Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Sand

Status: Complète

Série: Angel Heart

 

Total: 37 chapitres

Publiée: 27-03-06

Mise à jour: 17-08-06

 

Commentaires: 220 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: Un lien probable entre les histoires de City Hunter et d'Angel Heart... Et si Kaori n'était pas morte !Est-ce que l'amour peut franchir toutes les barrières ? **** Ne tenez pas compte de l'histoire originale d'Hojo, la mienne se repose sur la sienne vis-à-vis des personnages et pour le contexte. Vous comprendrez le dénouement qui se dévoile au fil de l'histoire. **** C'est ma première fics et j'espère que cela vous plaira !

 

Disclaimer: Les personnages de "Une présence si familière" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Une présence si familière

 

Chapitre 32 :: Tout pour te retrouver

Publiée: 20-07-06 - Mise à jour: 20-07-06

Commentaires: Salut à tous (^_^). Je crois que suite à ce chapitre, je vais recevoir des mails d'amour, mdr (-_^). Enfin à vous de lire et de me dire votre opinion. Laeti, ton chéri revient (^_^) !!!J'ai pris beaucoup de plaisir, même le pied total, (mdr) à écrire ce chapitre. A ceux qui me diront que je suis sadique de couper ainsi mon chapitre(hein, KIT !!!) pour comprendre que le suspence se cultive (-_^). Gros bisous à tous

 


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Ses nuits étaient courtes et agitées ; le manque de sommeil et l’alcool à flot, lui procuraient des migraines de plus en plus violentes. Ses amis pensaient l’avoir « retrouvé » lorsqu’il avait croisé le chemin de l’adolescente au cœur « d’ange » mais cela avait été de courte durée. Bien qu’il fasse presque bonne figure, le Nettoyeur semblait plonger, au fil des jours, dans une déprime de plus en plus chaotique.  

Les manifestations trop coutumières de son ange, lui assénaient une douleur au cœur qui s’accentuait au gré du temps. Cette absence était devenue insupportable pour l’homme au regard sombre et au charisme impressionnant ; il semblait ne plus être si inébranlable… Ce portrait dans la galerie d’art n’avait fait qu’accentuer les présences spectrales et voix fantomatiques de son amour disparu. Pour cesser son tourment, il noyait son chagrin dans l’alcool brunâtre qui lui laissait, au petit matin, un goût âcre dans la bouche et une migraine démesurée…  

 

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Bien que les semaines précédentes soient classées dans les mauvais souvenirs ; ce matin, Kaori s’activait aux tâches ménagères avec entrain. La présence de Yoshiki avait su remettre de l’ordre dans son esprit et calmer ses appréhensions ; il avait été un ami fidèle et une épaule solide pour épancher ses peines. Tout en chantonnant, l’aspirateur venait caresser énergiquement les tapis, planchers et autres revêtements qu’il croisait… il fallait que la maison soit prête…  

 

Quelques heures plus tard, le logis scintillait du sol au plafond ; tout en posant un point ferme sur sa hanche et tenant de l’autre main, l’engin redoutable, Kaori explorait, d’un œil critique, chaque recoin de la pièce… aucune poussière, ni bourre ne pointèrent leurs nezs. Pourtant son regard se posa sur le petit arbre négligé, aux branches de tailles inégales, posé juste à côté du téléviseur.  

Kaori rangea tout son attirail et prit soigneusement le petit arbuste ; d’une pression de l’index, elle alluma la télévision au passage. Alors qu’elle s’appliquait minutieusement à tailler les « épis » de la miniature, les paroles du journaliste attirèrent son attention,  

- Un important procès va se jouer dans le palais de justice de Shinjuku… Le procès du Procureur Kyama ! Il avait été arrêté, il y a maintenant plus de deux mois, pour association de malfaiteurs, détournement d’armes illicites et détention de stupéfiants…  

Sous le coup de la surprise, sa main armée d’un sécateur, vient malencontreusement amputer une branche du bonsaï ; le petit « membre » tombait comme au ralenti sur la table basse. Le temps semblait s’être figé quelques secondes mais son regard ne quitta plus l’écran. Ses yeux écarquillés suivaient avec une attention accrue, le personnage en costume noir qui se frayait avec difficulté, un chemin au milieu de la marrée humaine et les flashs crépitaient dans tous les sens, pour voler la moindre photographie de l’accusé,  

- Bien que le condamné soit immanquablement responsable, nous allons savoir la peine encourue par cet homme de Justice pour sa trahison ! Ecopera-t-il d’une sentence exemplaire ? Nous suivrons cette affaire avec attention… Le verdict sera prononcé, ce soir, vers 21 h et nous serons en direct pour vous dévoiler l’issu du procès.  

