Capitolo 5 :: Changement de plan

Pubblicato: 28-10-08 - Ultimo aggiornamento: 28-10-08

Commenti: Bonjour HFC! Voilà avec du retard le nouveau chapitre. Je vois que vous avez réagi vivement en me donnant un nouveau qualificatif: "vilaine fille!".....ça change d"auteur sadique", merci!!! Ne vous inquiéter pas, je suis peut-être la bêta de Tokra mais je ne tue pas mes personnages comme elle dans mes fics!!!Merci en tout cas pour votre fidélité et pour vos reviews. Et juste au passage, une big massue pour ma présidente qui m'a encore oublié!!! Vilaine fille, toi aussi!! Bonne lecture!

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Mick et Ryô assistèrent, impuissants, à la scène.  

-Falcoooon ! , crièrent en chœur les deux nettoyeurs.  

Et BOUUMMMM !  

La bombe explosa, faisant voler en éclats les vitres du café, déjà fragilisées par les impacts de balles.  

Une fumée épaisse surplombait la devanture du café. De la poussière et des restes de gravas retombaient un peu partout. La bombe avait incendié les chaises et tables qui bordaient la fenêtre du café. La déflagration avait alerté tout le voisinage, qui sortait et se penchait aux fenêtres pour voir ce qui se passait dehors. Ce n’était pas l’apocalypse mais la terre venait de trembler dans le quartier et c'étaient des regards apeurés et perdus qui venaient alimenter les interrogations des habitants. Bientôt, les sirènes de la police et des pompiers se firent entendre au loin. Qui avait pu faire une chose pareille en plein début d’après-midi ?  

Ryô releva sa tête, faisant un rapide état des lieux, espérant ne plus sonder le moindre danger. Il regarda Kaori qui était toujours blottie contre lui.  

-Kaori, ça va ?, s’empressa-t-il de lui demander.  

Kaori sortit sa tête de son torse et croisa son regard. Ce n’était pas le regard habituelle de la nettoyeuse qu’il avait alors devant lui, mais plutôt celui d’une petite fille se demandant ce qui s’était passé. Elle le regardait avec beaucoup d’angoisse mais aussi avec un énorme soulagement de sentir que Ryô était là pour la protéger.  

-Tu peux te lever, c’est fini….  

Il se décolla d’elle et tenta de se redresser mais très vite il perdit l’équilibre lorsqu’il posa un pied à terre. Une grimace de douleur se dessina sur son visage, ce qui n‘échappa à Kaori.  

-Ryô !…ça va ?  

Elle regarda plus en détail son partenaire et vit une tache de sang sur sa cuisse droite.  

-Oh mon dieu, Ryô…. tu es blessé !!!  

-Ne t’inquiètes pas, lui répondit-il avec un sourire tranquille. Ce qui m’importe actuellement c’est Falcon.  

-Falcon ?  

Mick se releva avec Chisei.  

-Tout va bien monsieur ?  

-Oui, s’empressa de répondre le gros monsieur, tout en se palpant afin de voir s’il était en un seul morceau. On peut dire que j’ai eu chaud. Merci de m’avoir sauvé !  

-Mais de rien !, déclara Mick qui regardait déjà ailleurs.  

Il se dirigea alors rapidement vers la porte du magasin qui ressemblait plus à une brèche dans un mur. Le café avait été à moitié soufflé par l’explosion et retrouver Miki et Falcon s’annonçait difficile devant le tas de gravas que formait à présent le Cat’s Eyes.  

Ryô et Kaori le rejoignirent.  

-Ryô, tu as été touché ?, demanda Mick en voyant du sang qui s’écoulait le long de sa jambe.  

-Il faut trouver Falcon et Miki !  

Mick fit un signe de tête affirmatif à Ryô et sourit à Kaori, qui gardait les yeux baissés.  

La police arriva, suivi des pompiers et ambulanciers.  

Saeko sortit de la voiture et se précipita sur Ryô et Mick.  

-Tout le monde va bien ?…Ryô, ta jambe !!  

-Ça va, ça va !..Juste une balle de plus !…Falcon a pris une grenade; il faut le trouver.  

Et ils commencèrent à soulever les décombres du café, aidés des pompiers qui s’étaient scindés en deux équipes : l’une pour éteindre le feu qui se propageait lentement, l’autre pour retrouver d’éventuels survivants… Bientôt ils retrouvèrent Falcon, allongé sur le ventre. Une jambe sortait de ce corps immense : c’était celle de Miki. Aucun des deux ne bougeait.  

