Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Sand

Status: Complète

Série: Angel Heart

 

Total: 37 chapitres

Publiée: 27-03-06

Mise à jour: 17-08-06

 

Commentaires: 220 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: Un lien probable entre les histoires de City Hunter et d'Angel Heart... Et si Kaori n'était pas morte !Est-ce que l'amour peut franchir toutes les barrières ? **** Ne tenez pas compte de l'histoire originale d'Hojo, la mienne se repose sur la sienne vis-à-vis des personnages et pour le contexte. Vous comprendrez le dénouement qui se dévoile au fil de l'histoire. **** C'est ma première fics et j'espère que cela vous plaira !

 

Disclaimer: Les personnages de "Une présence si familière" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Quelques conseils pour écrire une bonne fanfiction

 

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   Fanfiction :: Une présence si familière

 

Chapitre 27 :: Un sacrifice par amitié

Publiée: 29-05-06 - Mise à jour: 29-05-06

Commentaires: Salut à tous ! Désolez pour le retard mais mon déménagement me prend beaucoup de temps. J'espère que cela vous plaira toujours autantet encore merci pour les reviews. Laissez moi en des tonnes, merci de votre fidélité. Gros bisous. Dans le chapitre qui suit Ryô ne coresspondra pas qu'avec Kaori, je vous laisse le soin de lire. Chapitre dédié aux fans de Mick Angel. (^_^). La partie Angel Heart est tirée de l'oeuvre originale d'Hojo cf Angel Heart volumes 11 et 12.

 


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Depuis que Ryô était dans le coma, Mick n’avait plus le goût de sortir dans les cabarets miteux qu’il avait l’habitude de fréquenter avec son acolyte japonais. Le soir, avant de rejoindre Kazue dans le lit conjugal, il restait de longues heures à fixer le plafond du salon, affalé sur le sofa dans la pénombre, dans un silence apaisant mais à la fois stressant car ses pensées fusaient dans touts les sens. Le regard dans le vide, il pensait à son ami inconscient, à sa belle partenaire à qui il avait appris à se servir d’une arme,  

- M’en voudrais-tu ? murmura-t-il en soupirant.  

C’était une question qui le turlupinait depuis qu’il avait accepté ce maudit entraînement mais pour se racheter une bonne conduite et avoir meilleure conscience, il se levait tôt le matin et devançait la visite de Kaori au tableau des messages.  

La mission précédente lui avait échappé mais il avait été aussi à deux doigts de se faire repérer par la jeune femme. En fin de compte, cela n’avait pas été trop méchant et Kaori s’en était bien sortie.  

Puis il finissait toujours par rejoindre sa Belle contre laquelle il se blottissait en caressant affectueusement le ventre rebondi et dans un murmure, il lui disait,  

- Je t’aime.  

 

Ce matin encore, le réveil avait été dur pour notre Blondinet ; bien que se couchant à des heures plus que raisonnables, Mick n’avait pas le sommeil plus reposant pour autant. Son instinct le prévenait depuis quelques jours qu’une affaire importante allait se présenter...  

Il prit un petit déjeuner copieux préparé avec amour par sa petite infirmière et sortit de l’appartement en courbant le dos. Sur le pas de l’immeuble, il jeta un coup d’œil vers l’appartement d’en face,  

- Je vais te protéger de mon mieux pour respecter le souhait de mon « frère » !  

En frottant ses yeux puis en baillant de toute sa grâce, il partit en direction de la gare.  

 

Tout en traînant les pieds et butant dans un objet imaginaire, Mick, la tête baissée et le dos voûté, se dirigeait tout en soupirant lascivement, vers le tableau des messages. Ses mains négligemment enfoncées dans ses poches et sa chevelure quelque peu « agitée » le différenciaient de sa personnalité antérieure. Toujours tiré à quatre épingles, il draguait toute la gent féminine qui croisait son chemin mais là, il ne trouvait plus le même intérêt à ce petit concours qu’il lançait à son homologue japonais. Ses tentatives de dragues lamentables, lui laissaient un goût amer dans la bouche et dans le cœur et il ne s’en retournait que plus vite auprès de la belle Kazue qu’il prenait dans ses bras sans rien dire, juste pour la sentir auprès de lui et s’imprégner de sa douce chaleur.  

Lentement, Mick décolla son regard qui semblait avoir trouvé le grand intérêt de fixer ses chaussures cirées pour se poser sur « l’ardoise » où les trois lettres d’un contrat engageaient City Hunter. Son regard fixe, survola le message pour finir sur le demandeur : l’unité le Bai Hu.  

Ce nom lui laissa une anxieuse impression, cette histoire sentait mauvais à plus nez,  

- Qu’importe la nature de ce contrat, Kaori ne pourra jamais l’honorer ! soupira-t-il.  

Cette unité Bai Hu était connue pour ses infiltrations dans tous milieux mafieux et autres et éliminait sans pitié leurs ennemis. Quelle que soit la demande, son sixième sens ne l’avait pas trahi et Mick savait qu’il ne sortirait pas indemne de cette affaire ; il griffonna les instructions sur son bloc notes et prit la direction du Cat’s eyes pour attendre l’heure du rendez-vous, en ayant pris soin d’effacer le message.  

 

Caché au coin d’un immeuble adjacent, Mick épiait les moindres allées et venues des diverses personnes qui se rendaient au café ; il avait une chance sur deux pour que Miki sorte à son tour. Lorsque cette dernière quitta le café pour aller faire quelques courses, il en profita pour sortir de sa cachette.  

