Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 35 chapters

Published: 04-01-22

Last update: 14-05-22

 

Comments: 18 reviews

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RomanceHumour

 

Summary: NC-17 Nos nettoyeurs embarquent pour une joyeuse croisière.

 

Disclaimer: Les personnages de "The L Boat" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: The L Boat

 

Chapter 14 :: Chapitre 14

Published: 04-02-22 - Last update: 04-02-22

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Merci pour vos commentaires qui font super plaisir. Bonne lecture^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35


 

Chapitre 14  

 

- Pourquoi j'ai l'impression d'être au milieu d'un blizzard ?, pipa Reika à sa sœur.  

- Parce que ce n'est pas une impression...., répondit-elle.  

 

Assises entre le couple City Hunter, elles vivaient ce que les deux autres couples avaient vécu dans la journée. Apparemment, la séance de massage n'avait pas porté ses fruits et ne les avait même pas détendus.  

 

- Je vais danser. Après tout, nous sommes là pour nous amuser., annonça Kaori.  

- Évite de vider le bar., lui retourna son partenaire, moqueur.  

- Ne t'inquiète pas. J'apprends de mes erreurs., répliqua-t-elle d'un ton aigre.  

- Sauf en ce qui te concerne., ajouta-t-elle à voix basse.  

 

Suivie par Miki et Kazue, elle rejoignit la piste de danse et tenta d'oublier la tension qui s'était instaurée entre eux depuis le matin.  

 

- Allez, crache le morceau. T'as proposé à la masseuse de faire mokkori avec toi devant elle et, comme elle n'a pas de massue, elle est frustrée, c'est ça ?, demanda Mick à son pote.  

- Fiche-moi la paix. Maintenant que je suis grillé auprès de toutes les filles, je n'aspire plus qu'à me saouler et oublier qu'on a encore dix jours à passer ici., grogna Ryô, avalant son verre d’un trait.  

- C’était sympa de vous laisser plumer hier soir. Ca arrosera au moins ce soir., fit-il, commandant une autre boisson.  

- Tout doux, l’ami. Tu crois vraiment que c’est une bonne idée ?, objecta l’américain.  

- Occupe-toi de tes affaires. Si vous ne nous aviez pas réuni au salon de massage, on n’en serait pas là alors occupez-vous de vos affaires maintenant., fit le japonais, se levant.  

- Où vas-tu ?, s’inquiéta Mick.  

- Aux chiottes. Tu veux me la tenir peut-être ?, répliqua Ryô sèchement.  

- Putain, quel con…, gronda son ami.  

 

Umi acquiesça même si, au fond, il comprenait aussi la frustration de Ryô qui n’aimait pas qu’on s’occupe de ses affaires.  

 

- Laisse-le tranquille ce soir., suggéra-t-il seulement.  

- Je veux bien mais elle, elle ne sera pas tranquille., répondit Mick, jetant un regard vers Kaori.  

 

Il avait aperçu Daishi non loin et, à l’entrée, le bellâtre qu’il avait vu rôder autour d’elle à la piscine, Hideo lui avait appris Kazue, venait d’arriver.  

 

- Ca promet… Tu parles d’une soirée sympa entre amis., grommela-t-il.  

- Détends-toi, Mick. Kaori est grande et elle a dû retenir la leçon d’hier soir., le rassura Saeko.  

- Tu crois ? Regarde., fit Reika, pointant du doigt vers la piste de danse.  

- Kaori, je ne t’avais pas vue., mentit Daishi, la bousculant volontairement.  

- Daishi, bonsoir…, le salua Kaori un peu plus réservée que la veille.  

- Ca tombe bien. Je t’ai cherchée partout aujourd’hui. Je voulais m’excuser pour hier soir., lui fit-il savoir.  

 

Elle le regarda et poussa un long soupir ennuyé. Elle revint sur lui quand il posa une main sur son avant-bras.  

 

- Je ne veux plus d’excuse, Daishi. J’en ai assez., lui répondit-elle.  

- S’il te plaît… J’aime tellement nos discussions. Accorde-moi encore ces moments., la supplia-t-il.  

