Hojo Fan City

 

 

 

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Rated R - Prosa

 

Autore: paty

Beta-reader(s): TOKRA

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 33 capitoli

Pubblicato: 26-09-08

Ultimo aggiornamento: 05-07-09

 

Commenti: 418 reviews

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GeneralHumour

 

Riassunto: Saeko vient voir City Hunter pour une nouvelle mission mais les choses ne vont pas se passer comme prévu et Ryô et Kaori vont se retrouver dans une situation délicate les obligeant à faire des concessions......Euuh , il y a un bug: il faut compter un chap de moins que marqué ci-dessus!^^'

 

Disclaimer: Les personnages de "TOME 38: Inséparables!" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: TOME 38: Inséparables!

 

Capitolo 21 :: Ryô, ce type hors norme.

Pubblicato: 23-03-09 - Ultimo aggiornamento: 23-03-09

Commenti: Salut HFC! Voici le nouveau chap d'insep, tout frais, tout beau!^^. Certaines attendent avec impatience le cabaret, et bien il faudra encore attendre un chap! Par contre je vais faire plaisir à ma petite Saoria! Et oui ma tragédienne , tu m'avais fait une remarque au début de ma fic en voulant faire rapprocher Ryô et Kaori plus ouvertement devant la passante que Ryô tente de draguer. C'est chose faite! Je t'avais dit que ce n'était pas encore l'heure mais aujourd'hui, et bien nous y sommes! ça vous laisse entrevoir ce que va être le cabaret!^^ Allez, tchuss et bonne lecture! Et merci pour vos fidèles reviews! Ah ! et je vous ai aussi laissé un message sur le forum HFC ! Voilà!

 


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- C’est bon ! On va au cabaret ce soir, Ryô !  

 

Mick et Ryô regardèrent Kaori, la mine complètement surprise par ce revirement soudain d’avis de la part de la nettoyeuse. Qu’avait donc bien pu dire Miki dans son oreille pour que Kaori accepte tout sourire ? C’était bien trop louche pour que ce soit normal et Ryô n’hésita pas à jouer les enquêteurs.  

 

- On peut savoir quelle idée merveilleuse Miki a bien pu te soumettre pour que tu changes d’avis aussi vite ?  

 

- C’est très simple !, fit Miki, heureuse d’avoir convaincue son amie. Kaori ne veut pas être reluquée et tripotée par les hommes, et elle ne souhaite pas non plus être prise pour un travelo obsédé de femmes à poil et encore moins être prise pour ton esclave. Donc ce soir, Kaori deviendra Keiko, ta petite amie du moment ! Souris à ta nouvelle amoureuse, Ryô-chou !, fit Miki en lui présentant sous son nez sa partenaire qui se mit à rougir en devenant sa dulcinée du moment.  

 

Ryô fit un soupir d’effroi et prit le plus possible de distance devant l’insistance de Miki à rapprocher Kaori de lui. Mais en vain, les menottes l’obligeaient à rester près d’elle.  

 

- En la déguisant un peu, elle couvre ses arrières et toi aussi en ayant une autre personne que ta partenaire avec toi. Vos réputations sont sauves ! Elle, de militante anti-pervers, et toi, d’Etalon de Shinjuku !  

 

Le teint du nettoyeur devint aussi blanc qu’un cachet d’aspirine, tellement la pilule avait du mal à passer. Il s‘attrapa la gorge comme s’il s’étouffait. Fiancé à Kaori ?!!! Mais elles avaient perdu la raison ! C’était bien du Miki ça, a tenter une nouvelle approche pour le faire fléchir, pour vouloir le faire craquer ! Mais la question était : pourquoi Kaori avait accepté ?! Même si les raisons évoquées par la barmaid étaient valables, Kaori aurait très bien plus refuser en prétextant que son honneur lui interdisait d’envisager quoique ce soit avec un pervers comme lui… Il y avait anguille sous roche. Fiancé à Kaori !! C’était pas possible ! Il rêvait ….ou plutôt il cauchemardait ! FIANCÉ A KAORI !!!  

Le seul geste qui vint à l’esprit du nettoyeur en voyant sa petite amie, fut un tremblement de gorge :  

 

- KYYAAAHHHH !!  

