Hojo Fan City

 

 

 

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Rated R - Prosa

 

Autore: paty

Beta-reader(s): TOKRA

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 33 capitoli

Pubblicato: 26-09-08

Ultimo aggiornamento: 05-07-09

 

Commenti: 418 reviews

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GeneralHumour

 

Riassunto: Saeko vient voir City Hunter pour une nouvelle mission mais les choses ne vont pas se passer comme prévu et Ryô et Kaori vont se retrouver dans une situation délicate les obligeant à faire des concessions......Euuh , il y a un bug: il faut compter un chap de moins que marqué ci-dessus!^^'

 

Disclaimer: Les personnages de "TOME 38: Inséparables!" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: TOME 38: Inséparables!

 

Capitolo 30 :: Quand la vérité est dévoilée... (1ère partie)

Pubblicato: 12-06-09 - Ultimo aggiornamento: 12-06-09

Commenti: Bonsoir HFC! Voici la première partie du dernier chap d'insep... après l'action, la tendresse, l'amertume de la séparation, voici la séquence drame que certaines ont déjà estampillée " fin de vie de Paty!"On commence à comprendre certaines choses et ça va continuer encore après..... D'autres détails vont être expliquer. Bonne lecture et encore désolée pour la maje du chap précédent qui a sauté!^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32


 

Kaori n’en pouvait plus !  

 

Rester là, sans rien faire, à attendre, était bien trop stressant. Elle sautillait sur place comme si elle avait une envie pressante de se soulager la vessie, mais là, c’était surtout pour soulager sa conscience. Bouger lui donnait l’impression d’agir, même si c’était du sur place, elle se sentait moins inutile.  

 

Saeko ne la supportait plus à la voir faire grincer ses dents nerveusement. Le genre de bruit qui vous fait des frissons sur la peau tant le son qui en sort vous insupporte. Elle-même ne savait pas trop quoi penser de ce qui pouvait se passer à l’intérieur. Il faut dire que le plan était tellement risqué. Il fallait que Miki soit crédible, qu‘elle ne craque pas et ne fasse pas d’erreurs, mais il y avait aussi Ryô. Allait-il vraiment marcher dans leur piège et ne pas jouer au chevalier, voyant sa dernière heure arriver et s’y refuser ? Sans compter sur les circonstances de sa mort… Rien n’était sûr, tout était fait à base de calculs et de suppositions. Elles avaient prévu toutes les possibilités, mais même avec la plus grande attention, elles n’avaient nullement la certitude de sauver Ryô.  

 

Son cœur se serra un instant dans l’idée de le perdre, lui aussi, et ce, par sa faute. Elle jeta alors un coup d’œil vers Kaori. Elle la vit se ronger les ongles tout en observant l'entrée de l'immeuble où Ryô était entré il y a de ça une heure maintenant. Ses nerfs étaient à chaud car aucune détonation n'avait retenti, ni même de cris... Seul le silence emportait cet endroit. L'humidité avait atteint l'extérieur et il pleuvait à présent, rendant encore plus de tension à l'attente qui s'annonçait immanquablement lugubre.  

 

Toutes deux avaient les jambes engourdies, à attendre un signe venant du bâtiment, leur disant qu'elles pouvaient enfin participer à l'action. Bientôt Kaori ne tint plus et se releva, lasse d'être cachée derrière son buisson.  

 

- Saeko! J'en peux plus! J'y vais!  

 

Elle jeta un regard décidé à l'inspectrice qui se doutait bien que ce moment viendrait. Elle appréhendait bien plus que Kaori, l'issue de leur entrée dans le bâtiment. Comment Kaori allait-elle réagir quand elle le verrait ? Garderait-elle son sang froid ? Elle-même n'était pas sûr de pouvoir rester calme, stoïque face à ce qui les attendait. Elle angoissait et la détermination de Kaori l'obligea à faire face à une éventuelle erreur de jugement de sa part : et si ça n’avait pas marché… Et s’il n’y survivait pas !….. Il fallait qu'elle la prévienne avant... mais comment lui annoncer que leur plan n'était pas sûr à cent pour cent, qu'il y avait une chance qu'elles échouent, que la fatalité avait encore sa place parmi eux, comme elle était déjà tombée à l'époque avec la mort d'Hideyuki.  

