Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Tamia62

Beta-reader(s): Kary, Lifetree

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 40 chapters

Published: 26-03-05

Last update: 05-12-07

 

Comments: 349 reviews

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RomanceHumour

 

Summary: Bah alors là, je sais pas si je peux en faire un. Disons que... Une proposition est faite à Kaori. Va t-elle ou non l'accepter?...

 

Disclaimer: Les personnages de "Mystère" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Les songs qui aparaitront dans cette fic appartiennent également à leurs auteurs

 

Tricks & Tips

What is NC-17 fanfiction?

 

A NC-17 fanfiction is strictly forbidden to minors (17 years old or less). It can contain violence and graphically explicite sexual scenes. We try to set limits to the content of R fanfictions, but we don't have time to read evrything and trust the authors on knowing the boundaries. So if you read something that doesn't seem cor ...

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   Fanfiction :: Mystère...

 

Chapter 34 :: L'incroyable rencontre

Published: 23-08-07 - Last update: 23-08-07

Comments: Bon alors là, j'ai essayé de faire un peu d'humour. Je sais pas du tout si j'ai réussi ou non mon coup. Je compte sur vous pour me le dire de façon objective (quoique je sache parfaitement que l'humour et moi ça fait deux. Suis meilleure dans le "plus sérieux") Donc, je vous souhaite une bonne lecture. Et, patience, LA rencontre, c'est pour le chapitre suivant. Kiss

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40


 

Quatre jours plus tard, le docteur Fugi avait décidé qu’il pouvait quitter le service de réanimation. Ses signes vitaux étaient parfaits. Il était totalement hors de danger même si le respirateur était toujours en place. Il était à peine arriver dans sa nouvelle chambre que ses amis vinrent le voir à tour de rôle, pour ne pas trop le fatiguer. Mick fut le premier sur les lieux.  

 

« _Alors vieux frère ! Tu sais que tu nous as foutus les jetons ! Bah alors, tu ne réponds pas ? »  

 

Il fit une tête d’abruti et s’écria :  

« _Ah mais c’est vrai, tu ne peux pas avec ce tuyau ! Ce qui veut dire que je peux enfin te dire tes vérités sans prendre le risque de t’entendre répliquer ! »  

Le regard de Ryô se fit noir et il leva le bras pour saisir le revers du col de la veste de son acolyte. Ce dernier esquiva au moment où Kaori entrait. Voyant ce qui se tramait et comprenant parfaitement, elle sortit une massue et regarda Mick sévèrement.  

« _Tu la vois ? Si tu importune Ryô alors qu’il ne peut pas se défendre, je peux te promettre que tu verras les détails du bois de cette massue de très très près ! »  

 

Une goutte se forma sur l’arrière du crâne de l’américain qui remarqua le regard goguenard de Ryô. Ce dernier admettait dans son for intérieur que ça lui plaisait qu’elle s’occupe ainsi de lui même s’il n’avait pas totalement digéré l’affront de sa partenaire.  

 

« _Oui, oui, j’ai compris, je serais sage, je promets !  

_Parfait ! »  

Elle rangea son instrument.  

« _Bonjour Ryô, tu te sens mieux aujourd’hui ? »  

Il cligna une fois des paupières pour la rassurer. Il se sentait en effet beaucoup mieux. Surtout depuis que le docteur Fugi lui avait dit qu’elle lui enlèverait cette saleté de tuyau demain matin. Elle ne lui avait pas caché que ça serait plutôt désagréable mais certainement pas autant que de ne pas pouvoir parler ni respirer seul. Il posa son regard sur Mick et sa partenaire et remarqua une ombre dans leurs prunelles. Surtout dans celles de la jeune femme. Il fronça les sourcils. Elle s’en aperçut et s’inquiéta. Elle se pencha sur lui.  

