Hojo Fan City

 

 

 

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Rated R - Prosa

 

Autore: paty

Beta-reader(s): TOKRA

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 33 capitoli

Pubblicato: 26-09-08

Ultimo aggiornamento: 05-07-09

 

Commenti: 418 reviews

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GeneralHumour

 

Riassunto: Saeko vient voir City Hunter pour une nouvelle mission mais les choses ne vont pas se passer comme prévu et Ryô et Kaori vont se retrouver dans une situation délicate les obligeant à faire des concessions......Euuh , il y a un bug: il faut compter un chap de moins que marqué ci-dessus!^^'

 

Disclaimer: Les personnages de "TOME 38: Inséparables!" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: TOME 38: Inséparables!

 

Capitolo 29 :: Ryô au bout du fil de Belladone: la fin de City Hunter?

Pubblicato: 24-05-09 - Ultimo aggiornamento: 03-06-09

Commenti: Voici le nouveau chap d'insep, l'avant-dernier je pense. Sachez qu'il est long, très long! Je suis contente que ma cerise vous ait plu! Moi aussi! Mais vous n'êtes pas au bout de vos surprise!Merci en tout cas pour vos reviews si gentilles. Bonne lecture!^^

 


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Saeko versa le champagne et leva son verre en disant :  

 

- A votre santé !  

 

Et elle fixa longuement Ryô qui ne comprenait pas pourquoi Saeko faisait autant de mystères avec ce nouvel échange… Elle posa alors sa coupe entre les lèvres et laissa glisser l’alcool dans sa gorge. Kaori, Mick et Chisei en firent de même. Ryô regarda sa coupe un instant et finalement, eut à nouveau cette drôle d’impression avec Saeko. Il but son verre comme si de rien était. Saeko posa le sien et prit sa mallette en disant :  

 

- Voilà une bonne affaire de réglée. Si j’avais dû expliquer à mon père que la conférence serait entachée à cause de deux personnes qui ont voulu tester l’objet à protéger, il m’aurait séquestré à vie dans son bureau !  

 

Chisei afficha un petit sourire et se décida à poser son verre. Tous en firent de même et prirent donc la sortie. Ils se rendirent dans la salle où la conférence se tiendrait quelques heures plus tard.  

 

C’était souvent dans cet hôtel classe du Sun City que se tenait les conférences et autres évènements importants. La salle était particulièrement grande pour inviter journalistes, experts et acheteurs. De plus, les intéressés venant de l’étranger, pouvaient coucher sur place et repartir le lendemain sans trop se poser la question de savoir comment se passerait leur séjour.  

 

Ils décidèrent donc de passer par le hall d’entrée avant d’aller à la salle de conférence, afin que Saeko puisse rendre les clés de la petite salle qu’ils venaient d’emprunter.  

 

- Normalement, mon père m’a dit que la conférence se tiendrait ici. N’est-ce pas Monsieur Akebono ?  

 

- C’est cela !, fit le gros bonhomme. Votre rôle s’arrêtera quand la conférence commencera.  

 

- Bien. Normalement une brigade spéciale sera en charge ensuite de vous et de la protection des menottes. Elles devront être toujours sous surveillance.  

 

- Pas si je m’en empare maintenant !, cria une voix qui sortit de nulle part.  

 

Une femme apparut alors derrière l’ingénieur et lui encercla le cou d’un fil très fin et transparent. Elle s’était cachée derrière un des piliers de marbre qui soutenait le hall de l’hôtel de grand standing. Cette femme avait le regard perçant les cheveux tirés en arrière et portait des gants noirs. Son fil luisait à la lumière des spots qui éclairaient le hall du Sun City.  

 

Tous purent reconnaître Miki sous ce déguisement pour le moins surprenant. Si surprenant que deux nettoyeurs eurent leurs orbites qui sortirent de leurs yeux et leurs visages qui changèrent d’expression, laissant apparaître une face pervers.  

 

- Waouh ! Trop sexyyy !!, hurla Mick, les yeux en forme de cœur et tout sautillant.  

 

- Miss mokkori en vue !!, hurla le nettoyeur à l’encontre de Miki, s’apprêtant à faire une brasse vers elle pour l’embrasser. Mais la belle tira un peu plus sur le fil qui commençait à réellement cisailler la gorge de Chisei. Il poussa un petit « hic » de douleur, tout en essayant de défaire le fil de sa gorge avec ses mains mais en vain. Miki ne desserrait pas sa prise pour autant.  

 

- Un geste d’un seul d'entre vous et le client de City Hunter mourra !, lança-t-elle d’une voix sentencieuse. Ce serait dommage d’entacher ta réputation, non ?, fit-elle alors froidement au nettoyeur tout en le regardant sournoisement.  