 

Kaori ne put attendre plus longtemps, voyant Saeko dans ses pensées. Elle ne semblait pas en accord avec son nouvel objectif, et bien soit ! Elle irait sans elle ! Ce n'était pas la première fois qu'elle fonçait pour venir en aide à son partenaire. Elle sauta alors le buisson et partit vers l'entrée du bâtiment.  

 

Saeko sursauta et réalisa alors qu'elle partait. Il fallait lui dire ce qui l’attendait coûte que coûte ! Elle partit à son encontre et lui cria :  

 

- Kaori ! Attends, il faut que je te dise quelque chose avant !  

 

Kaori stoppa sa course et se tourna vers Saeko, le regard intrigué. Elle s’agaça devant la mine peu encourageante de la belle brune.  

 

- On ne peut pas rester plus longtemps ici, Saeko ! Ça fait déjà une heure et on ne sait toujours rien !  

 

- Kaori, ton intervention ne servirait à rien…  

 

Saeko baissa les yeux, l’air navré, ce qui déplut à Kaori, voyant que ses mystères continuaient.  

 

- Pourquoi es-tu si triste soudain ?! Tu sais quelque chose, c’est ça ?! C’est Ryô ? Parle ! Quand vas-tu arrêter de nous mentir et cesser tes cachotteries ?!  

 

Saeko soupira. Cet instant était l’une des rares fois où elle n’osait affronter son ennemi du regard car elle savait que ce qui allait en découler serait dur pour tout le monde. Elle y avait pourtant songé lorsqu’elle avait mis son plan en place avec Miki. Cette réaction plutôt rageuse et coupable de ses amis vis-à-vis de ce qu’elles préparaient. Elle savait que Kaori prendrait mal leur plan si vicieux pour une personne comme elle, qui voit tout en blanc et le ciel bien bleu. Elle savait que la vision qu’elle lui offrirait dans quelques minutes serait dévastatrice pour son amie.  

 

Mais il fallait passer par là. C’était la seule solution pour faire tomber Asatarô. Un homme comme lui avait bien trop de contacts pour réussir à échapper facilement aux mailles du filet de la police. Il fallait un piège à la hauteur de sa notoriété. Il n’était pas n’importe qui ! C’était l’administrateur du Parrain de la Unryu. C’était par lui que passait la gestion du groupe. Un homme aux allures respectables et tout aussi respecté par ses pairs.  

 

- Kaori… Nous avons du agir assez rapidement avec Miki…, commença alors à expliquer l’inspectrice. Quelques heures pour simuler une mort digne de soi, ce n’est pas donné à tout le monde d’y arriver !  

 

- Arrête de tourner autour du pot ! Et dis-moi ce qui m’attend dedans !, trancha alors la nettoyeuse qui perdait patience.  

 

- Je suis désolée Kaori mais tu ne pourras rien faire pour lui maintenant….  

 

Saeko jeta un regard à Kaori qui se figea soudain, voyant l’annonce terrible approcher sans qu’elle ne puisse la repousser. Ne plus pouvoir rien faire… ?! Elle n’osait plus demander quoi que se soit, de peur d’entendre une vérité plus que déplaisante. Pourtant Saeko en avait trop dit, il fallait qu’elle continue. Elle déglutit et lâcha dans un murmure étranglé :  

 

- Quoi ?!…  

 

- Il doit être mort à l’heure qu’il est. Seul lui et la chance peuvent maintenant le sauver…  

 

Kaori demeura prostrée face à la nouvelle. Mort ? Comme « sans vie », comme « à dix pieds sous terre » ? Pourquoi était-elle si catégorique ? Cela ne devait être qu’une simulation, pas une vraie mort ! Un piège, une feinte pour faire tomber Asatarô ! Un tour de passe-passe en rien dangereux pour Ryô ! Rien d’autre ! Miki ne devait pas le tuer réellement !  

 

Et la chance ?! Il devait attendre la chance ? Pourquoi la chance ? La chance de quoi ? Qu’avait-elle à voir avec sa situation ?  

 

Sa respiration fut alors coupée dans sa trachée, à cause de sa gorge qui se serra d’angoisse. Ses yeux se mirent à briller, ne voulant pas s’imaginer le pire malgré les dires de Saeko, qui ne plaisantait pas au vu de son visage sombre. Ce n’était pas possible ; il ne pouvait pas mourir, ni la laisser seule ! Elle n’attendit pas davantage et décida de se passer des commentaires de l’inspectrice. Elle courut vers le bâtiment. Elle le sauverait, quoi qu’il arrive. Elle affronterait le destin. Elle serait là avec lui, pour l’épauler. Elle était sa partenaire. Elle n’avait pas fait tout ça pour rien. Passer sept ans à attendre un geste de lui pour le voir partir aussi vite. Il n’avait pas reculé, il avait avancé vers elle. Certes rien n’était défini, il n’y avait même pas l’esquisse d’une relation plus poussée. Mais ils s’étaient avoués leurs sentiments. Elle ne pouvait le perdre maintenant !  