« _Tu ne mens pas, dis-moi ? Tu te sens bien ? »  

Il put sonder son regard et sut de suite qu’elle lui cachait quelque chose. Mais il n’eut pas le temps de tenter de lui faire comprendre cela que Miki et Falcon arrivèrent. Au premier coup d’œil, il vit la même ombre sur leur visage. Kaori s’apprêtait à se lever pour les saluer mais il la retint par le poignet. Surprise, elle se retourna vers lui. Ils se fixèrent un moment et elle comprit qu’il avait senti qu’ils étaient tous préoccupés. Que lui cachaient-ils ? Lui mentaient-ils sur son état de santé ?  

« _Ne t’en fais pas. Nous t’expliquerons tout le moment venu. »  

Mais il serra davantage son poignet lui signifiant qu’il n’acceptait pas cette réponse. Elle grimaça de douleur.  

« _Tu me fais mal Ryô. »  

S’apercevant qu’il serrait effectivement fort, il la relâcha. Les trois amis présents ne disaient rien, attendant le moment favorable pour parler. Falcon brisa le soudain silence.  

« _Dis-lui !  

_Mais, tu n’y penses pas ! C’est trop tôt !  

_Fais-le ou ce sera moi. Tu es au courant qu’ils lui retirent le respirateur demain. Nous aurons le temps d’organiser cela le temps qu’il puisse reparler. Il faut en finir au plus vite. »  

 

Elle baissa la tête. Elle allait devoir lui apprendre une autre conséquence de ses actes. Comment allait-il réagir à cela alors qu’il ne lui avait pas encore pardonné sa précédente faute ? Elle prit son courage à deux mains et lui expliqua la situation sans omettre qu’elle avait personnellement appelé le préfet pour gagner du temps. Elle avait vu son regard changer, se charger de colère. Il ferma les yeux quelques instants.  

 

« Et bien, les choses ne s’arrangent pas, pensa t-il. Si le préfet entre dans l’équation… Déjà gérer Saeko et Reika ce n’était pas de la tarte alors si je dois en plus me coltiner leur paternel un peu fou, je ne suis pas sorti de l’auberge ! Je n’ai jamais sous-estimé cet homme, je savais bien qu’un jour ou l’autre, il se poserait des questions. Mais je n’aurais jamais cru que ça se passerait ainsi, qu’il comprendrait aussi facilement. Je savais aussi qu’il avait gardé certains contacts dans la rue. Il est fort. Mais le rencontrer ? Que faire ?… Je ne veux pas que Saeko gâche sa vie en devant démissionner de son poste. De quel droit lui demanderais-je pareil sacrifice ? C’est déjà de ma faute si elle a perdu Hide, je ne vais pas encore lui prendre la seule chose qui la garde en vie. Son travail est sa raison de vivre, combattre le crime qui lui a pris l’homme qu’elle aimait. Mais je ne suis pas seul en cause dans l’affaire. Il y a aussi Kaori et toute la bande. Ils ne doivent pas être impliqués, surtout Kaori qui a maintenant une porte de sortie, de secours. Si je devais me retrouver en prison, ce ne serait pas grave tant qu’elle n’est pas impliquée. Et avec un peu de chance, je parviendrais à ranger le préfet de mon côté. Sans lui demander de me reconnaître en tant que tel, acceptera t-il peut-être de faire comme s’il ne me connaissait pas, me laissant poursuivre mes actions contre le crime tout en profitant de temps en temps des retombées glorifiantes de mes affaires. »  

 

Sa décision était prise. Il rouvrit les yeux et fit comprendre à Kaori qu’il voulait écrire quelque chose. Aussitôt elle sortit de son sac le nécessaire, le cœur battant car elle avait vu que la colère était retombée et qu’il semblait avoir pris une décision. Elle l’aida à se redresser un peu et il commença à écrire. Deux minutes plus tard, il tendit à Kaori ses proses. Elle les parcourut et devint livide. Elle se posta face à lui, les yeux lançant des éclairs.  

