Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: paty

Beta-reader(s): TOKRA

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 33 capitoli

Pubblicato: 26-09-08

Ultimo aggiornamento: 05-07-09

 

Commenti: 418 reviews

» Scrivere una review

 

GeneralHumour

 

Riassunto: Saeko vient voir City Hunter pour une nouvelle mission mais les choses ne vont pas se passer comme prévu et Ryô et Kaori vont se retrouver dans une situation délicate les obligeant à faire des concessions......Euuh , il y a un bug: il faut compter un chap de moins que marqué ci-dessus!^^'

 

Disclaimer: Les personnages de "TOME 38: Inséparables!" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

I lost my password.

 

Contact me with the email you put in your profile and give me your pseudo. If possible, indicate the question and answer you chose when you signed up.

 

 

   Fanfiction :: TOME 38: Inséparables!

 

Capitolo 22 :: Adieu l'ami...

Pubblicato: 31-03-09 - Ultimo aggiornamento: 31-03-09

Commenti: Joyeux anniversaire Kaoriii!!!!! 31 mars!! En cadeau voici mon nouveau chap d'insep! Euuuhhh...Finalement je me suis laissée emporter par mon inspiration débordante et on est pas encore au cabaret. Que voulez-vous? Quand il s'agit de faire parler notre duo, les idées fusent! lol! Et puis aussi un grand yahooouuu pour vous car 300!!!!! 300 reviews! Venez danser avec moi le coupé décalé! MDR! Bonne lecture!^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32


 

- Un ami ?, firent en chœur les deux hommes, attendant une réelle explication à cette requête si étrange.  

 

- Et bien c’est difficile à expliquer…., fit Kaori un peu gênée par sa demande. En fait je m’interrogeais sur le devenir des âmes qui n’ont pas eu de cérémonie religieuse pour leur mort; ceux qui ont disparu et dont on n’a pas retrouvé leur corps ou dont on ignore leur mort, où encore ceux par exemple morts au combat.  

 

Ryô dévisagea Kaori, ne comprenant pas où elle voulait en venir. Un ami, dont on ne sait s’il est bien mort ? Et maintenant elle se lance dans le spiritisme ? Sa perruque lui faisait avoir une double personnalité, ça y était ! Elle délirait !  

 

- Argumentez, madame ! Allez-y ! Je vous écoute.  

 

Le prêtre lui fit un sourire empli de sagesse tandis qu’il croisait ses doigts, dans l’attente d’une suite.  

 

- Et bien voilà. Mon partenaire avait un compagnon de route qui est décédé dans des circonstances tragiques et…..  

 

Kaori hésita un instant à continuer, de peur de vexer Ryô. Et elle n’avait pas tort. Il tomba la mâchoire en réalisant de quoi il en ressortait. Elle parlait de son camarade guérillero tombé au combat il y a très longtemps. Pourquoi en parlait-elle ? Pourquoi maintenant ? Sa curiosité fit place au malaise.  

 

- Mais de quoi tu causes !? Je ne t’ai pas demandé de lui faire une messe ! Quelle mouche t’a piqué ?  

 

Il se tourna alors vers le prêtre afin de plaider pour sa défense.  

 

-Je n’ai rien à raconter à ce sujet et encore moins d’amis morts !… Enfin si, j’en ai eu mais c’est du passé… et on dit souvent qu’il ne faut pas ressasser le passé ! Pas vrai, grand manitou ?!  

 

Le nettoyeur fit un regard noir au prêtre pour l’intimider et lui faire comprendre de laisser tomber l'affaire, mais le prêtre ne se laissa nullement décontenancer et lui répondit avec une grande sérénité :  

 

- C’est vrai, monsieur ! Ouvrir les vieilles blessures n’est pas forcément bon mais si la demoiselle estime qu’il en va du repos de l’âme de cet ami, on peut toujours faire un geste pour lui…  

 

Le prêtre regarda intensément Ryô et ajouta en laissant un coup d’œil sur Kaori :  

 

- Et pour elle….  