 

Elle passa l’entrée et tomba sur le hall avec l’escalier dans le coin. Cette vision si sinistre du lieu ne la rassura guère. Il n’y avait toujours pas le moindre bruit, ni même la moindre voix retentissante dans les airs. Elle balaya du regard les environs, tentant de détecter l’aura de son partenaire. Malheureusement, elle n’était pas comme lui, qui arrivait à sentir l’essence d’une personne sans peine. Elle devait le trouver, suivre son instinct, écouter son cœur. Elle ferma les yeux un instant puis fixa les escaliers, sentant qu’il était là-haut. Elle courut alors, montant les marches par deux. Dans sa précipitation, elle réalisa qu’elle faisait fi du danger potentiel, que si Ryô la voyait, il la gronderait d’être aussi inconsciente. Il pouvait y avoir un danger ennemi n’importe où et elle, elle fonçait. Elle voyait déjà le regard noir de son partenaire sur elle face à son insouciance. Mais pour l’heure, tout ce qui comptait c’était le voir, avec ou sans regard noir.  

 

Elle se colla un instant contre le mur soutenant l’escalier, contre cette tapisserie si sale et ragoûtante que Ryô avait frôlé une heure plus tôt. Elle souffla un bon coup afin de se calmer. Elle allait le voir, elle s’en doutait. Elle sentait qu’il était en haut. C’était comme un sixième sens. Son cœur palpitait, encouragé par son stress et ses émotions. Puis d’un geste vif, elle monta les dernières marches et arriva avec un dérapage du pied au milieu de la pièce. Elle se redressa et ce qu’elle vit la tétanisa.  

 

 

Ryô gisait sur le sol, devant l’arbre qui lui servait d’épitaphe. Un tapis de cendres et de végétation l’entourait. Il ne bougeait plus. Elle jeta un regard autour, cherchant Miki. Il fallait qu’elle lui dise pourquoi il était allongé ainsi. Elle seule pouvait lui dire. Malheureusement il n’y avait plus personne. Elle avait dû partir, sortir par une autre issue.  

 

Une rage mal contenue prit alors place sur son visage. Comment celle qui se disait son amie avait-elle pu le laisser choir ici, sans la prévenir ? Il semblait endormi. Un pincement au cœur la fit réaliser un peu plus les propos de Saeko. Mort… Il était…mort ? Non. Il ne pouvait pas ! Il était le numéro un, infaillible, indestructible, le meilleur en tout !  

 

Elle courut vers lui et s’agenouilla. Ses larmes se mirent à dévaler ses joues pour tomber sur le sol. Des points plus foncés prenaient place sur les cendres grises. Elle n’arrivait pas à savoir ce qui la blessait le plus. Qu’il soit mort, qu’il ne l’ai pas attendu avant de mourir, qu’elle n’ai pas vu le stratagème venir, ou alors qu’elle ait été trahi par ses deux amies. Elle le regarda alors. Il semblait paisible, les yeux fermés, la bouche légèrement entrouverte. Elle prit alors sa tête et la posa sur les genoux. Doucement, lentement, pour ne pas fragiliser ce qui lui semblait maintenant partir en fumée. Elle voulait ne plus rien perdre de lui, tant il lui semblait déjà que le mal était fait : il n'était plus là ! Elle lui caressa alors la joue. Machinalement. Sans savoir pourquoi. Peut-être sa manière à elle de le réconforter pour partir vers l’au-delà. Elle regarda sa poitrine qui ne se soulevait plus. Et c’est là qu’elle vit, au niveau du cou la marque rouge. Une longue ligne horizontale qui coupait sa tête du reste de son corps.  