- J’y réfléchirai. Bonne soirée., lui dit-elle.  

- Attends ! Tu m’accordes une danse, s’il te plaît ? Juste une danse., lui demanda-t-il.  

- Non !, répondit-elle.  

- Mesdames et messieurs, vous prenez le partenaire à votre gauche pour la danse suivante., fit soudain le DJ.  

- Tu ne peux pas refuser., fit le jeune homme, triomphant.  

 

Ne souhaitant pas faire d’esclandre en public, elle prit sa main et se rapprocha de lui. Ils dansèrent le temps d’une chanson, Daishi lui parlant mais elle ne répondit que par monosyllabes et des sourires polis. La musique changeant, elle s’écarta et s’en alla rejoindre ses amies.  

 

- Kaori !, l’appela-t-il.  

- Elle a été claire, je pense., entendit-il.  

 

Il se retourna et fit face à Ryo qui le toisait de toute sa hauteur, l’air dur.  

 

- Tant qu’il y aura une opportunité, je tenterai ma chance., lui affirma Daishi.  

- Si vous arrivez seulement à l’approcher, je pense que vous ferez face à un mur., se moqua le nettoyeur.  

- On verra ça. Ce sera peut-être à mon bras qu’elle quittera ce navire., le défia le jeune homme.  

 

Ryô ricana mais n’eut pas l’affront de lui dire que ce serait bras dessus bras dessous qu’ils rentreraient tous deux. Ca, c’était encore moins sûr. Il remarqua soudain que les filles se dirigeaient vers lui et s’effaça dans l’obscurité. Il avait besoin de souffler juste un peu, d’oublier sa connerie de la matinée, enfin plutôt ses conneries. Il avait eu toute l’après-midi pour y penser après tout, toute l’après-midi pour l’observer, chercher le moment où elle lui pardonnerait comme elle le faisait à chaque fois, pour se demander ce qu’il aurait pu faire mieux… ou peut-être juste différemment.  

 

Il avait rejoué la journée un nombre incalculable de fois, gardant la même position, en changeant, se convainquant, s’invectivant… Une sale journée beaucoup trop longue en réflexion, en tergiversation… Il mettrait des jours à s’en remettre. Il allait s’en prendre des massues en rentrant à Tokyo…  

 

- Alors ça a été avec ton prétendant ?, la taquina Reika.  

- Daishi ? Il n’y a rien à dire. Je l’ai remis à sa place., répliqua Kaori, sirotant son cocktail sans alcool.  

- Pourquoi tu ne l’utilises pas pour rendre Ryo jaloux ?, l’interrogea-t-elle.  

- Je n’utilise pas les sentiments d’un être humain pour avoir ce que je veux., répondit la nettoyeuse sèchement.  

- Jane…, entendit-elle soudain.  

- Il n’y a pas de Jane ici…, répondit-elle, levant les yeux pour voir Hideo.  

- Et en plus, elle a le sens de l’humour. Si ça vous fait plaisir, vous pouvez m’appeler Tarzan., fit-il avec un grand sourire.  

 

Toutes les personnes à la table le regardèrent et éclatèrent de rire et le pauvre homme perdit de sa superbe.  

 

- Jane ?, lâcha-t-il, vexé.  

- C’est le prénom que tu lui as donné hier soir., souffla Kazue à Kaori qui ne comprenait pas son insistance à l’appeler autrement.  

- Je… Je ne m’appelle pas Jane mais Kaori…, expliqua-t-elle, honteuse.  

- Kaori… C’est aussi joli mais ça sonne moins bien avec Tarzan du coup., fit-il, indulgent.  

- C’est vrai… Je suis désolée., s’excusa-t-elle.  

 

Il la regarda, fit semblant de réfléchir et lui tendit la main.  

 

- Je vous pardonne si vous m’accordez une danse., lui dit-il.  

- Je crois que je ne peux qu’accepter., lui concéda-t-elle, se levant.  

- Kaori…, s’inquiéta Miki.  

