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Chapter 14 :: Y a t-il seulement un lien ?... Published: 15-01-06 - Last update: 15-01-06 Comments: Bon, chers tous, je suis navrée de ce retard, mais j'ai rencontré un léger problème technique ! Et oui, comme j'écris au travail, je mets mes chap sur disquette et, horreur, la disquette a grillé alors que le chap 14 était presque fini !!! Plus moyen de la lire ! j'étais dans tous mes états ! heureusement, je connais un super informaticien qui m'a débloqué tout cela et qui a même réussi à retrouvé des fichiers dont je n'avais pas besoin ! mdr ! Donc, avec un peu de retard, voixi la suite kiss
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Ryô était installé à la table de cuisine devant un délicieux café fumant préparé par les bons soins de sa partenaire. La radio diffusait un léger fond musical et Kaori chantonnait en concoctant le petit-déjeuner. Mamasi dormait encore. Mais il était encore très tôt : 7h30. Il avait dû se lever pour retrouver Saeko…
Il referma le dossier marron qu’il était en train de lire et le posa à côté de lui. Il s’empara alors de la tasse qu’il porta à ses lèvres. Kaori sentit tout de suite qu’il était songeur. Elle le connaissait par cœur.
« _Qu’as-tu découvert, demanda t-elle sans même se retourner. »
Il sourit. Il ne comprendrait jamais comment ils faisaient pour réussir à communiquer sans même se regarder. (NDA : il est pas un peu nigaud là ? Il est désespérant… Pffff)
« _Et bien que ce n’est pas un locataire ou un acheteur mécontent qui a posé cette bombe dans ce bureau.
_Que veux-tu dire, répondit-elle en déposant une assiette prête à déborder devant lui.
_Et bien, fit-il en enfournant goulûment dans sa bouche une pleine ration de nourriture, c’est un professionnel qui a fabriqué cette bombe. Une vraie petite merveille qui n’a été conçue que pour détruire le bureau. S’il y avait eu une autre personne dans l’agence, elle n’aurait même pas été blessée. Il ne fait aucun doute que seul un homme avisé en matière d’explosif ait pu fabriqué une telle bombe.
_C’est tout de même très étrange qu’un professionnel veuille tuer le patron d’une petite agence immobilière ! Ca n’a aucun sens. Ce type aurait-il des choses à cacher, s’étonna t-elle.
_Non, la police a fait une enquête minutieuse sur lui. C’est un vrai boy scout ! Il n’a même jamais eu de contravention ! Pourtant, renchérit-il, un pro a cherché à l’envoyer devant Saint Pierre !
_Tu crois que cette affaire peut voir un lien avec Mamasi ? Pour autant que je sache, elle ne fréquente pas le milieu non plus. Et je suis certaine qu’elle a vraiment peur.
_Oui, je suis de ton avis. Je ne la crois pas impliquée là-dedans. Mais c’est tout de même surprenant qu’elle ait commencé à être suivie à cette période. Je vais demander à Falcon de se renseigner. Peu de professionnels sont capables de concevoir un tel engin explosif. Falcon est mieux placé que moi pour se rancarder à ce sujet. Après tout, c’est lui le professionnel de la « démolition », ironisa t-il.
_Montre-moi ce dossier. »
Il lui tendit machinalement. Elle prit quelques minutes pour le lire. Elle le referma.
« _Tu as raison, cette bombe est sensationnelle ! Ca pourrait me servir un tel modèle, fit-elle pour elle-même. »
Il releva le nez de son assiette, surpris par ces paroles. Puis un léger sourire étira ses lèvres. Falcon lui avait transmis son goût des explosifs. Elle avait été une élève studieuse et Falcon était de loin le meilleur professeur en la matière ! Mais mettre un tel engin à la disposition de sa partenaire ? Il serait un homme mort si elle pouvait se servir de ça contre lui… (NDB : ouais mais au moins l’appartement serait épargné un peu plus ^^ )
C’est ce moment que choisit leur hôtesse pour se montrer (NDA : je me demande si c’est vraiment elle l’hôtesse : c’est Kaori qui fait tout lol).