- Son jugement est aujourd’hui ? Je l’avais totalement oublié… bredouilla-t-elle en se frappant brutalement le front.  

Elle déposa lentement le sécateur et saisit la télécommande pour augmenter le volume du téléviseur,  

- Ryô, son accusation est aujourd’hui… Celui qui t’a plongé dans le coma, va enfin payer pour ses crimes.  

 

Voilà pourquoi un tel entrain ce matin, son subconscient lui rappelait le jour où cet homme allait être expié de ses fautes…  

 

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A nouveau, le Nettoyeur se levait avec un mal de crâne carabiné ; la bouche pâteuse et l’estomac au bout des lèvres, il se dirigea d’une démarche encore chancelante vers la salle de bain, affublé de ses vêtements de la veille. Tout en se massant péniblement les tempes, il laissa glisser entre ses doigts le comprimé effervescent qui commençait à créer cette écume blanchâtre dans le verre. Tout en se grattant la tête, il descendit lourdement les escaliers qui semblaient davantage exigu qu’à l’accoutumé puis se dirigea vers le salon où il déposa le verre sur la table basse et s’affala sur le sofa en attendant l’évaporation du cachet.  

Xiang Ying, de la discrétion d’un troupeau d’éléphants, dévala les escaliers pendant que Ryô se maintenant la tête entre les mains, tout en tentant de se boucher les oreilles. A cette étrange vision, A-Xiang le fixa interrogative,  

- Papa, tout va bien ?  

- Ne parle pas si fort, je t’en supplie…gémit-il en se crispant ses doigts autour de son crâne.  

Les traits tirés et les poches de dix pieds sous les yeux, traduisaient cette énième mauvaise nuit,  

- Tout va bien ? Je me fais du souci pour toi en ce moment ! demanda-t-elle en s’asseyant délicatement sur le divan, d’un air attristé.  

- Ne t’inquiète pas pour moi… dit-il en lui caressant lentement les cheveux en affichant un sourire réconfortant.  

Elle le dévisagea et sa mine peu encourageante manifestait d’une bonne gueule de bois,  

- Ok, alors je vais au Cat’s eyes.  

Xiang Ying le regarda une dernière fois avant de fermer la porte violemment pour accélérer le pas dans l’escalier,  

- La porte ! Bon sang de bois !  

Ses mots rageurs retentirent dans sa tête comme un écho incessant puis il prit le verre et but d’un trait son contenu pour s’étendre de nouveau sur le canapé. Sa mine défroquée s’attrista et une étrange lueur apparut dans son regard sombre,  

- Pourquoi me tortures-tu ainsi ? Pourquoi m’avoir quitté aussi subitement ? souffla-t-il en cachant ses yeux de la lumière qui se faisait de plus en plus éblouissante au fil des heures avançant.  

 

La sonnerie du téléphone accentuant son mal être et ponctuant sa migraine, il décrocha tant bien que mal le combiné et aboya sur son interlocuteur,  

- Qui s’est ? ragea-t-il.  

- Quel accueil !  

- Saeko ?  

- Qui veux-tu que ce soit ?... Tu n’as pas oublié notre rendez-vous de cet après midi ?  

- Non, ne t’inquiète pas ! bredouilla-t-il en s’allongeant une nouvelle fois sur le sofa.  

- Tu as une drôle de voix, Ryô !  

- C’est rien, une sale gueule de bois !  

- Encore ! crit-elle.  

- Arrête d’hurler comme ça, j’ai déjà une migraine épouvantable ! ronchonna-t-il.  