« _Hors de question ! Et tu pourras dire ou faire tout ce que tu voudras, cette fois, tu ne me feras pas fléchir ! J’assumerai au même titre que toi les conneries que j’ai faites ! Tout ce qui arrive est de ma faute, nous le savons tous les deux ! Alors ce sera avec moi ou pas du tout ! Je ne peux pas parler aux noms des autres mais ma décision est irrévocable ! Inutile de me regarder avec ses yeux furieux ! Je sais très bien que tu es en colère après moi alors un peu plus ou un peu moins, ça ne changera pas grand chose à l’histoire ! »  

 

On aurait pu entendre une mouche voler. Les mâchoires de Ryô étaient contractées et ses yeux littéralement liquéfiés de hargne qu’elle ose lui parler ainsi.  

 

« _Mais enfin ! Calmez-vous ! Qu’est-ce qu’il a dit ?  

_Qu’il était d’accord pour rencontrer le préfet mais tout seul sans moi, sans nous ! Rien qu’eux ! Dis-lui Mick que c’est une andouille ! »  

Mick soupira. Il comprenait le raisonnement de son vieil ami mais, il avait tort.  

« _Je suis d’accord avec Kaori. Nous le sommes tous. Nous avons eu le temps d’en discuter entre nous. Et dans cette situation, l’union fait la force. Nous avons déjà mis un plan au point pour la cas où tu aurais accepté cette entrevue. Ce tuyau de torture est ôté demain. Nous pourrons en reparler calmement. Ne condamne pas la réaction de Kaori. Je conçois parfaitement, même si tu t’en défendras, que tu veux agir ainsi pour nous protéger mais c’est stupide. Sur ce, je vais y aller. Kazue m’attend. A demain. »  

 

Il embrassa Kaori sur la joue ce qui fit monter l’étincelle de jalousie chez Ryô. Ce dernier crispa ses mains sur les draps. Falcon et Miki n’avaient pas l’intention de l’aider à convaincre Kaori de se tenir éloigner. Pire que cela : ils avaient tous décidé de passer outre sa volonté…  

 

 

Il attendait, plus impatient que jamais, l’arrivée du docteur Fugi. Elle allait enfin lui ôter ce respirateur. Mais qu’est-ce qu’elle faisait ? Pourquoi n’était-elle pas encore là ? Il était déjà 8h30. Il voulait vraiment qu’on le débarrasse de ça ! Et la porte s’ouvrit enfin sur son médecin qui le salua d’un grand sourire.  

« _Bonjour Ryô ! Alors, comment allez-vous ce matin ? »  

Il prit le bloc note et le crayon. Vingt secondes plus tard, elle put lire : « Rien que l’idée d’être libéré de ce tuyau me fait bondir de joie au plafond ! »  

La doctoresse rit.  

« _Votre bonne humeur fait plaisir à voir mais je crains qu’elle ne retombe assez vite. »  

Il leva un sourcil.  

« _Je vous explique ce qui va se passer. Vous comprendrez ce que je veux dire. Avant tout, nous allons devoir dégonfler le ballonnet qui permet au tuyau de se maintenir dans l’axe. Pour cela, nous utilisons une seringue avec une longue aiguille. Donc, pas de panique. Jusque là, tout devrait bien se passer. C’est lorsque nous retirons le tuyau que les choses vont se compliquer. Vos poumons vont refonctionner seuls. Or, avec votre blessure qui n’est pas guérie bien que ce soit en bonne voie, autant vous dire que vous risquez d’avoir mal voire même très mal, de suffoquer le temps que vos poumons reprennent le rythme. Vous tousserez également. Et comme votre poumon gauche est abîmé et que votre cage thoracique présente une énorme cicatrice, la douleur ne va pas être facile à supporter. Vous aurez aussi très probablement mal à la gorge quelques jours. »  

Il haussa les épaules, fataliste. Il n’avait pas le choix. Et puis, en y réfléchissant, il doutait que cette douleur surpasse toutes celles qu’il avait ressenti lors de son « après » PCP. Il hocha la tête pour lui signifier qu’il était prêt. Elle lui sourit. Cet homme était vraiment courageux. Dommage qu’il avait une femme, elle en aurait bien fait son quatre heure… (NDB : non mais ca va pas ! hé ho on garde ses pattes chez soi la docteresse !)  

