça intéresse plus de maje normalement avant au moins deux semaines parce que… bon, on se fout un peu de la raison, non? Franchement, ce chapitre est, pour moi, le point culminant de la fic. Tout avant se dirigeait vers ça et tout, après, vient de là…. A l'intérieur, il y a une phrase pour laquelle je me suis toujours posée la question : "Si Ryô veut vraiment se séparer de Kaori pourquoi ne l'a-t-il jamais dit???" Bon, c'est vrai, c'est mon interprétation et, en plus, CH n'a jamais vraiment été un manga qui étudiait la psychologie des personnages (même si celle-ci était abordé d'une manière moins conventionnelle). Au plaisir de vous revoir et de vous lire (auteur dans vos fics, tous dans les reviews ^^)
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Le silence s'installa entre eux. Mais la jeune femme sentait l'urgence de ne pas le laisser s'éterniser. Elle prit donc une profonde inspiration, cherchant, au plus profond d'elle même, assez de courage pour continuer…pour rattraper Ryô…
« - Je t’ai accepté comme tu étais Ryô… Tes qualités et tes défauts. Tes silences, tes mensonges compensés par tes sourires, tes actions, ton aura… Mais un jour tu parviendras à m’éloigner de toi… définitivement… Tu as tellement l’air…. de me craindre. J’ai l’impression de te dégoûter… Un jour, je renoncerais. On ne peut pas lutter contre des moulins à vent… On s’épuise inéluctablement. Il faudra que tu choisisses… ou nous perdrons, tous les deux… et bien plus qu’un simple partenaire… »
« - Tu as fini ton petit discours ? C’est le champagne qui te fait autant d’effet ? »
« - Mais…. »
« - Tu as voulu me changer ? C’est ça ? ? ? »
« - Pas du tout ! ! ! Tu sais que c’est faux ! J’ai cru que je pourrais révéler cette partie que tu caches en toi, effacer un instant cette douleur qui couve toujours derrière ton regard ! »
« - Et tu as découvert quoi ? Que je ne t’avais jamais menti ? Que je ne suis qu’un fétard feignant qui se transforme en prédateur ? Que j’utilise mon seul don pour assurer ma pitance ? Que mon python est mon seul vrai compagnon ? C’est ça ce que tu as découvert ? C’est ça tes moulins à vent Kaori ? »
« - …. »
« - Alors rassure toi, ce ne sont pas des illusions ! C’est la vérité…. Bienvenue dans le monde réel Kaori ! »
« - Pourquoi me dis-tu ça ? » Elle avait retrouvé son calme pour répondre au sien. Elle ne lui ferait pas le plaisir de s’énerver pas cette fois-ci ! Peut-être parce qu'elle n'en avait plus le courage? Pourtant, à l’intérieur c’était une véritable tempête, l’explosion de sentiments contradictoires… et une crainte de plus ou plus oppressante, qui menaçait de tout ravager sur son passage.
Elle comprenait que quoi qu'elle dise, quoi qu'elle lui avoue, il ne l'entendrait pas.
« - Parce que tu m’énerves à m’idéaliser.. »
Le rouge lui monta aux joues. Elle essayait de le toucher et il osait lui répondre ainsi ? Elle n'était pas un jouet!
« Parce que je t’idéalise ? Toi, un pervers sans scrupule ? Un satyre des vestiaires féminins ? Dont l’unique neurone est connecté au slip ?…. »
« - Tu vois bien que tu m’idéalises… »
« - Mais tu veux quoi, à la fin ? Que je parte ou que je reste ? Que je m’incline devant ton choix ? Quel choix d’ailleurs ? Tu es pathétique dans ton incapacité à assumer…. »
« - Assumer quoi ? Et toi alors ? »
« - Moi, je ne tire pas sur les photos ! ! ! »
Il ignora cette affirmation bien justifiée. Il semblait agacé par sa présence même, par sa façon d'en revenir toujours à ce même sujet.
« - Quand comprendras-tu que j’ai choisi moi-même ma vie ? Que je n’ai nullement besoin d’un cerbère pour m’attacher ? D’une conscience du bien et du mal ! Qu’il n’y rien à sauver chez moi ! Que je suis heureux ! »
Elle balaya d'une main ces affirmations communes.
