Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Tamia62

Beta-reader(s): Kary, Lifetree

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 40 chapters

Published: 26-03-05

Last update: 05-12-07

 

Comments: 349 reviews

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RomanceHumour

 

Summary: Bah alors là, je sais pas si je peux en faire un. Disons que... Une proposition est faite à Kaori. Va t-elle ou non l'accepter?...

 

Disclaimer: Les personnages de "Mystère" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Les songs qui aparaitront dans cette fic appartiennent également à leurs auteurs

 

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   Fanfiction :: Mystère...

 

Chapter 38 :: Discussion houleuse

Published: 13-10-07 - Last update: 13-10-07

Comments: Désolée du retard mais j'ai un peu été en manque d'inspiration. Ce chapitre n'a pas remporté l'unanimité chez mes bétas. Ce sont des choses qui arrivent ! Il est vrai que Ryô commence à être saoulant ! Même pour moi ! Sur le moment, j'ai bien failli arrêter ma fic sur ce chapitre et puis, après réflexion, je vais poursuivre pour arriver à la fin que j'avais décidé dès les premières lignes de ma fic (et oui, je savais déjà comment elle finrait). J'espère néanmoins que ce chapitre vous plaira. Ensuite, il devrait en avoir encore deux et ce sera terminé. Bonne lecture.

 


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Une semaine s’était écoulée et il se sentait vraiment beaucoup mieux. Cela faisait maintenant deux jours qu’il tentait de convaincre son médecin de le laisser rentrer chez lui. Il en avait assez de cet hôpital. Il voulait retrouver ses murs même si l’idée d’être totalement seul avec Kaori le rendait nerveux. Mais pas moyen de la convaincre !  

 

Il n’y avait pas que cela qui le rendait nerveux : Kaori n’avait rien voulu lui dire de son entretien avec ce Nelson de malheur. Elle avait prétendu qu’elle devait avoir des information complémentaires avant de lui parler de quoi que se soit. Elle ne semblait pas se rendre compte que ça le stressait de ne pas savoir. Il ne supportait pas ce type. Savoir qu’elle partageait des choses avec lui alors qu’il était à l’écart le rendait dingue. Aujourd’hui, c’était trop pour lui. Il l’obligerait à s'expliquer, à lui dire ce qu’elle comptait faire. Et quel serait le rôle de Nelson dans tout cela.  

 

Qu’est-ce qu’il pouvait s’ennuyer ! Il était en train de se ramollir. Il n’avait pas touché une arme depuis presque 3 semaines, pas d’entraînement, pas de sport. Rien. Quoi que pour le sport, ce n’était pas demain la veille qu’il pourrait reprendre. Ca allait être dur pour lui de se remettre en forme.  

 

Il regarda le réveil posé sur la table de nuit que Kaori lui avait apporté après qu’il ait repris connaissance. Elle était aux petits soins pour lui depuis. Et il ne se montrait pas très aimable envers elle. Il avait la rancune tenace. Comme il aimerait pouvoir passer l’éponge. Encore une demi-heure et elle serait là. Ils passeraient l’après-midi seuls en plus. Mick accompagnait Kazue à une conférence jusque demain et les Ijuin passaient le week-end dans leur chalet à la montagne. Peut-être était-ce l’occasion de discuter un peu avec elle, tâter le terrain, juste aborder le sujet ? Il fit une grimace. Ce n’était pas le lieu idéal. S’ils se disputaient, ils ameuteraient tout l’étage et patients et personnel profiteraient de leur querelle. Non, il valait mieux éviter çà.  