 

Lorsqu’il sentit que le fin tuyau commençait à remonter, il eut la sensation qu’on lui vidait l’intérieur du corps en passant par la bouche. Et ce dans une lenteur diabolique. Il ferma les yeux pour réprimer la nausée qui montait même s’il savait qu’il ne risquait pas de vomir quelque chose vu que son estomac était aussi vide que l’espace intersidéral.  

« _Bien, c’est presque fini Ryô. Maintenant, vous allez bloquer vos poumons. Je vous direz quand vous pourrez respirer. »  

Il obéit et le tuyau quitta enfin sa gorge. Ce fut la libération.  

« _Bien. Maintenant, respirez. Ca ne va pas être agréable. »  

Il relâcha alors lentement la pression qu’il exerçait et il sentit l’air affluer dans ses poumons. Mais la sensation fut bien plus douloureuse que ce que lui avait laissé entendre son médecin. La morsure de la brûlure au fond de ses poumons meurtris. Il avait l’impression d’avoir avaler de la lave en fusion. Chaque respiration le brûlait un peu plus que la précédente. Il se redressa dans son lit, se plia un peu en deux et posa ses deux mains sur sa poitrine. Aussitôt la doctoresse fut près de lui pour le soutenir mais il la repoussa assez brusquement.  

 

Elle s’éloigna de lui, un peu effrayée par sa réaction. Elle s’attendait à le voir tousser, suffoquer, chercher sa respiration avec force. Mais au lieu de cela, il était replié sur lui-même, soutenant de ses faibles mains sa poitrine, le visage crispé, les mâchoires serrées, transpirant à grosses gouttes. Mais pas un son ne sortit de sa bouche, pas la moindre petite toux. Il cherchait au contraire à contrôler les réaction de son corps qui devait pourtant subir un assaut de douleur terrible. Elle fut impressionnée d’une telle maîtrise. Elle ne savait pas grand chose de cet homme mais elle le classa définitivement dans la case des héros. Quelle force de caractère, quelle volonté ! Elle resta donc à deux mètre de lui, attendant que les choses se calment pour partir.  

 

Il déglutit avec difficulté mais fut satisfait de constater que ses poumons lui brûlaient moins. Il se redressa prudemment espérant que ça ne causerait pas de nouvelles douleurs. Il fut bientôt assis dans son lit que les infirmières avait relevé. Le docteur Fugi s’approcha alors.  

« _Vous n’êtes vraiment pas banal vous ! Je n’ai jamais vu un patient réagir comme vous ! Vous m’impressionnez, dit-elle sans honte. »  

Il sourit à cette remarque.  

« _Et encore, murmura t-il se souvenant qu’elle lui avait dit qu’il devrait ménager sa voix quelques jours, vous n’avez pas tout vu. Je suis certain que je vous épaterais.  

_Et modeste en plus de cela, répondit-elle en riant. Je suis enchantée d’entendre votre voix même si c’est à faible décibel.  

_Je vous remercie docteur pour tout ce que vous avez fait pour moi.  

_J’ai fait ce que je devais faire ! Tout comme vous, vous avez fait ce qu’il fallait faire pour protéger votre cliente. Au passage, je suis surprise qu’elle ne soit pas venue vous voir.  

_Elle est venue, elle s’est simplement faite discrète.  

_Oh, oui, bien sûr, je comprends avec une telle notoriété. Bon, je vous laisser aux bons soins des infirmières. »  

C’est alors que, contre toute attente, il se mit à tousser. Il se replia à nouveau sur lui-même et mit une main devant sa bouche. Il sentit le goût trop bien connu du sang monter dans sa bouche. La quinte passée, il baissa la main et vit qu’elle était couverte de sang. Ses yeux s’agrandirent de stupeur. Le médecin revint vers lui et, avisant le sang, prit quelques compresses qu’elle humidifia de désinfectant. Elle les lui tendit et, d’une voie douce pour le rassurer, elle lui dit :  

« _Ce n’est rien, c’est dû à l’irritation. Ca risque de se reproduire quelques fois encore mais ça passera vite.  

