Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 35 chapters

Published: 04-01-22

Last update: 14-05-22

 

Comments: 18 reviews

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RomanceHumour

 

Summary: NC-17 Nos nettoyeurs embarquent pour une joyeuse croisière.

 

Disclaimer: Les personnages de "The L Boat" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: The L Boat

 

Chapter 33 :: Chapitre 33

Published: 02-05-22 - Last update: 02-05-22

Comments: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. Désolée pour le retard. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35


 

Chapitre 33  

 

Excédé, Ryô observa la scène et poussa un long soupir d’exaspération. Il se tourna vers les deux autres hommes allongés au bord de la piscine.  

 

- C’est au tour de qui ?, demanda-t-il, sachant pertinemment que c’était le sien.  

 

Avec un peu de chance, ils auraient oublié et l’un d’eux prendrait le tour, lui évitant de devoir quitter son transat et surtout la femme qu’il tenait contre lui. Sa femme depuis la veille et, s’ils avaient largement profité de l’après-midi et de la nuit qui avaient suivi, il prenait plaisir à la tenir entre ses bras bien sagement au moment même.  

 

- C’est le tien., répondit Mick, Umibozu approuvant simplement.  

- J’aurais dû t’épouser juste avant d’accoster., murmura le nettoyeur à l’oreille de sa partenaire.  

- Ca nous aurait évité de devoir courir après le vieux., grommela-t-il.  

- Mais tu n’aurais pas eu le temps de profiter de la nuit de noces à bord., lui rappela-t-elle, un petit sourire aux lèvres.  

- Laisse, j’y vais., lui proposa-t-elle, se levant.  

- Kao…, l’interpela-t-il.  

- Ne t’inquiète pas. Je n’utiliserai pas la massue., lui promit-elle, lui adressant un clin d’oeil.  

 

Il la regarda faire et sourit lorsqu’elle sortit une laisse se terminant sur un collier de chien de nulle part et la fit tournoyer avant de la lancer.  

 

- Hiiiiiic…, entendit-il couiner un peu plus loin.  

 

Kaori tira sur la laisse et la ramena à elle, un Professeur aux yeux exorbités au bout. Elle se retourna et l’amena jusqu’à l’endroit où ils s’étaient posés. Soudain, elle bondit en criant de manière outrée, échappant aux mains baladeuses du Professeur. Quand elle se tourna vers lui, ses yeux lançaient des éclairs et le vieil homme déglutit, se rendant compte de son erreur.  

 

- Euh… Ryô…, interpela-t-il son protégé.  

- Faut assumer, Professeur. Kaori étant pleinement capable de se débrouiller, je vous éviterai juste une petite rencontre avec mon autre fidèle amie., répondit Ryô, haussant les épaules.  

- Sugar, ne l’abîme pas trop malgré tout., ajouta-t-il.  

- Ne t’inquiète pas. Je vais l’empêcher d’agir, c’est tout., lui promit-elle.  

 

Elle saucissonna le vieil homme de la longueur de la laisse et le jeta sur l’un des transats avant de se rasseoir entre les jambes de son époux, fermant les yeux en sentant la caresse de ses pouces sur son abdomen.  

 

- Bien joué., la félicita-t-il.  

- Merci., répondit-elle de manière suffisante avant d’éclater de rire à l’image de son humeur.  

 

Elle se sentait bien et légère, tout simplement heureuse. Ryô sourit en l’entendant. Il aimait la voir ainsi, savoir qu’il en était la cause et que cela se reproduirait encore et encore.  

 

- Arrête de te trémousser. Tu me fais bander., plaisanta-t-il… à moitié.  

- Tu bandes pour un rien, Ryô., grogna Mick.  

- Eh ! Kaori, ce n’est pas rien tout de même ! Un peu de respect !, s’offusqua le nettoyeur.  

- Ouais, je sais., fit l’américain, coulant un regard appréciateur vers la silhouette de la jeune femme.  

- Pas touche… même avec les yeux !, grogna son ami japonais.  

- T’as bien essayé de coucher avec ma femme !, lui reprocha le blondinet.  

- Avec celle de Umi aussi mais il ne reluque pas Kaori pour autant., répliqua Ryô.  

 

Ils entendirent le géant grogner avant qu’il ne se lève, rouge écrevisse, presque autant que Kaori qui ne savait plus où se mettre.  

 

- Umi ?! Il est aveugle. Comment veux-tu qu’il…, répliqua Mick avant de recevoir une serviette en pleine tête.  