- Tu ne dois t’en prendre qu’à toi-même, mon cher ! Je trouve que tu bois beaucoup trop en ce moment…  

- Je n’ai pas de conseils à recevoir ! cracha-t-il d’une voix démesurément froide. Si j’ai envie de passer mes journées à me saouler, je n’ai pas de compte à te rendre, il me semble !  

- Comme tu le sens ! Mais je ne sais pas si c’est toujours une bonne idée de te confier cette nouvelle mission…  

- Je suis un Professionnel et je remplierai ce contrat…  

 

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Kaori, d’un pas précipité, se dirigea vers le commissariat et dévala les escaliers pour atteindre le bureau du Lieutenant Nogami. Elle toqua vivement à la porte et une voix langoureuse lui répondit, à la vue de la jeune femme haletante, Saeko la dévisagea,  

- Vas-tu au procès du Procureur Kyama ? demanda Kaori brusquement.  

- Tour d’abord, bonjour ! Et oui ! J’étais la chargée d’enquête pour cette mission donc mon témoignage est crucial… déclara-t-elle en rangeant soigneusement un dossier cartonné dans le classeur métallique.  

- Emmène moi avec toi ! demanda Kaori d’une voix suppliante.  

- Je ne sais pas si c’est une bonne idée…  

- C’est à cause de ce type que Ryô est dans le coma ! Je veux être là quand son jugement sera rendu et ainsi le voir croupir pour le reste de ses jours en prison ! crit-elle d’une voix dénuée de sentiments.  

Le Lieutenant resta figée à l’intonation haineuse de la jeune femme, une drôle de lueur flottait dans ses yeux noisette. Elle ne réclamait que la Justice pour son amour meurtri mais si elle n’était pas satisfaite, que ferait-elle pour combler cette injustice…  

 

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Ryô avait reprit du poil de la bête mais bien que son Professionnalisme soit sans faille, ses traits tirés laissaient présager une grande fatigue et un moral au plus bas. Lorsqu’il aperçut la femme Lieutenant, au travers de la vitrine du café, qui s’attardait à lire une carte des menus, il se redressa et son air déterminé et sérieux reprit le dessus. Il s’assit en face de cette dernière et plongea son regard sombre dans celui de son interlocutrice,  

- De quelle affaire voulais-tu m’entretenir, Lieutenant de mon coeur ? dit-il en lui baisant la main tout en affichant un sourire ravageur.  

- Tu as l’air d’aller mieux, on dirait ! ajouta-t-elle d’un air mesquin.  

- Je suis un Professionnel et les Professionnels ne faillissent jamais à la tâche qui leur est confiée.  

Le Lieutenant déposa devant lui, les plans d’un entrepôt mit sous surveillance policière ; il abritait un dangereux criminel recherché pour de multiples méfaits mais les perquisitions avaient toujours finis en flop total. Ryô prit la chemise cartonnée et examina les divers plans avec minutie mais son attention s’envolait avec pour fond sonore, les recommandations du Lieutenant…  

 

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Cela faisait maintenant une heure que les divers témoins affluaient à la barre et ce fut le tour de Saeko d’intervenir. Kaori fixait la jeune femme élégante qui se dirigeait vers la barre pour témoigner tout en s’attardant au passage sur l’accusé qui la déshabillait du regard, en souriant chaleureusement. Les deux avocats mitraillaient la femme Lieutenant de questions, pour conforter leurs thèses diverses et elle répondait d’une voix sèche et tranchante à l’avocat de la défense tout en fusillant du regard l’accusé qui le soutenait en passant une main assurée dans sa chevelure broussailleuse comme s’il n’était nullement concerné par les faits qui lui étaient reprochés et s’apprêtait à énoncer un discours pour embobiner l’assistance.  

Aux questions posées, elle arrivait toujours à ajouter une réplique verbale pour asséner un nouveau coup à son ennemi mais elle se faisait reprendre par le Juge qui se devait de faire maintenir l’ordre.  

 

Kaori écoutait avec attention les diverses paroles prononcées par les parties, tout en crispant ses mains sur « l’enclos de bois » qui maintenant la foule à distance. Son sourire illuminaient son visage en entendent les répliques cinglantes de la femme Lieutenant mais la voix grave de l’homme de loi martelant son bureau, coupait court à la tirade de son amie. Ses yeux furent immanquablement attirés par une silhouette imposante qui se tenait posément sur son fauteuil tandis que son avocat se tenant à ses côtés, plaidait sa cause avec détermination. Son air si doux se fit dur et méprisant ; ses yeux noisette au chaleureux réconfort, se firent froids et haineux lorsqu’ils croisèrent ceux du coupable qui osait sourire avec assurance à cette candeur angélique.  