 

Ses yeux s’écarquillèrent. Etranglé ! Elle l’avait étranglé ! Comment avait-elle pu l’étrangler ? C’était son ami ! Certes, il l’embêtait souvent au café, mais de là à mettre fin à ses jours. Pourquoi une telle mort ? Pourquoi une mort si pénible et agonisante ? Elle s’imaginait déjà la souffrance de son partenaire suffocant face à sa respiration limitée par l’étau à sa gorge. Elle avait cette même impression maintenant. Elle se tint la gorge, comme pour compatir. Pourquoi n’avait-il pas pu se défendre ? Miki ne pouvait faire le poids face à sa carrure. Pourquoi était-il tombé, impuissant et vaincu ?!  

Un cri déchira l’ambiance déjà pesante.  

 

Saeko arriva à l’étage, l’air affligé. Ce qu’elle craignait, c’était produit. Elle vit Kaori, agenouillée à côté du corps inerte de Ryô. Le cri ravagé de douleur de Kaori lui cisailla le cœur de multiples plaies en même temps. Elle avait alors l’impression de se revoir quelques années en arrière, dans sa chambre, pleurant son partenaire qui ne lui avait même pas dit adieu. Elle s’approcha lentement et se posta à côté de Kaori. Celle-ci ne posa même pas un regard vers elle, sentant sa douleur se transformer en colère. Comment osait-elle venir voir sa dépouille alors qu’elle savait qu’il était mort et que cela ne la chagrinait pas plus que cela ? Saeko était bien une femme froide, sans remords, une manipulatrice qui se joue de tout sans éprouver la moindre pitié. Kaori se pencha alors instinctivement un peu plus sur le corps de Ryô comme pour le protéger du danger le plus menaçant : Saeko.  

 

Saeko se rendit compte que Kaori était loin de vouloir être sympathique avec elle et pour cause. Comment réagir sachant qu’on est en partie responsable de la situation. Il fallait lui dire comment les choses s’étaient passées à priori.  

 

- Kaori, il faut que tu saches…  

 

- Savoir quoi !? Il n’y a plus rien à savoir ! Tu n’es plus rien pour moi ! Va-t-en !  

 

Saeko baissa les yeux. Elle savait que Kaori réagirait comme ça avec elle, mais cela lui faisait mal malgré tout.  

 

- Kaori… Je sais ce qui s’est passé…  

 

- Ne me prends pas pour une idiote ! Je suis peut-être naïve par moment mais je vois bien ce que signifient les marques sur son cou !  

 

Saeko n’arrivait pas à en placer une, tant l’intonation vindicative de Kaori la désarçonnait. Elle souffrait autant qu’elle du constat du décès de Ryô. Le plan avait fonctionné ; Miki l’avait mis à terre. Mais le voir ainsi allongé, sans vie, la peinait, cependant l’aura de Kaori, si triste et si furieuse, la déconcertait encore plus. Que lui dire devant les faits ? Oui elle était coupable ! Elle regarda alors sa montre. Voilà plus d’une heure que Ryô n’avait pas donné de signe de vie. Si le combat s’était passé dans les règles, il aurait du se réveiller maintenant. Pourquoi ne faisait-il aucun geste ? Miki avait-elle raté quelque chose ? Non, Miki n’aurait pas pris un risque de plus, surtout lorsqu’il s’agit de la vie de quelqu’un. Elle se baissa alors pour voir de plus près le visage blafard de Ryô, et voir si un détail lui avait échappé. Kaori la regarda et lui lança sèchement :  

 

- Ne t’en approche pas ! Je te l’interdis ! Tu es pire qu’un poison !  

 

Saeko se mit à rire de façon ironique. Elle avait raison. Elle était le poison, l’objet et la personne ne faisait qu’un.  

 

- Tu as raison Kaori. Je l’ai empoisonné…, lâcha-t-elle de manière lasse et coupable.  

 

Kaori la dévisagea alors, abasourdie par ce nouvel aveu de sa part. Saeko ne se fit pas attendre, et continua :  

 

- Lorsque vous êtes allés à l’hôpital après la fusillade du café, Ryô a subi une batterie d’examens afin de vérifier s’il n’y avait pas d’autres séquelles en plus de sa jambe touchée. Il lui ont fait des examens de base par sécurité avant de le laisser partir. Nous avons donc avec Miki, pu savoir sa taille exacte, son poids, sa masse corporelle et pleins d’autres détails pouvant nous aider à confectionner un poison.  