Elle avisa l’assiette de Ryô : comment faisait-il pour manger autant et garder la ligne ?…(NDA : ça entretient la ligne de courir les filles ! lol)
« _Bonjour, bien dormi, lança t-il gaiement en se replongeant dans son petit-déjeuner.
_Oui, merci. Vous avez du nouveau ?
_Pas vraiment. Mais je sais où me renseigner. Kaori, tu vas rester avec Mamasi le temps que je vois Falcon.
_Ok. Ensuite, tu prendras le relais. J’ai besoin de passer par la salle de sport. Je me sens stressée. On n’avance pas sur cette affaire et ça me frustre ! J’ai besoin de décompresser. Ce sera l’affaire de deux ou trois heures. »
Ryô acquiesça. Il préférait qu’elle passe ses nerfs sur le punching ball plutôt que sur sa charmante tête… (NDB : ben voyons LOL )
Une voiture luxueuse se faufilait avec aisance dans la circulation tokyoïte. L’atmosphère dans le véhicule était feutré. Les sons de l’extérieur ne passaient pas tant l‘insonorisation était efficace. A l’intérieur on pouvait distinguer 4 personnes. A l’avant se trouvaient le chauffeur et un homme qui semblait à l’affût. A l’arrière un homme en costume haute couture et plutôt beau garçon. Assise à côté de lui, une jeune femme qui avait les yeux plongés dans le vague. Son visage était tendu. Il était évident que quelque chose la tracassait fortement. Son silence était pesant mais son compagnon n’osait pas le briser : il avait peur de se faire mordre comme tout à l’heure. Elle avait été extrêmement agressive envers lui. Il avait du mal à la comprendre ces derniers temps. Pourtant, jusqu’à présent, elle avait été facile à vivre. Il comprenait parfaitement sa nervosité. Mais il sentait qu’il y avait autre chose derrière cela. Et il était bien décidé à découvrir de quoi il s’agissait…
Enfin, ils arrivèrent à leur destination et il sentit la tension de la jeune femme monter d’un cran…
Lorsque la porte s’ouvrit, tous les regards se posèrent sur les nouveaux arrivants. Et soudain, le silence fit place au continuel tumulte du commissariat. Tous les yeux se posèrent sur elle. Les policiers la virent avancer d’un pas, puis de deux. Elle s’arrêta et tourna la tête vers la droite puis vers la gauche pour observer le hall dans son intégralité. Ses cheveux bougeaient délicatement en suivant le mouvement de sa tête. Sans même sans apercevoir, elle prit une pose sensuelle et posa une main sur sa hanche, attendant que quelqu’un daigne s’occuper d’elle. Mais, personne ne semblait réagir. Les gens présents se contentaient de la détailler. Elle s’était glissée dans un tailleur jupe rose pâle qui lui arrivait à peine au-dessus du genou et qui ne ressemblait pas à ce qu’elle portait habituellement. Ce qui n’avait rien d’étonnant en fin de compte. Elle avait chaussé une paire de chaussures d’un rose plus soutenu à talons fins ce qui mettait ses jambes en valeur. Et son visage : fin, délicat. Une paire de lunettes noires renforçaient l’aura qui émanait de son corps. Elle était somptueuse, tout simplement somptueuse…
Saeko était perdue dans ses pensées. L’ascenseur la descendait lentement au rez-de-chaussée. Mais elle ne cessait de penser à Ryô. Le hasard était vraiment bien étrange. Mais il n’avait absolument pas voulu lui dire pourquoi il s’intéressait à ce vieux dossier. Elle en avait simplement déduit que ça n’avait rien à voir avec la nouvelle affaire… Et les portes s’ouvrirent. Elle sortit de sa réflexion en se rendant compte de l’étrange silence. Elle s’avança de quelques pas et comprit tout de suite ce qui se passait. Sa respiration se bloqua et pourtant, Dieu savait qu’elle n’était pas du genre impressionnable. Mais là… Il se dégageait quelque chose de très fort de cette femme. Et de très mystérieux. Son nom lui allait à ravir... Mais ce n’était pas le moment de rester là immobile comme une cruche. Saeko se planta au milieu du hall et frappa plusieurs fois dans les mains.
« _Allons allons ! Qu’est-ce que c’est que cette attitude ! On peut savoir ce que vous regardez comme ça ? Vous n’êtes pas là pour rigoler !! Au travail et plus vite que cela ! »
Aussitôt, le poste de police reprit vie. Saeko s’approcha des nouveaux venus.
