Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Sand

Status: Complète

Série: Angel Heart

 

Total: 37 chapitres

Publiée: 27-03-06

Mise à jour: 17-08-06

 

Commentaires: 220 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: Un lien probable entre les histoires de City Hunter et d'Angel Heart... Et si Kaori n'était pas morte !Est-ce que l'amour peut franchir toutes les barrières ? **** Ne tenez pas compte de l'histoire originale d'Hojo, la mienne se repose sur la sienne vis-à-vis des personnages et pour le contexte. Vous comprendrez le dénouement qui se dévoile au fil de l'histoire. **** C'est ma première fics et j'espère que cela vous plaira !

 

Disclaimer: Les personnages de "Une présence si familière" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Une présence si familière

 

Chapitre 30 :: Un secret pour te protéger

Publiée: 05-07-06 - Mise à jour: 05-07-06

Commentaires: Désolé pour le méga retard mais je n'ai toujours pas internet (ç_è). Il faut dire que j'ai hésité à majer ce nouveau chapitre mais vu le mal que je me suis donné, je me suis dit que ça passe ou ça casse. Merci pour votre patience et vos nombreuses reviews. La partie d'Angel Heart est tiré de l'oeuvre original d'Hojo cf Angel Heart volume 8.

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37


 

Voilà une date bien triste que ce 31 mars ! Pourtant c’est un anniversaire… celui de Kaori mais aussi un tragique souvenir… la mort de son frère bien aimé. L’ « absence » de Ryô se ressentait cruellement ; il avait été là, durant ces longues années, pour l’aider à passer ce cap difficile. Elle avait besoin de lui, même s’il ne pouvait prononcer les mots réconfortants, sa simple présence suffirait à l’apaiser. Elle ne se sentait pas la force de franchir cette nouvelle année de deuil surtout en ce moment. C’est dans cet état d’esprit et d’un pas décidé, qu’elle prit la direction de la clinique du Doc.  

 

Une demie heure plus tard, sa démarche claquante dans le couloir carrelé, n’attira pas l’attention de la visiteuse qui serrait tristement la main de l’inconscient. Prenant une grande inspiration, Kaori posa une main fébrile sur la poignée de la porte de la chambre puis l’ouvrir énergiquement,  

- Ryô, je...  

La visiteuse sursauta et s’éloigna du Nettoyeur ; prise dans la vivacité de son geste, la petite chaise de bois vient claquée sur le sol,  

- J’allais m’en aller ! bredouilla-t-elle en saisissant hâtivement son sac à main.  

- Saeko ? s’étonna Kaori.  

Les deux femmes s’étaient simplement croisées depuis le jour du drame ; Kaori tenta de croiser le regard sûr et déterminé du Lieutenant mais au lieu de cela, Saeko semblait fragile et désemparée,  

- Non, reste… Ryô est ton ami et tu as le droit de venir le voir autant de fois que tu le désires.  

Kaori lui sourit chaleureusement puis Saeko, hésitante, fit quelques pas dans sa direction puis se jeta littéralement dans ses bras. Elle la serra doucement puis plus fortement ; un sanglot étouffé parvint aux oreilles de la novice,  

- Saeko... Saeko... l’interpella-t-elle timidement.  

Kaori s’éloigna légèrement de l’étreinte de la femme Lieutenant, en la prenant par les épaules,  

- Que t’arrive-t-il ? s’inquiéta-t-elle.  

Saeko écrasa énergiquement ses larmes du revers de la main,  

- Ce n’est rien... un peu de fatigue... sourit-elle tristement. Je dois partir, on m’attend au bureau...  

Elle commença à s’éloigner quand Kaori la rattrapa par le poignet,  

- Tu es sûre que ça va ? Tu as mauvaise mine !  

- Oui… ne t’en fais pas !  

Saeko reprit sa marche interrompue et sourit malgré la boule de chagrin qui se formait dans sa gorge. Elle posa un regard attristé sur la jeune femme qui s’effaçait à mesure qu’elle fermait la porte. Les yeux interrogateurs de Kaori se firent plus doux et compatissants. Une fois partie, Kaori sourit tristement en fixant la porte blanche,  

- Pourquoi me mens-tu, Saeko ? Est-ce le souvenir de mon frère qui t’attriste ? dit-elle en s’asseyant sur la chaise de bois qu’elle releva lentement puis s’y assit mollement.  

Elle prit la main de Ryô dont elle déposa le poing sur son front ; ce simple contact l’aidait à supporter cette vague de remords qui l’envahissait,  

- Nous éprouvons la même peine et pourtant nous ne voulons jamais partager notre tristesse. Pourquoi une telle réaction alors que cela serait tellement plus facile de le supporter à deux ?! Mon frère t’aimait et je respecte son choix !  

Saeko adossée à la porte, inspirait profondément pour reprendre son self contrôle ; il s’en était fallu de peu pour qu’elle craque devant la jeune femme. Le monologue de Kaori était parvenu à ses oreilles,  

- Oh, Ryô… souffla-t-elle. Crois tu que Kaori me pardonnerait si elle savait que son frère est mort par ma faute et non de la main de ce vulgaire tueur de l’union Théope…  

Soudain, la sonnerie de son téléphone portable signifiant l’arrivée d’un mail sur sa messagerie instantanée, retentit dans le couloir désert, la sortant brutalement de ses douloureuses pensées. Elle tenta d’étouffer la mélodie de sa main tout en prenant précipitamment la direction de la sortie de la clinique.  

 

Sa main crispée desserra ses doigts pour laisser apparaître les quelques lignes d’un bref message qui voila soudainement son regard,  

- Notre partie interrompue pendant dix ans, va enfin reprendre. En introduction à notre jeu, je pense reprendre la partie sur le pont de nos souvenirs, le pont de l’Arc-en-ciel…  

Une pièce jointe était attachée au message mais il était seulement visible sur son ordinateur ; elle bondit dans son bolide, direction le commissariat…  

 

Kaori regarda Ryô tendrement tout en caressant du bout des doigts son visage,  

- Pourquoi avez-vous mis autant de temps à vous déclarer l’un et l’autre ? Sur ce plan, vous êtes semblables… Hideyuki lui avait pourtant acheté une belle bague et c’était entraîné toute la journée pour lui faire sa demande...sourit-elle nostalgiquement. Saeko ne sait toujours pas les sentiments profonds d’Hideyuki et doit sûrement en souffrir… Mais voilà quand enfin il se décide, ils se sont à nouveau disputés… Ils sont incorrigibles ces deux-là… Cette bague… Je l’ai conservé bien précieusement au fond de mon placard dans une boîte à chaussures… Elle a le droit de savoir…  

 

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A-Xiang se réveilla en sursaut ; elle venait d’être témoin d’une drôle de scène concernant Tonton Hideyuki et Maman Kaori. Apparemment, il voulait demander une femme en mariage et cela avait échoué. Mais qui pouvait être cette femme en question ? Toute à se réflexion, un scintillement apparut dans sa penderie. Elle savait pertinemment ce qu’elle allait trouvé dans la boîte à chaussures… la fameuse bague.  

 

Le lendemain, Xiang Ying raconta en détail le rêve qu’elle venait de faire à Ryô,  

- Vraiment… ? Je me doutais bien qu’il avait prévu ça… avoua-t-il en souriant tout en regardant l’anneau étincelant.  

