Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Author: Tamia62

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 39 chapters

Published: 05-06-04

Last update: 25-08-04

 

Comments: 176 reviews

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ActionRomance

 

Summary: J'ai planté le décor dans le prologue. Il faut le lire pour décider si ça vaut le coup de me lire...

 

Disclaimer: Les personnages de "Aussi pur que le crystal" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Aussi pur que le crystal...

 

Chapter 35 :: Le calme avant la tempête...

Published: 23-08-04 - Last update: 23-08-04

Comments: Salut hojofans !!! Avant tout, merci pour toutes vos marques de sympathie !!! Je suis râvie que ce dénouement vous plaise ! Merci mille fois ! Alors, comme je suis rentrée de we et que vous m'avez gâtée avec vos reviews, je vous envoie un nouveau chapitre !!! Bonne lecture !

 


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Alejandro était mort. Il ne devait plus avoir une seule goutte de sang dans les veines. Et il était mort en jalousant, une ultime fois son… Son quoi ?… Vieil ami ? Ennemi ? Rival ?… En fin de compte, quelle importance ? Il était mort et c’était la seule chose à retenir. Plus jamais il ne pourrait faire de mal. Ni à Kaori, ni à Ryô, ni à personne d’autre. Il avait péri de manière atroce, sentant la vie s’échapper lentement de son corps. Il avait été abattu sans aucune pitié et dans des souffrances qu’il avait lui-même, à n’en pas douter, fait endurer à d’autres. C’était fini. C’était la fin de cette histoire du moins…  

 

La scène du crime n’avait pas beaucoup évoluée. Cinq personnes se tenaient toujours debout sur le port. Il y avait toujours ce couple enlacé et les trois hommes qui les regardaient.  

La femme pleurait. Les larmes ne voulaient pas se tarir. C’était un flot totalement incontrôlable. Elle se sentait si faible et si stupide. Elle savait pourtant à quoi s’en tenir. Elle savait où elle avait mis les pieds. Quel piètre agent du gouvernement ferait-elle ! Mais une voix lui souffla qu’elle avait tort. Qu’il fallait juste qu’elle se laisse le temps d’apprivoiser le monde de l’ombre. Qu’il fallait qu’elle se laisse du temps pour apprendre son métier. Mais qu’elle ferait un excellent profiler. Elle réalisa alors que c’était Ryô qui lui avait dit cela à l’oreille. Cela signifiait qu’elle avait dit tout haut qu’elle ferait une mauvaise profiler…  

Il la serrait toujours dans ses bras, lui procurant toute sa force. Pourtant, il se sentait épuisé après ce long combat et surtout après l’émotion qu’Alejandro lui avait fait ressentir : cet excès de rage… Cette affaire avait duré plus d’un mois… Mais il lui transmettait sa force malgré tout car elle en avait besoin pour intégrer les derniers évènements. Elle avait vraiment très bien réagi. Il devait le lui dire.  

« _Ne pleure plus Sugar (NDA : alors donc, petite explication : il ne peut pas l’appeler Sugar Boy ! Kaori dans cette fic n’a rien d’un garçon manqué. Mais, on peut le raccourcir ce surnom, non ? Et puis, moi, je trouve cela mignon… Et ça fait en plus une petite référence à l’histoire initiale…). Je suis fier de toi, tu as été formidable… »  

Pourquoi l’avoir appelé ainsi ? C’était une preuve de tendresse et il ne fallait pas…  

En entendant ces mots, elle oublia tout. Il était fier d’elle. Le plus grand professionnel du Japon était fier d’elle. Elle n’en attendait pas autant même si ce compliment lui allait droit au cœur. Mais au fond, n’était-ce pas ce qu’elle espérait ? Que Ryô soit fier d’elle. Mais aussi qu’Hideyuki soit fier. Mais elle ne savait pas ce que ce dernier en pensait…  

Et il l’avait appelée Sugar… Son cœur explosa de bonheur… Cela signifiait qu’elle n’avait pas rêvé ce lien qui les unissait…  

