Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 35 chapters

Published: 04-01-22

Last update: 14-05-22

 

Comments: 18 reviews

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RomanceHumour

 

Summary: NC-17 Nos nettoyeurs embarquent pour une joyeuse croisière.

 

Disclaimer: Les personnages de "The L Boat" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: The L Boat

 

Chapter 29 :: Chapitre 29

Published: 19-03-22 - Last update: 26-03-22

Comments: Bonsoir voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 29  

 

- Tu sors l’artillerie lourde…, souffla Ryô, observant la petite robe vert émeraude que portait sa compagne.  

- Eriko l’a glissée dans la valise. Je ne pensais pas la mettre mais…, expliqua Kaori, rosissant.  

- Mais ça aurait été dommage de manquer ça., lui fit savoir son compagnon, l’enlaçant par derrière.  

 

Il posa les lèvres au creux de son cou et la sentit frissonner. Il en profita pour plonger les yeux sur son décolleté et humer l’odeur légère de son gel-douche.  

 

- Tout à fait., murmura-t-elle, fermant les yeux et se laissant porter par la sensualité du moment.  

- Et je suis sensé te laisser sortir habillée ainsi ?, lui demanda-t-il, caressant son dos presque dénudé.  

- Il paraît qu’on a rendez-vous…, acquiesça-t-elle avec un léger sourire.  

- J’entends effectivement le lit qui nous appelle. On va se cacher sous la couette. Ca m’évitera de péter un plomb à cause du regard des autres., lui dit-il sur un ton malicieux.  

- Parce que tu pourrais péter un plomb à cause de ça ?, répliqua-t-elle tout en se retournant dans ses bras.  

- Non…, fit-il d’une voix traînante et un demi-sourire.  

- Pas qu’à cause de ça., enchaîna-t-il en voyant ses sourcils se froncer de perplexité.  

- A l’idée des idées qu’ils peuvent avoir, des qualificatifs plus ou moins flatteurs qu’ils emploient en te mâtant, au fait qu’ils puissent chercher à savoir ce que tu portes sous cette robe., expliqua-t-il d’une voix rauque, laissant ses mains glisser sur ses fesses de manière caressante.  

 

Il laissa encore ses mains errer avant de s’immobiliser et froncer les sourcils.  

 

- Dis-moi, tu as bien quelque chose sous cette robe ?, s’inquiéta-t-il.  

- Non… pas en haut en tous cas…, lui répondit-elle avec un petit sourire mutin.  

- Et en bas… Ce n’est rien que pour toi., ajouta-t-elle.  

- Qu’est-ce que tu mijotes ? Tu m’intrigues, Sugar., pipa-t-il, descendant jusqu’à la lisière de la jupe volante.  

 

Elle attrapa ses doigts juste au moment où il allait remonter sur sa cuisse et les ramena sur ses reins, lui adressant un regard malicieux.  

 

- Tu découvriras pendant la soirée., lui dit-elle, tapotant sur le bout de son nez.  

 

Il se prit à rire à son ton léger et son regard brillant d’humour et l’embrassa tendrement malgré le désir qui courait dans ses veines. Il grogna quand il sentit sa compagne se frotter légèrement contre son mokkori déjà bien éveillé.  

 

- Qu’est-ce que tu me fais ?, murmura-t-il, ayant du mal à résister à l’envie de la déshabiller sur le champ.  

- Je te rappelle ce qui arrivera plus tard., murmura-t-elle avant de s’écarter de lui et d’aller chercher son sac.  

- Tu viens ?, l’interpela-t-elle avec un clin d’oeil.  

- Tu sais que ça ne se fait pas d’allumer honteusement un homme comme tu viens de le faire ?, lui fit-il savoir, la rattrapant à la porte.  

- Je n’allume pas un homme., répondit-elle innocemment, ce qui fit lever un sourcil à Ryô.  

- J’allume mon homme., le corrigea-t-elle, appuyant sur la poignée et sortant.  

- Elle va me tuer…, laissa-t-il échapper, amusé, la rejoignant.  

 

Etant les premiers sortis, ils allèrent toquer aux portes des autres pour les prévenir et bientôt toute la bande se retrouva dans le couloir, les filles se complimentant sur leurs tenues respectives.  

 

- J’en connais un qui ne va pas avoir une minute de repos ce soir…, plaisanta Mick.  