 

Comment pouvait-il lui sourire alors que son amour inconscient était toujours étendu sur un lit d’hôpital ?! Comment pouvait-il paraître si sûre de lui alors qu’il avait sous ses ordres la pire créature que la Terre pouvait avoir en son sein…  

le Loup Blanc  

 

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Ryô sortit de sa léthargie en entendant la voix insistante de la femme Lieutenant qui insistait sur le fait de la cruauté de son ennemi ; d’un geste de négligence, Ryô se relava, tout en glissant le dossier sous son bras,  

- Je m’en charge…  

Il ne laissa pas le temps à la réplique qu’il s’était déjà évaporé ; seul le tintement de la clochette de la porte d’entrée était le témoin de son passage.  

 

Dans la rue particulièrement silencieuse, aujourd’hui, Ryô déambulait dans les rues tout en étant plongé dans ses pensées,  

- Cette nouvelle mission lui donnait un drôle de sentiment, comme une crainte compulsive qui s’insinuait en lui. Il n’avait retenu le nom de son ennemi comme faisant un blocage sur lui ; City Hunter n’avait jamais craint qui que ce soit et ce n’est pas demain la veille, qu’il faiblira devant un adversaire…  

 

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La mâchoire crispée, Kaolin écoutait les « mensonges » de l’avocat commis d’office qui évoquaient les raisons pour lesquelles son client se trouvait embringué dans cette affaire,  

- Comment peut-il être si persuader que ses fariboles vont être crues par les jurés ?! se demanda-t-elle mentalement.  

Une rage silencieuse s’empara de la jeune femme qui maudissait cet homme et son avocat qui se liguaient pour détourner la loi.  

 

La séance interrompue durant la délibération des jurés, ses deux « ennemis » discutaient paisiblement dans les couloirs du Palais ; elle s’apprêtait à se diriger vers eux pour leur dire sa façon de penser lorsqu’une main se posa sur son épaule,  

- Reste tranquille Kaori !  

Elle se retourna vers ce trouble fête qui l’avait stoppé dans sa quête mais au lieu de lui cracher à la figure des paroles bien méritées, un large sourire se dessina sur son visage et des larmes emplirent ses yeux,  

- Mick ! dit-elle en se jetant dans ses bras.  

D’abord étonné de cet élan d’affection, il commença à balader ses mains le long de son dos,  

- Si j’avais su qu’un tel accueil m’attendait, je serais revenu plus tôt ! clama-t-il en la serrant davantage contre lui, sentant sa généreuse poitrine s’écraser contre son torse ce qui eut pour réponse un sourire lubrique qui étiraient la commissure de ses lèvres.  

La fureur de Kaori fut instantané et laissa une massue démesurément lourde s’abattre sur la tête de l’Américain,  

(NDA : Pauvre massue, elle était au chômage depuis trop longtemps alors il lui fallait un retour en force, mdr !!!)  

- Elle te manquait ma massue ! rugit-elle sévèrement.  

Une jeune mère accourut avec une petite fille dans les bras,  

- Qu’avez-vous fait encore Mick Angel ?!  

Ses yeux fâchés fondirent lorsqu’elle aperçut son amie qui se jeta dans ses bras,  

- Oh Kazue ! Que je suis contente de vous revoir tous ? Comme Bai Lan a grandi !  

La petite fille blonde, au chapeau de toile fleurie, se mit à rire en tapant dans ses mains lorsqu’elle vit son père s’extirper avec difficulté de dessous la massue imposante,  

- Alors ma canaille ! On se moque ouvertement son pauvre père ! dit-il en fronçant les sourcils ce qui ne fit que redoubler les rires gazouillant de l’enfant.  