Les mains dans l’eau de vaisselle, Falcon releva la tête lentement pour porter son attention sur l’entrée du café qui n’allait pas tarder à laisser apparaître une personne dont il connaissait l’aura mais dont l’esprit tourmenté modifiait sa perception. Quand le tintement annonça l’arrivée de l’Américain, Umibozu fronça les sourcils et suivit du regard son ami qui s’assit lourdement en soupirant,  

- Donne moi un café, s’il te plait... bien serré ! J’avais un mauvais pressentiment depuis quelques temps… et j’aurais dû m’y fier ! maronna-t-il tout bas.  

Il soupira de nouveau, en baissant la tête tout en pianotant nerveusement le comptoir. Un silence s’installa durant quelques minutes puis Mick finit par le rompre soudainement tout en fixant sa tasse de café,  

- Quelles sont les personnes ou les choses qui te tiennent le plus à coeur ? demanda-t-il sur un ton lascif mais trop sérieux pour que ce soit une blague.  

- Qu’est-ce que c’est que cette histoire encore ?! bougonna le Géant.  

- Réponds simplement s’il te plait ?  

- Miki et Xin Hong ainsi que... la chevalière de mon groupe de commando ! dit-il en lui montrant le « précieux » anneau.  

- Mais c’est que tu es un sentimentaliste... hein mon gros nounours ! ajouta-t-il d’une voix taquine, en lui pinçant la joue.  

- Arrête de faire l’idiot ! fulmina-t-il en rougissant en lui infligeant un violent coup de plateau sur le crâne.  

Mick se recoiffa et soupira encore et toujours en se repositionnant avec la grâce d’un éléphant sur le tabouret,  

- Ma survie dépend maintenant… de Kazue et notre future enfant ! clama-t-il sur un ton mélancolique presque fataliste. Elles sont ma raison de vivre… J’ai aussi cette chevalière qui m’a été offerte, il y a longtemps de ça, par un homme que je respectais… Que j’aimais comme un père. dit-il en jouant avec l’anneau doré qui enserrait son annulaire droit. S’il m’arrivait quelque chose… promets moi de prendre soin de ma famille…  

- Pourquoi me dit tu ça ? s’enquit Umibozu soucieux.  

Mick reprit ses esprits et ajouta d’un air idiot,  

- Je te demande de prendre soin de ma famille sur le plan matériel et non physique…  

Un coup de poing monumental fit planer l’Américain à l’autre bout de la pièce pour qu’il s’écrase lamentablement sur le mur juste à côté de la porte vitrée de l’entrée,  

- Décidément Ryô et toi, vous ne pouvez rester sérieux plus de cinq minutes. Alors dis moi pourquoi tu me poses une telle question ? fulmina-t-il.  

- Pour info ? lâcha-t-il négligemment en haussant les épaules.  

- Tu te fous de moi ! s’égosilla Falcon.  

Sur cet entre faite, Miki entra dans le café les bras chargés de paquets en papier marron ; Mick allait profiter de cette intrusion pour s’éclipser. Le Blondinet l’embrassa furtivement sur la joue en lui murmurant,  

- Prends soin de ton mari !  

Sa silhouette affaissée s’éloigna mollement ; Miki le regarda interrogative,  

- Mais que lui arrive-t-il aujourd’hui ? s’inquiéta-t-elle. Il a eu un souci avec Kazue ?!  

Falcon retira le tablier qui ficelait sa taille imposante puis le posa sur le comptoir précipitamment,  

- Gardes la boutique, je reviens ! clama-t-il.  

- Mais où vas-tu ? s’enquit-elle en l’attrapant par le bras.  

- J’ai des comptes à demander à Mick !  

Le Géant suivit à grandes enjambés le chemin emprunté par l’Américain...  

 

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Une jeune femme aux cheveux clairs, suivait furtivement chaque déplacement de Xin Hong à l’aide d’une lunette de fusil,  

- C’est bien lui… Xin Hong. !! Il est vivant… Xing Hong est vivant ! clama-t-elle d’une voix remplie d’émotions en le regardant rentrer dans le Cat’eyes.  

Lors de son intervention dans le quartier de Kaibucho, toute son unité avait été décimée et il en avait profité pour « disparaître » et ainsi commencer une nouvelle vie aux côtés de City Hunter et ses amis. Ne sachant pas la réalité des faits, la jeune femme avait accueillit la nouvelle avec une grande tristesse et s’étant mise à l’écart de son groupe, elle serrait rageusement l’anneau confié par Xin Hong. Là, loin des regards, elle avait laissé libre court à sa peine.  

Elle entra à son tour dans le café et Xin Hong l’accueillit jovialement comme tout bon commerçant ; l’avait-il oublié ? Une autre jeune femme accoudée au bar, semblait très proche du cafetier. Tout en analysant la situation, elle s’installa au comptoir et commanda un café,  

- Que désirez-vous boire ?  

- Un Blend ! (Mélange de plusieurs cafés.)  

- Tu es sûr de toi ? Tu ne crois pas qu’il vaudrait mieux attendre Umibozu revienne ? intervint Xiang Ying moqueuse.  

- Qu’est-ce que tu insinues par-là ? bougonna le jeune homme.  

La visiteuse écoutait avec attention la chamaillerie de deux jeunes gens,  

- Excusez moi… mais vous sortez ensemble ?  