- Je vais devoir conseiller à Eriko d’augmenter le prix de ses vêtements pour se fournir en tissu., répondit Ryô sur le ton de l’humour.  

- Tu aurais cru vouloir un jour habiller une femme ?, lui retourna son ami avec un léger coup de coude dans le côté.  

- Celle-là… oui., admit le japonais.  

- Oh oh ! Le grand Etalon est jaloux., le taquina l’américain.  

- Tu oserais me dire que tu ne l’es pas avec Kazue ?, répliqua Ryô.  

- Moi ? Nooooonnnn., mentit Mick, fronçant les sourcils en voyant le regard d’un homme sur sa compagne.  

- Bon… un peu., se corrigea-t-il avec un sourire en coin.  

 

Il croisa alors le regard de Reika qui lui fit un petit signe de tête complice et il acquiesça, se souvenant qu’il avait une mission. Il jaugea un instant les deux hommes qui se tenaient de chaque côté de sa personne, se demandant par lequel commencer.  

 

- Ah… J’aurais bien aimé avoir un peu de compagnie dans la douche pour me masser le dos., soupira Reika en s’étirant.  

- Vous n’avez pas mal au dos après avoir joué dans la piscine tout à l’heure ?, demanda-t-elle à ses amies innocemment.  

 

Comprenant parfaitement là où elle voulait en venir, Saeko esquissa un léger sourire ironique.  

 

- Ca va., répondirent les trois autres.  

- Vous avez de la chance… Remarque, vous avez ce qu’il faut sous la main pour vous aider si nécessaire., enchaîna la détective.  

 

Kazue se retint de répondre, se rappelant du pari qu’avait lancé Mick et que Reika avait relevé. Elle hésita à prévenir ses deux autres amies mais se retint puisque, après tout, elles étaient parfaitement en mesure de se défendre seules.  

 

- Je serais bien restée des heures sous la douche…, lança encore Reika.  

- Moi, j’avoue que j’étais fatiguée alors petite douche et après au lit., répondit Miki naturellement.  

- Oh… allez, vous avez bien fait un petit câlin avec Miki ? Toi et elle sous la couette, elle toute humide de sa douche…, insista Mick auprès du géant qui venait de lui répondre qu’il s’était simplement posé après s’être douché après sa femme.  

 

Pour seule réponse, il se retrouva projeté contre un mur, recevant le tableau qui était accroché dessus sur la tête.  

 

- Bon, je suppose que ça veut dire non., fit-il, lissant sa veste.  

- Toi aussi tu as dormi, Kaori ?, lui demanda Reika.  

 

La rouquine lui lança un regard serein et lui répondit sans aucune gêne.  

 

- Dormi ? Non mais je me suis détendue au calme.  

- Allons… Tu ne vas pas me faire croire que Ryô et toi, vous n’avez pas dansé la salsa sous la douche…, insista la détective.  

- Désolée de te décevoir., se contenta de répondre la nettoyeuse.  

 

Après tout, ce n’était pas un mensonge. Rien ne l’obligeait à préciser ce qu’il s’était passé dans la baignoire, ce moment très tendre et sensuel qu’ils avaient partagé et qui lui avait permis de se rassurer un peu après une journée placée sous le signe du stress.  

 

- La douche est plutôt grande, vous ne trouvez pas ? Vous pensez qu’ils ont imaginé tous les couples qui voudraient s’envoyer en l’air sous l’eau ?, demanda Mick, se tournant plus spécifiquement vers Ryô.  

- Il vaut mieux qu’elle soit grande… Imagine Umi sinon. Il aurait l’air d’une sardine en boîte., plaisanta ce dernier, éludant la question.  

- Mais sinon…, continua l’américain, pestant intérieurement.  

- On est arrivés., lui fit remarquer le japonais, rejoignant sa compagne.  

- Je crois que je vais devoir te coller toute la soirée., plaisanta-t-il.  

- Ca ne me dérange pas. J’aime bien quand on est collés l’un à l’autre., lui chuchota-t-elle en réponse, une flamme malicieuse brûlant dans son regard noisette.  

 

Amusé, il lui donna une petite claque sur la fesse comme s’il voulait la punir, ce qui la fit rire. Ils furent rapidement entourés par la chaleur de la pièce et le son de la musique qui faisait vibrer l’air. Tous partirent sans attendre vers la piste de danse et se laissèrent entraîner par le rythme. Ils dansèrent un bon moment sans prendre de pause avant de s’écarter et d’aller commander des boissons.  