Il prit sa fillette dan ses bras et lui fit tournoyer dans les airs en lui souriant amoureusement ; Kaori sourit devant ce portrait attendrissant du père et de la fille alors que quelques mois auparavant, il était prêt à les quitter pour le quiétude de sa famille. Les représailles s’étant étouffées d’elles-mêmes, la petite famille avait pu rejoindre son foyer et ainsi être là pour le jugement,  

- Ryô, protègerais-tu, toi aussi, ta famille si le danger venait poindre à notre porte ? dit-elle tristement en ne détachant pas son regard du papa poule et de la fillette enjouée…  

 

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Xiang Ying avait beaucoup changé depuis le premier jour de leur rencontre, elle s’était ouverte aux sentiments des autres et réalisait enfin le sens de la famille et de l’amour. Son lien avec Xin Hong était plus proche sans être trop intime, sa timidité maladive empêchant le moindre rapprochement. Il sourit à cette évocation et se rappela la jeune femme rebelle qu’il avait eu pour partenaire et ensuite être son âme sœur. Même si Kaori vivait en Xiang Ying, il se devait d’être un père protecteur et aimant ; il ferait tout pour la protéger d’un danger quelconque et c’est pour cela qu’il avait gardé secret cette nouvelle affaire.  

- S’il m’arrivait quelque chose, A-Xiang ne serait pas seule ! souffla-t-il tristement.  

Son regard scrutait avec minutie les divers plans et il feuilleta une dernière fois la documentation avec attention,  

- Si tu es si redoutable et que notre combat m’est fatal, j’aurais pour consolation de retrouver la femme que j’aime. dit-il en souriant lascivement tout en refermant les rabats cartonnés alors qu’il se levait péniblement pour rejoindre le point de rendez-vous de l’assaut.  

Mais quel serait l’issu de ce redoutable duel…  

 

Il gara son Austin mini, loin du lieu de l’attaque et à pas de loup, il se faufila au travers des bosquets qui entouraient l’établissement ; il se figea soudainement et ses sourcils se froncèrent lorsqu’il se mit à regarder avec attention la misérable batisse qui enfermait le groupe de malfrats. Un étrange sentiment l’envahit lorsque ses yeux décortiquaient la devanture délabrée ; le cadre n’avait rien de particulier, un bâtiment de deux étages, aux couleurs claires dépassées, des petits carreaux de ci de là… Les entrepôts se ressemblaient tous de l’extérieur à vari dire ; d’un haussement d’épaules, il continua sa progression tout en repérant les diverses présences policières qui cerclaient l’entrepôt.  

 

Les premières grenades lacrymogènes brisèrent les petits carreaux du rez-de-chaussée, suivies d’une horde de policiers qui s’engouffrèrent dans les locaux. Quelques secondes après, Ryô sortit de sa cachette et scruta la minable façade,  

- Quel pathétique tombeau pour un numéro un ! Si cela doit être mon dernier combat qu’il se finisse en beauté pour que je retrouve enfin ma Kaori…  

 

Puis il s’engouffra dans la fumée blanchâtre pour commencer son ascension…  

 

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Une heure plus tard, le greffier faisait de nouveau entrer les diverses personnes de l’assemblée et le Procureur, hautain, regardait l’assistance avec mépris et dégoût. Le Juge fit son entrée et posa la question usuelle,  

- Mesdames et Messieurs les jurés, avez-vous rendu votre verdict ?  

- Oui votre honneur ! clama l’un des jurés en tendant la réponse inscrite sur papier au greffier qui le remit au Juge qui le lut mentalement.  

Kaori regardait avec insistance le « manège juridique » et joignait ses mains en une supplique muette pour une justice punitive. Le petit papier revint au main du Juré qui se mit à lire à haute et intelligible voix,  

- Pour l’accusation d’association de malfaiteurs, nous vous déclarons coupable, pour le détournement d’armes illicites… coupable, pour la production et la vente de stupéfiants… coupable.  

L’homme s’affaissait à mesure que les mots venaient alourdir sa sentence ; c’est les épaules fléchies et totalement avachis dans le fauteuil, qu’il attendait le coup de grâce du Juge d’instruction. Il est vrai que son avocat avait fait un très bon plaidoyer mais comment sortir du guêpier un homme qui a déjà un pied derrière les barreaux…  

 

La grosse voix du Président intervint en martelant énergiquement le bureau pour avoir le silence dans la salle,  

- Silence, silence ou je fais évacuer la salle.  