- Mon oncle… avait une petite amie ? Il pensait au mariage…  

- Oui…  

- C’était quel genre de femme ? Dans mon rêve, Tonton en parlait comme d’une femme têtue et très difficile !  

- Ha ! Ha ! Ha ! C’est pas faux… rit-il nerveusement. Tu veux la rencontrer ?  

 

Ryô emmena Xiang Ying au cimetière ; aujourd’hui était la date anniversaire de sa mort. Tout en arpentant les grandes allées de pierres tombales, la familiarité des lieux la frappa. Laissant vagabonder son regard de droite et de gauche, A-Xiang demanda,  

- Pourquoi est-ce que Maman Kaori l’a gardée ? Moi… Je l’aurais donné à sa petite amie… en souvenir de lui…  

Ils firent quelques pas et arrivèrent enfin à la tombe,  

- Je vois qu’elle est déjà là…  

Xiang Ying distinguait à peine la silhouette de la femme élégante qui fixait la pierre tombale,  

- Saeko !  

 

La jeune femme élégante ne s’était toujours pas remise de la mort de l’homme qu’elle aimait ; pourtant cela faisait dix longues années. Ses aventures amoureuses n’avaient été qu’une succession d’échecs,  

- Si Saeko ne s’est pas mariée… c’est parce qu’elle n’arrive pas à oublier Tonton Makimura ?  

A-Xiang était attristée par cette douloureuse réalité ; Ryô ressentit cette immense peine qui l’envahissait,  

- Non, Saeko est… En vérité, Saeko m’a toujours préféré à ce bon vieux Makimura ! Mais après sa mort, j’ai choisi Kaori et ça lui a fait un choc terrible ! avoua-t-il triomphalement. Je lui ai fait beaucoup de mal… mais maintenant, je suis libre comme l’air ! Elle n’a qu’à admettre qu’elle me veut sans aucuns chichis !  

Un petit seau de bois servant à arroser les diverses plantes des tombes vient percuter violemment la tête du Nettoyeur,  

- Arrêtes de lui raconter n’importe quoi ! fulmina Saeko. Ca n’arrivera ja-mais !! lui sourit-elle triomphante.  

- Tu n’as pas à te priver ! grimaça-t-il.  

- Je ne vis que pour mon travail ! Le mariage, je n’y pense même pas !!! avoua-t-elle fièrement.  

- Pour quelqu’un qui n’y pense pas… Tu as fait combien de rencontres arrangées jusqu’à maintenant. clama-t-il en comptant ostensiblement sur ses doigts, le nombre de rencards.  

- C’est ma famille qui a tout organisé sans me demander mon avis… C’est pour ça, que je les ai tous repoussés ! hurla-t-elle en le saisissant violemment par le col de sa veste.  

- Ne te fâche pas comme ça ! rit-il nerveusement.  

A-Xiang était ahurie par le comportement de son père mais Saeko, pas le moins démontée, ajouta,  

- Petite correction… Ils m’ont tous repoussée !!! Tous !!! C’était couru… Après tout, je suis la femme qui a été harcelée par un tueur en série… Dès qu’ils l’ont appris, ils se sont pris leurs jambes à leurs cous ! Les hommes sont tous lâches.  

Ryô ressentit le trouble dans sa voix malgré sa mine enjouée et son ton sarcastique,  

- Il n’y a qu’un homme comme moi qui soit à la hauteur d’une femme dangereuse comme toi !  

- Tu as raison !  

Un air malicieux se lisait dans le regard de la jeune femme,  

- Hein ? Sérieux !  

Ryô n’en revenait pas, il la saisit hâtivement par la main,  

- Gé-génial !! Direction hôtel Mokkori !! Y a pas d’hôtel près du cimetière ?  

- XYZ Ryô ! Ce matin… il m’a envoyé un message…  

- Il… ?  

- Il y a dix ans… l’enfant qui me harcelait… avoua-t-elle tristement.  

- Le gamin… !  

 

Au commissariat, Ryô lisait attentivement le message reçu par Saeko… le gamin était revenu et passait de nouveau à l’action. Son premier meurtre fut le lieu de son dernier, le pont de l’arc-en-ciel. Là où il avait assassiné Hideyuki dix ans auparavant,  

- Ce matin, on a découvert le corps d’une femme sur le pont de l’arc-en-ciel. Il a été trouvé exactement au même endroit où Makimura a été assassiné. Il… a déjà commencé. clama-t-elle désemparée.  

Saeko était à deux doigts de craquer,  

- Cette fois-ci… je ne laisserais pas filer... ce sale morveux… qui a tué Makimura ! déclara Ryô en déposant une main compatissante sur l’épaule de son amie.  

 

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Jusqu’à présent, les missions qui lui étaient incombées, n’avaient été que du sort d’un garde du corps. Kaori tenait à se documenter davantage sur les armes qu’elles devaient manipuler car Mick n’était plus là pour poursuivre sa formation. Elle n’avait pas besoin non plus d’être calée en la matière pour comprendre le contenu des bouquins en question ; le jargon lui poserait peut-être des problèmes mais elle pourrait toujours demander à Miki bien que cette dernière soit très occupée avec son petit bout de chou.  

Tout en arpentant les diverses étagères de la librairie, elle finit par atteindre le rayon qu’elle désirait. Hors de porter des enfants, le volume se trouvait à une hauteur considérable ; se hissant sur la pointe des pieds, elle effleurait à peine, du bout des doigts, la reliure. Retentant à nouveau l’exercice, Kaori ne parvenait pas à atteindre le livre convoité ; tout en grimaçant son effort, il restait inaccessible. Une silhouette masculine se glissant derrière elle, saisit le bouquin en question et le lui tendit tout en souriant aimablement. Kaori fixa en fronçant des sourcils le jeune homme qui lui faisait face ; son cœur s’oppressait dans sa poitrine, un drôle de sentiment comme une immense haine l’envahit à la vue de ce jeune homme qu’elle n’avait pourtant jamais vu. Pourquoi son cœur l’avertissait d’un danger alors qu’aucunes menaces n’émanaient de cet inconnu ? Pourquoi son sixième sens se mettait alors en éveil ? Elle resta statique à détailler chaque centimètre carré de la carrure du jeune homme qui ne cessait de lui sourire. Son instinct de Professionnel était à l’affût à son contact mais pourquoi ?...  

 

Cet étrange inconnu lui proposa de lui offrir un café mais Kaori, bien que mal à l’aise ne savait comment refuser alors, elle lui emboîta le pas.  

 

Saeko, assise dans son fauteuil, épluchait minutieusement, les dossiers de cette douloureuse affaire mais sa recherche fut interrompue par le signal sonore d’un message entrant,  

- Décidément, ton ami Saeba a un goût certain pour la gent féminine. Cette Kaori est d’une réelle beauté angélique… Comment réagira-t-il quand je lui aurais enlevé sa petite amie ?  

La main de Saeko se mit à trembler nerveusement et les pupilles de ses yeux se dilatèrent,  

- Il veut tuer Kaori…  

 

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L’arme de Xiang Ying était fermement appliquée sur le front de l’inconnu. Lorsqu’elle en prit connaissance et réalisa la gravité de son geste, elle se confondit en excuses et rengaina son arme instantanément. Nullement perturbé, le jeune homme lui souriait insatiablement,  

- Tu te promènes avec un « modèle gun » ? Tu es une maniaque du model gun ?  

