Chapter 22 :: Que les choses sérieuses commencent...

Published: 19-07-04 - Last update: 19-07-04

Comments: Alors, nous voilà au chapitre 21! Je suis en train d'écrire le 28! Moi qui voulais faire court! Déjà 28 et je n'ai pas fini! Alors, je remercie tous les fans qui ont encore le courage de me lire! Dieu seul sait jusqu'où je vais aller à ce rythme là! En vous souhaitant bonne lecture et espérant que cela vous plaise toujours autant. Dites le moi si je deviens trop lourde!!

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Attablé dans la cuisine, Ryô buvait un café qu’il avait volontairement fait fort. Quelle nuit ! Il était usé : il n’avait pratiquement pas fermé les yeux. Kaori s’était débattue dans d’affreux cauchemars. Il avait cessé de compter les hurlements au bout du cinquième. A chaque fois, elle se levait d’un bond, cherchant à fuir sa chambre. Il avait veillé la jeune femme toute cette satanée nuit ! Dans l’état dans lequel elle se réveillait, elle aurait été capable de faire une bêtise sans même en avoir conscience ! Heureusement qu’il était là ! A chaque fois, elle lui racontait ses rêves qui, bien sûr, tournaient tous autour d’Alejandro. Elle lui relatait avec tellement de précisions certains évènements dont il avait connaissance mais elle lui révéla aussi des actions qu’il ignorait. Comment était-ce possible ? Après tout, il ne lui avait pas raconté grand chose ! Mais, elle avait percé à jour sa personnalité. Ce qui avait sans doute créé un lien entre elle et lui. Il sourit. Il commençait à parler comme Kaori ! Il devrait se méfier, elle était contagieuse ! Mais toutes ces choses qu’elle avait vues en rêve n’étaient pas les plus graves. Du moins pour lui. Non, sur le petit matin, elle avait réussi à « visionner » le film de son combat avec Alejandro. Tout, elle avait tout vu, elle savait tout. Sauf son passé avec la poussière d’ange…  

Elle savait la rage qui l’avait habité en découvrant que celui qu’il considérait comme son meilleur ami avait décidé de faire fortune grâce à cette drogue extrèmement violente. Kaori avait constaté dans certaines images les effets de la poussière d’ange. Elle avait compris, en partie, la réaction de C.H. Il avait tout tenté pour convaincre A. qu’il commettait une erreur. Mais sans succès. Il ne reconnaissait plus son ami. Mais la plus grosse erreur d’A. avait été de dire à Ryô que son avis n’avait aucune espèce d’importance. Alors Ryô succomba à une impitoyable fureur. Il menaça, purement et simplement A. « Je t’arrêterai ! Et tu sais que j’en suis capable… »  

Alors Ryô commença le nettoyage : destructions des labos, assassinats de certains chimistes et autres actions du même genre. Lorsqu’A. comprit qu’il y parviendrait, il décida de frapper un grand coup et de détruire un village que Ryô affectionnait parce qu’il y avait sympathisait avec quelques personnes. C’était ce que Kaori avait vu : les gens qui criaient en s’enfuyant. Et la bataille des deux hommes qu’elle vit, cette fois, jusqu’au bout. Ryô avait logé une balle dans la tête d’A. mais il n’en était pas mort. Il avait survécu mais se trouvait dans un état végétatif. En fait, il était en état de choc ! Il lui avait fallu plusieurs années de rééducation pour redevenir normal. D’où son surcroit de haine pour C.H.  

Voilà ce qui l’ennuyait. Elle avait entendu les policiers parler de City Hunter comme d’un assassin notoire sans foi ni morale mais entendre et savoir, c’était une chose. Mais le voir ? Parce qu’elle avait vu, elle l’avait vu tirer sur Alejandro. L’épisode de l’université était différent car il avait dû se défendre. Mais en ce qui concernait Alejandro, il l’avait fait de sang froid. Il avait levé son arme, il avait visé sa tête ! Et Bang ! Il avait bien conscience qu’il voulait le tuer, purement et simplement. Il ne s’expliquait pas pourquoi, mais il ne voulait pas qu’elle ait de lui une mauvaise opinion. Même si, dans le fond, c’était un peu tard de souhaiter une telle chose ! Il se remémora l’incident des revues… Toujours est-il qu’au petit matin, son si doux visge était ravagé par les larmes. Et ces larmes avaient coulé par sa seule faute à lui ! S’il n’était pas entré dans sa vie, tout cela ne se serait jamais produit. (NDA : ça y est, il recommence avec ses états d’âme !! Même dans une fic alternative il ne peut pas s’en empêcher !…) Et le téléphone sonna. Il décrocha vite pour ne pas réveiller Kaori. Elle s’était enfin calmée. Elle avait besoin d’un peu de sommeil pour ses examens.  

