Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Sand

Status: Complète

Série: Angel Heart

 

Total: 37 chapitres

Publiée: 27-03-06

Mise à jour: 17-08-06

 

Commentaires: 220 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: Un lien probable entre les histoires de City Hunter et d'Angel Heart... Et si Kaori n'était pas morte !Est-ce que l'amour peut franchir toutes les barrières ? **** Ne tenez pas compte de l'histoire originale d'Hojo, la mienne se repose sur la sienne vis-à-vis des personnages et pour le contexte. Vous comprendrez le dénouement qui se dévoile au fil de l'histoire. **** C'est ma première fics et j'espère que cela vous plaira !

 

Disclaimer: Les personnages de "Une présence si familière" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Pourquoi n'y a-t-il pas de version HTML des fics NC-17?

 

Comme il est impossible de vérifier qu ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: Une présence si familière

 

Chapitre 20 :: Quand la famille se retrouve

Publiée: 20-04-06 - Mise à jour: 07-05-06

Commentaires: Bonjour à tous, merci pour toutes vos reviews qui me font super plaisir et ne font que me motiver d'avantage. J'espère que ce chapitre vous plaira toujours autand. Laissez moi pleins de reviews... Je vais allusion dans ce chapitre au tome 4 d'Angel Heart.

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37


 

Cela faisait maintenant un mois que Ryô était plongé dans un monde parallèle dû à son coma ; il s’inventait, au grès des paroles et péripéties de Kaori, une autre existence.  

Les aléas de la vie l’avaient séparé physiquement de sa partenaire mais rien ne pouvait les éloigner à jamais. Leur amour avait trouvé un moyen de « communication » au travers de Glass Heart, leur fille de « cœur ». Une telle osmose ne pouvait être tenu à distance mais que leur réserverait l’avenir…  

Cette jeune adolescente était maintenant prénommée Xiang Ying ; Xiang est l’idéogramme chinois utilisé pour écrire Kaori et Ying signifie quelque chose d’aussi précieux et beau qu’une pierre précieuse. La jeune femme avait été bouleversée par cette nouvelle car son identité était associée à la femme que son « père » aimait plus que tout au monde…  

(D’ailleurs c’est Mr Li qui l’a appelé ainsi et non Ryô !)  

 

Une telle coïncidence est-elle possible ?!  

 

 

Kaori soupirant, regardait les belles infirmières s’afférer autour de l’homme qui semblait dormir ; s’il était éveillé, il aurait bondit sur le groupe des jeunes femmes qui l’entourait. Un pâle sourire apparut sur ses lèvres ; elle s’imaginait la forme humaine, au visage déformé par un rictus lubrique, voltigée dans la pièce poursuivant les jeunes infirmières effarouchées et sa massue punitive s’abattant pesamment sur le crâne,  

- Comment as-tu pu supporter tant de coup sur la tête sans avoir le moindre ennui ? murmura-t-elle tristement.  

Son regard se posa sur le bandage impressionnant qui entourait toujours sa tête,  

ses ecchymoses virant au bleu violacé, disparaissaient petit à petit.  

- Comment va-t-il aujourd’hui ?  

Kaori sursauta et se retourna brusquement ; elle n’avait pas entendu la présence derrière elle et encore moins son entrée. Mr Li était revenu prendre des nouvelles de son ami ; sa mine fatiguée et livide trahissait sa tristesse face au deuil récent de son frère,  

- Son état est stationnaire, pas d’évolutions apparente mais il est en vie !  

Le visage de la jeune femme rayonnait d’espoir et de bonheur ; Mr Li fut bouleversé par ces traits si doux et radieux. Tous deux traversaient une dure épreuve en ce moment,  

- Cela vous dirait de marcher un peu ! suggéra le vieil homme.  

Elle acquiesça d’un signe de tête et jetant un dernier coup d’œil vers Ryô, elle alla l’embrasser délicatement sur la commissure des lèvres,  

- Je reviens tout à l’heure, Ryô ; je vais faire un tour avec Mr Li ! murmura-t-elle tendrement.  

Puis elle emboîta le pas du Parrain.  

 

Les portes coulissantes s’ouvrirent bruyamment à leur passage ; le vieil homme silencieux marchait d’un pas lent la devançant. Kaori le fixa intensément comme pour lire dans son cœur, ses pensées ; tant de détresse émanait de cet homme à l’apparence pourtant si froide. Sa mémoire fut assaillit la confession faite, il y a quelque temps par ce même homme ; elle ressentit soudain une drôle de sensation en sa compagnie. Etait-ce dû au fait que son enfance était similaire à celle de la fille de Mr Li et qu’elle aurait pu connaître, elle aussi, une fin tragique ?  