- Pa… pardon ! Je…  

- Ca n va vraiment pas avec ton si joli visage !  

- Merci ! dit-elle en saisissant le livre qu’il lui tendait.  

Mais son attention se figea sur le visage de son interlocuteur,  

- Pourquoi ai-je eu une telle réaction ? se demanda-t-elle mentalement.  

- Quoi ? J’ai quelque chose sur la figure ?  

- N… non !  

 

Pendant ce temps, au Cat’eyes, Ryô racontait la triste affaire qui avait coûté la vie à son ancien partenaire,  

- Le nom de ce gamin était Kazuma Toyama. A l’époque, il avait quatorze ans.  

- Un adolescent de quatorze ans… ? s’étonna Falcon.  

- Lors du premier rendez-vous arrangé de Saeko, il a pendu son soupirant au montant de la porte des toilettes et on lui avait coupé les tendons des deux bras, c’est pour ça qu’il n’avait pu se libérer lui-même. Cet incident marqua le début de l’affaire des meurtres en série. Apparemment Saeko avait déjà reçu des coups de fils anonymes et muets peu avant cet incident… Ce soir-là, elle a aussi reçu un appel mais cette fois-ci, il n’était pas muet. Le tueur lui a dit : « Refais une partie avec moi comme aujourd’hui »…  

- Un jeu ?  

- Vendredi prochain, une femme impure mourra à Kabukicho. Essaie de l’empêcher. C’est tout ce qu’il a dit avant de couper… Comme il l’avait annoncé, ce soir-là, une prostituée a été assassinée. Après ça, il a continué à envoyer des annonces à Saeko tous les mois et les accomplir.  

- Pourquoi prévenir Saeko ? s’enquit Falcon.  

- Parce qu’il en était amoureux ! avoua Ryô dépité. Apparemment, en obligeant Saeko à le poursuivre, il avait l’impression de la posséder. On l’a su après mais trois semaines avant que Saeko n’aille à son premier rendez-vous arrangé, elle est passée au collège de Toyama pour recueillir des témoignages.  

-Et c’est là qu’il la repérée ? en conclut le Géant.  

- Une femme aussi canon, le choqua dû être trop violent pour des collégiens, non ?  

- Mais un gosse… c’est une histoire incroyable !  

- C’est une des choses qui a rendu l’enquête difficile. La plupart des victimes annoncées étaient des prostituées ais… il y a eu un proche de Saeko.  

- Celui qui a été visé, c’était… Makimura. en déduit le cafetier.  

- C’est la première fois que Toyama nommait une de ses victimes. avoua Ryô dont les traits s’étaient endurcis.  

 

Saeko déambulant dans les rues, reçut de nouveau un message,  

- Il y a des insectes répugnants qui tournent autour de toi, comme cet homme, Ryô Saeba. J’ai bien ri, même un homme aussi vulgaire peut avoir une fille. En ce moment, je suis avec elle.  

Saeko courant dans les rues de Shinjuku en se faufilant au travers de la dense population tentait désespérément de joindre Ryô mais son portable répondait aux abonnés absents,  

- A quoi cela lui sert-il d’avoir un portable !!! fulmina-t-elle.  

 

- Mais prévenir Saeko a été sa plus grossière erreur ! Je me suis servi de Makimura comme appât pour le piéger. Je suis tombé des nues quand j’ai vu débarqué un gosse. Je ne pouvais pas le tuer, tu penses bien. Je l’ai attrapé et je l’ai livré à Saeko… Il était culotté le gamin… dès qu’il a vu Saeko, il lui a dit qu’il l’aimait et s’est mis à rire. Toyama a été envoyé en prison pour mineurs et l’affaire a été classée.  

L’expression du visage du Nettoyeur se fit douloureuse,  

- Mais six mois plus tard… il s’est évadé et le jour même… il tuait Makimura avant de disparaître sans laisser de trace.  

- Il doit avoir 25 ans maintenant… pourquoi veut-il continuer la partie après tant d’années ? demanda Falcon tout en préparant un autre café.  

- Je ne sais pas…  

- Mais pauvre Saeko… que le premier gars de ses rendez-vous arrangés manque de se faire tuer, ça fait pitié !  

- Ouais, hein ? Après, plus aucun homme n‘a voulu la rencontrer ! Snif ! C’est une femme accablée par le destin ! Après ça, sa cote auprès des hommes est tombée plus bas que terre ! clama le Nettoyeur en essuyant ses pseudos larmes.  

 

Dans sa course effrénée, elle prit la direction du Cat’s eyes et vit sa silhouette imposante au travers de la vitrine,  

- J’aurais pu le parier que je le trouverais ici !  

Elle poussa énergiquement la porte,  

- Ryyyô ! hurla-t-elle.  

Le Nettoyeur surpris, grimaça en repensant à toutes les choses qu’il venait de dire,  

- C’est… c’était une blague ! T’as encore ta chance auprès des hommes ! Ma main au feu ! cria-t-il en agitant ses mains nerveusement devant lui.  

- De quoi tu parles ? demanda-t-elle faussement fâchée.  

- Bah… C’est pas pour ça ? Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! rit-il nerveusement.  

Saeko esquissa un geste rapide dans sa direction,  

- C n’est pas le moment de rire comme un imbécile !!! dit-elle en lui collant son portable sous le nez. La prochaine cible de Toyama, c’est A-Xiang !! Il veut se venger de toi !  

L’expression du Professionnel se figea et il saisit le petit appareil,  

- Pourquoi fallait-il que ton portable soit éteint dans un moment pareil ! On n’a pourtant pas une minute à perdre ! Ryô ! Il ne faut pas traîner ! Nous devons tout de suite trouver A-Xiang et…  

Le Nettoyeur restait silencieux et fixait inlassablement le téléphone ; ses épaules tremblaient dû à la retenue d’un sentiment qu’il l’envahissait. Saeko, peinée, posa une main compatissante sur son épaule et la réaction fut immédiate… Il explosa littéralement de rire,  

- Dis donc Ryô ! Tu saisis la gravité de la situation ! ragea-t-elle.  

Sur cet entre fait, la petite clochette de la porte tinta et laissa paraître une Xiang Ying totalement déconfite ; Saeko se précipita vers elle,  

- A- Xiang ! Tu es saine et sauve !  

La jeune femme ne répondit pas et restait enfermée dans un troublant mutisme,  

- A-Xiang ? Ca ne va pas ? Est-ce qu’il… Il t’a fait quelque chose ?! s’inquièta-t-elle.  

Ryô ne riait plus en voyant la mine désolée de sa fille,  

- Papa… Ryô… Je… Je … J’ai tué quelqu’un !!  

