Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Tamia62

Beta-reader(s): Kary, Lifetree

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 40 chapters

Published: 26-03-05

Last update: 05-12-07

 

Comments: 349 reviews

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RomanceHumour

 

Summary: Bah alors là, je sais pas si je peux en faire un. Disons que... Une proposition est faite à Kaori. Va t-elle ou non l'accepter?...

 

Disclaimer: Les personnages de "Mystère" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Les songs qui aparaitront dans cette fic appartiennent également à leurs auteurs

 

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   Fanfiction :: Mystère...

 

Chapter 26 :: Tension nerveuse

Published: 03-07-07 - Last update: 03-07-07

Comments: Coucou ! Voici le chapitre suivant. J'avoue que j'avais espéré plus de remarqes pour le chapitre 25 qui contenait un peu d'action. Alors je remercie les reviewers qui m'ont laissé un petit mot pour ce chap 25. Toujours est-il que je mets en ligne le 26. Le dénouement est proche et, pour vous faire languir, sachez chers lecteurs que j'ai de l'avance ! Et oui, j'ai presque fini d'écrire le chap 30 ! Mais ça, c'est une autre histoire ! LOL Sur ce bonne lecture et n'hésitez pas à me laisser un petit mot. Kiss

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40


 

Curtis était passé maître dans l’art de se débarrasser de la police. Il avait tout simplement dit aux policiers de contacter les inspecteurs Ling et Sion de la police de Tokyo ou leur superviseur, le lieutenant Saeko Nogami. Il avait résumé en quelques mots l’attaque et s’en était allé rejoindre sa star.  

 

Mais il était absent au volant de sa voiture. Les rues défilaient sans qu’il ne s’en aperçoive réellement. Il n’arrivait pas à croire à ce qui venait de se produire. Il avait mis la vie de Kaori en danger ! C’était elle qui l’avait protégé comme l’avait si bien dit Saeba alors que ça aurait dû être l’inverse. La scène ne faisait que repasser en boucle dans sa tête. Elle avait réagi au quart de tour. Et cette façon de l’agripper et de le faire rouler pour l’éloigner des impacts de balles. Une impression bizarre monta en lui. Ca lui avait semblé si facile de faire cela. Entraîner un corps plus grand et plus lourd que le sien dans des roulades ce n’était pas rien. Et elle l’avait dirigé vers un lieu sûr. Il n’avait plus vraiment de doute à présent : le fait qu’elle souhaitait cacher son identité et sa véritable apparence physique cachait quelque chose de bien plus important que le simple désir de rester une anonyme parmi les anonymes. Non, il y avait plus derrière tout ce mystère. Qui était-elle vraiment ? La dernière fois qu’il lui avait posé cette question, elle l’avait très mal pris. Mais aujourd’hui les choses étaient différentes : il fallait absolument qu’il sache. Qu’il comprenne pourquoi on voulait la tuer car la clé était peut-être dans son passé. C’était peut-être pour cela qu’il était devenu la cible de ce tueur. Il soupira. (NDB : ben non mon pauvre vieux, pour une fois le milieu n’y est pour rien ! Et puis c’est pas bien de fouiller le passé des gens…)  

 

« Mais non voyons, ça n’a rien à voir avec le passé de Kaori. Nous avons découvert depuis longtemps que c’était à cause de cette Mamasi. S’il veut me tuer, c’est simplement parce qu’il me tient responsable de l’échec de cette fille. Et dans un certain sens, il a raison. C’est tout de même moi qui aie pris la décision de la laisser tomber car nous avions trouvé un meilleur filon dans la personne de Kaori Makimura. C’est un moyen sournois qu’il a trouvé pour obliger Mystère à quitter la scène. Mais tout cela n’empêche pas qu’elle ait un passé plus que trouble. Et j’ai vraiment besoin de savoir (NDB : tu es sûr de vouloir savoir ? Vraiment, vraiment sûr ?). Elle a pris une grande importance dans ma vie sans que je ne m’en rende vraiment compte. Et ne pas savoir me rend dingue ! (NDB : je crois sincèrement que tu préfèrerais être dingue…) »  

 

Fort de cette résolution, il accéléra pour rejoindre au plus vite la jeune femme.  

