Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG - Prosa

 

Autore: bindy5

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 32 capitoli

Pubblicato: 24-11-08

Ultimo aggiornamento: 27-02-09

 

Commenti: 196 reviews

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GeneralAction

 

Riassunto: Quand une ancienne affaire sort du passé, bien décidée à chambouler le présent... et à faire disparaître City Hunter.

 

Disclaimer: Les personnages de "City Hunter contre-attaque" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: City Hunter contre-attaque

 

Capitolo 30 :: Fin de partie et... fin de City Hunter

Pubblicato: 22-02-09 - Ultimo aggiornamento: 22-02-09

Commenti: Bonjour à tous!! Nous y voici, c'est la fin (snif). Félicitations à celles et ceux qui avaient trouvé les bonnes réponses. J'ai beaucoup aimé écrire cette fic et j'espère que vous aurez pris autant de plaisir à la lire! Merci pour toutes vos reviews, elles m'ont beaucoup encouragée et merci de m'avoir suivie! Bis

 


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Immeuble en construction, 23h00  

 

Le coup de feu claqua dans le silence qui suivait la bataille.  

 

Kasumi, Kaori et Kazue échappèrent un cri de surprise tandis que Tadashi Gôto s’effondrait, la surprise peinte sur ses traits. Il tomba dans la poussière, le corps en croix. Du sang recouvrit sa poitrine.  

Guidée par son instinct d’infirmière, Kazue voulut se précipiter mais Mick empoigna son bras et la ceintura. Prisonnière du netoyeur, elle se mit à crier avec fureur et peine après Ryô :  

 

- Pourquoi ? Pourquoi as-tu fait ça ? Il allait se rendre !  

 

- Ce n’est pas moi, répondit Ryô avec un calme qui contrastait tant avec la situation.  

 

Effectivement, il tenait toujours son Colt Python au bout de son bras ballant.  

Gôto émit un faible gémissement. Le mourant porta une main tremblante à sa poitrine recouverte de sang. Kazue se débattit pour intervenir mais, encore une fois, Mick la garda fermement contre lui. Arme tendue, Azuki cherchait la provenance du tir entre les ombres, prêt à faire feu.  

 

Des graviers crissèrent sous les pas légers d’une silhouette. Derrière le voile de fumée que dégageait un fourgon incendié, une personne apparut pointant un Steyr M9 au canon fumant. Rassemblant ses dernières forces, Gôto dit faiblement, le visage déformé par la douleur :  

 

- Pourquoi ?  

 

L’Exécuteur ricana :  

 

- Parce que, tôt ou tard, les choses auraient terminé de cette manière. Dès notre première rencontre, tu étais condamné.  

 

- Je… Je t’aimais !  

 

- Moi aussi, j’ai apprécié les moments passés ensemble, s’attendrit l’Exécuteur d’une voix beaucoup plus douce, beaucoup plus féminine. J’aimais ton ambition. Dommage que tu ne te sois pas montré à la hauteur. Je le regrette. Alors tu comprends pourquoi je fais ça.  

 

À une vitesse déconcertante, l’Exécuteur pointa à nouveau son arme et appuya sur la gâchette sans la moindre once d’hésitation. La balle se logea dans la tête du ministre.  

 

- Non ! cria Kaori.  

 

Ryô, Saeko, Mick et les Ijùin n’avaient pas bronché : en tant que pros, ils avaient anticipé son geste. L’Exécuteur s’avança encore sans plus dissimuler sa véritable identité malgré sa perruque courte. Soupirant d’un air faussement attristé, le tueur contempla le corps de Gôto :  

 

- Pauvre chéri…  

 

- Vous avez été bien imprudente de venir seule, intervint Saeko, menaçante. Ce serait présomptueux de votre part de prétendre à nous affronter tous.  

 

- Sans vouloir vous vexer, vous feriez une cible facile, inspecteur Nogami.  

 

- Sayaka Inomata, gronda Azuki en la mettant en joue.  

 

Souriant, l’Exécuteur prit une pose au déhanchement très féminin. Elle portait encore ses gants en soie grenat, vestiges de sa robe de soirée.  

 

- Vous ne paraissez pas étonnés de me voir.  

 

- Ryô avait deviné, répondit Kaori, irritée par l’assurance de leur ennemie et écœurée par le meurtre froid de Gôto.  

 

L’Exécuteur retira sa perruque, libérant ses longs cheveux qui tombèrent en cascade. D’une voix suave, elle félicita le nettoyeur :  

 

- Impressionnant, monsieur Saeba. Quand avez-vous compris ?  

