Chapter 12 :: Chapitre 12

Published: 31-01-22 - Last update: 31-01-22

Comments: Bonjour, voici le chapitre suivant. Désolée pour la MAJ manquée d'hier mais le site était planté hier soir. Bonne journée et merci pour vos commentaires^^

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Chapitre 12  

- Full aux as par les dames., annonça Ryô, étalant ses cartes.  

- Shit ! C’est pas vrai, tu m’as encore eu…, gronda Mick, jetant ses cartes avec désillusion.  

Le nettoyeur afficha un air impassible en ramassant l’argent au milieu de la table pendant qu’Umibozu rassemblait les cartes avant de les mélanger et redistribuer.  

- T’as une chance de cocu ce soir…, siffla l’américain, jetant un œil sur le paquet de billets amassé devant son ami japonais.  

Il zyeuta un instant la réaction de Ryô à sa remarque mais il ne cilla même pas.  

- Il n’est pas question de chance., répliqua-t-il simplement.  

- Juste une question de stratégie et d’opportunités., ajouta-t-il.  

- Donc tu n’as aucune crainte sur le fait que Kaori soit entourée de tout un tas d’hommes dans le dancing du paquebot ?, lui demanda Mick.  

- Pourquoi je devrais m’en préoccuper ? Si elle rencontre l’homme de sa vie, tant mieux pour elle. Deux cartes., annonça Ryô, en sortant deux de son jeu et les posant sur la table basse.  

- Tu bluffes…, pipa Umibozu.  

- A toi de voir. Tu suis ou tu te couches ?, lui retourna le nettoyeur.  

- Je suis., annonça le géant, jetant un billet sur la table.  

- Je double., fit Mick.  

Ryô regarda son jeu et le jeta sur la table.  

- Je me couche., fit-il.  

- On doit rappeler Kaori ?, plaisanta l’américain.  

- Tu ne veux pas me lâcher avec elle ? On était sensé passer une soirée entre mecs et tu ne fais que me parler d’elle. Tu n’as rien de plus intéressant à dire ou tu n’as pas encore assez bu ?, répliqua le japonais.  

- Moi, ça m’intéresse., affirma son ami.  

- Tant mieux pour toi., grogna Ryô.  

- Quinte flush., annonça Umi, posant son jeu sur la table.  

- Quoi ? C’est pas vrai… J’ai pas de veine ce soir., soupira-t-il.  

- Tu manques peut-être de concentration., ironisa Ryô.  

Très virilement, Mick fit une vilaine grimace à son pote avant de se lever et de s’asseoir sur le divan.  

- On fait une pause ? Pas mal le sofa… Il manque un peu de longueur peut-être, non ?, fit-il remarquer, testant la position allongée.  

- Si tu le dis… Je vais fumer une clope., annonça le nettoyeur japonais, sortant sur la terrasse.  

Accoudé au garde-corps, il observait sombrement l’océan qui s’étendait à perte de vue, la lune créant un couloir de lumière sur la surface obscure. Kaori était quelque part au dessus d’eux en train de danser avec les filles à la vue de tous et plus particulièrement des hommes et, s’il avait feint l’indifférence en la voyant partir dans sa petit jupe noire fendue haut sur la cuisse avec un haut argenté dont le dos était beaucoup trop dénudé à son goût, il savait qu’elle ferait des ravages mais il avait été beaucoup trop fier pour accepter la proposition de Mick de finalement les suivre pour la soirée. Il savait qu’ils avaient déjà un comportement qui devait faire jaser leurs amis et il n’avait pas voulu encourager la tendance.  

- Tu es bien long pour fumer une cigarette., lui fit remarquer Umibozu allumant la sienne.  

- Je raccourcis le temps pendant lequel Mick risque de se faire plumer., répondit Ryô.  

- Ce n’est pas une mauvaise idée., admit le géant.  

- Bon, on y retourne, les gars ? Je fume juste ma cigarette et on s’y remet. Je dois me refaire. Je suis sûr que ma chance va tourner., annonça l’américain qui venait de les rejoindre.  

- Si tu le dis…, ironisa Ryô.  

La musique battait son plein dans le dancing et les filles s’amusaient énormément. Elles venaient à peine de s’asseoir à une table, prenant une pause bien méritée, qu’un serveur arriva avec un plateau de boissons.  

- Mais nous n’avons rien commandé !, s’étonna Miki.  

- Ce sont ces messieurs là-bas., leur expliqua-t-il.  