 

Les deux nettoyeurs se calmèrent instinctivement. Kaori s’offusqua de l’attitude de son amie. Elle savait qu’un plan était établi mais ne comprenait pas trop lequel et pourquoi cette violence ouverte. Seule une personne pouvait leur dire comment réagir. Un coup d’œil de chacun vint alors vers Saeko, la seule à connaître la raison de cette prise d’otage incongrue et connaissant ce fameux plan. Elle prit alors la parole.  

 

-Je suppose que vous voulez les menottes ?  

 

- C’est bien…, sous cette beauté il y a un cerveau !, répondit avec dérision la belle brune vêtue de cuir.  

 

Saeko pinça du nez tandis que Mick et Ryô se retenaient de rire devant cette boutade. Évidemment qu’elle avait un cerveau ! Cela voulait dire quoi ? Tentait-elle de jouer son jeu à la perfection, ou masquait-elle une certaine envie de se soulager la conscience en lui disant ce qu’elle pensait d’elle ? Saeko serra les dents alors que Ryô s’essuyait une larme à l’œil en repensant à la petite plaisanterie de Miki.  

 

- Et bien maintenant que tu as saisi la situation, inutile d’analyser, balance la mallette !, continua l’agresseur de Chisei qui ne voulait pas avoir à attendre une réponse agacée de l’inspectrice. Ce serait dommage qu’il y ait des morts dans cet hôtel à cause de l’entêtement d’un soit-disant super flic ?!  

 

Saeko fronça les sourcils ; Miki y allait un peu fort là. Elle aurait pu être moins sarcastique. Mais elle obtempéra et lui jeta la mallette contenant les menottes. Elle aurait pu combattre, se défendre, c’est vrai, mais l’adversaire était connue et il fallait suivre son jeu.  

 

La belle kidnappeuse prit la mallette, recula avec son otage afin de mettre de la distance entre ses adversaires et elle, puis poussa Chisei sur Ryô afin qu’il ne puisse réagir, puis elle courut vers une voiture qui l’attendait devant l’hôtel. Elle monta et dit à l’homme qui se trouvait dedans :  

 

-nOn a la mallette… il ne reste plus qu’à supprimer City Hunter…  

 

Asatarô se mit à rire, voyant que sa nouvelle recrue avait fait déjà ses preuves en dérobant les menottes qu’il essayait d’avoir en vain depuis deux jours. Il était ravi de son efficacité !; elle valait sa réputation.  

 

- Vous pensez qu’il va mordre à l’hameçon ?, lui dit-il plus par convenance que par doute.  

 

- Certaine. Il a une mission à s’affranchir : garder les menottes jusqu’à la conférence !  

 

- Pourquoi ne pas l’avoir tué maintenant ?, lui fit-il empressé d’en finir et surtout espérant satisfaire sa perfidie en attendant la réponse qu’il savait machiavélique de sa protégée.  

 

- Je veux un duel qui m’élèvera comme la personne la plus crainte du milieu ! J’ai une revanche à prendre avec Ryô Saeba !Et elle sera lente et si délectable….  

 

 

La voiture démarra au quart de tour sous le regard plus ou moins incrédule du petit groupe.  

 

Kaori regarda successivement l’ingénieur, puis Ryô et Saeko et finalement ne tint plus.  

 

- C’était quoi ça ?!!, cria-t-elle, ne sachant comment interpréter l’acte de Miki, et encore moins le plan de Saeko.  

 

- Calme-toi Kaori.., fit alors Ryô le regard au loin. Si elle a fait ça, c’est qu’elle a une idée en tête… Tout doit s’expliquer…. Une combinaison de cuir, une bouche si voluptueuse, un maquillage fatal pour mes petits yeux….  

 

Il se mit alors à genoux et hurla :  

 

- Pourquoi elle est partie !? Mais qu’est-ce que la tête de poulpe a de plus que moi pour qu’elle fasse autant pour lui !! Elle était si … tellement…Même dans mes rêves je ne l’ai jamais vu aussi mokkori ! Miki… reviens !!!!! Je comprends paaaaas !….  

 

 

Un corbeau passa au-dessus de la tête de Kaori et Saeko qui venaient de retrouver le pervers numéro un du Japon, faute d’avoir le professionnel.  

 

- Et bien on peut dire que d’être lié à Kaori ne t’a pas fait changer de caractère… moi qui aurait cru que tu te serais calmé et que tu aurais compris où était ton intérêt pendant ces deux jours… C’est encore pire !  

 

- Son intérêt ?!, fit Kaori. Tu ne crois quand même pas que lui et moi…Qu’il se serait assagi parce que pendant ces deux jours, nous avons ….  