 

Il soupira. Il verrait quand elle arriverait…  

 

 

Elle gara la Mini face à l’hôpital et soupira. La tension était tellement forte entre eux qu’il lui devenait difficile de donner le change. Elle savait qu’il rentrerait bientôt chez eux et elle se demandait comment elle arriverait à gérer cela. Ils parvenaient tous les deux à se tenir pour le moment ne voulant pas faire de scandales dans l’hôpital. Mais une fois de retour à l’appartement, il n’y aurait plus de garde fou. Et comme elle avait prévu de faire tout ce qui était en son pouvoir pour l’obliger à discuter de tout cela, elle savait déjà que les prochains jours qui l’attendaient allaient être très difficiles.  

 

Elle était sur les nerfs en plus. Voilà une semaine qu’elle avait demandé à Curtis de rompre son contrat mais il ne lui avait donné aucune nouvelle. A croire que lui aussi jouait avec sa patience ! Bien qu’elle avait compris qu’il ne voulait pas qu’elle abandonne sa carrière. Et, dans un certain sens, elle non plus ne le voulait pas. Mais elle n’avait pas le choix. Il fallait qu’elle laisse derrière elle ce qui avait failli tout détruire même si, dans le fond, c’était grâce à cela qu’elle avait appris que Ryô l’aimait et qu’il ne faisait que jouer un rôle lorsqu’il prétendait qu’elle n’était qu’un travelo mal fagoté ! Elle se souvint de sa rencontre avec Mystère. Quand elle l’avait surpris la tête dans sa lingerie. Lui qui prétendait qu’elle était aussi plate qu’une planche à pain ! Un sourire illumina ses traits. Elle savait pourtant que ce n’était pas le cas. Elle avait souvent fait le mannequin pour Eriko et les formes de « Mystère » ne laissaient pas les hommes indifférents. Mais seule l’opinion de Ryô comptait pour elle. Et il était parvenu à la miner tant de fois. Un poids s’était ôté de ses épaules : il la trouvait belle, bien faite, il l’aimait. Du moins, l’espérait-elle encore. Mais un autre était venu remplacer ce fardeau : la trahison. La sienne. Mais elle se battrait. Oui, elle se battrait pour tout arranger…  

 

Elle inspira pour se gonfler de courage, attrapa son sac à main et le bouquet de fleurs fraîches qu’elle lui apportait tous les deux jours, sortit de la voiture puis, doucement, profitant de la chaleur de ce mois de juin, elle avança vers l’hôpital. Très vite elle fut dans le service. Une infirmière vint à sa rencontre.  

« _Bonjour Madame. J’ai une très bonne nouvelle. Mais nous ne l’avons pas encore dit à votre mari ou il serait intenable ! »  

Kaori sourit. Ils n’avaient jamais prétendu être mariés mais il semblait qu’ils donnaient l’image d’un couple. Même s’il allait mal.  

«_Et quelle est-elle ?  

_Il est sortant. Dans deux jours vous pourrez rentrer avec votre petit mari.  

_Je comprends pourquoi vous ne lui avez rien dit.  

_Pensez-vous, cela fait des jours qu’il damne son médecin ! Enfin, je vous laisse seule juge : lui dire ou pas.  

_Oui, merci. »  

 

Elle reprit son chemin, le cœur battant. Deux jours encore…  

 

Elle frappa puis entra en souriant.  

«_Bonjour Ryô. »  

Il la regarda. Il l’avait sentie arriver et son estomac s’était serré. Il ne montra pourtant pas son émotion et lui répondit presque froidement.  

« _Bonjour. »  

Et voilà, avec un seul mot, des plus banal qui plus est, il était parvenu à la glacer. Elle serra les dents, tentant d’ignorer la douleur provoquée. Elle fit diversion pour changer de sujet.  

« _Je viens d’avoir une bonne nouvelle. »  

Il ne répondit pas, se contentant d’hausser un sourcil, lui intiment par ce geste, et en silence, de lui en dire plus.  