- Les verres sont passés entre leurs mains ?, demanda Kaori suspicieuse.  

- Non, du tout., leur affirma-t-il.  

- Pour une fois qu’il y en a un pour chacune, profitons-en., annonça-t-elle.  

Elle en avait assez de refuser les verres qui lui étaient offerts, gênée pour ses amies qui n’avaient pas de telles attentions alors qu’elles étaient mille fois plus attirantes qu’elle. Elles attrapèrent chacune un cocktail et le sirotèrent après avoir levé leurs verres à l’attention du groupe, bien décidées malgré tout à s’en tenir éloignées.  

- On retourne danser ?, suggéra Reika.  

- Je fais une pause., leur apprit Miki.  

- Je viens., affirma Kaori, se levant avec elle.  

- Ouh la la., s’esclaffa la rouquine, se sentant trébucher.  

- Ca tangue, Kaori ?, plaisanta Kazue, voyant la rougeur et le regard un peu brillant de son amie.  

- Oui. Un verre pas plus., promit la nettoyeuse, sous l’oeil indulgent de ses amies.  

- Ca fait plaisir de la voir aussi détendue. C’est rare., admit Saeko.  

- C’est vrai. Il manquerait peu pour que ce soit parfait pour elle., ajouta Miki, songeuse.  

Les deux jeunes femmes restèrent ensemble pour danser, ignorant les approches de différents hommes qui lâchèrent plus ou moins l’affaire. Soudain, la rouquine fut bousculée et se buta contre un dos masculin.  

- Pardon, je suis désolée., s’excusa-t-elle à l’homme qui se retournait.  

- Tu ne pourras pas m’en vouloir. C’est toi qui t’es jetée sur moi., plaisanta Daishi.  

- Effectivement., admit-elle, lui offrant un éblouissant sourire qui le fit fondre.  

- Tu danses ?, lui proposa-t-il alors que le DJ lançait une série de slows.  

- Avec plaisir., répondit-elle, glissant sa main dans la sienne.  

L’un contre l’autre, ils évoluèrent au rythme de la musique tout comme elle sentit la main du jeune homme évoluer de sa hanche jusque dans le bas de son dos, la pressant un peu plus contre lui.  

- Tu… Tu t’es baladé aujourd’hui ?, lui demanda-t-elle, tentant de briser l’intimité du moment.  

- Oui… mais tu m’as manqué…, dit-il à son oreille.  

- On pourrait peut-être aller se promener ensemble demain matin ?, suggéra-t-il, caressant ses reins.  

- Demain matin, j’ai déjà quelque chose de prévu avec une amie., répondit-elle, occultant ses gestes pour ne pas se fâcher.  

- Demain après-midi alors ?, tenta-t-il.  

- Je verrai ce que Ryô a prévu pour nous., éluda-t-elle.  

- Tu n’as pas besoin de lui poser la question, non ? Tu es une femme libre… même si tu es mariée., répliqua-t-il.  

- C’est notre voyage de noces. Je profite de mon mari., lui retourna-t-elle.  

- Mais lui n’en fait pas de même. Je l’ai bien vu à la piscine seul cette après-midi., lui affirma-t-il.  

- Il draguait toutes les filles qui étaient seules, les jeunes femmes surtout…, lui annonça-t-il.  

Elle se figea dans ses bras et s’écarta de lui.  

- Et donc c’est en tant qu’ami que tu m’informes de ce fait, négligeant le fait que ça peut me faire mal. Merci Daishi., fit-elle, s’éloignant.  

- Attends Kaori. La danse n’est pas finie., lui fit-il remarquer.  

- Pour nous si !, lui annonça-t-elle, furieuse.  

Au lieu de retourner à la table avec ses amies, elle se dirigea vers le bar pour demander un verre d’eau. Elle sentit soudain une main frôler son dos nu et se retourna, prête à rabrouer Daishi pour son audace mais elle fit face à l’homme qui l’avait abordée dans l’après-midi. Il fit un simple signe de main et le barman leur versa deux coupes de champagne.  

- Non merci., refusa-t-elle, repoussant le verre.  

- Ce n’est qu’une coupe de champagne. Peut-être me ferez-vous l’honneur de m’apprendre votre prénom, belle inconnue…, suggéra Hideo.  

- Appelez-moi Jane., répliqua-t-elle d’un ton aigre.  

- Jane… Alors nous ne sommes pas l’après-midi… Vous accepterez bien cette coupe de champagne…, suggéra-t-il, rapprochant le verre.  