« _Oui ?  

_Bonjour Ryô.  

_Ah, bonjour Makimura. Comment ça va ?  

_Ouh, tu as une drôle de voix toi !  

_Mais non, tout va bien ! (Et zut, pensa t-il…)  

_Non, non, non, je te connais bien ! Je sais que ça ne va pas ! C’est quoi, Kaori ?!  

_De toutes façons, tu l’aurais appris un jour ou l’autre… Quelle nuit Maki ! Je viens de passer une de ces nuits ! »  

Le silence se fit à l’autre bout du fil. Hide essayait d’analyser ce que venait de lui dire son partenaire. Il avait une petite voix, signe qu’il n’avait pas beaucoup dormi et il lui disait qu’il venait de passer une de ces nuits ? Non ?…Il n’aurait quand même pas ?…Il allait le tuer !!!!!!!  

« _Makimura, tu es là ?  

_QU’EST-CE QUE TU AS OSE FAIRE A MA PETITE SŒUR ?!!! JE VAIS TE TUER !! PREPARES-TOI A MOURIR. JE SERAI LA DANS 5 MINUTES !!! »  

Il avait hurlé tellement fort que Ryô en eut le tympan déchiré. Mais qu’est-ce qu’il avait encore à vociférer comme ça ?! Et puis, il comprit et une nuée de corbeaux dansa autour de sa tête tandis que son expression devenait stupéfaite. Il avait mal interprété ses paroles. Bon, d’accord, il admettait qu’elles prêtaient à confusion…  

« _Calmes-toi ! Il ne s’est rien passé de tout cela espèce de vicieux ! Kaori a fait des cauchemars toute la nuit !  

_Ah ? Comment ça ? »  

Ryô dût se résigner à tout lui expliquer, pas très fier. Hideyuki resta silencieux quelques secondes.  

« _Je suis désolé vieux, tout ça, c’est de ma faute. Ta sœur n’aurait jamais dû s’approcher de moi. Tu avais raison de vouloir la garder éloignée de moi. Je ne suis qu’une source de désagréments pour elle.  

_Je n’ai jamais dit que je voulais la garder…  

_Makimura, n’insulte pas mon intelligence. J’ai compris à la minute même où elle m’a déballé son « don » ! Tu avais peur que ceci arrive, qu’elle voit des choses concernant mon passé, des choses qu’elle aurait du mal à supporter ! Et bien c’est chose faite ! Cette nuit est de loin la pire de ma vie ! Malgré tout ce que j’ai traversé, cette nuit est vraiment la pire…  

_Tu ne dois pas t’en vouloir, c’était écrit comme ça, on y peut rien ! Et crois-moi, elle savait à quoi elle s’exposait en te demandant de lui parler de A. Elle s’en remettra. (Mais au fond, il en doutait…)  

_Puisse-tu avoir raison… Hideyuki, dans deux jours, les choses sérieuses vont commencer. Kaori aura fini ses examens. Des nouvelles de Falcon ?  

_Non, il travaille d’arrache pieds pour toi ! Mais il m’a promis de me contacter s’il apprenait des choses.  

_C’est dingue ! Il est aussi introuvable pour moi que moi pour lui ! Décidemment, sur bien des points, on se ressemble trop… »  

Cette phrase lui fit tilt ! Une idée venait de germer...  

« _Je te rappelle plus tard. Et ne t’en fais pas, je veille sur elle.  