La jeune femme resta plantée au milieu de la pièce et commença à raconter les événements,  

- Lorsqu’il m’a tendu le livre que je voulais attraper sur l’étagère… je lui ai pointé son arme sur le front… Si je n’avais pas fait comme tu m’as dit Papa Ryô… Si je n’avais pas enlevé les balles du chargeur, cet homme serait mort…Il n’avait aucune aura meurtrière… pourtant mon corps a réagi tout seul… Je ne comprends pas pourquoi…  

Ryô s’approcha de Saeko et lui murmura à l’oreille,  

- Dis… C’est plus tôt l’autre qui est en danger, tu ne crois pas ? Il a choisit la pire des cibles…  

 

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Le jeune homme fort aimablement l’avait raccompagné au bas de son immeuble et s’était éclipsé aussi vite qu’il le pouvait. Mais il avait pris le temps de contempler la façade de briques rouges et plus particulièrement une des fenêtres comme s’il cherchait quelque chose ou quelqu’un. Son regard accrocha une ombre à l’une des fenêtres et la peur s’afficha sur ses traits puis il détala comme un lapin prit en chasse par un prédateur. Que craignait-il ?  

La silhouette aux yeux sombres et froids s’estompa puis se volatilisa dès que le jeune homme eut disparu au coin de la rue.  

 

Kaori, étonnée, regardait le jeune homme qui déguerpissait pour disparaître au coin de la rue. Ses yeux clignèrent exagérément devant la situation atypique puis elle haussa les épaules et gravit les marches de l’allée. Elle entra lascivement dans l’appartement et déposa le bouquin sur la petite table de l’entrée ; elle allait se diriger vers la cuisine pour déjeuner mais le nœud dans son estomac interdisait tous aliments d’entrer. Elle soupira en s’asseyant pesamment sur le sofa puis son esprit se mit à vagabonder et se porta sur Saeko ; elle se faisait tout de même du souci pour elle. Même si elles n’étaient pas les meilleures amies du monde ; elle représentait beaucoup pour son frère et elle comprenait son mal être avec les jours arrivants qui ne faisaient qu’accentuer son trouble.  

 

C’est ainsi que Kaori se rendit au commissariat ; à l’accueil, les réceptionnistes débordées, ne pouvaient annoncer sa venue à Saeko,  

- Tant pis, je lui ferais la surprise ! ajouta-t-elle en haussant les épaules.  

D’un pas léger, Kaori se dirigeait vers le bureau du Lieutenant ; elle s’apprêtait à toquer à la porte, lorsque des brides d’une conversation téléphonique filtrèrent,  

- Oui, le meurtrier d’Hideyuki Makimura est de retour en ville... C’est ça, Toyama Kazuma. Il est revenu pour achever son œuvre à ce qu’il dit… et ainsi tuer sa sœur.  

A ces dernières paroles, Kaori ouvrit subitement la porte du bureau, qui percuta bruyamment le mur jouxtant,  

- Je croyais que mon frère était mort par un assassin de l’Union Théope et que Ryô avait tué son meurtrier… Et qui veut me tuer, Saeko ? Qu’est-ce que tout cela veut dire ?!  

Saeko, le combiné dans la main droite, fixait avec des yeux exorbités l’arrivante,  

- Mon Dieu, Kaori ! Tu as tout entendu !  

- J’exige des explications Saeko ! hurla-t-elle en frappant énergiquement ses poings sur le bureau.  

Saeko n’osait croiser le regard de son interlocutrice ; elle raccrocha le téléphone malgré le correspondant qui braillait à l’autre bout du fil,  

- Si tu veux tout savoir… commence par te calmer et t’asseoir !  

Le Lieutenant n’en menait pas large ; elle, d’ordinaire si sûre d’elle et parfois même hautaine, se trouvait très mal à l’aise devant Kaori qui la dévisageait furieusement,  

- Je ne sais pas par où commencer…  

- Si tu commençais par le début ! ragea-t-elle.  

Saeko pour se donner plus de courage, se leva et regarda l’immensité de la ville par la fenêtre de son bureau,  

- Ton frère… Hideyuki est mort par ma faute…  

- Quoi ? Mais non, ne t’inflige pas tous les tords ; tu ne pouvais pas arrêter tous les malfrats de la ville… Ne te rejette pas la faute ! C’est l’Union Théope qui a éliminé mon frère et non toi !  

- Ce n’est pas si simple Kaori ! ajouta-t-elle en lui faisant face maintenant les yeux brillants de larmes. L’Union Théope a sérieusement blessé ton frère mais… le coup de grâce a été infligé par un jeune homme, un adolescent  à l’époque…  

- Comment… c’est un enfant qui a tué mon frère ? souffla-t-elle.  

Kaori qui s’était levée comme pour mieux entendre la confession, sentit un léger malaise qui la rassit lourdement,  

- Cet enfant était amoureux de moi et éprouvait une grande jalousie envers les hommes qui m’approchaient de trop près. Plusieurs de mes soupirants se sont retrouvés à l’hôpital ; lorsqu’il a surpris la relation plus intime qui liait ton frère à moi, il en est devenu fou. Malgré son jeune âge, Toyama Kazuma était déjà un tueur en série très recherché et Ryô a réussi à l’arrêter puis me l’a livré. Il avait été enfermé dans une prison pour mineurs ; vu son jeune âge, l’affaire a été étouffée. Malheureusement, six mois plus tard, il s’est évadé… Durant plusieurs jours, il a filé ton frère en attendant le moment propice pour agir puis arriva le soir de son rendez-vous avec l’homme de l’organisation Théope et tu connais le résultat de cet entretien… Cette ordure a profité de son état critique pour lui infliger la blessure fatidique... Si Hideyuki avait été en totale possession de ses moyens, il ne serait jamais parvenu à l’éliminer mais ce salaud a bénéficié de sa grande faiblesse pour achever sa besogne.  

 

Kaori n’en revenait pas, Ryô et Saeko lui avaient délibérément caché cette phase de l’histoire de la mort tragique de son frère durant toutes ces années. Elle se leva sans articuler aucuns mots mais son regard traduisait sa tristesse et sa fureur. Les épaules voûtées, elle quitta le commissariat pour gagner de nouveau la clinique où se trouvait le Nettoyeur.  

Saeko regarda la silhouette anéantie s’éloigner,  

- Me pardonneras-tu un jour d’avoir causer la mort de ton frère et de mon propre amour ? marmonna-t-elle en laissant des larmes coulées sur ses joues, tout en serrant rageusement les poings.  

 

Ses pas traînant au départ devinrent rapides et énergiques ; une rage exacerbée montait en elle. Kaori ouvrit violemment la porte et se dirigea vers le patient,  

- Pourquoi j’apprends, jours après jour, que tu n’as cessé de me mentir durant toute notre vie commune ? cria-t-elle tout en s’affaissant sur la chaise de bois qui grinça comme une triste plainte. Est-ce le jeune home que j’ai vu à la bibliothèque ce matin qui a tué mon frère ? Est-ce pour cette raison que j’ai ressenti cette immense haine en le côtoyant ?...  

 

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- Tu crois que A-Xiang a « tiré » sur Toyama… c’est parce que Kaori l’y a poussé ? Le désir de vengeance… de Kaori envers celui qui a tué son frère aurait fait réagir le corps d’A-Xiang. demanda Saeko tristement.  

- Je ne pense pas… affirma Ryô. Kaori ne connaît ni le visage ni le nom de Toyama. Je ne lui ai jamais rien dit… et elle ne m’a rien demandé.  

- Tu as raison… le coupable étant mineur, ni son nom ni son visage n’ont été divulgués par la presse.  