-Ils sont là !, lança Mick d’un ton suffisamment clair et haut pour que tout le monde cesse les recherches et se concentre sur ses dires.  

Ryô arriva à hauteur de Mick avec Kaori et ils commencèrent à soulever les quelques planches qui écrasaient les deux corps inertes.  

-Miki, Falcon !, hurla Kaori, très inquiète de les voir immobiles, sans aucune réaction. Les ambulanciers se postèrent à côté d’eux, leur demandant de s’éloigner pour les laisser agir. Ils se mirent à cinq pour soulever et poser Falcon sur un brancard, tandis que d’autres vérifiaient les constantes de Miki.  

Saeko demanda alors le détail de l’attaque aux deux nettoyeurs.  

-Que s’est-il passé ?  

Ryô soupira et lui expliqua :  

-On a reçu une fusillade devant le café, venant de plusieurs points différents des gratte-ciels, puis un 4x4 noir est arrivé à vive allure sur nous et une grenade a atterri aux pieds de Falcon.  

C’était la signature de yakusas, aucun doute possible…Ils agissent toujours lâchement, sans réel face-à-face !  

Ryô ferma les poings de colère. Cette vermine avait encore agit contre lui, mais cette fois-ci de manière plus efficace.  

-Très bien, je mets mes hommes sur l’enquête….Il faut trouver les commanditaires. Quel clan peut en vouloir à ces menottes….ça va être difficile à déterminer.  

-Ok, moi je vais voir mes indics, lança Ryô, avec la ferme intention de se venger du tort commis sur son ami.  

Kaori le regarda, inquiète.  

-Mais Ryô !…..  

Mick posa alors une main complice sur l’épaule de Ryô.  

-Non, toi tu vas à l’hôpital avec Kaori te faire soigner et prendre des nouvelles de ma tête de poulpe et de Miki. Moi je vais au front ! Ils vont payer ces fumiers !  

Ryô ne répondit pas à son ami et accepta. Sa cuisse lui faisait mal et il savait que d’attendre pour la soigner n’arrangerait en rien le reste de la mission.  

Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx  

-Kyyyyaaaaahhhhhhhhhh !!!!!  

-Attendez mademoiselle ! Je voulais juste prendre votre pouls !!!!  

-Ryô !!!!!!!Arrêtes d’embêter cette infirmière ! Le pouls ne se prend pas au niveau de la petite culotte !!!  

Kaori fulminait ! Même blessé, il était plein d’énergie ! Ryô esquissa un sourire, se rassit à côté d’elle et lui dit :  

-Ça c’est toi qui le dit, Kaori-chérie ! Saches qu’on peut savoir tout de suite si la demoiselle est chaude, rien qu’en passant par la petite culo….  

Ryô n’eut pas le temps de finir son explication, qu’un rouleau de bandage vint se loger dans sa bouche.  

-Epargnes-moi les détails…Je ne veux pas savoir !, finit par conclure Kaori, navrée et désespérée. Tes arguments ne m’intéressent pas !…J’ai d’autres choses à penser, si tu veux bien !  

Ryô retira le bandage de sa bouche et lui déclara :  

-Fais pas cette tête, ils vont s’en sortir….  

Kaori écarquilla les yeux et tourna alors son visage vers son partenaire qui lui souriait de manière tendre. Il posa une main réconfortante sur la cuisse de la jeune femme.  

-Je me sens si coupable. J’ai tellement peur, Ryô….  

-Falcon en a vu d’autres et Miki n’a pas eu de blessures graves ….. Falcon l’a protégée….donc tout ira bien.  

-Oui mais toi aussi tu as été blessé et là c’est vraiment de ma faute.  

-Non, c’est de la mienne…  

Ryô fixa alors un point dans le vide, l’esprit lointain.  

Kaori ne comprenait pas sa réaction.  

-Pourquoi dis-tu ça ? Je n’ai pas agi comme une nettoyeuse. J’ai paniqué et mis en danger la vie de notre client et la tienne ! Tu devrais me sermonner et non me déculpabiliser.  

-Non, c’est de ma faute. Tu as réagi logiquement.  

-Quoi ?  

Kaori ne comprenait toujours pas. Ryô était songeur.  