 

- Après notre confrontation chez Gôto, j’ai commencé à envisager cette hypothèse. Votre déguisement était parfait : qui aurait fait le rapprochement entre le tueur à la solde du nouveau baron du crime et la jolie mais sévère secrétaire du ministre de l’Intérieur ? Pourtant, l’Exécuteur avait un signe physique extrêmement distinctif : il lui manquait deux phalanges à la main gauche, chose que peu de personnes ont pu remarquer sur Sayaka Inomata. Les hommes s’attardent davantage sur vos courbes, sur vos charmes, j’en fus le premier concerné. Dans la vie de tous les jours, vous vous efforcez de « cacher » votre main.  

 

Sayaka ferma le poing auquel il manquait des phalanges. Ryô continua :  

 

- En vérité, ce n’est pas votre main qui m’a mis sur la piste.  

 

- Alors qu’est-ce que c’est ?  

 

- Nous savions qu’en dehors de ses missions, l’Exécuteur ne devait jamais se trouver très loin de Gôto afin d’assurer sa protection, intervint Falcon de sa voix caverneuse.  

 

- Deuxièmement, votre arme : un Steyr M9, une arme légère, un calibre répandu, une portée de cinquante mètres, fiable et précis, parfaitement adaptée aux mains féminines, ajouta Mick qui tenait toujours Kazue contre lui.  

 

- Troisièmement… reprit Ryô.  

 

- Troisièmement ?  

 

Le nettoyeur la regarda dans les yeux. Imperceptiblement, Umibozû et Mick firent reculer les autres de quelques pas. Ryô lui-même se décala pour se retrouver en face de Sayaka, délimitant un champs rien qu’à eux deux, un espace qui n’incluait pas ses compagnons.  

 

- Moi. Par deux fois nous nous sommes affrontés, par deux fois, je vous ai manquée.  

 

Sayaka se mit à rire :  

 

- Votre confiance en vous frôle l’insolence !  

 

- Il ne s’agit pas de cela : par principe, je ne tue pas les femmes.  

 

- Ce soir, vous allez y être obligé si vous ne voulez pas mourir.  

 

Tous les deux en position de duel, ils semblaient appartenir à un monde à part. Le cœur battant à tout rompre, Kaori brûlait d’intervenir, même si elle avait promis le contraire à Ryô. Elle doutait que Ryô gagne ce duel, qu’il ait même la volonté de le remporter.  

 

- J’ai toujours voulu me mesurer à vous, City Hunter, jubilait Sayaka. À chacune de nos rencontres, j’aurais pu vous tuer ; sans l’intervention d’Angel la première fois et sans la présence de cet idiot de Kinoto, vous seriez mort.  

 

- Il aurait peut-être mieux valu que vous vous soyez débarrassée de moi quand vous en aviez l’occasion.  

 

- Vous ne tirerez pas. Vous n’oserez jamais tuer une femme. Pas de sang-froid.  

 

Ryô ne répondit pas mais sa mâchoire se crispa. Il se tint prêt. Sayaka aussi. Elle souriait, la main figée sur son Steyr.  

Ryô avait déjà connu des situations semblables et le fait qu’il soit vivant aujourd’hui témoignait de l’issue de chacun de ses duels. Mais là, c’était différent. Son adversaire était un pro, un fin tireur ; mais une femme. Si au cours de sa vie, il avait piétiné beaucoup de ses convictions, il n’avait jamais failli à celle-ci. Alors que le moment crucial se comptait en battements de cœur, sa conscience le hantait : en était-il capable ?  

 

 

Kaori ne tenait plus. Ryô n’allait pas tirer, elle le sentait. Et Sayaka ne raterait pas sa cible. Ryô le faisait-il exprès ? Avait-il organisé sa propre fin ? Voulait-il partir de cette manière pour éviter la prison ? Mourir comme un pro, mourir contre un pro ? Mourir… L’abandonner…  

 

Mue par la peur viscérale de le voir tuer sans qu’il n’essaie de sauver sa peau, Kaori réagit : ses mains trouvèrent seules le chemin de son Colt Lawman.  

 

- NON ! hurla-t-elle en appuyant sur la gâchette.  

 

Son pistolet rugit et le brusque recul faillit lui faire perdre l’équilibre.  

 

 

Trois coups de feu se chevauchèrent en moins de temps qu’il n’en faille pour cligner des yeux. L’écho des trois détonations résonna longuement dans le silence abasourdi.  

Trois canons fumants.  

 

 

Kaori rouvrit les yeux : personne à terre, tous à se regarder avec hébètement.  