 

Ses pleurs se calmèrent. Elle se serra un peu plus contre lui ce qui provoqua une montée de chaleur incontrôlable chez Ryô. Maintenant qu’il se sentait libéré d’Alejandro, maintenant que le calme était revenu dans sa vie (du moins pour un temps ! Jusqu’à ce qu’un autre veuille le descendre !), il n’avait plus de volonté pour combattre son désir. Enfin, en partie car il intima l’ordre à son « copain » de rester tranquille surtout en cet instant alors que leurs corps étaient pressés l’un contre l’autre… Mais, malgré le chaos qui les entourait, malgré la présence de Maki, Falcon et Mick, il la désirait. Elle était si fragile en cet instant. Elle qui lui avait pourtant donné une image si forte. Elle n’était qu’une femme après tout avec ses craintes et ses émotions. Et, ce soir, elle en avait eu des émotions. Ce qui la rendait encore plus désirable. Il avait honte de ressentir cette sensation alors qu’elle était si vulnérable. Mais c’était plus fort que lui. Il avait envie de faire l’amour avec Kaori…  

Faire l’amour ?… Cette pensée le surprit. Lui, faire l’amour ? Ce n’était pas son style. Lui, il tirait des coups, c’était tout. Mais là, il sentait que c’était différent. Il ne voulait pas coucher avec elle. Non, il avait envie de faire l’amour à Kaori. Une femme comme elle méritait qu’un homme lui fasse l’amour passionnément, jusqu’à plus faim. Mais la réalité le rattrapa. Il n’avait pas le droit d’aspirer à ce corps. Il n’en était pas digne. Elle était trop pure pour un homme comme lui dont les mains étaient entachées de sang. Il la respectait trop pour… Pour quoi au juste ? Il ne savait pas. Il n’arrivait plus à réfléchir. Il se sentait las. Et puis, une autre vérité le frappa : elle était la sœur de Makimura… Le cours de ses pensées fut interrompu par son ange.  

« _C’est vrai Ryô ? Tu es vraiment fier de moi ?  

_Oui, tu as très bien réagi. Tu as fait tout ce que tu as pu pour le déstabiliser. Cela m’a, non, nous a beaucoup aidé. Tu as su garder ton sang froid malgré ta peur. C’est vraiment très bien ce que tu as fait. Bravo.  

_Oh Ryô, tu ne peux pas imaginer à quel point cela me fait du bien d’entendre ces mots… »  

 

Hide voyait bien qu’ils parlaient. Mais que pouvaient-ils bien se raconter ? Il n’avait qu’une seule envie, c’était de serrer sa sœur contre son cœur. Mais il lui semblait que Ryô ne voulait pas céder sa place. Et il lui semblait tout autant que Kaori se trouvait bien dans les bras de son partenaire. C’était comme s’ils avaient oublié leur présence…  

Ryô… Jamais Maki n’aurait cru qu’il puisse se comporter ainsi avec une femme. Ses gestes envers sa sœur étaient si emplis de tendresse et de délicatesse. Comment devait-il réagir face à cela ? Et surtout, que devait-il comprendre ? Comment interpréter ce qu’il voyait ? (NDA : il est plutôt long à la détente le frérot…) Aucun des deux ne semblait réaliser qu’ils n’étaient pas tout seul. Que des personnes assistaient à leur étreinte.  

« Kaori, j’aimerais tellement que tu m’expliques ce qui est en train de se produire… J’ai tellement peur de ce que mes yeux voient… S’il s’avère que c’est bien cela, mon échec aura été total (NDA : Ah bah non, finalement, il a bien compris…). Ca ne peut pas m’arriver à moi… Ryô… Que lui as-tu fait ? Que lui as-tu fait pour qu’elle ?… Peut-être que ?… Peut-être que tu ne m’as pas tout dit et qu’elle et toi ?… Non, je ne peux pas le croire. C’est autre chose. Même si le résultat est le même… Seigneur, donnez-moi la force d’affronter et d’accepter ce que je vois… »  