 

Ryô n’ajouta pas un mot de plus. Il lui demandait de mettre son orgueil de côté pour elle ?! De lui faire plaisir ? Comme si cela l’enchantait de le faire. Il n’était pas du genre à se recueillir auprès d’un mort, sauf peut-être Makimura, mais c’était différent….. Il se sentait comme obligé de lui rendre compte de sa vie avec Kaori, comme s’il était constamment en sursis. Il craignait plus les foudres de son ancien partenaire si la sœur de ce dernier était malheureuse avec lui que la faucheuse elle-même. Bizarrement, ses croyances allaient plus envers une personne qui fut concrète à ses yeux, comme Maki pouvant lui envoyer la guigne s’il faisait une connerie, qu’envers une illumination collective !  

Il ne connaissait que l’enfer. Sa vie était déjà un enfer. Alors croire en quelque chose de pire ou de meilleur lui semblait quasi impossible. Dieu ou quiconque ne lui a jamais fait de cadeaux, alors pourquoi croire en ces choses futiles. Il était le numéro un du milieu, sans remords, ni pitié. Sans une once d’humanité devant l’ennemi, sans faiblesses et donc sans amis à pleurer … non, il ne se rabaisserait pas à pleurer une personne disparue. Ce n’était simplement pas dans sa nature...  

 

Par contre , il devait reconnaître que Kaori était plus penchée sur cela. Elle dit toujours que son frère les regarde de là-haut et qu’un jour il l’attendrait les bras ouverts et qu’ils ne se quitteraient plus. Tout semblait si facile avec elle. Elle voit toujours le bien partout. Pour elle, rien n’est jamais fini, il y a toujours une suite aux choses et que le meilleur reste encore à venir. En quelque sorte, par son innocence et sa naïveté, il voulait lui aussi croire en ces entités surnaturelles qui nous surveillent et nous préparent à une vie meilleure : un paradis. Ne l’avaient-elles pas mise sur sa route ? Une grande avancée dans sa vie !…Kaori…. La meilleure chose qu’il soit arrivée depuis sa naissance ? Pour elle il décrocherait la lune, alors faire une prière, c’était quoi ? Il avait surmonté pire pour qu’elle ait le sourire…  

 

Le prêtre avait compris immédiatement lorsqu’il avait aperçu ces deux personnes que l’une était beaucoup plus ouverte que l’autre. Il ne fallait pas être idiot pour voir que l’homme qui se trouvait devant lui était à des années lumières du monde spirituel et de tout ce que ça comportait.  

 

Il dégageait quelque chose de sauvage. Il émanait en lui de la bonté mais en même temps un côté inflexible, intraitable, un côté indomptable qui le rendait puissant. Un lion… C’était un lion blanc. Ce lion si rare, en voie de disparition mais que tout le monde faisait des pieds et des mains pour avoir la chance de le voir. Ne dit-on pas en Afrique, que celui qui a la chance d’apercevoir le lion blanc, aura du bonheur pour le restant de son existence ?  

 

Il sentait la luxure, le crime, l’injustice, mais en même temps, il attirait la sympathie. Il était couvert de sang mais il n’aspirait pas la pitié et n’était pas pour autant bourreau. Il ne faisait que survivre devant l’adversité, au risque de tuer au lieu d’être tué. Il n’était pas parfait, mais s’attelait à le paraître pour ceux qu’il aimait.  

 

Le prêtre pouvait ressentir son aura comme si elle venait l’envelopper. C’était à la fois très déstabilisant mais très réconfortant. Il avait vu le lion blanc. Il était de ceux vers qui il s’était tourné. Il devait l’aider quoi qu’il arrive. Il sentait qu’il devait le faire. C’était le lion blanc !  

 

Le prêtre apostropha alors à nouveau Kaori :  

 

- Vous disiez donc que vous êtes inquiète pour le repos de son âme ?  

 

- Oui…. En fait, je voulais prier les kamis car dans cette religion, je crois, on aide les morts à passer vers l’au-delà.  

 

- Oui c’est la fête d’Obon…On pose des lanternes carrées en papier sur la rive avec une petite bougie dedans. Lorsque la bougie s’éteint, c’est que l’âme du mort est passée de l’autre côté…. Mais c’est durant l’été et nous sommes en hiver.  