 

Saeko leva les yeux et dit d’un air coquin :  

 

- Vous quoi, Kaori ?Tu pensais à quoi ?Tu as quelque chose à révéler ?!!  

 

Kaori devint rouge écarlate, s’étant vendue toute seule sur ses éventuelles insinuations.  

Ryô se releva, jetant un coup d’œil à Kaori, puis finit par dire :  

 

- Kaori n’a rien de mokkori…. Ne va pas t’imaginer des trucs Saeko. Ce fut la pire des punitions qu’on m’ait faite, ces menottes à mon poignet. Faut bien que je libère ma frustration d’avoir vécu, torturé par le monstre velu, pendant deux jours. D’ailleurs, si tu veux m’aider à assouvir ma frustration, je veux bien qu’on partage une de ces chambres d’hôtel, loin du mastodonte sur pattes qui m’a enfin lâché, et qu’on vive notre amour au grand jour de suite ! Qu’en penses-tu ?  

 

Il se mit alors à sourire de son sourire séducteur tout en posant la main sur la fesse de Saeko et tira la langue à Kaori. Kaori eut un doute : il évitait le véritable sujet avec ses pitreries ou il voulait vraiment tirer un coup avec Saeko ? Mais comment savoir chez lui, si c’est réellement cela ou pas. Il restait un pervers tout de même…  

 

Qu’importe les réels objectifs de Ryô, cela ne l’empêchait pas d’en profiter !Elle décida alors de rentrer dans son jeu afin de mieux nier les sous-entendus de Saeko sur une avancée dans leur relation mais aussi de rétablir l’ordre dans sa tête de pervers. Il était hors de question qu’elle le laisse continuer.  

 

Et aussi comme pour soulager sa frustration, elle put sortir enfin sa massue qui affichait dans les coins des toiles d’araignées, et frappa son partenaire qui alla s’aplatir comme une crêpe contre la grande porte vitrée du hall de l’hôtel. Elle regarda alors son partenaire et ne put s’empêcher d’esquisser un petit sourire, heureuse de pouvoir enfin elle aussi revenir aux anciennes habitudes. Ils s’étaient accordés cette opportunité que Saeko leur avait donné : lui de la taquiner et elle de le punir. Rien n’avait changé… enfin presque rien. Elle repensa à son réveil et elle regarda sa main. Cette main qui avait tremblé lorsqu’elle avait senti son cœur battre si fort. Son regard tellement empli de désir et si attentif à ses moindres réactions… Ce matin, quelque chose était différent : elle était heureuse. Et c’était tout ce qui comptait.  

 

 

Mick apprécia aussi ce retour aux sources car Ryô était enfin loin de sa douce, et il avait enfin retrouvé son partenaire de délires mokkori. Mais brusquement son regard se focalisa sur un petit bout de papier collé au dos de Chisei. Il se pencha sur lui pour mieux inspecter, le décolla et regarda son contenu : un message. L’attitude de Mick attira le regard des autres qui se mirent alors autour de lui. Saeko sourit et déclara :  

 

- Voilà un indice sur la suite de ses opérations. Elle le mène vraiment en bateau Asatarô !  

 

- Bon si tu nous disais de quoi il en retourne ?, questionna d’un air sérieux Ryô. Eclaircis-nous sur le plan que vous avez établi ?  

 

- J’ai fait ce que tu m’as demandé : une infiltration de Miki dans les petites affaires de Asatarô. Son nom de scène est Belladone. C’est elle qui a tout mis en place. Elle semblait vraiment enthousiaste à venger Falcon. Donc je pense qu’on peut lui faire confiance. L’idée est que Asatarô doit penser que vous avez été évincés par Belladone. Et alors on le piégera. Miki a les cartes en main pour le faire tomber maintenant !  

 

- Évincés ?, répéta Mick inquiet.  

 

- Oui, faire croire à notre cher ami que City Hunter est à parler au passé…., argumenta la belle inspectrice.  

 

- On va simuler sa mort ? Comment ?, fit Kaori surprise du plan et inquiète de ce qui pourrait advenir.  

 

- J’imagine que mon inspectrice a un tour de magie qui va me faire mourir dans une explosion ou un truc du genre…. Ecrasé par quelque chose, une balle dans mon gilet caché, une méga massue de Kaori…  

 

Kaori lui lança un regard noir. Ils étaient détachés et il s’en donnait à nouveau à cœur jo ie. Saeko lui sourit avec fausseté et lui dit :  

 

-Un truc du genre sans doute.  

