Chapitre 23 :: Les liens du cœur (1ère partie)

Publiée: 03-05-06 - Mise à jour: 16-05-06

Commentaires: Je dédie ce chapitre à Grifter qui me conseille si bien, à KitHawke (qui me trouve sadique et que vas-tu penser de moi à la fin de ce chap), à Amarina pour la soutenir pour la reprise de ses cours et à toutes mes fidèles revieweuses. Merci du fond du coeur. Sincèrement ! La partie Angel Heart traitée dans ce chapitre est tiré de l'oeuvre originale d'Hojo cf Angel Heart tome 10.

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Kaori suivit les deux médecins qui quittèrent la chambre pour s’attaquer à la paperasserie pour la sortie de Ryô ; le Doc s’éclipsa quelques instants pour passer un coup de fil puis ils pénétrèrent dans le bureau. Le Professeur Takamoto s’empara des feuillets et ils commencèrent la longue série des signatures à apposer au bas des documents.  

Au bout d’un quart d’heures et quelques recommandations faites à Kaori sur un repos bien mérité, ils se séparèrent après les salutations d’usage. Pendant que les deux hommes retournaient dans la chambre de Ryô, la jeune femme fut attirée par les rires minaudés de l’hôtesse d’accueil et une voix familière ; elle se retourna et vit un homme blond tout de blanc vêtu, accoudé au comptoir, comptant fleurette à cette dernière. Elle plissa les yeux comme pour percevoir davantage l’individu,  

- Mick ? s’étonna-t-elle.  

L’intonation fit pivoter le charmeur et un sourire libidineux apparut sur ses lèvres,  

- Bonjour, ma chérie ! clama-t-il dans une envolée remarquable avant de se faire écraser lamentablement par un bon coup de massue.  

- Que fais tu ici ? Et en plus dans cette tenue ? s’écria-t-elle.  

- Moi aussi, je suis heureux de te voir mon amour ! se vexa-t-il faussement, en époussetant son uniforme.  

- Pardonne moi ! Mais pourquoi es-tu ici ? insista-t-elle en fronçant les sourcils.  

- Tu ne vois pas ! Je suis ambulancier ! dit-il en désignant fièrement de l’index son badge.  

(Hé oui ! Notre Mick a beaucoup de ressource !)  

Une libellule passa au dessus de la tête de Kaori,  

- Ambulancier ! s’écria-t-elle surprise.  

Il lui bâillonna la bouche avec sa main,  

- Chut ! Moins fort ! Tu veux me faire remarquer !  

Il fit un sourire grimaçant à l’assemblée qui les dévisageait,  

- Ce n’est rien, le coup de l’uniforme fait toujours son effet !  

Elle le regarda d’un air réprobateur en repoussant sa main,  

- Tu es venu jusqu’ici « pour faire la chasse » à tes nouvelles conquêtes ! gronda-t-elle.  

Mick tomba à la renverse, il se releva en riant nerveusement,  

- Mais non ! Je vais servir de chauffeur à ton cher Ryô ! bougonna-t-il.  

Les derniers mots empourprèrent les pommettes de la jeune femme.  

- Pour qui me prends tu, voyons ?  

- Dois-je vraiment répondre ? demanda-t-elle sur un ton narquois, en posant ses poings sur ses hanches.  

- Je suis un incompris ! pleurnicha-t-il.  

Kaori n’eut le temps de répondre qu’un brancard transportant le corps de Ryô, se dirigeait vers eux ; Mick déconfît, regarda son comparse inanimé. C’était la première fois depuis l’accident qu’il le revoyait ; une drôle d’appréhension l’avait empêché de revenir. Il fixa Kaori qui, tout naturellement, souriait angéliquement en caressant la joue de l’homme qu’elle aimait.  

Mick s’empara du brancard et un colosse descendit du véhicule affrété à cet effet,  

- Falcon ?  