« - Heureux ? Quand tu te lèves avec pour unique objectif d’assouvir tes désirs ? Heureux ? Quand chaque jour ressemble au précédent ? Quand tu flirtes avec la mort pour oublier qui tu es ? »
« - Heureux oui ! J'adore ça! J'adore les coups d'une nuit, sans prise de tête, le plaisir éphémère… Prendre, savourer et partir…. Heureux, oui! En tout cas, bien plus que toi ! Bien plus qu’une femme incapable d’assumer ses sentiments ! Qui croit, à son âge, qu’un homme ne peut aimer qu’une seule fois, que l’amour avec un grand A existe. Quelle stupidité! Quelle connerie!! Ce ne sont que des hormones ! Instinct de reproduction ! De Survie ! Et pour ça, je suis le maître ! »
Sa voix avait un ton rauque, légèrement dépité… Mais il se reprit et lui lança un regard empreint d’un profond dédain.
« - D’ailleurs veux-tu que je te le prouve ? Tu veux que je t’envoie au 7ième ciel, aux portes de la félicité. Tu veux connaître le grand frisson ? Allez viens Kaori, trouvons un coin chaud pour que je te montre ce qu’est un étalon ! Ça sera ton cadeau, ici et maintenant ! Au moins tu auras connu ça une fois dans ta vie ! En me forçant un peu, je pourrais peut-être trouver ça agréable… »
Il lui décrocha un regard blasé, sans âme, pas vraiment intéressé. Comme si sa proposition n’était qu’un sacrifice de sa part. Dans le même temps, il tendit la main pour lui attraper le bras, mais elle se déroba dans un mouvement brusque en lui lançant un regard d’incompréhension et de douleur.
Que lui proposait-il ? Une nuit de sexe ? Rien d'autre ? Un assouvissement de leur désir ? Avait-elle bien entendu ? Était-ce le même homme qui la prenait dans ces bras pour la réconforter ? Sur qui elle avait toujours pu se reposer ? Était-ce même le gai luron prompt à la répartie et à l’ironie facile ? Comment pouvait-il changer si vite? Mais elle était au-delà d'une tentative d'explication. Il lui proposait de… "baiser"…. Et elle n'avait que mal. Elle ne voyait plus qu’un salaud… un infâme salaud, qui plus est…
« - Tu n’es qu’un pitoyable lâche ! »
« - Alors que je te propose ce que tu souhaites ? » Il semblait surpris ! « N’est ce pas ce que tu as toujours ardemment voulu ? » Il feignait cette innocence stupide. « Ne rêves - tu pas que notre relation évolue enfin ? C’est ce que je te propose ! Tout simplement…. Pourquoi faire tant d’histoires pour si peu ? »
Pourquoi l'humiliait-il? S'il avait décidé d'être clair avec elle pourquoi choisissait-il des arguments si vils, si insultants ?
Ce ton dédaigneux était en accord avec les propos condescendants qu'il lui tenait! Jamais, elle n’aurait cru qu’il se moquerait ouvertement des sentiments qu’elle éprouvait si profondément depuis si longtemps, qu’il les détournerait pour la faire souffrir. C’était ignoble !
Il ne vit pas la gifle partir mais il sentit la violente rencontre entre sa joue et la paume de Kaori. Assez puissante pour que sa tête parte sur le coté. Il posa sa main sur sa joue, cachant le léger sourire qui se transforma en rictus carnassier quand sa partenaire pu le voir.
« - Enfin tu réagis. Même si je pensais à des préliminaires un peu différents entre toi et moi. Deux gifles en moins d'une heure? Un peu maso, ma belle ? T'as décidé de laisser tomber les massues ? »
Kaori refusait de le laisser prendre l’avantage. Elle refusait qu’il la fasse souffrir et surtout de lui montrer à quel point la douleur morale devenait physique. Mais il ne s’aperçut de rien et continua sur sa lancée…
« - Enfin, coté sentiment, normalement toi, tu ne fais rien… Tout le monde assure que c'est fort entre nous, mais je ne t’ai jamais vu venir me dire en face ce que tu ressentais ! Tu restes là! C'est plus facile de me maudire, n'est-ce pas ?»
Elle recula sous l’impact ! Alors on en était là ! Il avait décidé de parler aussi de ça ! Et de fustiger son comportement à elle comme étant une des sources notables de leurs disputes, comme raison de l’immobilisme de leur relation et même comme raison de leurs différences !