- Ce n’est qu’une danse, Miki. Monsieur saura se montrer respectueux, n’est-ce pas ?, fit la rouquine se tournant vers son compagnon d’une danse.  

- Je suis un gentleman., admit-il avec un sourire poli.  

- Alors allons-y., suggéra Kaori.  

 

Ils partirent tous deux jusqu’à la piste de danse et Hideo enlaça la jeune femme. Il se montra tout à fait courtois pendant la première danse et ne la lâcha pas pour la deuxième malgré ses protestations.  

 

- Nous avions dit une danse, Hideo., lui rappela-t-elle.  

- Alors disons que j’en demande une supplémentaire pour chaque coupe de champagne que je vous ai offerte hier soir…, suggéra-t-il.  

- C’est hors de question., protesta-t-elle.  

- Alors laissez-moi vous offrir une nouvelle coupe de champagne pour chacune d’hier soir…, insista-t-il.  

- Et la soirée que nous devions passer ensemble après., ajouta-t-il d’un air conquérant.  

 

Kaori se retrouva stupéfaite et elle sentit à peine qu’on la poussait sur le côté. Hideo se retrouva agrippé par le col et un poing se connecta à sa mâchoire violemment, le projetant dans la foule. La jeune femme se retrouva entraînée par une poigne forte hors de la piste de danse. Elle reconnut cette main puissante, calleuse mais aussi précautionneuse et tenta de s’en défaire sans succès.  

 

- Ryô ? A quoi tu joues ?, s’écria-t-elle.  

 

Elle n’obtint aucune réponse et le suivit du mieux qu’elle put à travers les danseurs, s’enfonçant ensuite dans l’obscurité des coulisses. Soudain, il ouvrit une porte qui se fondait dans la paroi et ils se retrouvèrent sur un balcon extérieur désert. Il ne la lâcha qu’une fois la porte refermée et alla s’appuyer au garde-corps, tentant de reprendre le contrôle de ses nerfs.  

 

- C’était quoi ça ?, lui demanda-t-elle, furieuse.  

- Encore une fois moi qui te sauve la mise !, répondit-il, les dents serrées.  

- Qu… Quoi ?, bégaya-t-elle.  

- Ce mec te demandait de coucher avec lui après t’avoir saoulée. C’était déjà ce qu’il t’avait proposé hier soir ? Tu étais frustrée au point d’accepter ?, lui reprocha-t-il.  

- Comment sais-tu que j’allais accepter ?, lui retourna-t-elle.  

 

Il lui fit face brusquement, furieux… non en rage comme elle ne l’avait jamais vu. Il fit deux pas vers elle et elle dut se faire violence pour ne pas reculer comme si elle était en faute.  

 

- Tu viens de l’avouer., lui répondit-il.  

- Je n’ai rien avoué du tout. Je t’ai posé une question., éluda-t-elle, sentant la colère monter à son tour.  

- Tu ne lui as pas dit non ou écrasé avec une massue., cracha-t-il.  

- Je n’ai pas eu le temps de lui dire non. Tu lui avais déjà cassé la gueule. Et pour la massue, je t’ai promis de ne pas en utiliser sur le bateau… Tu sais, pour qu’on ne coule pas !, lui rappela-t-elle.  

- Crois-moi, elles me manquent., ajouta-t-elle, croisant les bras.  

- On ne croirait pas !, rétorqua-t-il.  

- Crois-moi qu’à cet instant, j’aimerais beaucoup en abattre une sur ta tête… et ce matin aussi et toutes les fois où je t’ai vu draguer d’autres femmes., lui apprit-elle, la jalousie pointant le bout de son nez.  

- Comme d’hab, quoi…, ironisa-t-il.  

 

Elle lui lança un regard noir avant de se diriger vers la porte qu’ils avaient empruntée. Elle tâtonna dans l’ombre pour trouver la poignée. Elle chercha pendant deux minutes, longeant les bords des deux pans sans la trouver alors qu’elle avait trouvé la serrure.  

 

- Ryô… on ne peut pas ouvrir la porte., lui apprit-elle, fronçant les sourcils.  