- Hein ? Euh…  

Xin Hong semblait troubler par cette image qu’ils pouvaient laisser entrevoir,  

- Pas du tout ! déclara Xiang Ying sur un ton détaché.  

- Xiang Ying ! Tu ne sais pas dire les choses ! marmonna-t-il.  

- C’est la vérité ! renchérit-elle.  

La visiteuse, tentant de contenir son rire dû à la réflexion si soudaine de la jeune femme,  

- Pardonnez moi d’avoir ri !  

- Ca ne fait rien… soupira-t-il dépité.  

- Mais vous êtes si séduisant ! Vous devez avoir beaucoup de succès auprès des femmes, non ?  

Fier de cette remarque, il s’apprêtait à rétorquer mais Xiang Ying l’interrompit, une nouvelle fois, d’une parole assassine  

- Tu parles, il n’aucun succès du tout !  

La cliente avait de plus en plus de mal à contenir son fou rire,  

- Mais on vous a tout de même déjà fait une déclaration d’amour… ? lui demanda-t-elle nerveusement. - IM-POS-SI-BLE ! intervint à nouveau sa jeune amie.  

- Si ça m’est arrivé !  

Xiang Ying s’étonna de sa réplique,  

- Qui cela pouvait-il être ? pensa-t-elle.  

(Serais-tu jalouse ma petite A-Xiang ?!)  

- T’en souviendrais-tu ? se demanda tristement la visiteuse, mentalement.  

Sa mémoire fut assailli par le souvenir d’une jeune femme qui appartenait à son groupe d’intervention ; ils avaient un lien privilégier,  

- Mais seulement une fois…  

- C’est un souvenir… triste ? souffla-t-elle.  

- Non… Je n’ai que des souvenirs pénibles, des choses dont je ne veux pas me rappeler… mais pas ça ! avoua-t-il en souriant. Ah… Je suis désolé, je n’aurais jamais dû vous parlez de ça… dit-il soudainement embarrassé.  

- Non, c’est moi… Pardonnez moi de vous avoir posé une question si personnelle…  

Elle but de nouveau une gorgée de son café pour se donner plus de contenance,  

- Mais maintenant… vous êtes heureux ?  

- Hein ?  

- Vous avez l’air heureux…  

- Oui…  

Semblant avoir obtenu la réponse qu’elle désirait, elle se leva et déposa la monnaie sur le comptoir,  

Je suis vraiment heureuse de t’avoir revu ! Je te souhaite une vie heureuse !  

Puis elle s’apprêtait à partir précipitamment,  

- Bai Lan ! cria-t-il tristement.  

Instantanément, elle stoppa sa fuite ; parmi les quelques pièces jonchant le comptoir se trouvait une chevalière.  

- Ma chevalière du Qing Long… je te l’ai confié… ce jour-là ! clama-t-il en faisant rouler l’anneau entre ses doigts.  

La tradition voulait que l’on confie cet anneau à une personne dont on était proche ; leur affinité était telle qu’il l’avait « offerte » à la jeune femme en question pour qu’elle lui la rende après sa mission. Mais la vie en avait décidé autrement.  

- Je ne croyais pas pouvoir te la rendre un jour… ni que tu te souviendrais de moi… Ca me touche vraiment… Xing Hong…  

 

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Mick s’était rendu à la consigne de la gare ouest, une demie heure plus tard comme stipuler dans le message et récupéra la grosse enveloppe marron qui contenait les indications de sa mission.  

Tout en faisant quelques pas, il décacheta le paquet et il se pétrifia soudainement. L’homme statique, bousculé par les passants pressés d’atteindre la rame de métro, eut le cœur serré à l’instant où son regard croisa la photographie de l’homme à éliminer,  

- Shunsuke Hayakawa.  

 

Tel un automate, il déambulait dans le quartier enserrant sous son bras l’enveloppe, en répétant sans cesse,  

- Mais que vais-je faire ?  

Ses pas appesantis s’arrêtèrent dans le parc non loin du Cat’s eyes et la tête entre les mains, il avait beau tourner et retourner cette affaire dans tous les sens, il n’avait d’autre solution que de remplacer Kaori. Mais qu’est-ce que cela allait lui coûter à lui et sa future famille ; l’homme à abattre n’était pas n’importe qui non plus... une vieille connaissance de surcroît.  

Falcon, qui le filait depuis un moment, arriva quelques minutes plus tard et s’assit à ses côtés,  

- Si tu me mettais au parfum ! clama-t-il en regardant droit devant lui.  

Le Blondinet releva la tête et commença sur un ton monocorde,  

- City Hunter a été contacté pour une mission… j’ai intercepté le message avant que Kaori ne tombe dessus.  

Il tendit la lourde enveloppe,  

- Voilà le nouveau contrat… éliminer Shunsuke Hayakawa…  

Falcon extirpa les feuillets,  

- C’est un homme d’affaires très puissant qui possède des casinos clandestins...  

- Il n’a pas toujours été comme ça... marmonna-t-il.  

- Tu le connais ? s’étonna Falcon de l’intonation attristé de son ami.  

- Je l’ai connu aux Etats-Unis alors que j’avais à peine vingt ans... Après que Ryô soit parti pour le Japon, j’étais un peu paumé et ma vie se limitait à de petites missions de garde du corps mais cela ne comblait pas le vide que représentait mon existence. Mon tandem avec Ryô m’a beaucoup apporté car il était comme moi, sans attache mais avec une foi inconsidérée pour la justice. J’ai gardé ce rythme de vie mais je me sentais las de tout ; un jour, au cours d’une affaire, j’ai rencontré un homme qui croyait en la justice plus qu’en sa propre vie...  