 

Puis, un pas trébuchant, une plainte, un corps qui s’effondre.  

Sayaka chut dans la poussière, une balle logée au milieu du front. Une ligne vermeille goutta de la plaie ronde.  

Un lourd silence s’éternisa.  

 

Enfin, Kaori regarda le bout de son canon :  

 

- Je… Je l’ai tuée !?  

 

Rangeant son Magnum fumant dans son holster, Ryô s’avança et abaissa les bras de Kaori.  

 

- Non, la rassura-t-il.  

 

À cette nouvelle, Kaori expira le trop-plein d’air dans ses poumons. Ses nerfs relâchèrent la pression.  

 

- Alors... tu l’as fait ?  

 

- Non plus.  

 

Ne comprenant pas, Kaori posa le regard sur la défunte. Mick s’agenouilla auprès de Sayaka ; elle avait la main droite ensanglantée, deux doigts à moitié arrachés.  

 

- Beau carton, complimenta-t-il en ramassant le Steyr qui avait volé un peu plus loin.  

 

Avec un sang-froid satisfait, Saeko rangea son revolver dans sa jarretière.  

 

- Je le devais à Reika, commenta l’inspectrice sans regret.  

 

Kaori chercha à se souvenir des évènements. Mick l’y aida :  

 

- Ta réaction l’a déstabilisé. Quand elle t’a vu pointer ton arme sur elle, Sayaka a changé de cible ; cela a suffi à Ryô pour la désarmer. Quant au restes... visiblement, Saeko a eu la même réaction que toi.  

 

- S’il n’avait été perturbé, nous ne saurons jamais qui aurait remporté le duel, commenta Falcon.  

 

En posant sa main sur l’épaule de Kaori, Ryô opina du chef. Personne ne saurait jamais, lui moins que quiconque. C’était certainement mieux ainsi.  

 

- Navrée, Naoyuki, dit Saeko à l’agent d’Interpol. Vous n’aurez ni Gôto ni l’Exécuteur.  

 

- Je suppose que ça va éviter des piles de paperasse et des années de procès, répondit ce dernier en ébauchant un sourire crispé.  

 

- Cette affaire est enfin terminée ! souffla Kasumi. J’ai cru qu’on n’en verrait jamais la fin !  

 

- Nous avons un café à rebâtir, nounours, fit remarquer Miki à son époux qui vira au cramoisi.  

 

Kazue osa un regard empli de tristesse vers Mick. Pour elle, c’était une nouvelle vie à rebâtir, une vie sans Mick.  

Une épouvantable tension dissipée, Kaori, elle, se contenta de se blottir davantage contre Ryô. Oui, cette horrible affaire était finie. City Hunter allait reprendre ses activités, bien que leur intimité serait chamboulée.  

C’était ce qu’elle croyait.  

 

 

 

Dans le lointain, les sirènes de police retentirent. Mêlées aux phares de la circulation et aux lumières de la ville, un escadron de gyrophares se rapprochait.  

 

Un pincement au cœur, Ryô retira sa main de l’épaule de Kaori. Surprise, celle-ci le regarda faire sans broncher. Ryô fit signe à Azuki qui pâlissait. Tous les deux s’écartèrent du groupe pour se diriger vers la Mercedes.  

 

Devinant, Mick agrippa précipitamment le bras de son ancien partenaire. Un simple échange de regard, pas de dialogue ; les mots étaient inutiles.  

 

- Ne t’inquiète pas, vieux frère. Je veillerai sur eux, promit l’Américain en reculant.  

 

La première équipe de City Hunter se sépara définitivement.  

Toujours sous les yeux mortifiés de Kaori qui observait cet étrange manège sans pouvoir bouger, Ryô le remercia puis fit signe à Saeko d’approcher.  

Hésitante, l’inspectrice quitta le groupe à son tour. D’un geste un peu brusque, Ryô attrapa son poignet fin, l’obligeant à tenir sa paume ouverte vers le ciel. D’une voix douce, il lui demanda :  

 

- Inspectrice de mon cœur, tu peux prendre soin de ça pour moi ?  

 

Il lui confia son précieux Magnum.  

 

- Ryô… Non !  

 

Affolée, Saeko essaya de le lui rendre mais Ryô fourra ses mains dans ses poches.  

 

- Tu as encore le temps, Ryô ! supplia-t-elle d’une voix tremblante.  

 

Déjà, les couleurs des gyrophares dansaient sur leur visage. Les yeux améthyste de l’inspectrice se brouillèrent devant l’immobilisme de son ami.  

