Chapter 13 :: La détresse de Kaori

Published: 19-06-04 - Last update: 19-06-04

Comments: Bon, et bien voilà un chapitre de plus. je vous remercie pour tous vos encouragements. J'espère que cette fic continuera à vous plaire. J'en suis déjà à mon 22 chapitre! Et moi qui ne voulais pas faire trop long!!! Comme quoi, parfois l'auteur ne peut rien faire: ce sont les personnages qui guident l'histoire... Bonne lecture!

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Kaori vit Ryô partir. Elle avait beaucoup de mal à oublier les images qu’elle venait de voir. Elle était toujours assise dans un coin du canapé, la tête complètement ailleurs. Et puis elle réalisa qu’il s’en était allé.  

« _Où est-il ? Hide, où est-il allé ?  

_Je ne sais pas mais je crois qu’il a besoin d’être un peu seul pour réfléchir à tout cela.  

_J’ai bien vu qu’il était furieux. Pourquoi a t-il réagi comme cela ? Je n’ai rien fait de mal en racontant ce que j’ai vu ! Ne peut-il pas comprendre que j’ai besoin d’extérioriser ce que je vois ?  

_Kaori, voyons, il ne te connaît que depuis quelques heures ! Comment voudrais-tu qu’il te comprenne ? Il ne comprend déjà rien à tout ce qui vient de se produire ! C’est tout nouveau pour lui !  

_Mais nous avons étaient clairs pourtant, non ?  

_Ecoutes, je sais que tu ressens les gens mais laisses-moi t’expliquer juste une petite chose au sujet de Ryô…  

_Je n’ai rien senti le concernant Hide !! Rien de rien ! Je ne comprends pas ce qui m’arrive ? Tout ce que je sais voir, c’est le passage avec cet Alejandro ! C’est comme s’il n’y avait que cela dans ma tête ! Je sens la mort, une mort certaine, sa mort Hideyuki ! J’ai la mauvaise impression de ne rien ressentie parce qu’il est déjà mort !!  

_Calmes-toi ! Ne dis pas des choses pareilles. Tu sens le danger, je te crois, mais ce n’est pas le problème pour le moment. Revenons un peu à ce que je te disais. Ryô est un homme qui vit au jour le jour. Il ne croit en rien sauf au présent et en son instinct de survie ! Et peut-être aussi en son python ! Il ne croit pas au père-Noël, ni à la saint Valentin, Ni en Dieu. Bien qu’il pense que le Diable existe ! Je sais, c’est contradictoire ! En fait, il est très terre à terre. Et voilà qu’on lui balance dans les mains une jeune femme qui a des visions et qui est capable de voir les choses de sa vie, qu’il n’a, au passage, aucune envie de dévoiler à quiconque. Il est très secret sur son passé.  

_Il a donc des choses à cacher ? Je savais que j’avais raison de m’inquièter pour toi Hide ! Il n’est pas « net », c’est ça que tu essaies de me dire ?  

_Non, tu interprêtes à ta manière. En fait, il me semble que… »  

Il ne savait pas quoi lui dire au juste. Mais Saeko vint à sa rescousse :  

« _Ce que ton frère cherche à te dire, c’est que Ryô essaie d’oublier son passé. Nous en savons beaucoup plus sur lui que tu ne sembles le croire. Nous avons confaince en lui. Kaori, cesses de te faire du soucis. Et fais-nous un peu confiance. As-tu déjà eu, ne serait-ce qu’une fois, une bonne raison de douter de ton frère ?  

_Non, bien sûr que non !  

_Alors pourquoi cet acharnement concernant Ryô ? Maintenant que tu le connais, qu’est-ce que cela t’apporte de plus ? »  

Kaori fixait Saeko, les yeux las. Que répondre ? Elle savait ce que sa belle-sœur voulait lui faire dire. Mais comme rien ne venait, Saeko parla à sa place.  