Une voiture noire suivait au pas les deux promeneurs qui flânaient ; prête à intervenir au moindre pépin. Les épaules affaissées, la silhouette « usée », abattue révélaient le poids des sombres émotions accumulées par l’homme mûr ; Kaori accéléra le pas et prit le bras, dont les mains fermement fourrées dans les poches du veston, accentuaient sa courbure. Mr Li détourna son regard et détailla le visage souriant de sa jeune amie ; l’âme si pure et encore innocente d’une femme vivant dans un tel milieu était contradictoire mais il n’y avait pas de faux semblant chez cette jeune personne. Les yeux surpris se transformèrent en un sourire adoucis, apaisé. Bras dessus dessous, le couple arpenta les rues de Shinjuku,  

- Comme cette ville a changé depuis toutes ses années ! soupira « l’aîné ».  

- Si cela vous dit… je peux vous servir de guide pour cette journée ! ajouta l’accompagnatrice en souriant.  

- Je veux bien si cela ne vous dérange ! bredouilla-t-il.  

Un signe de négation de la tête et la mine enjouée, Kaori entraîna le Parrain dans une exploration sur l’évolution de la Capitale.  

 

Que pouvaient penser les passants de ce couple atypique ; qu’ils étaient amants… une jeunette à la recherche d’un probable héritage ou une promenade familiale, un père et sa fille ? Pouvait on les considérer ainsi ? Kaori s’en fichait, elle n’avait que faire des médisances de ces inconnus.  

Elle se sentait bien, différemment qu’en présence de Ryô et ne voulait en aucun cas briser cet instant magique ; elle se sentait tout de même protéger par une aura presque paternelle.  

 

Kaori déambulait joyeusement dans les rues en pointant son index dans divers directions, en expliquant promptement chaque origine du bouleversement immobilier effectué ; chaque parole était enthousiaste et vive, parfois même coléreuse suite à la démolition d’un monument ou endroit qui lui était cher. Kaori semblait reprendre un autre souffle durant cette promenade improvisée ; son rire résonnait aux oreilles du vieillard comme une douce mélodie. Leurs cœurs se gonflèrent d’une joie inexplicable ; la jeune femme, bien que plus âgée, lui fit soudainement penser à sa fille. Que serait-elle devenue au fil des années ? La mélancolie emplit les traits ridés de l’homme,  

- Que vous arrive-t-il ? s’inquiéta Kaori.  

- Ne vous en faites pas, tout va bien ! ajouta-t-il d’un sourire timide.  

Une fillette courant vers son père attira l’attention de Mr Li,  

- Papa regarde ce que j’ai acheté ! clama la fillette gourmande en levant triomphalement sa barbe à papa.  

Le son de leur discussion ne parvenait plus à ses oreilles mais il ne pouvait détacher son regard d’eux ; le rire de la gamine amena le sourire aux lèvres du vieil homme,  

- Oh papa ! Regarde une « purikula » et si on prenait une photo ! trépigna la fillette en tapant dans ses mains.  

Tous deux se dirigèrent vers le photomaton pour prendre une photo familiale ; Kaori ne pouvait s’empêcher de suivre du regard le vieil homme attristé. Il soupira quant il vit le duo s’éloigner ; Kaori, d’un geste tendre, déposa une main sur l’épaule de ce dernier,  

- Si j’avais été votre fille, j’aurai été honoré de faire cette photo avec vous ! ajouta-t-elle d’un sourire compatissant. Si vous voulez tout de même faire une photo en ma compagnie… j’en serais ravie. clama-t-elle joyeusement en penchant la tête légèrement sur le côté.  

Le Parrain ne pouvait qu’apprécier la bonté de la jeune femme et lui emboîta le pas. Ils entrèrent tous deux dans la cabine et Kaori glissa les pièces dans la fente de l’appareil,  

- Vous êtes prêts ! demanda-t-elle enjouée.  

Il acquiesça d’un signe de tête tout en entourant les frêles épaules de la jeune femme et elle enclencha le bouton ; les images sur papier glacé sortirent une minute plus tard.  

Kaori les prit délicatement et découpa deux photos qu’elle tendit ensuite à Mr Li,  

- Un souvenir de notre journée ! déclara-t-elle triomphalement.  