- Je sais…, pipa-t-il.  

- Comment ça tu sais ?, lui retourna-t-elle, incrédule.  

- Je sais., répéta-t-il, retenant un sourire bête.  

- Mais pourquoi tu m’as amenée ici alors ?, l’interrogea-t-elle.  

- Pour avoir la paix.  

- Mais pourquoi tu n’as pas retenu la porte ?, insista-t-elle.  

- Tu vas rire… J’ai oublié., expliqua-t-il, un sourire dans la voix.  

 

Elle l’observa, les yeux écarquillés, ce qu’il ne pouvait voir puisqu’elle était toujours dans le recoin près de la porte mais il l’imaginait très bien.  

 

- Il a… oublié…, répéta-t-elle.  

- Tu as oublié ! On est donc coincés ici ?, lui demanda-t-elle, plus pour la forme que pour avoir une réponse.  

- Il semblerait., répondit-il calmement.  

- Mais pourquoi est-ce que tu es intervenu, Ryô ? Je n’avais pas besoin de toi pour me débarrasser de lui !, lui fit-elle remarquer, furieuse.  

- Ca n’en avait pas l’air…, laissa-t-il échapper de mauvaise foi.  

 

Il n’avait pas aimé la voir entamer une deuxième danse avec ce bellâtre et avait approché instinctivement. Quand il l’avait entendu lui proposer, la faire chanter même, pour boire de nouveau avec lui en vue de finir la soirée avec elle comme il l’avait déjà envisagé la veille, son sang n’avait fait qu’un tour. Il l’avait laissée seule face au danger et il ne le supportait pas.  

 

- Je sais très bien me débrouiller toute seule ! Et d’abord de quel droit tu interviens dans mes relations avec d’autres hommes ?, lui demanda-t-elle.  

- C’est parce que tu choisis mal…, osa-t-il lui dire.  

- Qui a grâce à tes yeux, Ryô ? Toi ?, l’interrogea-t-elle, les poings sur les hanches.  

- Toi, tu ne veux pas de moi. Tu ne cesses de me balader mais tu ne veux pas de moi !, lui reprocha-t-elle.  

- C’est toi qui…  

- Je sais, je t’ai entendu ce matin. Je sais que je me suis emportée hier soir quand je me suis aperçue que j’étais nue devant toi. Je sais que je t’ai envoyé dans le canapé si fort qu’il s’est cassé avant de t’interdire de dormir dans le lit. J’étais vraiment ivre hier soir pour penser que je pouvais craindre quelque chose de ta part en étant complètement déshabillée à côté de toi ! Je devrais peut-être même te remercier de me l’avoir rappelé !, cria-t-elle.  

- C’est pour ça que tu te jettes à leurs têtes ?, lui retourna-t-il, ces mots alimentant sa colère, une colère uniquement dirigée contre lui alors qu’il l’avait à nouveau blessée pour ne pas avoir à affronter la vérité.  

 

Comment aurait-il pu lui avouer qu’ils avaient failli coucher ensemble ? Comment lui dire qu’elle avait enfin réussi à abattre toutes ses barrières et que c’était uniquement parce qu’elle s’était effondrée ivre morte qu’il ne s’était rien passé ? Comment lui expliquer qu’après avoir failli franchir le pas, il s’était de nouveau rétracté ? Il lui avait semblé préférable de lui faire croire que ça avait tourné à vau-l’eau avant tout ça, que ça avait été juste une énième de leurs querelles…  

 

- Je ne me jette à la tête de personne. Ce sont eux qui sont venus vers moi ! Ca te paraît tellement incroyable que je puisse plaire à quelqu’un ?, lui retourna-t-elle.  

- Comme on dit, il en faut pour tous les goûts…, railla-t-il, jaloux.  

- Et alors lequel vas-tu choisir ?, lui demanda-t-il comme s’il se plaisait à souffrir volontairement.  

- Je ne sais pas… Que me conseillerais-tu : de tester les deux et de choisir après ou de profiter du moment en les gardant tous les deux ? Après tout, un pour le jour et l’autre pour la nuit, non ?, suggéra-t-elle, lui lançant un regard dédaigneux.  