« _Et oui, tu sais ce que je veux dire. Tu as vu des choses dont tu te serais bien passée ! Oui, tu as été là pour l’aider à se sortir de cette attaque. Mais en contre partie, tu as pénétré le monde de l’ombre que cotoie Ryô. Et te voilà perturbée par ce flot d’image de haine. Cela en valait-il la peine ?  

_Saeko, ce n’est pas moi qui suis allée vers lui aujourd’hui ! C’est la vie qui m’a mis en sa présence ! J’étais bien décidée à attendre la fin de mes examens. Si tout s’était enchaîné ainsi, les choses auraient été différentes ! Cet épisode aurait été achevé !  

_Kaori, reprit Makimura, c’est là que tu te trompes ! Après cette journée de dingue, as-tu vraiment envie d’en savoir plus ?  

_Je n’ai qu’une chose à dire : la mort plane au-dessus de sa tête ! Je ne sais pas pourquoi je n’en vois pas plus mais c’est la seule chose qui est dans ma tête ! Alors, oui, je veux en savoir plus car je suis persuadée que je suis la seule qui puisse l’aider à s’en sortir ! Je suis intimement convaincue de cet état de fait ! Sa mort est imminente ! »  

Elle se tut et fut frappée par l’évidence.  

« _Mais oui, c’est cela bien sûr ! Je comprends tout maintenant !  

_De quoi parles-tu ?  

_Je sais pourquoi je ne vois ni ne ressens rien ! C’est parce que je suis focalisée sur sa mort ! Sa mort est imminente Hide ! C’est tellement proche que c’est la seule image que j’ai ! Parce que je suis la seule à pouvoir l’empêcher ! Mon esprit ne se connecte pas totalement au sien car il y a cette profonde noirceur ! Voilà aussi pourquoi je sens ce noir autour de toi depuis des jours ! Ca ne te concerne pas directement ! Non, c’est le noir du deuil que tu porteras dans ton cœur que je vois ! Oh Mon Dieu, Hide, c’est encore pire que ce que je croyais ! Moi aussi je suis quelqu’un de terre à terre ! Mon don me sert pour des raisons simples que sont la vie, les sentiments ! Je ne suis pas une farfelue qui se prend pour le noyau du monde ! Mais cette fois, je sais au fond de mes entrailles que sans moi, il est un homme mort et enterré ! »  

Hide et Saeko en restèrent sans voix ! C’est qu’elle était vraiment sérieuse ! Elle avait les yeux dans le vague, exactement comme lorsqu’elle avait un « échos » ! Ce regard ne trompait pas. Saeko posa son attention sur Makimura qui essayait, tant bien que mal, de rassembler ses idées et d’intégrer ce qu’il venait d’entendre. Ryô, mort ? C’était impossible ! Cela ne pouvait se produire ! Que faire maintenant ?…  

« _Ecoutes Maki, reprit Kaori, je comprends pourquoi tu ne voulais pas que je rencontre cet homme. C’est vrai que les images qui me sont apparues étaient très effrayantes. Je sais que tu voulais m’épargner cela. Mais, malgrè tes efforts, le destin nous a mis sur le même chemin. Tu sais que je suis de ceux qui pensent que le destin peut être modifier si on sait suffisamment à l’avance ce qui va se passer. Alors je suis persuadée que le hasard n’a rien à voir dans ma rencontre avec Ryô. Cela devait se produire comme ça. Parce qu’il a besoin de moi. Tu ne voulais pas que je pénètre ton monde, mais cette fois, si tu veux sauver la vie de ton ami, tu vas devoir accepter que j’intègre, du moins quelques temps, ce monde de l’ombre. Je ne suis pas sûre non plus de vouloir entrer là-dedans, mais je n’ai guère le choix, fit-elle en tombant en sanglots. »  

Saeko la prit dans ses bras pour la consoler. Elle était bouleversée. Quoi d’étonnant ! Saeko la berçat tandis que Makimura s’assit dans le fauteuil, face aux deux femmes de sa vie.  