-Sur le coup , j’ai pas compris ton attitude, puis en y repensant, ta réaction fut logique. Tu as voulu répondre à ce qu’on appelle « l’instinct de survie ». Lorsqu’un être se sent en danger, il va tout faire instinctivement pour se protéger, se défendre. Dans ton cas, ton instinct de survie a été mis à l’épreuve par cette fusillade. Il te dictait de te protéger de l’attaque mais les menottes t’ont empêché d’agir à ta guise et tu n’as pu répondre à ton instinct, insufflant ainsi en toi un moment de panique. Cette réaction devant l’impuissance de tes actes est justifiée mais se travaille. Tu dois canaliser tes craintes et les utiliser pour trouver une parade qui te permettra de t’en sortir.  

Kaori le regarda complètement fascinée. Les moments où il était sérieux étaient tellement rares qu’elle ne voulait en rater une miette.  

-Et je fais comment pour apprendre ça ?  

-Rien…ça vient avec les circonstances ! Ah ah ah !  

Une libellule passa au-dessus de la tête de Kaori. A quoi bon croire en un côté sérieux chez lui ? Il tourne toujours tout à la dérision !  

-Toujours est-il que j’aurai du le comprendre avant que tu ne paniques….mais je vais changer mon fusil d’épaule....  

-Toc toc toc ! C’est moi!  

-Saeko ?, fit Kaori surprise.  

-Oui, je reviens voir mon estropié préféré.  

-Oh oui, ma belle inspectrice ! Viens jouer au docteur avec moi ! J’en ai tellement rêvé. Je vais te montrer tous mes petits bobos !  

Ryô se colla alors à Saeko, la bave aux lèvres tout en déboutonnant son jean.  

-Plus tard ! Je vois que ta cuisse va mieux, puisque tu fais l’idiot ! Comment vont Falcon et Miki.  

-Pffff !…Tu es vraiment trop rabat-joie, inspectrice de mon cœur. Miki va bien. Elle est juste inconsciente. Mais Falcon a eut moins de chance. Il a du shooter la grenade d’un coup de pied pour l’éviter au maximum, ce qui a provoqué encore plus de dégâts dans le café. En tentant de protéger sa femme il s’est servi de son dos comme bouclier et le souffle de l’explosion lui a fait rentrer des centaines de morceaux de verre dans la peau, du à la vaisselle et aux vitres du café . Apparemment c’est pas très beau à voir mais il va s’en sortir car c’est un costaud notre luciole !  

-Tant mieux. J’ai fait mon enquête et les douilles retrouvées sur le toit de certains des grattes-ciels n’ont pas donné grand chose. Elles proviennent d’armes volées, ce qui n’a rien d’étonnant si ce sont les yakusas qui ont fait le coup.  

-Et on fait quoi alors ?, demanda Kaori.  

Ryô regarda un instant les menottes.  

-Saeko…J’ai commis une grave erreur tout à l’heure…. J’ai oublié de te dire que….  

Saeko fit une mine surprise. Ryô sortit sa langue, tel un loup affamé de son petit coup, et afficha sa face perverse.  

- ……que pour me soigner, je veux que tu sois habillée en infirmière !!!  

Saeko attrapa deux petites seringues qui étaient posées sur un plateau et les lui envoya en pleine figure. Ryô resta figé sur place, louchant sur les deux seringues qui s’étaient plantées sur ses deux joues.  

-Je crois que je vais te refaire le portrait en premier,quand dis-tu? Pourquoi ne pas commencer par une injection de botox ?!, lui rétorqua la belle brune avec un regard noir. Tu ne peux pas être sérieux deux minutes !  

Ryô tomba à la renverse, tétanisé par la dextérité de Saeko. Il manquait trois fois rien pour que ça lui arrive dans les yeux.  

Kaori soupira d’exaspération. Ryô retira ses aiguilles .  

-Je n'ai pas de rides à part celle de ma naissance!!!, dit-il tout en montrant son derrière....Alors, ne me parles pas comme si j'étais vieux!!  

Saeko fit une moue peu convaincue. Ryô dut déclarer forfait devant la tête fachée de Saeko et reprit alors son sérieux.  

-Plus sérieusement……J’ai bien commis une erreur. J’ai cru pouvoir protéger ton ingénieur tout en étant menotté mais c’était une erreur. On a vu le résultat….J’ai choisi Kaori au lieu du client…  

-Ryô , c’est normal, vu que c’est ta partenaire….tenta de dire Saeko.  

Ryô lui lança un regard désapprobateur.  

-Non ! C’est la pire des excuses ! C’est le client d’abord ! Je n’avais pas calculé qu’en étant menotté tous les deux, nos gestes seraient moins coordonnés. On a été négligeant et non professionnels !  