 

Du coin de l’oeil, Kaori vit les regards des jeunes femmes sur Ryô et, même s’il s’en fichait visiblement, elle n’arrivait pas à éteindre la vague d’anxiété qui remontait. Elle se figea en voyant une jeune femme, plus courageuse que les autres, accoster son homme qui se pencha pour l’écouter. Elle le vit lui sourire puis lui faire un signe négatif de la tête. Malgré tout, la jeune femme ne baissa pas les bras et insista, posant une main sur son torse. Comme elle avait envie d’aller la virer de là à grands coups de massue… mais elle se réfréna. Elle avait confiance en lui et il lui donna raison en lui disant non à nouveau et passant son chemin pour la rejoindre elle.  

 

- Tiens, ton soda., lui dit-il, posant les lèvres sur sa tempe.  

- Merci., souffla-t-elle, ce dernier mot couvrant bien plus que le simple fait qu’il lui avait rapporté une boisson.  

 

Loin de se douter du tourment de sa compagne, le nettoyeur ne put s’empêcher de balayer la salle des yeux et constata que la tenue vert émeraude était loin de laisser indifférents la plupart des hommes qui les entouraient. Il se contenta de passer un bras autour de sa taille et de la serrer contre lui, la sentant répondre à son étreinte en posant la tête contre son torse. C’était encore assez incroyable à ses yeux mais elle était à lui, vraiment à lui.  

 

Soudain, les lumières se tamisèrent et la musique changea, se faisant plus douce. Sans un mot, le couple se dirigea vers la piste de danse et s’enlaça, profitant de ce moment de douceur qu’ils ne connaîtraient certainement plus qu’au sein de leur propre foyer une fois qu’ils seraient rentrés chez eux. Au bout de deux danses, Mick vint demander la permission de danser avec son amie, Kazue l’ayant momentanément abandonné pour s’éclipser aux toilettes avec Saeko. Il n’eut pas le temps de trouver une autre de leurs amies qu’une jeune femme se jeta dans ses bras en lui disant :  

 

- Me ferez-vous le plaisir ? J’attends ce moment depuis trop longtemps déjà., susurra-t-elle.  

 

Il lança un regard à sa compagne et leva les mains en signe d’impuissance, les reposant sur les hanches de sa partenaire d’une danse qui elle se fit un peu plus audacieuse. Il se sépara rapidement d’elle à la fin de la danse, pas assez rapidement cependant puisqu’elle eut le temps de lui murmurer le numéro de sa chambre à l’oreille, numéro qu’il ne prit même pas la peine de retenir. Il la salua brièvement et partit vers sa compagne.  

 

- Kaori ?  

 

Elle se retourna et vit Daishi face à elle. Elle se retourna mais un groupe de personnes passa et lui cacha la vue de Ryô.  

 

- Tu me ferais le plaisir de danser avec moi ?, l’interrogea le jeune homme.  

- Juste danser. Je ne te demanderai rien d’autre, promis., insista-t-il, la voyant prête à refuser.  

- Je… D’accord., finit-elle par accepter, se souvenant que, à cause de Mick, il avait pas mal souffert lors du match de beach-volley.  

 

Elle se sentait un peu responsable parce qu’après tout, son ami l’avait utilisé pour rendre Ryô jaloux. Ravi, il l’enlaça alors que la musique commençait et ils se murent au rythme lent. A peine après un demi-tour, elle plongea dans le regard surpris de son compagnon et articula un « je t’expliquerai. » muet avec un sourire d’excuses. Elle s’en voulut aussitôt d’avoir cédé lorsqu’une autre femme se présenta à lui et qu’il accepta de danser avec elle.  

 

Un moment, elle se demanda s’il était fâché qu’elle ait accepté de danser avec Daishi. Elle dut attendre une minute avant de pouvoir recroiser son regard et recevoir un sourire complice qui la soulagea. Elle se tendit malgré tout en voyant les mains de la demoiselle descendre dangereusement des reins de son partenaire mais elle ne put savoir ce qui arriva, deux couples s’interposant entre eux.  

 

- Il reste stoïque… C’est limite surréaliste quand on sait comment il aurait réagi avant., pipa Kazue.  

- Oui, c’est vrai mais du jour où elle est rentrée dans sa vie, il a changé., répondit Saeko.  