- L’instinct de survie d’A-Xiang, a réagi aux ténèbres qui ont dévorés son cœur et qu’il est incapable de cacher. conclut-il. Elle a vraiment une très bonne intuition même pour ma fille !  

- Il n’y a pas de quoi rire !  

- J’ai dit à A-Xiang que tu m’avais engagé pour neutraliser le type qui te harcèle. C’est tout.  

- Tu ne lui diras pas la vérité ? s’étonna Saeko.  

- Elle a déjà failli tirer sur Toyama même sans le connaître ! grimaça-t-il. Si elle apprend que le gars qu’elle a failli tuer aujourd’hui est l’assassin de Makimura… Je ne sais pas ce qu’elle fera mais j’en tremble d’avance ! Pour l’instant on va voir comment la situation évolue.  

A-Xiang, endormie dans sa chambre, ne participait à la conversation mais son subconscient enregistrait les moindres paroles.  

- Et puis Kaori est…  

- Kaori est… ?  

Le regard du Nettoyeur laissait transparaître une certaine tristesse,  

- Non, rien… Et toi, qu’est-ce que tu veux faire ? A propos de Tayama... !  

Elle ne savait que répondre, pourtant toutes les parcelles de son corps lui réclamaient la vengeance,  

- Je… Je suis officier de police ! souffla-t-elle.  

Que n’aurait-elle pas donné pour se retrouver de l’autre côté de la barrière rien qu’une fois… rien que pour CETTE fois,  

- Je vois… sourit-il.  

- Mais dis quand même à A-Xiang de faire attention. Il y a beau faire, ce n’est encore qu’une gamine. Elle a encore besoin de ses parents.  

- Oui… Tu parles comme une mère…  

Cette réflexion la fit rougir mais elle se ressaisit hâtivement,  

- Si ce n’était pas toi le père, je serais d’accord pour devenir sa mère ! Salut !  

Elle s’apprêtait à sortir,  

- Attends ! On ne sait jamais, mieux vaut que je te raccompagne…  

- Pas la peine, je suis l’ultime cible… Il ne m’attaquera pas tout de suite. Et puis, en ce moment, je serais plus en danger avec toi qu’avec lui.  

Puis elle s’en alla ; cette dernière réflexion aurait pu paraître étrange mais lorsque l’on regardait notre Etalon, son Mokkori lui n’avait pas perdu le Nord.  

 

Lors de la conversation avec Saeko, Ryô avait été à deux doigts de reconnaître la mort de Kaori mais pourquoi ne pas le dire alors que c’était la réalité, du moins pour lui dans son monde. Se doutait-il que la vérité est ailleurs ? (X-Files revient en force, mdr (-_^))  

Il ressentait un besoin incontrôlé de faire face une nouvelle fois à la vision de sa bien aimée même si cela l’anéantissait davantage jour après jour.  

D’abord hésitant, il resta quelques secondes sur le pas de porte de la chambre de sa fille à la contempler mais il ressentait un désir incommensurable de la voir une nouvelle fois. Silencieusement, il s’avança vers elle et positionna sa main sur le cœur de l’adolescente endormie, pour « établir » le contact. Il voulait l’avis de Kaori, savoir ce qu’elle éprouvait face à cet individu meurtrier,  

- Aujourd’hui, un homme appelé Toyama est réapparu. C’est lui qui a assassiné Makimura, il y a dix ans !  

Il sentit sous ses doigts les pulsations accélérer,  

- Tu l’as compris… ! L’homme qu’A-Xiang a rencontré aujourd’hui… c’était Toyama… ! Il vise A-Xiang et Saeko !  

Ryô se pencha davantage au dessus de son visage, attendant anxieusement la moindre manifestation de Kaori mais cette fois-ci, rien ne semblait se produire,  

- Kaori… ? Qu’est-ce que tu veux que je fasse de lui ? Kaori… ! appela-t-il désespérément.  

 

Un sentiment d’échec s’empara petit à petit de Ryô, le contact n’avait pas fonctionné. Il aurait tant aimé la voir de nouveau. Malgré son absence, la voir durant ses courts instants, lui réchauffait le cœur pour y laisser un gouffre d’autant plus grand lorsque cela se terminait.  

Il se releva lentement en ne quittant aucunement son visage puis tristement, il quitta la pièce.  

Le cœur de Xiang Ying se mit à battre à vive allure puis une larme roula sur sa joue…  

 

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Des larmes coulaient maintenant sur ses joues et venaient mourir sur la main du Nettoyeur inconscient. Le cœur ébranlé et meurtri de Kaori étouffait la moindre de ses paroles, la paume de son amant reposait sur sa poitrine. Il battait pourtant à tout rompre mais c’était une colère immense qui activait la pulsation effrénée. La souffrance de ce nouvel aveu opprimait le moindre son dans sa gorge. Maîtrisant quelque peu ses sanglots, elle articula difficilement,  

- Comprends-tu le mal que cette nouvelle m’a fait ? Je veux qu’il meure pour m’avoir fait autant de mal !  

Kaori ne semblait plus contrôler ses émotions, une rivière de larmes ravageait son visage, son cœur l’oppressait de plus en plus en repensant à son frère ; elle semblait suffoquer.  

 

Toutes ses émotions accumulées embrouillaient de plus en plus l’esprit de Kaori ; elle se leva vivement, prit sa veste et sortit quelques instants pour s‘aérer les méninges. Ses pas la guidèrent au parc d’attractions, le rire des enfants et la bonne humeur des lieux soulagèrent quelques peu le morale de la jeune femme. Ses yeux brillants de mille feux devant l’émerveillement des bambins lui mirent du baume au cœur ; les lumières multicolores des attractions lui redonnaient le peu de moral qu’elle avait perdu. La grand roue brillant de mille feux, s’élevait au cœur du par et tout en souriant, elle grimpa dans une des cabines tout en posant un regard réjouit sur le paysage qui allait s’offrir à elle. Une seconde personne pénétra dans l’intimité de la petite cabine… le jeune homme de la bibliothèque,  

- Comme on se retrouve ! sourit-il jovialement.  

Kaori n’avait le cœur à lui sourire à son tour ; décidément, cet homme la mettait de plus en plus mal à l’aise. Le mécanisme de la grande roue se mit en mouvement dans une rotation lente et grinçante. Kaori avait bien comprit qui était cet inconnu qu’elle croisait soi-disant par hasard ; fini la gentille Kaori et elle souffrait par sa faute et elle ne le ménagerait pas elle non plus,  

 

***  

 

- Cette odeur… Tu voulais revoir Saeko avant la fin ? Toyama !  

Le jeune homme la regarda perplexe,  

- Comment connaît-elle mon nom ?!  

- Tu essaies de la cacher avec ton eau de Cologne mais ton haleine à l’odeur acide de la bile.  

- Non ce n’est pas elle qui parle ? s’étonna-t-il mentalement.  

- Le maquillage ne peut cacher ta peau jaunit et abîmée. Tu as une cirrhose en phase terminale ! Tu es revenu dans l’espoir que Saeko te ferme les yeux… n’est-ce pas ?  

Devant l’air effaré du jeune homme, Xiang-Ying comprit qu’il s’était passé quelque chose,  

- Je… J’ai dit quelque chose ?  

- Tu… Il y a une autre personne en toi ?  

