Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 35 chapters

Published: 04-01-22

Last update: 14-05-22

 

Comments: 18 reviews

» Write a review

 

RomanceHumour

 

Summary: NC-17 Nos nettoyeurs embarquent pour une joyeuse croisière.

 

Disclaimer: Les personnages de "The L Boat" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

I've signed in, but I cannot get access to the management section.

 

Please check that your browser accepts cookies. Please contact me with the email address you signed up and give me your login, password, ISP and localisation. Thanks.

 

 

   Fanfiction :: The L Boat

 

Chapter 3 :: Chapitre 3

Published: 09-01-22 - Last update: 09-01-22

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Merci pour vos commentaires qui font chaud au coeur. Bonne lecture^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35


 

Chapitre 3  

 

- T’étais vraiment obligée de sortir le contrat de mariage devant le nez de Kaori, Reika ?, grogna Saeko.  

- Ca doit déjà être assez compliqué avec Ryô qui a vu son projet tomber à l’eau., ajouta-t-elle.  

 

Sa sœur lui lança un regard amusé puis le dévia sur Kaori qui lui sourit en retour, nullement fâchée.  

 

- Ne t’inquiète pas, Saeko. C’était convenu entre nous., lui expliqua la rouquine après avoir jeté un œil derrière elle où Ryô discutait avec les deux autres hommes.  

- Eh bien… Il y a de la révolution dans l’air., s’amusa l’inspectrice.  

- De la révolution ? Non… Il va juste payer le coup qu’il a tenté de faire…, grogna la nettoyeuse.  

- Tu veux dire que tu ne vas rien tenter pendant tout ce temps-là ?, s’étonna Miki.  

- Mais vous allez dormir à deux dans le même lit, partager la même chambre pendant quinze jours, passer le plus clair de votre temps ensemble… C’est l’occasion à ne pas manquer !, lui fit-elle savoir.  

- Je… Je verrai., balbutia son amie.  

 

Kaori s’était refusée à expliquer à ses amies qu’elle avait décidé de mettre la deuxième vitesse avec Ryô. Elle ne voulait pas de pression supplémentaire, de conseils plus ou moins avisés sur la manière de procéder. Elle voulait juste suivre son instinct en se forçant à sortir de son carcan de timidité, ce qui n’était déjà pas une mince affaire. Peut-être que ça le troublerait assez pour qu’il laisse tomber le masque…  

 

- On n’y arrivera jamais… Si aucun de vous deux ne bouge, vous resterez toujours l’un à côté de l’autre alors que vous devriez être l’un dans l’autre !, s’exclama Miki, s’emportant.  

 

Les quatre filles l’observèrent, trois amusées et une piquant un fard, avant de se mettre à rire alors que les hommes arrivaient.  

 

- Tu reportes ta propre frustration, Miki chérie. Je peux te proposer d’échanger ta place avec Kaori. Je suis sûr qu’Umi ne risquera rien., plaisanta Ryô.  

 

Sa « femme » serra les poings mais se força à paraître amusée alors que d’autres passagers les observaient. Elle glissa la main sous le coude de son partenaire et se colla contre lui.  

 

- Toujours aussi taquin, Ryô. Tu ne voudrais cependant pas gâcher notre première nuit ici. Ce sera comme notre première fois après tout., susurra-t-elle tout en tendresse, lui lançant un regard d’avertissement.  

 

Oh putain, se dit Ryô. Elle sortait l’artillerie et il allait devoir résister pour ne pas bousculer les choses en place… mais que c’était bon de la sentir contre lui, sa chaleur, sa main sur son bras qui, malgré la barrière de tissu, lui semblait bien douce, ses formes pressées contre lui. Son regard glissa sur ses lèvres un bref instant, lui rappelant le baiser léger qu’elle lui avait donné un peu plus tôt, avant de revenir plonger dans ses prunelles noisette qu’il voyait briller d’une lueur intense. Il savait qu’elle devait être furieuse contre lui d’avoir suggéré l’échange mais qu’il aimait cet éclat qui lui faisait penser à d’autres moments… restés inexistants pour le moment… et le resteraient, se prévint-il.  

 

- Mais avec toi, Kao-chan, toutes les nuits sont comme une première fois., lui répondit-il, charmeur.  