 

 

Elle s’était laissée tomber dans le sofa tandis que Jay courrait jusque la salle de bain afin de prendre la trousse de premiers soins. Il la rejoignit rapidement.  

« _Enlève ta chemise que je puisse te soigner ça, ordonna t-il presque. »  

Elle leva alors un œil sur lui et pour la première fois remarqua qu’il ne semblait pas du tout perturbé par ce qui venait de se produire.  

« _Dis donc, pour quelqu’un qui vient de se faire tirer comme un lapin, tu ne me sembles pas inquiet !  

_D’abord, ce n’est pas moi qui me suis fait tirer comme un lapin mais Curtis et toi ! Et si je semble calme, ce qui au passage est le cas, c’est que ce n’est pas la première fois que je me retrouve au milieu de tirs croisés !  

_Hein ? Comment cela ?  

_Je viens du Bronx. »  

Il ne dit plus rien, comme si cela expliquait tout. Ce qui était probablement le cas après tout. Elle avait fait glisser sa chemise le long de ses bras pendant qu’il lui apprenait ses origines. Il commença à désinfecter la plaie qui n’était qu’une légère brûlure. Puis son regard dévia vers son visage. (NDB : elle est pas plus gênée que ça d’être en soutien devant un gars ?? ndt : c’est plus la même femme ! Elle a gagné en confiance en soi !)  

« _Je constate que toi non plus, tu n’es pas plus perturbée que cela. Tu as même agi avec calme et dynamisme. Sans ton intervention, Curtis aurait été réduit en passoire. Je suis certain de ne pas me tromper en affirmant que toi aussi tu as l’habitude d’entendre les balles siffler au-dessus de ta tête, non ? »  

Que devait-elle lui répondre ? Si elle lui mentait, il s’en rendrait compte car, vraisemblablement, il avait déjà côtoyé le milieu même si ce n’était que de loin.  

« _Ca se pourrait, fit-elle, délibérément évasive.  

_Ne t’inquiète pas, je ne te poserais pas de questions. Nous avons tous un passé que parfois nous essayons d’oublier. »  

Elle lui sourit, reconnaissante et il répondit à ce sourire.  

« _Voilà, c’est fini. Tu auras peut-être une petite cicatrice. Mais ce ne sera pas la première, fit-il en voyant une autre marque sur son omoplate. Bien que celle-ci sera plus discrète que celle que tu as déjà et dont l’origine est évidente pour moi. »  

Elle blanchit face à ces mots. C’était une cicatrice causée par une balle qui avait traversée son épaule de part en part deux ans plus tôt mais qui laissait une marque significative sur le corps qu’un œil exercé ne pouvait pas manquer.  

« _J’ai trop souvent vu ce genre de marques. Mais, je te l’ai dit, tu peux avoir confiance en moi : je ne dirais rien.  

_Merci Jay. Il y a des choses que je préfère garder pour moi.  

_Crois-moi, je te comprends. »  

Bien que curieuse d’en apprendre davantage, elle respecta son silence. Comme il avait promis de respecter le sien.  

 

Elle venait à peine de reboutonner sa chemise que la porte de la suite s’ouvrit brutalement sur un Curtis passablement énervé.  

« _Toi, fit-il en pointant du doigt Mystère, il faut que nous parlions sérieusement ! Toi, fit-il en pointant du doigt Jay, laisse-nous seuls !  

_Oh là, s’insurgea Mystère, pour commencer, tu vas te calmer ! Moi, j’ai besoin de prendre une douche, de me détendre. Tu devrais en faire autant d’ailleurs. Même toi Jay, ça ne peut que te faire du bien.  