 

Falcon et Mick étaient soulagés. Tout était fini. Du moins, pour Alejandro. Parce que, en ce qui concernait Ryô et Kaori, rien n’était moins sûr ! C’était le commencement. De quoi ? Falcon et Mick le savaient. Mick parce qu’il avait croisé le regard si pénétrant qui lui donnait l’ordre de ne jamais tenter de la toucher. Et Falcon parce que sa cécité lui faisait voir au-delà des mots…  

 

C’est alors que des sirènes de police se firent entendre au loin. Ryô soupira et desserra quelque peu son étreinte.  

« _Il faut y aller Sugar. Avant l’arrivée des flics.  

_Je suis si fatiguée. Mes jambes ne me portent plus. Je suis sûre que je tomberais si tu ne me tenais pas. Je suis vidée… »  

Lui aussi il était vidé. Mais il avait l’habitude. Alors, il la souleva dans ses bras. Elle se lova et ferma les yeux. Se sentant protégée, elle ferma les yeux et sentit le sommeil la gagner. C’est ainsi qu’ils avancèrent vers les autres.  

« _Allons-y. Il ne faudrait pas se faire prendre bêtement.  

_Donnes-moi Kaori, fit Hide qui voulait reprendre sa sœur.  

_Non, fit-il sèchement. Elle s’est endormie. Partons. »  

Hide fut choqué et la colère monta. C’était sa sœur, il n’avait pas le droit ! Et puis, son regard avait quelque chose d’inhabituel. Hide ravala sa colère : ce n’était pas le moment. Il règlerait ses comptes avec son partenaire plus tard…  

Ils arrivèrent près des voitures : la jeep et la mini.  

« _Prends le volant Hide. Je ne veux pas risquer de la réveiller.  

_Où allons-nous ? Chez Kaori ?  

_C’est ce qu’il y a de mieux. Les amis, fit-il à l’attention de Falcon et Mick, merci pour tout. On se voit plus tard. Reposez-vous bien.  

_Ouais, vous aussi. A bientôt. »  

Et chacun prit une direction tandis que la police investissait les lieux…  

 

Ryô déposa Kaori sur son lit. Elle ne se réveilla pas. Il remonta les couvertures sur elle. Il la regarda un moment. Puis il sentit le regard d’Hideyuki sur lui. Alors il sortit de la chambre et passa devant Makimura sans le regarder. Hide ferme la porte et rejoignit son partenaire dans le salon. Il le vit se servir un whisky et s’asseoir dans le sofa. A nouveau, il sentit le poids du regard de Maki. Et la tension qui émanait de lui.  

Ryô venait de passer la pire journée de sa vie. Malgré tout ce qu’il avait enduré dans son existence, c’était la pire. Il n’y a pas si longtemps, il avait cru que la pire journée de sa vie avait été la nuit cauchemardesque de Kaori. Et bien, il avait eu tort. Sa pire journée fut celle-ci. Parce que son ange avait été entre les mains de son pire ennemi. Parce qu’il l’avait frappée. Parce qu’il avait cherché à la violer. Parce qu’il avait eu dans l’idée de la tuer. Elle, cette femme si pure, si merveilleuse, si exceptionnelle, si… Si elle…  