 

Il en profita pour passer le bras autour de sa taille et l’amener encore plus près de lui. Si elle voulait jouer, il pouvait jouer aussi… tout en restant raisonnable. Sous le regard attentif et expectatif de toute la bande, il leva le visage de sa partenaire un peu plus du bout de l’index et se pencha sur elle. Il pouvait entendre leurs amis murmurer des prières ou des « enfin ça y est », voire simplement retenir leur respiration en attendant l’achèvement de l’acte en cours.  

 

Pendant un long moment, il erra au dessus des lèvres de Kaori, voyant la surprise remplacer la colère dans les prunelles noisettes. Il sentait la tension monter en elle, comme elle montait en lui, et se demanda s’il maîtrisait toujours aussi bien les choses alors qu’il se rapprochait sensiblement de ces deux petites lignes roses et légèrement brillantes, qu’il sentait son souffle caresser ses propres lèvres, légèrement tremblant et que son cœur se mettait à battre de manière erratique contre le sien. Lorsqu’il se demanda si sa bouche avait ce petit goût sucré comme il le pensait, il sut qu’il approchait la limite de sa résistance.  

 

- Mais comme cette nuit-là, l’attente est toujours aussi importante pour en apprécier la beauté., murmura-t-il avant de poser les lèvres sur son front.  

 

Se sentant au bord de défaillir, Kaori posa la main sur le torse puissant de son partenaire, le regard écarquillé perdu dans le vide, ignorant totalement les commentaires attendris des personnes qui les entouraient et ne les connaissaient pas. Elle avait du mal à reprendre le dessus sur les émotions qu’il avait fait naître en elle.  

 

- Ils sont tellement beaux… C’est tellement romantique une croisière… J’aimerais que tu me parles ainsi…, se murmurait-il autour d’eux.  

- Bon, c’est pas encore pour aujourd’hui qu’on les verra s’embrasser…, grogna Miki.  

- Il y a déjà eu un petit quelque chose…, pipa Kazue.  

- Nous, on veut un grand quelque chose., enchérit Reika.  

- Moi, je voudrais bien ne plus les voir., fit Mick, les sourcils froncés.  

 

Tous les regards de la bande se tournèrent vers lui, surpris. Il ne flancha pas et haussa les épaules.  

 

- S’ils franchissent le pas, ils resteront enfermés dans la cabine pendant tout le reste du séjour. On pourrait même imaginer voir arriver un petit Saeba d’ici neuf mois… Ouais imaginer parce que là, ça reste du domaine de l’utopie…, gronda-t-il.  

- Difficile de faire avancer une mule., lui accorda Umibozu.  

 

Mick observa le couple qui se séparait, s’évitant soigneusement du regard, et laissa la bande prendre un peu d’avance, toute sauf Umibozu et lui.  

 

- Rendez-vous dans notre cabine ce soir quand ils seront dans la leur., avertit-il le géant.  

- Je ne m’occupe pas de leurs affaires., répondit le cafetier.  

- S’il est casé, ils cesseront de foutre le bordel dans ton café., lui fit remarquer l’américain, un sourcil levé.  

- Je préviens Miki., répliqua son ami.  

- Je m’occupe de Saeko et Reika., l’informa le blondinet.  

- Vous faites quoi, les mecs ? Vous comptez les ampoules ?, les interpela Ryô, ennuyé.  

- Ah ah très drôle… Nous avons d’autres chats à fouetter., répliqua Mick.  

- Enfin… surtout un étalon…, murmura-t-il à l’adresse de leur troisième comparse qui esquissa un sourire en coin alors qu’ils rejoignaient le groupe.  

 

Atteignant le cœur du paquebot, ils furent soufflés par la magnificence des lieux. De là où ils étaient, ils pouvaient apercevoir les neuf étages qui les surplombaient. La mezzanine était luxueuse et dépaysante, des plantes exotiques apportant la touche végétale aux décorations dignes des palaces subtilement éclairées.  

 

- Je craignais de me sentir étouffée en sachant que nous étions plus de huit milles personnes sur ce bateau mais pas du tout en fait., laissa échapper Reika, les yeux levés comme tous les autres.  

- Je n’imaginais pas que ça pouvait être si grand., fit Kazue, prenant la main de son homme.  

- Première croisière ?, l’interrogea Mick.  

- Oui. Je suis ravie de la faire avec toi., lui avoua-t-elle.  