_Tu as raison. J’ai mangé de la poussière en me plaquant au sol, MOI, dit-il en appuyant bien son regard sur Curtis pour lui faire comprendre qu’il s’était vraiment conduit comme un couard sur ce coup-là. A plus tard. »  

 

Curtis se figea. Il allait traîner cette histoire toute sa vie ! Sa réputation d’homme viril était foutue ! (NDB : un homme viril ? Où ça ???) Lui qui se vantait d’avoir de charisme auprès des femmes… Mais il se secoua, ce n’était pas le moment de penser à cela ! Mystère s’était levée et s’apprêtait à rejoindre la salle de bain.  

« _Une minute, ta douche attendra un peu ! Nous devons parler Kaori !  

_Je t’ai déjà dit de ne pas m’appeler ainsi !  

_Mais enfin, qu’est-ce que ça peut faire ? C’est pas grâce à ton prénom que quelqu’un risque de découvrir ta véritable identité !  

_Ca tu n’en sais rien ! Je ne veux plus que tu m’appelles ainsi ! Est-ce clair ? Nous avons signé un contrat de confidentialité et j’entends que tu le respectes un point c’est tout ! Maintenant, je ne sais pas ce que tu as à me dire, et je m’en moque ! Je vais prendre une douche et me détendre un peu en attendant que Ryô revienne et me donne des nouvelles !  

_Tu ne peux pas me laisser en plan comme cela ! Il s’est passé quelque chose de grave !  

_Et je le sais bien ! Tu as failli te faire tuer ! Je comprends que tu sois retourné mais hurler après moi ne changera rien à ce qui s’est passé.  

_Ce n’est pas tant cela le problème. C’est plutôt que, TOI, tu ne sembles pas retournée, comme tu le dis si bien ! Ta réaction de tout à l’heure… Qui es-tu vraiment Mystère ? Pourquoi toutes ces cachotteries ? Qui se cache derrière ton masque ? » (NDB : ta maman ne t’a jamais dit que la curiosité est un vilain défaut ?)  

 

Et voilà, ce qu’elle craignait était finalement arrivé. Curtis était loin d’être stupide. Il avait remarqué que son attitude était suspecte. Mais elle ne pouvait rien lui dire.  

« _Curtis, nous avons tous un passé que nous cherchons plus ou moins à oublier, dit-elle reprenant les mots de Jay. Je ne suis pas autrement qu’une autre. Je n’ai pas l’intention de t’en dire davantage. Maintenant que tu l’acceptes ou non ne fera pas de différence. Je ne veux plus que tu me parles de cela. Sur ce, je te conseille vivement de prendre un peu de repos. Tu as été choqué par ces derniers évènements. »  

 

Elle le laissa là sans plus de formalité. Elle en avait assez. Elle aussi était éprouvée. Si seulement il pouvait se douter à quel point ! Elle qui pensait fuir un peu la réalité de sa vie en devenant Mystère ! Enfin, elle ne pouvait rien faire contre son karma…  

 

 

Curtis se passa une main dans les cheveux. Il se sentit soudainement défait comme une marionnette dont on aurait coupé les fils. Il allait ouvrir la porte pour repartir quand celle-ci s’ouvrit sur Ryô qui le toisa méchamment.  

« _Que faites-vous là ? Vous ne croyez pas que vous en avez assez fait pour aujourd’hui ?  

_Pitié ! Je suis suffisamment désolé de ce qui s’est passé sans que vous n’en rajoutiez ! Vous croyez peut-être que je ne m’en veux pas d’avoir mis la vie de Mystère en danger ? Alors, foutez-moi la paix ! »  

Et il partit sans demander son reste.  

 

 

Ryô resta un petit moment à regarder la porte. Il inspira et se dirigea vers le bar. Il se servit une bonne rasade de whisky qu’il but cul sec. Il s’était montré injuste envers ce type. Il était évident que c’était la première fois qu’il se retrouvait au milieu d’une fusillade. Et ce n’était pas parce qu’il était un homme qu’il devait forcément agir en conséquence. Il en avait vu des hommes forts devenir soudainement de véritables enfants face au danger. Ce n’était pas forcément une question de lâcheté. Mais Mystère avait mis sa vie en danger pour le sauver. Il avait eu tellement peur ! C’était la peur qui l’avait fait réagir ainsi. Une peur irraisonnée, presque identique à la peur qu’il ressentait lorsque Kaori était prise pour cible. Et ça ne fit que confirmer son attachement à cette jeune femme. Comment pouvait-il ressentir cela pour elle ? Il aimait Kaori d’un amour sincère et profond même s’il s’en cachait bien. Mais il y avait une part de lui qui se tendait vers la chanteuse. Lorsqu’il avait vu la teinte rouge sur son petit haut, son sang n’avait fait qu’un tour. Et Nelson en avait payé les frais.  