- C’était Shunsuke Hayakawa ?  

- Oui... souffla-t-il. Il avait lui-même une petite agence de détectives privés et m’a enrôlé dans son affaire. Nous avons résolu des tas d’affaires et notre lien s’est amplifié au fil des années... Je le considérais comme le père que je n’ai jamais eu... Pendant que Ryô formait le tandem City Hunter au Japon avec Kaori ; j’effectuais des contrats pour cette agence de détectives...  

- Mais comment est-il devenu cet homme s’il était si droit auparavant ?  

- Il avait une fille, Nao. Une très belle jeune femme, elle n’était guère plus vieille que moi.  

Je dois bien t’avouer qu’au fil des années, nous sommes devenus inséparables... amoureux. sourit-il tristement.  

Le visage de l’Américain se ferma soudainement et ses traits devinrent affligés et furieux à la fois,  

- Un soir de pluie, Hayakawa ramenait sa fille d’une fête organisée par l’un de nos clients pour la réussite de notre mission. Il était tard et les rues étaient peu fréquentées ; une voiture roulant à vive allure, perdit le contrôle dû à la chaussée glissante et au fort taux alcoolémique de son conducteur ne favorisant pas sa reprise. L'ivrogne les percuta de pleins fouets du côté passager ; la violence du choc était telle que la voiture était presque réduite de moitié... Shunsuke a perdu, ce jour-là, l’usage de ses jambes mais aussi sa précieuse fille. Nao n’a pas survécu, elle est morte sur le coup. Quelques mois plus tard, l’affaire était jugée et le chauffard prenait 18 mois avec sursis et 286 160 Yens (soit 2 000 euros environ) d’amendes du fait de son casier vierge. Shunsuke Hayakawa a été anéanti par le verdict ; la justice qu’il vénérait, le trahissait en relâchant l’homme qui avait brisé sa vie et tué sa fille unique. Ryô, durant toutes ses années, retrouvait son âme au Japon pendant que je perdais la mienne aux Etats-Unis.  

Les larmes coulèrent sur les joues de l’homme fier, malgré l’ancienneté des faits, sa douleur n’avait pas disparu...  

 

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Désireux de profiter de leurs retrouvailles, Bai Lan et Xin Hong déambulaient dans les rues de Shinjuku,  

- Officiellement, je suis mort avec l’unité de Zhao… Ma mission en quelque sorte est de protéger quelqu’un à Shinjuku.  

- Il est interdit de révéler les détails de sa mission, même à ses camarades. le taquina-t-elle en lui mettant un doigts devant la bouche pour l’empêcher de poursuivre. Tu es trop bavard cela aurait été impensable venant de toi autrefois.  

- Alors… Tu ne peux pas me dire pour quelle mission, tu es venue ici … ? déclara-t-il d’un ton faussement détaché.  

- Exactement ! Aujourd’hui, oublions nos missions respectives et amusons-nous comme des fous ! dit-elle sur un ton enjoué en se pendant à son bras.  

Ils se promenaient joyeusement bras dessus dessous lorsque intervint Ryô Saeba,  

- Je sais tout Xin Hong ! Tu as refilé ton boulot au Cat’eyes à A-Xiang pour sortir avec une fille !  

- Pas du tout ! C’est A-Xiang qui a suggéré…  

-T’es un malin toi ! Oh ! C’est elle ?  

- Euh… oui ! ajouta-t-elle timidement.  

- Je vous présente Bai Lan ! Elle…  

- Miss Mokkori… cria-t-il en soulevant la jeune femme dans ses bras et l’emmenant dans une ruelle.  

- Monsieur Saeba ! crie Xin Hong en courant à la suite. Attendez... vous…  

Il stoppa net sa course à la vue atypique de la situation ; Ryô aidait la jeune femme à s’engouffrer dans une lucarne. Après avoir semé deux des suivants, le Nettoyeur, par une explication tactique, leur avoua qu’il y avait un troisième homme. Ces individus poursuivaient une seule et même personne : Bai Lan.  

 

Quelques instants plus tard, Bai Lan et Xin Hong se retrouvaient dans le parc pour discuter plus tranquillement,  

- Qui… te filait… ? Qu’es-tu venue faire ici… ? Je vois… Tu refuses de me parler de ta mission…  

La jeune femme en avait gros sur le cœur et lorsque les premiers mots sortirent, son récit se poursuivit. La troublante révélation de Bai Lan lui signifiant que l’élite du Qing Long avait été décimée après la trahison du commandant Zhang, lui laissa anxieux. Les membres ne restant pas inactifs, elle avait forcément rejoins une autre unité,  

- Tu fais partie de l’unité Zhu Qiao ? Xuan Wu ? de l’unité Bai Hu ? s’emporta-t-il.  

- Je dois partir ?  

Elle se leva et fit quelques pas,  

- Merci Xin Hong ! Je n’oublierais jamais cette journée !  

Elle se rua vers lui et se blottit tristement en lui donnant et durant cette douce étreinte elle lui glissa un petit objet dans la paume de sa main et partit à vive allure. Lorsqu l’anneau apparut au creux de sa main, cela ne faisait que confirmer ses craintes ; Bai Lan lui confiait à son tour sa chevalière donc elle avait de forte chance d’y laisser sa vie.  

Xin Hong voulait savoir le rôle réel joué par Bai Lan et une seule personne pouvait le renseigner sur cette affaire : Mr Chen, le Chambellan.  