- Moi aussi. Ce sera certainement plus confortable que d’autres bateaux que j’ai déjà empruntés., pipa-t-il.  

- Ca va, Ryô ?, l’interrogea Kaori, le voyant contempler silencieusement les lieux.  

 

Repensant à son dernier grand voyage en bateau, il ne pouvait que constater le grand écart entre la cale crasseuse d’un tanker et le luxe dans lequel il allait évoluer pendant quinze jours. Étonnamment, il s’y sentait beaucoup moins à sa place. Il garda malgré tout son masque d’impassibilité en baissant les yeux sur sa partenaire qui s’inquiétait visiblement pour lui.  

 

- Je me demandais où étaient les piscines. Les femmes sont trop habillées ici., répondit-il, lui adressant un sourire narquois.  

- Je vois que tes priorités ne changent pas., pesta-t-elle, observant malgré tout les indications accrochées un peu partout.  

- Ca doit être par là., suggéra Saeko, pointant du doigt un panneau.  

- Allons-y., fit-il, anxieux de retrouver un peu d’air frais.  

 

Ils empruntèrent l’un des ascenseurs vitrés qui les mena jusqu’au pont où se situaient deux des trois piscines du bateau.  

 

- Ca, c’est la belle vie !, s’exclama-t-il.  

- Deux piscines entourées de bars et autres réjouissances. Il y a même un casino et un cinéma !, ajouta-t-il, masquant son soulagement derrière un enjouement exagéré.  

- Ryô…, l’interpela Kaori, le retenant par le bras alors que les autres avançaient.  

- On a quelques extras compris dans le cadeau mais le casino et les bars n’en font pas partie., le prévint-elle, baissant la voix pour ne pas être entendue de tous.  

- Et ???, fit-il d’un ton traînant, sachant très bien où elle voulait en venir.  

- Nos comptes ne sont pas florissants et il est hors de question de laisser une ardoise., lui dit-elle.  

- Tu veux dire que je ne pourrai pas m’amuser comme j’en ai envie ?, bouda-t-il.  

- S’il te plaît, juste pour cette fois, ne me mets pas dans l’embarras., l’implora-t-elle.  

- Bon, j’ai compris. Je me plierai à tes exigences…, soupira-t-il, prenant un air ennuyé.  

 

Il s’en voulut lorsqu’elle baissa les yeux, blessée, mais il n’avait pas su lui dire simplement qu’il était prêt à accéder à sa demande. Il devait préserver cette distance entre eux, gage de l’équilibre qu’ils avaient atteint dans leur relation.  

 

- Merci., répondit-elle du bout des lèvres avant de le laisser et de rejoindre leurs amis qui poursuivaient leur visite.  

- Si on prenait cet escalier ? Je pense qu’on va arriver au restaurant principal., leur indiqua Reika.  

- Saeko, rendez-vous ce soir dans ma cabine., murmura Mick, voyant le couple City Hunter assez loin pour ne pas être entendu.  

- Kaori a dû laisser ses massues mais, moi, j’ai toujours mes fidèles amis avec moi., l’informa-t-elle, tapotant sa cuisse.  

- Quoi ? Non… Enfin, je ne serais pas contre une petite aparté…, lâcha-t-il, rêveur.  

- Miiiiick., gronda Kazue derrière lui, les deux poings sur les hanches.  

- Oui, oui, pardon… Non, j’ai donné rendez-vous à tout le monde pour le plan Ying-Yang., se reprit-il.  

- Ying-Yang ?, répéta Saeko, étonnée.  

- Je t’avais dit que ce n’était pas un bon nom de code., lui lança Kazue, veillant le retour des nettoyeurs.  

 

Il baissa la tête et frotta le sol du bout du pied, penaud.  

 

- Mais j’aimais bien, moi…, chouina-t-il.  

- Bon, on vous expliquera tout ce soir. Là, ce n’est pas le moment., les informa la doctoresse alors que Kaori approchait.  

- Tout va bien, Kaori ?, s’inquiéta Miki.  

- Oui, très bien. Si on finissait la visite… Le bateau va bientôt larguer les amarres., éluda la nettoyeuse.  

 

Ils poursuivirent leur balade au hasard des ponts et indications, tentant de s’orienter dans ce labyrinthe sur mer. Ils étaient sur l’un des ponts supérieurs avant lorsque le départ fut annoncé.  

