Chapter 7 :: La vie continue

Published: 17-05-05 - Last update: 17-05-05

Comments: Bon, voilà un nouveau petit chapitre. J'espère qu'il ne vous déplaira pas trop. Et puis, je voulais aussi vous parler du chapitre 6. J'ai peur qu'il ait été mal interprété. En fait, à la fin du clip, lorsque la femme du tueur dit :"je sais", elle veut dire par là qu'elle sait ce qu'il fait vraiment dans la vie mais surtout (c'est le thème de la chanson) qu'elle a conscience de son mal être intérieur. Et lorsque Ryô se demande si Kaori sait, il parle lui aussi, bien évidemment, de ce qui le torture émotionnellement parlant. Je le précise dans ce commentaire parce que je voulais soulever ce voile d'incertitudes. Et puis, si vous avez mal compris, c'est que j'ai mal écrit ! Je vais faire plus attention désormais. Je vous embrasse et n'hésitez pas à me laisser vos impressions. En tant qu'auteur, j'ai besoin d'encouragement. Je vou kiss tous.

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Cela faisait maintenant deux mois que Kaori était revenue des Etats-Unis. Elle poursuivait son petit bonhomme de chemin, comme elle le faisait depuis ces sept dernières années. Une fois de plus, comme chaque matin, elle se retrouva face au tableau des messages, dans la gare, avec l’espoir d’y trouver les trois lettres magiques. Elle avait la tête baissée et n’osait pas regarder de peur d’être déçue. Et bien sûr, elle fut déçue ! Elle commençait à s’ennuyer ferme ! Et comme de bien entendu, Môssieur Ryô ne faisait rien pour trouver du travail ! Pourtant, avec toutes les choses affreuses qui se passaient dans Shinjuku et dans les bas fonds de Tokyo, c’était facile de trouver des gens à protéger ! Mais non, lui, son fainéant de partenaire préférait passer tout son temps à reluquer ses magasines pornos ou à mater son dernier dvd.  

Son dernier dvd… Un voile passa dans le regard de la jeune femme. Et contre toute attente, un sourire se dessina sur ses lèvres…  

Elle soupira. Ryô passait son temps accroché au poste de télévision. Eh oui, la télé était l’élément indispensable au visionnage de son « dvd » qui n’était autre que le fameux clip de Mystère ! Il était si pathétique. Mais ça lui faisait tout de même bizarre de le voir ainsi.  

Kaori savait que la chanteuse était pour beaucoup dans l’engouement de son partenaire, mais elle savait aussi qu’il y avait autre chose derrière.  

Le clip parlait de la vie d’un tueur qui menait une double vie. D’un côté son travail et de l’autre, sa femme et ses enfants qui étaient sensés ignorer ce qu’il faisait vraiment. Et puis, à la fin, on découvre que sa femme sait parfaitement qui est son mari et qu’elle connaît également son mal être. Ryô devait, en quelque sorte, se voir à travers cette « fiction ».  

D’un pas léger, elle quitta la gare, passa faire quelques achats et regagna l’appartement…  

Les fenêtres de l’appartement étaient ouvertes. Il faisait chaud et Kaori aimait faire entrer l’air frais. Ryô était appuyé sur l’appui-fenêtre et fumait une cigarette, observant le ciel distraitement.  

Voilà deux mois que sa partenaire était revenue de chez sa sœur et les choses avaient considérablement changé dans leur vie. Les massues se faisaient de plus en plus rares. Et pour cause, Ryô ne pouvait plus lui lancer des vacheries comme avant. Elle avait été claire sur ce point. Et il avait pu constater qu’elle était plus que sérieuse. Peut-être deux semaines après son retour, il avait baissé sa garde et lui avait sorti une stupidité comme il en a le secret. Et ça avait tourné en bataille rangée ! S’il avait eu encore un doute, il s’était vite dissipé ! Elle ne voulait plus d’insultes ! Il avait obtempéré. Il ne voulait pas la perdre. Mais les choses devenaient de plus en plus difficiles pour lui. Comment lui résister sans massues ? Il s’en prenait encore sur le coin du museau, notamment lorsqu’il draguait dans les rues ou lorsqu’il sautait sur Miki, Kazue ou Saeko. Mais ce n’était plus pareil. Il devait vraiment prendre sur lui. Mais il ne voulait pas la perdre...  

Il soupira. Il devait quand même bien admettre que la vie était bien plus agréable ainsi, sans dispute pour un oui ou un non. Il y avait toujours les non-dits entre eux mais au moins, la paix était revenue. Il se sentait libéré d’un poids.  

Mais quelque chose le gênait : Kaori avait changé. Elle était beaucoup plus sûre d’elle qu’il y avait à peine trois mois et elle avait également renouvelé sa garde-robe. Il ne pouvait plus la traiter de travelo mal fagoté à présent ! Elle s’habillait de manière sexy mais sans trop en faire ce qui la rendait extrêmement séduisante. Il supportait difficilement le regard que les hommes portaient sur elle. Plus d’un avaient été refroidis par le regard meurtrier du nettoyeur : aucun homme n’avait le droit de la déshabiller des yeux… A part lui peut-être…  

Il émit un léger rire. Sayuri avait fait du bon travail en à peine un mois ! Elle avait métamorphosé sa soeur ! Comment s’y était-elle pris ? C’était vraiment étonnant ! Personne jusqu’à présent n’était parvenu à lui faire changer sa garde robe. Combien de fois Kazue et surtout Miki avaient tenté l’expérience de lui faire troquer ses vêtements « pratiques pour leur travail » pour quelque chose de plus féminin ? Elles s’étaient toujours cassées les dents ! Et là, miracle, Kaori revenait des States en femme fatale ! Pour son plus grand malheur ! Il allait vraiment finir par lui sauter dessus…  