 

Il tenta une nouvelle fois de prendre la fuite en tirant comme un forcené vers la porte du café mais les menottes l’empêchèrent de continuer son élancée et il tomba en arrière, contre le tabouret de Keiko/Kaori. Kaori poussa un « aïe » de douleur en voyant les menottes lui entailler légèrement la peau. Mick, lui, ayant assisté à la scène, hurla :  

 

- POURQUOI !!! Pourquoi c’est pas avec moi qu’elle est attachée ! Je veux être le petit ami de Kaori !!!  

 

Le beau blond se laissa tomber sur le comptoir, pleurant toutes les larmes de son corps. Chisei revint sur ses entre faits, de son coup de fil.  

 

- Il y a un problème ?, osa demander l’ingénieur innocemment, sachant pourtant que l’humeur n’était plus à la rigolade en voyant l’américain déverser un flot lacrymal sur le comptoir que Falcon tentait tant bien que mal d’éponger.  

 

- S’il y a un problème ?, se leva Ryô tout en lui faisant sa voix meurtrière. Et comment qu’il y a un problème !  

 

Ryô avait les nerfs à fleur de peau.  

 

- Je me récupère un travelo comme petite amie pour ma soirée cabaret envisagée depuis des lustres avec mon pote de beuverie et tout ça, à cause d’un gros débile qui a eu la charmante idée de créer des super menottes inviolables ! Et il me demande s’il y a un problème !  

 

Ses yeux étaient à présent injectés de sang, tant la colère l’inondait de toute part. Il passa d’un geste tremblant marquant sa frustration, sa main gauche dans ses cheveux, puis de la main droite sortit à nouveau son magnum. Il le pointa vers Chisei rapidement cette fois-ci et déclara :  

 

- Et j’ai horreur qu’on se joue de moi, sans que je puisse remédier à la situation ! C’est une machination montée contre moi, c’est ça ?  

 

Chisei fit de grands yeux ronds en voyant le regard noir du tueur prolongé par la noirceur du canon qui était pointé vers lui. Il avait l’impression d’être découvert, comme si le nettoyeur connaissait tous ses secrets, comme s’il se devait de lui révéler toutes les vérités concernant ce projet. Une panique l’envahit. De la sueur perla sur son front et son cœur battit plus vite devant le clic qui venait du chien que Ryô enclencha. Kaori sentit le pétage de plomb de son partenaire arriver à son apogée et tenta de le raisonner :  

 

- Ryô, calme ta joie ! C’est pas en blessant notre client que ça résoudra l’affaire.  

 

Elle tira légèrement sur les menottes, malgré sa douleur, pour inciter son partenaire à baisser son bras tenant l’arme.  

 

- En plus, avec ces menottes, tu l’as dit toi-même…, tu vises moins bien ! Tu serais capable de le tuer. Ce serait la totale, là !  

 

-Qui t’a dit que je ne voulais pas le tuer ?  

 

Ryô baissa cependant son arme et la regarda, vexé. Elle lui sourit pour lui montrer qu’elle lui donner juste un conseil amical, mais celui-ci ne le comprit pas ainsi. Il intensifia son visage dur et Kaori comprit alors qu’elle l’avait bien vexé. Ryô lui dit :  

 

- Tu es en train de me traiter d’incompétent à cause de ces menottes ?  

 

La voix grave de Ryô raisonnait comme le glas.  

 

- Non, Ryô !, tenta de se justifier la nettoyeuse ! Je voulais juste te…..  

 

Il plissa les yeux et d’un geste rapide releva son arme vers Chisei qui sentit un frisson glacial lui parcourir la colonne vertébrale.  

 

Ryô tira . La balle frôla la tête de Chisei qui resta figé sur place, immobilisé par la peur de la mort qui vient le chercher. La Grande Faucheuse avait un nom : Ryô Saeba !  

 

- Non mais ça va pas !, hurla alors Kaori. Mais ça ne va pas dans ton cerveau ! Tu dois le protéger, notre client ! Pas le tuer ! Après le fils de la Unryu , notre client ! Va te faire soigner, pauvre taré !  