 

- Ca y est. C’est parti pour quinze jours de vacances., soupira Miki, s’appuyant contre Umibozu qui se mit à rougir avant de poser les mains sur ses épaules.  

- Objectif repos et détente, n’est-ce pas, sœurette ?, fit Reika à Saeko.  

- Oh oui après des années sans congés, ça va faire du bien. Et rien que pour le regard halluciné de papa, ça valait le coup., ricana l’inspectrice.  

- Tu ne dis rien, Mick ?, s’étonna Kazue.  

- Que dire lorsque j’ai tout ce qu’il me faut à mes côtés., lui répondit-il, se tournant vers elle.  

 

Il n’avait pu s’empêcher d’observer Ryô et Kaori. La jeune femme s’était accoudée au bastingage et observait la foule d’un air absent. Ca aurait dû être un bon moment pour elle, ses premières vacances avec Ryô d’après ce qu’elle leur avait dit. Son ami se tenait non loin d’elle mais pas contre elle non plus. Cet idiot… Vu le regard qu’il posait sur elle, il ne faisait aucun doute qu’il avait envie de l’approcher. C’était même étonnant de sa part qu’il ne le masqua pas mieux.  

 

- Quel idiot… il suffit qu’il fasse un pas et il pourrait la tenir contre lui., pesta-t-il.  

- A qui le dis-tu…, soupira sa compagne.  

 

Alors que les passerelles étaient décrochées et les amarres larguées, une foule de touristes arriva sur le pont, les entourant. Bousculé par les nouveaux venus, Ryô avança d’un pas puis d’un autre, se postant derrière Kaori, la protégeant du chaos. Il posa les bras de chaque côté d’elle et fut ravi qu’elle se redresse, surprise de son geste.  

 

- Ne bouge pas trop. Tu pourrais me marcher sur les pieds., railla-t-il.  

- Je… D’accord., murmura-t-elle.  

 

Ils regardèrent les personnes qui étaient venues dire au revoir aux passagers, familles, amis, simples curieux. Pour eux, toute leur famille était sur ce bateau, pensa Ryô, jetant un œil vers le reste du groupe. Ils étaient un peu plus loin, une barrière de voyageurs les barrant à sa vue… et eux à la leur, déduisit-il. Il avança d’un pas comme s’il était bousculé par derrière et retint Kaori en passant un bras autour de sa taille, posant la main sur son ventre.  

 

- Pardon… Je ne t’ai pas fait mal, j’espère., lui demanda-t-il d’une voix détachée.  

- N… Non, du tout. Je vais me décaler si tu veux. Il y a un peu de place juste là., lui montra-t-elle.  

- Il paraît qu’on est mariés. Ce sont des choses qui se font, non ?, chuchota-t-il contre son oreille.  

- Oui., souffla-t-elle, ses joues se teintant d’un léger rose.  

 

Malgré sa timidité, elle posa la main sur celle de Ryô et se laissa aller un peu plus contre lui, s’attendant à se faire rembarrer. Il n’en fit rien cependant et ils restèrent ainsi un moment, chacun profitant de cet instant de bien-être. Ca ne signifiait rien de particulier, se répétait Ryô. C’était juste un autre de ces moments qu’ils partageaient parfois… rien de plus.  

 

Ils regardèrent le bateau avancer doucement avant de s’écarter. Il sourit en voyant Kaori saluer les personnes qui ressemblaient à des fourmis. Elle cessa cependant assez rapidement, préférant profiter de ce moment entre eux.  

 

- On n’est pas encore loin du port. Tu ne continues pas ?, s’étonna-t-il.  

- Non. J’ai dit au revoir. Je préfère maintenant dire bonjour à la nouvelle vie qui m’attend., murmura-t-elle, rêveuse.  

 

Ce moment d’intimité entre eux, même s’il n’avait été qu’accidentel, lui faisait du bien. Elle lui permettait de s’accrocher et de reprendre espoir alors qu’elle commençait à baisser les bras face à l’attitude mesquine de son partenaire.  

 

- Une nouvelle vie ? Tu veux en changer ?, s’inquiéta-t-il.  

- Non… C’est… C’est idiot. J’ai envie de penser que les quinze prochains jours seront comme un moment hors du temps., lui confia-t-elle avant de se reprendre.  