 

Pendant que les deux jeunes gens avaient pris la poudre d’escampettes, Ryô interrogea le suiveur et atterrit suite à ses aveux dans le parking sous terrain d’un casino clandestin. Après avoir assommé les divers gardes du corps qui avaient tenté de le stopper son ascension ; un homme dans un fauteuil roulant apparut quelques instants plus tard. Il s’immobilisa devant son véhicule d’où le Nettoyeur,  

- Ryô Saeba ? s’étonna-t-il.  

- La Jun Yô Kai file un de mes proches maintenant ? demanda-t-il sur un ton ferme.  

- Un de vos proches ? s’enquit-il, pas le moins perturbé par la présence du nettoyeur.  

- Vous croyez vraiment que j’allais vous laisser jouer à ça et ruiner le rencard de mon petit frère ?  

- Un rendez-vous... souffla-t-il à l’homme se tenant derrière lui.  

 

Rassuré sur la fiabilité de la jeune femme, Hayakawa sillonnait son casino clandestin avec le Nettoyeur à ses côtés ; ils s’arrêtèrent à quelques que mètre d’une croupière,  

- Mais c’est la petite amie de Xin Hong ! clama-t-il joyeusement.  

- Cela va faire six mois qu’elle travaille ici... elle n’a que dix-huit ans mais c’est une excellente croupière.  

Il lui confia que plusieurs de ses cadres n’accordaient aucun crédit à cette jeune personne du fait qu’elle était chinoise. Leur pire ennemi, le Zheng Dao Hui, de leur organisation étant chinois,  

- L’un de mes cadres l’a fait suivre aujourd’hui... ce qui vous a apparemment induit en erreur sur la personne filée. Quelle que soit la raison, nous vous avons causé des désagréments. Acceptez toutes mes excuses.  

Le regard du vieil homme restait figé à observer la jeune femme qui se tenait non loin d’eux ; ses traits semblaient plus doux presque paternels.  

- Elle s’appelle Bai Lan... C’est un joli prénom. On dirait que vous lui faite entièrement confiance... et même plus...  

Le vieil homme ressentit le besoin d’avouer ses sentiments profonds pour la jeune femme ; suite à un accident de voiture qu’il l’avait laissé paralysé, il perdit également sa fille Nao. Et voilà de ça, six mois, il rencontrait le sosie de sa précieuse enfant perdue ; il n’arrivait plus à différencier le réel du concret. Même s’il savait que sa fille était morte, cette rencontre avec Bai Lan lui donnait une nouvelle occasion de vivre heureux avec sa « fille ».  

Après cette lourde confession, « l’aîné » rejoignit la jeune femme ; Ryô resta quelques instants à observer la scène qui se déroulait sous ses yeux.  

Un sentiment commun les unissait et cela était incontestablement réciproque...  

 

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Selon les indics, un contrat était posé sur la tête d’un homme important et le nom de City Hunter y était mêlé de près. Kaori se rendit dans une ruelle où un vieux cireur somnolait,  

- Réveillez-vous s’il vous plait ! demanda-t-elle en le secouant doucement.  

Le vieillard grommelant ouvrit péniblement ses yeux rougis pour les poser sur cette angélique apparition,  

- Je sais que Ryô a fait appel à vous maintes fois... mais aujourd’hui, c’est moi qui aie besoin de votre aide.  

- Que puis-je pour vous ? demanda-t-il aimablement d’un sourire édenté.  

- Il y a un bruit qui court sur un important contrat lié à City Hunter hors, je ne suis nullement au courant ! s’étonna-t-elle.  

- Normal ma petite dame ...  

- Comment ça normal ? s’insurgea-t-elle. Ryô et moi, nous sommes City Hunter et l’on ne peut utiliser cette réputation impunément. ragea-t-elle en serrant les poings.  

- Vos informations sont dépassées... Allez plus tôt demandez de plus amples réponses à votre ami, Mick Angel ! souffla-t-il.  

- Pourquoi me parlez-vous de Mick ?  

- C’est lui qui s’est chargé de l’affaire...  

Les yeux de Kaori s’écarquillèrent,  

- Pourquoi as-tu fait ça, Mick ? bredouilla-t-elle.  

Le vieil indic commença à lui exposer les quelques informations dont il disposait à commencer par les identités de l’homme à abattre et du client : le Bai Hu.  

Kaori ne comprenait pas l’attitude de son ami puis elle s’engagea dans une marche atterrée pour se retrouver au Cat’s eyes où elle s’assit lourdement en courbant l’échine.  

 

Quelques instants plus tard, l’Américain arriva avec sa petite femme en clamant un,  

- Bonjour tout le monde !!!  

La jeune femme bien enceinte avançait précautionneusement et Mick aux petits soins, la soutenait pour l’installer confortablement à une table puis dans une envolée remarquable se dirigea vers Kaori qui brandit instinctivement sa massue « pervers repéré ». Il s’avachit lamentablement sur le sol du café et se relava lentement et se réajustant,  

- Personne ne m’aime ... pleurnicha-t-il.  

Un rictus libidineux réapparut sur les lèvres lorsqu’il se retourna vers la Cafetière,  

- Et toi ma petite Miki... Tu ne veux pas consoler le malheureux que je suis ! demanda-t-il en avançant sa bouche demandeuse de réconfort.  