 

Kaori gesticulait comme une folle. Elle était complètement abasourdie par l’attitude irraisonnée de son partenaire. Ryô souffla sur le bout de son canon pour faire partir la fumée, comme si les cris de Kaori ne l’atteignaient pas. Il rangea son arme, son calme retrouvé, et déclara tout en ignorant toujours l’hystérique qui était attachée à lui :  

 

- Aaahh ! Le bruit d’un tir de magnum…. Rien de tel pour se calmer… Revivifiant !  

 

Il se gratta le bout du nez et ajouta :  

 

- C’est vrai qu’en ce moment j’ai la gâchette facile…. Ça me démange, je ne sais pas pourquoi !?…  

 

Kaori leva ses mains pour l’étrangler en entendant son étonnement ironique à sortir son arme comme un cow-boy, mais Ryô la regarda en coin et lui déclara :  

 

- Alors, on doute toujours de mon incompétence ?!!  

 

Chisei se toucha le crâne afin de vérifier s’il était en un seul morceau. Kaori voyait rouge. Il se moquait d’elle. Tout ce cinéma, c’était pour lui donner une leçon sur sa suprématie en matière de numéro un du Milieu. Il voulait se venger d’elle d’être sa petite amie, c’était sûr ! Mais elle ne se laissa pas embobiner par sa performance.  

 

- Je doute toujours ? Douter de quoi ? Que tu es un gros débile qui vient de faire un trou dans le mur du café de ton ami Falcon fraîchement refait. Tu n’es qu’un crétin, Ryô !  

 

Le beau brun se mit à sourire.  

 

- Kaori, Kaori, Kaori…, fit-il d’un ton moralisateur.  

 

Kaori stoppa instinctivement son agitation en sentant l’air amusé de son partenaire.  

 

- De une, Falcon.., mon ami.., pouuaaah !  

 

Ryô s’attrapa la gorge une nouvelle fois.  

 

-Mais vous voulez ma mort aujourd’hui !  

 

- Qui voudrait d’un type pareil comme ami ?, rétorqua Falcon, tout aussi écœuré que Ryô.  

 

- Ohé ! Ça va !, coupa Kaori qui voyait une nouvelle bagarre partir.  

 

- De deux, continua le nettoyeur, je t’interdis de me traiter de gros débile comme l’autre gros bigleux, lorsque mon trou est justifié !  

 

- Justi… justifié !, cria Kaori. Faire un trou dans un mur avec son arme tout ça pour se calmer est .. JUSTIFIÉ !… Miki , retiens-moi ! Je vais lui décalquer la tête dans son trou.. et là ce sera justifié !  

 

Miki se mit à sourire et lui déclara :  

 

- Kaori, attends un peu avant de le tuer !  

 

- Heiinn ??, fit Kaori, surprise de voir son amie prendre la défense de son partenaire.  

 

Miki avait toujours son visage satisfait. La nettoyeuse regarda à nouveau Ryô afin de comprendre. Celui-ci lui sourit et la tira vers lui pour qu’elle le suive. Ils allèrent alors vers le trou dans le mur et Kaori put y voir, complètement éclatée en morceaux, les restes de ce qui semblait être une énorme araignée toute velue et noire.  

Une libellule tomba sur la tête de Kaori, qui ne s’attendait pas à voir son partenaire désinsectiser les lieux ainsi.  

 

- Une araignée !…, finit-elle par déclarer, complètement abasourdie par le dénouement de tout ce remue ménage.  

 

Chisei osa tourner la tête pour voir le trou dans le mur. Ryô fit un signe du pouce à Falcon, tout souriant et fier d’avoir fait le ménage à sa manière, tandis que le barmaid fit un « humpf ! » traduisant soit un « merci », soit un « pauvre type ». Nul ne savait comment l’interpréter.  