 

Il devait la trouver bêtement romantique ou simplement idiote et peut-être était-il déjà tellement pris à pister une miss mokkori qu’il ne songeait même pas à se moquer d’elle, pensa-t-elle.  

 

- Oublie. Je ne sais pas ce qui me prend. Ca doit être la fatigue., s’excusa-t-elle.  

 

Il allait la rassurer quand la foule commença à se disperser. Il n’avait pas envie d’être surpris par la bande et s’écarta d’elle, la lâchant avec regrets.  

 

- On ferait peut-être mieux d’aller défaire nos bagages avant le repas., suggéra Kaori, regardant sa montre.  

- Tu en as déjà défait une bonne partie., se moqua Miki, lui rappelant le tas de vêtements tous plus osés les uns que les autres.  

- Oui, bon, il faut que je range les miens., se corrigea la nettoyeuse, rougissant de nouveau.  

 

Elle avait surtout envie de se retrouver un peu seule pour reprendre le dessus sur ses émotions. Elle s’était donnée une mission et Ryô ne lui rendait pas la tâche facile en lui battant à la fois le chaud et le froid. Elle devait absolument rester maîtresse de la situation.  

 

- C’est une bonne idée. Regagnons nos cabines respectives., approuva Ryô.  

 

Voyant le monde encore présent autour d’eux, il prit la main de Kaori dans la sienne et fendit la foule, suivi de la bande. Arrivé dans l’ascenseur, il perçut six regards amusés et ravis et leur renvoya un regard blasé.  

 

- Ben quoi ? On est mariés, non ? C’est normal que je prenne la main de ma femme de temps à autre. Il faut bien qu’on couvre notre alibi., leur fit-il.  

- Après tout, c’est bien pour cela que je porte ce truc-là bien que ça nuise à mes chances de draguer.., renchérit-il, montrant l’alliance à son doigt.  

- Si ça t’embête tellement, rends-la moi mais ne t’avise pas de la perdre volontairement ou non., lui répondit Kaori d’un ton aigre.  

 

Dès que les portes de la cabine s’ouvrirent, elle s’engouffra et se dirigea sans vraiment regarder, s’éloignant rapidement du groupe.  

 

- Tu devrais la suivre, Ryô., lui suggéra Miki.  

- Elle retrouvera bien son chemin quand elle sera calmée., fit-il, haussant les épaules et se dirigeant vers leur cabine.  

- Quel idiot…, fit Mick, partant vers le couloir dans lequel avait disparu Kaori.  

- Laisse., lui intima Umibozu, le retenant par l’épaule.  

- Mais on ne peut pas la laisser seule !, s’insurgea l’américain.  

- Parfois, c’est préférable., répondit son ami.  

 

Ils regagnèrent à leur tour leurs cabines. Ryô pénétra dans leur suite et attrapa son sac avant de se rendre dans la chambre. Il le jeta négligemment sur le lit, faisant bondir quelques pièces légères. Il se souvint alors de la scène à laquelle il avait assistée avant qu’ils partent en visite et ne put s’empêcher de soulever les bouts de tissus, souriant, mi-figue mi-raisin en se rendant compte de l’étendue des dégâts à venir.  

 

- Elle y a été fort, notre Eriko…, soupira-t-il.  

 

Il ne faisait aucun doute pour lui que la styliste était passée par là et il doutait que Kaori lui ait demandé de telles choses. Elle avait peut-être montré quelques signes d’audace mais la scène avec ses amies disait ce qu’elle disait : elle avait été contrariée par la découverte du contenu de son bagage. Sans s’en rendre compte, il se mit à l’imaginer dans chaque pièce qu’il souleva. La réaction ne se fit pas attendre et son mokkori se manifesta de manière puissante.  

 

- Toi, tu restes au panier dans cette chambre. Il est hors de question de toucher à Kaori., se morigéna-t-il.  

 

Il s’empressa de ranger les affaires de sa partenaire loin de sa vue et ça lui permit de se calmer. Si Kaori devait sortir ainsi vêtue pendant les quinze jours à venir, il était hors de question de laisser penser qu’elle était atteignable. Sans être tout le temps collé à ses basques, il devrait trouver le moyen de chasser les hommes qui tourneraient autour d’elle pour de mauvaises raisons. Elle n’était pas un coup d’une nuit, ni même de quinze jours. Celui qu’il laisserait approcher d’elle aurait intérêt à être sérieux… très sérieux même… plus que sérieux, se dit-il, sortant de la cabine pour retrouver sa partenaire.  