« _Tu es sortant. Dans deux jours je te ramène à la maison. »  

 

Elle avait dit cela machinalement, sans le regarder, s’afférant déjà autour du vase, ôtant les fleurs fanées pour les remplacer. Elle ne réalisa pas l’effet que cette nouvelle lui fit. Il l’observait sans la voir, la voyant s’occuper de ses fleurs qu’elle s’obstinait à lui offrir. C’était ridicule. Qu’en avait-il à faire d’avoir une chambre fleurie ? Et pourtant, ça lui montrait qu’elle ne pensait qu’à son bien être. Encore une contradiction. Mais ce qui restait présent dans son esprit à l’heure actuelle, c’était cette information : il allait enfin rentrer chez lui.  

 

Chez lui ?… Non, pas chez lui mais « à la maison » comme elle venait de dire. Chez eux. Mais ce « eux » lui semblait si différent. Il n’avait plus la même saveur. Le temps du statut quo serait bientôt révolu car une fois de retour, il n’y aurait plus qu’eux justement. Et le temps des explications. Mais ces explications aboutiraient sur une nécessité : lui dire ouvertement qu’il se sentait si mal parce qu’il l’aimait. Et que sa trahison n’en était que plus difficile à digérer. Jamais il n’y arriverait pas. Un énorme poids pesa sur ses épaules. Quand tout cela cesserait-il ? Quand cesserait-il d’avoir mal ? De douter ? De vouloir puis ne plus vouloir ? De l’aimer et de la haïr en même temps ?…  

 

Et elle enchaîna comme si elle ne se rendait compte de rien. Mais, après tout, peut-être n’en avait-elle pas conscience ?  

 

« _C’est tout ce que cette nouvelle te fait ? Tu n’attends que cela depuis des jours pourtant.  

_Oui, c’est vrai. Sans doute parce que j’ai du mal à y croire, répondit-il de manière plus que « bateau ». »  

 

La vérité, c’est qu’elle avait suivi le même raisonnement que lui mais qu’elle était passée maîtresse dans l’art de dissimuler ses pensées.  

 

Soudain une sonnerie se fit alors entendre, les faisant sursauter tous les deux et se regarder les yeux ronds. La réalisation se peignit tout d'un coup sur les traits de la jeune femme.  

« _Mince ! J’ai oublié de couper mon portable avant d’entrer dans l’hôpital ! »  

Elle se précipita sur son sac et en sortit le téléphone pour l’éteindre sans répondre. Mais elle fronça les sourcils en lisant le nom sur l’écran. Ryô fut alors à l’affût.  

 

Elle fixait l’écran : c’était Curtis. Elle attendait depuis trop longtemps de ses nouvelles pour rejeter l’appel. Mais elle ne voulait pas parler de cela devant Ryô. Mais face à son hésitation, il lui demanda :  

« _Qu’est-ce qui se passe ? Qui est-ce ? »  

Avant même qu’elle ne réponde, il sut que c’était « lui ». Ses mâchoires se contractèrent.  

« _Et bien répond ! »  

Elle déglutit puis obéit. Elle devait savoir.  

« _Allô ?  

_Bonjour Kaori. C’est Curtis. Pourrions-nous nous voir d’ici une heure ? J’ai des nouvelles.  

_Bonjour Curtis. Dans une heure ? Et bien, je suis avec Ryô mais si on se rejoint pas trop loin de l’hôpital, ça me conviendrait. »  

 

Ryô sentit la rage bouillir en lui. Elle avait l’intention de le tenir à l’écart une fois de plus ! Voilà déjà des jours qu’il s’interrogeait ! C’en était assez !  

 

« _Dis-lui de venir à l’hôpital ! »  

 

La voix claqua comme un coup de fouet, la faisant sursauter et se tourner vers lui. Il avait le visage blême et les yeux noirs de colère. Un regard qui n’admettrait aucune réplique, aucun refus. Une fois de plus, elle obéit.  

« _Curtis, rejoins-moi plutôt dans la chambre de Ryô.  

_Euh, je ne sais pas si c’est une bonne idée. J’aurais préféré te parler seul à seule.  