-Tu es dur avec toi-même, Ryô……  

Saeko savait qu’il avait raison mais elle voulait atténuer la gravité de la situation.  

-Comment comptes-tu régler le problème ?  

-Très simple ! On va s’entraîner, Kaori et moi !  

Ryô lança alors un regard complice à Kaori, qui ne savait que penser de ses propos.  

-Par contre, je suis obligé de confier ton ingénieur à Mick….Il sera plus apte à le protéger, tant qu’on a pas réglé nos mouvements au millimètres près. Et puis on a déjà ces menottes à protéger !  

-Très bien…déclara Saeko tout en fermant les yeux, les bras croisés sur sa poitrine.  

-Encore un que tu envoies au charnier à ta place !!!  

Une voix froide et rancunière se fit entendre de l’entrée de la salle de soin. Miki arriva alors, le bras en écharpe.  

-Tu comptes envoyer tous tes amis au front pour éviter de risquer ta peau? Tu n’es qu’un lâche Ryô !  

Plus un bruit ne vint interrompre cette réflexion. Kaori était heureuse de voir Miki rétablie mais ne comprenait pas son attitude mauvaise à l’encontre de son partenaire. Quand à Saeko, elle préféra se mettre en retrait pour ne pas émettre de jugement pour l’un des deux camps.  

-Je vois que ma Miki chérie s’est réveillée du mauvais pied !, lança Ryô amusé, afin de dédramatiser la situation.  

-Mon énervement est justifié , nettoyeur de seconde zone !  

-Miki, calmes-toi ! Je t’en prie…tenta Kaori de la rassurer.  

-Que je me calme !!?? Je suis désolée mais cette fois-ci, il est allé trop loin ! On venait de refaire le café à neuf ! L’attaque de Mama Saeba nous a fait perdre beaucoup d’argent au niveau du chiffre d’affaire. On a du batailler avec les assurances pour pouvoir remplacer tous les dégâts occasionnés par ce pauvre type et voilà que , de nouveau par sa faute, mon café est détruit !…. Sans compter qu’à cause de ses histoires et de ses missions foireuses, nounours est à l’hôpital, le dos complètement mutilé !! Non, je ne peux en supporter plus….  

Miki ne put retenir davantage ses larmes.  

-Je te deteste Ryô Saeba! Tu pourris ma vie!! Falcon et moi avons quitté ce monde de crapules et de sang pour vivre tranquillement en paix….et toi tu viens nous forcer la main en nous apportant des ennuis plus gros que toi ! Débrouilles-toi tout seul ! Et laisses également Mick loin de tes problèmes, il a déjà assez souffert à cause de toi !  

Ryô resta silencieux un instant. Son regard était caché dans ses mèches noires. Il comprenait la douleur de Miki mais il lui déclara :  

-Ça t’a fait du bien ? Tu as fini ?  

Il se leva, obligeant alors Kaori à en faire de même et dit :  

-Maintenant que tout est dit, tu m’excuseras mais j’ai des comptes à régler avec ces crapules !  

Il invita Kaori à le suivre et passa à côté de Miki sans lui adresser un regard. Kaori voulut lui dire toute sa compassion mais elle ne put, Ryô la tirait vers la sortie. La mercenaire serra les dents, les yeux inondés de larmes, comprenant bien que ses mots ne changeraient rien à la situation actuelle.  

Saeko opta de suivre en silence les deux nettoyeurs vers la sortie.  

-Tu crois qu’elle va te pardonner, après ton indifférence ?, souffla l’inspectrice à l’oreille de Ryo.  

-Elle fait ce qu’elle veut. Ce qui m’importe, c’est de venger l’affront qu’ils ont porté à Falcon. On attaque pas un nettoyeur sans en subir les conséquences.  

Saeko put sentir l’aura de Ryô s’assombrir en prononçant ces mots. Il avait le visage fermé, marquant une attitude intraitable et sans regret pour ce qui allait se passer plus tard, devant les responsables en question.  

-Où est Chisei ?, demanda alors Kaori inquiète de ne pas le voir.  

Cette question attira l’attention de Saeko, qui se mit à chercher le gros monsieur partout.  

-Je…je l’avais confié à un de mes hommes en attendant ! Où est-ce qu’ils sont passés ?  