Des larmes se formèrent dans les yeux de cet homme à la mauvaise réputation qui saisit les photos comme une chose délicate et précieuse ; Kaori avait réussit à conquérir le cœur de City Hunter et celui du Parrain. Il se jeta dans ses bras et l’entoura paternellement,  

- Merci beaucoup Mademoiselle Makimura !  

Elle entoura à son tour l’imposante carrure de l’homme ; ils restèrent ainsi un bon moment.  

Mr Li se détacha d’elle et ajouta,  

- Je n’oserais abuser de votre bonté mais je voudrais vous demander quelque chose !  

- Allez y !  

- La cérémonie funéraire de mon frère se déroule ce soir car je repars dès demain pour Taiwan… cela serait-il trop vous demander d’y assister ! bredouila-t-il.  

- Je ferais de mon mieux pour vous soutenir ! ajouta-t-elle d’un ton déterminé.  

 

Le vieil homme sourit de gratitude puis regagna son véhicule ; tenant la portière ouverte et d’un geste du bras lui signifiant d’entrer,  

- Montez Mademoiselle Kaori, nous vous raccompagnons à l’hôpital !  

Elle le remercia d’un large sourire et s’installa confortablement ; un autre homme était déjà assis sur la banquette. Jusque là resté à l’écart de ce rendez-vous improvisé, le second homme voyait l’importance de cet instant dans le regard de son Patron et préféra la discrétion. Kaori se retourna vers lui et hurla de terreur en s’agrippant au coup du Parrain. Le vieillard dans l’obscurité de la voiture avait une mine affreuse ; le peu de lumière filtrant au travers des vitres teintées, se répercutait sur les traits prononcés de son visage ridé et un faible scintillement brillaient dans ses yeux globuleux quelques peu exorbités,  

(Perso, je te laisse toute seule dans la voiture Kaori, je continue à pied ! A toute à l’heure !)  

- Mademoiselle Makimura, je vous présente Mr Chen, mon Chambellan !  

- Pardonnez moi, Mademoiselle de vous avoir fait peur !  

- Non, c’est moi qui m’excuse ! ajouta-t-elle d’un rire nerveux et lui tendant une main fébrile.  

Le bref trajet pour aller à l’hôpital fût silencieux ; Kaori n’osant regarder son nouveau compagnon de « voyage », fixait la route qui se dessinait droit devant eux,  

- Si Ryô avait été là, il se serait bien moqué de moi ! pensa-t-elle d’une moue boudeuse qui fondit en un rayonnant sourire.  

Ce sourire irradiant illumina son visage et Mr Li s’étonna d’une telle réaction,  

- Pourquoi souriez vous ainsi ? la questionna-t-il, en fronçant les sourcils d’interrogation.  

- Je repensais à Ryô et ses pitreries ! souffla-t-elle. La réaction que j’ai eue envers vous… dit-elle à l’intention de Mr Chen en le regardant du coin de l’œil… Ryô se serait moqué ouvertement de moi et aurait pris un malin plaisir à me le faire remarquer pour me mettre davantage mal à l’aise ! Il a le don de savoir me mettre en colère et me faire sortir de mes gonds ! Ca le fait rire apparemment de faire tourner ne bourrique ! soupira-t-elle en souriant. Mais il aurait eu le droit à un bon coup de massue ! clama-t-elle en tapant du poing le dossier du passager de devant.  

Une nuée de corbeaux vola dans la voiture sous les yeux atterrés des passagers.  

 

Ses yeux se remplissaient d’étoiles malgré tout, rien qu’en parlant de son partenaire de travail et de cœur ; le ton doux et particulièrement tendre à l’évocation de Ryô Saeba faisait vibrer la voix de Kaori d’une émotion palpable,  

- Pardonnez moi encore Mr Chen ! bredouilla-t-elle.  

- Il n’y a pas de mal, Mademoiselle ! Je sais que je peux être impressionnant au premier abord ! ajouta-t-il en souriant.  

Cette mine qui d’ordinaire aurait apaisée son interlocuteur, la terrorisa d’avantage ; elle lui grimaça un sourire en réponse,  

- Ah l’amour ! soupira le Parrain.  

- Comment ? s’étonna Kaori comme sortant d’un songe. (Plutôt d’un cauchemar, lol !)  

- Saeba a de la chance d’avoir une compagne telle que vous à ses côtés ; la moindre parole, que vous prononcée à son égard, reflète l’attachement qui vous unit.  