Plus Saeko s’approchait du groupe et plus une sensation étrange s’insinuait dans ses veines. Elle se trouva très vite devant eux. Un homme très élégant fit un pas.
« _Bonjour, je m’appelle Curtis Nelson. Serait-il possible de rencontrer l’inspecteur Sion ou Ling, fit-il en tendant sa main au lieutenant. »
Mais celle-ci ne le remarqua pas. Elle avait les yeux fixés sur Mystère qui la regardait à travers ses lunettes de soleil. Elle savait qu’elle la dévisageait mais elle n’arrivait pas à s’en empêcher. Quelque chose chez cette femme la perturba derechef. Soudain, Mystère enleva ses lunettes et planta son regard vert dans le sien. Un frisson parcourut l’échine de Saeko tandis que sa peau prenait un aspect chair de poule.
« _Quoi ? Qu’avez-vous à me regarder ainsi ? J’ai du persil entre les dents ? »
Cette phrase dit sur un ton si acerbe sortit Saeko de sa léthargie.
« _Pardon ? Non. Mais, c’est étrange. C’est la première fois que nous nous rencontrons mais vous me rappelez quelqu’un mais je ne sais pas dire qui… »
Le cœur de Mystère fit un bond dans sa poitrine.
« _Je ne sais pas qui est ce quelqu’un mais, en tout cas, ce n’est pas moi ! Alors, puis-je voir ces policiers ? J’ai pas toute la journée ! »
Mystère n’avait qu’une hâte, c’était de sortir de ce lieu. Quant à Curtis, il se posait de plus en plus de question : Mystère ne semblait pas inconnue à la policière…
Curtis vit Saeko blanchir et serrer les dents. Il prit la parole avant de ne voir éclater une dispute.
« _Inspecteur…
_Lieutenant Nogami, rectifia t-elle sèchement.
_Euh, lieutenant, veuillez excuser Mystère mais, toute cette histoire l’a bouleversée. Et sincèrement, nous aimerions en finir au plus vite.
_Bien sûr, je comprends. Suivez-moi, je vais vous guider auprès des inspecteurs en charge de votre dossier. »
Et tout en les précédant, elle se prit à penser que cette jeune femme ne semblait pas du tout perturbée. Par contre, le sentiment qui s’était emparé d’elle la laissait perplexe…
Curtis pria l’agent de sécurité, qui les avait accompagnés pour enrayer une éventuelle émeute autour de la star, de rester à l’extérieur de la petite salle d’interrogatoire où avait été installés Mystère et son agent. Ils étaient assis, deux verres et une bouteille d’eau devant eux au centre de la table. Curtis remarqua tout de suite que la jeune femme avait les yeux rivés sur le miroir qu’ils savaient tous les deux être sans tain. C’est alors que les deux inspecteurs firent leur entrée. A la vue de la chanteuse, leur estomac se noua. Comme elle était belle. Mais, il ne fallait pas qu’ils se laissent endormir : il y avait des zones d’ombres à éclaircir.
« _Bonjour Mademoiselle. Monsieur Nelson.
_Messieurs, répondit-il calmement. Alors, maintenant que Mystère est là, qu’est-ce que vous y gagnez de plus ?
_Nous allons y venir.
_Je ne vois vraiment pas ce que je pourrais ajouter de plus à ce que vous a déjà dit Curtis, dit-elle soudain, une note de colère dans la voix. Je n’ai pas la moindre idée de qui a bien pu « m’offrir » cette bombe qui, au passage, je vous le rappelle, n’en était pas une ! Nous n’avons reçu sur la tête que des confettis, dois-je vous le rappeler ? Des confettis… Ce n’était qu’une plaisanterie ! Certes des plus stupides et de mauvais goût mais ce n’était que cela ! Si quelqu’un cherchait à me tuer, je serais morte à l’heure actuelle ne croyez-vous pas ? Et puis, pourquoi voudrait-on m’assassiner ? Je ne suis qu’une star montante, je commence seulement à me faire connaître. Je n’ai pas la notoriété des plus grands ! Vous faites une histoire pour peu de chose. Vous devriez vous intéresser à de vraies affaires ! La mienne n’en est pas une ! »
Elle se cala alors contre son dossier et croisa les bras sur sa poitrine. Sion et Ling restèrent sans voix devant tant de confiance en soi. Ling reprit alors la parole.