 

Les larmes de Kaori se stoppèrent. Elle était subjuguée par la déclaration de Saeko, qui sortait des sentiers battus. Une telle machination lui semblait si irréelle, et pourtant…  

 

- Nous avons fait appel à Kazue, experte en biologie. Elle a été d’accord pour nous aider dans notre plan, sans que Mick ne le sache. Plus nous aurions été discrètes, plus le plan avait des chances de marcher. Elle a réussi à envoyer Mick au cabaret avec Monsieur Akébono, afin d’avoir le champ libre pour intervenir sans éveiller les soupçons. Avec les points faibles de Mick, Kazue n’eut aucunes difficultés pour le convaincre. Nous avons donc concocté un poison ralentissant les capacités motrices, mentales et sensorielles d’un individu. Ce poison à base de plantes et de salives animales devaient avoir pour effet de s’activer avec l’effort. Il fallait donc administrer le poison quelques temps avant.  

 

Kaori comprit alors que Ryô était déjà perdu avant même d’avoir commencé son duel.  

 

- Ne me dis pas que tu l’as…. !  

 

Saeko hocha de la tête affirmativement.  

 

- Je lui ai mis ce mélange dans son champagne. Le duel avec Miki, n’avait pour but que de l’affaiblir. Il suffisait juste d’activer son débit sanguin dans ses veines afin que le poison prenne place dans toutes les parties de son corps. Il fallait juste l’épuiser physiquement, le poison ferait le reste. Sa vision, son goût, son odorat ont du être touché en premier ; son sens de l’équilibre a du lui faire ensuite défaut au point que ses membres lui faisaient croire qu’ils pesaient une tonne. Puis son cœur est devenu irrégulier, jusqu’à voir sa respiration le trahir. Enfin, une fois le poison complètement assimilé, la paralysie l'a gagné. Il avait déjà fait le plus gros. Miki n’avait ainsi plus qu’à l’aider en mettant sa gorge en difficulté pour qu’il… enfin, tu sais la fin….  

 

Kaori regarda alors Ryô, sans prononcer un mot. Elle remit ses cheveux en place et déclara, sonnée :  

 

- Il a donc souffert…  

 

- A mon avis, il a eu vraiment la peur de mourir aujourd’hui. Souffrir oui, mais en comparaison de ce qu’il voyait comme échéance, ce n’était rien. Il se savait perdu et surtout impuissant. La douleur physique n’est rien face à la douleur mentale de se voir mourir. Et le connaissant, c’est ce qui a du le plus le perturber. Je suis désolée Kaori.  

 

La nettoyeuse caressa alors la marque rouge qui coupait son cou. Elle repensait à ce que Saeko lui avait dit. Elle l’avait empoisonné pour simuler sa mort. Simuler sa mort… Elle regarda un instant Saeko, qui n’avait rien d’une femme blessée par la mort d’un être cher. Cela voulait donc dire que rien était joué ? Que tout était encore possible ? Qu’elles avaient prévu une bouée de sauvetage. Son cœur se réchauffa à l’idée que Ryô puisse s’en sortir. Elle se leva alors avec un petit sourire sur les lèvres et se jeta sur Saeko. Elle l’attrapa par les bras et la secoua pour qu’elle lui dise que l’inquiétude n’avait finalement pas lieu d’être.  

 

- Vous aviez prévu un antidote alors ?! Puisqu’il ne fallait pas le tuer définitivement, que c’était juste une supercherie ! Il n’est donc pas trop tard ! Où est-il ?! Donne-le moi ! C’est ça ! C’est toi qui doit lui administrer alors !?  

 

Saeko se laissait secouer comme un prunier sans rien répondre. Très vite, Kaori vit la désolation sur le visage de Saeko. Elle s’arrêta, le regard inquiet et quémandeur d’une réponse.  

 

- Quoi ?! Ne me dis pas que tu l’as oublié !  

 

Saeko la fixa intensément dans les yeux et lui répondit :  

 

- Kaori… Il a déjà l’antidote en lui.  

 

La nettoyeuse leva un sourcil, intriguée par cette nouvelle réponse surprenante de l’inspectrice et regarda Ryô.  

 

- Quoi ?! Il l’a déjà ? Miki lui a administré ?  

 

- Oui.  

 

- Mais… pourquoi… pourquoi il ne se réveille pas alors ?  

 

Saeko soupira.  

 

- Même si nous avions toutes les données pouvant assurer son rétablissement, nous ne pouvons pas interférer sur les aléas du corps. La nature reste la maîtresse de chaque chose. Nous avons tout savamment dosé en fonction de son profil mais il est clair que…..  