_Merci, murmura t-il. »  

 

A présent qu’il était seul dans sa chambre, il ferma les yeux et serra très fort les dents. Bon Dieu qu’il avait mal ! Il avait connu pire mais… Il dégustait ! Il remercia le ciel d’être dans ce lit à la place de Kaori. Comment aurait-elle pu supporter une telle douleur ? Il avait toujours cette rancœur, cette trahison qui bouillait en lui. Mais pas au point de lui souhaiter de vivre ça.  

 

 

La matinée passa assez vite parce qu’il avait pas mal somnolé. La douleur était moins forte mais loin de le laisser en paix et la chose la plus naturelle au monde que de respirer était un vrai calvaire. Mais il était en vie, c’était déjà cela. Quoique… Avec les prochaines épreuves qui l’attendaient, il n’était pas sûr de devoir réellement s’en réjouir. La porte s’ouvrit alors et une jeune fille déposa un plateau devant lui. Ses yeux clignèrent lorsqu’il prit connaissance du contenu puis son visage se décomposa.  

« _Quoi ? C’est tout, fit-il dépité. »  

Ce plateau ne contenait qu’une soupe quasi transparente et un pot de yaourt.  

« _C’est la première fois que vous reprenez un vrai repas. Votre estomac doit se remettre en route, vous savez. Il faudra vous en contenter ! »  

Et elle repartit avec le sourire tandis que sa tête tombait sur sa poitrine. Après la blessure par balle, voilà qu’on cherchait à l’empoisonner ! Il soupira. Il avait agi plus par habitude qu’autre chose. Il n’avait pas faim. Mais bon…  

 

Un petit coup contre la porte le sortit de son sommeil sans rêve. Kaori se montra alors en souriant.  

« _Oh ! Ca y est, tu es enfin libéré ! Comment tu te sens ? Tu n’as pas trop mal ? Kazue m’a expliqué que ça risquait d’être douloureux.  

_Ca peut aller, murmura t-il, la voix rauque. »  

Il était hors de question de lui dire qu’il souffrait le martyre ! Mais elle le vit dans ses yeux. Il ne semblait pas avoir encore compris qu’il ne pouvait rien lui cacher. Ou presque. Quoique, maintenant, elle savait qu’il l’aimait. Enfin, à supposer qu’il l’aimait encore…  

« _Inutile de mentir, je vois bien que ça ne va pas. Et c’est de ma faute, ajouta t-elle en baissant la tête.  

_Je ne veux pas parler de cela, fit-il durement. »  

Simplement parce qu’il ne s’en sentait pas prêt.  

« _D’accord, ne t’énerve pas, je n’en parlerais plus… Avant d’avoir ta permission. »  

Le cœur de la jeune femme se serra tout comme celui de l’homme. Combien de temps resteraient-ils dans ces non-dits ? Et une question lui frappa l’esprit.  

« _Qu’a voulu dire Mick hier en parlant d’un plan concernant le préfet ?  

_Nous allons lui présenter la bande sans qu’il ne sache que c’est nous.  

_Comment cela ?  

_Saeko va l’amener au Cat’s pour lui dire que la rencontre aura lieu dans 3 jours ici même, à l’hôpital. Nous avons jugé qu’il sera moins tenté de faire un esclandre dans les mûrs de la clinique. Ca lui donnera un aperçu de ce que nous sommes en réalité. »  

Ryô s’imagina très bien la scène : Falcon derrière son comptoir à astiquer ses assiettes, Miki servant au bar, Mick qui entre et se jette sur elle mais arrêté en plein vole par un plateau de Falcon ! Et ce devant le regard médusé du préfet ! Un sourire se dessina sur ses lèvres.  

« _Après cela, il refusera de croire que City Hunter tient vraiment la réputation qu’il a ! Il va nous prendre pour des rigolos !  

_Non, il constatera que nous ne sommes pas différents de n’importe qui lorsque nous… ne faisons pas ce que nous faisons ! Du moins, je l’espère ardemment…  

_Ca a des chances de marcher. Tu peux me rendre un service ?  

_Oui, bien sûr. Lequel ?  