« _Nous ne sommes pas de cet avis. Nous y viendrons dans quelques minutes. Pour le moment, nous avons quelques petites questions à résoudre. »
Elle soupira fortement. Curtis ne la reconnaissait plus. Quel aplomb !… Sion relança.
« _Avant toutes choses, nous avons besoin de vos nom, prénom et adresse pour le procès verbal. »
Une stupéfaction se peignit sur le beau visage de la chanteuse.
« _Je m’appelle Mystère et je suis domiciliée chez mon agent.
_Nous ne parlons pas de votre nom de scène mais de celui de naissance.
« _J’ai bien compris Inspecteur mais il n’est pas question que je vous le donne. Voyez-vous, j’ai signé un contrat qui interdit de dévoiler la véritable identité de « Mystère ». Or, ce qui s’est produit est arrivé à « Mystère » donc, il est hors de question que je vous donne ma véritable identité.
_Nous en avons besoin afin de…
_De quoi, le coupa t-elle. De chercher s’il y a un quelconque lien avec ma vie privée ? Vous n’avez pas écouté ce que je viens de dire. Personne ne connaît mon véritable nom. Ce qui s’est passé, à supposer bien sûr qu’il ne s’agisse pas d’une blague à 2 yens, ne peut pas avoir de rapport avec ma vie privée. C’est tout simplement impossible.
_Nous pouvons vous obliger à nous fournir ces renseignements, répondit sèchement Sion.
_Oui, peut-être. Mais il vous faudra batailler avec la justice et vous perdriez. »
Les policiers n’en revenaient pas ! Elle semblait bien connaître ses droits… Enervé d’être traité de la sorte par cette femme, Ling se planta devant elle et poursuivit d’une voix plus ferme.
« _Dites-nous un peu pourquoi vos empreintes ne figurent pas sur le colis ? Nous avons des témoins qui affirment que vous l’avez pourtant tenu.
_Je portais des gants de scène ! Avez-vous déjà vu des empreintes passer la barre d’un tissu, rétorqua t-elle sans se démonter.
_D’accord ! Mais pourquoi n’y avait-il pas de poudre sur le carton ?
_Comment voulez-vous que je réponde à cette question ?! Je ne suis pas technicienne à la police scientifique ! Interrogez donc vos experts !
_Je vais vous répondre chère demoiselle, poursuivit Sion. Parce que quelqu’un a soigneusement lavé la boite avec du détergeant. Nous avons découvert aujourd’hui même après analyse qu’il s’agit du savon qui se trouve dans les toilettes de votre loge. Nous aimerions savoir pourquoi vous avez fait cela ? »
La surprise envahit les traits de Mystère. (NDB : très bonne comédienne hein ? ^_^)
« _Vous m’accusez d’avoir nettoyé le paquet avec du savon ? Mais, enfin, s’écria t-elle en se levant brusquement, faisant ainsi tomber sa chaise, pourquoi aurais-je fait une chose pareille ? (NDA : elle est très bonne comédienne non ? Elle s’est trompée de carrière…) Quel intérêt aurais-je eu à faire ce dont vous m’accusez ? Vous êtes malade ma parole ! Juste pour mémoire, je vous rappelle que c’est moi qui étais visée même si je reste persuadée que ce n’était qu’une idiotie perpétrée par un fan frustré ! Si c’est pour entendre de telles âneries, je préfère m’en aller ! Je suis venue ici de mon plein gré ! Si c’est pour me faire insulter, je m’en vais et vous pourrez aller vous faire voir chez les Grecs ! Viens Curtis, j’en ai assez entendu ! Allons-nous en ! »
Et elle joignit le geste à la parole. Mais Sion la retint.
« _D’accord, vous avez raison, il semble qu’il soit peu probable que vous soyez responsable de cela. » (NDB : mon pauvre, si tu savais )
Elle se retourna et inspira fortement.