 

Saeko se retourna alors pour ne pas montrer son désarroi à Kaori. Elle serra les poings devant l’évidence : il n’était toujours pas réveillé alors que l’antidote était pourtant fulgurant. Une larme se mit à couler également sur sa joue avant qu’un sanglot la gagne elle aussi. Elle finit par craquer, elle d’ordinaire si détachée des choses. Elle ne pouvait que constater que leur plan avait échoué, qu’à vouloir jouer avec la vie et la mort, on se retrouve impuissant face à elles. Ryô ne s’était pas relevé, elles n’avaient plus qu’à pleurer.  

 

Kaori vit par l’attitude de Saeko, que c’était bel et bien la fin. Tout venait de s’écrouler ; le château de cartes si fragile qu’elle avait construit avec lui venait d’être souffler comme un fétu de paille ! Il ne restait plus rien à part les souvenirs et son corps inerte, sur le sol. Elle regarda le dos de Saeko qui sautait au gré des pleurs étouffés de celle-ci. Voir son amie si désarmée la bouleversait tout autant. La grande muraille Saeko s’effritait sous ses yeux, rendant la tragédie encore plus lourde à admettre.  

 

Ses larmes redoublèrent alors, réalisant que les jeux étaient faits, que plus rien ne serait comme avant, qu’elle l’avait perdu à jamais. Elle regarda son partenaire à nouveau et se précipita sur lui. Elle se laissa tomber sur lui, déversant toutes les larmes de son corps. Saeko se tourna pour voir le triste résultat d’une mission échouée. Elle s’attrapa ses bras pour se réconforter toute seule d’une stupide erreur de perspicacité.  

 

Kaori serrait le corps du nettoyeur avec force, ne voulant admettre qu’il la quittait pour un monde meilleur, meilleur que celui où elle était. Elle leva la tête et ne put s’empêcher de regarder son visage, espérant que cela soit une blague de mauvais goût dont il avait toujours l’art de mettre en scène. Elle se releva, prise d’une détermination soudaine face à cette réalité qu’elle refusait d’admettre. Elle lui cria alors :  

 

- Debout Ryô Saeba ! Tu as assez dormi !  

 

Elle regarda un instant son visage inerte, n’exprimant aucun sentiment. Elle fronça les sourcils de rage et recommença, bien décidée à montrer qu’elle ne lâcherait pas l’affaire.  

 

- Pervers de pacotille ! Numéro un de la loose en matière de séduction ! Lève-toi ! Tu m’entends ! Lève-toi avant que ma massue ne vienne te réveiller définitivement !  

 

Ryô ne bougea malheureusement pas. Elle serra les dents et dans un sursaut de rage, elle brandit sa massue estampillée « tu veux vraiment mourir ? ». Elle la leva d’un air menaçant au dessus de son corps immobile. Elle le regarda quelques secondes, attendant un geste lui montrant que sa menace avait eu l’effet escompté. Saeko observait la scène avec tristesse et émotion. C’était eux ça. L’amour et la haine dans un même élan. Un « je t’aime, moi non plus » tout à fait marquant. Elle le ramenait à la vie par tous ces petits rituels qui faisaient leur quotidien : menaces, massues, insultes. Ces élans qui pour certains relevaient du harcèlement physique et moral chez Kaori, était à ce moment-là une véritable hymne à l’amour qu’elle portait à son partenaire.  

 

Voyant que sa menace n’était que du vent, Kaori laissa tomber sa massue au sol de désespoir. Ces larmes continuaient de couler sans vraiment arrêter leur débit. Elle inspira son chagrin dans un soupir de déception mais son regard était toujours aussi perçant, toujours aussi convaincu que tout pouvait encore changer.  

 

- Très bien ! Tu ne me laisses pas le choix ! Il ne me reste qu’une solution. Si pour que tu vives, il faut que j’en vienne à te procurer un électrochoc, je vais raviver ton mokkori en me déshabillant et en me collant à toi !  

 

Kaori savait qu’elle ne ferait jamais une chose pareille. Elle en était incapable car sa timidité la tenait en otage et les circonstances rendaient cela si ridicule. Se déshabiller pour réveiller un mort… c’était vraiment idiot mais tellement vraisemblable pour ce qui touchait Ryô. A y réfléchir, Ryô lui aurait dit qu’elle risquait plus de faire disparaître son mokkori à la vue d’un travesti, plutôt que de le ranimer.  