- Laisse-moi en dehors de vos imbécilités !, gronda-t-il avant de partir à la piscine.  

- Toi pareil Ryô, laisse-moi en dehors de ça., fit Kaori, se levant et rejoignant leurs autres amis dans le bassin.  

- Tu fais suer, Angel !, grogna le nettoyeur.  

- Plains-toi… Tu ne t’es pas retenu de parler…, renchérit l’américain.  

- Vous êtes mous, les jeunes. A se demander si vous avez encore de quoi donner du plaisir à ces dames., se moqua le Professeur, assis sur son transat, libéré de ses attaches.  

- Moi, je vous laisse. Je suis encore bien vert et il y a plein de demoiselles à contenter., fit-il, partant en courant.  

 

Les deux hommes le regardèrent s’éloigner, mi-figue, mi-raisin quant à sa dernière réflexion.  

 

- A se demander à quoi lui sert sa canne quand on le voit courir ainsi…, pipa Ryô.  

- A ce qu’on ait pitié de lui… ou alors c’est juste le besoin de s’appuyer sur un objet phallique puisque le sien ne fonctionne plus…, se moqua Mick.  

 

Ryô sourit avant de se lever de son transat.  

 

- Ne ris pas. On ne sait pas comment on sera à son âge… si on l’atteint., fit-il à voix basse.  

- C’est à ton tour de l’attraper. Je vais profiter de ma femme pendant que je suis encore là., informa-t-il son ami.  

 

Malgré son sourire détendu, son humeur s’était assombrie à l’idée du danger qui rôdait autour d’eux. Il pouvait mourir sous peu ou pire… elle pouvait mourir et il n’était pas sûr de pouvoir survivre à sa disparition. Il s’arrêta au bord du bassin et la regarda rire, cette image ne l’apaisant même pas.  

 

- Allez… Alors c’était comment la nuit de noces ? Vous avez fermé l’oeil ?, demanda à nouveau Miki.  

- Elle a l’air fraîche comme un gardon pourtant, notre Kaori, pour une femme qui n’a pas fermé l’oeil de la nuit., s’amusa Reika.  

- Peut-être que j’ai simplement pris le rythme…, suggéra la rouquine sans faillir.  

- Waouh ! Qui eut cru que notre innocente Kaori serait elle aussi une bête de sexe !, s’exclama la barmaid.  

- Ou une sacrée bluffeuse…, s’amusa Saeko, recevant un regard amusé de la petite sœur de son défunt collègue.  

- Quoi ? Tu crois ?, répliqua sa sœur.  

- Ne vous fiez pas à l’eau qui dort…, musa Kazue.  

 

Kaori la regarda et se mit à rire, heureuse comme jamais. Elle s’arrêta en sentant un regard posé sur elle et se retourna, croisant le regard sombre et autrefois impénétrable de son mari. Elle s’arrêta de rire et lui fit complètement face. Il plongea dans l’eau et elle avança vers lui. Il réapparut juste devant elle, à deux mètres du reste du groupe, et l’enlaça, la serrant contre lui.  

 

Kaori se laissa étreindre un moment sans rien dire avant de s’écarter de lui légèrement, juste assez pour pouvoir voir son visage et poser les mains sur ses joues, plongeant dans son regard. Elle ne dit rien, pas un mot, et l’embrassa avec tendresse, laissant ses mains glisser derrière son cou. Il frémit au contact de ses lèvres sur les siennes, de son corps chaud contre le sien qui donnait presque l’impression que l’eau était fraîche, ce qui était loin d’être le cas.  

 

Ses pouces allaient et venaient sur sa nuque et apaisaient ses tensions même s’il n’arrivait pas à oublier l’idée qu’il pouvait la perdre. Il pensait avoir mis ça derrière lui mais la tension revenait. Etait-ce l’euphorie qui était retombée après le mariage ou le fait que la croisière s’achevait le lendemain ? Il ne savait pas mais il avait du mal à chasser ce sentiment anxieux… même dans ses bras.  

 

- Si on retournait à la cabine ?, suggéra Kaori, s’écartant de lui.  

 

Il y avait tant d’interprétations possibles dans cette phrase et une qui revenait plus souvent que les autres qu’il aurait pu sauter tout de suite qu’elle lui proposait une partie de jambes en l’air. Il aurait pu mais il ne le fit pas, comprenant à la lueur de son regard, à la douceur de ses gestes qu’elle lui proposait juste de s’extraire de la foule en sa compagnie. Elle savait, comprit-il et il acquiesça.  