Pour réponse, il eut sa figure incrustée dans un plateau,  

- Décidément, il n’y a que ma petite femme chérie qui m’aime ! déclara-t-il en sautillant dans sa direction tout en réclamant un câlin,  

- Tu rigoles, j’espère ! fulmina Kazue.  

- Mais que t’arrive-t-il ma Chérie ?! s’étonna-t-il.  

(Il ose poser la question en plus !!!)  

- Tu sautes sur tout ce qui porte un jupon et comme Monsieur n’obtient pas ce qu’il veut, il se rabat sur moi !!! explosa-t-elle.  

Depuis ses derniers temps, Kazue avait beaucoup de saute d’humeur (mais peut-on mettre cette réprimande sur ce compte ?) et pour couronner le tout, à cause de ses nausées matinales persistantes, elle ne dormait que très peu,  

- Je suis grosse, je suis laide et tu ne m’aimes plus ! finit-elle pas dire en pleurant à chaudes larmes. Tu n’es pratiquement plus à la maison... tu m’a peut-être remplacée... sanglota-t-elle.  

Tout en clignant bêtement des yeux, Mick fixa son infirmière adorée dont le visage ruisselait de perles salées. Il s’assit lentement à ses côtés puis il tenta de la prendre de ses bras mais elle se débattit quelque peu pour se blottir finalement tout contre lui. Il resserra tendrement son étreinte en caressant délicatement sa chevelure,  

- Comment peux-tu imaginer que tu sois laide ?! ajouta-t-il d’une voix douce presque murmurante, en la berçant lentement. Tu es la plus belle chose qui me soit arrivé depuis longtemps et de plus, tu portes notre enfant...  

Il lui releva le menton et plongea son regard bleu azur dans sa rivière de larmes,  

- Je t’aime Kazue ! N’en doute jamais quoique je fasse !  

Lentement, il approcha ses lèvres des siennes et par un baiser passionnel, il lui montra tout l’amour qu’il éprouvait à son égard.  

 

Mick, à contre cœur, devait abandonner Kazue tout en la confiant soigneusement à ses amis puis d’un regard triste, s’en alla sans se retourner pour rejoindre Shunsuke Hayakawa. Kaori, prétextant un rendez-vous, emboîta le pas du Blondinet de quelques minutes puis elle bondit dans sa petite Fiat verte. Se dirigeant à vive allure à son immeuble pour prendre une paire de jumelles, sur laquelle il était impossible de mettre la main dessus elle subtilisa alors un fusil à lunette (aux grands maux, les grands remèdes !) puis elle sauta de nouveau dans sa petite voiture pour suivre le petit point clignotant qui sillonnait son écran. Pendant que Mick faisait « la cours » à Miki, elle en avait profité pour lui « coller » un mouchard.  

Pour éviter de se faire repérer et camoufler au mieux son aura, Kaori monta sur le toit d’un immeuble avoisinant le lieu du rendez-vous de Mick en tout en pointant son fusil dans leur direction, elle espionnait la conversation. Mick ressentant instantanément la menace fit rempart de son corps de l’attaque éventuelle contre Shunsuke Hayakawa. Précipitamment, Kaori rengaina son arme et elle se cacha derrière le renforcement du toit de l’immeuble tout en grimaçant d’effroi,  

- Il s’en est fallu de peu pour qu’il me repère ! Mais comment a-t-il fait à une telle distance ?  

 

Pendant ce temps, Kazue était emmenée à l’hôpital pour son accouchement ; le stress des jours précédents avait accéléré le processus...  

 

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Sa soirée achevée au casino, Bai Lan accompagnée d’Hayakawa, regagnèrent la voiture et durant ce court trajet, elle ressentit une présence menaçante pour son parton et instinctivement, elle se positionna devant lui pour le protéger de toutes éventualités. Xiang Ying ne comprenait pas la réaction de la jeune femme sachant qu’elle était tout de même là pour infiltrer le groupe mafieux de son patron pour l’éliminer ensuite. Lors du trajet, Bai Lan ne comprenait pas son attitude alors qu’elle était tout de même « une taupe » qui devait assassiner Shunsuke Hayakawa.  

Lorsqu’ils arrivèrent  

 

***  

- Vous êtes mort deux fois aujourd’hui  

 

***  

Lorsque « l’infirme » alluma la lumière, une belle femme aux cheveux courts lui faisait face,  

- Qui êtes-vous ? cria-t-il.  

- Je suis City Hunter et ...on m’avait envoyé pour vous éliminer...  

L’homme lui faisant face resta impassible à cette déclaration, ne s’étonnant aucunement,  

- Mais j’ai été dessaisi malgré moi de l’affaire...  

- Je connais City Hunter ! C’est Ryô Saeba !  

- Je suis sa partenaire !  

Il la regarda minutieusement de la tête aux pieds,  

- En effet, j’avais entendu parlé qu’il avait une partenaire. Vous êtes charmante... Saeba ne faillit pas à sa réputation en matière de belle femme ! dit-il en se dirigeant vers son bar pour se servir une boisson fortement alcoolisée.  

Kaori rougit à cette réflexion mais se maudit de réagir ainsi alors qu’elle aurait été chargée de le tuer si Mick n’avait pas pris les devants. Mais aurait-elle su faire face à ce contrat ?  

- D’où connaissez-vous Mick Angel ? le questionna-t-elle.  

Il souffla tout en souriant à l’évocation de ce nom,  

- C’est « mon fils » !  

- Votre fils ?  

- Du moins à une époque, nous étions comme père et fils et je l’ai abandonné. Je sais que je l’ai extrêmement déçu.  