 

-Justement ! Je voulais demander aux divinités de bien vouloir faire une exception pour cet ami, car … c’est délicat,…. il n’a eu aucune sépulture convenable et pourtant il y a encore au moins une personne qui pense à lui aujourd’hui, même s’il n’avait pas de famille, pas de patrie, même pas de nom !  

 

Kaori baissa les yeux tout en désignant son partenaire qui leva la tête sur le côté, ne voulant se sentir concerné par ses élucubrations. Néanmoins, il se sentit rougir devant cette attention de la part de Kaori de vouloir panser sa blessure.  

 

Le prête fit des yeux ronds de surprise en écoutant la jeune femme blonde.  

 

- Pas de nom ? Comment peut-on ne pas avoir de nom ? C’est terrible !  

 

- Oui bah il n’avait pas de nom et c’est son problème !, coupa alors sèchement le nettoyeur qui n’aimait pas le sujet de cette discussion. On ne va pas refaire le monde non plus !  

 

Kaori et le maître des lieux lui jetèrent un regard peu sympathique face à son manque de charité et de compassion. C’était plus fort que lui. Il avait l’impression qu’on le mettait à nu. D’ailleurs, il commençait à en vouloir à Kaori qui venait de rompre leur secret, sa confidence en l’ébruitant à un inconnu. Bientôt elle allait lui raconter toute son histoire au vieux schnock !  

 

- Allez, tu as fait ta prière, on se casse ! Adios, grand-père !, lui dit alors Ryô qui voulait absolument en finir rapidement.  

 

Ryô attrapa la main de sa partenaire et la tira vers le portail, vers le torii. Mais Kaori marcha presque à reculons, ne voulant pas en rester là et le prêtre non plus. Il leur cria :  

 

- Mademoiselle, la fête d’Obon est une fête pour célébrer les morts certes, mais c’est aussi un moyen pour ne pas les oublier, qu’on fait cette fête. Or dans votre cas, vous n’attendez pas l’Obon pour le faire. Vous ne l’oubliez pas. C’est tout à votre honneur de faire appel aux kamis pour qu’ils lui viennent en aide. Rien ne vous empêche de poser une lanterne et de prier pour lui, afin que son âme repose enfin en paix.  

 

Kaori s’arrêta net. Ryô dût également s’arrêter. Il souffla un peu, les yeux en l’air en voyant dans quel pétrin il s’était mis. Elle se retourna et lui sourit en lui soufflant un « merci » plein de considération . Elle se pencha en avant pour le saluer. Le prêtre lui déclara :  

 

- Par contre, donnez-lui un nom à votre ami, car le nom donne une existence ! Mettez avec la lanterne un quelque chose de votre partenaire pour que l’âme se retrouve dans ce nom, qu’elle sache que c’est elle que l’on veut interpeller, qu’elle se reconnaissance par le biais de votre conjoint. Elle suivra alors la rive et sa destinée ! Vous avez des petites lanternes dans la boutiques du temple.  

 

Kaori fit un signe de tête affirmatif au prêtre et un grand sourire qui fit sourire le prêtre également. Ryô comprit de suite qu’il n’avait vraiment pas le choix, que sa partenaire irait jusqu’au bout pour répondre à son idée farfelue. Il prit donc la direction de la boutique du temple d’un pas traînant et les épaules tombantes, se sentant dans l’obligation de suivre sa partenaire toute enjouée d’avoir eu réponse à son problème.  

 

 

Une fois l’emplette faite, ils prirent la direction de la baie de Tokyo. Kaori était gelée. Le froid hivernal de janvier contrastait avec sa tenue très courte et elle vint instinctivement se coller davantage contre Ryô qui la couvrait déjà sous sa cape de fortune. Ryô n’avait pas très chaud non plus et finalement cette nouvelle proximité ne lui déplaisait pas.  

Ils arrivèrent devant la baie, près d’un embarcadère. Ryô ne faisait pas le fier. Il ne savait pas trop quoi faire. Kaori déplia la lanterne en papier.  