Saeko courut vers une des deux extrémités du couloir pour voir s’ils n’y étaient pas puis repassa sous les yeux de Ryô et Kaori pour vérifier l’autre carrefour de l’hôpital. Un soupir de soulagement apparut sur son visage. Les deux nettoyeurs comprirent qu’elle les avaient trouvés !  

Chisei était appuyé contre une petite cabine téléphonique destinée aux patients et venait de raccrocher le combiné. L’homme de main de Saeko était à trois mètres de lui, en train de scruter l’extérieur du bâtiment, par la baie vitrée.  

-C’est comme ça que vous surveiller un homme ?  

Saeko arriva le pas lourd devant son agent, l’air grave et insatisfait.  

L’agent fit un pas en arrière, peu rassuré par la voix meurtrière de sa supérieure hiérarchique.  

-Heu…c’est que…il est là…il voulait téléphoner….Je pouvais pas….Et puis je le vois par le reflet de la vitre !!, finit-il enfin, heureux de son excuse pertinente.  

-Ah oui ? Et s’il vous demande de vous jeter du quatrième étage, vous allez lui accorder sa requête peut-être ?  

L’agent ne savait plus quoi dire et baissa les yeux, soumis et penaud.  

Chisei arriva alors à eux, tout ravi.  

Saeko se tourna alors vers lui et, toujours figée dans sa colère , lui asséna :  

-Ne partez plus jamais sans nous prévenir ! Vous auriez pu courir un grave danger !  

-Mais Mademoiselle Nogami, votre agent était avec moi… !, répondit-il peu rassuré lui aussi.  

-Ce n’est pas une excuse !! C’est à moi ou à Ryô que vous avez à demander pour téléphoner, à personne d’autres !  

-Très …bien…., lâcha-t-il dans un soupir.  

-Tu es drôlement intransigeante, inspectrice de mon cœur !!!  

Ryô arrivait avec Kaori, sa main libre dans la poche de son pantalon. La jeune femme essaya de se justifier :  

-Je n’ai pas le choix ! C’est un dossier de mon père et si je commets la moindre erreur, je vais encore en entendre parler dans vingt ans !  

-Qui avez-vous appelé ?, demanda alors le nettoyeur poussé par la curiosité.  

-Mon chef de laboratoire… répondit Chisei d’une toute petite voix.  

-Votre chef de labo ? Mais je croyais que vous étiez votre propre chef ?, coupa alors Kaori, l’air surprise.  

-Oui….c’est vrai…mais je dois des comptes aux responsables de ma filière de recherches. Ils veulent tout savoir de ce qui se passe autour de mon invention.  

-Mouais…  

Ryô regarda alors l’homme à lunettes d’un air suspicieux et peu convaincu.  

Mick fit alors son apparition au bout du couloir et cria, tout joyeux:  

-Salut la compagnie !!!!  

-Mick !!, cria Kaori, ravie de revoir l’américain .  

-Alors, t’as du nouveau ?, s’empressa de demander le nettoyeur.  

-Peut-être bien !, fit alors le beau blond tout en faisant sauter son sourcil et jouant le mystère.  

-Accouches !, vociféra Ryô  

-Mais tout travail mérite salaire !!…Kaori d’amour, un baiser sur ma joue et ma langue se délie pour vous !  

Ryô prit mal sa requête et se saisit de sa veste.  

-Et puis quoi encore, espèce de profiteur ! Ma partenaire n’est pas une monnaie d’échange ! Parles ou tu risques de bouffer l’herbe par la racine !  

-Tss Tss Tss ! Les menaces ne me font pas peur, cher ami ! J’ai été élevé à la dure, moi !  

De colère, Ryô serra un peu plus son emprise. Ce fut Kaori qui mit un terme au débat et déclara :  

-Calmes-toi Ryô ! Je vais lui donner son bisou et puis on va pas en faire un fromage !!!  

-J’aurai pas cru ça de toi !, lança alors Saeko étonnée.  

-Pourquoi ça ?  

-D’habitude tu sors ta massue et tu mets tout le monde d’accord, c’est tout.  

Kaori baissa les yeux, gênée d’admettre que c’est ce qu’elle aurait fait d’ordinaire.  

-Oui mais j’ai du mettre mes massues en vacances pour le moment et je suis pas d’humeur à trouver une autre alternative plus musclée…Eh eh !  

-Mon bisou !!! Je vais avoir mon bisou !! Youpi !!  

Mick se posta devant la baie vitrée pour se repouponner et être prêt à accueillir les lèvres de Kaori sur sa joue. Ryô le regarda faire avec dépit.  