Azuki et Ryô échangèrent un regard lourd de signification. Finalement, Ryô échappa un petit soupir résigné, puis un sourire en coin. Azuki paraissait profondément tourmenté.  

 

- Je mettrai toutes les chances de votre côté, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour…  

 

Il s’interrompit un instant, frottant sa nuque d’une main fatiguée :  

 

- Saeba, je.. je suis désolé.  

 

Lentement, Azuki tourna la tête vers la jeune femme aux cheveux courts.  

 

- Elle va me haïr, pensa-t-il à voix haute.  

 

- Croyez-moi, si en connaissance de mon passé et de mes erreurs, elle continue à m’aimer après toutes ces années, elle vous pardonnera, lui répondit Ryô, confiant.  

 

 

De là où elle était, Kaori les regardait tour à tour, paralysée. Mick retenait son épaule d’une main, là où reposait celle de Ryô quelques secondes auparavant. Ce n’était déjà plus la même chaleur ; ce ne serait jamais plus la même chaleur.  

Son cœur à vif, le soutien attristé de Mick, le silence des autres, l’impuissance de Saeko, le remord d’Azuki et – plus douloureux que le reste – l’étrange résignation désinvolte de Ryô… tout lui donnait la nausée !  

Non, il ne pouvait pas partir comme ça ! Il n’en avait pas le droit ! Pourquoi lui faisait-il subir ça ?  

 

Après la tension accumulée suite au duel, le calme insolite qui régnait sur le chantier vola en éclats. Les pneus des voitures de police crissèrent en s’arrêtant autour de la Mercedes d’Azuki. Dans un ballet de sirènes et de lumières, les agents sortirent des véhicules et envahirent le site tel un essaim de fourmis méticuleuses ; d’autres, armes au poing et plaques d’Interpol en évidence, formèrent un cercle autour des deux hommes et de la femme.  

 

- Saeba Ryô ! Vous êtes en état d’arrestation ! Les mains sur la tête !  

 

Ryô se détourna d’Azuki et de Saeko puis sortit les mains de ses poches pour obéir sans faire preuve de résistance.  

 

 

Kaori assistait à la scène comme au ralenti. Des larmes roulèrent sur ses joues.  

 

- Arrêtez ! supplia-t-elle dans un murmure.  

 

Brusquement, son chagrin, sa colère, son incompréhension éclatèrent violemment dans ses entrailles.  

 

- NE FAITES PAS ÇA ! hurla-t-elle.  

 

Mick tenta de la retenir mais trop tard : Kaori lui échappa, courut comme une folle, bouscula le cordon de policiers qui lui barrait la route.  

 

- ARRÊTEZ !  

 

Sous ses yeux, deux agents plaquèrent Ryô contre une voiture, le fouillèrent puis le menottèrent. Obligée, dans un état second, Saeko lui récitait ses droits, la voix entrecoupée de sanglots.  

 

- NON ! RYÔ !!!  

 

Calmement, Azuki la retint. Kaori lui fit face. Folle de rage et de désespoir, elle le gifla de toutes ses forces, attirant sur elle tous les regards.  

 

La scène se figea un instant, embrouillée par les lumières agressives et mouvantes des gyrophares, par les voix trop nombreuses, par le grésillement des radios…  

… puis reprit intensément, un policier ouvrant la portière arrière d’une voiture pour y faire monter le détenu.  

 

Écœurée par sa propre passivité, Saeko tenait le Colt Python contre sa poitrine, la tête basse.  

Kasumi voulut réagir. Falcon lui rattrapa le bras, Miki blottie contre lui, son visage caché contre son large torse.  

 

- Il faut faire quelque chose ! Ils sont en train de l’embarquer ! Pourquoi ne faites-vous rien ?  

 

- Parce qu’il n’y a rien à faire, répondit Umibozû, respectueux et reconnaissant du choix de son éternel adversaire.  

 

Une larme roula sur la joue de Kasumi. Les mains dans les poches de son pantalon, son costume froissé après la bataille, Mick ne bronchait ni ne bougeait, le regard fixé devant lui, le visage fermé. Quant à Kazue, elle restait pétrifiée, assistait à la scène étrangement distante mais avec une certitude qui lui faisait mal : rien ne serait plus jamais comme avant.  

Ils restèrent tous en retrait à observer, comme détachés des évènements, portant leur regard sur City Hunter.  

 

 

Comme hypnotisés, Ryô et Kaori ne se quittaient pas des yeux. Les voix, les mouvements, les sirènes, les gyrophares, tout n’était qu’illusion ; eux seuls comptaient, rien qu’eux... Seulement eux…  

On ordonna une seconde fois à Ryô de monter dans le véhicule.  