_Désolée mais je ne peux faire autrement. »  

A l’autre bout du fil (ndt : façon de parler, c’est un portable ! lol Je sais c’est lamentable ce que je viens de dire… Dois pas être en forme aujourd’hui…) Curtis eut un tic nerveux. Comment la convaincre avec ce gars dans les parages ? Mais il lui sembla qu’il ne parviendrait pas à la convaincre.  

« _Très bien, soupira t-il. Je serai là dans une heure.  

_Bien. A tout à l’heure. »  

 

Elle raccrocha et baissa la tête, n’osant pas regarder l’homme qu’elle aimait en face. Celui pour qui elle allait abandonner sa carrière par amour. Elle quitterait tout pour lui. Oui, tout. Il suffisait qu’il le lui demande…  

 

Il l’observait, le téléphone dans la main, la mine accablée. Il la vit se reprendre, éteindre son portable, le remettre dans son sac sans jamais le regarder lui. Et ça ne fit qu’attiser sa fureur.  

« _Je veux que tu m’expliques tout de suite ce que vous vous êtes racontés la semaine dernière ! Et ne t’avise pas de refuser ! J’en ai assez ! Je veux savoir ce qui se trame entre vous deux ! Maintenant ! »  

Il était vraiment en colère. Et cela lui indiqua qu’il était à nouveau en forme. Enfin, dans une certaine mesure. Elle avait voulu le tenir à l’écart car il s’agissait d’un sujet qui fâchait mais elle comprenait son désir de savoir. Et il en avait le droit. Mais elle ne voulait pas s’énerver. A quoi bon ? Tout serait bientôt terminé pour la chanteuse. Tout cela ne serait plus qu’un lointain souvenir. Heureux et malheureux en même temps.  

 

Elle s’approcha alors lentement du lit, s’y assit, se tournant vers lui. Elle lut la surprise dans ses yeux sombres : c’était la première fois qu’elle se tenait aussi proche de lui depuis des jours voire même des semaines.  

« _S’il te plait, ne crie pas, ne t’énerve pas. Je ne veux pas me disputer une fois de plus avec toi parce que c’est inutile. Je vais t’expliquer ce que nous nous sommes dits. Avant tout je dois t’informer de quelques détails : mon nom n’apparaît nul part dans le contrat. Il n’y a que Curtis qui connaisse ma véritable identité. Il ignorait qui j’étais réellement jusqu’à ce que je ne sois forcée de tout lui révéler lorsque tu as été blessé. Et j’ai confiance en lui : je sais qu’il ne dira rien. La semaine dernière, comme je te l’ai dit, je lui ai signifié que je voulais mettre un terme à mon contrat. Mais pour se faire, je vais devoir faire quelques concessions pour éviter un procès. J’avais une date de concert prévue dans trois semaine au « Zénith ». Je ne peux annuler cette date. Trop d’argent a été investi : la production est ferme sur ce point. Je vais devoir honorer cette date. Pour le reste, je n’en sais pas plus que toi. J’ai demandé à Curtis de tout faire pour rompre le contrat sans occasionner trop de problèmes. Il devait y travailler. Voilà sans aucun doute pourquoi il veut me voir. Je n’en sais pas plus. Le problème c’est…  

_Qu’il ne veut pas que tu abandonnes, la coupa t-il. »  

Elle secoua la tête en signe de négation.  

 

Non, il ne voulait pas qu’elle abandonne. Elle savait qu’il ferait tout pour la convaincre. Et Ryô aussi le savait. Mais il n’y avait pas d’autre solution. Ou alors, il faudrait que Kaori le quitte définitivement. Et ce n’était pas du tout envisageable ! Jamais ! Plutôt crever que de passer le reste de ces jours sans elle. Elle était à lui ! Il passa outre son éternelle indécision. Mais face à l’attitude calme de sa partenaire, il se maîtrisa. Il attendrait d’entendre Curtis Nelson avant de s’énerver. Déjà le fait qu’elle veuille laisser tomber sa carrière pour lui le poussait à oublier une partie sa colère. Il patienterait pour se décharger sur Nelson selon ce qu’il leur dirait. En signe de bonne volonté, et il dut prendre beaucoup sur lui, il serra la fine main de la jeune femme dans la sienne.  