 

- Il faut quelque chose de toi Ryô !, lui demanda doucement Kaori qui se baissa pour la poser dans l’eau.  

 

Ryo en fit de même et s’assit en indien à côté d’elle. Deux idiots étaient au bord de la rive en train de faire un truc avec une boite en papier et c’était eux. Cela fit souffler Ryô de désespoir. Il avait plus la tête à penser à Kimiko et Junko que de faire sa prière. Et puis prier ? Pour dire quoi ? Lui qui n’était pas un grand orateur des sentiments… C’était génial !  

 

- Qu’est-ce que tu veux de moi ? J’ai rien ! J’ai même plus ma photo !  

 

- Je ne sais pas moi ! Trouve ! Donne-moi un de tes cheveux par exemple ! Ça ira…  

 

- Un… cheveu ? Tu rigoles j’espère ! C’est ça que tu veux offrir à un mort ? Un cheveu ! J’espère ne jamais mourir alors ! Si c’est pour n’avoir droit qu’à un cheveu de toi en cadeau!..  

 

Ryô fit une moue grincheuse. Kaori se tourna et lui déclara :  

 

- Pourquoi ? Tu voudrais quoi de moi à ta mort ?  

 

Ryô sursauta légèrement à sa demande. Il rougit et se mit à bégayer, pris au dépourvu :  

 

- Mais.. rien… rien du tout d’un travelo !… Je me retournerai dans ma tombe si tu me laissais quelque chose ! Ma réputation d’Etalon doit rester, même à titre posthume ! Si un homme vient me pleurer, qu’est-ce qu’on va croire !  

 

Kaori fronça ses sourcils de colère.  

 

- Au moins la gente féminine aurait la paix, si tu étais mort ! Et le travelo aussi !  

 

- Elle s’ennuieraient oui, sans moi derrière pour les faire sourire !, lui dit-il pour la contre-dire, le visage se rapprochant du sien pour lui faire front.... Et toi aussi !  

 

- C’est sûr que ça leur ferait bizarre de ne plus sentir le toutou dégoulinant de bave derrière elles !, lui dit-elle en rapprochant son visage du sien encore un peu plus pour ne pas fléchir.  

 

- Là tu ne peux pas dire : « et moi aussi ! » , vu que tu n’as rien d’une miss mokkori que je pourrais filer. Quand au toutou, c’est toi la première qui me suis partout où je vais ! S’il y a un toutou ici, c’est bien toi !, lui dit-il en arrivant à quelques millimètres de son visage.  

 

Chacun des deux ne lâchait pas l’autre du regard, sinon cela signifierait que celui qui le quitte et baisse les yeux capitule. Or, capituler était pour les faibles et Kaori, pour ce qui est de son exercice de pervers notoire, était intraitable avec lui.  

 

- Je suis ton toutou ! Je suis ton toutou ! Mais c’est parce que je suis attachée à toi que je te suis partout, idiot ! Si je n’avais pas ces menottes, je serais à des kilomètres de toi, tellement tu m’énerves !  

 

- Et bien moi aussi figure-toi ! Mais il a fallu qu’une idiote, et là le terme est justifié, fasse sa crise et me ligote avec cette ferraille.  

 

- JE L’AURAI PAS FAIT SI TU ACCEPTAIS TOUS LES MESSAGES DU TABLEAU !!!  

 

- JE N’AIME QUE LES BELLES FEMMES !  

 

Leurs fronts se touchaient maintenant et leurs regards s’imprimaient dans la rétine de l’autre. Ils pouvaient se voir au travers de l’autre tellement ils tentaient de percer la muraille ennemie. Mais Kaori avait un bon professeur et le maître ne voulait pas encore céder sa place de mentor de l’intimidation. Ils appuyaient comme des malades sur le front de l’autre pour accentuer l’affrontement. Chacun attendait le geste qui allait le trahir ou celui qui marquerait la relance du combat. Mais ce fut Kaori qui eut le mot final. D’un geste rapide et précis, elle leva sa main droite et la porta sur la chevelure de son partenaire, et… elle lui arracha un cheveu. La douleur du morceau de tif arraché fit craquer Ryô qui se décolla d’elle pour se frotter la tête et faire passer la douleur. Elle avait gagné. Elle l’avait piégé involontairement sur ce qu’il craignait le plus : ses lèvres. Il pensait qu'elle comptait poser ses mains sur sa nuque pour l'embrasser. A y réfléchir, c'était complètement idiot d'avoir pensé une chose pareille.... comme si Kaori était le genre de filles à se jeter sur un homme pour avoir ses attentions. Pourtant... Un léger sentiment d'amertume le parcourra rien qu'en imaginant ce que cela aurait pu donner. Sans nulle doute, il aurait plongé avec elle pour un torride baiser. Il en crevait d’envie depuis deux jours et Kaori ne l’aidait pas à ne pas y songer.  