« Oh, Kaori, comme j’aurais voulu t’éviter cette souffrance. Et dire que tu ne sais encore rien de la vie de Ryô. Ce sera encore pire après ! Quand tu verras toutes les facettes de son âme ! Quand tu verras tous les stigmates qu’il porte en lui… Ce qui me fait si mal, c’est que je sais que tu as raison. Je ne peux pas te demander d’oublier et de nous laisser régler le problème seuls. Tu ne pourras pas vivre si tu sens que tu as raison, tu ne vivras plus si je ne te laisse pas nous aider. Et si jamais il meurt, je sais que tu ne te le pardonnerais jamais… »  

Et pour cause. En cet instant précis, ni lui ni Saeko ne se doutaient des pensées de Kaori. Elle songeait à ce qu’elle avait éprouvé en rencontrant les yeux de Ryô. A cet instant, elle n’avait senti que la profonde chaleur qu’ils dégageaient. Et à cette douceur qui avait envahi tout son être. Les battements de son cœur et cette sensation à l’intérieur de sa moëlle épinière… Elle avait ressenti une telle force de vie en lui. Et, l’instant d’après, il n’y avait plus que mort et peur et désarroi ! Elle devait empêcher cela ! Elle devait changer le destin ! C’était inscrit en lettres de feu sur son cœur : elle devait sauver Ryô ! Elle se sentait investie de cette mission : elle devait sauver Ryô…  

« Et tes examens Kaori, tu ne peux pas te permettre de les râter. Ton avenir en dépend. Quelle galère !… »  

Kaori reprit ses esprits parce qu’elle venait de « recevoir » un message. Elle sécha ses pleurs et se tourna vers son frère.  

« _Ecoutes, je vais te donner deux ou trois petites choses à faire. Pour le moment, Alejandro ne sait pas ce qu’il va faire. Il réfléchit, mais il réfléchit vite ! Si vous voulez savoir comment le piège a été monté, il faut que vous le découvriez impérativement demain ! Demain, vous devez savoir comment ! Ensuite, tu devras t’arranger pour que Ryô se tienne à carreau ! Pas de sortie, pas d’amusement ! Et surtout, il doit s’installer ailleurs que chez lui ! J’en ai pour deux semaines d’examens. Il faut tenir deux semaines ! Il doit faire le mort, enfin, façon de parler ! Deux semaines ! Sans moi, il n’a aucune chance ! Ne me demandes pas comment je le sais, je le sais, c’est tout !  

_Garder Ryô enfermer deux semaines ? Ma pauvre, ce que tu me demandes, c’est mission impossible ! »  

Makimura vit le visage de son partenaire tout baveux devant les jeunes serveuses des cabarets, ressemblant à un animal en rut, et elle voulait le garder enfermer deux semaines ? Elle était complètement folle !  

« _Et pourquoi ?  

_Ton radar est vraiment en panne, ma chérie ! On ne peut garder en laisse un chien en rut !  

_Pourquoi dis-tu cela ? »  

Une libellule fit son apparition et un corbeau se posa sur la tête de kaori, se moquant d’elle !  

« _Tu le découvriras bien assez tôt….  

_Je me moque de tout ça, hurla t-elle en se levant, les bras le long du corps, les poings serrés ! Fais comme tu voudras, mais fais-lui faire le mort pendant 15 jours, est-ce que c’est clair ???!!! »  

Hideyuki et Saeko en tombèrent à la renverse ! Ouah ! Valait mieux pas l’énerver aujourd’hui.  

« _Tu veux bien me ramener chez moi, s’il te plait ?  

_Non, répondit Saeko à la place de son homme. Il est plus sage que tu passes la nuit à la maison. Tu as eu une dure journée et je veux m’assurer que ça ira. »  

Elle ne répondit pas, acquiesçant en silence et remerciant Saeko d’un sourire. Elle ne se sentait pas la force, à vrai dire, de rester seule ce soir…  

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