Bien qu’elle discuta avec un autre homme, Kaori ne put s’empêcher de repenser à Ryô draguant d’autres femmes alors qu’ils étaient sensés être mariés. Il jouait avec elle, soufflant le chaud et le froid sans aucune honte. Peut-être même avait-il abrégé la soirée poker pour aller draguer. L’idée la mit hors d’elle et elle but la coupe de champagne d’une traite. Surpris mais ravi, Hideo en commanda une autre de suite.  

- Vous êtes donc seule ce soir… Puis-je vous inviter à danser ?, lui proposa Hideo.  

- Je n’ai pas envie de danser., fit-elle, prenant la coupe et l’avalant.  

La coupe suivante ne se fit pas attendre, encouragée par le fait que, n’étant plus très stable, Kaori s’appuyait sur lui pour tenir debout.  

- Tu veux peut-être que nous allions dans un endroit… plus calme ?, suggéra-t-il, la prenant par la taille.  

- Plus calme ? Pourquoi faire ? On est bien ici, non ?, répondit-elle d’une voix un peu éraillée.  

- Ce n’est pas l’endroit idéal pour… discuter., fit-il, caressant sa nuque.  

- Moi… J’ai pas envie de discuter., affirma-t-elle, prenant la quatrième coupe qui était apparue devant elle.  

Elle ne réfléchit même pas à l’ivresse qui la prenait, au monde qui semblait tanguer autour d’elle, et la vida.  

- Alors allons ailleurs et ne discutons pas. Ma chambre se situe à l’étage du dessous., lui apprit-il à l’oreille.  

- Mais pourquoi tu murmures ? Parle-moi normalement., gronda-t-elle.  

- D’accord. Je t’emmène dans ma chambre et nous ferons autre chose que discuter…, lui proposa-t-il, caressant son bras.  

- Mais moi je veux danser !, annonça-t-elle, levant sa cinquième coupe.  

Ce faisant, elle renversa du liquide sur elle et se mit à rire, tout en s’époussetant.  

- Oops… Je suis maladroite. Tenez ! Je vais danser., fit-elle, lui donnant sa coupe sans prévenir et s’éloignant avant qu’il n’ait pu réagir.  

- Kaori… Kaori… Attends !, l’interpela Kazue.  

Les quatre autres filles avaient vu la scène et s’étaient tenues prêtes à intervenir mais elle ne s’était pas mise en danger. Maintenant, il était tout de même temps pour elle de rentrer dans sa cabine et de dormir.  

- Kazueeeeeeeeeeee ! Viens danser., cria Kaori.  

- Non… Je suis… Je suis fatiguée. Si on rentrait ?, lui suggéra la doctoresse.  

- Déjà ? Mais moi, j’ai envie de m’amuser !, objecta la rouquine.  

- Nous sommes épuisées, Kaori., intervint Miki, venant en renfort.  

- Et n’oublie pas que nous sommes attendues pour un massage demain matin., lui rappela Saeko.  

- L’autre arrive…, les prévint Reika.  

- Jane…, l’interpela Hideo.  

- De qui il parle ?, demanda Miki, intriguée.  

Toutes se regardèrent sans pouvoir lui répondre. Kaori les regarda et soudain éclata de rire.  

- De moi… Il parle de moi… Je… Je lui ai dit… que je… m’appelais Jane., avoua-t-elle, riant et ne pouvant plus s’arrêter.  

- Pfff… Il m’a cru… J’ai… Franchement… J’ai une… tête à m’ap… appeler Jane ?, leur demanda-t-elle.  

- Jane ?, l’interpela Hideo.  

Kaori rit de plus belle et les filles se tournèrent vers l’homme.  

- Elle est fatiguée. Nous allons la ramener., l’informa Kazue.  

- Je peux le faire. Ca vous permettra de profiter de la soirée., proposa-t-il avec un sourire aimable.  

- Ce ne sera pas la peine. Nous sommes solidaires les unes des autres., répliqua Saeko, lui adressant un regard d’avertissement.  

- Allez, on y va, Kaori., lui annonça Miki.  

- Quoi ? Déjà ? Mais on commençait juste à s’amuser !, s’exclama la rouquine.  

- Ouh la la… La mer doit être déchaînée dehors…, fit-elle, trébuchant.  

- Oui, tout à fait. On sera beaucoup mieux allongées., approuva la doctoresse, indulgente.  