 

Ryô se secoua la tête pour enlever de son esprit cette idée plus que tordue. Il lui dit :  

 

- T'es contente ! Tu vas pouvoir faire ton grigri avec !J'ai failli devenir chauve!  

 

-Pour les grigris vaudous, j'ai déjà ce qu'il faut..., lui dit-elle tout en essayant de bien placer la bougie dans la lanterne en papier.  

 

- QUOI !!! Tu me prends mes cheveux pour me maltraiter avec des poupées vaudous ! C'est scandaleux ! Comment peut-on être aussi ignoble ? Tu n'es vraiment qu'une sorcière ! Je comprends mieux pourquoi des fois j'ai des douleurs au niveau d.....  

 

- Quand t'auras fini de jacasser, tu chercheras un nom pour ton ami !, lui cria-t-elle suffisamment clairement pour le stopper net dans son constat.  

 

Ryô fit à nouveau une moue chagrine.  

 

- J'ai pas envie et je m'en fiche !  

 

- Très bien ! Je vais lui en trouver un alors !  

 

- Certainement pas ! Tu vas lui donner un nom de naze !  

 

- Un nom de naze ! Dis tout de suite que j'ai des goûts de chiotte !  

 

Un nuage noir commençait à apparaître au-dessus de la tête de Kaori.  

 

- T'as qu'à proposer, si t'es si malin !  

 

- Très bien ! On va l'appeler..... on va l'appeler....  

 

Ryô se mit à réfléchir, plusieurs secondes. Il se gratta la tête pour creuser un peu dans son cerveau. Les secondes se transformèrent en minutes. Bientôt il mit sa main sur son menton, fronçant les sourcils afin que l'idée lui vienne plus vite. Au bout de cinq minutes, la patience de Kaori céda à la colère en le voyant se torturer l’esprit.  

 

- Ce sera Tomo, un point c'est tout !  

 

- Tomo ? D'où tu sors ça ? C'est le nom d'un biscuit ?  

 

- C'est son nom et puis voilà ! Moi ça me plait et je ne changerai pas d'avis....  

 

-Tomo... Moto....Aotu-moto....  

 

Kaori se recourba sur elle-même, sentant la rage et la frustration de ne pas l'étrangler de suite monter en elle.  

 

- Ça signifie « ami », crétin!  

 

Ryô soupira. Kaori fit une mine triste en pensant à cet ami perdu... Elle voulait offrir quelque chose d'unique à cet ami et Ryô faisait comme si cela lui était égal. Elle ne l’avait jamais vu mais avait l’impression de le connaître depuis si longtemps. Elle savait peu sur ce compagnon de fortune mais elle savait qu’il devait être bien pour que Ryô en parle encore comme ça aujourd’hui. Ryô vit cette lueur de tristesse dans ses yeux.  

 

- Bon, va pour Tomo !, lui répondit-il pour ne pas l’attrister davantage.  

Elle en faisait déjà tant pour lui.  

 

-Passe-moi ton briquet.  

 

Kaori alluma la bougie. La lanterne carrée se mit à scintiller dans la nuit. La nettoyeuse afficha un magnifique sourire en voyant son idée se réaliser enfin. Elle posa la lanterne sur l'eau mais Ryô l'en empêcha.  

 

- Attends ! Le cheveu, ça ne me plait pas !  

 

- Ryô, on ne va pas revenir dessus !  

 

- Mais ça me ressemble pas !  