- C’est vrai ? Quand je les ai rencontrés, ils avaient déjà l’air de bien se connaître et de jouer au même jeu qu’il y a dix jours encore…, répliqua la doctoresse.  

- Je nierai te l’avoir dit mais personne ne peut se mettre entre eux… et ça depuis le début même s’il ne voulait pas y croire., lui affirma l’inspectrice.  

- Tu… Tu n’as jamais eu de doute ou de regrets ?, lui demanda son amie, lui lançant un regard incertain.  

 

Saeko observa son verre un moment en silence avant de regarder Ryô et de réfléchir à toutes les occasions qu’elle avait eues, les sentiments qu’elle éprouvait et la place qu’occupait encore un certain absent dans sa vie.  

 

- Non. Et toi ? J’ai cru comprendre que tu avais eu des vues sur Ryô pendant un temps…, l’interrogea-t-elle.  

- Oh… tu as su… Oui, c’est vrai qu’il a su réveiller quelque chose en moi mais, au fond, c’est plus facile de se projeter sur quelqu’un d’intouchable lorsqu’on n’est pas tout à fait prête… tu ne crois pas ?, lui retourna Kazue, remettant une mèche derrière son oreille.  

- Enfin… moi, ça m’a permis de laisser entrer Mick dans ma vie plus tard., conclut-elle face au silence contemplatif de l’inspectrice.  

- Si tu as envie de changer d’air…  

 

Ryô sentit deux doigts glisser quelque chose dans sa poche de veste pendant que sa partenaire d’une danse l’embrassait sur la joue, juste après qu’il eut tourné le visage en comprenant son intention première.  

 

- L’air n’est jamais aussi pur ailleurs, merci., fit-il d’un ton neutre avant d’aller chercher Kaori.  

 

Il la retrouva en chemin, seule et le cherchant visiblement, sa joie de le retrouver s’affichant sur son visage immédiatement.  

 

- Si on allait faire un tour ? Il fait lourd ici., suggéra-t-il, ayant envie de se retrouver un peu seul avec elle.  

- Avec plaisir., acquiesça-t-elle, glissant un bras sous le sien.  

 

Ils se frayèrent facilement un chemin dans la foule et sortirent de là en quelques minutes seulement. Sans un mot, ils se dirigèrent vers un pont et sortirent dans la fraîcheur de la nuit.  

 

- Pour Daishi… C’était juste une manière de m’excuser pour ce qu’il a enduré pendant le match de beach-volley., s’expliqua de suite Kaori, ne souhaitant pas le moindre doute entre eux.  

- C’était plutôt à Mick de s’excuser, non ?, répliqua Ryô, amusé.  

- Tu crois qu’il aurait accepté un slow ?, lui demanda-t-elle, un rire dans la voix.  

 

Il baissa les yeux vers elle et croisa son regard pétillant. Il passa un bras autour de ses épaules et la serra contre lui, embrassant ses cheveux tout en ricanant.  

 

- J’en doute fort. Tu t’es sacrifiée pour la bonne cause., admit-il.  

- Tu ne m’en veux pas alors ?, l’interrogea-t-elle, un peu anxieuse.  

- Non. Je sais que je n’ai pas à m’inquiéter., répondit-il calmement.  

 

Et c’était le cas. Il ne s’était pas inquiété de sa fidélité et il avait bien vu que Daishi ne faisait aucun geste déplacé. Il pouvait vivre avec ça. Kaori n’était pas sa chose. Elle pouvait danser avec d’autres hommes si elle en avait envie, elle pouvait même dîner avec un autre… s’il savait avec qui et s’était renseigné avant… peut-être même avoir eu une petite discussion avec lui… bon, peut-être qu’il ne serait pas aussi serein mais le fait était qu’il n’avait aucune intention de l’enfermer dans une cage pour être sûr de la garder. Elle l’aimait, lui et pas un autre.  

 

La tenant contre lui, il la sentit frémir et se souvint que sa robe était faite de peu de tissu, d’autant qu’il y avait une petite brise qui les caressait mais elle avait les jambes découvertes.  

 

- Attends, mets ça., lui dit-il, retirant sa veste et la passant autour d’elle.  

- Tu vas avoir froid…, objecta-t-elle, serrant malgré tout le vêtement autour d’elle avec reconnaissance.  

- Tu me réchaufferas en rentrant., fit-il, coquin, lui tirant un sourire complice.  