 

- On vous laisse., fit Kaori à l’adresse de leurs amies qui gloussèrent, imaginant déjà le reste de l’après-midi torride, sauf Saeko qui avait senti quelque chose de différent.  

 

Le couple se dirigea vers le bord du bassin où Ryô se souleva avec aise suivi de sa femme à laquelle il tendit la main pour l’aider à se relever mais sans la lâcher quand ils furent dehors.  

 

- Cette fois, il ne bougera pas de là., fit Mick, désignant du menton le Professeur attaché par dix chaînes à sa chaise.  

- Je suis en vacances ! J’ai le droit d’en profiter même si vous ne le faites pas !, s’agitait le vieil homme.  

- On retourne à la cabine. On se retrouve pour le dîner., l’informa Kaori alors qu’ils rassemblaient leurs quelques affaires et s’entouraient d’une serviette.  

- Profitez bien de l’après-midi., pipa l’américain, taquin.  

 

Le couple acquiesça et s’en alla, laissant les deux hommes seuls.  

 

- Ils ne sont pas partis pour ça., fit le Professeur, plus calme et sérieux.  

- Je sais mais il ne l’admettrait pas non plus. Alors autant lui laisser croire…, répondit Mick sérieusement.  

 

Il ne le dirait pas à voix haute parce qu’il était l’ami de Ryô mais il se demandait si ce dernier n’allait pas commettre une erreur qui serait cette fois-ci monumentale. Il était persuadé que, s’il mettait fin à leur histoire, Kaori ne serait pas aussi indulgente ni patiente même si ses sentiments étaient vrais et forts. Cette fois, elle lui avait tout donné et peut-être ne lui pardonnerait-elle pas cette rebuffade qui pourrait très bien être la dernière.  

 

- Il ne fera pas marche arrière., affirma le vieil homme comme s’il lisait dans ses pensées.  

- Je sais… Enfin, je l’espère., murmura Mick.  

- Kaori saura le ramener à la raison. Elle a toujours su., lui assura son interlocuteur, sûr de lui.  

 

L’américain acquiesça, espérant qu’il avait raison et que Ryô écouterait sa femme. Après tout ce qu’il avait fait pendant cette croisière, il n’arrivait pas à croire que tout pouvait s’arrêter comme ça.  

 

- Viens., fit Kaori alors qu’ils entraient dans leur cabine.  

 

Elle le prit par la main et l’emmena jusqu’à la salle de bains où elle mit la douche en route et le déshabilla avant d’en faire de même. Il la suivit sous le jet d’eau chaude et la laissa l’enlacer, cherchant cette chaleur dont il avait besoin pour combattre les démons qui voulaient refaire surface et semblaient se moquer de lui, de la douce folie qui l’avait pris pendant cette croisière de là où ils étaient.  

 

Ils restèrent ainsi quelques minutes avant qu’elle ne s’écarte de lui et prenne du gel douche dans sa main. Lentement, elle parcourut son corps, massant les points qu’elle sentait tendus, insistant sur ses épaules et son cou et déposant des baisers par endroits pour l’apaiser. Parce qu’il était bien question de cela, l’apaiser pour lui faire retrouver la sérénité qui l’avait gagné depuis quelques jours, cette flamme qui brillait dans son regard et elle prit tout son temps pour le faire dans le plus grand silence. Les mots ne pouvaient rien, elle devait juste lui rappeler certaines choses. Qu’il n’était pas question que de sexe entre eux, qu’elle était là pour lui et avec lui, qu’il était là pour elle et avec elle, qu’ils partageaient tant de choses et surtout qu’à deux, ils étaient plus forts, encore plus désormais.  

 

- A ton tour., lui dit-elle, prenant sa main et y déposant du gel-douche.  

 

Elle se retourna, collant son dos contre son torse, et guida sa main sur elle, la posant sur son épaule. Elle le mena jusqu’à l’autre, le laissant ensuite décider de ce qu’il voulait faire. Ryô retint sa respiration au moment où elle le lâcha, se demandant quoi faire. Echapper à leur « discussion » ou y participer et accepter de vivre avec cette peur latente au fond de lui, se priver d’elle et du bonheur qu’elle lui faisait ressentir ou continuer sur cette route et vivre chaque jour comme si c’était le dernier.  