 

Saeko s’arrêta de pleurer, admirant la détermination de Kaori à se battre pour son partenaire. Elle en était si touchante. Elle était prête à tout pour lui. Un tel amour si beau mais jamais abouti était un tel gâchis à ses yeux.  

 

La nettoyeuse observait avec attention son partenaire. Elle scruta un faciès pervers sur son visage ou de dégoût, qu’importe…. Elle examina attentivement son mokkori, espérant une percée fulgurante ou un raplapla tonitruant, mais rien. Rien du tout. Pas même un mouvement du petit doigt. Sa détermination venait alors à bout. Elle n’avait plus d’idées en réserve. Que faire ? Que pouvoir lui dire pour qu’il réagisse enfin ? Elle ne voyait plus qu’une solution.. La solution ultime… celle qu’elle avait trop longtemps repoussée mais qui dernièrement avait eu son effet. Qu’importe les témoins, il fallait qu’il ouvre les yeux.  

 

Elle s’approcha alors lentement de son visage. Ses larmes coulaient maintenant sur celui de son partenaire. Elle lui caressa les cheveux d’un geste tendre et lui chuchota :  

 

- Puisque tu ne réagis pas à mes menaces, il ne me reste plus qu’une chose à faire pour que tu saches que j’ai besoin de toi ici….  

 

Elle se pencha alors sur lui un peu plus et posa ses lèvres sur les siennes. Elle resta ainsi suffisamment longtemps pour qu’il sente sa présence contre lui, qu’il capte son essence là où il était, qu’il se raccroche à elle par ce baiser. Il devait voir sa lumière à elle, pas une autre.  

 

Saeko ne put s’empêcher de sourire malgré le chagrin de la mort de Ryô. C’était si beau ce qui se passait sous ses yeux. Elle voulait finalement elle aussi y croire. Se dire que cela pouvait être encore possible. Il ne pouvait pas avoir lâcher l’affaire comme ça, surtout après un baiser de Kaori. C’était un battant. Il ne pouvait mourir ainsi. Ils étaient faits l’un pour l’autre, pas l’un sans l’autre.  

 

Elle s’approcha alors elle aussi du corps. Kaori fut surprise que l’inspectrice vienne l’interrompre dans ce moment de pure intimité. Elle se détacha alors à contrecœur de son partenaire et regarda l’attitude curieuse de Saeko qui se mit alors à genoux. Que faisait-elle ? Elle la vit retrousser ses manches avec un nouveau regard, un regard aussi déterminé que sûr. Elle jeta un œil à Ryô toujours aussi pâle qu’une pierre. Elle regarda alors Saeko qui approcha alors sa tête de celle du nettoyeur. Elle n’allait pas ….?  

 

Elle eut alors le réflexe de mettre son bras comme protection face à l’avancée de Saeko.  

 

- Tu veux que je t’aide Saeko ? Ce n’est pas parce qu’il a fait plus souvent mokkori avec toi que ça te donne le droit de l’embrasser! Il est mort mais moi je suis toujours là ! Et tant que je serai là, plus personne ne le touchera, tu m’entends !  

 

Saeko fronça les sourcils puis sourit.  

 

- Idiote ! Je veux voir sa bouche pour l’entrouvrir plus afin d’entamer un massage cardiaque. Tu souffles, je pompe son thorax… Je suis gentille, je te laisse en profiter tant qu’il ne s’en rend pas compte ! Tu as ses lèvres à loisir !  

 

Elle lui fit un clin d’œil complice pour lui montrer qu’elle était encore avec elle et qu’elle l’aiderait. Elle se mit à califourchon sur lui, ôta sa chemise et posa une main sur l’autre à hauteur de son cœur.  

 

- Ecoute-moi bien. Je vais faire trente pulsations. Au bout des trente tu lui bouches le nez, la tête bien en arrière et tu lui insuffles deux grandes bouffées d’oxygène. Ok ? Et ainsi de suite…  

 

Kaori opina du chef et se mit en position. Elle trouvait l’idée bonne. Il était mort, il n’avait plus de pouls, mais peut-être qu’il avait seulement besoin d’un coup de main de leur part.  

 

Saeko commença à appuyer par à-coup sur le torse du nettoyeur en comptant.  

 

- Un… deux.. trois.. cinq.. dix…  

 

Kaori suivait du regard le moindre détail de son massage cardiaque. Elle comptait mentalement avec Saeko chaque allée et venue de ses mains sur sa poitrine tout en hochant la tête à chaque fin de geste. Saeko appuyait suffisamment fort pour que le cœur sente la pression qui venait le réanimer. Elle tentait de garder le rythme, sachant que le massage était plus la garantie de sa survie que l’insufflation.  