_Demande à Falcon d’enregistrer ! Je voudrais bien voir cela ! »  

Elle acquiesça. Comment pourrait-elle lui refuser ce petit plaisir. Elle tentait de masquer son inquiétude mais sans succès. Lui aussi la connaissait trop bien.  

« _Je peux régler ce problème seul Kaori.  

_Non ! J’en suis la cause alors, je m’en charge. Je regrette. A cause de moi, tout le monde est impliqué. A commencé par Saeko. Elle risque de tout perdre et je ne le veux pas. »  

La discussion se termina par l’arrivée des amis. Il pouvait enfin revoir tout le monde en même temps maintenant qu’il n’était plus dans un service de soins intensifs. Le temps passerait plus vite…  

 

 

« _Je ne comprends pas. Elle m’a pourtant dit que c’est elle qui me recontacterait ! Et voilà que c’est toi qui vient !  

_Et bien, elle te recontacte à travers moi, voilà tout. Mais, je ne veux pas que l’on discute ici : les murs ont des oreilles. Que dirais-tu d’aller faire un tour en ville ? Je t’offre un café ? Je connais un petit endroit charmant et bien tranquille pour discuter.  

_Très bien, tu as raison, inutile de courir le risque d’être surpris parlant de… lui ! »  

C’est ainsi que Saeko se retrouva devant le Cat’s Eyes.  

 

« Pourvu que ça marche », pensa t-elle anxieusement.  

 

Le préfet leva les yeux sur l’enseigne et se dit qu’il avait déjà entendu parler de ce café mais il ne se souvenait plus trop dans quelles circonstances. Il haussa les épaules et suivit sa fille qui venait de pousser la porte.  

 

«Bonjour, bienvenus, lança gaiement une voix féminine. »  

 

Il vit une jolie brune qui leur souriait. Au moins, c’était accueillant ici. Puis il entendit une seconde voix souhaiter également la bienvenue mais plus forte, plus grave, beaucoup plus grave. Il releva la tête et ses cheveux se dressèrent sur sa tête lorsqu’il avisa le géant derrière le bar avec les lunettes noires et qui lui faisait une affreuse grimace qui dévoilait toutes ses dents. Qui au passage étaient tellement luisantes qu’il fut ébloui par la lumière du soleil qui se reflétait dessus ! Il faillit avoir une crise cardiaque quand il réalisa que ce qu’il prenait pour une grimace était en fait un sourire… (ndt : c’est incroyable, pauvre Falcon, il fait toujours cet effet là la première fois…)  

 

« _Bonjour Miki, Bonjour Ijuin (Il avait été convenu que Saeko ne prononce pas le nom de Falcon qui était connu dans le milieu). Je vous présente mon père, le préfet Nogami.  

_Oh ? Bonjour Monsieur le Préfet, fit Miki en s’inclinant. Nous sommes enchantés de vous rencontrer mon mari et moi.  

_Vot… Votre mari ?… Euh, oui, moi de même.  

_Tu viens papa, allons nous asseoir.  

_Qu’est-ce que je peux vous offrir ?  

_Moi, comme d’habitude. Et toi papa ?  

_Euh… Un thé, s’il vous plait.  

_Très bien, je vous apporte cela tout de suite. »  

 

Ils s’installèrent et Saeko posa une main sur celle de son paternel.  

« _Ca fait toujours ça la première fois qu’on les voit. Surprenant, non ?  

_C’est le couple le plus mal assorti que je n’ai jamais vu ! »  

Saeko sourit. C’est sûr qu’ils étaient plutôt atypiques ! Mais il fallait les voir à l’œuvre pour comprendre qu’il n’y avait pas plus assortis qu’eux ! Tout comme Ryô et Kaori…  

 

Miki déposa alors le café de l’inspectrice et la théière du préfet sur la table puis rejoignit son époux derrière le bar.  

 

« _Bon, alors, je t’écoute.  

_Dans deux jours, à l’hôpital. Son état s’est amélioré et il est désormais en mesure de te parler. Mais il ne faudra pas trop le fatiguer. De plus, il ne peut parler fort : jusque hier, il avait encore un tuyau dans la gorge pour l’aider à respirer.  