 

Et en pensant à elle… Son attitude de tout à l’heure… Une professionnelle n’aurait pas agi autrement. Elle n’avait pas hésité une seule seconde à protéger de son corps son agent. Et ses mouvements fluides et rapides pour l’éloigner des balles… Serait-ce cela cette attirance qu’il avait pour elle ? Serait-elle de son monde ? De son milieu ? Une reconvertie ? Elle dégageait une certaine aura, il était vrai, mais pas réellement la même que la sienne, ou que celle de Saeko par exemple, pour la comparer à une femme du milieu. Il n’y avait 36 façons de le savoir. Il allait simplement lui poser la question.  

 

 

C’est avec un soupir d’aise qu’elle repassa dans le salon. Se croyant seule, elle avait gardé le peignoir blanc tellement imbibé d’eau qu’il moulait son corps et avait entouré ses cheveux dans une serviette éponge également blanche. Elle allait savourer un peu sa tranquillité en attendant le retour de son homme. Elle se demandait s’il avait découvert quelque chose dans le parc. Elle souhaitait que oui. Il fallait faire avancer cette affaire. Quelle ne fut pas sa surprise de constater qu’il était déjà de retour. Son cœur fit un bon dans sa poitrine. Avec les cheveux ainsi remontés, son visage était reconnaissable ! Lorsqu’elle s’était vue dans le miroir avec ce turban improvisé sur la tête, elle en avait presque été choquée elle-même ! La seule différence était la couleur verte de ses yeux. Elle leva alors les bras pour ôter la serviette et laisser ses longs cheveux roux tomber sur ses épaules. Tant pis s’ils étaient trempés ! Mais alors qu’elle amorçait le mouvement, elle vit avec horreur qu’il se retournait…  

 

Il sentit sa présence et se retourna pour lui faire face. Elle avait les bras en l’air, prête à enlever la serviette qu’elle avait sur la tête mais son œil de lynx eut le temps d’apercevoir les contours de son visage enfin dégagés de l’entrave de l’épaisse chevelure. Sa respiration se bloqua quand il crut voir se matérialiser le visage de Kaori mais avec des yeux verts ! Et l’image disparut pour ne laisser que celle de la chanteuse…  

 

Mon Dieu ! Avait-il deviné ? Avait-il eut le temps de voir son visage ? Elle n’osait plus bouger. Si jamais il avait compris, s’en était fini pour elle. Jamais il ne le lui pardonnerait !  

 

Il cligna plusieurs fois des yeux mais c’était bien Mystère qui se tenait devant lui et non pas Kaori.  

« Bon Dieu ! Je deviens complètement idiot ! Voilà que je me mets à avoir des hallucinations ! Ca devient vraiment très grave ! »  

 

Comme il ne disait rien, elle tenta une approche malgré la peur qui lui vrillait les tripes.  

« _Ryô ? Ca ne va pas ?  

_Quoi ? Oh, si si, ne t’en fais pas, j’étais ailleurs. Comment va ton bras ? C’est grave ? Montre-moi.  

_Mais non, ça va, c’est juste une égratignure. Il n’y paraîtra plus d’ici peu. »  

Il ne devait pas regarder. Sinon, il verrait sa cicatrice et ne mettrait pas dix secondes à faire le rapprochement.  

C’est alors qu’il remarqua que le peignoir était totalement mouillé et qu’il moulait outrageusement son corps. Ses yeux s’écarquillèrent et partirent à la découverte des courbes voluptueuses. Son mokkori ne put se contenir et son expression devint libidineuse.  