 

Il ferma les yeux et pressa son épaule, indécis. Il l’aimait comme un fou et ne s’était jamais senti si heureux. La veille, il avait décidé de concrétiser leur relation sur un coup de tête. Ca l’avait pris au petit matin alors qu’il la regardait dormir. Il s’était juste dit qu’il voulait ça tous les matins et qu’après tout ce qu’ils avaient traversé, pour le meilleur et pour le pire était un beau résumé de ce qui les unissait et qu’après avoir eu le pire, elle avait droit au meilleur. Pourtant, là maintenant, il n’était plus sûr de rien sauf de savoir qu’il ne voulait pas la perdre à jamais.  

 

Il poussa un long soupir de frustration, passa les bras autour d’elle, de ses épaules et posa la joue contre sa tempe. Il n’avait même pas à réfléchir puisqu’il n’avait pas la force de la laisser partir mais savoir ne revenait pas à accepter. Ce dernier point était beaucoup plus difficile. Comment pouvait-il accepter de perdre la femme qu’il aimait, qu’il pouvait maintenant tenir contre lui, aimer physiquement quand il n’avait déjà pas su le faire alors qu’il la tenait éloignée ? Comment faire pour survivre au souvenir de son odeur sur sa peau, de la douceur de ses baisers, du contact velouté de son corps contre le sien ? Il n’y arriverait jamais.  

 

Il esquissa un sourire cynique. Pris au piège… c’était la seule conclusion à laquelle il pouvait arriver. Pris au piège sans aucune possibilité de se libérer, ce qui était une première pour lui… si tant est qu’il avait seulement voulu en sortir… ce qui n’était pas le cas. Il n’avait plus qu’un seul choix : vivre au jour le jour, profiter de chaque instant qu’ils auraient à deux, leur faire confiance. Il laissa ses mains glisser le long des bras de sa femme, allant chercher ses mains et entrelaçant leurs doigts sur son ventre.  

 

Malgré leur nudité, malgré l’ambiance feutrée, il n’avait pas envie d’elle sexuellement. Il voulait juste la tenir contre lui et la toucher comme pour s’assurer qu’elle était bien là et qu’il ne rêvait pas. Alors, après un temps indéterminé, il défit leur lien et laissa ses mains errer sur son corps avec douceur, en esquissant tous les contours lentement. Lorsqu’il l’eut suffisamment exploré ainsi, il la poussa à se retourner dans ses bras et la serra contre lui, ses mains glissant sur son dos jusqu’à sa taille. Il la sentit l’enlacer ainsi également, les mains nouées sur ses reins, puis poser la tête sur son torse. Sachant qu’elle se prenait le jet d’eau sur elle, l’empêchant probablement de respirer facilement, il la souleva légèrement et la retourna, prenant l’eau sur lui.  

 

Kaori se demandait ce qu’il pensait, si la tension qui l’habitait allait enfin le quitter. Ca mettait beaucoup plus longtemps que ce qu’elle avait pensé et ça commençait à l’inquiéter. Elle ne le connaissait que trop. Elle savait à quel point il pouvait se soucier de sa sécurité, à quel point les émotions intimes comme celles qu’il avait affrontées depuis qu’ils s’étaient mis ensemble étaient certainement encore plus violentes et difficilement contrôlables que celles qu’il ressentait quand ils n’étaient que partenaires ou amants platoniques. Elle s’était attendue à tout cela… avant.  

 

Depuis, il y avait eu le mariage, un mariage qu’elle n’avait jamais demandé à part de le simuler le temps d’une croisière… parce qu’il l’avait acculée à le faire. La cérémonie de la veille, il l’avait faite de son propre chef, parce qu’il en avait eu envie. Elle avait cru qu’il avait bien jugé le pour et le contre mais il fallait croire que c’était une décision prise sur un coup de tête comme ça lui arrivait parfois.  

 

Elle sortit de ses pensées lorsqu’elle sentit de nouveau ses mains bouger sur elle. Il remonta le long de sa colonne vertébrale, la faisant frissonner. Ryô glissa les doigts dans ses cheveux et la poussa à laisser sa tête partir en arrière jusqu’à ce que leurs regards se croisent. Il avait besoin de plonger dans son âme pour se retrouver, de pouvoir lire son cœur, sa douceur, sa confiance, l’espoir en leur avenir pour retrouver leur chemin et y rester.  

 

Kaori soutint son regard jusqu’à ce que ses traits se détendent légèrement et qu’il posa les lèvres sur son front. Elle ferma la douche et sortit de la cabine, le tenant par la main, attrapant une serviette et la lui donnant. Il l’enroula autour de ses hanches avant d’attraper celle qu’elle avait prise pour elle et de l’envelopper dedans, la serrant dans ses bras. La tenant ainsi, il les emmena maladroitement jusqu’au lit où il la lâcha avant de la sécher. Ses gestes étaient doux et tendres mais nullement destinés à l’exciter. Il voulait juste encore et toujours la toucher, se prouver qu’elle était encore là et à lui, se rappeler pourquoi il avait pris ce risque fou.  