Et il y avait aussi une autre chose qui perturbait énormément Ryô ces dernières semaines : Mystère, cette nouvelle chanteuse. Pour ses amis et surtout pour Kaori, ce soudain intérêt pour la chanteuse n’était qu’un caprice de plus du brave étalon ! Il avait, en quelque sorte, trouvé un nouveau jouet ! La vérité, c’est que ce n’était pas cela. Enfin, disons pas entièrement…  

Ryô avait déjà apprécié les paroles de la chanson avant même de voir à quoi pouvait bien ressembler l’interprète. Elles reflétaient tellement bien ce qu’il pensait parfois que ça lui avait fichu un coup sans vraiment comprendre pourquoi. Et puis voilà que le clip est enfin diffusé. Et que découvre t-il ? Et bien que ça parle d’un tueur mal dans sa peau qui essaie tant bien que mal de concilier « boulot » et vie de famille ! Un peu comme lui et Kaori. Il essayait de lui procurer une vie plus ou moins « normale » en sachant que c’était quasiment mission impossible dans leur monde. Et ça faisait un peu beaucoup pour lui. Ryô n’avait jamais cru aux coïncidences. Et il y en avait un peu trop…  

Et s’il passait son temps à visionner le dvd, c’était parce que quelque chose chez la chanteuse le dérangeait. Mais il ne trouvait pas quoi…  

Kaori entra alors dans l’appartement comme un boulet de canon, sortant brusquement le nettoyeur de ses pensées. Il était tellement absorbé qu’il ne l’avait pas sentie arriver.  

« Décidément, je vieillis, pensa t-il. Ou alors, c’est elle qui devient bonne ! Je me demande ce qui est le plus grave ?… Que je prenne de l’âge ou qu’elle commence à me surprendre ?…»  

« _ Tu es là ? Rends-toi utile ! Aide-moi à porter ces sacs dans la cuisine au lieu de rester devant cette fenêtre comme un béta ! »  

« _ Bonjour ! Moi aussi je suis content de te voir ! Merci de me demander comment je vais. » fit-il dépité qu’elle ne s’inquiète pas de sa santé !  

« - Oh, fais pas ta mauvaise tête ! Pourquoi te demanderais-je comment tu vas ? Je sais parfaitement comment tu vas : tu ne peux être qu’en pleine forme puisque voilà un mois et demie que nous n’avons pas eu de travail et que tu ne fais rien pour arranger les choses ! Allez, aides-moi ! »  

La tête de Ryô tomba sur sa poitrine ! Et voilà qu’elle venait encore de trouver le moyen de le rappeler à l’ordre ! Elle ne pensait vraiment qu’au travail ! Quel bourreau !  

« _Y’a pas que le travail dans la vie » marmonna t-il en lui prenant un sac.  

« _ Et qui va payer les factures ? »  

« _ Attends, nous avons amassé un joli pactole la dernière fois ! »  

« _ Mais il ne va pas durer toute la vie ! Et je ne veux pas avoir à me poser de questions quand il sera épuisé ! Ne peux-tu pas comprendre que j’en ai assez de me demander comment boucler chaque fin de mois ? »  

« _C’est bon, c’est pas la peine de t’énerver ! Que veux-tu que j’y fasse si personne n’a besoin d’aide ? Tu sais bien que notre travail n’est pas régulier ! Ca fait des années que c’est comme ça ! »  

« _ A qui la faute ? Combien de clients ont fui en découvrant ta vraie nature ? »  

« Ouh la », pensa t-il. « Terrain miné ! Pourquoi m’agresse t-elle comme ça aujourd’hui ? J’ai pourtant rien fait ?… »  

« _ Pourquoi t’en prends-tu à moi tout à coup ? Je n’ai pourtant rien fait de mal ? »  

Kaori resta songeuse quelques secondes. C’est vrai, pourquoi se sentait-elle de mauvaise humeur soudainement ? Et puis une chose la frappa : leur conversation était différente des autres fois. C’était la première fois que ça ne tournait pas à la dispute, qu’il pouvait lui dire ce genre de phrase sans risquer un coup de marteau ! Les choses avaient vraiment évolué entre eux. Kaori réalisa à quel point elle aimait ce nouveau statut. C’était reposant.  

« _ Tu as raison, excuse-moi. J’ai été déçue de constater que le tableau était désespérément vide. Tu n’y es pour rien. Alors, tu m’aides ou pas ? »  

Ryô faillit en tomber à la renverse ! Elle s’excusait ! Et ben ! Il lui faudrait un peu de temps pour s’y faire…  

Il lui attrapa son deuxième sac et posa son fardeau sur la table de cuisine. Voilà l’exemple typique du changement qui s’était opéré au sein de City Hunter. Une relation plus calme et détendue. Mais qu’est-ce qui était arrivé à SA Kaori ? Bien sûr, il n’irait pas se plaindre de ne plus recevoir de massues à tort et à travers mais il ne saisissait pas les raisons de ce changement. Bien sûr, il comprenait parfaitement qu’elle ait fini par craquer face à son comportement des plus imbéciles mais là, la métamorphose était plutôt radicale !  

Il la regardait s’afférer à ranger ses courses en chantonnant. Elle était très gaie depuis quelques temps. Tout ceci le turlupinait. Il devait absolument comprendre pourquoi tout avait changé…  

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