 

Le cœur de Kaori rata quelques battements. Se pouvait-il qu’il ait décidé d’enterrer la hache de guerre ? Dieu qu’elle aimerait y croire mais elle ne voulait pas se faire de nouvelles illusions…  

 

 

Ce Saeba de malheur allait lui pourrir la vie ! Seul il aurait peut-être eu une petite chance de convaincre Kaori mais avec lui dans les parages, c’était peine perdue. Il savait bien qu’elle n’avait pas eu le choix, que c’était lui qui l’avait obligée à le recevoir dans cette chambre stérile d’hôpital. Aussi stérile que ce qu’il s’apprêtait à faire ! Une expression française lui revint en mémoire. Comment ils disaient les français quand une action donnerait sur un échec certain ? Ah oui : autant pisser dans un violon ! Il n’en saisissait pas toutes les subtilités mais c’était assez parlant. Plus dépité et découragé que jamais, il prit l’ascenseur comme un condamné qui monte à l’échafaud…(ndb: euh ! Quelle expression dégoûtante que voilà !)  

 

Il frappa deux coups et une voix masculine le pria d’entrer. Le spectacle qu’il avisa lui donna envie de flinguer le malade. Il était à demi-assis dans son lit, Kaori tout contre lui. Et pire que tout : main dans la main… A vomir. Avec mal, il se contrôla.  

« _Bonjour Kaori. Ryô, dit-il plus difficilement. Vous semblez vous remettre rapidement.  

_En effet, je vais beaucoup mieux. Pour ne rien vous cacher, je sors dans deux jours.  

_Bonjour Curtis. »  

 

Ryô se faisait violence pour rester calme. De son côté Curtis sentit la douleur revenir : elle ne s’était même pas levée pour lui dire bonjour, l’embrasser sur la joue comme elle le faisait d’ordinaire. Elle préférait rester collée à « son garde du corps » qui gardait son corps d’un peu trop près à son goût. Sa jalousie l’emplissait de plus en plus. Il devait se contrôler où il perdrait tout. De son côté, le nettoyeur percevait bien les états d’âme de l’agent et en jubilait intérieurement. Bien fait ! Tout était en partie de sa faute ! Qu’il souffre ! Kaori, quant à elle, se sentait comme imperméable à la tension plus que palpable entre les deux hommes. Une seule chose résonnait en elle : Mystère serait bientôt de l’histoire ancienne. Et son être se révoltait contre cette injustice. Mais on ne pouvait rien faire contre la fatalité…  

 

Ryô, ne désirant pas que cet agent s’incruste trop longtemps, lança la conversation.  

« _Mais vous n’êtes pas là pour parler de ma santé. Alors installez-vous sur cette chaise et dites-nous tout. »  

Il s’exécuta tout en serrant les dents. Kaori soupira et jeta un regard lourds de reproches à Ryô qui lui fit bien comprendre qu’il se fichait pas mal de ce qu’elle en pensait. Mais elle aussi lui fit comprendre qu’elle n’accepterait pas qu’il traite mal son ami. Ils s’affrontèrent du regard quelques instants avant que Kaori ne reporte son attention sur son agent.  

« _Désolée Curtis. Vas-y, je t’écoute.  

_Bien. Comme tu t’en doutes puisque nous en avons déjà parlé, tu ne pourras pas échapper au concert du Zénith.  

_Oui, je sais et ça ne me pose pas de problème. Et pour le reste ?  