_A quelle heure ?  

_15h. Bien sûr, je t’accompagnerai.  

_Evidemment, fit-il laconique. »  

 

La porte de café s’ouvrit alors brutalement faisant sursauter le préfet. Mais ce qui se déroulait là, devant ses yeux, était tellement sidérant que sa veste tomba de son épaule. Et pour cause…  

 

« _Mikiiiiii !! Mon Aaaaamouuurrrrr ! Je suis làààààà ! »  

 

Un blond, vêtu d’un costume crème impeccable, semblait nager dans les airs et se diriger vers la patronne le visage lubrique, les yeux luisants et la langue pendante d’où s’échappait un peu de bave. La pauvre Miki se retourna, la bouche ouverte, prête à recevoir l’intrus en pleine face quand un plateau providentiel vint se placer entre elle et le ver de terre volant. Ijuin venait de sauver sa femme des griffes d’un maniaque. La tête de l’homme avait totalement déformé le plateau qui avait désormais l’empreinte de son visage.  

 

« _Combien de fois t’ai-je dit espèce de sale pervers de laisser ma femme tranquille ?! »  

Mick glissa lamentablement au sol et se releva avec peine.  

« _Non mais t’es malade ! Tu m’as fait très mal ! »  

 

Soudain, papa Nogami vit la gars se redresser comme attentif à quelque chose. Il se tourna alors et il rencontra son regard bleu étrangement expressif. Un faciès indescriptible se peignit et il s’envola vers leur table. Il était tétanisé. Mais qu’est-ce qu’il voulait ce malade ? Il n’était plus qu’à quelques centimètres d’eux quand il l’entendit hurler :  

« _Saeko, inspectrice de mon coeuuurrrrr ! Viens me soigner, le gros balourd m’a fait boboooo ! »  

 

Il avisa sa fille qui tournait calmement sa cuillière dans son café, un sourire aux lèvres, absolument pas paniquée. Quand l’homme volant arriva sur elle, sans même le regarder, elle leva le bras et lui envoya une droite bien sentie en plein milieu du visage ce qui le fit voler en sens inverse et à la vitesse de la lumière. Son père reporta son attention sur le tas humain désormais par terre et dont le nez écrasé le faisait ressemblait vaguement à un bouledogue mais en beaucoup plus moche.  

 

Mais le pauvre préfet n’était pas au bout de ses surprises. Il avisa une jeune femme brune sur la pas de la porte qui avait les bras le long du corps, les poings serrés visiblement de colère et les lèvres tremblantes de colère.  

« _Mickkkkk, hurla t-elle soudain ! Si tu crois que je vais passer cela ! »  

Elle sortit un énorme marteau de nulle part sur lequel il put lire « American Exterminator : 10 T », le souleva comme s’il pesait 10 grammes et l’abattit sur la tête de l’homme à peine remis debout. Puis elle alla s’installer au bar.  

« _Je voudrais une citronnade, s’il te plait Miki.  

_Tout de suite Kazue. Et je lui donne quoi à ton animal de compagnie ?  

_Une écuelle d’eau froide fera l’affaire !  

_Une éfuelle, marmonna t-il, quelques dents en moins. Z’est pas fentille fa ! »  

Puis il prit place à côté de sa chérie en tentant des manœuvres pour se faire pardonner.  

 

D’énormes gouttes d’eau s’étaient formés sur le visage blaphard du chef de la police qui ne parvenait pas à reprendre ses esprits et à analyser correctement les derniers évènements. Il s’apprêtait à parler quand la clochette de la porte rententit. Une autre jeune femme aux cheveux courts entra avec le sourire.  

« _Bonjour les amis ! »  

Elle avait à peine prononcé cette salutation que le chien en chaleur bondit à nouveau, prêt à se jeter sur sa nouvelle proie. Mais une autre massue, bien plus grosse que la précédente, apparut sur laquelle était cette fois inscrit « Jugement divin : 1000 T ». Les yeux de la victime étincelèrent dangereusement d’une couleur rouge et, prenant son élan, aplatit l’animal en rut formant un cratère dans le sol du café ce qui énerva fortement le tenancier.  