 

- Tu vas chercher Kaori ?, lui demanda Mick, sortant de sa cabine au même moment.  

- Pourquoi j’irais la chercher ?, répondit-il nonchalamment.  

- Je ne sais pas… parce que c’est ta femme peut-être ?, répliqua l’américain.  

- Elle a déjà pourri les vacances que j’avais prévues alors je ne vais pas non plus passer mon temps à jouer les maris amoureux. Ca réduirait à néant mes plans drague., rétorqua Ryô, prenant un air ennuyé.  

- T’es qu’un crétin !, fit son ami, énervé.  

- Ouais mais un crétin qui va bientôt savoir où acheter ses clopes., mentit-il, ayant déjà repéré l’endroit depuis le départ.  

 

Il savait qu’il avait fâché Mick mais il s’en fichait. Il n’avait pas besoin d’intervention extérieure dans leur relation. Elle était peut-être bancale à leurs yeux mais elle lui plaisait bien ainsi à lui. C’était la meilleure qu’il pouvait avoir. Vouloir plus reviendrait plus que certainement à salir ce qu’ils avaient, à la salir elle et il s’y refusait au même titre qu’il refusait qu’elle se salisse les mains avec son arme. Il continuerait à faire ce qu’il savait faire : être là loin mais pas trop, proche mais pas trop, profiter de ce qu’il pouvait avoir de mieux et faire en sorte que les choses ne changent pas, la protéger.  

 

Sans même regarder les panneaux, il prit la direction qu’avait prise Kaori un peu plus tôt et pensa comme elle avait dû le faire tout en se concentrant sur son aura, arrivant bientôt sur un pont dans un recoin du bateau. Elle était là, appuyée au garde-corps, et observait la côte de la baie de Tokyo qui se dessinait au loin. Le vent faisait voler ses mèches et le bas de sa robe blanche. Il fit taire la pensée qui monta et vint s’adosser à ses côtés.  

 

- Ca va être l’heure de déjeuner., lui fit-il remarquer.  

- Je sais mais je me suis perdue. J’ai essayé de retrouver mon chemin à plusieurs reprises mais je n’y suis pas arrivée alors je suis restée ici. La vue est… paisible., lui répondit-elle à mi-voix.  

- Je pense que les lumières de la ville vont me manquer pendant quinze jours…, admit-il, se retournant et s’appuyant comme elle, épaule contre épaule.  

- Ca devait être le cadet de tes soucis lorsque tu fomentais ton petit plan, non ?, lui fit-elle remarquer.  

 

Admettant la véracité de la remarque, il ricana un instant. Effectivement, pris dans les affres de la luxure, il n’aurait certainement jamais pensé à cela mais les choses avaient changé, son besoin en dérivatif aussi.  

 

- En effet…, admit-il.  

- Que m’aurais-tu dit, Ryô ? Comment aurais-tu justifié une absence de quinze jours ?, lui demanda-t-elle.  

- Pourquoi t’aurais-je dit quoi que ce soit ? J’aurais pu fuir sans un mot…, lui fit-il remarquer.  

- Tu m’aurais laissée m’inquiéter pendant tout ce temps ?, lui retourna-t-elle, n’arrivant pas à y croire.  

 

Il alluma une cigarette et tira une bouffée avant de répondre.  

 

- Je ne sais pas. Je n’avais pas encore trouvé la solution à ce problème-là et je n’aurais pas à le faire., lui répondit-il, la regardant et affrontant son regard blessé.  

- Mais non, j’aurais certainement trouvé une excuse bidon., la rassura-t-il.  

 

Il l’aurait certainement fait, juste pour ne pas voir ce regard-là ou inquiet, pas pour ces raisons-là en tout cas.  

 

- Si nous allions déjeuner ? Il me semble qu’on ne paye pas pour les repas., répliqua-t-il, se dirigeant vers la porte qui ramenait à l’intérieur.  

 

Elle l’observa un instant, mitigée, puis le suivit, se disant qu’il avait bien des défauts mais qu’il ne l’aurait pas laissée dans l’incertitude. 

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de