_Merci. »  

Kaori s’éveilla avec peine. Elle avait la tête lourde et ses paupières semblaient peser des tonnes. C’est à peine si elle parvenait à ouvrir les yeux. Et les évènements de la nuit lui revinrent en mémoire. Son cauchemar, Ryô passant la nuit avec elle et puis tous les autres cauchemars. Mais ce qu’elle gardait de plus fort, c’était le sentiment de sécurité qui l’avait envahie lorsque les bras de Ryô l’avaient emportée dans sa chambre. Et cette inquiètude dans le fond de son cœur qu’elle avait senti. Elle commençait à percevoir son âme. Ryô était un homme bon. Alors, comment expliquer qu’il était un nettoyeur ?… Elle s’assit dans son lit, et réalisa que la mort ne planait plus aussi près de Ryô que la veille au soir. Pourquoi ? Etait-elle en bonne voie pour contrer Alejandro ou bien s’était-il produit un événement qui avait modifié le destin ? Une chose était certaine et c’était tout ce qui comptait : ils avaient une chance, une vraie chance de changer les cartes de la destinée. Et c’était pour cela que son empathie se manifestait…  

Elle entendit la douche. Elle en profita pour se lever. Il avait fait du café. Mais quand elle le mit à ses lèvres, elle le recracha aussi vite ! Du goudron ! Comment pouvait-il avaler ce mélange infâme ? Elle jeta le reste de ce liquide poisseux dans l’évier et remis une cafetière en route. Elle n’avait pas très faim. Elle songeait à tous ces rêves qui l’avaient tenue éveillée une bonne partie de la nuit. Curieusement, elle ne se sentait pas mal. Elle avait craint d’être complètement sonnée mais, en fait, c’était comme si ce qu’elle venait de vivre était un mal nécessaire pour se rapprocher de l’ennemi de Ryô. Le mois dernier, elle avait suivi une conférence donnée par une profiler reconnue. Cette dernière avait expliqué qu’il fallait savoir se dégageait des images que l’on pouvait percevoir. C’est bien de voir des choses qui peuvent aider à mieux comprendre et à cerner la personnalité des intéressés. Mais il ne fallait pas laisser les visions prendre le dessus sur sa vie. Inconsciemment, c’est ce qu’elle avait fait ! Elle voulait devenir la meilleure profiler que cette terre ait porté ! Alors, elle mettrait tout en œuvre pour y parvenir. Maintenant, elle savait qui était Alejandro et pourquoi il était devenu comme ça. Grâce à cela, elle découvrirait vite ce qu’il avait en tête… Elle garderait la tête froide. Et, elle ne le savait pas encore, mais elle voulait que son frère soit fier d’elle, elle voulait que Ryô soit fier d’elle…  

Il l’observait depuis un petit moment mais elle était tellement absorbée par ses pensées qu’elle ne l’avait pas remarqué. Il aurait donné beaucoup pour les connaître ! Il soupira doucement. Comment se comporter ? Il avait peur de faire une bourde…  

Elle sut tout de suite qu’il était là. Elle percevait sa crainte, le doute dans son cœur. Le doute ? Quel doute ? Et aussi l’inquiètude. Une inquiètude forte et sincère pour elle. Mais il y avait aussi une colère, profonde et sournoise. Mais cette colère n’avait rien à voir avec leur problème actuel. C’était quoi ?…  

Il s’avança.  

« _Comment ça va ?  

_Bien. Je vous assure, je vais bien. C’est un peu bizarre vu ce qui s’est passé mais je vais vraiment bien. »  

Elle risqua un regard vers lui.  

« _Je suis navrée pour la nuit que je vous ai fait subir. J’ai honte.  

_Vous plaisantez, Kaori ? Je m’en veux terriblement de vous avoir imposé ça !  

_Ryô, ouvrez grand vos oreilles : je vais bien, articula t-elle à l’excès avec le sourire. »  

Ses yeux sur elle étaient inquisiteurs. Elle en fut troublée. Mais il constata que c’était vrai. Et bien, elle avait un sacré tempérament pour tout encaisser sans sourciller !  

« _Je vous crois (quelle sacrée bonne femme pensa t-il…). Hideyuki a téléphoné, je lui ai expliqué.  

_Parfait, ça m’évitera de le faire.  

_Et pendant que nous discutions, j’ai eu, comment dire, une illumination.  

_Une illumination ? »  

Ryô était serein comme s’il avait retrouvé sa maîtrise intérieure. C’était ça ! Le changement, le fait que la mort se soit un peu éloignée…  

« _J’ai réalisé qu’Alejandro et moi étions semblables sur bien des points. Ce qui est logique étant donné que nous venons du même milieu. Ca va beaucoup nous aider à partir de maintenant.  