 

Ryô la regarda alors inquiet. Elle lui préparait pire et ces insinuations commençaient le faire douter. Il était l’appât et ne savait pas comment il serait cuisiné et ça ne lui plaisait guère. Cette question sur sa confiance en elle, ces regards et ces mystères ne lui disaient rien qui vaille.  

 

- Que dit le message ?, demanda alors Kaori.  

 

- Rendez-vous au bâtiment désaffecté dont Asatarô est le propriétaire à l’ouest de la ville dans deux heures.  

 

Ryô regarda sa montre.  

 

- Il est sept heures trente. Donc à 9h30. Saeko, tu sais de quel bâtiment il s’agit ?  

 

Saeko prit son téléphone de service et composa un numéro. Elle se mit à l’écart du groupe pour entamer ses recherches, puis revint l’air satisfait.  

 

- Il s’agit du bâtiment qui a brûlé l’an passé, l’ancien building Ascorp !  

 

-Parfait ! Mick, tu surveilles toujours bibendum. Kaori, toi, tu restes en arrière avec Saeko. Puisqu’elle nous attend, ma Miki Belladone, et bien je vais me faire un plaisir de la satisfaire !  

 

Ryô reprit sa mine pervers, tout en se frottant les mains.  

 

 

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9h30, au pied de l’Ascorp.  

 

Ryô regarda sa montre. Il était l’heure. Miki devait lui réserver un petit accueil dont il se souviendrait sans nul doute. Kaori et Saeko étaient avec lui, à côté de la mini, cachées derrière un buisson.  

 

Bizarrement une atmosphère étrange régnait. Ryô ne savait pas pourquoi mais il avait un drôle de pressentiment et le silence de Saeko ne le réconfortait pas.  

 

- Kaori… tu restes avec Saeko. Asatarô veut City Hunter donc on va le lui donner, mais à moitié ! Au cas où….  

 

Il fit un geste de la main et partit vers l’entrée du bâtiment désaffecté. Au bout de quelques pas, sa partenaire ne put s’empêcher d’émettre ses craintes sur sa personne et lui dit :  

 

- Soit prudent, Ryô !  

 

Il se tourna légèrement alors, tout en se frottant la tête. Il se mit à sourire jaune et dit :  

 

- C’est bizarre ! Comment être prudent quand on sait qu’on va obligatoirement mourir ! J’ai l’habitude de côtoyer la mort mais là, hé hé, je suis un peu désarmé !  

 

Il regarda alors Saeko et continua :  

 

- Ça me stresse de savoir comment Miki et toi allaient me tuer. Vous êtes des femmes et les femmes sont TRES venimeuses…  

 

- Merci pour le compliment !, fit Saeko avec un sourire toujours si énigmatique.  

 

Ryô entra alors. Le bâtiment était à l’abandon. Entre mobiliers à moitié brûlés et à moitié moisis par l’humidité, des plantes et lierres avaient envahi l’Ascorp. Les dégâts étaient considérables. Bien trop importants pour se donner la peine de le réhabiliter. C’était juste un tas de ruines entouré de quatre murs qui s’effritaient avec le temps. Il n’avait qu’un an, mais ce bâtiment avait tellement été saccagé par l’incendie qu’il semblait être vieux de cinquante ans.  

 

Le nettoyeur prit alors l’escalier qui se trouvait face à lui. Il resentait quelque chose, mais pas du danger. Étonnamment, il était bien plus angoissé par sa mort à venir que par son ennemi. Et pour cause.  

Miki n’était pas mauvaise. Juste un peu caractérielle quand il s’agissait de son nounours, mais pas méchante. Ce n’était pas un ennemi comme il avait l’habitude de rencontrer, fourbe, sans pitié, et machiavélique. C’était juste Miki, son amie, donc aucune raison de s’affoler. Pourtant, quelque chose de malsain envahissait le bâtiment. Il sortit donc son revolver, dès fois qu’Asatarô ait voulu la soutenir en lui envoyant des renforts.  

 

Il monta lentement l’escalier, un pas après l’autre, le dos frôlant le mur dont les tapisseries avaient des allures de rideaux de mort tant elles étaient noires et spongieuses. L’hôtel sentait l’humidité et la putréfaction. Il émanait de cet endroit une odeur malsaine, identique à l’architecture de l’hôtel si glauque, si morbide. Une odeur de cendres alliée à une odeur de pourrissement.  

 

Il régnait un silence inquiétant, ponctué par les clapotements de gouttes d’eau tombant des coins de ciment du bâtiment en ruine, rongés par des algues et autres champignons gorgés d’eau.  

 

Ses sens étaient aux aguets. Où était Miki ? Que lui préparait-elle ? Plus ses jambes gravissaient les marches, plus il angoissait sur ce qui allait arriver. C’était idiot, il le savait mais c’était plus fort que lui. Savoir que quelque chose va vous arriver et on ne sait quoi, peut être si déstabilisant.  