« _Juste au passage, je vous signale que le savon utilisé dans ma loge est très certainement le même dans toutes les loges. N’importe qui a pu le faire. Il y a eu une telle panique après l’explosion.
_Nous devions vous poser ces questions. Cependant, nous ne pensons pas qu’il s’agit d’une plaisanterie. Tout ceci nous semble au contraire bien sérieux. »
Le visage soudain fermé de l’inspecteur fit froid dans le dos de la jeune femme.
« _Que voulez-vous dire, interrogea Curtis, fébrile.
_Et bien, si Mademoiselle consent à se rasseoir, nous vous expliquerons tout. »
Ling ramassa la chaise et Mystère reprit place. Elle savait déjà que ce qu’elle allait entendre n’allait pas lui plaire. Elle avait reconnu cette lueur si particulière dans les yeux de l’inspecteur Sion.
« _Merci. Alors voilà, pour répondre à votre question Monsieur Nelson, nous avons découvert un lien surprenant entre la bombe de Mystère et une affaire vieille de 6 mois. La bombe de confettis est une petite merveille de technologie. Si elle avait été conçue pour tuer, seules les personnes les plus proches auraient péris épargnant celles plus éloignées de l’épicentre, si je puis dire. »
Le cœur de Mystère s’accéléra soudain. Il fallait qu’elle reste calme…
« _Une bombe, dont le mécanisme était identique, a explosé il y a six mois causant des dégâts importants dans une agence immobilière. Celle-ci avait été fabriquée dans le but de tuer quelqu’un qui, fort heureusement, est arrivé en retard à son travail ce matin là. Seul son bureau a été pulvérisé laissant le reste de l’agence quasi intact. »
Elle n’en revenait pas… Alors là, c’était plus qu’incroyable…
« _C’est pour cette raison, enchaîna Ling, que nous pensons très sérieusement que tout ceci est loin d’être une farce ! Vous êtes réellement en danger. »
Mystère inspira pour redonner à son cœur un rythme cardiaque serein.
« _Mais pourquoi ? Je veux dire, je ne comprends pas ? Quel lien avec moi ? Je ne suis jamais allée dans une agence immobilière ? Je ne vois pas en quoi ces deux affaires seraient liées ?
_C’est ce que nous allons tenter de découvrir. Mais vous devez être très prudente. »
Un silence s’abattit sur la petite pièce. Curtis ne comprenait plus rien. Il savait parfaitement que c’était elle qui avait « lavé » la boite. Mais personne ne savait qui était Mystère. Et cette agence immobilière ?… Finalement, il se leva et appela son agent de sécurité.
« _Yo ? »
Ce dernier poussa la porte.
« _Raccompagne Mystère à la voiture. Je vous rejoins dans 5 minutes. »
La jeune femme se leva et suivit Yo sans même saluer les policiers. Elle était totalement absorbée par ses pensées. Etait-ce donc leur destin de s’attirer des ennuis même sans le vouloir ? Avaient-ils la poisse ?…
Curtis se tourna vers les deux inspecteurs.
« _Messieurs, il faut absolument retrouver ce dingue ! Dans quelques semaines Mystère va entamer une tournée que nous ne pouvons annuler. Il sera difficile de la protéger efficacement durant ces concerts itinérants ! Mon service de sécurité n’est pas habitué à cela ! Jamais un de mes protégés n’a eu à subir une telle menace ! Peut-être pourriez-vous me conseiller des gardes du corps spécialisés dans ce style de travail ?
_Oui, c’est faisable. Je vous ferais parvenir la liste rapidement. Et c’est une très bonne initiative. La vérité, c’est que nous nous sentons un peu dépassés par cette affaire. De même que par celle datant d’il y a six mois. Nous ne savons pas par où commencer.
_Et bien, c’est du joli ! Vive la police, ironisa Curtis. Dans ce cas, j’attends que vous me communiquiez cette liste au plus vite ! »
Et il tourna les talons.
Derrière le miroir sans tain, Saeko avait suivi tout l’échange. Le comportement de Mystère l’avait frappée. Etrangement, elle avait eu la sensation de se trouver face à une professionnelle mais tout en n’étant pas devant une professionnelle ! Elle ne comprenait pas. Mais la conversion entre ses hommes et ce Nelson ne lui échappa pas. Elle devait admettre que les inspecteurs avaient raison : ils ne savaient pas comment prendre cette affaire. Il voulait un garde du corps ? Pas de soucis, elle allait lui en fournir un… Elle sortit de la pièce.