 

L’ingénieur regarda Saeba fixement. Il devait admettre que le nettoyeur était un homme cachant bien son jeu. Malgré l’handicap des menottes, il avait réussi à scotcher une araignée à plusieurs mètres de distance sans difficultés. Sous ses airs d’idiot pervers, il s’avérait être un fin tireur, ayant une dextérité hors pair et un charisme dévastateur pour tous ses ennemis qui l’affrontaient. C’était un type impressionnant par ce qu’il dégageait à la fois inquiétant et démesuré. On ne pouvait vérifier avec précision ses limites, tant il s’en amusait à les cacher, à les faire deviner sans que l’on sache jusqu’où allait son réel talent. Il était toujours là où on ne l’attendait pas. Il plaçait toujours son attention où il fallait, il était l’homme de toutes les situations, il était un vrai pro, un homme pleins de mystères et finalement très calculateur. Rien ne lui échappait et ses actions avaient toujours un sens, et cette fois-ci, Chisei avait senti une adresse véritablement personnelle, plus que pour faire l’intéressant avec une araignée écrabouillée.  

 

Chisei analysait tel l’ingénieur qu’il était, le personnage qui faisait le pitre sous ses yeux. Plus il voulait creuser sur sa personnalité plus il avait l’impression de s’y perdre. Il devait l’admettre ; Saeba était un homme admirable dans le sens où il était toujours insondable. Cet homme ne manquait pas d’intérêt.  

 

Bientôt Kaori vint mettre un terme à sa réflexion, en déclarant d’un ton assuré :  

 

- Bon bah c’est pas tout, les amis, mais Ryô et moi devons nous préparer pour ce soir ! Allez, viens, Monsieur l’atomiseur d’araignées ! On a du pain sur la planche !  

 

Et elle tira son partenaire vers la sortie mais s’arrêta devant son client et lui dit :  

 

- Soyons clairs tous les deux… Il ne vous a pas tué cette fois-ci. Mais gageons qu’il pourrait bien le faire si vous ne vous activez pas à trouver ce code. Alors la prochaine fois qu’on se revoit, j’espère bien que ce sera pour nous libérer, ok ?  

 

Kaori lui sourit, malgré une sonorité grave dans sa voix, puis traîna à nouveau son partenaire vers la sortie. Chisei déglutit. Il fallait admettre que cette femme avait vraiment des airs terrifiants par moments avec ses sous-entendus !…  

 

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Kaori fixait le miroir, l’esprit ailleurs. Le reflet qu’elle voyait la plongea dans ses souvenirs et une lueur nostalgique apparut dans le fond de ses yeux. La dernière fois qu’elle avait mise une perruque, ce n’était pas pour une mission, mais parce qu’elle avait, grâce à son amie Eriko, passé une soirée avec l’homme qui comblait sa vie de bonheur. Un pincement au cœur lui rappela la douloureuse constatation qui avait était la sienne : que Ryô pouvait être attiré par elle mais jamais en tant que partenaire, pas dans cette vie. Sa mâchoire se crispa face à cette évidence qui ne cessait d’amplifier au fond de son esprit et qui la rendait amer. Et à la tête de débile que faisait son partenaire à côté d’elle, n’arrangeait en rien cette constatation.  

Eriko avait encore fait des merveilles. La perruque qu’elle portait lui allait vraiment bien. La styliste était vraiment une professionnelle du relooking, pas de doute. Elle avait opté pour une chevelure à la coupe carrée et … blonde. Elle ne se serait jamais imaginée passer une soirée dans la tête d’une blonde mais depuis quelques temps tout était bizarre. Elle faisait très « Bimbo » avec cette blondeur platine. Eriko lui avait proposé une jupe moulante arrivant à hauteur des genoux, et avait épousseté et nettoyé son gilet avec de super produits rendant l’éclat et la propreté du vêtement comme s’il était neuf. Elle lui avait conseillé de mettre un top stylisé par ses soins en dessous et de laisser déboutonné son gilet afin de mettre plus en valeur sa poitrine. Kaori se sentait très mal à l’aise ; elle avait l’impression de faire Saeko en version blonde. C’était très sophistiqué mais en même temps très suggestif. Sa jupe faisait ressortir ses hanches et ses fesses et son top sa poitrine. L’idée était que la petite amie de Ryô Saeba soit une fille de la nuit, une meneuse de revue ou un truc du genre collant bien au type de femme qu’adulait son partenaire, mais avec un minimum de classe pour paraître unique et fatale et rendre l’Etalon de Shinjuku fier de sa conquête.  