Le chemin du retour jusqu’à la cabine fut beaucoup plus long qu’à la normale, Kaori s’arrêtant et s’extasiant devant les boutiques fermées du hall central, mais elles arrivèrent malgré tout à destination.  

- Déjà de retour les filles ?, s’étonna Mick qui n’avait pas encore réussi à implémenter son plan en intégralité.  

- Oui. On a eu un imprévu…, leur apprit Kazue.  

- Oh ! Vous faites encore un poker ? Super ! A table, les filles !, les invita Kaori sous le regard ahuri des trois hommes.  

- Elle est complètement bourrée à cause d’un mec., se fit un plaisir de leur apprendre Miki, adressant un regard à Ryô.  

- Qu’est-ce qui est en jeu ?, leur demanda la rouquine, se penchant sur son partenaire, lui faisant profiter de son décolleté.  

- De l’argent ? Bof… Vous n’êtes pas drôles… On augmente les enjeux. Strip poker !, cria-t-elle, s’asseyant à côté de son partenaire.  

Soudain, un gros boum se fit entendre et ils découvrirent Umi inconscient dans ce qu’il restait du divan. Mick dut se retenir de s’écrier de joie, ayant enfin abouti son plan.  

- Kaori… Je pense que tu ferais mieux d’aller dormir…, suggéra Ryô, craignant déjà le réveil.  

Elle se tourna brusquement vers lui, les yeux plissés.  

- Pourquoi ? T’as les jetons de perdre, Saeba ? T’as peur de finir à poils devant moi, Ryô ?, lui demanda-t-elle avant de se mettre à rire.  

- Allez, détends-toi, j’ai déjà tout vu et au repos et bien éveillé !, précisa-t-elle, faisant presque rougir son partenaire.  

Autour d’eux, toute la bande s’esclaffa sauf Umi qui se réveillait à peine.  

- Allez les gars et les filles. On s’assied et on y va !, lança-t-elle, prenant les cartes, les mélangeant et les distribuant prestement, les stupéfiant.  

Contraints et forcés, ils suivirent le mouvement et commencèrent à jouer et la surprise continua lorsqu’après quelques tours, Kaori était la seule à ne pas avoir perdu de vêtements.  

- On vous laisse., leur apprit Saeko, reprenant ses chaussures, tout comme Reika.  

- Oh non, restez…, les supplia Kaori, prenant une gorgée dans le verre de whisky de Ryô avant qu’il n’ait eu le temps de réagir..  

- Oh putain, ça déchire !, fit-elle, surprise.  

Une pluie de libellules tomba autour d’eux. Les deux sœurs en profitèrent pour s’échapper.  

- Allez, on y retourne, tant pis pour les lâcheuses., fit-elle, redistribuant.  

- Qui est prêt à faire tomber la chemise ?, leur demanda-t-elle.  

- Kaori, on devrait peut-être aller se coucher maintenant…, suggéra Ryô.  

- T’as la frousse, hein, Ryô…, le nargua-t-elle.  

- Eh bien t’as raison., dit-elle posant un carré d’as sur la table.  

- J’y crois pas., soupira Mick, déboutonnant sa chemise, tout comme son partenaire.  

Les deux filles se retirèrent du jeu, pendant qu’Umi retirait simplement sa ceinture.  

- Malin Umi… mais tu finiras aussi à poils que ces deux-là., ricana Kaori, faisant rougir l’ex-mercenaire.  

- Les gars, on doit réagir…, fit Mick.  

- Ou on peut arrêter là et ne pas rentrer dans ses délires éthyliques…, suggéra Ryô sagement.  

- Il a les jetons ! Ouh Ryô, tu flanches ? Tu as peur de te prendre une raclée ?, le nargua-t-elle à nouveau.  

- Ok. Si tu le prends comme ça…, lâcha-t-il.  

Après tout, il pouvait contrôler la situation et arrêter avant que ça dégénère.  

- Bon, on joue vraiment maintenant les gars… pas comme depuis deux heures., leur dit-il, leur faisant savoir qu’il n’avait pas été dupe de leur jeu.  

Qui était-il après tout pour refuser leur argent s’ils voulaient pour une raison obscure lui en faire profiter ?  

Il distribua les cartes et après deux tours de table, Kaori posa ses deux paires face au full de Ryô. Gardant malgré tout le moral, elle retira un escarpin. Deux coups plus tard, elle défit son bracelet après avoir perdu le deuxième escarpin, un petit peu moins sûre d’elle.  

- On continue ?, lui demanda-t-il alors qu’Umi et Miki s’en allaient.  