Elle trouva Curtis appuyé contre le mur du couloir. Il semblait totalement dépassé le pauvre ! Quoi d’étonnant ! Elle s’approcha à pas de velours et, de sa voix sensuelle lui dit :
« _Si vous cherchez quelqu’un d’efficace, je peux vous conseiller. Il est non seulement un garde du corps hors paire, mais c’est également un enquêteur chevronné. Mais si vous dîtes que c’est moi qui vous aie aiguillé vers lui, je nierais l’avoir fait.
_Pourquoi, s’inquiéta t-il.
_Parce que c’est un homme très respecté par la pègre et les autres professionnels. Mais vous ne trouverez pas mieux sur le marché. »
Curtis ne cacha pas sa totale stupéfaction. Un policier qui lui recommandait un homme en contact avec la pègre ?…
_Respecté par la pègre ?
_Oui, mais ses clients n’ont jamais eu à se plaindre de ses services. Vous ne serez pas déçu par lui. »
Curtis devint blanc. Alors elle précisa.
« _Mais j’ai une confiance aveugle en lui. Je ne vous le recommanderais pas si ce n’était pas le cas. Je ne vous proposerais pas un homme sans foi ni loi ou dénué de morale. Je suis policier. Je ne mettrais pas un citoyen que je suis sensée protéger entre les mains de n’importe qui. Cependant, comme je vous le disais, c’est un homme qui ne veut pas avoir à faire avec la police. Aussi, vous feriez mieux de ne pas lui dire que c’est moi qui vous envoie à lui. »
Il prit quelques secondes pour s’imprégner des dires du lieutenant. Elle avait raison. Et son devoir était de veiller sur la vie de sa star. Et puis, il voulait découvrir pourquoi ce lieutenant avait la sensation de connaître Mystère. S’il côtoyait une de ses connaissances, ce serait peut-être plus aisé de percer cette aura de mystère qui entourait la jeune femme…
« _Ca m’est égal qu’il soit un marginal s’il peut protéger efficacement Mystère. Où puis-je le trouver si besoin ?
_Très simplement : laissez un message sur le tableau de la gare de Shinjuku. Inscrivez « XYZ » et vos coordonnées. C’est sa partenaire qui prendra contact avec vous. Il ne vous restera plus qu’à lui expliquer votre problème… »
Puis, elle fit demi-tour et regagna son bureau… Curtis posa son regard sur son dos. Cette femme avait la sensualité à fleur de peau… Mais il se reprit. C’était pas tout cela, mais il se devait d’avoir une sérieuse discussion avec la demoiselle Mystère. D’un pas décidé il rejoignit la voiture…
Il s’installa dans le véhicule et ordonna au chauffeur de regagner les bureaux. Mystère était totalement absorbée. Elle semblait ailleurs mais il n’en était en fait rien. Elle sentait le regard de son agent posé sur elle et se doutait bien qu’il l’assommerait de question à leur retour mais elle ne pourrait pas répondre à ses interrogations. Ca lui était tout simplement impossible…
Curtis jeta presque sa veste sur le porte manteau, se servit un verre bien tassé. En se retournant, il constata que la jeune femme était déjà assise. C’est sans délicatesse qu’il engagea la conversation.