 

Saeko avait trop joué avec lui et ses doutes. Il était un professionnel qui ne devait rien craindre certes, mais il savait aussi que l’inspectrice pouvait avoir des idées qui pouvaient lui laisser des séquelles. Ce n’était pas la première fois qu’elle se jouait de lui. Et avec Miki en guest star de ses petites affaires, c’était loin pour lui d’être une sinécure. Cette mission relevait de la véritable torture psychologique sous toutes ses formes !  

 

Il arriva aux premières étages. Ce bâtiment devait être un bureau car il était face à un grand espace vide, soutenu par des piliers. Il restait ça et là quelques bureaux carbonisés, des crayons complètement cassés, des feuilles imbibées d’eau et des morceaux de plastiques aux formes douteuses dont le feu s’était délecté avec ferveur de les refaçonner.  

 

L’espace malgré le froid gardait une certaine chaleur, lui faisant penser à ses années de guerre dans la jungle équatoriale. Il y avait cette même lourdeur de l’atmosphère, qui suinte sur vous et qui vous oppresse, qui vous fait respirer difficilement. Tout semblait si calme, avec cette impression d’être dans un microcosme où une vie invisible s’agitait sous vos yeux mais dont on ne peut que se douter. Chaque pas impliquait une certaine attention, de peur de marcher sur quelque chose venant d’un autre monde. C’était absurde en soi, car outre un serpent ou une blatte, il ne pouvait y avoir grand chose de si terrifiant pour lui mais pourtant, il se méfiait de tout. Il avait l’habitude de ces espaces où la végétation était seul maître, où on avait l’impression d’être un microbe face à Dame Nature, mais cette fois-ci, c’était différent. La végétation ne semblait pas si « naturelle » que ça. Quelque chose sonnait faux.  

 

L’étage du dessus s’était effondré sur les restes de bureaux. Seuls les murs fondamentaux, ceux qui forment la structure du bâtiment tenaient encore, laissant le ciel comme plafond. Un arbre à moitié calciné avait laissé pousser ses branches jusqu’à l’intérieur du premier étage. Il avait continué en partie à croître et à s’épanouir dans cet espace où il semblait reprendre force et majesté. C’était comme si tout le bâtiment vivait autour de cet arbre. Insectes volants et rampants se regroupaient tous autour de cette masse végétale.  

 

Ryo continua de quadriller du regard l’étage et c’est là qu’il la vit. Elle était avec Asatarô appuyé sur un autre escalier qui menait à cet étage écroulé , le second étage. Elle se mit à sourire et lui dit :  

 

- Alors on est prêt à mourir ?  

 

Ryô déglutit et finalement répondit :  

 

- Si c’est toi la mort et si c’est par un de tes baisers, alors oui !, fit-il avec des cœurs dans les yeux, afin de dédramatiser son triste sort.  

 

- Bien alors… Viens faire face à ta destinée, Ryô Saeba !  

 

Elle passa par dessus la rampe de l’escalier et tomba à terre, un genou touchant le sol. Elle se releva et fonça sur lui. Ryô fut surpris par la vivacité de Miki à vouloir en finir si rapidement.  

 

Asatarô se mit à rire en voyant qu’enfin il avait sa revanche.  

 

Miki lui asséna une droite qu’il évita, puis une gauche où il en fit de même. A quoi elle jouait ? Elle savait qu’au corps à corps, elle n’avait aucune chance ?Elle s’y donnait à cœur joie. Coups de pieds, coups de genoux. Chaque attaque était évitée par le nettoyeur. Etait-ce ainsi qu’elle voulait le tuer ? Il allait falloir faire une sacrée comédie pour faire croire à Asatarô qu’il allait mourir ! Pourtant, elle continuait à attaquer et il n’aimait pas ça car il se déplaçait dangereusement vers là où elle voulait le mener : l’arbre.  

 

Leur petit combat avait déjà duré quelques minutes mais Ryô se sentait déjà essoufflé. Il n’avait pas porté de coups ; il s’était juste contenté de se défendre mais il était pourtant déjà haletant alors que Miki était toujours radieuse. Il trouvait cela bizarre mais c’était peut-être du à cette atmosphère saturée d’humidité. Ils firent une pause devant l’arbre. Ryô se mit à sourire malgré la chaleur qui avait envahi son corps sous l’effet de l’effort. Il retira sa veste et s’essuya le front.  

 

- Ma destinée semble avoir du mal à me trouver ?, lui fit-il d’un air de défi.  