- Avec plaisir… Je te ferai une bonne infusion., plaisanta-t-elle, la flamme dans ses yeux démentant ses paroles.  

- J’aime infuser…, pipa-t-il d’une voix sensuelle.  

 

Il l’entendit rire légèrement et sourit. Ils continuèrent à avancer sur le pont, profitant de ce moment à deux, un moment simple, silencieux mais très complice comme ils les appréciaient. Arrivés à l’avant du bateau, Kaori s’accouda au bastingage et observa la nuit qui les entourait, le contraste entre l’obscurité globale, la lumière qui venait de la lune et celle plus artificielle du paquebot. Elle sentit la chaleur du corps de Ryô qui se mit derrière elle et l’entoura de ses bras, venant chercher et entrelacer ses doigts avec les siens.  

 

- Tu as froid aux mains., constata-t-il, les prenant et glissant dans les poches de sa veste.  

 

Kaori sourit à son geste tendre et se laissa aller contre lui… avant de se figer. Elle ne sentait pas le tissu contre ses doigts mais du papier, doux comme celui des serviettes et plus rigide comme celui des feuilles. Retirant ses doigts de leurs écrins, elle saisit les morceaux et les sortit des poches, les tendant devant elle. Elle examina les yeux écarquillés les prénoms féminins et les numéros écrits dessus, sentant son estomac se tordre.  

 

- Kaori… Je… ce n’est pas ce que tu crois., murmura Ryô, s’en voulant de ne pas avoir pris le temps de jeter ceux qu’il avait ramassés à la piscine.  

 

Avec son passé, elle devait être blessée à cette découverte, s’imaginer déjà les visites nocturnes qu’il pourrait vouloir faire, douter de leur relation… alors qu’elle n’avait rien à craindre. Inquiet, il la fit se retourner, glissa les doigts autour de son poignet puis jusqu’aux papiers qu’elle tenait encore fermement. Il les lui reprit et en fit une boule qu’il jeta loin derrière eux.  

 

- Ca ne veut pas dire…, commença-t-il, tendu.  

 

S’en voulant de la culpabilité dans sa voix, Kaori l’embrassa pour le faire taire. Ce n’était pas à lui de culpabiliser. Il n’était pour rien dans ce qu’elle ressentait mais elle ne savait comment le lui dire alors elle eut recours à un autre moyen, celui qui les lierait tous les deux, où elle oublierait ce désarroi qu’elle ressentait et ne laisserait que son cœur parler et lui dire à quel point elle l’aimait.  

 

Ryô tenta de résister pour ne pas laisser de non-dit entre eux, un de ces non-dits qui avaient longtemps régi leurs vies et dont il ne voulait plus mais elle l’avait rapidement cerné et lui fit perdre aussi rapidement la tête. Il la souleva dans ses bras et l’emmena vers une des chaises longues disposée dans une zone plus obscure où il s’allongea. Elle le rejoignit, se mettant à califourchon sur lui, avant de venir chercher de nouveau ses lèvres.  

 

Craignant un peu qu’il ne cherche à lui poser des questions, Kaori ouvrit rapidement son pantalon et glissa la main à l’intérieur. Elle trouva l’objet de son désir et le caressa, envoyant son homme dans un abîme de plaisir. Croisant son regard sombre et intense, elle sentit ses doigts se poser sur son dessous et vit ses yeux s’écarquiller en découvrant qu’elle avait osé mettre le string fendu qu’Eriko avait glissé dans sa valise. Ca acheva de le faire basculer et ne plus penser à rien d’autre qu’elle et le désir qu’il avait envie d’assouvir.  

 

- Je t’aime, Ryô., murmura-t-elle en le faisant glisser en elle quelques minutes plus tard.  

 

Il l’attira à lui et l’embrassa langoureusement avant que leurs corps se mettent à danser en rythme jusqu’au moment où ils atteignirent le nirvana ensemble à nouveau. L’extase passé, ils restèrent un moment silencieux, se tenant l’un contre l’autre avant de se relever en silence. La prenant par la main, il l’entraîna vers l’intérieur du paquebot, ramassant au passage la boule jetée négligemment un peu plus tôt qu’il abandonna cette fois dans une poubelle.  