 

- C'EST TON CHEVEU ! ÇA NE PEUT QUE TE RESSEMBLER !  

 

- Le vieux a dit qu'il faut que l'âme me reconnaisse et un cheveu, c'est pas très distinctif !, lui rétorqua celui-ci près à nouveau à en découdre.  

 

Kaori marmonna.  

 

- Et depuis quand tu prends en compte ce que le prêtre t'a dit? Je croyais que tu en avais cure de mon intention de lui rendre un hommage.  

 

-Oui bah j'ai changé d'avis en te voyant faire ! Tu fais ça n'importe comment ! Ça m’agacerait qu’il parte voir les enfers à cause de tes mauvaises manipulations alors qu’il devrait aller de l’autre côté !  

 

- N'importe comment !? Mauvaises manipulations ! T'es pas gonflé ! Y'a que moi qui m'investit depuis le début pour que ça marche !  

 

- Donne-moi cette lanterne !, insista Ryô qui voulait arranger son travail de débutante.  

 

Kaori marmonna à nouveau. Elle souffla néanmoins sur la bougie et enleva le cheveu. Elle lui tendit délicatement la lanterne qu'il saisit et posa entre ses jambes. Il se tourna vers Kaori et leva sa main gauche vers sa tête. Kaori eut un mouvement de recul, s'attendant au pire venant de lui.  

 

- N'aie pas peur ! Je te prends juste une de tes épingles te tenant ta perruque.  

 

 

Il lui enleva l'épingle la plus proche de sa main et la porta à son index de l'autre main. Il appuya très fort dessus et une goutte de sang apparut. Kaori ouvrit la bouche de surprise, voyant où il voulait en venir. C'était encore plus beau que ce qu'elle pensait faire avec le cheveu. Rien que pour des gestes comme celui-ci, elle l'adorait.  

Il porta son doigt blessé au-dessus de la lanterne et laissa goutter son sang dessus.  

 

- Là, il me reconnaîtra ! On est frères de sang, on a connu les mêmes galères, la guerre et la haine… Il saura que c'est moi car on a fait couler le sang tous les deux!.... Et ne dit-on pas que le sang est unique à chaque être de par son ADN ?!  

 

Ryô regarda Kaori avec un sourire doux. Elle y répondit en posant sa tête sur son épaule. Ryô ralluma la bougie avec son briquet et la posa dans l'eau.  

 

- Vas-y, je te laisse parler, Sugar.. T'es plus forte que moi pour ce genre de choses... et puis c'est ton idée !  

 

- Toi, vraiment ! T'abuses ! C’est toujours pour moi le sale boulot !…. Il n'y a rien à dire Ryô, à part : « Repose en paix, Tomo. »  

 

Il posa alors sa tête sur celle de sa partenaire et répéta doucement mais finalement avec une pointe de tristesse au fond de la gorge :  

 

- Repose en paix, Tomo.  

 

Ils regardèrent la lanterne s'éloigner doucement, portée vers le courant pendant un bon quart d'heure. Ils ne bougèrent pas. Ils communiaient avec la nature et le silence, afin que ce rituel se passe sous de bonnes augures. Puis la lumière de la lanterne s'éteignit et l'obscurité reprit le contrôle du fleuve. Pourtant aucun des deux, malgré le froid, ne bougea, savourant ce moment de partage et d'intimité. La lanterne alors s'imbiba entièrement d'eau, prise dans un petit remous et coula lentement. Bientôt plus rien ne resta à la surface. Tomo était parti vers l'au-delà, pour un monde meilleur.  

 

Ryô releva sa tête et déclara alors:  

 

- Il est temps d'y aller, partenaire ! On a un borgne à trouver et j'ai trois miss mokkori à combler !  

 

- Tu oublies un détail, partenaire ! C'est que pour tes miss mokkori, tu devras regarder avec les yeux, vu que tu as la sublissime Keiko comme petite amie !  

 

- Su... Sublissime ! T'exagère pas un peu là ?  

 

- Tu vas voir si j'exagère !  