- Vous croyez ! bafouilla-t-elle en rougissant.  

- J’en suis persuadé ! confirma-t-il d’un hochement de tête de satisfaction.  

Sur ces dernières paroles, la voiture s’arrêta devant l’office hospitalier,  

- Vous ferez mes amitiés à Ryô ! ajouta-t-il en esquissant un sourire en coin qui fit de nouveau rougir Kaori. Mr Chen viendra vous chercher à votre appartement ce soir vers dix-neuf heures ! Cela vous convient-il ?  

- Parfaitement ! Je vous remercie de m’avoir raccompagné ! ajouta-t-elle en s’inclinant.  

Elle disparut dans le hall de l’hôpital,  

- C’est une bonne petite ! souffla Mr Li en s’enfonçant dans son siège, en faisant un signe de la main pour repartir.  

 

Kaori, d’un pas pressé, regagna la chambre de Ryô et prit une chaise en s’asseyant à ses côtés,  

- J’ai joué les guides de Mr Li cet après-midi ! C’est un homme vraiment bien.  

Elle s’arrêta quelques instants et reprit, en calmant ses ardeurs,  

- Il m’a demandé de venir aux funérailles de son frère… Je ne sais que trop la souffrance que l’on ressent lors de la perte d’un être cher. Il ne faut pas qu’il franchisse cette mauvaise passe seul… Je serais là pour lui ainsi qu’il le désire comme tu l’as été pour moi ! ajouta-t-elle en frappant fermement son poing dans sa paume. Je me demande comme cette journée se serrait déroulée, s’il avait été mon vrai père ! souffla-t-elle en souriant.  

Le récit de Kaori prit forme petit à petit dans les « songes » de Ryô…  

 

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Mr Li avait rendez-vous avec Ryô dans un café ; le vieil homme assit à une table attendait patiemment son « invité ». Lorsque le nettoyeur arriva, il s’attabla,  

- Quand se dérouleront les funérailles de Qian-De ?  

- Ce soir car je repars dès demain à Taiwan… Viendras tu rendre un dernier hommage à mon frère ?  

Il soupira mais un sourire en coin ne pouvait que confirmer sa présence et attaqua dans le vif du sujet,  

- Et la petite… ? Elle quitte la clinique aujourd’hui, tu n’iras pas la voir ?  

- Non ! ajouta le Parain en avalant une gorgée de son café, sans même le regarder.  

Ryô n’insista pas car il avait bien compris qu’aucune discussion n’était possible,  

- A la gare de Shinjuku, tu m’as dit que tu ne lui avouerais jamais que tu es son père…alors comme ça tu veux que j’adopte ta fille car d’après toi, je suis le seul à pouvoir l’éduquer vu qu’elle ne peut plus prétendre à une vie normale !  

- Oui, c’est tout à fait ça !  

- Tu es sûre que c’est ce que tu veux vraiment !  

- Je te suis… reconnaissant ! souffla-t-il tristement.  

- Je vais aux toilettes…  

Ryô se leva et disparut ; Li Da-Ren fixa un point imaginaire dans le ciel au travers de la baie vitrée,  

- Xiang Ying ! murmura-t-il en soupirant.  

Le reflet de cette dernière apparut devant lui, il écarquilla les yeux à cette vision. Elle s’assit en face de lui,  

- Papa Ryô m’a demandé de venir voir un ami taïwanais, c’est bien vous !  

- Saeba ?  

- Je dois vous faire visiter Shinjuku. Je ne comprends pas trop le sens de sa requête car je ne connais pas très bien ce quartier mais je vais faire de mon mieux pour vous rendre cette visite agréable.  

Le vieil homme suivit sans rechigner la jeune femme volontaire ; Xiang Ying se montra une bien piètre guide par rapport à Kaori mais c’était surtout histoire de rassembler, le père et sa fille. L’adolescente présenta les seuls lieux qu’elle connaissait à savoir le Cat’s eyes,  

- Vous voulez y aller !  

- Non, non… Ca ira, merci.  

Mr Li était bien trop connu dans ce café par le patron ou son assistant ; Xin Hong sortit à ce moment-là,  

- LI-DA-REN ! bredouilla-t-il de terreur.  

Puis il rentra en quatrième vitesse dans le café.  