« -Te dire quoi ? Que je te veux ? Que je t’aime ? T’aimer toi ? Qui me traite comme une vulgaire assistante, comme une petite secrétaire qui ne sert qu’à prendre contacts avec les clients. Toi qui saute sur tout ce qui bouge ! Toi qui me propose de coucher par condescendance… Non, par pitié ! Comme si je n'étais qu'une fille d'un soir ? Laisse moi rire !»
Elle savait qu’il l’emmenait juste où il voulait aller ! Mais impossible de ne pas répliquer ! et impossible d’assumer ce qu’elle ressentait pour lui…surtout si il la repoussait. Notamment de cette façon !
« - Justement je ne te vois pas souvent rire, depuis que tu es avec moi ! Tu deviens triste, terne… »
« - Es-tu réellement aveugle ? »
Elle avait lancé cette réplique comme un dernier appel. La voix de Kaori n’était plus qu’un simple murmure. Se parlait-elle à elle-même?… maudissant son incapacité à voir Ryô sous son véritable jour, à force de l'aimer? ou lui reprochant de se noircir si facilement, avec tellement d'aisance.
« - Et toi, trop stupide pour comprendre qu’il ne se passera jamais rien de sérieux entre nous ? Que je suis incapable de m’attacher réellement à qui que ce soit ! »
« -Et alors ? »
« - Et alors, si tu comprends qu’entre toi et moi, il n’y aura jamais rien, pas même une ébauche de sentiments. Si ton choix c’est de rester là à stagner toute ta vie, à fantasmer comme une midinette qui a passé l’âge, alors c’est bien… mais laisse - moi te dire que ce n’est pas comme ça que j’envisage de continuer, moi…. »
« - …. »
« - Ca y est ?! Tu percutes ? »
« - Tu veux que…. » Impossible elle ne pouvait pas le dire…
Il resta silencieux.
« - Tu veux qu’on se sépare ?
« - Se séparer voilà un bien grand mot pour nous, non ? » Il ricana d’un ton amer comme pour répondre à une mauvaise blague. « Faudrait-il seulement que nous soyons ensemble ! Ce que je veux Kaori c’est que tu… »
Elle finit sa phrase pour lui, dans un souffle. Depuis le début, elle sentait que la conversation en arriverait là, que tout, depuis, le duel jusqu’à cette seconde ultime était lié. Il avait mené la conversation de bout en bout, pour en arriver à ce qu’elle prononce ces trois mots…
« - Que je parte… »
Tout était dit. Tout était avoué…
L’incompréhension la plus totale envahie la jeune femme. Jamais… jamais.. elle n’aurait cru devoir prononcer cette phrase… La séparation possible entre elle et Ryô était toujours logée dans son esprit, certes, mais comme une ombre, présente et éloignée en même temps, se dérobant toujours… L’imaginer lui donnait une consistance qui l’effrayait…comme le croque mitaine de son enfance.
Et là…
« - Que je parte… »
Aucun mot ne peut décrire cette impression de miroir brisé, ce bruit si particulier, fracassant en un éclair suivi d'un silence si vide, si désespérant … Et le temps qui ne veut pas s'arrêter et anesthésier la douleur…. Ce qui fait mal c'est aussi cette compréhension, que, malgré tout, il faut continuer, qu'on devra continuer, quoiqu’il en coûte….
Il ne resta que le vide entre eux. Un gouffre qui n’en finissait pas de se creuser. Chaque seconde, chacune de leur respiration les séparait toujours un peu plus… Comme le temps le fait, malgré la volonté de garder des contacts….
Pouvait-elle tempêter ? Encore et encore ? Le faire revenir sur sa décision ? A quoi cela servirait-il ? Tout dans son attitude dénotait sa décision. Irrévocablement…
Lui décrocher un coup de poing? Un coup de sac? Cela ne la soulagerait pas cette fois-ci… L'indifférence qu'il mettait maintenant dans le regard qu'il posait sur elle, était plus éloquent que n'importe quelle phrase ou que n'importe quel geste… et la réponse à un tel mépris ne pouvait être un acte….
Se révolter contre tout espoir ?
Il n'y avait plus rien à faire….
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