Les traits de l’homme d’âge mûr, se firent plus tristes, plus fragiles,  

- Lorsque j’ai perdu ma fille, j’ai littéralement perdu les pédales et je l’ai rejeté violemment alors que lui aussi souffrait d’avoir perdu la femme qu’il aimait...  

Le visage et les yeux de Kaori s’emplirent de compassion et son cœur se serra subitement à l’annonce de la mort de l’amour de Mick,  

- Il y a de ça, dix-huit ans maintenant, lors d’un accident, j’ai perdu ma fille unique et l’usage de mes jambes. Mick et moi étions à l’époque partenaire d’une agence de détectives privés et au moment de ce drame, il m’a témoigné tout le réconfort dont il était capable de me donner mais ma douleur était tellement grande que je l’ai repoussé pour me noyer inlassablement dans l’alcool. Quelques jours plus tard, un homme est venu me trouver pour me convaincre de me venger puisque la justice ne l’avait pas puni. Le chauffard en question disparaissait mystérieusement quelques jours plus tard ; je pensais que cette mort allait me soulager mais non ! Cet homme est réapparut quelques jours plus tard et m’a clamé que la justice n’avait eu de recourt pour moi alors que lui si. Dans l’état d’esprit où je me trouvais et la rage qui me rongeait, je suis rentré dans son organisation criminelle. Dans mon état physique, je n’étais pus bon à rien et la justice me dégoûtait et tout s’est très vite enchaîné. Mick, assommé par la nouvelle s’en est allé et je ne l’avais pas revu jusqu’à une semaine de ça.  

 

Lorsque Kaori sortit de l’appartement d’Hayakawa, elle sentit tout de suite la présence de Mick. Elle s’avança rageusement vers lui et le gifla sans ménagement,  

- Pourquoi m’avoir caché ta mission ? - Pourquoi ce sacrifice alors que tu devrais plus tôt penser à ta famille maintenant ? ragea-t-elle.  

- Je l’ai promis à « mon frère » ! ajouta-t-il d’une voix douce en se frottant sa joue rougie. Je voulais respecter ma parole et me prouver aussi par la même occasion que j’étais toujours capable de mener une mission à bien malgré mon handicap...  

Il effleura lentement ses mains qui avaient été salement amochées,  

- Tu ne vas pas tuer cet homme ? clama-t-elle en l’agrippant nerveusement par le bras.  

- On m’a engagé pour ça... Ma mission touche demain à sa fin...  

 

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La mort avait rendez-vous en ce jour avec Hayakawa, Bai Lan devait achever sa mission et ainsi assassiner l’homme avec qui, elle avait noué ces liens si particuliers. Lorsqu’elle s’était rendu au lieu où l’attendait son patron, une maison dévorée par les flammes prenait place ; au premier étage, l’homme attendant sa mort, fixait par la fenêtre, la jeune femme qui l’appelait à s’en fendre le cœur.  

Bai Lan s’était ruée dans le brasier pour le sauver mais ne pouvant se résoudre à perde « sa fille » une seconde fois, il lui révéla qu’il connaissait son rôle dans l’attentat. La menaçant d’une arme, il la somma de rester loin de lui et de partir mais elle ne pouvait le laisser. Lors d’une douce étreinte, elle lui confia qu’elle ne pourrait pas vivre sans lui ; elle était résolue à mourir avec lui. Violemment, il avait finit par la repousser et quelques secondes plus tard, le plancher s’était effondré en emportant l’homme dans ses entrailles. Ryô avait dû utiliser une fléchette soporifique car tiraillée par la douleur, elle allait se jeter dans les flammes pour le rejoindre...  

 

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Le jour fatidique, Mick devait retrouver son mentor dans sa maison de campagne ; au moment où il aurait dû exécuter son contrat, il avait flanché. Il n’avait pu se résoudre à tuer « son père » et s’affaissait lourdement devant sa potentielle victime en pleurant. Hayakawa l’avait enlacé chaleureusement puis tout s’était passé très vite ensuite. Un feu impressionnant commençait en consumer toute l’habitation ; ses employeurs connaissant le lien qui unissait les deux hommes, avait piégé le chalet qui était maintenant happé par les flammes. L’Américain avait tout fait pour lui sauver la vie mais cela lui avait été impossible ; Hayakawa lui confia qu’il n’avait plus beaucoup de temps à vivre car une maladie le rongeait puis il se jeta délibérément dans le brasier. Avant de mourir, Hayakawa lui avait demandé pardon.  

Avec beaucoup de mal, Mick était parvenu à s’extirper de l’incendie mais la blessure sentimentale qu’il venait de subir serait longue à cicatriser...  

 

Mick savait pertinemment que sa vie serait dorénavant en danger puisqu’il avait fait l’affront de ne pas tuer Shunsuke Hayakawa ; il devait fuir pour sauver la vie de sa famille. Même si « la cible » était morte, le Professionnel avait failli à sa parole et ainsi jeté l'humiliation au Bai Hui. Il avait donc décidé de quitter le pays pour se faire oublier quelques temps et ainsi épargner ce fardeau à Kazue et leur petite fille. C’est tôt le matin, qu’il se rendit à la clinique pour dire ses adieux à son ami de toujours. Il prit place à ses côtés,  

- Je m’en vais mon frère... J’ai protégé au mieux Kaori aux détriments de ma vie personnelle... Je te devais bien ça...  