Le Géant eut un sourire en coin et aida l’Américain à hisser le « chariot » dans l’ambulance. Le Blondinet réajusta son rétroviseur tout en jetant un coup d’œil furtif à son ami inconscient ; il démarra tout en faisant un signe de main à la jeune femme pour la rassurer. Elle fixa quelques minutes l’ambulance qui s’éloignait puis s’en retourna nerveusement vers l’accueil,  

- Comment vais-je faire pour les factures ? angoissa-t-elle.  

Elle s’accouda au comptoir tout en demandant la « note » ; l’hôtesse tapota sur son clavier,  

- Tout est réglé ! affirma-t-elle.  

- Il doit y avoir une erreur ! s’étonna Kaori.  

- Non, je suis formelle... Ah oui, en effet...  

Kaori serra les dents à l‘attente du montant exorbitant mais la jeune femme lui tendit une enveloppe,  

- Je devais vous donner ceci à la sortie de Mr Saeba !  

Kaori saisit la lettre en clignant des yeux d’étonnement...  

Dans un building new-yorkais, une belle journaliste revenant d’un reportage de trois long mois à Cuba, s’asseyait lourdement dans son fauteuil en soupirant. Elle se redressa puis détailla minutieusement le paquet d’enveloppes qui s’amoncelait sur son bureau ; une longue lettre blanche attira son attention : Commissariat de Shinjuku, Tokyo.  

Tout en fronçant les sourcils, elle se redressa subitement pour chercher ce fichu coupe-papier dont elle n’arrivait pas à remettre la main dessus. L’objet tant convoité, dissimulé sous la paperasserie, trancha le revers de l’enveloppe datant d’un mois maintenant,  

- Qui cela peut-il être ? murmura-t-elle.  

Le cache officiel des services de police ne fit qu’accroître ses craintes ; saisissant nerveusement la feuille de papier, elle commença à lire, avec angoisse et à hautes voix, les quelques lignes,  

- Mademoiselle Tachiki,  

Je tenais à vous avertir qu’il est arrivé un incident à Ryô Saeba... il est dans le coma.  

- Dans le coma ! lâcha-t-elle en s’affaissant dans le gros fauteuil de cuir.  

Elle reprit sans tarder sa lecture,  

- Son état étant très préoccupant, je me fais du soucis pour sa partenaire et viens par cette présente vous demander votre soutien vis à vis de dernière qui en a grand besoin. Je vous écris sous le sceau d’un courrier officiel pour être sûr d’une bonne réception de votre part. Pardonnez mon insistance mais l’heure est grave.  

Cordialement  

Lieutenant NOGAMI Saeko.  

- Oh mon Dieu, Mr Saeba ! geignit-elle. Ma pauvre Kaori, qu’en est-il depuis ce mois écoulé ?!  

Elle secoua la tête pour reprendre ses esprits,  

- Asaya ! hurla-t-elle.  

- Oui, Mademoiselle Tachiki ! s’enquit l’assistante en passant la tête dans l’embrasure de la porte, la main sur la poignée.  

- Réservez moi un billet d’avion pour Tokyo de toute urgence !  

- Bien Mademoiselle ! ajouta la jeune femme en se précipitant vers son bureau et saisissant le téléphone.  

Pendant que son assistante réservait son billet, Sayuri rassemblait son passeport, ses clés pour filer à son appartement en quatrième vitesse prendre du linges de rechange…  

A vive allure, elle passa devant son assistante et saisit au vol le petit bout de papier où était inscrit le code de réservation du billet,  

- Votre avion décolle dans trois heures ! s’exclama l’assistante.  

- Merci Asaya ! ajouta-t-elle en disparaissant derrière les portes métalliques de l’ascenseur.  

Au volant de sa petite Coccinelle Volkswagen, Sayuki prit la direction de son studio ; à peine arrivée, elle bondit de son véhicule, se rua dans son appartement. Jetant quelques vêtements dans une petite valise, elle stoppa quelques secondes son attention sur la photo d’un jeune homme blond qu’elle saisit fébrilement et serra contre sa poitrine en soupirant. Elle hésita quelque peu puis la glissa au milieu de son linge qu’elle finit d’entasser dans le baguage. Quelques minutes plus tard, elle fourra hâtivement la valisette dans le coffre de sa voiture et fila vers l’aéroport.  