-Je suis prêt ma Kaori ! Ma joue est toute offerte à tes lèvres…..  

De la bave commençait à sortir de sa bouche tandis que son sourcil droit frétillait frénétiquement. Ryô croisa les bras et posa son regard vers le couloir pour ne pas voir le film d’horreur qui se déroulait sous ses yeux.  

Kaori soupira puis s’exécuta. Elle s’approcha de sa joue doucement. Ryô jeta un coup d’œil en coin, titillé par la jalousie et espérant interrompre cette mascarade.  

-Bon, faut pas une heure pour faire un vulgaire bisou !!, vociféra le nettoyeur ne supportant plus cette attente et ce ralenti des gestes.  

Kaori jeta alors un œil distrait sur son partenaire, oubliant par la même son entreprise avec Mick.  

L’américain le remarqua et ne put s’empêcher de saisir la perche au vol. Il profita de cette seconde d’inattention pour tourner son visage et poser ses lèvres sur les siennes, sous le regard offensé de Ryô qui n’eut le temps de réagir. Il venait de lui voler un baiser sous ses yeux, sans qu’il n’ait pu faire quoique ce soit.  

Kaori écarquilla les yeux en reposant son regard sur Mick et en voyant que ce n’était pas sa joue qu’elle embrassait.  

Elle le repoussa violemment de ses deux mains, sans difficulté. Bizarrement le bras de Ryo ne la gêna pas dans son mouvement, il semblait être sans vie.  

Ryô restait saisi d’impuissance face à ce qu’il venait de voir.  

-Non mais ça va pas, Mick !! Tu n’es qu’un goujat !, hurla alors Kaori honteuse et furieuse à la fois, alors qu’elle se blottit instinctivement dans les bras de Ryô pour trouver son réconfort.  

Mick ne pouvait s’empêcher de sourire. Non seulement il avait eu son baiser de Kaori mais en plus c’était un vrai baiser. Puis, cerise sur le gâteau, ce baiser se s'était déroulé juste sous le nez de son acolyte, pétrifié par la jalousie. Il était heureux de son petit jeu.  

Ryô ne bougea pas sur le coup. Kaori se saisit alors du magnum de Ryô, accroché à l’arrière de son pantalon et le dirigea vers Mick, les yeux plein de flammes.  

-Si tu veux refaire ça, pervers de bas étage, je te tue !  

Mick resta immobile, le réflexe du nettoyeur devant une arme braquée sur lui oblige.  

-Voyons, Kaori, tu vas pas me tirer dessus, juste pour un tout petit baiser !…En plus c’est pas comme si c’était le premier !!!  

Kaori enclencha le chien, l’air déterminé.  

-Tu veux parier ?  

-Kaori chérie, c’était pour rire….  

-Ai-je l’air de rigoler, mufle ?  

-T’as pas aimé ? Pourtant je fais toujours de l’effet en général…et je crois que sur toi aussi j’en ai déjà eu !  

-Oui et bien pas aujourd’hui !!!!, lui hurla la nettoyeuse.  

Ryô, après avoir mieux percuté ce qu’il venait de se passer, posa alors sa main sur son arme, afin qu’elle la dévie de sa cible.  

-Je peux la récupérer s’il-te-plait Kaori ? La prochaine fois, tu m’écouteras !!  

-Mais !  

Kaori lâcha son magnum, résolue à laisser tomber pour cette fois-ci. Ryô rangea son arme et fusilla du regard Mick un instant. Mick lui tira la langue, lui faisant comprendre qu’il n’avait que faire de son avis.  

Voyant que les hostilités avaient cessé, Saeko prit la parole.  

-Mick tu as du nouveau ?  

-Oui mais j’attends une confirmation ce soir. Donc pour l’instant je ne dis rien tant que c’est pas sûr.  

-Très bien. Tiens-nous au courant….Ryô veut te laisser Monsieur Akebono sous ta protection, tant qu’ils sont menottés.  

-D’ac !! Ça risque de les déstabiliser. Ils vont avoir deux agneaux à filer à la fois, avec l’ingénieur d’un côté et les menottes de l’autre…Pas bête comme idée.  

-Parfait ! Maintenant que tout le monde est d’accord…Je vous conseillerai juste d’être prudent.  

-Très bien. Rentrons Kaori. La journée a été longue et j’ai faim !!!!  

Chacun partit de son côté, en attendant les nouvelles informations que Mick aurait à sa disposition le soir même.  

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