La jeune femme ne savait comment lui avouer les choses, ne la prendrait-il pas pour une folle,  

- On m’a transplanté le cœur de ma maman ! clama-t-elle e ouvrant son chemisier pour laisser paraître sa cicatrice.  

Il la regarda éberlué,  

- Maman Kaori vit en moi !  

- Kaori ?! La petite sœur de cet homme… Makimura ?! Sa petite sœur fit dans le cœur de cette fille ?! marmonna-t-il.  

 

Pendant ce temps au Cat’s eyes, Ryô buvait tranquillement son café et avait délibérément laisser A-Xiang partir à son rencard avec cet homme qui se faisait appeler Ishida,  

- Tu te fies au jugement de Kaori ! s’étonna Falcon. Tu veux me dire que si Kaori veut se venger, tu la laisseras faire ? Tu veux laisser Kaori… A-Xiang le tuer ?  

- Kaori ne laissera jamais A-Xiang faire ça !  

- Mais Ryô…  

- Je me suis dit… que Kaori voudrait sûrement rencontrer l’homme qui a tué son frère et savoir qu’elle genre d’homme c’est…  

 

Dans la grande roue, Toyama fixait avec beaucoup d’insistance la jeune femme qui lui faisait face. Ainsi, il existait bien une vie après la mort ; des larmes de joie se mirent à couler sur ses joues,  

- C’est merveilleux !  

- Ishida…  

- J’en étais sûre ! Même après la mort, notre âme reste dans ce monde ! Moi aussi, c’est ce que je deviendrais ! clama-t-il avec une joie non dissimulée. Ton corps en est la preuve incarnée.  

Mais son euphorie fut de courte durée, un crachât ensanglanté s’échappa de sa gorge…  

- Ishida !  

- Ne me touche pas !! dit-il recroqueviller sur lui-même la main ensanglantée. Je ne mourrais pas… on âme éternelle renaîtra…  

 

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------  

 

- Ce cher Saeba n’est pas avec vous ? sourit-il machiavéliquement.  

- Ryô n’est pas à ma botte et figurez vous qu’il est dans le coma !... Ne pensez même pas à lui faire du mal ou vous aurez à faire à moi ! Je sais très bien me servir de ceci ! cracha-t-elle en déposant son arme sur la banquette de la cabine. Et je n’hésiterais aucunement à m’en servir !  

La voix de Kaori avait perdue toute sa chaleur et sa gentillesse qui lui étaient propre ; son ton était froid et déterminé. Son amour en danger réveillait chez elle un instinct qui lui était jusque là inconnu. Le visage de son interlocuteur se déforma par la peur mais aussi par l’incompréhension,  

- Ainsi, Saeba est dans le coma… mais c’est pourtant bien lui que j’ai vu à la fenêtre de l’appartement… s’interogea-t-il mentalement.  

Un sourire déstabilisant apparut sur ses lèvres lorsqu’il réalisa que Ryô était bel et bien dans le coma… pensait-il parvenir à ses fins avec Kaori en l’éliminant froidement ? D’ailleurs Kaori en fut très troublée ; une peur irraisonnée s’empara d’elle et lentement, elle déposa une main sur l’arme posée à ses cotées. Mais bien au contraire, elle n’avait rien à craindre de lui pour l’instant, elle venait de confirmer sa thèse ! Car lui, il avait vu le grand Ryô Saeba à la fenêtre de son appartement de briques rouges entrain de le guetter au cas ou il tenterait quoique ce soit envers Kaori. Son âme veillait sur Kaori au-delà de son enveloppe charnelle. Malgré ce sourire énigmatique qui étirait la commissure de ses lèvres, un flot de larmes coulait sur ses joues. Mais toute à sa joie de sa découverte, une horrible douleur oppressa sa poitrine et un flux de sang s’échappa de ses lèvres. La cabine se stabilisa et Kaori le regarda impuissante se vider de son sang. La mine horrifiée du forain lorsqu’il découvrit la scène, le fit enragé et d’un geste brusque, il l’écarta de sa route pour s’enfuir ensuite.  

 

Sur la banquette où il était assis, un étrange compact disc était déposé. L’avait-il laissé tomber… Non, il l’avait délibérément laissé à son intention !  

Kaori voulait se renseigner sur cet étrange personnage ; qu’est-il avant de devenir ce meurtrier sans foi ni loi ? Que s’était-il passé dans sa vie pour qu’il devienne ainsi et qui mieux que Saeko pouvait lui fournir ces informations.  

 

Avant de rejoindre Saeko, Kaori décida de passer au Cat’s eyes pour se relaxer un peu ; elle avait de plus en plus de mal à maîtriser ses sentiments.  

Quelques minutes plus tard, le tintement de la clochette indiquant son entrée fut suivit du regard lourd du barman qui se détourna en reconnaissant la jeune femme. Kaori s’assit lentement en soupirant et déposa le CD tout en pionnant sur le boîtier,  

- Mais qu’est-ce que cela peut-être ? marmonna-t-elle.  

Falcon lui déposa une tasse de café fumante et elle lui sourit aimablement pour le remercier. Une rougeur apparut sur les joues du barman qui reprit son occupation favorite… la vaisselle.  

Peu de temps après, Miki chargée de courses, arriva dans le café et déposa ses lourds paquets sur le comptoir et alla embrasser son amie. Elle prit son petit garçon dans les bras et son regard fut attiré par le boîtier coloré,  

- Oh, c’est gentil Kaori de penser à Xing Hong… dit-elle en prenant le CD. Mais tu sais, il est encore trop petit pour jouer aux jeux vidéo !  

- C’est un jeu vidéo ?  

- Oui, beaucoup de jeunes en parlent en ce moment ! Ceci est un remake car ce jeu à une première version qui date d’il y a au moins dix ans !  

- Tu es bien au courant ! s’exclama le Géant.  

- Je me mets à la page pour notre fils ! clama-t- elle serrant le garçonnet contre elle pendant qu’il mordillait le coin de la boîte de plastique. D’ailleurs, j’ai aperçu la démo de ce jeu est l’héroïne ressemble à s’y méprendre à Saeko ! Tous les proches de l’héroïne meurent les uns après les autres. Leur mort est atroce, comme s’il était déchiqueté par une Bête sauvage…  

 

***  

 

- Mais le fiancé d’Helena Dieter et son frère Léon, ses seuls alliés essaient de démasquer le tueur.  

Mais le démon tueur, c’est son fiancé Dieter ! Dieter aimait tellement Helena qu’au fond de lui, il souhaitait l’avoir pour lui seul. Il ne voulait pas que qui que ce soit l’approche. Un démon s’est glissé dans les ténèbres de son cœur et Dieter est devenu l’incarnation du diable, tuant tous les proches d’Helena.  

- On dirait… ce que Toyama a fait subir à Saeko autrefois ! s’exclama A-Xiang mentalement.  

- Chose rare, la scène finale n’a rien d’un happy end. Dieter finit par tuer même Léon… Helena assiste au meurtre et voilà ce qu’il lui dit…  

- « Maintenant que tu connais mon vrai visage, je ne peux plus rester auprès de toi. Mais je suis le seul qui t’aime encore dans ce monde !! Mon âme restera pour l’éternité dans ton cœur ! Elle deviendra une âme éternelle ! A-Xiang se rappela à ce moment les paroles de Toyama avant de disparaître, Après avoir dit ça, Dieter transformé en démon, disparaissait dans les ténèbres… Mais la particularité de ce jeu… C’est que le héros de l’histoire n’est pas Helena mais Dieter. Autrement dit, le joueur est le tueur ! On dit que c’est le concept original qui a fait le succès du jeu à l’époque. conclut Xing Hong.  