Il détourna son regard réprobateur sur l’homme coupable à la mine anéantie,  

- Monsieur Kyama ! Un homme de loi se doit de la respecter et non la détourner à son grès ; je vous condamne donc à vingt ans de prison ferme.  

 

Kaori, folle de joie, bondit dans les bras de Saeko et embrassa à tour de rôle ses amis ; d’un pas rapide, elle quitta la salle pour annoncer la nouvelle au Nettoyeur qui apprécierait le jugement…  

 

Dans le café du Cat’s eyes, Miki bondit de joie à la nouvelle annoncée par les info et embrassa langoureusement son mari avant de monter dans sa chambre pour embrasser leur fils. Le Géant d’une couleur cramoisie, reprit l’essuyage de sa vaisselle et se mit à sourire,  

- Ryô ! Tu peux revenir parmi les tiens…  

 

Euphorique, Kaori pénétra trois quart d’heure plus tard dans la chambre d’hôpital, à son grand regret, rien n’avait changé. Toujours plongé dans le coma, le torse du patient se bombait et s’affaissait, signe d’une respiration régulière ; son bandage « crânien » faisait comme parti de lui maintenant,  

- Ryô, pourquoi ne te réveilles-tu pas ? Il est condamné à vingt ans de réclusion criminelle… Reviens moi ! Je t’en supplie…  

 

Des larmes embuèrent petit à petit ses yeux devant le manque de réaction de son partenaire ; elle se blottit contre lui et laissa éclater sa peine…  

 

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A chaque pas que Ryô faisait dans cette montée d'escaliers, lui semblait trop familière pour que cela ne soit qu’une coïncidence. Etait-ce parce qu'il avait envisagé tous les scénarios possibles dans sa tête, que maintenant qu'il les voyait se réaliser devant lui, provoquaient ainsi cette drôle de sensation ?  

La montée n'était pas sans difficultés, quelques tireurs embusqués tentèrent de le shooter à chaque occasion donnée mais c'était sans compter sur sa rapidité et son sang froid à toute épreuve.  

 

Soudainement un impact sourd se répercuta sur sa poitrine, ce qui stoppa net son ascension. Anxieusement, son regard se déposa à l’endroit du contact ; rien… Mais qu’est-ce qui l’avait heurté de façon si violente…  

 

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Kaori exaspérée, martelait énergiquement le torse du Nettoyeur qui ne semblait reprendre connaissance,  

- Pourquoi tu ne veux pas te réveiller ? ragea-t-elle en pleurant à chaudes larmes. Je t’aime et je veux te sentir à nouveau auprès de moi, cela fait trop longtemps que cela dure. Nous n’avons pas eu le temps de nous aimer comme tous les couples ordinaires et je veux moi aussi goûter au bonheur avec toi…  

La nuit enrobait le soleil rougi qui éclairait fébrilement la ville qui s’endormait à mesure que les lumières envahissaient le ciel ; d’un geste las, Kaori déposa sa tête sur le lit du Patient,  

- Reviens ! Tout ça s’est de la faute de ce Loup Blanc… Si je n’avais pas été blessée tout ce serait passé autrement… dit-elle d’une voix sourde qui se finit dans un soupir régulier signe de son assoupissement…  

 

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Lorsque Ryô arriva sur le toit, l'hélicoptère prêt à décoller, faisait s'élever un monticule de papiers dans le bruit sourd des hélices ; il se figea devant cette scène beaucoup trop familière pour n'être qu'imaginée. Lorsqu'il vit son ennemi se diriger vers l'engin, il reprit tout de suite ses esprits,  

- Le Loup blanc ?! souffla-t-il abasourdi.  

Comment pouvait cracher son nom alors qu’il faisait ce blocage mental sur lui et comment cet homme pouvait le faire rager maintenant qu’il se trouvait devant lui. Plus question de se laisser aller ; une colère dévastatrice s’empara du Nettoyeur qui fixait le malfaiteur… Soudainement, un drôle de pensée s’empara de lui,  

- Si je suis séparé de Kaori, c’est de ta faute, ordure ! fulmina-t-il tout en dégainant son arme et la pointant sur le bandit.  

