Chapter 3 :: La proposition

Published: 03-04-05 - Last update: 03-04-05

Comments: Bon voilà le chapitre trois. L'histoire se met en place doucement. Il ne vous reste plus qu'à me dire ce que vous en pensez. Je serais absente pendant une semaine et je ne pourrais pas voir ce qui se passe sur le site alors j'espère avoir plein de reviews lorsque je vais revenir ! Et ne vous inquiétez pas, je n'ai pas oublié dans l'antre du diable. C'est en cours d'écriture. Mais vous allez devoir attendre la semaine prochaine pour découvrir la suite. Bisous. J'espère que Mystère vous plaira toujours autant.

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Kaori était rentrée très tard, ou très tôt, de sa soirée karaoké avec les filles. Elle avait adoré cette virée. Ça lui avait fait un bien fou de pouvoir s’évader un peu et penser à autre chose. Durant quelques heures, elle avait oublié qu’elle était la seconde moitié de City Hunter et qu’elle risquait sa vie tous les jours ! Et oui, même lorsque Ryô et elle n’étaient pas en « mission », elle restait la cible potentielle d’ennemis qui adoraient s’en prendre à elle ! Mais hier soir, elle avait été Kaori Makimura, une jeune femme de 27 ans tout à fait normale et qui passait une soirée tout aussi normale avec ses amies.  

Elle s’était sentie revivre sur cette scène. Cela faisait 7 ans que Ryô passait son temps à la critiquer, à lui dire qu’elle n’était pas une femme, qu’elle était un travelo sans charme. Bref, qu’elle n’était pas belle. Elle avait fini par le croire. Bon, c’était vrai, elle n’était pas du genre à se mettre une tonne de maquillage sur le visage ou à s’habiller avec des décolletés pigeonnants frôlant l’indécence. Mais elle savait parfaitement se vêtir comme une femme : elle ne portait que des minijupes agrémentées de petits hauts légers. Et puis, physiquement, elle n’était pas si mal que ça ! OK, elle ne ressemblait pas à Saeko mais elle avait de très jolies jambes fuselées grâce à la gymnastique et la danse qu’elle pratiquait assidûment depuis des années. Son ventre était ferme et musclé. Et sa poitrine ! Ryô disait toujours qu’elle n’avait aucune forme ! Mais c’était totalement faux ! Elle portait un 90 C ! C’était pas rien quand même ! Mais il avait fini par réussir à lui faire perdre confiance en elle. Heureusement que ses amies avaient été là hier pour la recadrer, pour lui faire réaliser qu’elle avait de la classe et du charme. D’ailleurs, quelque part, Kaori avait décidé seule de se remuer et de reprendre Ryô. Ne l’avait-elle pas remis à sa place en lui affirmant qu’elle ne tolèrerait plus son attitude ? Oui, elle allait lui montrer qui elle était vraiment.  

Hier, elle avait laissé sa timidité légendaire au placard pour monter sur scène et se donner en spectacle. Et quel spectacle ! Elle s’était surprise à aimer cela. Et d’ailleurs, les filles et elle avaient décidé de se faire un karaoké toutes les semaines histoire de se retrouver entre femmes et de décompresser loin des hommes !… Mais pour l’heure, elle devait quitter son lit ! Il était déjà 10h du matin mais elle n’arrivait pas à se lever ! Elle avait dépensé trop d’énergie dans cette boîte. Pour une fois, elle avait envie de faire une belle grâce matinée. Mais elle savait que si le petit-déjeuner de « monsieur » n’était pas prêt à son réveil, il ameuterait toute la rue. Il n’avait aucun respect pour elle. Il se ficherait totalement qu’elle soit fatiguée ou non, il ne la laisserait pas dormir. Elle soupira. Comment pouvait-elle aimer un homme pareil ? Pourquoi le destin les avait-il mis sur le même chemin ? Elle ne cessait de se poser cette question. Pourquoi poursuivre cette vie sachant parfaitement qu’elle n’obtiendrait rien de lui ? Elle ne saurait l’expliquer. Sa seule certitude, c’est qu’elle l’aimait.  