 

Ryô fixait le boîtier,  

- Ce jeu… Autrefois Toyama a joué à ce jeu … non, il en était totalement accro. Et il a fait l’amalgame entre l’héroïne et Saeko et a mit ce jeu en pratique dans la réalité !  

- Il faut être fou … soupira Falcon.  

Sur le visage de Xiang Ying, les mêmes perles salées roulaient sur ses joues,  

- Maman pleure… Mon cœur est envahi par une tristesse lancinante… Non, c’est un sentiment de pitié… qui me serre… le cœur… Quelle tristesse pouvait-il bien y avoir dans son coeur pour se laisser influencer par ce jeu ?  

- Apparemment, Kaori n’a aucun désir de vengeance envers ce Toyama. conclut Falcon. Tu voulais laisser Kaori décider du sort de Toyama … mais visiblement, Kaori t’a renvoyé la balle. C’est à ton tour de jouer Ryô !  

Ryo fixait sa fille qui exprimait ouvertement les sentiments de son cœur ; Kaori avait exprimé son choix, pas de vengeance juste le respect de la loi…  

 

***  

 

- Je ne laisserai pas mon fils jouer à un tel jeu… Mais pourquoi pleures-tu Kaori ? s’inquiéta Miki.  

- Ce n’est rien ! sourit-elle tristement.  

 

Kaori bondit de son siège et récupéra délicatement le boîtier des mains de l’enfant,  

- Je t’achèterais quelque chose de plus convenable pour toi, mon chéri ! dit-elle en l’embrassant sur la joue.  

Le bambin se mit à gazouiller et lui offrit un magnifique sourire ; tout en les remerciant, elle se dirigea vers le commissariat où elle avait des comptes à demander à Saeko. Ses larmes de colère se transformèrent en flots de tristesse et de ressentiments envers ces parents indignes qui avaient dû « abandonner » leur petit garçon,  

- Comment un enfant peut-il en arriver là ? Comment ses parents ont-ils agi avec lui pour qu’il soit torturé à ce point ? murmura-t-elle en pressant le pas dans la rue.  

 

Saeko était en effusion, elle recherchait désespérément où pouvait ce cacher cette ordure mais rien n’indiquait dans les divers indices laissé la moindre trace de son passage. Kaori entra précipitamment dans le bureau sans prendre la peine de s’annoncer ni même de frapper,  

- Saeko ! Toyama est un créateur de jeux vidéo… cria-t-elle en lui tendant le CD. Miki m’a parlé qu’il existait une première version de ce jeu…  

 

Toutes les deux se précipitèrent à la société de production, lorsque Saeko pénétra dans les bureaux, la surprise fut générale. Le chef du projet entra à son tour dans les locaux,  

- Helena existe vraiment ! clama-t-il étonné…  

 

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Le chef de projet raconta la pathétique histoire de Toyama connu par ses collaborateurs sus le nom d’Ishida ; il était seul tout le temps et ses parents pour combler leur absence, lui offraient tout ce qu’il désirait. Malheureusement, l’enfant ne recherchait que l’amour de ses parents et ne trouvait de réconfort que dans ce jeu de rôle en étant Dieter. A-Xiang comprenait le besoin d’amour parental que recherchait Toyama car elle aussi en avait souffert et elle était devenue ensuite Glass heart, redoutable tueur à gages,  

- Aah ! Ishida a disparu sans avoir terminé la nouvelle scène finale du jeu ! Mais le pire, c’est que si c’est vraiment un assassin, la sortie du jeu risque d’être compromise !!  

Les données se trouvant dans l’ordinateur d’Ishida, elles sont inaccessible si l’on a pas le mot de passe. Après deux tentatives, A-Xiang finit par accéder aux données et dévoile ainsi la nouvelle fin.  

Dans la nouvelle version, Helena met fin aux souffrances de Dieter en le tuant à l’aide d’une balle en argent et ainsi, une nouvelle vie est possible pour lui car il se transforme en nouveau né. (Cela me rappelle le premier volet de Silent Hill pour ceux qui connaissent (-_^) Du moins sur la base de la réincarnation !)  

 

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Un dernier texto de supplique de Toyama parvint à Saeko ; ce dangereux psychopathe lui donnait rendez-vous sur le pont de l’arc-en-ciel, elle avait ainsi décidée d’y aller seule. C’était sans compter sur Kaori qui l’avait suivi.  

 

Assis, à même le sol, la tête fourrée entre ses bras, on aurait eu pitié de ce Toyama si l’on ne connaissait pas sa personnalité troublée. Le manque d’amour parental l’avait poussé à un attachement démesuré à la première personne qui lui témoignerait la moindre affection et ce fût Saeko qui croisa son chemin. La police ne pouvait se charger de cette affaire et pour cela, elle aurait bien engagé City Hunter mais le destin en avait décidé autrement et Ryô était toujours dans le coma. Elle ne s’était rendue compte de rien mais Kaori, perchée dans un arbre pour une meilleure appréciation du terrain, scrutait la scène avec beaucoup de professionnalisme. City Hunter est un duo constitué de Ryô mais d’elle aussi. Son inexpérience était connue mais elle s’était fixée comme tâche à effectuer… la maîtrise du forcené en cas de danger.  

 

Dans son viseur, elle vit cet homme... cet homme qui avait assassiné ce frère qu’elle aimait tant. Il l’avait assassiné quelques années auparavant pour un amour totalement platonique,  

- Tu seras puni pour tes crimes... murmura-t-elle.  

 

Les deux protagonistes exprimaient une drôle de situation, tantôt de la tristesse et de l’ « affection » coupés par des élans de colère et de rage. Kaori, spectatrice, tentait de comprendre le scénario mais cela n’avait guère de logique surtout avec un être à l’esprit dérangé. Tout à coup, Toyama poussa violemment Saeko qui fut projetée au sol et le fou brandissant une commande, menaçait d’actionner le mécanisme qui réduirait tout en poussière. Ainsi, ils seraient ensemble pour toujours.  

 

D’un geste rapide et sûr, Kaori arma son fusil et le mit en joue ; son doigt posé sur la détente, tentait de viser la créature au visage déformé par la folie. Mais l’acte de ce dernier fut interrompu par des filets de sang qui giclaient de part et d’autre de son être… rupture d’anévrisme. La douleur se lisait indubitablement sur son visage ; il fallait impérativement cesser ce carnage.  

Au moment d’appuyer sur la gâchette, sa main frémissait furieusement et sa détermination commençait à lui fausser compagnie. Elle ne pouvait prendre la vie d’un homme ainsi ; cela ne lui ressemblait pas. Comment aurait-elle pu croire que tuer une personne était si facile ? De grosses larmes embuèrent ses yeux et coulèrent sur ses joues ; elle tenta de les chasser rageusement mais rien n’y fit,  

- Ryô... Ryô.... hurla-t-elle de désespoir. Aide moi à accomplir ce pénible office ... venge mon frère disparu !!! Donne moi ta force, je t’en supplie !!! Je ne peux pas le laisser impuni mais je ne veux pas qu’il souffre ainsi même s’il a tué... mon frère !  