Courant à vive allure vers le guichet, elle récupéra son billet et fit enregistrer sa valise ; Sayuri se laissa littéralement tomber sur un siège en attendant sa correspondance,  

- Si j’avais su, je serais venue plus tôt ! Pardonne moi Kaori…  

Deux heures plus tard, dans l’avion en partance pour Tokyo, la élégante femme d’affaire assise côté hublot, jetait un coup d’œil rêveur sur les gratte-ciels qu’elle allait quitter,  

- J’arrive Kaori ! clama-t-elle en crispant nerveusement ses doigts sur le pantalon de son tailleur sombre...  

Assise dans sa voiture, Kaori lisait attentivement la lettre laissée à son intention à l’accueil,  

- Mademoiselle Makimura,  

Par amitié pour Mr Saeba et pour toute affection que je vous porte, je viens régler ma dette auprès de City Hunter par le biais du paiement des factures de son hospitalisation. Je sais que tout ceci n’est que purement matériel mais je n’ai pas l’habitude des effusions de sentiments. J’ai eu un tel remords de vous laisser ainsi dans votre peine ; j’ai eu l’impression de me séparer de ma fille une deuxième fois…  

Un triste sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme,  

- Je n’ai trouvé que ce geste pour vous soutenir.  

Pardonnez moi, ma maladresse et surtout gardez l’espoir.  

Prenez soin de vous  

Affectueusement  

Mr Li.  

De petites perles salées s’étaient formées au coin de ses yeux,  

- Merci Mr Li ! murmura-t-elle en serrant la lettre contre son cœur...  

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Ryô retourna nostalgiquement à la gare de Shinjuku en compagnie de Saeko et quelle ne fut pas sa surprise de voir un nouveau tableau des messages, beaucoup plus imposant mais surtout plus voyant que le précédant. Il sourit,  

- Je suis trop vieux maintenant pour tout ça ! souffla-t-il amusé.  

- Mais c’est la seule chose que tu saches faire, non ? Et de toute façon, tu as déjà ton premier client ! intervint le Lieutenant Nogami.  

Il lit l’inscription,  

« Sois un bon père Saeba !  

Mr Li »  

Sur un ton résigné, il ajouta,  

- J’accepte mais je suis sûr que tout le monde a oublié ce machin... J’y mets une condition tout de même... changer le par un tableau ordinaire...  

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Arrivés chez le Doc, les deux hommes n’eurent aucune peine à installer leur ami dans le nouveau lit ; Kaori n’allait plus tarder à arriver. Falcon disparut de nouveau pour garer le véhicule ainsi que Tomo qui devait préparer les médicaments du nouveau venu. Dans la pénombre de la chambre, adossé au mur, les bras croisés sur la poitrine, Mick détaillait du regard l’homme inconscient,  

- L’Etalon de Shinjuku ! sourit-il mélancoliquement.  

Nostalgiquement, il repensa aux soirées de beuveries, les concours stupides qu’ils se lançaient du style combien de whisky, ils ingurgiteraient en une heure ou combien de conquêtes, ils feraient dans la soirée. La mâchoire crispée, Mick ragea sourdement,  

- Pourquoi ne te réveilles-tu pas bon sang ?! lâcha-t-il en frappant le mur.  

Il s’avança et s’appuyant sur le lit, il lui susurra,  

- Penses à la peine que tu fais à Kaori, égoïste !  

Il se recula comme attendant une réaction de son homologue puis il s’avança de nouveau mais plus brutalement,  

- Si tu ne te réveilles pas, je serais la consoler ta Kaori ! sourit-il malicieusement.  

Un cri retentit dans la chambre ; dans le couloir, Kaori portant deux gobelets de café, se dirigea d’un pas rapide presque en courant. Sur le pas de la porte, elle resta figée à la vue de cette scène ; Mick tentait de se de faire l’emprise de Ryô.  

Comme au ralenti, les verres cartonnés glissèrent entre ses doigts pour finir leur courses en s’explosant sur le sol,  

- Ryô ! murmura-t-elle, en écarquillant les yeux.  

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