 

Le soulagement l’envahit alors. Il ne l’avait pas reconnue ! Et elle vit ses yeux glisser impudiquement sur son corps. Sa première réaction fut la joie. Enfin il la regardait comme elle en avait toujours rêvé ! Son faciès se transforma en ce qu’elle ne connaissait que trop bien. Et puis, elle réalisa que ce n’était pas « elle » qu’il regardait, mais « Mystère ». Elle eut envie de rire mais elle se devait de jouer son personnage.  

« _Non mais dis donc ! Je peux savoir ce que tu regardes comme ça ? Dois-je te rappeler espèce de pervers que tu es sensé être amoureux d’une autre femme ?! Mais c’est pas vrai ça ! Tu n’as donc rien appris de tes erreurs ! Veux-tu que je te remette les idées en place ? »  

Elle avait envie de sortir sa massue mais elle ne pouvait pas. Alors, elle saisit le verre que Ryô avait posé quelques instants plus tôt et le lui balança à la figure. Il eut juste le temps de se baisser pour éviter le projectile mais ça lui permit de retrouver ses esprits.  

« _Pardon ! Je suis désolé ! Mais c’est plus fort que moi, je t’assure que je ne le fais pas exprès !  

_Encore heureux ! Et ta Kaori elle supporte ça ?  

_Euh bah, c’est-à-dire que… Pas vraiment.  

_Et elle fait quoi pour te refroidir ?  

_Massues, marmonna t-il en serrant tellement les dents qu’elle ne comprit pas.  

_Quoi ? Je n’ai pas compris ! Parle distinctement !  

_Massue !  

_Massue ? C’est quoi ça ? C’est le nom qu’elle a donné à sa technique de refroidissement ?  

_Elle m’assomme avec des massues ! Aujourd’hui encore je me demande comment elle fait et d’où elle les sort… »  

En voyant sa tête face à cette interrogation, elle failli éclater de rire.  

« _Je n’ai pas tout compris, mais elle semble avoir le sang chaud. Et ça marche ?  

_A ton avis ? Se retrouver enseveli sous un 100 tonnes ça a de quoi refroidir même un gorille en rut ! »  

Une libellule passa devant le nez de Kaori devant cette remarque remplie d’une philosophie toute Saebacienne…  

 

Mais son visage redevint soudainement sérieux.  

« _Il faut qu’on parle. Viens t’asseoir. »  

Elle obtempéra et ils furent côte à côte sur le sofa.  

« _Premièrement, j’ai trouvé l’endroit où il était posté. Il y avait encore les douilles. Un beau calibre. Du .40 à vu de nez. Mais aussi du sang. Je n’ai pas pu viser correctement mais il semblerait bien que je l’ai touché. Mais je ne saurais dire dans quelle mesure. J’espère que c’est grave mais je doute. Il n’y avait qu’une quantité infime de sang sur le sol. J’ai un contact à la police de Tokyo qui m’a envoyé avec mes trouvailles au labo de la police scientifique d’Osaka. Ils vont traiter les indices en priorité. Mon contact me joindra dès les premiers résultats.  

_Ah, enfin de bonnes nouvelles ! Même si sa blessure n’est pas grave, je suis bien contente que tu aies fait mouche ! Ce salaud a osé s’en prendre à Curtis !  

_En parlant de lui, tu m’as impressionné ! Mais il est vrai que tu ne m’as jamais semblé perturbée par la menace de ce gars. Pourtant, tu dois bien admettre qu’il est réellement dangereux.  