 

- Le grand destin de l’homme est de refuser son destin. Tu me donnes du fil à retordre. Mais moi, Belladone, je vais couper ton fil de vie, tout comme les Parques dans l’Antiquité . Tu vas mourir et c’est inutile de te battre !  

 

Ryô la regarda à moitié stupéfait par son jeu de rôle très recherché et son côté en même temps inquiétant par la tonalité de sa voix qui semblait sortir d’outre-tombe.  

 

- Ouais bah toi, tu as les fils qui se touchent ! Ça c’est sûr !, fit-il tout en roulant son index sur sa tempe d’un air léger. Croire que tu pourras me tuer ainsi, avec tes petits poings, c’est ridicule !  

 

Le nettoyeur pensait la décontenancer ou percevoir un détail qui lui dirait la conduite à tenir pour jouer cette soit-disant mort devant Asatarô. Mais seul un sourire mystérieux se peignit sur le visage de Miki.  

 

- On verra qui est le plus fou de nous deux quand ton cœur cessera de battre !, lui répondit-elle avant de sortir une bobine de fil de sa poche.  

 

Ryô leva un sourcil, se demandant à quoi servait ce fil noir, assez épais et qu’il connaissait assez pour être utilisé par les meurtriers dont leur méthode était l’étranglement. Il continua cependant à faire le professionnel nullement impressionné, histoire de donner le change à sa rivale.  

 

- Tu penses me tuer avec ça ? Ou tu comptes faire de la couture avec ?  

 

- Je vais tisser ta dernière heure !, lui répondit-elle au tac-au tac.  

 

Elle fonça alors à nouveau sur lui, simulant une attaque du pied qu’elle fit tourner sur elle-même contre le sol. Ryô l’évita évidemment en sautant mais ne put répondre à l’agilité de Miki qui enroula son poignet avec son fil pendant qu’il tentait d’éviter son pied.  

 

Ryô fut surpris lorsqu’elle le tira à lui et dit :  

 

- D’abord on passe le fil dans l’aiguille,… puis, de fil en aiguille, on tend le fil pour le rendre plus souple à la couture !  

 

Et d’un mouvement du bassin bien placé au niveau des cotes de Ryô, elle tira son bras pris en écharpe par le fil vers le bas et le fit basculer par dessus elle pour l’envoyer tête la première dans l’arbre qui le stoppa par ses branchages.  

 

Ryô tenta de se relever mais fut pris soudain d’un vertige. Pour une raison qu’il ignorait, son regard se troubla. La sueur sans doute tombant sur ses yeux à cause de la moiteur du lieu, lui donnait l’impression de ne plus vraiment bien gérer les distances. Belladone lui avait fait perdre ses repères avec cette technique ressemblant à du judo. Il se sentait vaseux, happé vers un monde plus sombre. Il secoua la tête un instant afin de reprendre ses esprits. Il se releva et sourit. Belladone savourait cet instant .  

 

- Ne me dis pas que tu as l’intention de filer à l’anglaise ?, lui demanda-t-elle d’un air narquois.  

 

Ryô se mit à rire et lui donna en réponse :  

 

- Ce qui est certain, c’est que tu files un mauvais coton, toi ! Je vais t’apprendre à me bousculer ainsi ! D’ordinaire, les galipettes c’est pour satisfaire un besoin mokkori, rien d’autres !  

 

- Ryô Saeba semble courroucé ?, lui répondit-elle avec ironie.  

 

- Ryô Saeba va te montrer le fil à suivre, le fil d’Ariane, ma petite ! Celui qui va droit vers mon lit !  

 

Il décida de passer alors enfin à l’action malgré ce sentiment de faiblesse constant qui gagnait progressivement son corps. Il se trouvait de plus en plus fébrile alors qu’il n’avait pas de soucis de santé. Il fallait oublier cette impression et se concentrer sur Miki. Il décida de foncer sur elle.  

 

Miki esquissa un sourire qui n’échappa pas au nettoyeur, mais il était trop tard.  

Après quelques pas, il baissa alors les yeux et vit que sa cheville avait touché un fil. Ses sens lui jouaient maintenant des tours, en particulier son sixième sens, celui qui le prévenait d’un risque éventuel. Il longea des yeux ce fil transparent, fin, aussi aquilin que subtil… et vit alors dans quoi il était.  

 

L’arbre entier était recouvert de fils fins, partant dans tous les sens. Une toile d’araignée géante dont il était le simple moustique assez idiot pour s’y être empêtré dedans.  

Il écarquilla les yeux et compris que là, il y avait un réel souci pour sa vie. Il eut juste le temps de plonger avant qu’une branche ne surgisse vers sa tête pour le frapper. Il se releva et dit dans un soupir :  

 

- Il s’en est fallu d’un fil !  