_Tu sais que nous avons un album en préparation. Qu’il est même presque fini. Il ne te reste plus que trois titres à écrire et enregistrer. Là aussi la maison de production refuse de passer dessus. Le budget a presque entièrement été dépensé puisqu’il ne reste que trois chansons sur les 15 prévues. Tu vas devoir achever cet album.  

_Ok, c’est en studio, je n’y vois donc pas d’inconvénient non plus. La maison de disques accepte de me libérer après cela ?  

_Et bien… Pas exactement.  

_Comment ça « pas exactement » interrogea brutalement Ryô. Si Kaori accepte de limiter les soit-disant pertes financières engagées, pourquoi chipoter ?  

_Ce n’est pas aussi simple qu’il y paraît !  

_C’est vous qui le dites ! Chaque année des tas de chanteurs percent pour finalement se planter l’année suivante ! Dans ces cas-là, personne ne se plaint des pertes financières ! Il serait pourtant facile d’attaquer ces pauvres artistes incompris pour avoir fait perdre de l’argent à leur précieuse maison de production ! Vous n’allez pas me berner aussi facilement ! Je sais parfaitement où se situe le réel problème : vous ne voulez pas lâcher Kaori ! Vous ne me ferez pas croire que vous allez vraiment perdre de l’argent. Pas avec le succès que Mystère a remporté depuis ses débuts. Accéder à sa requête serait perdre la poule aux œufs d’or. N’est-ce pas, Monsieur Nelson ? Mais que je sache, l’esclavage a été aboli il y a des lustres déjà ! Ce n’est pas parce qu’elle a signé un contrat qu’elle est liée à vie ! Et puis, au passage, vous avez signé un contrat avec Mystère, pas Kaori Makimura si je ne m’abuse ! Si Mystère disparaît, vous ferez quoi ? Je vais vous dire une bonne chose : je me moque totalement que vos patrons refusent de perdre un de leurs meilleurs atouts, ils n’auront pas plus que ce dernier concert et cet album ! Ensuite basta ! Et je ne veux plus jamais entendre parler de vous ou de votre maison de production ! »  

 

Kaori s’était levée d’un bond, furieuse qu’il parle à sa place et, surtout, qu’il décide quoi que ce soit pour elle, même si elle avait déjà pris sa décision. Sa colère grimpa comme jamais mais fut stoppée nette par Ryô.  

 

« _Et il n’y a pas à en discuter Kaori ! Il y a eu suffisamment de gâchis avec cette histoire ! Regarde où ça nous a menés  

_Tu as ta part de responsabilité ! N’imagine pas que tu as le beau rôle  

_Mais ce n’est pas moi qui aies joué sur les deux tableaux comme tu l’as fait !  

_Non bien sûr que non ! Parce que tu ne m’as jamais rien caché toi peut-être ? Tu es un saint !  

_Ne mélange pas tout, ce n’est pas la même chose !  

_Sans doute ! Mais dis-moi un peu ce qui est le pire ? Tes mensonges de 10 ans d’âge ou les mien ?  

_Assez, hurla t-il. Ce n’est pas le moment d’aborder ce sujet ! Il ne s’agit pas de cela ici ! »  

 

A ce moment là, la porte de la chambre s’ouvrit à la volée sur une infirmière.  

«_Mais qu’est-ce qui se passe ici ? On vous entend crier jusqu’au bout du couloir ! C’est un hôpital ici ! Vous allez me faire le plaisir de vous calmer ou j'évacue vos visiteurs ! »  

Et voilà. Ce que Ryô craignait venait de se produire. Oui, finalement, c’était une bonne chose qu’il rentre dans deux jours. Ils pourraient s’entretuer sans gêner personne.  

« _Je suis désolé, s’excusa t-il sincèrement. Ca ne se reproduira pas.  

_Bien, je vous fait confiance. »  

Après avoir jeté un regard circulaire sur les trois présents, elle referma la porte.  