« _Non mais regarde un peu ce que tu as fait ! A cause de toi je vais être bon pour refaire une fois de plus le sol du café ! J’en ai assez de devoir toujours tout réparer à cause de vous ! Pour ta peine, c’est toi qui viendra faire les réparations ! Et qui paiera pour les dégâts ! »  

 

Tout penaud, il se réinstalla près de sa femme tandis que celle qui venait de le corriger méchemment prenait place à côté de lui. Déjà, un café fumant fit son apparition devant elle, gentillement posé par le géant chauve.  

« _Merci beaucoup, tu es chou, lui dit-elle. »  

Il se transforma alors en volcan en fusion, de la fumée s’échappant de ses oreilles.  

 

Et tout redevint calme comme si rien ne s’était jamais produit et les discussions reprirent.  

 

Le préfet Nogami était tétanisé. Non mais c’était quoi cette maison de fous ? Pourquoi sa fille l’avait-elle amené ici ? Comment pouvait-elle fréquenter un tel lieu ? Et rester aussi calme ?  

« _Euh… chuchota-t-il. Ma chérie, dis-moi, c’est toujours comme ça ici ? Tu m’avais parlé d’un lieu calme et agréable pour discuter mais là ?… Euh…  

_Quoi ? Tu n’aimes pas ? C’est pourtant charmant ici !  

_Charmant, fit-il consterné ! Mais, tu viens de te faire agresser par ce type ! Il a tenté de s’en prendre à trois jeunes femmes en l’espace de cinq minutes à peine !  

_Tu as trouvé le mot juste papa : tenter. Ca met un peu d’ambiance au moins. Et comme tu le vois, nous savons parfaitement nous défendre. Et puis, si nous revenons ici, ce n’est pas sans raison ! On se connaît tous tu sais, nous sommes des habitués. Mais ce n’est pas toujours comme ça. Seulement quand Mick est là ! Ou son acolyte ! Enfin, j’aime venir dans ce café, ça me détend car il s’y passe toujours quelque chose d’insolite. Je crois que ton thé a refroidi. Tu aurais dû le boire plus vite… Miki, s’il te plait, les bêtises de Mick ont fait refroidir le thé de mon père.  

_Et voilà, cria la dite Miki en se tournant vers Mick ! Tu vois ce que tu fais ! Tu ne penses pas à ma clientèle ! J’en rapporte un autre et je le mettrai sur le compte de ce pervers !  

_Mais ! Il n’avait qu’à le boire plus vite son thé ! Pourquoi je devrais payer ?  

_PARCE QUE C’EST DE TA FAUTE SI CE MONSIEUR NE L’A PAS BU ! IL ETAIT TROP OCCUPE A OBSERVER TON MANEGE DE DEJANTE ! »  

 

Mick se fit tout petit sur son tabouret…  

 

Une demi heure plus tard, Saeko quittait le Cat’s Eyes avec son père, totalement déboussolé par les derniers évènements dont il avait été témoin dans ce lieu de perdition, et à qui elle avait reconfirmé le rendez-vous de dans deux jours. Elle viendrait le chercher à 14h30…  

 

Un soupir de soulagement général s’échappa, la tension retombant.  

« _Pouh, je ne me suis jamais sentie aussi stressée de ma vie, lança Kazue. Je ne pensais pas y arriver aussi naturellement !  

_Et moi donc, renchérit Kaori. Mick, tu as été parfait !  

_Tu en doutais ma beauté, fit-il avec un sourire ravageur de jeune premier.  

_Avec toi, faut s’attendre à tout ! Bon, il vient d’avoir un petit aperçu de notre groupe au quotidien. J’espère que ça aura une incidence positive sur lui. Je vous laisse, Ryô m’attend. A plus tard. »  

 

Ils se séparèrent ainsi sur leurs pensées respectives tout en gardant malgré tout une appréhension. Si le préfet ne voulait rien entendre, que feraient-ils ?… 

 


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