 

Les nombres se suivaient dans une même chanson monotone mais Ryô ne montrait aucun changement. Saeko mettait la plus grande énergie et la plus grande concentration à son œuvre jusqu’à ce que le dernier nombre sorte de sa bouche.  

 

- Trente !  

 

Elle relâcha alors ses mains et souffla un bon coup tandis que Kaori se précipita sur la bouche de Ryô. Elle prit une grande inspiration et souffla dans la cavité buccale du nettoyeur. Un souffle long mais dense afin de lui emplir un maximum ses poumons. Elle se releva pour voir son état puis recommença de façon encore plus appliquée. Le souffle à nouveau envoyé Saeko reprit le massage cardiaque.  

 

Les minutes s’écoulèrent mais Ryô n’affichait aucun signe de vie. Plus le temps passait, plus la détermination des deux femmes s’amenuisait. Saeko était épuisée. Sa respiration était haletante. Tout son corps se soulevait à cause de la fatigue et du stress. Elle était à la fois énervée et désappointée. Rien n’avait changé. Même leur massage cardiaque semblait inefficace. Il fallait se rendre à l’évidence : cette fois c’était vraiment fini. Au bout de plusieurs rotations, Saeko lâcha prise et s’arrêta sous le regard effaré de Kaori qui ne comprenait pas son arrêt brutal.  

 

- Pourquoi tu arrêtes ? On va y arriver. Il ne reste plus grand chose avant qu’il ne respire, je le sais !  

 

Ce ne fut pas une interrogation mais un cri du cœur que Saeko entendit. Kaori voulait encore croire à quelque chose qui avait malheureusement fini depuis longtemps. Saeko fit un signe négatif de la tête et se retira du corps de Ryô. Elle posa ses fesses au sol pour reprendre son souffle sous le visage médusé de Kaori.  

 

- Ne t’arrête pas Saeko ! On y est presque ! Je t’en supplie ! Ne m’abandonne pas ! Ne l’abandonne pas !  

 

Kaori se remit à pleurer, brisée par l’abandon de Saeko. Elle renonçait, alors que tout était encore possible. Elle se jeta alors sur Saeko, d’un air suppliant à fendre l’âme, lui implorant son aide, la secouant pour la faire réagir, lui redonner encore un peu de courage. Mais l’inspectrice baissa les yeux et lui souffla :  

 

- Il est trop tard , Kaori. …. C’est fini. On a fait tout ce qu’on a pu….  

 

Kaori ne lâcha pas Saeko de ses mains et se laissa tomber sur ses cuisses pour pleurer sa douleur. Saeko versa les dernières larmes qui lui restèrent pour aider son amie dans son chagrin. Elle lui caressa la chevelure en signe de soutien, si minime à ses yeux par rapport à la peine de son âme.  

 

- Je te demande pardon Kaori… Tout est de ma faute….  

 

Kaori serra un peu plus les pans de sa jupe qui devenaient mouillés à cause des larmes qu’elle déversait, son visage caché dans le tissu. Elle resta ainsi pendant plusieurs minutes avec Saeko, telle une grande sœur aidant sa petite sœur à supporter sa détresse. Lorsque soudain, Kaori se releva et se tourna vers Ryô dans un excès de rage. Elle se jeta sur lui et tapa fermement de son poing sur sa poitrine en criant :  

 

- T’avais pas le droit ! T’avais pas le droit de me faire ça ! Tu entends ! Égoïste ! Lâche ! Je te déteste !  

 

Elle laissa tomber sa tête contre la sienne dans un élan d’amertume, et tapa une dernière fois son poing de rage contre sa poitrine, comme un ultime coup de poignard qu’elle voulait lui infliger, comme il lui venait de lui infliger.  

 

Le coup fut si fort qu’elle le sentit raisonner à l’intérieur de sa main. Elle regarda alors ce poing fermé posé sur lui avec indifférence quand soudain, elle se sentit soulever d’un coup et bousculer sur le côté. Elle entendit un long soupir rauque déchirer leur silence. Elle leva les yeux et elle le vit.  

 

Ryô s’était assis dans un sursaut de vitalité, le regard dans le vague, la bouche grande ouverte, cherchant à reprendre ses esprits et à se reconnecter à la réalité. 

 


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