« _Bon, ça suffit maintenant avec toutes tes cachotteries ! Je veux que tu m’expliques tout dans les détails, tu entends ! Je veux tout savoir ! Et ne t’avise pas de vouloir te défiler ! »
Le sang de Mystère ne fit qu’un tour face au ton de Curtis. Calmement, elle se leva et se planta devant lui, le regard sombre, prête à bondir sur lui. Après le commissariat, voilà qu’il s’y mettait lui aussi ? Et puis, avec ce qu’elle venait d’apprendre, elle venait de franchir le seuil critique. Heureusement qu’elle n’avait pas d’arme à portée de main ! Dieu sait ce qu’elle aurait été capable de faire… (NDB : ah la la, pas commode la petite dame T_T )
« _Bien, nous allons mettre les choses au clair ! Lorsque j’ai accepté de signer ce contrat, je t’ai tout de suite dit qu’il était hors de question que je parle de moi ! Et tu as accepté ces conditions voyant en moi la poule aux œufs d’or ! Et tu avais vu juste ! Tu vas t’en mettre plein les poches grâce à moi et je vais remplir les miennes au passage ! C’est tout ce que tu as besoin de savoir à mon sujet : que j’ai du talent ! Et que ça paie ! Tu n’en sauras pas davantage ! Je ne te dirais rien de plus ! Et si tu persistes dans cette voie, je n’hésiterais pas une seule seconde à te planter là ! Cette histoire me complique sérieusement la vie, crois-moi ! Jamais je n’aurais envisagé que « Mystère » serait la cible d’un « demolition man » ! Et je ne veux plus que tu me parles sur ce ton ! Tu as saisi, hurla t-elle. »
Curtis eut un léger mouvement de recul. Il ne la reconnaissait plus. Mais une évidence le frappa : la connaissait-il vraiment ? La femme qu’il avait rencontré quelques mois plus tôt n’avait rien à voir avec celle qui se tenait devant lui avec ce regard si froid, si… meurtrier… Il s’entendit lui répondre.
« _Je ne te reconnais plus. Où est le jeune femme que j’ai rencontré ? Qui es-tu vraiment ? »
Elle se rendit compte qu’il avait raison, qu’elle avait beaucoup changé ces derniers temps. Elle avait en fait pris confiance en elle. Une confiance qu’elle ne pensait jamais atteindre. Et c’était grâce à la scène. Et aussi à sa fameuse résolution. Ses épaules s’affaissèrent. Elle ne devait pas se montrer si dure avec Curtis : il ne le méritait pas. Son visage prit une expression navrée.
« _Pardon Curtis. Je ne voulais pas… Ce n’est pas de ta faute tout cela… Ce n’est qu’un concours de circonstances et de coïncidences.
_J’ai du mal à te suivre. Je ne sais que penser. Mais je ne veux pas que tu quittes le métier. Tu es douée et je sais que tu ne fais pas que te remplir les poches. Tu aimes monter sur scène et chanter. Mais j’ai peur de ce que je pourrais découvrir. C’est vrai, j’ai accepté tes conditions mais si tu savais comme je suis curieux. J’aimerais tellement te connaître vraiment.
_Je suis touchée, sincèrement, mais c’est impossible. Je ne peux t’accorder ce que tu me demandes. Il va falloir que tu me fasses confiance. »
Il prit place dans son imposant fauteuil. Bien, alors il se débrouillerait autrement pour tout découvrir. Il ne voulait pas prendre le risque de la voir claquer la porte.
« _Bien. Alors il va falloir que je te fasse protéger. La tournée est pour bientôt. Il te faudra un garde du corps et peut-être même engagerais-je un enquêteur pour retrouver ce fou dangereux qui fait mumuse avec des explosifs ! Je vais me renseigner. Il nous faudra le meilleur, je ne veux pas qu’il t’arrive quoi que ce soit ! »
Mystère pâlit une fois de plus. Le meilleur ?… Non, ce n’était pas nécessaire. Mais bien sûr, Curtis ne pouvait pas savoir que ce qu’elle avait appris aujourd’hui lui suffisait à traquer ce maniaque. Elle n’avait pas besoin qu’un professionnel s’en mêle. C’était déjà bien assez compliqué avec la police.
« _Ce sera inutile. Je vais m’en occuper moi-même. Je sais déjà par où commencer.
_Mais, enfin, qu’est-ce que tu me chantes là ? Comment pourrais-tu t’occuper de cela ? Es-tu devenue folle ? On cherche à t’éliminer !
_Curtis, fais-moi confiance. Je n’ai pas besoin d’un garde du corps qui me collerait encore plus aux fesses que l’élastique de mon tanga ! » (NDB : MDRRRR !!!)
Un corbeau s’écrasa sur sa tête. Non mais c’était quoi cette image ?
Soudain, Mystère avisa l’heure.
« _Quoi ? Déjà ? Oh la la, il faut que j’y aille ! Je te laisse ! Je t’appelle vite. Ciao ! »
Et elle disparut laissant un Curtis encore plus déboussolé…
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