- Remarque, l’avantage, c’est que tu aurais la cabine pour toi tout seul pour le reste de la croisière et, si ta femme se tape des amants, tu peux en profiter p…  

 

Elle se retrouva bâillonnée par une bouche dure et impitoyable, deux mains larges et puissantes encadrant son visage. Elle resta un moment les yeux ouverts, croisant le regard onyx de son partenaire où elle pouvait y lire sa colère, sa détermination et autre chose qu’elle appréhendait de nommer de peur d’être à nouveau déçue, mais elle finit par succomber et les ferma, répondant à son baiser qui se fit plus tendre. Elle glissa les mains derrière sa nuque tout en sentant une main se poser dans son dos et l’autre s’enfoncer dans ses cheveux. C’était… merveilleux… très doux… Des papillons voletaient dans son estomac et elle ne put retenir un léger gémissement de plaisir.  

 

S’enhardissant, Ryô la pressa un peu plus contre lui et laissa sa main descendre le long de son dos dénudé tout en tenant encore et toujours sa crinière pour l’avoir au plus près de lui. Sa bouche était si douce, si sucrée. Il avait besoin de la goûter encore et encore et passa la langue sur ses lèvres avant de demander l’accès à son antre. Il la sentit frémir contre lui et elle le laissa passer, venant timidement à sa rencontre. Il caressa encore son dos, sentant sa peau se hérisser, et la serra plus fort contre lui pour lui tenir chaud avant de s’écarter d’elle pour reprendre son souffle.  

 

Ils s’observèrent un long moment, les yeux dans les yeux, seulement éclairés par le clair de lune. C’était le tumulte le plus complet dans leurs têtes malgré leur calme apparent, la question qui dominait étant : et maintenant ? Nier ? Invoquer une erreur de jugement sous le coup de la colère ? Peut-être plus terrifiant encore pour Ryô, accepter ? Il avait envie de l’embrasser à nouveau. Il ne voulait pas quitter ses bras et perdre cette chaleur qu’il ressentait contre lui mais était-ce raisonnable ? Comme si elle lisait dans ses pensées, ce fut Kaori qui décida pour lui. Elle l’attira à elle et l’embrassa à nouveau… et il ne résista pas.  

 

Ce baiser-là était encore meilleur, se dit-il. Peut-être parce qu’il avait rendu les armes, peut-être à cause de la musique qui résonnait en fond et qui semblait vouloir parvenir à ses oreilles, un petit air entêtant de Blondie, Atomic, et était en adéquation avec l’éradication de ses barrières soufflées d’un coup dès qu’elle avait répondu à son premier baiser. Il sentait son corps bouillir, l’éminence du tsunami qui allait déferler d’ici peu. Ses retenues abolies, plus rien ne pouvait contenir le désir qu’il avait eu bien du mal à contenir pendant toutes ces années.  

 

- Doucement…, souffla-t-il, se séparant d’elle.  

- Ne me repousse pas maintenant., lui demanda-t-elle, désespérée.  

 

Elle y croyait enfin. Elle sentait que quelque chose avait changé et qu’un avenir commun pour eux était enfin possible. Elle ne voulait pas s’être trompée, pas après avoir vu une évolution de leurs rapports pendant ces quelques jours, senti qu’il la regardait enfin, expérimenté ce à quoi ça pouvait ressembler.  

 

- J’ai envie de toi comme un fou. J’ai peur de ne pas savoir me contenir et je ne veux pas te faire l’amour pour la première fois ici., lui dit-il, plongeant un regard lourd de désir dans le sien.  

 

Elle sentit ses joues se teinter, intimidée.  

 

- Et peut-être que tu préfères attendre un peu aussi…, ajouta-t-il face à son silence.  

- Non, j’ai juste un peu peur., avoua-t-elle, se mordillant la lèvre.  

 

Il ôta l’otage de l’emprise de ses bourreaux et le caressa du pouce avant de l’embrasser à nouveau, laissant ses mains voguer sur le corps de sa partenaire.  