 

Baissant la tête rageusement, les seules choses visibles de son visage furent ses pommettes ravagées par d’abondantes perles salées qui mourraient à la commissure de ses lèvres pincées. Kaori frappa énergiquement le tronc de l’arbre en pleurant à s’en fendre l’âme tout en se maudissant elle-même de son manque de courage pour achever cette créature sans âme.  

Le ciel assombri commença à se zébrer d’éclairs ; une pluie fine commençait à tomber pour finir dans un rythme plus rapide et plus imposant. Les cliquetis des gouttes sur les feuilles d’abord lents se transformèrent en minuscules rivières qui ruisselaient. Dans un éclair encore plus violent que les précédents, une main ferme et assurée saisit l’arme ; cette main fébrile et tremblante tout à l’heure, la tenait solidement à présent. L’acteur semblait fixer une scène mouvementée qui se déroulait non loin de là. Ses épaules voûtées et secouées de sanglots se redressèrent. D’un geste sûr et rapide, elle mit de nouveau en joue le « monstre ».  

L’éblouissante foudre qui tomba non loin de là, éclaira le visage du tireur : ces beaux yeux noisette habituellement rieurs prirent une teinte noire ; son regard et ses traits, ceux d’un professionnel…  

 

***  

 

Ryô visait la Bête qui dans un geste d’une démence suicidaire, allait activer les charges explosives qui enserraient sa taille. Soudainement, son geste fut interrompu ; une rupture d’anévrisme le charcutait de part en part, des afflux de sang jaillissaient de chaque plaie béante pour faire rompre ensuite la jugulaire. La souffrance qui se lisait sur ses traits, était indescriptible ; ses yeux effarés, semblaient exorbités. Dans une supplique déchirante, Toyama implorait Saeko d’abréger ses souffrances ; le Lieutenant horrifiée par l’impressionnant spectacle qui se produisait, se trouvait paralysée. Dans un geste de « compassion », le Nettoyeur abrégea sa torture d’une balle en plein milieu du front ; Saeko qui le maintenait toujours en joue, regardait la masse inerte s’agenouiller puis tomber face contre terre tout en laissant paraître sur son visage un sourire angélique… Etait-il réellement devenu un ange comme il le désirait tant ?  

 

***  

 

Kaori reprit soudainement conscience ; le recul de l’arme choquant son épaule, la fit regagner le monde réel. Le canon fumant démontrait le tir qui s’en était échappé et donc avait fatalement amputé la vie d’une personne.  

Tremblante de la tête au pied, elle n’osait regarder de nouveau dans la lunette…  

 

Un troublant phénomène s’était produit, elle avait été spectatrice à nouveau d’un étrange monde pourtant semblable en tout point au sien mais dont Ryô était le personnage central. Avait-elle rêvé ou était-ce la réalité pure et dure ?  

Lentement, elle releva l’arme et avec effroi, elle observa la scène qui s’était jouée. Toyama baignait dans une mare de sang et Saeko, agenouillée à ses côtés, restait hébétée. Des larmes coulaient silencieusement sur ses joues.  

 

Totalement désorientée, Kaori finit par descendre prudemment de son perchoir improvisé mais même avec l’infini précaution de son évolution, elle finit par chuter. L’atterrissage forcé la fit tomber pesamment sur le sol boueux laissé par la pluie torrentielle qui s’abattait violemment sur la Capitale. Tout en cramponnant le fusil à lunette dans sa main droite, elle s’agenouilla lentement pour se remettre sur pied mais son corps semblait peser des tonnes. Ses jambes ne semblaient plus capables de la soutenir ; une drôle de sensation l’envahissait.  

Avachie dans la boue, elle tremblait de froid et ses nerfs commençaient à lui jouer un sale tour,  

- Pourquoi je me sens si vide ? Ce monstre et mort… mon frère est vengé.  

Cet acte ne lui rendrait jamais son frère et n’apaisait en aucun cas sa tristesse. La pluie diluvienne qui appesantissait ses habits et sa chevelure, venait se mêler à d’autres gouttelettes. Les pleurs de Kaori agitaient ses épaules, d’un énergique revers de la main, elle écrasa les larmes et prenant appui sur le fusil, elle se hissa difficilement sur ses jambes.  

 

La crosse du fusil traînant dans le flot boueux, laissait un sillon de son passage, vite recouvert ensuite par la mare de boue qui reprenait le pas. Le regard vitreux, les épaules affaissées et traînant des pieds, c’est ainsi qu’une silhouette détrempée, quittait les lieux du crime.  

 

Elle marcha au hasard des chemins jusqu’au petit matin, la fatigue la gagnant, elle s’accouda à la rambarde d’un pont et son regard égaré fixait le soleil levant,  

- Je suis une meurtrière… sanglota-t-elle. Qu’aurais-tu fais à ma place Ryô ?  

Sa gorge se serra davantage et ses jambes fléchirent sous son poids,  

 

***  

 

- Je l’aurais massacré ! Autrefois, je me serais vengé sans hésitation si je ne vous avais pas connu toi, Makimura et Saeko. Si mon désir de vengeance avait été plus fort, j’aurais laissé ce Toyama agoniser lentement dans des souffrances atroces. Ce n’était pas une balle chargée de haine… c’était peut-être un substitut de la balle en argent dont il parlait et qui était sensé le transformer en ange !  

 

***  

 

C’était bien Ryô qui lui faisait face il y a quelques instants ; il avait su la déculpabiliser par sa présence éphémère et ses paroles réconfortantes,  

- Tu me manques tellement !  

Elle finit par se redresser et regagner son appartement, elle s’assit lourdement puis ferma les yeux quelques instants. Subitement, elle se redressa puis accourut dans sa chambre, prit u petit objet et prit la direction du cimetière,  

- Elle y sera sûrement !  

 

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A-Xiang serrait dans sa paume le précieux petit écrin, elle se devait de le donner à Saeko.  

 

Bien déterminée, elle prit la direction de l’appartement de la femme Lieutenant mais cette dernière avait disparu. Après une brève conversation téléphonique avec son père, ils se rejoignirent tous les deux au cimetière. Saeko était là, à se remémorer cette pathétique journée où Hideyuki et elle s’étaient disputés. Elle était entrain de rager contre l’homme qu’elle aimait en martelant la pierre tombale mais une voix la suppliait d’arrêter,  

- Ryô ?  

- Je me rappelle sans cesse cette dispute que nous avons eue… Cet écrin était vraiment pour Kaori ?  

- Tiens, Maman Kaori l’a gardée précieusement… Cette bague Tonton Makimura devait te la donner. Il voulait t’épouser…  

 

***  

 

Saeko était enfin fixée sur les sentiments d’Hideyuki mais cela lui faisait mal. Elle se mit à trembler des pieds à la tête,  

- Hideyuki voulait…  

Son cœur se serra, un flot d’émotions s’empara d’elle et les larmes commençaient à couler sur ces joues pâles. Une sorte de malaise émotionnel la fit vaciller, Saeko vint se blottir contre la jeune femme,  

- Merci Kaori ! 

 


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