 

Mais durant ce laps de temps, la fureur de Curtis s’était enflée. Il se leva et vint se planter devant le nettoyeur, pas du tout impressionné bien qu’il savait qu’il risquait gros. Mais il devait lâcher toute sa rancœur ou il finirait par exploser.  

 

« _De quel droit parlez-vou ainsi ? Décidez-vous pour Kaori de ce qu’elle veut ou ne veut pas faire ? Vous ne lui avez même pas laissée l’opportunité d’exprimer réellement ce qu’elle désire ! Vous me comparez à un vulgaire vendeur d’esclaves mais vous, faîtes-vous mieux que moi ? Oui je veux garder Kaori dans mon écurie, et ne prenez pas ce terme au premier degré ! (ndb: nooon, bien sûr que non...) Oui elle a un talent fou et ce serait une folie d’abandonner cette chance qu’elle a de vivre une vie meilleure que celle que vous lui offrez ! Juste par curiosité cher Monsieur Saeba, combien de fois s’est-elle tenue assise durant des heures à côté de votre lit parce que vous étiez blessé ? Combien de fois a t-elle risqué sa vie pour vous ou pour vos « affaires » ? Oh et puis, tant que j’y pense, vos affaires sont tellement florissantes que vous n’avez pas besoin d’une source de revenus supplémentaires ! Vous m’accusez de vouloir faire exactement la même chose que vous ! Vous feriez bien mieux de penser à elle plutôt qu’à vous ! Vous ne lui apporterez jamais rien de bon ! »  

 

La conversation venait de prendre un autre tournant. Ryô comprit de suite qu’il ne parlait pas sur un plan professionnel mais bel et bien personnel. Une rage froide, sourde, jamais égalée monta en lui. Vif comme l’éclair malgré sa relative faiblesse, il se redressa dans son lit et saisit de sa main gauche le cou de Nelson qui, surpris par ce geste qu’il n’avait pas vu venir, ouvrit de grands yeux et atrappa à deux mains le poignet qui ne manquerait pas de l’étouffer.  

 

Kaori avait suivit l’échange sans broncher mais la colère grondait également en elle. Voilà que Curtis s’y mettait aussi, à vouloir décider ce qui était le mieux pour elle ! Elle en avait assez de tous ces gens qui prétendaient savoir mieux qu’elle ce qui lui conviendrait le mieux ! Elle n’était plus une gamine ! Elle était capable de prendre ses décisions toute seule, comme une grande fille !  

 

Inconsciente du double sens de la dispute des deux hommes, elle vit avec horreur Ryô saisir la gorge de Curtis avec sa main gauche. Il était blanc comme la mort. Jamais elle n’avait vu cette lueur de haine dans le fond de ses yeux. Il serait capable de le tuer, elle le savait, le sentait au plus profond d’elle. Les paroles de l’homme traversèrent son esprit pourtant embrumé avec une clarté étonnante.  

 

« Ecoute-moi bien espèce de demi-portion, personne ne me parle sur ce ton ! Personne ! Surtout pas lorsqu’il s’agit de Kaori. Tu n’es pas le premier à avoir essayé de t’immiscer enter elle et moi. Et aucun n’est jamais parvenu à nous séparer ! J’admets que la crise que nous traversons actuellement est la plus grosse épreuve de toute ma vie ! Et pourtant Dieu sait que nous en avons vécu des galères ! Mais PERSONNE ne se mettra entre elle et moi ! PERSONNE ! » (ndb: sauf ta fierté, ton indécision et ton ego de macho)  

 

Il commençait sérieusement à manquer d’air. Malgré le fait qu’il tentait de se dégager avec ses deux mains alors que Saeba ne le maintenait qu’avec une, et qu’il était convalescent, il ne parvenait pas à lui faire lâcher prise. La panique monta en lui…  

 

Kaori était horrifiée. Si elle ne faisait rien, il finirait par le tuer. Elle comprit que ce n’était pas seulement la colère qui faisait agir Ryô mais aussi la jalousie. Elle savait qu’il l’aimait. Et elle réalisait seulement maintenant à quel point. Sa possessivité en était la preuve. Mais elle devait le raisonner. Curtis était son ami. Elle se précipita et posa ses deux mains sur le bras tendu à bloc de l’homme qu’elle aimait et qui venait de lui prouver bien mieux que par des mots son amour.  