 

- Je ferai attention, je te promets., murmura-t-il, posant les lèvres sur son nez puis son front.  

- Je sais… mais… je ne l’ai jamais fait, Ryô. Tu seras déçu., soupira-t-elle.  

- Moi non plus, je ne l’ai jamais fait, Kaori., répliqua-t-il, une certaine tension dans la voix.  

- Ne plaisante pas… même si tu te prends pas mal de râteaux, je sais que tu n’en seras pas à ta première expérience., fit-elle, vexée.  

 

Il posa la main sur sa joue et la força à relever le visage pour le regarder.  

 

- Ne me traite pas de menteur. Je n’ai jamais fait l’amour à la femme que j’aime, donc autant dire que je n’ai jamais fait l’amour et que ça change beaucoup de choses pour moi., répondit-il, la scrutant intensément.  

 

Elle soutint son regard avant de caresser son torse, un petit sourire ravi aux lèvres.  

 

- D’accord, excuse-moi., dit-elle.  

- Tu es toute pardonnée. Où en étions-nous ?, lui demanda-t-il, se penchant sur elle.  

 

Il l’entendit rire jusqu’au moment où leurs lèvres se joignirent dans un soupir de contentement et ils se serrèrent de nouveau l’un contre l’autre, appréciant ce contact. Ils s’effleurèrent, mordillèrent, taquinèrent, pressèrent alternativement un long moment avant de se séparer à nouveau, légèrement essoufflés mais le sourire léger aux lèvres.  

 

- Comment… comment on fait pour la suite ?, lui demanda-t-elle, les joues roses.  

- On est bien partis., lui répondit-il, amusé.  

- Non… je veux dire la suite… tu sais, la partie que tu ne veux pas faire ici pour la première fois., explicita-t-elle, un peu gênée.  

- Il faudra que tu le dises, Kaori. N’aie pas honte d’un acte vieux comme le monde. N’aie pas peur de prononcer ces mots car je ne dois pas être le seul à en être l’initiateur., l’encouragea-t-il.  

- D’accord… Alors… comment fait-on pour sortir d’ici et regagner notre chambre pour… faire l’amour ?, l’interrogea-t-elle d’une toute petite voix qui l’attendrit.  

- C’est encore plus beau lorsque ça sort de ta bouche…, fit-il, l’embrassant légèrement.  

- Tu me fais confiance ?, la questionna-t-il.  

- Tu le sais bien, non ?, lui retourna-t-elle.  

 

Oui, il le savait. Elle lui avait fait confiance dès le départ, chose très étrange pour lui qui était un homme dangereux et pas toujours très honnête envers elle.  

 

- On va jouer à saute-passerelle., lui apprit-il nonchalamment.  

- Saute… Tu n’envisages tout de même pas…, pipa-t-elle, sidérée.  

- Cette passerelle-là a une porte qui s’ouvre de l’extérieur., lui indiqua-t-il, pointant vers la droite.  

- Mais elle est à au moins deux mètres de celle-ci et en dessous… c’est l’océan., lui fit-elle remarquer, nerveuse.  

- Je sais, je dirai même deux mètres cinquante., répondit-il, estimant plutôt la distance aux alentours des trois mètres, ce qu’il préféra lui taire.  

- D’ailleurs en dessous de notre passerelle, c’est aussi l’océan, comme en dessous de l’ensemble du bateau. C’est le principe d’une croisière., la taquina-t-il, comprenant malgré tout son appréhension.  

- Donc tu veux gagner l’autre passerelle…, répéta-t-elle, approchant du bord et regardant la paroi du paquebot et en dessous la mer.  

 

Elle sentit la nervosité monter, se demandant si c’était la peine de commettre cette folie. Il y aurait bien quelqu’un qui viendrait ouvrir cette satanée porte à un moment ou un autre. Ryô la rejoignit et se colla dans son dos, l’entourant de ses bras.  

 

- Ne regarde jamais en bas. Tu aurais le vertige., lui conseilla-t-il.  