 

- C’était pourtant cousu de fil blanc ! Tu aurais du le voir tellement c’était visible pour un pro comme toi ?Que se passe-t-il ? Serait-ce le début de la fin de City Hunter ?, fit alors Miki de façon si sarcastique que cela en agaça Ryô sérieusement.  

 

Elle avait raison c’était bien trop gros pour qu’il se fasse avoir et pourtant….  

 

Il était tout à ces réflexions mais bientôt un de ses gestes actionna un autre fil qui fit à nouveau bouger les branches de l’arbre. Il lui fallait éviter à présent non plus une branche mais l’arbre entier qui se déchaînait sur lui. Chaque geste pour éviter une de ses attaques actionnait un des autres fils qui amorçaient un nouveau piège. Si bien que pour se sortir de cet ennemi peu commun, Ryô devait sauter de branches en branches et user d’agilité et de précision pour ne pas voir un nouveau risque arriver. On aurait dit que l’arbre était vivant et que, comme par magie, il tentait de l’éliminer afin de se protéger de ce symbiote plus qu’encombrant voulant lui nuire par sa présence.  

 

Bientôt tous les fils furent coupés par les gestes malencontreux de Ryô. Il était épuisé. Il se sentait si las qu’il avait l’impression d’avoir fait une opération commando de plusieurs jours. Comme s’il avait régressé de vingt ans en arrière, et qu’il repartait dans les méandres de la guérilla. Sa vue se troublait de plus en plus et sa respiration se faisait saccadée, terriblement pénible. Ses poumons lui brûlaient et ses jambes commençaient à lui faire défaut. Tout son corps semblait le trahir. Mais pourquoi subitement cette manifestation si peu commune de son corps ? Que lui arrivait-il ? Se pourrait-il qu’il perde vraiment contre Miki ?  

 

- Tu sembles avoir perdu le fil de la situation Ryô ?Serais-tu perdu autour de toutes ses branches ? Ton regard troublé ne ment pas !, rétorqua Miki qui, les bras croisés sur son torse, assistait à sa déchéance.  

 

- Si tu crois que je suis sur le fil du rasoir, que j’ai atteint mes limites, tu te trompes très chère amie !  

 

Il tentait de garder bonne conscience mais il ne pouvait pas se mentir à lui-même. Elle avait raison. Cet arbre l’avait mené à sa probable capitulation. Il était au bout du rouleau. Il était si fatigué. Et ce cœur qui ne cessait de marteler sa poitrine. Pourquoi ? Pourquoi fallait-il que son corps si athlétique le lâche ? Ce n’était pas possible. Il souffrait au niveau de sa poitrine comme si quelque chose le rongeait de l’intérieur. Comme si quelque chose d’insidieux venait au fur et à mesure l’affaiblir au point d’avoir du mal à rester debout… Il écarquilla alors les yeux, comprenant subitement les raisons de ses heurts. Saeko !….  

 

Lui faire confiance jusqu’à quel point, son regard si étrange en prononçant le mot « santé ! » lors de leur libération, ses insinuations sur sa mort qui semblait si mystérieuse… Se pourrait-il qu’en lui tendant ce verre de champagne elle l’ai…drogué ? Elle l’avait déjà préparé pour ce duel avant qu’il ait lieu et elle avait déjà mis son pied dans sa tombe en portant atteinte à ce qui pouvait lui servir d’atouts lors d’un combat : son physique, sa santé. Elle le connaissait si bien, avec ses qualités et ses défauts qu’elle ne pouvait que l’attaquer par là où il pouvait souffrir.  

 

Il s’attrapa la poitrine, pris par un puissant spasme, tant sa respiration était difficile à présent qu’il avait compris. Il posa alors ses genoux à terre, sentant son corps le lâcher doucement. Il avait chaud par moment mais était pris de frissons glacials car son sang réagissait mal dans ses veines. Ses nerfs le trahissaient en émettant des soubresauts désorganisés. Il avait son pouls qui s’affolait, puis ses yeux qui lui brûlaient. L’instant d’après, c’était son goût et son odorat qui le rendaient nauséeux. Il était pris par un mélange de sensations toutes plus désagréables les unes que les autres. Tout en lui était en train de se dérégler.  

 

Belladone avança alors vers lui d’un pas sûr, voyant que son plan se déroulait à merveille. Asatarô était aux anges car la chute du grand Ryô Saeba était proche. Il allait enfin pouvoir respirer, contrairement à son ennemi qui s’asphyxiait.  