_Je ne comprends pas ?  

_Je ne me suis pas posé les bonnes questions. J’ai oublié de réfléchir en… guerrier.  

_Guerrier ?  

_Oui Kaori, c’est ce que je suis. Un guerrier, un chasseur qui traque. Le fait d’être traqué m’a fait oublier comment on pense lorsque l’on est en position de force… »  

Un chasseur ? Elle ne l’avait jamais vu ainsi mais, à bien y réfléchir, un tueur gage, c’est forcément un chasseur. Et là, soudainement, et elle savait que ce n’était pas le moment, mais elle avait besoin de savoir :  

« _Ryô, vous m’avez dit que vous acceptiez rarement d’assassiner quelqu’un, et que vous ne tuiez pas gratuitement mais, quels sont vos critères ? Comment savoir si un être vivant mérite ou non de vivre ? Comment faites-vous pour choisir ? »  

En voilà une question qui le prenait totalement au dépourvu ! Elle avait le chic pour passer du coq à l’âne sans transition ! On n’était plus sur le même sujet là… Il inspira. Il savait qu’elle avait peur de cette partie de sa personnalité. Il se devait de la rassurer. A contre-cœur :  

« _Bien que cela n’ait pas de lien avec notre précédente conversation, je vais vous répondre : il faut que la demande fasse vibrer mon cœur… »  

Vibrer son cœur ?… Les yeux de Kaori se firent alors tendresse. Ryô cessa de respirer : c’était la première fois qu’une femme le regardait ainsi. Ses yeux… Non, il fallait qu’il détourne la tête, tout de suite… Ce qu’il fit en puisant dans toutes ses ressources… (NDA : Oh la la, mais qu’est-ce que se passe entre nos deux héros ?…) La pièce se chargea d’électricité et Kaori se sentit devenir faible… Il brisa cette atmosphère avant de perdre le sens des réalités…  

« _Je disais donc que nous sommes identiques dans notre façon de chasser l’ennemi. Il faut poser le problème autrement.  

_C’est-à-dire, articula t-elle péniblement tandis que ses pieds retouchaient terre.  

_Que ferais-je, moi, si j’étais Alejandro ? Voilà pourquoi je n’ai pas remarqué son manège des dernières semaines : parce qu’il agissait comme moi ! Ce qui le rendait indétectable !  

_D’accord ! Alors, dîtes-moi, que feriez-vous en premier lieu ?  

_C’est « Mésange » qui change de planque. Pas Alejandro. Lui, il est toujours au même endroit. Il fait ce que moi je fais chez vous : il se terre !  

_Et où iriez-vous vous enterrer ?  

_Un endroit chic, rupain, élégant et d’une discrétion à toute épreuve. Donc un lieu de passage mais haut de gamme. Je dirais un hotel de luxe, de grand standing où je pourrais faire monter mes repas et tout organiser sans bouger. Il est sous mon nez depuis des semaines ! Mais nous allons le débusquer ! Kaori, il est temps pour moi de sortir d’ici.  

_Mais…  

_Rassurez-vous, j’ai encore besoin d’un lieu pour dormir. Aucun endroit n’est plus sûr que cet appartement. Mais je dois faire savoir à A. que je suis sur ses talons ! Je connais un indic qui se fera une joie de me rancarder ! Il est temps de mettre les choses en route.  

_Non, non, c’est encore un peu trop tôt ! Attendez la fin de mes partiels, je vous en prie ! Il enrage mais il n’est pas encore à point ! Il n’a pas atteint le point de non-retour ! Donnez ce renseignement à votre ami Falcon ou Mick ! Demandez-leur de le débusquer discrètement. Il faut pouvoir l’approcher dès le début ! Vous devez conserver l’effet de surprise car il n’aime pas les surprises ! Deux jours Ryô… »  

Son visage se fit énigmatique. Il croisa les bras sur sa poitrine comme il le faisait lorsqu’il réfléchissait. Et, sans un mot, il décrocha le téléphone. C’est avec soulagement qu’elle l’entendit exposer sa théorie à Falcon qui se mit en chasse…  

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