- Tu peux le faire, Kaori, mais si tu ne le sens pas, on va juste attendre ici que quelqu’un vienne., lui proposa-t-il.  

- Ce serait peut-être… préférable…, acheva-t-elle, sentant des gouttes d’eau sur son visage.  

- Si la pluie s’en mêle, c’est maintenant ou jamais. Ce sera trop dangereux après., affirma-t-il.  

- Alors on y va., fit-elle, puisant en lui pour avoir confiance en leur réussite.  

 

Ryô grimpa sur le garde-corps et s’appuya sur une fine corniche qui surplombait une fenêtre en contrebas. Il parcourut ainsi les deux-tiers de la distance avant de sauter sur l’autre passerelle.  

 

- A toi. Ne regarde pas en bas. Enlève tes chaussures et envoie-les moi., lui conseilla-t-il.  

 

Deux escarpins atterrirent à ses côtés et il vit Kaori monter sur le garde-corps.  

 

- Ne regarde pas en bas. Regarde-moi Kaori. Tu vas y arriver., l’encouragea-t-il.  

 

Devant ses yeux, il ne pouvait empêcher les images de tout ce qui pouvait arriver d’apparaître, la voir tomber, la voir tomber et se rattraper, se relever ou alors retomber et disparaître sous la surface noire et glacée… Sa progression lui parut interminable et c’était comme s’il était incapable de respirer pendant tout ce temps.  

 

- Tu es prêt, Ryô ?, l’interpela-t-elle, arrivée au bout de la corniche.  

- Oui, je suis là. Viens., affirma-t-il.  

 

Il l’observa prendre une profonde inspiration avant de s’élancer dans le vide. Il la rattrapa, le garde-corps entre eux avant de la hisser par dessus, la serrant contre lui à l’étouffer.  

 

- Et si on rentrait à la cabine ?, suggéra-t-il.  

- Attends, je dois remettre ma robe en ordre., fit-elle, réajustant le tissu autour d’elle.  

- Cette robe, elle m’a rendu dingue toute la soirée. Je veillais tous les hommes pour être sûr qu’aucun ne déferait le lien autour de ton cou pour dévoiler tous tes charmes. On n’a pas idée de créer des vêtements pareils., souffla-t-il, passant le doigt dans le décolleté flottant qui descendait bien en dessous de la poitrine.  

- Savoir que tu n’as qu’une seule barrière textile sous ce morceau de tissu…, ajouta-t-il, le regard sombre de désir.  

- Qu’en sais-tu ?, le taquina-t-elle, se sentant pleine d’audace face à son regard.  

 

Elle vit la flamme s’accentuer dans ses prunelles et celle dans son ventre s’embrasa.  

 

- Je vais devoir vérifier ça et vite., fit-il, l’attirant contre lui.  

 

Il prit ses lèvres fougueusement, les mains posées sur ses reins avant de les laisser descendre sous le tissu. Avec soulagement, il sentit la dentelle frôler ses doigts et descendit un peu plus bas, la dentelle cédant rapidement la place à la peau chaude et nue. Il pressa sur ses fesses pour la plaquer un peu plus contre lui, lui faisant éprouver le désir qu’il avait d’elle et il était grand. L’appel était trop pressant et ils se séparèrent. Kaori récupéra ses escarpins qu’elle garda en main et ils regagnèrent l’intérieur du paquebot.  

 

- Ils vont se demander où nous sommes…, se rendit soudain compte Kaori, s’arrêtant.  

- On s’en fout. On est tous sur le même bateau., répondit-il, la prenant dans ses bras.  

- Mais ils vont s’inquiéter…, objecta-t-elle, culpabilisant.  

- Quand ils entendront tes cris de plaisir, ils ne s’inquiéteront plus., lui assura-t-il d’une voix grave qui la fit rougir.  

 

Il coupa son objection suivante d’un baiser et la porta ainsi jusqu’à leur cabine où il la déposa enfin à terre. Ils y étaient. C’était le moment qu’ils avaient attendu avant même de le savoir…  

 


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