D’ailleurs, il en était encore à se demander pourquoi il agissait de la sorte avec elle. Il y avait ce désir qu’il réprimait mais qu’il sentait au fond de ses entrailles. Jamais il n’avait autant désiré une femme. Mais quoi de plus normal ? Elle était si belle, si féminine, si attirante, si sexy. Il se dégageait d’elle un tel magnétisme… Mais il y avait autre chose derrière. Il y avait plus que ce simple désir. Et ce sentiment était nouveau. Il n’avait jamais ressenti cela. Et ce sentiment était du à sa pureté. Elle était si pure et lui si sale. Quel contraste ! Et ce soir, il lui avait bien prouvé à quel point il était sale et abject. Il avait mal. Son cœur lui faisait mal. C’était la première fois qu’il se manifestait ainsi celui-là ! Il sentait son cœur vibrer de douleur. Kaori lui avait fait découvrir le sens du terme « sérénité ». Mais il savait que cette sérénité n’avait été pour lui qu’un interlude, qu’un instant éphémère. Demain, il retrouverait sa vie et elle la sienne. Elle terminerait ses études, deviendrait profiler. Une vie heureuse dans un monde lumineux même si son travail serait plus sombre. Ce soir avait failli tourner au drame. Mais elle était en vie. Et lui aussi, grâce à elle. Mais cela en valait-il la peine ? Valait-il la peine qu’elle le sauve ? Elle semblait le penser en tout cas… Maintenant, tout été différent pour lui. Quelque chose avait changé en lui lorsqu’elle lui avait dit qu’elle désirait apprendre à connaître Ryô Saeba et non City Hunter. Mais plus que jamais il savait qu’elle ne devait pas s’intéresser à lui…  

Demain… Demain, tout s’achèverait…  

 

Et Makimura qui le regardait. Il ne voulait pas discuter avec lui ce soir. Il n’en avait pas le courage. Maki était son meilleur ami. Il était le seul à qui il ne craignait pas de se confier. Mais cette fois, il ne pouvait pas. Il s’agissait de sa sœur. Et ça changeait tout…  

 

« _Ryô ?… »  

Ryô soupira et but une gorgée de son whisky.  

« _Pas maintenant Maki.  

_Si mon vieux, maintenant. Que se passe t-il entre toi et Kaori ?  

_Il ne se passe rien Maki. Elle est ta sœur. Elle a chamboulé mes convictions sur la vie. Une chose est sûre : elle est étonnante et elle s’y entend pour tout bouleverser. Je n’ai jamais rencontré une personne en même temps si naïve et si déterminée ! Je ne m’explique pas encore comment elle a fait pour me manipuler ainsi. Ta sœur me fait penser à un ange, Hide. Et j’ai eu peur qu’elle ne devienne un ange déchu… J’ai vraiment eu peur pour sa vie et c’est la première fois que j’ai peur pour la vie de quelqu’un. Elle m’a fait découvrir une chose incroyable sur le monde : il n’est pas aussi noir que je le pensais. Il y a encore des gens qui y croit. L’espoir… Je ne sais pas si ça me donnera de l’espoir. Mais c’est ce qu’elle porte en elle. Et rien ne doit changer… Tu vois, il ne se passe rien… »  

 

Maki secoua la tête et un léger sourire se dessina sur ses lèvres… « Il ne se passe rien », c’est ce qu’il avait dit ? Bah bien sûr !… Kaori venait de donner un sacré coup de bélier dans la cuirasse de Ryô. Il aurait bien aimé approfondir cette conversation, mais Maki comprit qu’elle était close. Ryô n’aimait pas parler. Alors il ne répondit pas mais il savait que son ami ne lui disait pas tout ce qu’il avait sur le cœur. Pourtant, ça le soulagerait tellement d’en parler… Mais ce que Makimura retint du peu qu’il lui avait dit était ces mots : « elle est ta sœur ». Ces quatre mots voulaient tout dire. Ryô dressait une barrière avec ces mots là. Une barrière qu’il voulait infranchissable entre lui et ses sentiments. Hide soupira. Cela ne lui disait rien qui vaille. Kaori avait décidé d’aller jusqu’au bout du cœur de Ryô. Ce n’était pas parce que Alejandro était mort qu’elle laisserait tomber son projet, il la connaissait trop bien. Mais Ryô, lui, voulait fermer son cœur (comme toujours quoi !). Il ne voulait pas que l’on sache qu’il a des sentiments, comme tout le monde. Parce qu’il ne se considérait pas comme étant « comme tout le monde ». Mais la question que se posait Maki, c’était quels sont ses sentiments ? Que ressentait-il pour sa sœur ? Il fallait être aveugle pour ne pas deviner ce qui se passait dans la tête et dans le cœur de C.H.  