_Oui, je ne le nie pas. Mais, navrée, je n’ai pas peur de ce qu’il pourrait me faire ! Mais ce qu’il a tenté contre Curtis…  

_C’est précisément pour cela qu’il a fait cela je pense. Ses menaces contre toi ne portaient pas leurs fruits alors, il a changé de tactique. Mais tu as de sacrés réflexes ! Et tu sais garder ton sang froid ! Je vais être franc avec toi, je sais parfaitement que tu me caches quelque chose. Tes réactions me montrent clairement que tu as une certaine habitude de ce genre d’évènements. Dis-moi la vérité. Je sais reconnaître un habitué d’un profane. »  

Oups ! Qu’est-ce qu’elle pouvait bien lui répondre ? Elle n’allait pas faire dans l’original ! Elle allait simplement lui ressortir la superbe phrase de Jay qu’elle avait déjà balancé à Curtis. Et puis, ainsi, elle ne mentirait pas vraiment car elle ne voulait plus lui mentir. Elle inspira.  

« _Tu sais, tout le monde traîne un passé plus ou moins glorieux. Et parfois, on aimerait bien pouvoir oublier certains morceaux de ce passé. Je ne sais pas si tu peux me comprendre.  

_Oh si, crois-moi, je comprends parfaitement.  

_Alors tu comprends que je ne veuille pas en parler. Je voudrais oublier cela. J’ai commencé une nouvelle vie. Ne me demande pas de rouvrir la porte.  

_Très bien, je n’insisterai pas car je sais ce que tu ressens. Moi aussi j’aimerais bien pouvoir oublier. Mais nous savons tout les deux que c’est chimérique. Même si nous n’évoquons plus notre passé, il reste en nous malgré tout.  

_Oui, je sais… »  

 

Ils se turent. Ryô avait appris ce qu’il voulait savoir même s’il n’avait pas eu les détails et Kaori était parvenue à stopper le flot de questions. Le sujet était clos…  

 

Dernier jour à Osaka, lendemain du concert  

 

Il était 11h mais Mystère dormait toujours. Lui n’avait pu fermer l’œil de la nuit tellement ce spectacle l’avait stressé. Il n’avait pas senti la présence de l’homme mais il craignait une récidive. Et puis, il attendait les résultats de labo. Cette attente lui était insupportable. Il en était à sa onzième tasse de café quand son portable sonna. Le nom de Saeko apparut. Enfin !  

« _Oui ? Bonjour. Alors ?  

_Bonjour, comment ça va ?  

_Ca ira mieux quand tu m’auras appris ce que tu sais !  

_Très bien, je vois que tu es d’une humeur de bouledogue, je n’insiste donc pas. Bien, en ce qui concerne les douilles, je ne vais pas te faire l’affront de te donner le calibre. Oh et puis si ! Du .40. Quant à savoir de quelle arme il les a tiré, c’est autre chose. Ce n’est pas un fusil, de cela, nous en sommes certains. C’est un revolver. Il n’y avait pas d’empreinte dessus mais nous avons découvert des traces médicamenteuses.  

_Médicamenteuses ?  

_Oui, j’y viens. Le sang par contre nous en a appris un peu plus. Déjà, il s’agit bien d’un homme, les analyses ADN le confirment. Ensuite, son sang contient des traces de médicaments style psychotropes, plus précisément, des anti-hallucinatoires.  

_D’accord… En plus d’être un professionnel, nous sommes à présent certains que c’est un dingue ! C’est-à-dire l’espèce la plus dangereuse qui soit ! Cinglé et méthodique ! Rien d’autre ?  

_Non.  

_Et les papiers ramassés ?  

_Sans aucune valeur. Désolée.  

_Ce n’est rien. Ce n’est déjà pas si mal ce que nous avons. Merci. Je te rappelle. Au revoir.  

_Au revoir. Sois prudent.  