 

Même s’il avait apprécié le moment, il savait qu’elle avait utilisé le sexe comme un moyen pour éviter une conversation sérieuse entre eux et il ne savait qu’en penser. Une partie de lui était en colère contre ce subterfuge, une autre appréhendait ce qu’il pourrait apprendre en parlant, d’autant que parler n’avait jamais vraiment été son fort. Néanmoins, il ne se voyait pas simplement enterrer l’affaire et laisser le doute prendre de nouveau racine sur leurs silences gênés.  

 

Se sentant fautive, Kaori garda le silence et se laissa guider, se demandant ce qui allait se passer à présent. Allaient-ils juste reprendre leur interlude amoureux ou … Ou quoi ? Première dispute ? Première et dernière dispute ? Le silence ? Les cris ? Son départ ? Passer la nuit à l’imaginer n’importe où à faire n’importe quoi ? Elle ne voulait pas y penser. Elle avait juste merdé. C’était tout ce qui lui paraissait clair. Il devait penser qu’elle n’avait pas confiance en lui alors que ce n’était pas le cas…  

 

- Je me fous de toutes ces filles, Kaori., lui dit-il à peine la porte de leur cabine fermée.  

- Ces papiers… J’aurais dû les jeter dès que je suis rentré de la piscine après t’en avoir parlé mais il y avait un bain et une jolie sirène qui me préoccupaient plus… Je suis désolé., s’excusa-t-il à sa plus grande surprise.  

- Il n’y a que toi qui m’intéresses désormais. Je te le promets., ajouta-t-il face à son silence.  

 

Elle le regarda et sentit les larmes sortir de ses yeux alors que les mots refusaient de franchir la barrière de ses lèvres tellement le soulagement était grand. Deux bras l’entourèrent et elle fut serrée contre un torse fort et musclé mais surtout un torse rassurant où elle pouvait entendre le battement fort et régulier de ce cœur qui battait pour elle, rien que pour elle.  

 

- Ne pleure pas, s’il te plaît. Je ne sais pas quoi faire pour te demander pardon., murmura-t-il, culpabilisant.  

 

Elle prit sur elle et releva le visage. Plongeant dans son regard, elle posa les mains sur ses mâchoires avant de l’embrasser brièvement.  

 

- Tu n’as pas à me demander pardon. J’ai confiance en toi, Ryô., murmura-t-elle, la voix un peu enrouée.  

- Mais alors…, lâcha-t-il, un peu perdu par ses réactions.  

- C’est en moi que je n’ai pas confiance. Elles sont toutes plus belles, plus attirantes que moi et je n’arrive pas à croire que tu m’aies choisie, moi., lui dit-elle.  

- Et moi alors, tu crois que j’arrive à croire que tu m’aies choisi moi ?, lui retourna-t-il, soulagé.  

- Il y a des millions de types… des milliards même qui te mériteraient certainement plus que moi mais c’est moi le chanceux qui ai eu le droit de te toucher et de voler ton cœur., répliqua-t-il.  

- Tu es un homme bien, Ryô, bien meilleur que beaucoup qui sont sensés être des hommes biens., lui affirma-t-elle, l’observant amoureusement.  

- Comment peux-tu être aussi indulgente envers les autres et aussi dure envers toi-même ?, l’interrogea-t-il, remettant une mèche derrière son oreille.  

- Je ne sais pas. Je suis juste réaliste., répondit-elle, haussant les épaules.  

 

Il la souleva dans ses bras et la serra contre lui, sentant avec plaisir ses bras se nouer autour de son cou. Il aimait tant cette femme qu’il ferait tout pour qu’elle s’aime autant qu’il l’aimait.  

 

- Je vais faire réviser ton sens du réalisme… et la première leçon débute maintenant., lui promit-il, l’emmenant vers leur chambre.  

 

Il la déposa sur le lit et l’embrassa voluptueusement avant de s’allonger à ses côtés. Contre toute attente, après l’avoir prise dans ses bras, il referma les couvertures au dessus d’eux et n’amorça aucun autre geste sensuel.  

 

- Je vais te parler de quelqu’un de ma connaissance., lui confia-t-il sur un ton doux et complice.  

 

Bravant sa gêne à dévoiler ses sentiments et ses pensées, il se mit à lui parler de la femme qu’il aimait, celle qu’il avait vue grandir au fil des ans et dont il était tombé amoureux et de fil en aiguille, Kaori lui rendit la pareille, tissant autour d’eux et de leur couple une aura protectrice faite de confiance, d’amour et de respect. 

 


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