Sans chercher aucune logique à son raisonnement, Ryô comptait bien lui faire payer le mal qu’il lui avait fait endurer pendant tout ce temps. Le malfrat, ayant senti sa présence, lui vit volte face et commença à ricaner puis lui prononça quelques paroles inaudibles tout en tirant dans sa direction pour se cacher derrière une ventilation. Ryô, d'un bond, se planqua derrière une bouche d'aération ; il ne le laisserait pas sortir vivant de ce redoutable duel. Le combat semblait de forces égales de part et d’autre des adversaires pourtant l’un d’eux était animé d’un ressentiment qui, à mesure du temps, décuplait ses forces et surtout sa fureur. Les balles fusèrent sur le toit ; cet adversaire était réellement tenace mais sa volonté n’était que plus accru pour la phase finale de la bataille. N'ayant plus beaucoup de balles et se trouvant à quelques mètres de son ennemi, Ryô tenta le tout pour le tout et bondit hors de sa cachette.  

Le Loup blanc trouvant cette occasion tellement inespérée, sortit de sa planque à son tour et se dirigea à vive allure vers notre héro. Ryô lui tira son unique balle dans la poitrine mais le Loup Blanc, contrôlé par la démence, courait vers lui en hurlant,  

- Meurs City Hunter !  

Ses mots… ses mots résonnèrent dans sa mémoire…  

Totalement déstabilisé, Ryô resta tétanisé ; le truand voulait l’entraîner la personne responsable de sa perte dans une chute mortelle de l'immeuble…  

 

Le silence lourd se brisa par une détonation assourdissante ; une balle sortie de nulle part, atteignit le truand en plein milieu du front et stoppa net sa course. Le poids mort de son corps s’affaissa lourdement sur le toit dans un bruit sourd.  

Quelqu'un d'autre que notre Nettoyeur avait tiré, il se retourna et la silhouette tenant une arme fumante lui faisait face. Il plissa les yeux, éblouit par une étrange lumière aveuglante ; il plaça son bras devant ses yeux et vit son sauveur avancer.  

La silhouette perceptible maintenant, s'immobilisa ; le coeur de Ryô semblait s'arrêter.  

Il resta pétrifié devant cette apparition ; son aimée était bien là en face de lui et lui souriait,  

- KA-KA-O-RI ! articula-t-il difficilement.  

C'était Kaori et non une apparition découlant de la présence de Xiang Ying ; une Kaori de chair et de sang. Comment cela pouvait être possible ?  

Elle avait tiré pour ne pas subir une nouvelle fois son cauchemar actuel ; elle avait franchit les limbes du temps pour sauver son amour. Elle ne pouvait plus être cette âme errante qui croisait le chemin de Ryô sans pouvoir agir à sa guise et tout ce qu’elle voulait, c’était le retrouver enfin.  

 

Kaori avança lentement en laissant tomber l'arme fumante qu'elle tenait fermement ; elle lui tendit une main chaleureuse,  

- Je suis venue te chercher ; reviens près de moi !  

La voix de la jeune femme était devenue un sanglot et des larmes coulaient de ses yeux.  

Totalement immobilisé, Ryô fut assaillit par une foule d'images et de sentiments ; la force des émotions le fit tomber à genoux, une douleur immense lui bombardait le crâne. Il se prit la tête entre les mains et une multitude de souvenirs assaillaient sa mémoire. Il se rappelait avoir vécu tout cela mais avec une autre fin, celle de sa chute du bâtiment avec son ennemi.  

Ses souvenirs étaient différents, Kaori n'était pas morte mais bien à ses côtés ; des perles salées se formèrent maintenant dans ses yeux et il fixa de nouveau cette femme tant aimée. Le choc était tellement fort qu'il s'écroula tandis que ce « fantôme » courait vers lui et le prenait dans ses bras…  

 

***  

 

Dans un sursaut, Ryô « se réveilla » dans une chambre d'hôpital ; il scruta interrogatif les environs si communs et il posa une main engourdie sur le bandage qui entourait sa tête. Ryô sentit une présence si familière à ses côtés ; il n’osait poser le regard sur cette silhouette qui murmurait,  

- Reviens !  

 

 

 


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