_Tu te fais du soucis pour moi ? Oh, je vois… Ne t’en fais pas, fit-il avec une pointe d’ironie dans la voix, je n’ai pas l’intention de mourir avant que tu m’aies remboursé toutes tes dettes ! »  

Et il raccrocha, satisfait. A l’autre bout du fil, l’épaule droite de Saeko se dénuda de stupeur. Il ne perdait vraiment pas le nord…  

 

Kaori venait de fermer sa valise. Encore une nuit dans cet hôtel et ils retournaient tous à Tokyo où les trois derniers concerts seraient donnés. Ses yeux se posèrent sur un texte qu’elle avait écrit en vue d’un duo qu’elle devait faire avec le ténor Pavarotti. Elle soupira. Elle aurait bien aimé pouvoir répéter un peu avant le jour J car, elle devait bien l’admettre, elle avait le trac. Chanter avec Pavarotti… Elle entendit alors le téléphone de Ryô sonner. Elle s’avança discrètement et comprit qu’il discutait avec Saeko. Ce qu’elle entendit ne la rassura pas. Mais quand elle entendit la dernière phrase prononcée, elle eut envie de le pulvériser bien qu’elle savait aujourd’hui qu’il ne s’agissait que d’un espèce de rituel. Avec ce qu’elle avait vu de lui ces dernières semaines, elle savait très bien que Saeko aurait eu beaucoup de mal à lui résister s’il avait joué les séducteurs. Il rangea son portable dans sa poche et se tourna vers elle. Elle prit la parole en premier.  

« _Alors, les nouvelles semblent mauvaises, non ?  

_Oui, on peut le dire. Nous avons à faire à un homme vraiment dangereux. C’est un professionnel et en plus, c’est un fou !  

_Que veux-tu dire ?  

_Le sang a révélé que son organisme était blindé de psychotropes. Des anti-hallucinatoire pour être plus précis.  

_Oh Mon Dieu ! Que comptes-tu faire ?  

_Il est bien là le problème : je n’en ai pas la moindre idée. Je me doute que ça ne doit pas te rassurer mais pour la première fois de ma vie, je me sens dépassé ! Et nous n’avons rien sur lui ! Les indices que nous venons de récolter ne nous aident en rien pour sa capture. Ils nous permettent juste de comprendre un peu mieux la fixette qu’il fait sur Mamasi ! Quelle galère ! »  

 

Oui, elle sentait son état de tension. Et elle aussi se sentait oppressée. Si seulement elle pouvait trouver un moyen de détendre l’atmosphère, de penser à autre chose. Et sans raison apparente, elle repensa à la séance au studio, au son de sa voix qui l’avait si envoûtée au point d’oublier où elle était. A cela se superposa le texte de son duo. Qu’elle avait écrit après une dispute avec Ryô. Peut-être que…  

 

« _Dis-moi, puisque de toute façon nous ne pouvons rien faire, je peux te demander un service ? Ca nous fera penser à autre chose au moins quelques minutes.  

_Si je peux t’aider.  

_Je vais bientôt enregistrer un duo avec Pavarotti ! Tu imagines !  

_Pavarotti ?… C’est qui, demanda t-il avec sa tête d’abruti. »  

Elle en tomba par terre ! Mais c’était pas possible d’être aussi inculte !  

« _Tu te moques de moi n’est-ce pas, fit-elle en se relevant péniblement de derrière le canapé. Je te parle du ténor ! Il est mondialement connu ! C’est une figure dans le monde de l’opéra ! Même sans être fan de ce style musical, c’est un sacrilège de ne pas le connaître ! Tu es désespérant !  

_Bah quoi ? C’est ton milieu la musique ! Tiens, toi, par exemple, est-ce que tu serais capable de démonter et remonter mon arme en moins d’une minute, hein ? Chacun son job ! »  

Elle ne voyait pas trop bien le rapport ! Mais là n’était pas la question.  

« _Bon, laisse tomber, tu ne le connais pas, c’est pas grave au fond. Je voulais juste te dire que je ne me sentais pas vraiment prête et que j’aurais besoin de répéter un peu. Je me demandais, comme j’ai découvert que tu avais une voix sublime, si tu ne voulais pas chanter avec moi. »  

Il cligna plusieurs fois des paupières de surprise. Elle s’était passé le mot avec Nelson ou quoi ? Elle remarqua alors son air suspicieux et comprit.  

« _Ne t’inquiète donc pas ! Ce n’est pas un complot fomenté par Curtis. Il me faut juste un partenaire.  

_Je ne veux pas te contrarier mais je n’ai rien d’un ténor !  