- Bien sûr !, lui affirma-t-elle, relevant le menton et lui lançant un regard aussi déterminé que possible vu son état d’ivresse.  

- Ah ah ! Full aux rois par les sept ! Et tac dans les dents, Saeba ! Tu quittes le pantalon !, lui lança-t-elle, victorieuse.  

Il lui sourit malicieusement et écarta ses cartes étalées.  

- Je pense que c’est toi qui va quitter ta jupe., fit-il posant un full de dames et de huit.  

- Les rois sont plus forts que les dames., lui fit-elle remarquer, une lueur moqueuse dans les yeux.  

- Sauf quand l’un d’entre eux n’est qu’un valet…, souligna-t-il, tapotant sur la carte du milieu.  

- Un valet ? N’importe quoi ! C’est un… valet…, admit-elle, regardant les cartes.  

- Deux paires contre un full, je gagne., lui annonça-t-il.  

- Mick, on s’en va., annonça Kazue, se levant.  

- Ben non, ça commence à devenir intéressant., objecta son compagnon, regardant Kaori s’allonger par terre et tirer sur la fermeture éclair, ses doigts glissant dessus.  

- Mick., gronda Ryô, lui lançant un regard noir.  

- Tu as raison, darling… Je me sens soudain très fatigué., mentit-il, espérant que la nuit ici ne ferait que commencer.  

Ryô regarda la porte se refermer et soupira, rangeant les cartes. Il reçut soudain une jupe noire en pleine figure et la regarda sidérée alors qu’elle se rasseyait à ses côtés.  

- Ben où ils sont tous partis ?, s’étonna-t-elle.  

- Dormir. On devrait en faire de même., annonça Ryô.  

- Ah non ! On n’a pas fini la partie !, objecta-t-elle très sérieusement.  

- Kaori…, soupira son partenaire.  

- Tout sur le dernier coup !, proposa-t-elle, le coupant.  

- Celui qui perd finit à poils…, fit-elle, prenant les cartes.  

Il la regarda distribuer et, poussant un soupir, prit les cartes, bien décidé à les rejeter de suite, lui laissant l’honneur de gagner et garder ses vêtements.  

- Encore plus fort ! On ne change aucune carte et on les retourne direct !, fit-elle, ayant trouvé une superbe idée… à son idée.  

Elle n’attendit pas sa réponse et jeta ses cartes découvertes sur la table. Ryô soupira de soulagement en voyant la quinte qu’elle avait. Il serait difficile de faire mieux. Il retourna donc ses cartes, ne les regardant même pas, et se leva pour se déshabiller.  

- J’y crois pas !, s’écria-t-elle, stupéfaite.  

- Bon, ben quand il faut, il faut…, soupira-t-elle, se levant à la limite du déséquilibre.  

Alors qu’il baissait la tête pour comprendre sa réaction, voyant sa quinte flush gagnante, Kaori défit son haut et le laissa tomber par terre dans son champ de vision. Sa culotte suivit juste après et le regard du nettoyeur resta rivé dessus un long moment.  

- Tu ne profites pas du spectacle ?, murmura-t-elle d’une voix suave.  

Alors que sa tête lui hurlait de ne pas relever les yeux, il le fit malgré tout, remontant le long de ses jambes fuselées, s’attardant sur sa toison soyeuse, son ventre plat, sa poitrine beaucoup ronde que ce qu’il lui disait et termina sur son visage qui avait pris un air beaucoup plus sérieux. Une lueur sauvage brillait dans son regard qui enflamma ses sens et son corps.  

Il approcha d’elle et l’enlaça doucement, l’attirant contre lui. Il embrassa sa joue, son nez, le coin de ses lèvres, sentant son souffle alcoolisé contre son visage, l’enivrant tout autant. Il ne devait pas, se disait-il. Elle était ivre mais il l’était tout autant.  

- Tu me trouves jolie ?, l’interrogea-t-elle dans un murmure.  

- Plus que jolie, Kaori., admit-il.  

- Fais-moi l’amour, Ryô., lui demanda-t-elle, passant les bras autour de son cou.  

- Tout ce que tu voudras., abdiqua-t-il enfin.  

Ils s’observèrent longuement en ce moment solennel où leur relation basculait enfin. Leurs lèvres se rapprochèrent, s’effleurèrent, s’éloignèrent, jouant un long moment, avant qu’il ne sentit le souffle chaud que sa partenaire venait d’exhaler de ses lèvres entrouvertes taquiner la pulpe des siennes. 

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