 

« Arrête ! Ryô ! Lâche-le ! Tu vas le tuer ! Ce n’est pas toi ! Tu ne peux pas le tuer comme cela ! Sans raison ! Car il n’y a pas de raisons valables ! Je t’en supplie ! Lâche-le. »  

 

Mais il semblait sourd à ses mots. Que pouvait-elle faire ?…  

 

« Ryô ! Tu ne me perdras jamais ! Jamais tu entends ! Tu as raison : rien ni personne ne pourra se mettre en nous ! Ne te l’ai-je pas suffisamment prouvé ? Je suis restée malgré tout, envers et contre tout ! Malgré toi ! Je t’aime ! Relâche-le, je t’en prie… »  

 

Elle sentit les larmes couler sur ses joues…  

 

La douleur dans sa poitrine se réveilla brutalement suite à l’effort qu’il faisait pour maintenir avec sa main gauche l’agent. Mais plus que cette douleur, ce fut les paroles de Kaori qui lui firent réaliser ce qu’il faisait. Et ses douces mains posées sur son bras. Il tourna un peu le regard et vit les larmes glisser le long de ses joues. Ce fut un coup de poignard dans son cœur : elle venait de voir pour la première fois de sa vie son côté le plus sombre. Ses doigts s’ouvrirent et Curtis recula, toussant, cherchant loin son souffle. Les deux partenaires s’observèrent dans les yeux quelques secondes. Et Ryô se recroquevilla sur lui, les deux mains sur la poitrine, la sueur glissant sur ses tempes.  

 

Elle se précipita sur lui.  

« _Ryô ! Mon Dieu ! Tu as mal ! Je vais appeler l’infirmière !  

_Non, articula t-il péniblement, ça va passer. »  

Elle se hissa alors sur le lit et le prit dans ses bras. La tête brune se retrouva pressée contre sa poitrine. Il essaya de se dégager.  

« _Laisse-moi ! Je t’en veux tellement, murmura t-il entre ses dents. Ne crois pas que ce soit fini. »  

 

Elle n’écouta pas son ordre qui n’en était pas vraiment un et le maintint contre elle, caressant tendrement ses cheveux. Oui, il avait raison : ce n’était pas fini. Elle avait trop de choses à lui dire encore. Il ne faisait que rejeter la faute sur elle sans jamais se remettre une seule minute en question. Tout n’était pas entièrement de sa faute à elle. Il faudrait bien qu’il cesse de ce comporter comme un égoïste. Ce qu’il n’était pas. Mais un grand venait d’être fait : il l’aimait toujours, il était jaloux. Si elle forçait un peu, elle finirait pas y arriver.  

 

Curtis était tétanisé. Il venait de frôler la mort en la regardant droit dans les yeux. Il avait bien cru que c’était la fin. Il avait lu une telle détermination à se débarrasser de lui dans ses yeux qu’il se croyait perdu. Il était clair que rien ne pourrait le faire renoncer à son envie de le tuer. Et pourtant, il n’avait suffit que de quelques secondes à Kaori pour lui faire lâcher prise. Sans son intervention, il serait mort.  

 

Son attention se porta sur le couple enlacé. Ce fut la révélation : quelque chose se dégageait d’eux. Une sorte de lumière diffuse qui les entourait. Comment se battre contre cela ?… Il était vaincu…  

 

 

Cette lumière, personne ne pouvait le voir, mais c’était les ailes blanches déployées des anges qui les protégeaient…  

 

 


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