 

Pourquoi fallait-elle qu’elle soit habillée ainsi pour voir un filet de bave sortir de la bouche de son partenaire ? C’était plus humiliant qu’autre chose : il ne voyait que le superflu, l’apparat et pas du tout elle, sa personne, son être, son moi intérieur qui criait qu’elle était tout aussi belle en temps normal, sans ce déguisement. Dire que la vraie raison pour laquelle elle avait accepté l’idée de Miki d’être sa fiancée, c’était pour éloigner de son partenaire toutes les autres jeunes femmes et avoir enfin la paix, pouvoir le garder un peu plus pour elle, ne pas avoir à le partager avec le reste de la gente féminine. A y réfléchir, elle devait admettre que c’était grotesque car il ne serait jamais l’homme d’une femme et même si elle parvenait à repousser les autres femmes en jouant sa petite amie, lui ne se ferait pas prier pour aller les rechercher. C’était une quête perdue d’avance. Une goutte apparut sur sa tempe en constatant le degré de frivolité de Ryô.  

 

Elle lui donna alors un coup de coude pour qu’il se ressaisisse et qu’il cesse de plonger ses yeux sur son top. Il poussa un gémissement face à la douleur et elle lui dit de façon mauvaise :  

 

- On y va !  

 

Ryô leva un sourcil de surprise face au côté véhément de son ordre, tout en esquissant un petit sourire en jetant un petit coup d’œil sur son petit popotin bien découpé dans sa jupe.  

 

Ils sortirent de chez eux et prirent la direction du cabaret mais Kaori lui déclara :  

 

- Avant, j’aimerais faire un petit truc, s’il te plait…  

 

Ryô ne broncha pas même s’il se demandait ce qu’elle avait encore en tête. Au bout d’un quart d’heure, il osa lui demander :  

 

- On va où comme ça ? C’est pas la route de Kabuki-cho !  

 

-Tu verras ! Qu’est-ce que tu peux être curieux par moment !!  

 

Kaori regardait la route, l’air décidé tandis que Ryô ne cessait de lui jeter des coups d’œil furtifs pour tenter de la sonder. Ça lui faisait vraiment bizarre de la voir en blonde. Au final, il la préférait comme à son habitude, en brune acajou. Elle était à des années lumières de cette image qu’elle devait donner ce soir. Il fallait expliquer sa venue au cabaret et le pourquoi du comment des menottes mais à choisir, il aurait voulu qu’elle ne voie jamais de l’intérieur ce lieu de débauche, son chez lui. Il ne voulait pas la décevoir. Hélas ils n’avaient ce soir pas le choix.  

 

Plongé dans ses réflexions, il ne vit pas que bientôt ils faisaient face au grand portail d’un temple réputé de la capitale nippone. Ryô fit de grands yeux en voyant le torii du temple et se tourna vers Kaori, d’un air pas rassuré.  

 

- Euh… Kaori-chérie… qu’est-ce qu’on fait là ?  

 

Mais elle ne lui répondit pas, fixant un point au loin.  

 

- Euh… Kaori.. tu sais bien que je ne crois pas du tout en ces trucs-là !…  

 

- Quels trucs ?, fit-elle comme si elle n’avait pas compris sa gêne.  

 

- Voyons, on ne peut pas rentrer là-dedans ! Je ne peux pas rentrer là-dedans, Kaori !! Je ne suis pas ce genre de type qui le peut ! …enfin... tu vois, quoi !  

 

- Qu’est-ce que tu racontes ! Toute personne a le droit de rentrer dans l’enceinte de ce temple ! Arrête de faire l’enfant !  

 

- Je ne suis pas un homme pur, je suis l’antithèse de ce lieu, Kaori ! Tu ne me feras pas rentrer dans ce temple !  

 

- Oh mais tu vas le faire, Ryô Saeba ! Tu es un homme bon, alors arrêtes de causer et suis-moi !  

 

Ryô fut interloqué par la réponse de Kaori… Un homme bon ?!… Elle prit la main menottée de Ryô dans la sienne et le conduit vers l’intérieur du temple. Ryô leva les yeux vers le grand portail, le torri. C’était deux grands poteaux, sur lesquels une sorte de barque était ajustée. Quelque chose de solennel émanait de l’édifice dont le rouge prédominait. Il imposait le respect, digne de son rôle : le passage entre le monde extérieur et le monde sacré, le monde de la prière, du recueillement, le monde de la pureté et de la transparence. Il se sentait si misérable devant ce portail. Il ne voulait pas la suivre. Il ne méritait pas cette considération. Il n’avait rien de bon. Il ôtait des vies. Le sang était sa seconde peau. Il n’avait aucun regret, aucune envie d’expier ses fautes.  