 

La belle blonde commença à sortir ses griffes mais le beau brun ne le vit pas de cet oeil . Il se repositionna à quelques centimètres de son visage, le regard taquin et séducteur et lui dit :  

 

- Oh mais que vas-tu faire, petite Kei-Ko ? Etre « gentille » avec moi pour montrer à quel point tu peux être sublime à mes yeux ?!!  

 

Kaori prit un fard et se figea, droite comme un « i ».  

 

- Je... Tu... Ne vas pas croire que je vais être câline parce que je suis ta petite amie ! C'est juste pour expliquer les menottes ! On a dit que c'était un accident pendant nos ... enfin....  

 

- Nos ébats ! Oui c’est ce qui a été convenu.  

 

De la fumée commença à sortir des oreilles de la nettoyeuse qui ne savait plus où se mettre.  

 

- C'est cela !, répondit-elle cette fois-ci d'une voix étranglée.  

 

- Mais il va peut-être falloir argumenter, Kei-ko !, s’amusa-t-il à la décontenancer en épelant à chaque fois son nouveau prénom. On risque de ne pas nous croire...  

 

- On nous croira ! Dans les cabarets, ils ont tous l'esprit porté sur une seule chose et c'est pas la discussion ! Et puis de toute façon, tu as intérêt à te tenir tranquille parce que je serais sans pitié si tu oses quoique ce soit !  

 

- T’es pas drôle Kaori ! Faut toujours que tu en viennes aux mains ! On en reparlera là-bas… Je te parie que ce sera toi qui voudras plus me lâcher tellement tu auras peur.  

 

- Rêves pas ! Rien que de penser que je suis la petite amie du plus grand pervers du Japon, je me sens mal !  

 

- Tu veux que je te fasse du bouche à bouche, Kei-ko ?!!  

 

Ryô s’avança la bouche en cœur vers Kaori et s’apprêta à lui sauver la vie mais Kaori posa sa main sur ses lèvres pour le repousser et déclara :  

 

- Vivement que je retire cette perruque et tout cet accoutrement, tu ne vois même plus ta partenaire dessous ! Voilà maintenant que tu me trouves mokkori au point d’employer tes techniques de drague à deux balles sur moi !  

 

Ryô se redressa et cligna des yeux, réalisant ce qu’il allait faire. Il poussa un rire gras et déclara :  

 

- Ah ah ah ! T’y as cru ! Non mais je ne suis pas fou ! Embrasser ma partenaire ! Et puis quoi encore ! Je suis encore conscient de mes actes ! Je voulais juste tester ton aptitude à être ma petite amie…. Bah c’est pas gagné si tu me repousses comme ça !  

 

- Pauvre taré ! Y’a rien à tester, les mots suffisent largement à faire comprendre qu’il peut y avoir un truc entre nous !  

 

Kaori grogna une nouvelle fois et emboîta le pas vers la direction du cabaret. Ryô souffla discrètement, l’ayant échappé belle. Il était vraiment à deux doigts de le faire. Il ne pensait même plus au fait que c’était Kaori, sa partenaire. Il voyait une miss mokkori blonde, il devait bien le reconnaître. Décidément, il n’arrivait plus à suivre. C’était trop bizarre leur relation en ce moment. Un coup oui, un coup non….Kaori, Keiko. Keiko, Kaori. Pour lui , c'était pareil au final! Pourtant il laissa échapper :  

 

- Merci Kaori…  

 

- Merci de quoi ?  

 

-…. pour lui.  

 

Kaori se retourna et lui dit :  

 

- Pas de quoi ! On y va ?  

 

Elle lui sourit et lui tendit sa main. Il répondit à son sourire et s’avança vers elle et lui dit :  

 

- On y va, ma chérie !  

 

Et il lui donna une petite claque sur les fesses pour la faire avancer, ce qui fit tressaillir Kaori, qui ne s’attendait pas à un tel geste de la part de Ryô. Elle le dévisagea tandis que celui-ci lui attrapa sa main et lui dit :  

 

- Désolé ! Réflexe de pervers !  

 

Et il rigola jaune, se grattant la tête , tout en la conduisant vers Kabuki-cho mais une goutte derrière la tête. 

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de