Sur cette dernière pensée qui lui meurtrit le cœur, elle se leva…  

Elle se sentait encore un peu embrouillée, mais sa douche lui avait fait un grand bien. Elle s’engouffra dans la cuisine dans l’intention de préparer le petit-déjeuner de son altesse royale ! Mais elle n’avait pas envie de faire d’efforts. Après tout, lui, il n’en faisait pas. Et puis, leur dispute d’hier avait cassé quelque chose en elle. Et elle craignait de ne pas retrouver ce quelque chose. Et une question lui traversa l’esprit, sans doute futile mais : devait-elle le réveiller ou non aujourd’hui ? Elle était en colère contre lui. Mais aussi contre elle-même…  

Ryô ne dormait plus depuis un bon moment maintenant. Il regardait le plafond, les mains croisées derrière la tête. Il avait eu une nuit agitée. Il avait guetté le retour de Kaori. Elle était rentrée vers 4h30 du matin. Il avait pu fermer les yeux que lorsqu’elle s’était enfin couchée. Il se sentait mal dans ses chaussures depuis leur dernière dispute qui avait été différente des autres. Il ne savait pas comment agir. Même si dans le fond, il se doutait bien qu’un jour Kaori en aurait assez de ses remarques blessantes. Il devait faire quelque chose pour se racheter. Oui, mais quoi ? Il soupira et décida de se lever. Il y verrait sans doute plus clair après une bonne douche.  

Finalement, elle avait choisi de le réveiller comme chaque matin. Elle était au pied de l’escalier lorsqu’elle entendit le jet de la douche.  

« Il est déjà debout ? Incroyable ! Il a sans doute prévu quelque chose sinon, il serait encore en train de rêver d’une quelconque pin-up qu’il est bien incapable de mettre dans son lit ! Il est parfois si pathétique… »  

Elle soupira. Elle n’avait pas envie de le voir. Elle lui écrivit un mot qu’elle posa près de son petit-déjeuner : « Je passe voir le tableau puis j’irais faire quelques courses. » Et elle quitta l’appartement…  

Ryô trouva le salon bien calme. Il dressa l’oreille. Aucun bruit ne lui parvenait de la cuisine. Il fronça les sourcils. Tout ce qu’il découvrit fut le mot laissé par la jeune femme et son petit-déjeuner. Il se laissa tomber sur la chaise : ça commençait mal. Si elle l’évitait, jamais ils ne s’en sortiraient…  

Deux hommes attendaient dans le hall de la gare. Cela faisait déjà deux bonnes heures qu’ils y étaient. L’un deux était assis sur un des banc en fer et patientait calmement en lisant un magazine. Mais le second semblait beaucoup plus nerveux. Il en avait marre d’attendre ! Même s’il savait que ça valait vraiment le coup de poireauter ainsi.  

« _Es-tu sûr de tes renseignements ? C’est tout de même étrange que nous n’ayons pas trouvé son adresse !  

_Ca n’a rien d’étrange voyons. Cela signifie simplement que son logement n’est pas à son nom. Elle vit sans doute avec quelqu’un. Une femme comme elle a forcément un homme dans sa vie. Mais rassures-toi, on m’a affirmé qu’elle venait tous les matins dans cette gare pour vérifier ce tableau à message.  

_T’a t-on dit pourquoi ?  

_Non, je n’en ai pas la moindre idée. Mais ce n’est pas important. L’important, c’est de lui parler. J’ai passé plus de trois heures ce matin à la chercher. Je suis prêt à patienter jusqu’à cette nuit s’il le faut !  

_Je sais parfaitement. Mais, je me disais…  

_Quoi ?  

_Si elle refusait ?  

_C’est impossible ! Aucune de nos trouvailles n’a jamais refusé ! Je ne vois pas pourquoi ça commencerait aujurd’hui ?  

_N’oublies pas ce que t’a dit ton « informateur » : cette fille est une furie !  

_Nous n’en savons rien. Et moi, je ne crois pas les rumeurs mais juste ce que je constate de mes yeux. Et puis, la seule chose que je demande, c’est qu’elle soit intéressée par notre proposition… »  

Kaori entra dans la gare et se dirigea lentement vers le tableau. Mais, pour une fois, elle n’attendait pas spécialement de travail. Ils venaient de remplir un gros contrat qui leur avait laissé pas mal d’argent. Grâce à ces billets durement gagnés, car l’affaire avait été difficile et dangereuse, Kaori savait qu’ils pourraient vivre quelques semaines sans se poser de question. Et d’ailleurs, lorsqu’elle constata que la tableau était vierge, elle sourit : un peu de repos bien mérité après ce travail dangereux qui avait failli coûter la vie à Ryô…  

Elle s’apprêtait à quitter les lieux lorsqu’elle se retrouva nez à nez avec deux hommes en costumes…  

« _Regardes ! La voilà ! C’est elle.  