Pourtant instinctivement il se laissa guider par sa lumière, sa partenaire. Sa main lui réchauffait son cœur. C’était si rare qu’ils se tiennent la main. Il ferma les yeux lorsqu’ils passèrent sous le torii, comme s’il craignait que les foudres divines s’abattent sur lui. Il serra les dents, prêt à encaisser le choc , mais rien. Ses pas foulaient ceux de Kaori comme si elle lui ouvrait le chemin vers la rédemption. La rédemption… un mot vers lequel il espérait se rapprocher mais auquel il n’aurait jamais accès. Comment espérer être pardonné de quelque chose dont on ne regrette pas le geste. Pourtant il y avait toujours quelque chose au fond de lui qui lui disait qu’il y aurait droit et que cette fameuse rédemption avait commencé. Et l’élément déclencheur était sans nulle doute Kaori !  

Elle lui montrait toujours le chemin, celui qui était le meilleur, qui faisait qu’on se sentait grandi, meilleur, plus clean. Kaori était sa soupape, son mur, sa canne pour avancer. Il avait besoin d’elle pour ne pas plonger vers ces dieux démons qui hantent certaines personnes.  

 

Ils arrivèrent vers le haïden, la partie du temple destinés aux visiteurs voulant faire une requête auprès des dieux, auprès des kamis. Ryô était très mal à l’aise et ne disait pas un mot. Un abreuvoir était à disposition afin que les fidèles trempent leurs mains et se purifient le visage et la bouche avant de demander leur souhait aux divinités. Kaori s’exécuta et se purifia dans un silence olympien avec la louche servant à cet effet. Ryô, qui ne souhaitait pas faire ce geste relevant du sacrilège pour la personne qu’il était, dit à Kaori tout doucement :  

 

- A quoi tu joues Kaori ?! Je ne suis pas là pour faire le mariole ! Si tu veux t’offrir une amulette pour te trouver un mari, vas-y mais sans moi !  

 

Kaori lui jeta un regard noir et lui jeta la louche en pleine figure, afin qu’ils puissent demander leur requête aux kamis. Ryô ronchonna tout en s’essuyant d’un revers de manche de veste son visage à présent « purifié ».  

 

- Tais-toi idiot, et fais ce que je te dis de faire ! Point ! Pourquoi faut-il que tu discutes toujours mes actions ?!!…  

 

- Qu’est-ce qu’on fait là !, lui répondit-il énervé.  

 

Kaori se mit à regarder un peu partout. Il lui fallait une offrande. Elle n’avait pas pensé à ça… elle se mit à réfléchir. Elle n’avait pas de nourriture, rien qui était chère à ses yeux . Alors elle se tourna vers Ryô et passa sa main libre vers la poche arrière de son jean. Ryô eut un sursaut en sentant la main de sa partenaire sur ses fesses. Il ne peut réprimander un petit moment de gêne où ses joues rosirent à ce contact. Elle attrapa son porte-feuille et commença à fouiller dedans.  

 

- Non mais ça va, on est sans gêne ! Qui t’autorise à fouiller dans mes affaires ! C’est personnel !  

 

- Oh ça va ! Tu te gênes pas, toi, à fouiller dans ma lingerie !  

 

Ryô fut piqué au vif par cette remarque et n’en rajouta pas. Elle sortit alors une vieille photo de Ryô et Hideyuki, à l’époque de leur partenariat. C’était ce qu’elle avait de plus cher. Les deux hommes de sa vie. Elle la posa sur le tableau des offrandes mais Ryô contesta.  

 

- Tu ne vas pas donner ma photo en offrande ! Il en est hors de question.  

 

- Pourquoi ? Je croyais que tu n’étais pas sentimental, et encore moins matérialiste…sauf pour tes revues coquines et ton magnum, c’est vrai !  