_Inutile de chanter comme un ténor ! C’est juste pour me donner le rythme et me permettre de me familiariser à chanter en duo. S’il te plait, ajouta t-elle en faisant une tête de cocker. »  

Devant sa mine de petite fille, il se laissa convaincre.  

« _D’accord.  

_Super ! Je vais chercher le CD avec la musique. »  

Elle revint 10 secondes plus tard.  

« _Tiens, une copie du texte avec la découpe des couplets. Au fait, c’est anglais, ça ne te pose pas de problème ?  

_Non, je maîtrise parfaitement cette langue.  

_Génial ! Il te suffira de suivre mon ton et mon tempo. Merci ! »  

 

Il lut le titre de la chanson. Il sut de suite qu’il allait regretter d’avoir cédé. Mais c’était trop tard. Elle inséra le CD et la musique s’éleva dans l’intimité de la suite.  

 

Mystère : I'd like to run away from you  

But if I were to leave you I would die  

I'd like to break the chains you put around me  

And yet I'll never try  

 

Ryô : No matter what you do you drive me crazy  

I'd rather be alone  

But then I know my life would be so empty  

As soon as you were gone  

Impossible to live with you  

But I could never live without you  

For whatever you do  

 

Mystère : For whatever you do  

 

Ensemble : I never, never, never  

Want to be in love with anyone but you  

 

Mystère : You make me sad  

You make me strong  

You make me mad  

You make me long for you  

 

Ryô : You make me long for you  

 

Ensemble : You make me live  

You make me die  

 

Mystère :You make me laugh  

You make me cry for you  

 

Ryô : You make me cry for you  

 

Ensemble : I hate you  

Then I love you  

Then I love you  

Then I hate you  

Then I love you , I love you more  

For whatever you do  

 

Ryô : for whatever you do  

 

Ensemble : I never, never, never  

Want to be in love with anyone but you  

 

Ryô : You treat me wrong  

You treat me right  

You let me be  

You make me fight with you/  

 

Mystère : I could never live without you  

 

Ensemble : You make me high  

You bring me down  

You set me free  

You hold me bound to you  

I hate you  

Then I love you  

Then I love you  

Then I hate you  

 

Mystère : Then I love you / I love you more  

 

Ensemble : For whatever you do  

I never, never, never  

Want to be in love with anyone but you  

 

Ryô : I never, never, never  

 

Mystère : I never, never, never  

 

Ensemble : I never, never, never  

Want to be in love with anyone but you  

But you  

 

I hate you then I love you, Céline Dion & Luciano Pavarotti  

 

Ils ne s’étaient pas lâchés du regard durant tout le temps que dura leur prestation intimiste. La tension était palpable entre eux. Leurs émotions avaient pris le dessus sur leur raison si bien qu’ils oublièrent qui ils étaient et avec qui ils étaient. Kaori se mit en danger en réagissant non pas comme son alter ego mais comme la femme amoureuse qu’elle était et qui hurlait à l’homme en face d’elle qu’elle n’y pouvait rien, qu’elle l’aimait malgré tout, envers et contre tout même si parfois elle le haïssait vraiment. Et Ryô se prit à imaginer que Kaori pouvait entendre les mots qu’il venait de prononcer. Ces mots qui disaient qu’il l’aimait mais qu’il la détestait aussi. « La haine, la sœur de l’amour mais qu’on cache » (citation : phrase qui figure dans une chanson de la comédie musicale Roméo et Juliette). Ou que, parfois, nous n’arrivons pas à cacher.  

 

Ils revinrent à eux et réalisèrent la situation. Gênée, Mystère se leva, balbutia un merci pitoyable et disparut dans sa chambre. De son côté, le nettoyeur resta prostré plusieurs minutes avant de réagir. Il empoigna alors son portable et composa LE numéro. Entendre sa voix, la serrer dans ses bras. Il savait à présent ce qu’il voulait. Elle et rien qu’elle. Mystère l’attirait comme un aimant mais il aimait Kaori. Elle était son oasis, le repos du guerrier… 

 


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