Ensuite, elle l’amena au commissariat où Saeko Nogami travaillait ; justement Monchiyama en sortait suite à son arrestation après l’assaut rue des hôtels. Lorsqu’il vit le Parrain, il sauta dans les bras de l’agent de police qui le relâchait deux minutes auparavant,  

- Remettez moi en prison ! pleurnicha-t-il.  

Xiang Ying le regarda interrogative, cela faisait déjà deux personnes qui semblait effrayer à la vue de Mr Li. Mais pourquoi ? Ils continuèrent leur excursion sans tenir compte des réactions suspectes des gens qu’ils pouvaient rencontrer ; Xiang Ying se retourna brusquement vers lui,  

- Monsieur Li ! Tu devrais sourire plus souvent ! T’as l’air d’être un type gentil alors c’est du gâchis ! On me le dit souvent à moi aussi !  

- C’est sûrement vrai ! constata-t-il en soupirant.  

 

Un couple père fille attira son attention, ils prenaient une photo dans un purlika ; il sourit tristement à cette vision. Comme il aurait aimé être un simple père avec sa fille, Xiang Ying perçut son malaise,  

- Si nous prenions une photo !  

- Comme ça nous, nous entraînerons à sourire !  

Ils s’engouffrèrent dans la cabine et firent face à la commande de l’appareil d’un regard interrogateur. Pas plus doués ni l’un ni l’autre, ils appuyèrent sur tous les boutons pour actionner la machine infernale et la voix préenregistrée leur signala que la photo était prise. Quelques minutes plus tard en effet, les images instantanées sortirent ; ils faisaient tous deux une drôle de grimace.  

Mais peu importe la qualité réelle des photos car le plus important était d’immortaliser cet instant ce qui chavira le cœur du vieil homme qui pleura à chaudes larmes…  

 

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Dix-neuf heures précises, Mr Chen accompagna Kaori sur les docks à bord du pétrolier où se déroulait la cérémonie. Mr Li accueillit chaleureusement la jeune femme qui était une élégance discrète ; il se retira ensuite dans sa cabine pour se recueillir quelques instants avant la cérémonie. Vêtue d’une robe noire cintrée à la taille et la coupe simple révélait la beauté naturelle de Kaori.  

Cette tenue était pourtant dissimulée au fond de son placard ; la dernière fois qu’elle avait servie, c’était pour l’enterrement de son propre frère, Hideyuki.  

 

Kaori avait eu un pincement au cœur en la revêtant une fois encore et faisant face au miroir, elle scruta cet habillement qui servit de dernier adieu à son frère. Elle ferma les yeux à cette sombre pensée et des larmes coulaient à nouveau sur ses joues. Soudainement, elle ressentit le spectre d’un bras familier lui entourant la taille et la maintenant fermement ; Ryô était là, comme toujours d’ailleurs. Il avait su la soutenir et la réconforter à ce moment là ; elle avait été forte, pas de pleurs ni de cris, rien que pour lui car il soufrait lui aussi de la perte de son ami. Elle n’osait rouvrir les yeux pour s’apercevoir que tout ceci n’était que son imagination qui lui jouait un mauvais tour. Lorsqu’elle avait tenté, ne serait-ce qu’effleurer cet avant bras, un court d’air en avait pris la place.  

 

Cette tristesse, qui envahissait encore son cœur à ce douloureux souvenir suite à la disparition de son aîné, l’emplit d’une mélancolie encore bien présente ; pourtant cela faisait déjà dix ans. Dix longues années qu’elle avait été séparée de son frère tant aimé,  

- Mademoiselle Makimura ! l’interrompit le Chambellan. La cérémonie va commencer !  

Kaori soupira en laissant sa mélancolie s’évacuer dans ce souffle lourd puis fronça les sourcils en scrutant l’absence de proches ou d’amis,  

- Il n’a personnes d’autres ? l’interrogea-t-elle.  

- Non, c’était la volonté du défunt ! Seul la famille est réunie pour rendre un dernier hommage au défunt… pour disperser ses cendres à la mer !  

Kaori suivit le vieillard en silence et s’approcha de la rambarde où Mr Li se tenait, silencieux en tenant fermement l’urne funéraire…  

 

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Xiang Ying et Ryô grimpèrent sur le navire ; le nettoyeur laissa la jeune femme sur le pont et rejoignit son ami endeuillé. Le Parrain s’était retiré dans une cabine à contempler une photo de son passé où figuraient une jeune femme et les deux frères ; perdu dans ses pensées, il n’entendit pas l’entrée de son ami,  

- J’ai frappé mais…  

- Pardonnez moi de vous faire attendre.  