Makimura se servit un verre à son tour et prit place à côté de son ami. La lassitude s’empara de lui. Il ne pourrait rien faire contre ça…  

« _Elle t’a finalement eu, gémit-il.  

_Hein ? De quoi tu parles, demanda Ryô, perplexe et ne s’attendant pas à une telle remarque.  

_Kaori. Elle t’a pris au piège. C’est pas facile de résister à sa magie pas vrai ? Je te comprends tu sais. J’en suis victime dans un certain sens. Et ça fait 22 ans que ça dure. Tu as beau être le Grand Ryô Saeba, le grand City Hunter, le plus grand professionnel de tous les temps, tu n’as pas échappé à la règle. Impossible de rester indifférent à ma sœur. Ou on aime ou on n’aime pas ! Mais il n’y a pas de milieu. C’est tout ou rien. La question est de savoir dans quelle catégorie tu te classes… Alors Ryô ? Tu aimes ou pas ? »  

Ryô ouvrit de grands yeux. En voilà une question ! Et que répondre ? Il ferma les yeux et bascula sa tête sur le dossier du fauteuil. Et les mots échappèrent à son contrôle.  

« _Le problème est là Maki, parce que j’aime un peu trop… »  

Bon Dieu ! Il ne manquait plus que ça ! Que sa langue parle plus vite que son cerveau ! Maki cracha l’alcool qu’il venait de se mettre dans la bouche et pose un regard effaré sur Ryô. Il ne savait pas ce qui le prenait le plus de court : qu’il lui avoue indirectement que Kaori avait suscité des sentiments en lui ou le fait qu’il admette avoir des sentiments… Ce qu’il craignait avoir vu était donc bien ça. Et maintenant ?…  

 

Ryô venait de cacher une partie de la vérité à son partenaire pour la première fois. Il se sentait mal de l’avoir fait mais il n’avait pas le choix. Qu’aurait-il du dire ? Je désire ta sœur comme un fou ? Je me classe inconditionnellement dans la catégorie fou de désir pour la sœur de mon meilleur ami ? En voilà une bonne idée ! Il en avait déjà trop dit ! Non, pour sauver Kaori, pour sa sécurité, il n’avait pas d’autre choix. Non, il ne se passait pas rien. Il se passait bien quelque chose mais à quoi bon en parler ? La situation resterait tel quel. Jamais elle ne pourrait évoluer…  

 

Mais il savait que rien ne serait jamais plus comme avant…  

 

Ryô n’avait pas fermé les yeux de la nuit. Il pensait et repensait à tout ce qui s’était produit ces dernières semaines. Comment allait-il vivre à présent ? Comment vivre sans sa lumière ? Cela faisait plus d’un mois qu’ils vivaient côte à côte, qu’il pouvait profiter de sa fraîcheur, de sa spontanéité. Aujourd’hui, il regagnerait son appartement qui serait un espace froid sans sa présence. Mais il n’y avait pas d’autre choix. C’était la seule option envisageable. Et il devait le lui dire. Il était à peine 6h du matin. Il prit une douche, s’habilla et prépara du café. Il avait les épaules lourdes. Tel était le prix à payer…  

Mais, au fait, il devait faire une petite chose aujourd’hui. Il n’avait pas oublié… Il savourait déjà. Il se frotta les mains en souriant bêtement…  

 

Kaori ouvrit les yeux et regarda son réveil : 6h42. Elle avait dormi comme une souche. Et les derniers évènements lui revinrent en mémoire. Ryô… Elle avait découvert son autre visage, son autre personnalité. Certes, elle avait déjà vu dans un écho ce dont il était capable. Mais hier soir, ce fut encore pire. Il était sans cœur et sans pitié. Voilà pourquoi la pègre le craignait tant. Parce qu’il ne faisait pas dans la dentelle. Elle en avait été horrifiée. Mais pourtant, elle sentait bien que Ryô, son Ryô, celui qui avait partagé sa vie durant un mois était toujours là, enfoui quelque part en lui. C’est vrai, à présent elle savait vraiment à quel point il pouvait être abject. Mais elle ne pouvait pas le juger. L’homme qu’elle avait appris à connaître (un peu !) était différent. Et c’était la seule chose importante : elle, elle savait que Ryô Saeba était un homme bon…  