_C’est pas trop tôt, fit le second en déposant le magazine et en se levant. Il était temps. »  

Ils s’avancèrent lentement vers Kaori…  

Kaori inspira et détailla les deux types des pieds à la tête. Ils avaient des têtes d’hommes sûrs d’eux. Un peu trop sûr d’eux à son goût. Elle n’avait vraiment pas envie de se faire ennuyer aujourd’hui. Elle manquait de sommeil et se sentait fatiguée. Bref, elle était de mauvaise humeur !  

« _Quoi ? qu’est-ce qu’il y a ? Je vous préviens, vaut mieux pas que vous m’importuniez ou vous risquez de le regretter !  

_Ce n’est pas du tout cela. Vous êtes bien Melle Kaori Makimura ?  

_Euh ?… Pourquoi voulez-vous le savoir ?  

_Nous avons eu toutes les peines du monde à vous trouver ! Nous avons une proposition à vous faire.  

_Pffff, souffla t-elle. C’est quoi encore ce délire ?  

_Pouvons-nous nous installer à une terrasse et boire un café pendant que nous vous exposons notre idée ?  

_Non, ce que vous avez à me raconter ne m’intéresse pas ! Le fait que vous me cherchiez ne m’intéresse pas non plus. »  

Elle se faufila habilement entre eux et prit la direction de la sortie.  

« _Attendez ! Laissez-nous au moins vous dire de quoi il s’agit. »  

Elle stoppa net.  

« _OK, accouchez ! »  

Les deux hommes étaient totalement sonnés. Ils ne s’attendaient pas à pareil comportement. Même si le « chef » semblait apprécier cette fougue.  

« _Nous vous avons vu hier « Au Lagon Bleu ». Magnifique prestation.  

_Quoi ? C’est pour cette raison que vous me cassez les pieds ! J’hallucine ! Je suis râvie que vous ayez aimé. Maintenant, salut !  

_Non, ce n’est pas cela du tout ! Nous sommes des chasseurs de têtes. Vous nous avez fait forte impression. Vous avez énormément de talent et nous pensons sincèrement que vous feriez un malheur dans le show-biz. »  

Kaori ouvrit de grands yeux et faillit s’étouffer avec sa salive.  

« _C’est une blague ? Je n’apprécie pas du tout ce genre d’humour !  

_C’est tout à fait sérieux au contraire. Tenez, voici notre carte. Vous pouvez appeler à ce numéro si vous le souhaitez pour vérifier. Nous ne sommes pas des arnaqueurs qui vont vous proposer de faire de vous une star pour vous attirer dans des supers productions de films classés X ! Nous cherchons les nouveaux talents. Et vous avez du style. Vous chantez et dansez merveilleusement bien. »  

Kaori saisit la carte mais se trouvait à cent mille lieux de là ! Elle n’en revenait pas ! Et soudain, cette proposition gonfla sa confiance en elle. Que ça faisait du bien de se sentir estimée… Il est vrai qu’elle avait adoré s’éclater sur scène mais, elle s’amusait… Cette proposition était tentante, mais elle avait déjà un travail qu’elle ne voulait pas quitter. Jamais elle ne laisserait Ryô même si parfois elle perdait courage. Comme en ce moment…  

« _Je suis flattée messieurs, vraiment. Mais je ne suis pas intéressée. J’ai déjà un travail que je ne quitterais pour rien au monde. Aucune proposition sur terre ne serait capable de me faire changer de vie. Et ma vie n’est pas compatible avec le show-biz. Mais merci. Au revoir.  

_Mais… Laissez-nous au moins vous…  

_Inutile, ma décision est prise… »  

Et elle s’éloigna laissant les deux hommes complètement abasourdis : c’était la première fois qu’ils se faisaient éconduire de cette façon…  

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