Dans un long soupir, il se releva lentement quand il fut saisit au poignet par la main du Japonais ; Mick fixa la main le retenant,  

- Je dois quitter la ville pour protéger ma famille, je vais aux Philippines... Cela me donnera l’occasion de faire du tourisme. clama-t-il d’un ton ironique.  

La main de l’inconscient avait relâché son emprise laissant ainsi partir son acolyte. Tomo qui avait surprit la conversation, appela précipitamment Kaori pour lui faire part de la bride de conversation qu’elle avait entendu.  

 

Au port, Mick devait embarquer quelques instants plus tard, sur le petit bateau qui l’éloignerait de sa famille. C’est le cœur lourd, rempli de remords qu’il posa un dernier regard sur la baie tokyoïte puis à d’une démarche nonchalante, il s’avança sur le ponton pour rejoindre l’embarcation.  

Il bondit sur le pont du rafiot et un triste sourire apparut sur ses lèvres pincées ; un crissement de pneus se fit entendre quelques secondes plus tard. Deux silhouettes surgirent de la voiture folle et l’une d’entre elles se précipita, serrant contre elle, son précieux « colis »,  

- Mick ! Mick !  

L’Américain plissa les yeux pour mieux distinguer l’apparition bien que reconnaissant immanquablement l’intonation de la voix,  

- Kazue ? bredouilla-t-il.  

Il fit signe au capitaine de stopper les moteurs et revint sur la terre ferme,  

- Mick Angel ! Comment as-tu pu nous faire ça ? clama-t-elle d’une voix brisée en lui martelant la poitrine pour se blottir contre lui et laisser sa peine s’écouler. Partout où tu iras, nous saurons avec toi ; notre fille vient de naître et tu pars sans même l’avoir vu.  

Kazue déposa soigneusement le petit enfant empaqueté dans les bras de l’homme silencieux,  

- Ose me dire maintenant que tu vas nous laisser ! fulmina-t-elle.  

Il écarta délicatement la couverture qui emmaillotait le nouveau né ; sa chevelure claire et ses pommettes rosies lui donnaient l’apparence d’un ange. La fillette reposait paisiblement dans les bras de son père qui la berçait instinctivement contre lui ; il sourit tendrement à l’enfant endormie. Mais il se ressaisit subitement, comment pouvait-il flancher et faire vivre une vie pareille à sa famille ; il redonna brusquement l’enfant qui se mit à pleurer,  

- Je ne peux pas vous faire subir tout ça !  

Il commençait à s’éloigner mais la deuxième silhouette se détachant de l’obscurité, était affublée de lourds sacs dont elle se soulagea en les jetant sur le pont du navire,  

- Voilà une bonne chose de faite ! clama Kaori en se frottant les mains.  

- Vous devez rester ici et vivre votre vie sans moi... Notre fille doit grandir dans un lieu normal...  

- Où serait le normalité si tu part loin de nous et de toute façon s’est décidée... dit Kazue en essuyant ses larmes. On vient avec toi ! Et si tu refuses, Kaori te tuera !  

Le regard du Blondinet se posa sur Kaori qui s’était jusqu’à présent tenu en retrait,  

- Je te préviens Mick ... clama-t-elle sévèrement. Kazue m’a lancé un XYZ... Si tu ne les emmènes pas avec toi, je te descends !  

L’Américain rit nerveusement lorsque la nettoyeuse le mit en joue,  

- Allez ! Tous les trois et soyez heureux.  

Mick s’approcha de Kaori et l’embrassa sur le front,  

- Merci pour tout Kaori.  

Mick enlaça sa compagne qui se blottit contre lui en serrant maternellement leur fillette.  

 

Dans la sombre nuit, le couple et leur petite fille s’évaporaient vers une destination lointaine qui aurait été paradisiaque dans un tout autre contexte...  

 

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Bai Lan ayant « disparue » dans l’incendie, devait vivre à présent une vie loin de Tokyo ; une lettre arriva d’ailleurs au Cat’s eyes à l’intention de Xin Hong. Cela provenait de Bai Lan ; elle vivait maintenant sur une île que son « père » affectionnait particulièrement. Elle était institutrice et le contact avec les enfants l’aidait à surmonter sa peine ; elle était enfin heureuse...  

 

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Une lettre couverte de cachet d’oblitérations de la poste parvint au Cat’s pour Kaori ; elle prit le courrier avec elle car elle se doutait de l’expéditeur et avait ainsi pensé donner des nouvelles de Mick, Kazue et leur petite fille à Ryô. Lentement, Kaori s’assit aux côtés de Ryô et posant une main sur son avant bras, elle commença la lecture de la carte postale,  

- Ma douce Kaori...  

- Nous vivons dans un décor de rêve, le soleil brille de mille feux, le ciel et la mer se confondent dans un bleu parfait. Kazue et notre fille s’épanouissent à merveilles dans ce décor féerique. Il y a des femmes, des femmes à profusion de partout simplement vêtues de bikini.  

Le texte sur le format cartonné avait légèrement bavé...  

- Plus sérieusement, je te remercie de m’avoir fait réaliser combien ma famille allait me manquer durant ce long périple.  

- Je ne te remercierais jamais assez, Kaori pour m’avoir emmené ce matin là rejoindre l’homme que j’aime. Merci d’avoir glisser quelques massues dans mon sac de voyage. Gardes espoir, l’état de Ryô s’améliore de jour en jour...  

Affectueusement, Kazue, Mick, Bai Lan...  

 

 


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