Elle se leva et constata l’état de ses vêtements. Elle les enleva et passa un peignoir pour gagner le salon. Elle trouva Ryô au téléphone :  

« _… Oui, tu as bien compris, c’est exactement ce que je veux !… Tu peux faire ça ?… J’en ris d’avance ! Que ça va être drôle ! Ah ah ah… Tu notes l’adresse : café Cat’s eyes… Ah, tu connais, parfait alors. Bien, disons que nous prévoyons cela pour 16h cet après-midi. Le café est bondé à cette heure, ce sera encore meilleur ! A tout à l’heure. »  

Il raccrocha et pouffa de rire.  

« _Qu’est-ce que tu mijotes Ryô ? »  

Sa voix s’était élevée, douce et calme. Il se leva et se retourna pour lui faire face. Il déglutit péniblement.  

« _Et bien, viens faire un tour au Cat’s vers 16h et tu le sauras.  

_Hum… Encore un mauvais coup ?  

_Je ne dirai rien !!! Comment te sens-tu ce matin ?  

_Ca va bien. C’est comme si j’avais fait un mauvais rêve. J’ai la sensation que les évènements remontent à six mois ! Ca fait toujours cela ?  

_Parfois seulement. Je suis désolé Kaori pour tout ce qui t’est arrivé.  

_Ne le sois pas voyons. Nous avions tous décidé, d’un commun accord. Et puis, tout s’est bien terminé, non ? C’est tout ce qui compte.  

_Oui… Bien, je voulais m’assurer que tu allais bien avant de partir. J’ai fait du café comme tu l’aimes.  

_Partir ?…  

_Oui, je peux rentrer chez moi maintenant. Je ne risque plus rien. Tu vas enfin retrouver ton calme.  

_Oui, gémit-elle en se détournant pour ne plus croiser son regard envoûtant. »  

Le cœur de C.H. se serra. Tous deux avaient toujours su que viendrait ce jour où ils reprendraient chacun leur chemin. Et ce n’est pas comme s’ils n’allaient jamais se revoir ! Mais il ressentait la tristesse de son ange presque physiquement.  

« _Allons Sugar, ne sois pas triste de te débarrasser de moi ! Et puis, ce n’est pas comme si nous n’allions plus nous voir.  

_Ce ne sera pas la même chose…  

_Les choses changent, c’est vrai. Ainsi est faite la vie. Comment dis-tu déjà ? Ah oui, les aléas du destin… Viens faire un tour au Cat’s. Nous y serons tous. Tu y as ta place. Tu as la carte de membre, tu n’as pas oublié, fit-il ironiquement espérant ainsi détendre l’atmosphère.  

_Non, je n’ai pas oublié… »  

Elle s’approcha alors de lui et se glissa dans ses bras. Il la serra plus qu’il n’aurait du.  

« _Tu vas me manquer Ryô… »  

Il l’embrassa sur le front et quitta l’appartement tant qu’il en avait le courage…  

 

Kaori était déboussolée. Son appartement lui semblait soudainement bien grand et vide sans la présence de Ryô. C’est qu’il en prenait de la place ! Elle s’était habituée à l’avoir près d’elle. Elle aimait qu’il soit chez elle. Et maintenant ?… Elle n’en avait pas fini avec lui. S’il pensait que partir aussi vite allait la faire renoncer à ses plans, il se trompait lourdement. Elle avait besoin de comprendre, de le comprendre. Et il n’y avait pas trente six solutions pour y parvenir…  

 

Et puis, soudainement, une sourire à faire fondre la banquise se dessina sur ses lèvres roses : il ne lui avait pas rendu sa clé. Il avait conservé la clé de son appartement…  

 

 

 


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