- Elle ressemble vraiment à Xiang Ying ! avoua Ryô en souriant de complaisance. C’est sa mère… ta femme… ?  

Li Da-Ren lui confia comment son frère se mêlant de ses affaires, lui avait fait comprendre qu’il délaissait sa femme et qu’il allait se charger de la réconforter ; tout ça dans l’intention bien sûr de le faire réagir. A ce moment-là, prit de fureur, Li Da-Ren lui avait casser la figure ; au sol et bien amoché, Qian-De lui avait dit,  

- Fais lui un enfant !  

Le Parrain ne pu contenir sa peine et pleura,  

- Tu avais besoin d’un type commença à tes côtés ! soupira Ryô.  

- Sans Qian-De… Xiang Ying ne serait pas là !  

 

Seule sur le pont, Xiang Ying commençait à trouver le temps long et perdait patience ; le Chambellan s’avança vers elle,  

- La cérémonie va commencer !  

Les deux hommes revinrent sur le pont, Li Da-Ren s’avança près de la rambarde et prenant une poignée de cendre, il laissa la poussière grisâtre s’envoler au grès du vent pour disparaître dans les fonds marins. Ryô prit à son tour la substance acre et la tendit à Xiang Ying,  

- Un peu de douceur féminine ne peut que faire plaisir à un homme !  

La jeune femme laissant s’échapper la fine poussière, ressentit une drôle de sensation presque de la peine. Les larmes du Parrain coulèrent de plus belle ; sa propre fille, sans le savoir, disait ses adieux à son oncle, son deuxième père. Le Chambellan très ému lui aussi,  

- Je suis sûr… que Maître Qian-De est heureux ! sanglota-t-il.  

- Pour ce soir seulement… je verserais des larmes comme tous êtres humains… Juste ce soir… murmura Li Da-Ren d’une voix tremblotante.  

 

La cérémonie terminée, Xiang Ying et Ryô montèrent dans un canote qui les ramenaient sur la terre ferme et les yeux de la jeune femme se posèrent sur le pétrolier…  

 

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Kaori sortit de cette cérémonie plus affectée qu’elle ne l’aurait pensé ; la poudre grisâtre qui filtrait entre ces doigts, il y a quelques minutes, était une vie de plus qui s’envolait. Elle ne savait pas si c’était dû à la tristesse de l’atmosphère mais elle se sentait vraiment mal, seule, abandonnée… Était-ce le fait aussi de ne pas avoir Ryô à ses côtés ? A chaque moment triste de son existence, il la prenait dans ses bras et trouvait les mots justes pour l’apaiser. Mais aujourd’hui, il n’était pas là et elle était désespéramment seule ; dans la petite embarcation qui la ramenait sur les quais, elle fixa le gros bateau,  

- Si la mort vient me chercher avant toi, Ryô ; j’aimerais être enterrée à côté de mon frère. murmura-t-elle.  

Une légère brise s’engouffra dans ses cheveux,  

- Pense à vivre plus tôt…  

Ecarquillant les yeux de stupeur, elle se figea ; son coeur s'emballa… Cette voix… Elle l’a reconnaîtrait entre mille…  

 

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- Si je meurs… j’aimerais que tu jettes mes cendres à la mer. Je ne sais pas jusqu’à quand je vivrais mais le jour de ma mort… J’aimerais que la personne qui m’est le plus chère… Papa Ryô, tu viendras me dire adieu ? demanda Xiang Ying d’un ton soudainement attristé.  

- A quoi ça t’avance de penser à des choses si lointaines ? Pense plus tôt à comment tu veux vivre aujourd’hui. sourit-il. Bon… on devrait commencer par rentrer à la maison et se poser !  

- A la maison… ?  

- Notre maison ! affirma Ryô d’un clin d’œil complice.  

 

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Kaori se retourna brusquement et la silhouette imposante au sourire charmeur s’atténua dans la clarté de la lune d’un geste d’au revoir de la main,  

- Je vivrais pour toi ! dit-elle en sanglotant et mettant sa main tremblante devant sa bouche pour atténuer ses pleurs.  

Les larmes qui effleuraient sa joue, brillaient comme de petites étoiles…  

 

 

Même loin d’elle, Ryô ressentait sa détresse et avait trouvé le moyen de revenir la voir pour lui prouver sa présence perpétuelle à ses côtés…  

 

 


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