 

-Ouais bah c’est pas une raison ! C’est pas moi qui veut prier ! Je garde mes affaires et tu donnes les tiennes !  

 

- Oui et bien c’est la seule offrande qui peut être équitable face à ma demande. Une photo des deux êtres chers à mon cœur, c’est un objet d’une aussi grande importance que de la nourriture !  

 

Une libellule tomba sur la tête du nettoyeur qui se voyait réduit à l’état de légume ou de fruit !  

 

Kaori fit sonner la cloche pour appeler les kamis. Elle joignit ses mains et commença à prier silencieusement, les yeux fermés. Ryô la contempla avec ahurissement. Qu’est-ce qui lui prenait ? Une prière ? Elle ? Et maintenant ? Pourquoi ? Un déclic traversa son cerveau.  

 

- Kaori, lui chuchota-t-il, tu pries pour ne pas être traumatisée ce soir, c’est ça ?  

 

Il se mit à sourire.  

 

- Bon bah je vais prier moi aussi pour que ce soit moi qui ne soit pas traumatisé ce soir avec toi comme petite amie !  

 

Et il joignit les mots à la parole et ferma les yeux. Kaori ouvrit un œil et vit son partenaire la singer parfaitement.  

 

- On est pas là pour rigoler Ryô !! Ce n’est pas une plaisanterie !, s'exclama-t-elle en haussant la voix.  

 

Le nettoyeur soupira et dit :  

 

- Très bien , très bien… je vais donc prier pour que tu trouves ton mari comme ça tu arrêteras de me crier dessus…. COMME TU LE FAIS EN CE MOMENT !  

 

- Tu es insortable, bon sang ! Pourquoi suis-je avec un dégénéré pareil ?!!! Aidez-moi s’il vous plait !!  

 

Elle regarda en l’air comme espérant que les kamis l’entendent.  

 

- Vous êtes dans un sanctuaire ici, messieurs dames. Pas dans un … euh…tripot !  

 

Un prêtre venait de faire son apparition. Il était vieux, la barbe longue et blanche , habillé de la traditionnelle tunique blanche, de la jupe rouge et des sandales allant avec. Il dévisagea le couple qui se tenait devant lui. «Encore une femme à la vie triste », se dit-il en la détaillant de la tête aux pieds.  

 

Kaori se regarda et comprit son allusion au tripot. Il était vrai que sa tenue et son maquillage étaient loin d’être très convenable pour ce lieu. Elle tenta de justifier leur venue.  

 

- Excusez-nous monsieur le prêtre, maître… enfin disciple des lieux…  

 

Ryô se pencha à son oreille et lui dit :  

 

- Tu t’enfonces Kaori-chérie, tu t’enfonces.  

 

- La ferme !, lui invectiva la jeune femme tandis que les cheveux de Ryô s’hérissèrent devant la force de son ordre.  

 

Le prêtre la dévisagea d’un air grave, n’appréciant pas l’impolitesse de la jeune femme. Kaori tenta d’atténuer sa colère au vu de ses sourcils froncés :  

 

- C’est à lui que je dis cela ! Pas à vous évidemment. Je voulais juste faire une prière. Mais on s’en va ! Désolée pour le dérangement.  

 

Elle prit à nouveau la main de Ryô pour l’emmener hors du temple. Ryô tenta de récupérer sa photo mais le prêtre ne l’entendit pas de cette oreille et lui saisit des mains au passage.  

 

- Une photo ? Comme offrande ? Original, je dois dire !…, déclara le bonze surpris.  

 

Les deux compères s’arrêtèrent net devant l’apostrophe du vieux monsieur.  

 

- Il faut faire une sacrée demande aux divinités pour donner une photo.  

 

Le prêtre savait que ce genre de don était bien plus intime qu’une coupe de fruits et il voulait en savoir plus sur la prière de la demoiselle.  

 

- Je peux peut-être vous aider. Mes conseils sont parfois judicieux.  

 

Kaori tourna la tête vers lui et fit demi-tour pour venir à sa hauteur.  

 

- Disons que c’est délicat… Je ne suis pas très portée sur la religion mais… c’est pour un ami !  

 

- Un ami ?, firent en chœur les deux hommes, attendant une réelle explication à cette requête si étrange.  

 

 


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