 

Ryô tomba alors à terre, s’étalant de tout son corps, tant sa poitrine lui pesait sur sa main. Il se recroquevilla sur lui-même, suffocant, comme si une crise cardiaque était proche. Ses yeux étaient à présent exorbités et bientôt rouges, regardant dans le vide. Il transpirait tellement que ses cheveux étaient mouillés. Etait-ce la fièvre ou la moiteur du lieu qui le rendait si bizarre ? Il voyait maintenant les choses se déformer, se distordre sous ses yeux. Il ne comprenait pas ce qu’il lui arrivait. Tout autour de lui n’avait plus de sens.  

 

Asatarô descendit de son escalier, avec un rire gras, si mesquin que Belladone lui jeta un regard noir, l’interdisant de ce fait de faire un pas de plus vers eux.  

 

- Je n’en ai pas fini avec lui ! Alors gardez vos distances !  

 

- Il est à terre ! Vous l’avez mené vers sa fin. Achevez-le ! C’est un ordre !  

 

- Je n’ai pas besoin de vos paroles pour agir !  

 

Elle se baissa alors vers Ryô, qui souffrait le martyre à cause de sa poitrine. Elle tira sur sa tignasse, ce qui fit pousser un gémissement de douleur au nettoyeur qui n’avait même pas la force de se battre, ni même la capacité à rétorquer. Tout son corps se paralysait maintenant. Il ne pouvait plus bouger. Il se doutait quel genre de drogue il avait du ingurgiter. Celle qui vous faisait passer pour mort alors que vous êtes encore conscient. Son cœur commença à perdre en intensité. Le poison avait gagné tout son corps. Saeko avait tout calculé, de la pire des manières qui soit. Il ne pensa maintenant qu’à une chose : lui faire confiance. Il n’avait pas d’autres choix. Attendre que le destin veuille bien lui laisser une deuxième chance de vivre. Peut-être un nouveau départ aussi pour lui… Un nouveau départ…  

 

Ces pensées vinrent alors à ce nouveau départ qu’il s’était accordé avec Kaori ce même matin. Kaori… Il allait mourir, peut-être pour toujours et il n’avait pas eu le temps de profiter davantage d’elle. Il se mit toutefois à sourire car il avait pu lui dire avant de mourir, de façon détournée, ces réels sentiments. Il réalisa que finalement, c’était la seule chose correcte qu’il ait pu faire pour elle. Maintenant, il ne savait s’il reviendrait des morts, mais il partait l’esprit tranquille car il l’avait dans son cœur. C’était la seule chose qui comptait.  

 

Belladone passa son fil autour de son cou et commença à le presser de ses deux mains vers elle. Ryô commença à tousser, ne sentant plus l’air rentrer dans ses poumons déjà peu oxygénés. Il réussit à poser sur le fil une de ses mains, tremblante sous l’effort démesuré qu’il devait faire, mais en vain… Il ne pouvait plus qu’attendre sa mort. Son corps ne suivait plus son cerveau. Belladone tira encore un peu plus le fil contre sa gorge, sous le regard avare d’Asatarô qui se délectait de ce final. Elle se pencha alors à son oreille et lui chuchota :  

 

- Ça c’est ma petite vengeance perso, Ryô-chou !  

 

Ryô commença à suffoquer. Il inspira encore de l’air avant de sentir ses forces l’abandonner définitivement. Sa poitrine n’arrivait même plus à se soulever. Sa main desserra lentement le fil qui lui serrait la gorge et il vit son champs de vision se rétrécir. Il ferma les yeux un instant afin de mourir en gardant la seule chose qu’il le réconfortait de ce sort funeste : le visage de Kaori. Bientôt le néant alla l’accueillir, obscur et sans fond, là où il avait toujours craint d’y avoir sa place.  

 

Belladone, sentant que Ryô avait enfin puisé dans ses réserves, lâcha le fil. Le corps inerte du nettoyeur tomba prestement sur le sol noir de cendres. Asatarô s’approcha alors pour voir le nettoyeur inconscient.  

 

- C’est du bon travail ! Saeba n’aura eu que ce qu’il méritait !  

 

Belladone ne répondit pas. Asatarô se pencha sur lui pour vérifier son pouls et s’assurer que tout était en règle et déclara :  

 

- Partons maintenant. On a encore des choses à régler. Mon frère ne peut attendre !  

 

Belladone s’agenouilla alors sur le corps sans vie du nettoyeur. Elle le regarda un instant, y déposa une fleur, une belladone sur son torse et déclara :  

 

- Tu voulais un baiser de la mort… tu as mérité cette dernière demande.  

 

Miki déposa alors un baiser sur les lèvres de Ryô , puis se leva et prit la sortie avec Asatarô, laissant le nettoyeur numéro un du Japon au milieu de ce cimetière de gravas.  

 

 

 

 

 


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