Le cœur proche de l’éclatement, Kaori se précipita et renversa l’agent :  

 

- Ryô !  

 

En pleurs, elle attrapa le visage de Ryô à deux mains et l’attira au sien en se collant désespérément à lui comme si elle voulait se fondre dans sa poitrine.  

 

- Laissez-leur un moment ! somma Azuki.  

 

Sans plus rien entendre ni voir du monde extérieur, les amants mirent dans ce dernier baiser le poids de leur chagrin et de leur passion, leurs regrets et leurs promesses. Insensible au monde extérieur, chacun tenta de graver dans son cœur la moindre des sensations, le goût et la douceur de l’autre, les contours du visage, les émotions partagées… Alors qu’ils allaient être séparés, paradoxalement, ils n’avaient jamais été aussi unis ; deux âmes en phase l’une avec l’autre, deux cœurs entièrement voués l’un pour l’autre.  

Peut-être même qu’ils se marièrent réellement à cet instant.  

 

Kaori voulait le garder dans ses bras pour l’éternité, que le temps s’arrête pour qu’ils restent enlacés. Ils en avaient le droit, ils avaient tant attendu !… C’était injuste ! Tellement injuste… Elle avait si mal et pourtant, là, tandis que leurs lèvres scellaient ardemment leur amour, elle se sentait là où elle devait être. Cette chaleur, ce sentiment de sécurité, d’invincibilité, d’appartenance, c’était ce qu’elle avait attendu toute sa vie. Et on lui arrachait son bonheur…  

Encore une fois.  

 

Kaori s’accrochait si fort à lui qu’elle meurtrissait sa nuque ; mais pour rien au monde Ryô ne se serait éloigné. Il avait vécu toutes ces années à ses côtés, il l’avait protégé et aimé ; lui qui n’avait jamais eu d’attaches ni de famille, cette séparation était bien la plus douloureuse qu’il eût jamais vécu.  

En vérité, cette scène lui paraissait tout simplement surréaliste : alors qu’il était là, menotté, entouré par tous ces policiers, alors que son avenir s’annonçait prisonnier d’une cellule, il n’avait que d’intérêt pour elle, que pour le goût de ses lèvres mêlé à ses larmes salées, que pour son odeur, que pour sa peau et son corps plaqué contre le sien... Un rêve… Tout cela n’était qu’un rêve ; un rêve merveilleux dont il ne garderait que des souvenirs.  

 

 

À contre-cœur, Ryô se détacha. D’un geste suppliant, Kaori le retint par les pans de son blouson. S’il avait eu les mains libres, Ryô aurait essuyé les larmes qui coulaient à torrent sur son beau visage.  

 

- Kaori, regarde-moi.  

 

- Ne me laisse pas, implora-t-elle, les mains tremblantes crispées sur son col.  

 

- Ma chérie, regarde-moi, répéta Ryô avec une infinie douceur.  

 

Lentement, Kaori obéit. Elle le dévora des yeux comme si elle le voyait pour la première et la dernière fois. Elle lut dans ses prunelles sombres ce réconfort presque palpable, cette assurance caractéristique, cette aura de sécurité qui l’avaient conquise voilà bien des années déjà.  

 

- Je ne veux plus que tu pleures, mon ange. Je veux te voir sourire. Tu es merveilleuse quand tu souris.  

 

- Ryô…  

 

Il déposa un dernier baiser sur ses lèvres puis s’écarta d’elle. Poussée par les agents, Kaori recula de quelques pas sans jamais le quitter des yeux. Ryô lui adressa un dernier sourire, un sourire qu’il ne réservait qu’à elle seule :  

 

- Je t’aime, Sugar Boy.  

 

Ces mots doux, cette profonde sincérité la bouleversèrent. Malgré sa douleur, malgré ses pleurs, elle répondit à son sourire avec tout l’amour dont elle était capable.  

La portière se referma, séparant les deux amants. Kaori sentit un grand froid l’envahir, un froid étouffant, blessant. La vitre opaque ne lui renvoyait plus que son propre reflet. Kaori apposa sa paume contre le verre froid, comme pour prolonger leur contact jusqu’à la dernière seconde, comme pour le caresser une dernière fois malgré cette barrière. Comme pour lui signifier qu’elle serait toujours là.  

 

- Je t’aime, Ryô !  

 

Suivie par une escorte, la voiture démarra dans un ballet de sirènes et de couleurs, déchirant le cœur de deux êtres.  

 

Déchirant City Hunter.  

 

 


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