 

Quand il eut fini, il tira les draps, ouvrant le lit pour lui faire comprendre ce qu’il voulait sans prononcer un mot. Elle se glissa dedans, le laissant remettre la couverture sur elle avant de le regarder se sécher à son tour et passer au dessus d’elle pour s’allonger à ses côtés. Quand il se mit sur le côté, elle se tourna pour lui faire face. Une main sous son oreiller, elle l’observa comme il le faisait dans le plus grand silence, sans aucun geste.  

 

Il y avait un espace entre eux, un espace fait de vide, matérialisé par le creux formé par la couette qui les recouvrait mais, pour l’un comme pour l’autre, ils n’avaient peut-être jamais été si proches. Kaori voyait dans le regard de son mari les pensées qui se bousculaient. Néanmoins, il était là face à elle et non parti au loin pour oublier et enterrer tout cela sous l’alcool et la luxure. Il se battait pour eux et elle le soutiendrait tant qu’il en aurait besoin.  

 

Elle aurait pu essayer de l’inciter à parler mais elle ne le fit pas. Il savait qu’elle l’écouterait quoiqu’il ait à lui dire. Il lui suffisait de le vouloir. Alors elle resta là et le regarda encore et encore jusqu’à ce qu’il fasse un geste vers elle… ce qu’il finit par faire après un temps interminable passé à tourner et retourner les choses dans son esprit torturé. La peur n’évitait pas le danger mais elle ne le créait pas non plus. Il vivait dans le danger depuis aussi longtemps qu’il s’en souvenait, c’était sa vie. La seule inconnue qu’il ne pouvait maîtriser, c’était leur relation, les émotions qu’elle faisait naître. Il avait déjà vécu cette situation avec l’arrivée de Kaori et il s’y était fait. Il s’y ferait aussi cette fois-ci. Il devait juste profiter de leur vie à deux et apprivoiser ce qui grandissait en lui au fil du temps. De toute manière, il ne pouvait plus faire marche arrière. Il n’en avait pas envie et il refusait de faire souffrir Kaori une fois de plus. Il faudrait lui apprendre à vivre avec la peur de la perdre et il le ferait. Il serait d’autant plus vigilant sur sa sécurité.  

 

Se sentant un peu mieux, il posa la main entre eux, laissant à Kaori le choix de le rejoindre ou non, choix dont il était à peu près sûr de connaître la réponse. Elle ne le fit pas attendre plus d’une seconde, juste le temps de laisser un sourire ravissant éclairer ses traits, pour glisser la sienne dessus et la presser doucement. Il se rapprocha d’elle et l’enlaça, heureux d’avoir enfin laissé son cœur parler même si le chemin n’était pas aussi droit qu’il l’avait pensé. Il pouvait compter sur elle pour lui rappeler, même dans le plus assourdissant des silences, ce qu’ils étaient. Pas un mot n’avait été échangé mais ses gestes, ses regards, sa présence avaient été autant d’appels criés vers lui et il y avait répondu pareillement.  

 

- Je t’ai dit que je t’aimais aujourd’hui ?, lui demanda-t-il soudain.  

- Des milliers de fois., lui affirma-t-elle.  

- Vraiment ? Pourtant, je n’ai pas souvenir d’avoir prononcé ces mots-là., pipa-t-il.  

 

Elle sourit malicieusement et posa le front contre le sien. Il comprit qu’elle ne dirait rien de plus et lui sourit en retour, amusé, l’esprit beaucoup plus léger.  

 

- Je t’aime, Kaori., murmura-t-il sur le ton de la confidence.  

- Moi aussi, Ryô. Prends les choses comme elles viennent., lui demanda-t-elle.  

 

Il acquiesça et vint chercher ses lèvres, l’embrassant avec tendresse. Elle répondit à son baiser avec la même tendresse avant de poser la tête dans le creux de son cou. Il l’enveloppa dans une étreinte douce…  

 

- Regardez qui voilà. Nos jeunes mariés… J’imagine l’étreinte torride qui vous a liés toute l’après-midi. Alors les draps se souviennent de vos deux corps nus ?, les interrogea Mick, goguenard.  

 

Ryô observa sa femme et prit sa main, lui adressant un sourire chaud.  

 

- Tu n’imagines même pas…, fit-il sereinement. 

 


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